Séminaire israélite de France
Le séminaire israélite de France (SIF) est créé à Metz le 21 août 1829 sous le nom d’école centrale rabbinique de Metz. Il est transféré à Paris en 1859 et prend alors le nom de Séminaire israélite. Il est situé d'abord dans le 3e arrondissement de Paris, puis dans le 11e arrondissement, avant de se fixer définitivement, dans le quartier latin, au 9 de la rue Vauquelin dans le 5e arrondissement. Sa mission première est de former des rabbins, même si, longtemps, il a aussi formé des chantres ou hazzanim.
Chronologie
- 1820 : début des réflexions sur la création d'une école rabbinique en France.
- 1829 (21 août) : création à la demande du Consistoire central israélite de France et par arrêté ministériel de l’École centrale rabbinique de Metz.
- 1830 (1er juin) : ouverture de l’École centrale rabbinique de Metz au 47 rue de l'Arsenal à Metz.
- 1831 (22 mars) : ordonnance royale du Roi Louis-Philippe Ier prévoit que L'État participe financièrement au fonctionnement de l'École Rabbinique.
- 1859 (1er juillet) : transfert à Paris sur décret impérial signé par l'Impératrice Eugénie, sous le nom de Séminaire israélite.
- Localisation temporaire à l'institution Derenbourg-Springer, au 10 rue du Parc-Royal dans le 3e arrondissement de Paris
- Localisation ensuite au 57 Boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement de Paris.
- Achat par le consistoire de Paris, grâce à la donation généreuse d’un israélite parisien d’origine alsacienne, David Bloqué, d'un terrain d'environ 1 500 mètres carrés au 9 rue Vauquelin dans le 5e arrondissement de Paris.
- 1881 (11 avril) : installation des élèves-rabbins dans le nouvel immeuble 9 rue Vauquelin.
- 1883 (Roch Hachana) : inauguration de l'oratoire du Séminaire.
- 1905 (9 décembre) : loi instaurant la séparation des cultes et de l'ètat. Cette loi supprime la contribution financière de l'État prévue par l'Ordonnance royale de 1831.
- Tout en conservant le nom de Séminaire israélite de France (SIF), l'école rabbinique devient aussi connue comme l’École rabbinique de France.
- 1940 : le Séminaire israélite de France se replie à Vichy, pour quelques mois.
- 1941 à 1942 (juillet) : le Séminaire israélite de France se trouve à Chamalières près de Clermont-Ferrand.
- 1942 (octobre) : transfert du Séminaire israélite de France à Lyon.
- 1943 : dissolution à Lyon du Séminaire israélite de France.
- Semi-clandestinité jusqu'en 1945.
- 1945 : reprise des activités.
Formation
Depuis sa création en 1830, le Séminaire israélite de France a compté plus de 400 étudiants, dont plus de 300 en sont sortis diplômés. Sur les dix-huit grands-rabbins de France (incluant ceux par interim), depuis la création de cette fonction, les neuf derniers ont reçu leur formation rabbinique au Séminaire israélite de France.
Directeurs
- 1830-1837 : Lion Mayer (Judah Meir) Lambert[1]
- 1837-1856 : Mayer Lazard
- 1856-1890 : Isaac Léon Trenel
- 1890-1917 : Joseph Lehmann[2]
- 1919-1931 : Jules Bauer
- 1932-1951 : Maurice Liber
- 1951-1977 : Henri Schilli
- 1977-1977 : Ernest Gugenheim
- 1977-1991 : Emmanuel Chouchena
- 1992-2012 : Michel Gugenheim
- 2013- : Olivier Kaufmann
Bibliographie
- Jules Bauer, L'École Rabbinique de France 1830-1930, PUF, Paris, 1930[3].
- Roger Berg, Histoire du rabbinat français (XVIe-XXe siecle), collection Patrimoines-Judaïsme, Éditions du Cerf, Paris, 1992, (ISBN 2-204-04252-8).
Élèves, professeurs, administrateurs du Séminaire israélite de France
- Michaël Azoulay (1971-)
- Raphaël Banon (1961-)
- Jules Bauer (1860-1931)
- Léon Berman (1892-1943), assassiné à Auschwitz
- Gilles Bernheim (1952-)
- Laurent Berros (1967-)
- Abraham Bloch (1859-1914), tué au champ d'honneur en 1914
- Élie Bloch (1909-1943), assassiné à Auschwitz
- Alexis Blum (XXe – XXIe siècles)
- Joseph M. Brandriss (1910-1975)
- Émile Cahen (1839-)
- Jérôme Cahen (1929-1988)
- Isidore Cahen (1826-1902), professeur d'histoire générale et de littérature
- Moïse Cassorla (1913-)
- Henri-Léon Champagne (1898-1948)
- Emmanuel Chouchena (1928-2008)
- Marcus Cohn (-1998), en 1935, professeur de Bible
- Elie Cyper (1908-1944), assassiné à Kovno, Lituanie-Estonie
- Arsène Darmesteter (1846-1888), élève pour une courte durée, plus tard professeur
- Simon Debré (1854-1939)
- Hartwig Derenbourg (1844-1908), professeur d'arabe et de langues sémitiques
- Robert Dreyfus (1913-2002)
- Jean Zundel Eichiski (1903-)
- Josy Eisenberg (1933-)
- Elie Elkiess (XXe – XXIe siècles)
- David Feuerwerker (1912-1980)
- Joseph Frankforter (1938-)
- Simon Fuks (1911-2008)
- Daniel Gottlieb (1939-2010)
- Édouard Gourévitch (1921-1999)
- Boris Grudsky (devient Georges Boris) (1886-1914), rabbin de Lunéville, mort au champ d'honneur en 1914
- Jacquot Grunewald (1934-)
- Ernest Gugenheim (1916-1977)
- Michel Gugenheim (1950-)
- Adrien Guttel (1908-1965)
- René Gutman (1950-)
- Paul Haguenauer (1871-1944), assassiné à Auschwitz
- Félix Hément (1827-1891), professeur de physique et de mathématique
- Joseph Hermann (1855-1929), rabbin de Reims, grand-père de l'astrophysicien Jean-Claude Pecker. Sa fille Nelly Pecker et son gendre Victor Pecker sont assassinés à Auschwitz
- René Hirschler (1905-1945)
- Nathan Hosanski (1914-1944)
- Lazare Isidor (1813-1888)
- Meyer Jaïs (1907-1993), Grand-rabbin de Paris (1955-1079)
- Paul Janet (1823-1899), professeur de philosophie
- Jacques Kahn (1868-1945), mort à Bergen-Belsen
- Roger Kahn (Grand-rabbin) (1917-1986)
- Zadoc Kahn (1839-1905)
- Marc Kalhenberg (XXe siècle)
- Olivier Kaufmann (1978-)
- René Kapel (1907-1994)
- Jacob Kaplan (1895-1994)
- Samy Klein (1915-1944), fusillé à 29 ans
- Jean Kling (1928-2003)
- Haïm Korsia (1963-), Grand-rabbin de France (2014-)
- Yoni Krief (1977-)
- Mayer Lambert (1863-1930)
- Joseph Lehmann (1843-)
- Israël Lévi (1856-1939)
- Alfred Lévy (1840-1919)
- Betzalel Lévy (1968-)
- Isaac Lévy (1835-1912)
- Jean Lévy (1947-)
- Nathan Lévy (1869-1943), assassiné à Auschwitz
- Moché Lewin (XXe siècle-XXIe siècle)
- Maurice Liber (1884-1956)
- Benjamin Lipman (1819-1886)
- Isidore Loeb (1839-1892)
- Georges Loinger, (1910-), surveillant général en 1935
- Claude Maman (XXe siècle-XXIe siècle)
- Michel Mayer (1823-1905)
- Honel Meiss (1846-)
- Robert Meyers (1898-1943), assassiné à Auschwitz
- Salomon Moock (1833-1898)
- Gérard Nahon (1931-), professeur d'histoire juive de 1972 à 2000
- Samuel Naumbourg (1817-1880), professeur de musique liturgique
- Salomon Poliakof (1889-1958)
- Jean Poliatschek (1914-1993)
- Moïse Poliatschek (1885-)
- Josué Pruner (1881-1943), assassiné à Auschwitz
- Jules Ruff (1862-1917), mort au champ d'honneur en 1917
- Marcel Sachs (1883-)
- Joseph Saks (1884-1944), assassiné à Auschwitz
- Israël Salzer (1904-1990)
- Nathaniel Philippe Sander (-1886), commission administrative
- Henri Schilli (1906-1975)
- Bernard Schonberg (1908-1944), mort à Auschwitz
- Moïse Schuhl (1845-1911)
- Isaïe Schwartz (1876-1952)
- David-Edgard Sèches (1854-1942)
- Alain Sénior (1958-)
- Henri Soil (1909-1994)
- Haïm Joël Stourdzé (1878-1934)
- Samy Stourdzé (1918-1943), assassiné à Auschwitz
- Michaël Szmerla (XXe – XXIe siècles)
- Charles Touati (1925-2003), professeur de Bible, de théologie et de pensée juive
- Isaac Léon Trenel (1822-1890), professeur de Talmud et de méthodologie
- Georges Vadnaï (1915-2002)
- Osias Wallach (vers 1920-1946), étudiant et plus tard professeur
- Alain Weil (1948-)
- Robert Weil (1912-1992)
- Julien Weill (1873-1950)
- Joseph Wertheimer (1833-1908)
- Richard Wertenschlag (XXe – XXIe siècles), Grand-rabbin de Lyon
- Jonas Weyl (1835-1903)
- Roger Winsbacher (1928-2012)
- Lazare Wogue (1817-1897), professeur de théologie, exégèse et hébreu
- Aron Wolf (1918-1944), fusillé à 26 ans
- André Zaoui (1916-2009)
Notes et références
- Voir, Lion Mayer LAMBERT; VIAF: L.M. Lambert
- Le rabbin Moïse Schuhl est pressenti mais il se désiste en faveur de son ami, le rabbin Joseph Lehmann.
- Voir, Jules Bauer (Grand-rabbin), Israël Lévi. L'École rabbinique de France. Presses Universitaires de France.