Charles Dupuy

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Charles Dupuy
Illustration.
Charles Dupuy en 1914.
Fonctions
51e, 53e et 58e président du Conseil des ministres français
et Ministre de l'intérieur
(63e, 65e, 70e chef du gouvernement)

(7 mois et 19 jours)
Gouvernement Dupuy (1)
Législature Ve législature
Prédécesseur Alexandre Ribot
Successeur Jean Casimir-Perier

(7 mois et 16 jours)
Président Sadi Carnot
Jean Casimir-Perier
Gouvernement Dupuy (2) et (3)
Législature VIe législature
Prédécesseur Jean Casimir-Perier
Successeur Alexandre Ribot

(7 mois et 21 jours)
Président Félix Faure
Émile Loubet
Gouvernement Dupuy (4) et (5)
Législature VIIe législature
Prédécesseur Henri Brisson
Successeur Pierre Waldeck-Rousseau
Président de la Chambre des députés

(5 mois et 25 jours)
Prédécesseur Jean Casimir-Perier
Successeur Jean Casimir-Perier
Biographie
Nom de naissance Charles-Alexandre Dupuy
Date de naissance
Lieu de naissance Puy-en-Velay (France)
Date de décès (à 71 ans)
Lieu de décès Ille-sur-Têt, France
Nationalité française
Parti politique Modéré
Profession Professeur agrégé de philosophie
Présidents du Conseil des ministres français

Charles-Alexandre Dupuy, né le au Puy-en-Velay et mort le à Ille-sur-Têt, est un homme politique français qui occupe cinq fois la fonction de président du Conseil sous la IIIe République.

Biographie

Agrégé de philosophie, inspecteur d’académie, il est élu député pour le département de la Haute-Loire en 1885 et adhère au mouvement des républicains modérés. Il participe activement aux discussions sur les réformes de l’enseignement.

Il est ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes en 1892, pendant les deux premières présidences d’Alexandre Ribot. À la suite du scandale de Panama, qui fit tomber le cabinet Ribot, il est appelé à la présidence du Conseil par Sadi-Carnot le 4 avril 1893, prenant également le ministère de l’Intérieur et des Cultes.

Il travaille alors à l’alliance franco-russe et fait face aux troubles sociaux dans le Midi (grèves de Carmaux) et dans le Nord.

Il est de nouveau président du Conseil quand Sadi Carnot est assassiné le 24 juin 1894, il décide alors d'être candidat à l’élection présidentielle qui s’ensuit. Échouant, il est reconduit par le nouveau président de la République Jean Casimir-Perier avec lequel il s'entend mal. Il démissionne au bout de six mois, entrainant celle de Casimir-Perier le lendemain.

C’est également sous son ministère que Dreyfus est condamné en 1894.

Charles Dupuy.

Il avait une réputation de courage, due à une phrase, prononcée alors qu’il était président de la Chambre et qu’explosa en 1894 une bombe lancée par l’anarchiste, Vaillant : « La séance continue » [1].

Il s'attaque au mouvement socialiste (circulaire d'octobre 1894) tout en renforçant la police politique à la suite de l'attentat de Vaillant.

Revenu à la présidence du Conseil en novembre 1898, en pleine affaire Dreyfus, il s'oppose avec détermination à la révision du procès[2] et ne peut contenir l’agitation croissante des ligues d'extrême droite : quand le baron Cristiani agresse à coups de canne le président Loubet au champ de courses d’Auteuil, on l’accuse presque de complicité, car les policiers, pourtant présents en nombre, n’interviennent que mollement. Cet incident lui vaut une motion de censure.

Il est sénateur de 1900 jusqu’à sa mort en 1923. Un lycée porte son nom (Lycée Charles et Adrien Dupuy) au Puy-en-Velay.

Liste des présidences du Conseil

Il est cinq fois président du Conseil sous quatre présidents de la République différents :

Les témoignages

  • d'Anatole France dans l'L’Église et la République (1904)

« Henri Brisson dura peu. Il ne dut qu’à son énergie de durer assez pour faire son devoir, et introduire la révision du procès de 1894, devenue nécessaire après les aveux et le suicide du colonel Henry.
Il n’y a pas de mots pour peindre le ministère Dupuy qui lui succéda. Ce fut le chaos, l’écroulement et l’abîme. La République allait où l’emportait l’Affaire, que soulevaient en hurlant les nationalistes, entraînés par les bandes romaines. Alors régnèrent dans les villes les matraques et les bayados, et une canne aristocratique défonça le chapeau du président Loubet »

.

  • de Gaston Doumergue lors de l'éloge posthume

« Il était resté l'homme simple à qui suffisent, avec les satisfactions du devoir civique accompli dans un sublime désintéressement de lui-même »

[1].

Notes et références

  1. a et b http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/presidents/charles_dupuy.asp
  2. Sur son rôle dans l'Affaire, voir Bertrand Joly, Histoire politique de l'affaire Dreyfus, Fayard, 2014 et Philippe Oriol, L'Histoire de l'affaire Dreyfus de 1894 à nos jours, Les Belles Lettres, 2014.

Bibliographie

  • Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.

Chronologies