Vitraux de Chartres

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Vitraux de Chartres
Histoire de Charlemagne (baie 7, détail).
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Type
Composition décorative
Partie de
Style
Vitrail médiéval
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InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
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Les vitraux de Chartres ou vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Chartres sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils sont notamment célèbres pour leurs couleurs et en particulier pour le bleu. Ils couvrent une surface totale de 2 600 m2 et présentent une collection unique de 172 baies illustrant la Bible et la vie des saints, ainsi que celle des corporations de l'époque[1],[2].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Histoire générale de la période[modifier | modifier le code]

La troisième croisade vient de prendre fin en 1192. Renaud de Bar (ou de Mousson), évêque de Chartres, y a participé. La quatrième croisade se déroule pendant la période de construction de la cathédrale. Elle aboutit à la prise de Constantinople par les croisés et à la fondation de l'Empire latin d'Orient en 1204. Chartres hérite d'un important lot de reliques rapportées de cette croisade[3]. Enfin, la croisade des Albigeois est proclamée en 1208 par l'Église catholique contre l'hérésie, principalement le catharisme.

La période de la construction de la cathédrale et de la réalisation des verrières voit se succéder, sur le trône de France, de 1180 à 1223, Philippe Auguste, puis de 1223 à 1226, Louis VIII et de 1226 à 1270, Saint Louis sous le règne duquel la consécration solennelle de la cathédrale eut lieu en 1260.

Histoire des vitraux[modifier | modifier le code]

Plan des vitraux.

La plupart des vitraux furent réalisés pour l'église actuelle reconstruite après l'incendie de 1194. Leur origine peut être datée des années 1205 à 1240. Cependant quelques-uns sont des témoins de la cathédrale antérieure, comme les trois lancettes de la façade occidentale qui furent exécutées entre 1145 et 1155 de même que la partie centrale du vitrail appelée Notre-Dame de la Belle Verrière, célèbre pour son Bleu de Chartres, daté de 1180. Les plus anciens vitraux de Chartres sont contemporains de ceux que l'abbé Suger fit réaliser, entre 1144 et 1151, pour l'abbatiale de Saint-Denis.

Quelques vitraux furent exécutés plus tardivement, comme ceux de la chapelle de Vendôme qui fut réalisée dans le premier quart du XVe siècle ou certains du transept réalisés au XXe siècle. Plusieurs verrières, endommagées au cours des siècles, furent restaurées, la première au XVe siècle. Un programme de nettoyage et de traitement de celles-ci contre les effets de la pollution fut entrepris à partir de 1972 : il est toujours en cours. Les études préalables furent menées par le Laboratoire de recherche des monuments historiques[4].

La destruction de la cathédrale de Reims et de ses vitraux en 1914 entraîna une forte vague d'émotion à travers le pays. Les vitraux de la cathédrale de Chartres furent entièrement déposés et entreposés en lieu sûr durant les deux guerres mondiales.

En 1940, Paul Cocula a proposé de cacher dans une carrière souterraine du Ribéracois les trésors des vitraux de la cathédrale de Chartres. C'est la carrière de Fongrenon, sur la commune de Cercles, qui est choisie en raison de sa vaste étendue. Seule une partie des vitraux a pu être évacuée car l'avance de l'armée allemande et les bombardements des voies de communication rendaient une seconde opération dangereuse. Cette seconde partie des vitraux de la cathédrale ont été stockés dans la crypte. Le transport des caisses contenant les vitraux de Chartres depuis la gare jusqu'à 300 m à l'intérieur de la carrière a été fait sous le contrôle des architectes ordinaires des monuments historiques Paul Cocula et Jean Maunoury[5].

Processus[modifier | modifier le code]

Pourquoi des vitraux[modifier | modifier le code]

Depuis la fin du Xe siècle, les églises sont construites dans le style roman commun à une grande partie de l'Europe occidentale : les nefs sont souvent couvertes d'une voûte en berceau ; les murs sont épais et soutenus par des contreforts massifs situés à l'extérieur. Le nombre et l'ampleur des fenêtres sont limités et l'intérieur des édifices est décoré par des fresques aux couleurs vives. Le style roman permettait des ouvertures limitées et des jeux de contraste entre ombre et lumière.

Dans le nord de la France, ce parti pris structurel rendait probablement les bâtiments très sombres. Des ouvertures plus grandes devaient être envisagées pour laisser pénétrer la lumière. Mais l'arc en plein cintre ne permet pas de percer des ouvertures suffisamment grandes pour la luminosité tant recherchée par l'art gothique, sans risquer d'affaiblir les murs. Les forces latérales appliquées aux murs sont très importantes et on ne peut envisager d’élever la voûte sans renforcer les murs pour contrebuter la poussée résultante. En revanche, l’arc brisé et la croisée d'ogives permettent d'équilibrer les forces sur des piles. Les murs n’ont donc plus à supporter le poids de la structure et peuvent alors être ouverts vers l'extérieur. La lumière devient donc suffisamment abondante pour que les peintres-verriers puissent jouer à la colorer par des vitraux. Ces derniers ne laissent rien voir de l’extérieur, mais laissent entrer la lumière à l'intérieur.

À cette recherche, s'en ajoutent d'autres plus prégnantes parce que d'origine théologique. Dans le monde du XIIe siècle elles s'imposent aux clercs. En effet, la Bible s'ouvre avec le livre de la Genèse et les versets 1 à 5 qui évoquent les ténèbres et la lumière. La volonté de faire entrer la lumière dans l'église est énoncée avec force par Suger dans ses écrits ainsi que les raisons pour lesquelles il fait entreprendre les travaux de reconstruction du chœur de l'abbatiale de Saint-Denis. Quand ses contemporains assistèrent à la consécration du chœur en 1144, ils furent étonnés par la lumière pénétrant dans l'édifice. Suger justifie, dans le De constructione ecclesiae sancti Dionysii, les chapelles rayonnantes du chevet « grâce auxquelles toute l'église resplendit de la lumière merveilleuse et ininterrompue des fenêtres étincelantes qui rayonnent leur beauté à l'intérieur »[6]. Ce nouvel art de France (Opus Francigenum), qu'on appellera gothique en Italie au XVIe siècle, a fait école à partir du domaine royal dans toute l'Europe. Pour reprendre les termes de Louis Grodecki, c'est dans l'abbatiale de Saint-Denis « que se dégage pour la première fois l'architecture gothique en tant que système constructif - emploi cohérent et fécond dans les solutions qu'il commande des ogives indépendantes, arcus singulariter voluti comme l'appelle l'abbé »[7],[Note 1]. C'est aussi à l'abbaye de Saint-Denis qu'a été réalisée par Suger la première rose avec des vitraux dans la façade occidentale.

Au sein de l'abbaye de Saint-Denis se développe l'étude d'un manuscrit grec des œuvres de Denys l'Aréopagite, appelé le pseudo-Denys. Ce manuscrit a été donné à l'abbaye vers 827 par l'empereur Louis le Pieux qui l'a reçu de l'empereur d'Orient Michel II le Bègue. C'est ce texte et son interprétation par Jean Scot Érigène qui est à l'origine de tout un courant mystique de la théologie médiévale. Cette interprétation influence fortement Suger d'autant qu'exact contemporain du maître le plus écouté de Paris, Hugues de Saint-Victor, il fut vraisemblablement conforté par sa vision du monde, écrite en 1125 dans ses commentaires de la Hiérarchie Céleste du Pseudo-Denys. Et pour reprendre ce qu'écrit Georges Duby : « Hugues de Saint-Denis proclame que chaque image sensible est signe ou « sacrement » des choses invisibles, celles que découvrira l'âme lorsqu'elle sera dégagée de son enveloppe corporelle »[8]. Il distingue trois étapes de cette progression du visible vers l'invisible :

  • Cogito : exploration du monde perceptible en s'appuyant sur la pensée abstraite ;
  • Meditatio : retour introspectif de l'âme sur soi-même ;
  • Contemplatio : intuition de la vérité.

La première affirmation que Suger essaya de réaliser dans son œuvre, c'est que « Dieu est Lumière », reprenant le texte de la première épître de Jean[Note 2]. Cette identité de Dieu avec la lumière s'affirme autant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament et doit se manifester dans l'église qui est celle de l'évêque, celui qui enseigne au peuple chrétien. Cette église enseignante est une préfiguration de la Jérusalem céleste décrite dans l'Apocalypse de Jean[Note 3]. Le fidèle entrant par le portail occidental de la cathédrale doit pouvoir parcourir les différents états décrits par Hugues de Saint-Victor en même temps qu'il s'approche du chœur et du maître-autel où il peut communier pendant la messe.

Par le langage des couleurs et les harmonies changeantes selon la lumière du jour, les vitraux forment une liturgie doxologique, un cantique dont les mots sont des images pour reprendre la formule employée par le pape Honorius III dans sa lettre envoyée à Étienne Langton en 1219 : « Que chante donc l'heureuse église de Canterbury un cantique nouveau au Seigneur ». Les vitraux sont aussi liés aux questions que les théologiens se posent sur la liturgie et les sacrements : le baptême à l'eau et l'eucharistie. Ces deux sacrements contestés violemment par les hérésies sont l'objet de mises au point doctrinales fermes par Eudes de Sully et le concile de Latran IV. Dans La Cité de Dieu, saint Augustin avait déjà écrit que les hérétiques échapperaient à la damnation éternelle s'ils avaient reçu le baptême et communié au Corps du Christ. Les rites sacramentels sont souvent au centre des verrières, comme le baptême dans les vitaux de la vie de saint Martin, de la vie de saint Nicolas, dans celle de saint Paul, de saint Sylvestre avec le baptême de Constantin, le baptême des nouveaux disciples de l'histoire des Apôtres. Les vitraux ne peuvent montrer les débats qui agite les théologiens sur le problème de la présence réelle et le moment de la transsubstantiation. Les médaillons centraux du vitrail de la vie de saint Lubin (baie no 45) montrent les étapes de la transformation du vin pour en faire une des deux espèces de l'eucharistie. D'autres verrières traitent d'autres rites ecclésiaux qui sont l'objet de débats à la fin du XIIe siècle : la pénitence, la hiérarchie du pouvoir ecclésial, le mariage, l'extrême-onction, l'invention et la translation des reliques[9].

Certains vitraux traitent de la théologie politique, sur le statut du prince, sur l'équilibre des pouvoirs temporel et spirituel. La verrière de l'Arbre de Jessé montre la continuité généalogique des rois de Juda à la Vierge et au Christ au moment où les rois de France défendent le principe héréditaire. Le vitrail de la vie de Thomas Becket montre l'affrontement entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel. Le vitrail de saint Sylvestre est placé en symétrie de celui du vitrail de Charlemagne. Le vitrail de saint Sylvestre montre d'abord Constantin comme un tyran sanguinaire qui appelle le pape Sylvestre pour se repentir et le guérir de la lèpre. Le pape Sylvestre évangélise l'empereur qui se soumet à lui après le baptême. Le vitrail de Charlemagne montre un figure royale telles que l'Église la souhaite. Charlemagne a été canonisé par l'antipape Pascal III le , mais cette canonisation n'a pas été reconnue par l'Église. Le choix de ce vitrail est probablement dû à l'évêque Renaud de Bar cousin de Philippe II Auguste, nouveau Charlemagne, reprenant le même thème qui avait été choisi par Suger à Saint-Denis pour Louis VI[10].

Iconographie[modifier | modifier le code]

La compréhension et l'interprétation de l'ensemble des vitraux est délicate à faire de nos jours sans contact avec la théologie du Moyen Âge[Note 4], ses enseignements et les sermons qui commentèrent les verrières des cathédrales gothiques. Cependant, la présence de l'école de Chartres, célèbre au XIIe siècle, laisse supposer que la répartition des vitraux eût un sens précis pour ceux qui les conçurent. Force est de constater, parmi les justifications faites par Suger, reprises dans les églises gothiques, que les grands dogmes de la foi chrétienne avec ses différents degrés de lecture de la Lectio divina sont présents :

  1. Littéral, qui est issu de la compréhension linguistique de l’énoncé.
  2. Allégorique ou typologique, énonçant une chose qui en dit aussi une autre.
  3. Tropologique ou Moral, étapes que l'esprit humain doit parcourir dans son ascension vers Dieu (concerne le présent).
  4. Anagogique, qui donne une idée des réalités dernières qui deviendront visibles à la fin des temps (concerne l'avenir).

Les verrières[modifier | modifier le code]

L'espace des verrières.

L'espace des verrières peut être divisé en plusieurs sous-espaces[11] qui sont le reflet de l'interprétation iconographique des vitraux.

Le bas et le haut[modifier | modifier le code]

Le niveau inférieur de l'église, avec des verrières légendaires, vitraux narratifs, racontant des vies de Jésus, de la Vierge, des saints ou des prophètes est composé de plusieurs scènes à petite échelle, tandis que le niveau supérieur avec de grands personnages, cortège de saints et de prophètes, montre la gloire de l'Église.

Le nord et le sud pour une église orientée est-ouest[modifier | modifier le code]

De l'est par où apparaît la lumière du jour, rappelant le début de la Genèse, vers l'ouest où la lumière disparaît avant sa renaissance et le Jugement dernier, ou bien encore du nord qui est consacré à l'histoire biblique jusqu'à l'Incarnation vers le sud qui annonce le royaume de Dieu après la seconde parousie du Christ et la Rédemption, le cheminement narratif des vitraux prolonge le plan en croix de la cathédrale.

Les trois façades avec les roses[modifier | modifier le code]

Le portail royal sur la façade occidentale porte la rose du Jugement dernier, tandis que la façade nord porte la rose de la Vierge à l'Enfant, rappelant l'Incarnation qui mène à la Rédemption et que la façade sud, avec sa rose du Christ triomphant entouré des 24 vieillards de l'Apocalypse, annonce la seconde parousie et le royaume de Dieu.

La rose est d'abord la représentation d'une roue. Elle apparaît dans la vision d'Ézéchiel[12],[Note 5]. Les animaux de cette vision sont reliés aux êtres vivants de la première vision de l'Apocalypse et aux quatre évangélistes. La première représentation de la roue en architecture peut se voir sur la façade du croisillon nord de l'église Saint-Étienne de Beauvais. C'est alors une roue de la Fortune[13]. La représentation de la roue est reprise par Suger sur la façade occidentale de l'abbatiale de Saint-Denis. Ce n'est que progressivement, comme à Chartres, que la roue va se transformer en rose, symbolisant la Vierge.

La nef, le transept et le chœur[modifier | modifier le code]

Une interprétation rattachant les vitraux qui composent ces trois espaces (nef, transept, chœur) à un temps de l'histoire de la révélation est plus difficile à faire à Chartres. Cependant, à cette période la cathédrale de Chartres était riche de plusieurs centaines de reliques, non seulement le voile de la Vierge, mais aussi des reliques de saint Pierre, saint Thomas, sainte Catherine, sainte Marguerite et bien d'autres encore. Comme il était impossible de toutes les montrer au public, les vitraux deviennent un rappel, pour les fidèles et les pèlerins, de l'ensemble reliquaire détenu par le diocèse[3].

Technique et ateliers[modifier | modifier le code]

Les vitraux sont connus en France depuis le Ve siècle. Le plus ancien vitrail figuré conservé en France est le Christ de Wissembourg. La restauration récente des vitraux a permis de les étudier et de remettre en cause les affirmations de Louis Grodecki qui avait imaginé l'intervention de deux ateliers principaux[14] : celui qui avait réalisé le vitrail du Bon Samaritain et le deuxième, celui qui avait réalisé le vitrail de la Vie de Saint Lubin.

Les analyses stylistiques ont permis de compter jusqu'à cinq peintres-verriers différents pour le vitrail du Bon Samaritain, un peintre-verrier principal et des peintres-verriers secondaires. Mais on a pu aussi constater qu'un peintre-verrier secondaire d'un vitrail pouvait être le peintre-verrier principal d'une autre verrière. Cette organisation faisant apparaître des individus plutôt que des ateliers, comme on le constate plus nettement au XIVe siècle, est probablement dû aussi à la rapidité d'exécution des verrières.

L'analyse des verres a montré qu'ils avaient des colorations semblables et se sont corrodés de manière identique. On peut donc supposer que les verres étaient communs à tous les peintres-verriers. Il n'y a qu'une seule exception : le vitrail de la Vie de saint Eustache. Le verre n'a pas la même coloration que les autres verres et s'est corrodé de manière différente. On peut donc supposer comme l'a fait remarquer Louis Grodecki que le maître qui a réalisé ce vitrail a dû être demandé par la fabrique de la cathédrale et qu'il est venu avec ses propres verres.

La technique de la fabrication des verrières a été minutieusement décrite par le moine Théophile au début du XIIe siècle dans son traité Schedula diversum artium : sur un panneau de bois blanchi, le peintre-verrier trace la composition de la verrière, il découpe ensuite les verres dessus, puis les peint et les assemble[15].

Lecture des vitraux[modifier | modifier le code]

Les verrières narratives se lisent en général de bas en haut et de gauche à droite. Par contre le vitrail de la Passion typologique (baie no 37) se lit de haut en bas. Cependant, toutes les verrières ne sont pas que des bandes dessinées sur verre racontant une histoire d'une manière linéaire. Dans certaines verrières, les scènes se répondent en jouant sur des concordances entre images en vis-à-vis. Les scènes d'un vitrail peuvent être regroupées en ensembles formant des carrés, des fleurs à quatre pétales ou lobes.

Numérotation des baies[modifier | modifier le code]

Plan de situation des baies.

La numérotation des baies est celle adoptée par le Corpus vitrearum. Elle va de 0 à 99 pour le niveau inférieur, commence par le chevet jusqu'à la façade de la nef. Le numéro 0 est donné à la baie située dans l'axe de l'abside ou de la chapelle d'axe. Les numéros impairs sont donnés aux baies situées côté gauche, au nord. Les numéros pairs sont donnés aux baies côté droit, au sud. Le niveau supérieur va de 100 à 199, suivant le même principe que pour le niveau inférieur. La baie 100 est la baie située dans l'axe du chœur.

La meilleure vue des verrières basses est celle observée depuis le collatéral et le déambulatoire, d’où l’on peut le mieux observer les détails. Partant du centre de la nef, devant la rosace ouest, les verrières seront décrites suivant un circuit effectué dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, présentant successivement le sud de la nef, le transept sud, le déambulatoire, le transept nord et enfin le nord de la nef.

La meilleure vue des verrières hautes est également celle observée depuis le collatéral, en regardant du côté opposé à celui des verrières basses ; mais leur éloignement en rend l’observation plus difficile. Le circuit à parcourir pour les observer dans l’ordre ci-dessous est presque l’inverse du précédent (successivement le nord de la nef, le transept sud, le chœur et l'abside, le transept nord et enfin le sud de la nef).

Les verrières hautes de la nef et du transept sont composées de 2 lancettes et d'une rose à 8 lobes. Les verrières du chœur sont composées de deux lancettes (une à gauche et une à droite vu de face) surmontées d'une rose. Les verrières hautes de l'abside sont composées de baies d'une seule lancette. Pour voir les verrières situées au-dessus du maître autel, il faut traverser le chœur.

Les vitraux sont présentés ci-après en trois sections : les trois rosaces des portails, les verrières basses et les verrières hautes. Une dernière section traitera des nombreux donateurs ayant financé ces œuvres.

Rosaces[modifier | modifier le code]

Portail ouest[modifier | modifier le code]

Le portail ouest est ajouré par les baies 49, 50, 51, trois lancettes en arc brisé, surmontées par la rosace 143, une grande rose formée d'un œil à 12 lobes, puis de 12 quartiers comportant 2 médaillons, et de 12 rosaces extérieures séparées par des quadrilobes.

Les trois lancettes du bas datent du milieu du XIIe siècle. Cette partie a été construite après l'incendie de 1135, et est la seule partie ayant subsisté à l'incendie de 1194. Elles constituent la part la plus ancienne de l'ensemble des vitraux de la cathédrale.

La rose représente le Jugement dernier avec, au centre, le Christ montrant ses plaies, autour, les anges et les quatre bêtes de l'Apocalypse. Au-dessus se trouvent Abraham et les élus, au-dessous, la Pesée des Âmes, et de part et d'autre, les douze apôtres. Cette rose a été bâtie soixante ans plus tard, en 1215, après l'incendie de 1194, la nef de la nouvelle cathédrale ayant été rebâtie plus haute. Elle est donc du début du XIIIe siècle.

La lancette centrale, l'enfance et la vie du Christ est entourée de deux lancettes légèrement plus petites. À gauche, La Passion qui est un rappel du Nouveau Testament et à droite, l'Arbre de Jessé[Note 6], qui est l'évocation de la lignée du Christ et de l'Ancien Testament.

La baie ouest constitue un grand tableau christologique consacré à l'Incarnation du verbe divin en Jésus-Christ. Ces quatre ensembles décrivent successivement son enracinement humain dans la descendance de Jessé et l'annonce des prophètes (l'Arbre de Jessé à droite), suivi de l'incarnation (l'Enfance du Christ au centre) de Dieu le Fils devenu homme, né de la Vierge Marie, puis le sacrifice (la Passion à gauche), et enfin la Rédemption pour ceux qui ont foi en Jésus-Christ (rose du Jugement dernier).

L'arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres est la plus ancienne représentation subsistante de l'arbre de Jessé. Elle date d’environ 1145. La première utilisation du thème de l'arbre de Jessé dans une verrière a été réalisée par Suger à l'abbatiale de Saint-Denis, mais celle-ci a été très lourdement restaurée. À Saint-Denis, ces verrières étaient situées au chevet. Surger désignait la verrière de l'Arbre de Jessé par Stirps Jesse, utilisant les deux premiers mots de l'hymne de répons composé par Fulbert de Chartres pour la fête de la Vierge[16].

Baie 51 - Vitrail de la Passion.

Baie 50 - Enfance et Vie du Christ.

Baie 49 - Arbre de Jessé.

Rosace sud[modifier | modifier le code]

Il s'agit de la baie 122. Elle fut offerte par la maison de Dreux Bretagne dont faisait partie Pierre Mauclerc et exécutée entre 1221 et 1230.

Elle est composée de cinq lancettes en arc brisé surmontées d'une grande rose. La rose est formée d'un œil à douze lobes, puis de douze quartiers comportant des médaillons, de douze cercles, de douze quadrilobes et enfin de douze demi-cercles comportant des médaillons.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
122 Verrière de la maison de Dreux Bretagne Pierre Mauclerc, Alix de Thouars 1221-1230 Notice no PM28000814

Lancettes[modifier | modifier le code]

La lancette centrale représente la Vierge tenant l'Enfant Jésus dans ses bras. De part et d'autre deux groupes de quatre personnages montés deux à deux. Les quatre grands prophètes de l'Ancien testament portent sur leurs épaules les quatre évangélistes. Cette représentation traduit la continuité entre les deux testaments. Il y a de gauche vers la droite : Jérémie portant saint Luc, Isaïe portant saint Matthieu, Ézéchiel portant saint Jean, Daniel portant saint Marc. Ces prophètes et les évangélistes ont annoncé le royaume de Dieu qui est représenté dans la rose placée au-dessus. Cette représentation des évangélistes montés sur les épaules des prophètes reprend l'image fameuse du maître et chancelier de l'école de Chartres, Bernard de Chartres, telle qu'elle nous a été transmise par Jean de Salisbury dans son Metalogicon : « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants… »[Note 7].

Au-dessous de ces personnages sont représentés les membres de la famille des donateurs. Au-dessous de la Vierge, les armoiries des comtes de Dreux. Pierre de Dreux ou Pierre Mauclerc, s'était marié en 1213 avec Alix de Thouars. Il devient alors duc de Bretagne et fait de cette branche cadette des capétiens une famille puissante. À gauche, au-dessous de Isaïe, Alix de Thouars, duchesse de Bretagne puis à sa gauche, au-dessous de Jérémie, sa fille Yolande, au-dessous d'Ezéchiel, Pierre de Dreux dit Mauclerc, et enfin, le fils aîné, Jean le Roux (né en 1217) au-dessous de Daniel.

Rose[modifier | modifier le code]

Cette rose est une illustration de la première vision de l'Apocalypse de Jean[Note 8].

Au centre de la rose se trouve le Christ en majesté. Le premier cercle représente, à partir du bas à gauche et dans le sens d'une montre, les quatre Vivants de l'Apocalypse : le lion, aussi symbole de l'évangéliste Marc ; le bœuf, aussi symbole de l'évangéliste Luc ; l'homme, aussi symbole de l'évangéliste Matthieu ; l'aigle, aussi symbole de l'évangéliste Jean. Les autres vitraux représentent des anges tenant des encensoirs. Les deux cercles suivants représentent les vingt quatre Vieillards de l'Apocalypse. Entre ces deux cercles, des quadrilobes avec les blasons de la famille de Dreux, donateurs.

Rosace nord[modifier | modifier le code]

Il s'agit de la baie 121. Elle est aussi connue sous le nom de verrière de la maison de France, car elle fut offerte par le roi Louis IX et sa mère Blanche de Castille en 1230.

Elle est composée de cinq lancettes en arc brisé surmontées d'une grande rose, les écoinçons inférieurs de la rose sont ajourés de quatre petites lancettes de chaque côté représentant alternativement les armes de France et de Castille. La rose est formée d'un œil à douze lobes, puis de douze quartiers comportant des médaillons, de douze carrés, de douze quadrilobes et enfin de douze demi-cercles comportant des médaillons.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
121 Verrière de la maison de France Saint Louis et Blanche de Castille 1230 Notice no IM28000460

Lancettes[modifier | modifier le code]

La lancette centrale représente sainte Anne tenant la Vierge enfant dans ses bras, au-dessus des armes de France. À gauche, une lancette figurant le roi David tenant sa harpe, au-dessus de Saül qui se jette sur son épée, scène qui représente le vice de la colère. Puis à gauche de cette dernière, une lancette représentant Melchisédech, le roi-prêtre, placé au-dessus de Nabuchodonosor adorant une idole. À droite de la lancette centrale, le roi Salomon placé au-dessus de Jéroboam adorant le veau d'or. Puis à droite de cette dernière, Aaron, le grand prêtre, dominant pharaon et ses troupes englouties par la Mer Rouge.

Rose[modifier | modifier le code]

La rose figure, en son centre, la Vierge Marie portant l'Enfant Jésus, autour, un premier cercle présentant au-dessus de la Vierge, quatre colombes, pour les dons du Saint-Esprit, des anges tenant des encensoirs, des anges tenant des chandeliers et des chérubins. Ensuite un deuxième cercle de vitraux en forme de losange représentant la lignée des rois de Juda donnée dans l'Évangile selon Matthieu[Note 9]. Sur un troisième cercle, au bord de la rose, les douze petits prophètes de l'Ancien Testament. Entre le deuxième et le troisième cercles, des quadrilobes aux armes de France.

Verrières basses[modifier | modifier le code]

Le nombre de verrières basses identifiées dans le système de numérotation est de 52 (de 0 à 51). Aux extrémités sud et nord du déambulatoire, 6 d'entre elles sont composées de 2 lancettes surmontées par une rose, ce qui porte le nombre des vitraux à 64.

Les vitraux historiés[modifier | modifier le code]

Contrairement aux verrières hautes, qui se limitent à montrer de loin de grands personnages sur trois étages verticaux, les verrières basses sont destinées à être vues de près.

Composés de panneaux successifs, qui se lisent généralement de bas en haut et de gauche à droite, elles racontent divers épisodes bibliques, mais également des épisodes tirés des apocryphes bibliques, ou les légendes de la vie des saints, que l'on retrouvera pour la plupart cinquante ans plus tard, vers 1265, dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Ces panneaux sont des illustrations « légendaires » au sens premier de la légende, qui signifie ici « ce qui doit être lu ».

Plus encore que le statuaire, elles forment un véritable catéchisme en image, bande dessinée avant la lettre. Les prédicateurs s'adressant aux pèlerins s'appuyaient sur ces illustrations pour donner un support visuel aux récits et commentaires de ces histoires, qui à cette époque étaient familières à tous.

Sud de la nef[modifier | modifier le code]

48 - Histoire de saint Jean l’Évangéliste

Le récit de miracles et de la mort de Saint Jean est tiré de légendes traditionnelles remontant au IIe siècle[17], qui seront quelques années plus tard compilés dans la Légende dorée par Jacques de Voragine. Corporation des armuriers, 1205-1215.

46 - Histoire de sainte Marie-Madeleine

Le récit combine des scènes évangéliques associées à Marie-Madeleine, l'évangélisation de la Provence, et la légende de la mort de Marie-Madeleine. Corporation des porteurs d'eau, 1205-1215.

44 - Parabole du Bon Samaritain

Le vitrail met en parallèle la parabole du bon samaritain et le récit de la Chute dans la Genèse. Corporation des cordonniers, 1205-1215.

42 - Mort et Assomption de la Vierge

Récit de la mort de la Vierge entourée des Apôtres, des miracles associés à son enterrement, et de son Assomption au Ciel. Corporation des cordonniers, 1205-1215.

40 - Famille de Vendôme

Cette chapelle de style gothique flamboyant du XVe siècle présente un contraste évident avec le gothique primitif du reste de la nef, construite et décorée au XIIIe siècle. La baie représente de droite à gauche le donateur, sa sœur, son père et son frère, agenouillés avec leurs conjoints. Le tympan représente une scène de jugement dernier. Donateur Louis de Bourbon, comte de Vendôme, 1417.

38 - Miracles de Notre-Dame

Vitrail publicitaire montrant le pèlerinage de Chartres, la construction de la cathédrale, et quelques-uns des nombreux miracles attribués à Notre-Dame de Chartres. L'appel à la nécessaire générosité des pèlerins est souligné dans le cercle inférieur. Corporation des bouchers, 1205-1215.

Transept sud[modifier | modifier le code]

La partie sud du transept comporte trois baies, composées chacune d'une lancette à arc brisé. Deux sont à l'ouest et une seule à l'est, du fait de la présence du double déambulatoire.

La baie 32, offerte par les architectes américains, date de 1954, la baie 34 comporte des fragments fin XVe siècle-début XVIe siècle. Par ailleurs, il est indiqué que la baie 36, datant du XIIe et XIIIe siècles ne se trouve pas à son emplacement d'origine.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
36 Histoire de saint Apollinaire Le chanoine Thierry 1205-1215
Ajout en partie inférieure de panneaux de 1328,
très restaurée en 1908 par Gaudin, puis en 1909
Notice no PM28000810
Notice no IM28000468
34 Fragments d'une résurrection de Lazare
Grisaille à bordure de couronnes et fleurs de lys
« Donné vers 1840 par M. Dugué
propriétaire à Mainvilliers qui en avait fait l'acquisition à Paris » (inscription du vitrail)
Fin XVe siècle
Début XVIe siècle
Grisaille de 1924 de C. Lorin
Notice no PM28000807
Notice no IM28000466
32 Vie de saint Fulbert Les architectes américains 1954, réalisé par F. Lorin Notice no PM28000807

Déambulatoire[modifier | modifier le code]

Déambulatoire sud (30-26)[modifier | modifier le code]

Les vitraux de Chartres sont célèbres pour leur bleu qui a fait la renommée de la ville et de sa cathédrale, le « bleu de Chartres ». Ce « bleu roman » très lumineux, mis au point dans les années 1140 sur le chantier de la basilique Saint-Denis, est utilisé par la suite dans la cathédrale de Chartres et celle du Mans. Ayant un fondant sodique coloré au cobalt, il s'est révélé plus résistant que les rouges ou les verts de la même époque[18],[19].

Notre-Dame de la Belle-Verrière, vitrail qui est une des cent soixante-quinze représentations de la Vierge dans la Cathédrale, doit sa célébrité à ce bleu cobalt exceptionnel. Il a pourtant failli disparaître lors du terrible incendie de 1194. En effet, seul le panneau central — celui de Marie et de son Enfant — et les trois verrières qui surplombent le portail royal ont résisté au désastre.

Déambulatoire sud
30 2 lancettes
À gauche : Notre-Dame de la Belle-Verrière
A droite : Histoire des saints Antoine et Paul
Oculus : Vierge allaitant[20]
-
Les poissonniers

1180
1215-1220
Restauré XXe siècle par Gaudin et Petit
Notice no IM28000465
28 2 lancettes
À gauche : Zodiaque et Travaux des mois
A droite : Vie de la Vierge
Oculus : Christ bénissant, Alpha et Omega
Thibault VI, comte de Chartres
Les vignerons
1217-1220
Restauré XXe siècle par Gaudin et Mauret
Notice no IM28000515
26 Verrière de l'Annonciation :
2 lancettes en grisaille
Oculus : le Christ bénissant et trônant
- XIIIe siècle
Restauré XXe siècle par C. Lorin et Gaudin
Notice no PM28000821

Chapelle de tous les Saints (24-20)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
Chapelle de tous les saints
24 Grisaille - XVIe siècle avec éléments du XIIIe siècle
Très restaurée en 1961 par Lorin
Notice no PM28000820
22 Grisaille - XVIe siècle avec éléments du XIIIe siècle
Très restaurée en 1961 par Lorin
Notice no PM28000820
20 Histoire de saint Martin Les corroyeurs 1215-1225 Notice no IM28000392

Chapelle des confesseurs (18-10)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
Chapelle des confesseurs
(chapelle absidiale ou rayonnante)
18 Histoire de saint Thomas Becket Les tanneurs 1215-1225
Restauré par Gaudin en 1921,
Lorin en 1996
Notice no IM28000393
16 Histoire de sainte Marguerite
Histoire de sainte Catherine
- 1210-1225 Notice no PM28000818
14 Histoire et miracles de saint Nicolas - 1215-1225
5 panneaux inférieurs détruits en 1791,
remplacés par Lorin en 1924
Notice no IM28000470
12 Histoire de saint Rémi -
1210-1225
Notice no PM28000818
10 Grisaille - XIIIe siècle
Restaurée en 1417 par Jean Périer
avec ajout de saint Nicolas ressuscitant 3 enfants
Notice no IM28000518

Chapelle d'accès à la chapelle Saint-Piat (8-6)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
8 Histoire de saint Silvestre Les maçons et tailleurs de pierre 1210-1225
Restaurée par Gaudin en 1921,
puis en 1999
Notice no IM28000519
6 Grisaille : saint Piat Jean II le Bon 1350-1360
Restaurée par Gaudin en 1921
Notice no PM28000819

Chapelle axiale (4-3)[modifier | modifier le code]

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia commons
4 Histoire de saint Paul - 1210-1225
Restaurée en 1872 par Coffetier, puis 1999
Notice no IM28000517
2 Histoire de saint André - 1210-1225
Restaurée en 1872 par Coffetier,
puis en 1998-1999 par Petit
Notice no IM28000398
0 Histoire des Apôtres Les boulangers 1210-1225
Restaurée en 1872 par Coffetier,
en 1921 par Lorin,
puis en 1994-1995
Notice no IM28000390
1 Histoire de saint Simon et de saint Jude Le chanoine Henri Noblet 1220-1225
Restaurée en 1921 par Lorin,
puis en 2000-2001 par Petit
Notice no IM28000399
3 Grisaille - XIIIe siècle
Restaurée XXe siècle par C. Lorin et Gaudin
Notice no PM28000821

La chapelle axiale est consacrée à la mission des Apôtres, ce qui constitue, dans le cadre de la cathédrale de Chartres dédiée à Notre-Dame, une originalité par rapport aux autres cathédrales dont la chapelle axiale est généralement consacrée à la Vierge. Cependant il est à noter qu'en 1208, le pape Innocent III lance la croisade contre les Albigeois et rappelle, à cette occasion, la mission des apôtres dont les évêques sont les successeurs.

Chapelle murale (5-7)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
Chapelle murale
baies 5 et 7
5 Histoire de saint Jacques le Majeur Les fourreurs et drapiers 1210-1225
Restaurée en 1921 par Lorin,
puis en 1994-1995 par l'atelier Avice-France Vitrail
Notice no IM28000391
7 Histoire de Charlemagne Les pelletiers 1225
Restaurée par Lorin en 1921, puis en 1999
Notice no IM28000516

Chapelle des Martyrs (9-17)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
Chapelle des martyrs
(chapelle absidiale ou rayonnante)
9 Histoire des saints Théodore et Vincent - 1210-1225 Notice no PM28000818
11 Histoire de saint Pantaléon Nicolas Li (ou Le) Sesne 1220-1225
Restaurée en 1921 par Lorin,
en 2000-2001 par Avice-France Vitrail
Notice no IM28000396
13 Histoire de saint Étienne Les cordonniers 1220-1225
Restaurée au XVe siècle (bordure inférieure supprimée),
en 1922 par Lorin,
en 1999-2000 par Avice-France Vitrail
Notice no IM28000394
15 Histoire de saint Chéron Les tailleurs de pierre et sculpteurs 1220-1225
Restaurée au XVIIe siècle,
un panneau restauré en 1915,
ensemble restauré en 1922 par Lorin, et en 1998-1999 par Petit
Notice no IM28000395
17 Histoire des saints Savinien et Potentien - 1210-1225 Notice no PM28000818

Chapelle murale (19-23)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
19 Grisaille - vers 1240
Restaurée XXe siècle par C.Lorin et Gaudin
Notice no PM28000821
21 Histoire de saint Julien l'Hospitalier[21] - 1210-1225
Restaurée fin XIXe siècle-début XXe siècle par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000818
23 Histoire de saint Thomas - 1210-1240
Restaurée fin XIXe siècle-début XXe siècle par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000818

Déambulatoire nord (25-29)[modifier | modifier le code]

N° baie Emplacement ou
Nom du vitrail
Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
25 2 lancettes en grisaille surmontées
d'un oculus représentant le Christ bénissant et trônant
- 1230-1250
Restaurée début XXe siècle par C. Lorin et Gaudin
Notice no PM28000821
27 2 lancettes en grisaille surmontées
d'un oculus représentant le Christ bénissant et trônant
- 1230-1250
Restaurée début XXe siècle par C. Lorin et Gaudin
Notice no PM28000821
Chapelle Notre-Dame du Pilier
29 2 lancettes
À gauche : histoire de saint Germain l'Auxerrois
À droite : les miracles de saint Nicolas
Oculus : le Christ bénissant et un tétramorphe.
Le chanoine Geoffroy Chardonel
Le chanoine Étienne Chardonel
1225-1235
Les 2 lancettes restaurées en 1919 par Lorin,
lancette gauche restaurée en 1925,
ensemble restauré en 1999 par Avice-France Vitrail (Le Mans)
Notice no IM28000521

Transept nord[modifier | modifier le code]

Dans la partie nord du transept, la baie 31 date de 1971 et la baie 33 comporte des fragments de panneaux des XIIe et XIIIe siècles remontés avec des éléments modernes en 1964.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
31 Verrière symbolique de la réconciliation
entre Dieu et les hommes
Association allemande
des Amis de la cathédrale de Chartres
1971
Atelier Lorin
Notice no PM28000807
33 Décor végétal - Fragments du XIIe et XIIIe siècles,
inclus en 1964 dans éléments modernes par F. Lorin
Notice no PM28000807
35 Parabole du Fils prodigue - 1205-1215
Restaurée en 1923 par Lorin, puis dans les années 1980
Notice no IM28000467

Nord de la nef[modifier | modifier le code]

Contrairement aux autres verrières, le vitrail de la Passion et de la Rédemption (baie no 37) se lit de haut en bas.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
37 La Passion et la Rédemption Les maréchaux-ferrants 1205-1215
7 panneaux détruits en 1816 restitués par Lorin en 1876,
restaurée dans les années 1980
Notice no IM28000464
39 Histoire et miracles de saint Nicolas Les merciers-apothicaires 1220-1225
Restaurée en 1924 par Gaudin,
puis dans les années 1980
Notice no IM28000463
41 Histoire de Joseph Les changeurs 1205-1215
Restaurée en 1924 par Gaudin,
puis dans les années 1980
Notice no IM28000476
43 Histoire de saint Eustache Les drapiers et fourreurs 1210
Restaurée en 1924 par Gaudin,
puis dans les années 1980
Notice no IM28000475
45 Histoire de saint Lubin Les marchands de vin 1205-1215
Restaurée en 1924 par Gaudin,
puis dans les années 1980
Notice no IM28000474
47 Histoire de Noé Les charpentiers, charrons et tonneliers 1205-1215
Restaurée en 1924 par Gaudin,
puis dans les années 1980
Notice no IM28000473

Récapitulatif des vitraux historiés[modifier | modifier le code]

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
0 Histoire des Apôtres Les boulangers 1210-1225 Notice no IM28000390
1 Histoire de saint Simon et de saint Jude Le chanoine Henri Noblet 1220-1225 Notice no IM28000399
2 Histoire de saint André - 1210-1225 Notice no IM28000398
3 Grisaille - XIIIe siècle Notice no PM28000821
4 Histoire de saint Paul - 1210-1225 Notice no IM28000517
5 Histoire de saint Jacques le Majeur Les fourreurs et drapiers 1210-1225 Notice no IM28000391
6 Grisaille : saint Piat Jean II le Bon 1350-1360 Notice no PM28000819
7 Histoire de Charlemagne Les pelletiers 1225 Notice no IM28000516
8 Histoire de saint Silvestre Les maçons et tailleurs de pierre 1210-1225 Notice no IM28000519
9 Histoire des saints Théodore et Vincent - 1210-1225 Notice no PM28000818
10 Grisaille - XIIIe siècle-1417 Notice no IM28000518
11 Histoire de saint Pantaléon Nicolas Li (ou Le) Sesne 1220-1225 Notice no IM28000396
12 Histoire de saint Remy - 1210-1225 Notice no PM28000818
13 Histoire de saint Étienne Les cordonniers 1220-1225 Notice no IM28000394
14 Histoire et miracles de saint Nicolas - 1215-1225 Notice no IM28000470
15 Histoire de saint Chéron Les tailleurs de pierre et sculpteurs 1220-1225 Notice no IM28000395
16 Histoire de sainte Marguerite
Histoire de sainte Catherine
- 1210-1225 Notice no PM28000818
17 Histoire des saints Savinien et Potentien - 1210-1225 Notice no PM28000818
18 Histoire de saint Thomas Becket Les tanneurs 1215-1225 Notice no IM28000393
19 Grisaille - vers 1240 Notice no PM28000821
20 Histoire de saint Martin Les corroyeurs 1215-1225 Notice no IM28000392
21 Histoire de saint Julien l'Hospitalier - 1210-1225 Notice no PM28000818
22 Grisaille - XVIe siècle Notice no PM28000820
23 Histoire de saint Thomas - 1210-1240 Notice no PM28000818
24 Grisaille - XVIe siècle Notice no PM28000820
25 2 lancettes en grisaille surmontées
d'un oculus représentant le Christ bénissant et trônant
- 1230-1250 Notice no PM28000821
26 Verrière de l'Annonciation
Oculus : le Christ bénissant et trônant
- XIIIe siècle Notice no PM28000821
27 2 lancettes en grisaille surmontées
d'un oculus représentant le Christ bénissant et trônant
- 1230-1250 Notice no PM28000821
28 2 lancettes
À gauche : Zodiaque et Travaux des mois
A droite : Vie de la Vierge
Oculus : Christ bénissant, Alpha et Omega
Thibault VI, comte de Chartres
Les vignerons
1217-1220 Notice no IM28000515
29 2 lancettes : 1- Les Miracles de saint Nicolas,
2- Histoire de saint Germain l'Auxerrois,
surmontées d'un oculus représentant
le Christ bénissant et un tétramorphe.
Le chanoine Geoffroy Chardonel
Le chanoine Étienne Chardonel
1225-1235 Notice no IM28000521
30 2 lancettes
À gauche : Notre-Dame de la Belle Verrière
A droite : Histoire des saints Antoine et Paul
-
Les poissonniers
1180
1215-1220
Notice no IM28000465
31 Verrière symbolique de la réconciliation
entre Dieu et les hommes
Association allemande
des Amis de la Cathédrale de Chartres
1971
Lorin
Notice no PM28000807
32 Vie de saint Fulbert Les architectes américains 1954, atelier Lorin Notice no PM28000807
33 Décor végétal - XIIe siècle, XIIIe siècle, 1964 atelier Lorin Notice no PM28000807
34 Grisaille
Fragment d'une résurrection de Lazare
- Fin XVe siècle-début XVIe siècle, grisaille de 1924 par C. Lorin Notice no PM28000807
35 Parabole du Fils prodigue - 1205-1215 Notice no IM28000467
36 Histoire de saint Apollinaire Le chanoine Thierry 1205-1215, 1328 Notice no IM28000468
37 Passion typologique Les maréchaux-ferrants 1205-1215 Notice no IM28000464
38 Miracles de Notre-Dame Les bouchers 1205-1215 Notice no IM28000469
39 Histoire et miracles de saint Nicolas Les merciers-apothicaires 1220-1225 Notice no IM28000463
40 Famille de Vendôme Louis de Bourbon, comte de Vendôme 1417 Notice no IM28000404
41 Histoire de Joseph Les changeurs 1205-1215 Notice no IM28000476
42 Mort et Assomption de la Vierge Les cordonniers 1205-1215 Notice no IM28000405
43 Histoire de saint Eustache Les drapiers et fourreurs 1210 Notice no IM28000475
44 Parabole du Bon Samaritain Les cordonniers 1205-1215 Notice no IM28000406
45 Histoire de saint Lubin Les marchands de vin 1205-1215 Notice no IM28000474
46 Histoire de sainte Marie-Madeleine Les porteurs d'eau 1205-1215 Notice no IM28000407
47 Histoire de Noé Les charpentiers, charrons et tonneliers 1205-1215 Notice no IM28000473
48 Histoire de saint Jean l’Évangéliste Les armuriers 1205-1215 Notice no IM28000408
49 Arbre de Jessé - 1145-1155 Notice no PM28000797
50 Enfance et vie publique du Christ - 1145-1155 Notice no PM28000797
51 Passion - 1145-1155 Notice no PM28000797

Verrières hautes[modifier | modifier le code]

Le nombre de verrières hautes identifiées dans le système de numérotation est de 44 (de 0 à 143). À l'exception des 7 verrières de l'abside composée d'une seule lancette et de la baie 132 dont les lancettes ont été murées au XVIe siècle pour installer les grandes orgues, toutes les baies de l'étage supérieur sont composées de 2 lancettes surmontées d'une rose, ce qui porte le nombre de vitraux à 68, les rosaces sud et nord étant comptées chacune pour un seul vitrail du fait de leur composition spécifique.

Sud de la nef[modifier | modifier le code]

La baie 132 fut murée au pour y installer les grandes orgues.

L'ensemble a été restauré par Coffetier de 1873 à 1883.

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
142 Rose : saint abbé
Gauche : saint Laumer
Droite : saint Marie l'Égyptienne
- 1205-1215 Notice no PM28000811
140 Rose : Christ trônant
Gauche : saint Pierre
Droite : saint Jacques le Majeur
Les boulangers 1205-1215 Notice no PM28000811
138 Rose : saint Solenne
Gauche : sainte Foy
Droite : Noli me tangere, Vierge allaitant
Deux donatrices 1205-1215 Notice no PM28000811
136 Rose : saint Jérôme
Gauche : Jérémie, saint Philippe
Droite : saint Jacques le Majeur
Les cordonniers, famille de donateurs 1205-1215 Notice no PM28000811
134 Rose : saint Augustin
Gauche : Moïse, saint Barthélemy
Droite : saint Calétric
Les tourneurs, un donateur 1205-1215 Notice no PM28000811
132 Rose : saint Grégoire le Grand - 1205-1215 Notice no PM28000811
130 Rose : saint Hilaire de Poitiers
Gauche : saint Symphorien
Droite : Deux saintes
Deux donateurs 1205-1215 Notice no PM28000811

Transept nord[modifier | modifier le code]

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
115 Rose : Christ trônant
Gauche : saint Eustache
Droite : Annonciation, Nativité, Adoration des Mages
Maison de Beaumont 1225-1235 Notice no PM28000813
117 Rose : prêtre
Gauche : saint Philippe et saint André
Droite : saint Philippe et saint Jude
Des prêtres 1225-1235 Notice no PM28000813
119 Rose : Christ trônant
Gauche : saint Thomas et saint Barnabé
Droite : saint Jude et saint Thomas
Des prêtres 1225-1235 Notice no PM28000813
123 Grisaille aux armes de France et de Castille - Fin XIIIe siècle Notice no PM28000813
125 Rose :
Gauche : Annonciation, Visitation
Droite : Annonce à Joachim
Femme et fille
de Philippe de Boulogne
1225-1235
Complétée en 1880
Notice no PM28000813
127 Rose : Philippe de Boulogne
Gauche : Annonce aux bergers, présentation au Temple
Droite : Mort, Assomption et Couronnement de la Vierge
Philippe de Boulogne 1225-1235 Notice no PM28000813

Chœur et abside[modifier | modifier le code]

Le choeur, qui était clos à l'origine, est le lieu le plus sacré de l'édifice. Ses claires-voies constituent la position la plus noble pour valoriser les aristocrates, souvent donateurs. Au haut de ces claires-voies, la rose est la position la plus belle. Ensemble ces roses montrent un défilé de chevaliers. C'est la première fois en France que cette catégorie sociale est pareillement mise en avant. Ils sont armés, se déplacent solennellement montés sur leurs chevaux, arborant leurs écus et leurs bannières de manière bien distinctive. Ils avancent des deux côtés du chœur vers l'abside[22].

Chœur sud[modifier | modifier le code]

Les lancettes des baies 108 et 112 furent détruites au XVIIIe siècle. Seules les roses de ces baies sont restées intactes. Avant leur destruction, la baie 108 évoquait l'histoire de saint Barthélemy et La Vierge, la baie 112 retraçait l'histoire de saint Eustache et de saint Georges.

Côté
N° baie
Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
114
Gauche : saint Jean Évangéliste
et saint Jacques le Majeur
Droite : Nativité, Fuite en Égypte
Rose : Seigneur de Beaumont
Bouchard de Marly
Colin
1210-1225
Restaurée en 1920 et 1921 par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000817
112 Rose : Seigneur de Courtenay
Grisaille
Philippe de Courtenay
Guillaume de Tanlay
1210-1225
Vitraux des lancettes détruits en 1757, 1773 et 1788
Remplacés en 1935-1936 par des grisailles de Lorin
Notice no PM28000822
110 Rose : Seigneur de Montfort
Gauche : saint Vincent
Droite : saint Paul
Pierre Baillart
Les mégissiers
1210-1225
Restaurée en 1920 et 1921 par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000817
108 Rose : Seigneur de Montfort
Grisaille
Guillaume de la Ferté.
Étienne de Sancerre
1210-1225
Vitraux des lancettes détruits en 1757, 1773 et 1788
Remplacés en 1935-1936 par des grisailles de Lorin
Notice no PM28000822

Le seigneur du vitrail 108 est Simon IV de Montfort, celui du 110 est son fils Amaury VI de Montfort[22].

Abside[modifier | modifier le code]

Cet ensemble est le premier que le visiteur voit lorsqu'il entre par la porte royale du portail ouest[23]. Du fond de la nef, toute la perspective converge vers la figure centrale de la Vierge Marie, qui trône au sommet du vitrail en position de sedes sapientiae, et qui reste très lisible malgré la distance, rappelant que la cathédrale est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption.

Le vitrail de Notre-Dame est entourée de six grandes lancettes où les patriarches et prophètes y sont représentés tournés vers elle[23].

Cet ensemble homogène date de 1210-1225, et est contemporain de la construction de la cathédrale actuelle, au début du XIIIe siècle.

Chœur nord[modifier | modifier le code]

Les lancettes des baies 107, et 111 furent détruites au XVIIIe siècle. Seules les roses de ces baies sont restées intactes. Avant leur destruction, la baie 107 retraçait l'histoire de saint Denis et la baie 111 celle de saint Jean-Baptiste et de saint Jacques le Majeur.

Ces vitraux forment une procession de nobles dont Louis VIII le Lion occupe la tête, bien qu'à cette époque il n'était pas encore roi : il est désigné par des fleurs de lys, mais n'a pas de couronne. Il était également présent dans les lancettes disparues, à genoux devant un cierge et offrant une fenêtre[22].

Côté
N° baie
Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
107 Rose : Louis de France en armure et à cheval
Grisaille
Louis VIII 1210-1225
Vitraux des lancettes détruits en 1757, 1773 et 1788
Remplacés en 1935-1936 par des grisailles de Lorin
Notice no PM28000822
109 Rose : Thibault VI
Gauche et droite : Histoire de saint Martin
Thibault VI, comte de Chartres 1210-1225
Restaurée en 1920 et 1921 par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000817
111 Rose : Roi de Castille
Grisaille
Roi de Castille 1210-1225
Vitraux des lancettes détruits en 1757, 1773 et 1788
Remplacés en 1935-1936 par des grisailles de Lorin
Notice no PM28000822
113 Rose : Christ trônant
Gauche : Vierge à l'Enfant
Droite : Pèlerins de St-Jacques
Renaud de Bar, évêque de Chartres de 1183 à 1217
Robert de Berou
vers 1217
Restaurée en 1920 et 1921 par Lorin et Gaudin
Notice no PM28000817

Transept sud[modifier | modifier le code]

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia Commons
128 Rose : Jean de Courville, diacre
Gauche : saint Pierre
Droite : saint Paul
Jean de Courville 1225-1235 Notice no PM28000813
126 Rose : un saint évêque
Gauche : un saint inconnu et saint Antoine
Droite : vitrail détruit
- 1225-1235
Complétée en 1928
Notice no PM28000813
124 Rose : Pierre Mauclerc
Gauche : le prophète Michée
Droite : le prophète Malachie
Pierre Mauclerc
Alix de Thouars, sa femme
1225-1235 Notice no PM28000813
120 Rose : la Vierge et l'Enfant
Gauche : un prophète
Droite : le prophète Osée
Pierre Mauclerc 1225-1235 Notice no PM28000813
118 Rose : la Vierge et l'Enfant
Gauche : saint Gervais et saint Protais
Droite : saint Côme et saint Damien
- 1225-1235 Notice no PM28000813
116 Rose : saint Jean-Baptiste
Gauche : deux saints inconnus
Droite : saint Denis
Clément du Mez 1225-1235 Notice no PM28000813

Nord de la nef[modifier | modifier le code]

N° baie Nom du vitrail Donateurs Dates Base Palissy Wikimedia commons
129 Rose : Vierge à l'Enfant
Gauche et droite : vie de saint Martin
Bourgeois de Tours 1205-1215 Notice no PM28000811
131 Rose : laboureurs
Gauche : sacrifice d'Abraham et Christ bénissant
Droite : sacrifice d'Abraham
Les laboureurs 1205-1215 Notice no PM28000811
133 Rose : saint Georges
Gauche : martyre de saint Georges
Droite : messe de saint Gilles
Habitants de Nogent 1205-1215 Notice no PM28000811
135 Rose : Vierge et les 7 dons de l'Esprit
Gauche : un apôtre
Droite : six apôtres
Les changeurs 1205-1215 Notice no PM28000811
137 Rose : saint Thomas Becket
Gauche : saint Nicolas
Droite : quatre apôtres
Les mégissiers
Deux donateurs
1205-1215 Notice no PM28000811
139 Rose : saint Lubin
Gauche : saint Étienne
Droite : saint Laurent
Les tisserands
Deux donateurs
1205-1215 Notice no PM28000811
141 Rose : saint évêque
Gauche : Jonas, Daniel, Habacuc
Droite : Tentations du Christ
Deux donateurs 1205-1215 Notice no IM28000520

Donateurs[modifier | modifier le code]

Pour permettre la réalisation de la nouvelle cathédrale, il a fallu de nombreux dons. Toutes les classes sociales de la société ont participé à cette entreprise : les souverains, dont on peut voir les armes sur les vitraux de la façade nord du transept, les nobles de la région de Chartres, d'Île-de-France et de Normandie, le chapitre de la cathédrale, et les différentes corporations d'artisans.

Les nobles participèrent plutôt à la réalisation des verrières hautes. Ils sont représentés sur vingt-six verrières hautes et seulement trois verrières basses. On peut retrouver Louis VIII, Étienne de Sancerre, Guillaume de la Ferté, Simon de Montfort, Thibault VI, comte de Blois et de Chartres, Ferdinand III de Castille, Raoul de Courtenay, Robert de Champignelles, un seigneur de la famille Bar-Loupy, Bouchard de Montmorency, Robert de Beaumont, Jean de Courville, Pierre de Dreux dit Mauclerc, Jean Clément de Metz, seigneur du Mez et d'Argentan, Philippe Hurepel, comte de Boulogne... Blanche de Castille et Louis IX ont participé à la réalisation des vitraux de la façade septentrionale du transept tandis que Pierre de Dreux participait à celle de la façade méridionale.

Près d'une trentaine de confréries et de corporations ont participé à la réalisation des verrières. Représentés sur les vitraux, ils forment un tableau des différents métiers au XIIIe siècle : charpentiers, menuisiers, laboureurs, vignerons, maçons, tailleurs de pierre, drapiers, fourreurs, boulangers, etc.

Représentations de donateurs[modifier | modifier le code]

Les verrières financées par les corporations de métiers sont apparues en premier à la cathédrale de Chartres et à la cathédrale de Bourges entre 1205 et 1215. Les 172 vitraux de Chartres offrent 125 représentations d'artisans engagés dans 25 occupations différentes : fabriquant, transportant ou vendant leurs produits dans 42 fenêtres[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « …cum necdum principales arcus singulariter voluti voltarum cumulo cohaererent… »
  2. « La nouvelle que nous avons apprise de lui et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. » 1Jn 1,5
  3. « Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. » Ap 21,11-14
  4. L'usage des images dans l'église est explicité par le pape Grégoire le Grand dans un échange de lettres avec l'évêque de Marseille Serenius en 599, à savoir : instruire les illettrés, fixer la mémoire de l’histoire sainte et susciter un sentiment de componction chez les fidèles, sans toutefois laisser supposer que ces assertions aient toujours été de circonstance au XIIIe siècle.
  5. « [...] et voici, il y avait une roue sur la terre, près des animaux, devant leurs quatre faces. À leur aspect et leur structure, ces roues semblaient être en chrysolithe, et toutes les quatre avaient la même forme ; leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue. » Ez 1,15-16
  6. Jessé engendra le roi David. Mt 1,6
  7. Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, ainsi pouvons-nous voir mieux et plus loin qu'eux, non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes soulevés en l'air et portés par leur hauteur gigantesque. Jean de Salisbury, Metalogicon, col. 900 : « Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris incidentes, ut possimus, plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvehimur et extollimur magnitudine gigantea. »
  8. « Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. Aussitôt je fus ravi en esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis. Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine ; et le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à une émeraude. Autour du trône je vis vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et la quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint et le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était et qui est, et qui vient ! » Ap 4,1-11.
  9. David engendra Salomon, de la femme d'Urie ; Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa ; Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Ozias ; Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz ; Achaz engendra Ézéchias ; Ézéchias engendra Manassé… Mt 1,6-10

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Vitraux de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  2. « Ensemble des verrières de la cathédrale Notre-Dame de Chartres », notice no PM28000078, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  3. a et b Claudine Lautier, Les vitraux de la cathédrale de Chartres : Reliques et images. dans : Bulletin Monumental, Tome 161 N°1, année 2003, Les vitraux de la cathédrale de Chartres : Reliques et images, pp. 3-1.
  4. « Vitrail »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Laboratoire de recherche des monuments historiques : http://www.lrmh.fr (consulté le ).
  5. Thierry Baritaud, La lumière de Chartres dans les ténèbres périgordes, dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord', 2006, tome 133, 3e livraison, p. 341, 350 (lire en ligne)
  6. Anne Prache, Les vitraux du XIIe siècle, pp. 60-67, dans Saint-Denis, la basilique et le trésor, Dossiers d'Archéologie, n°261, mars 2001.
  7. Louis Grodecki, Les vitraux de Saint-Denis, p.18, CNRS et Arts et Métiers graphiques, Paris 1976.
  8. Georges Duby, Le Moyen Âge - L'Europe des cathédrales 1140-1280, p.58, Éditions d'Art Albert Skira, Genève, 1995 (ISBN 2-605-00034-6).
  9. Colette Manhes-Deremble, Les vitraux narratifs de la cathédrale de Chartres : étude iconographique, p. 205-237.
  10. Colette Manhes-Deremble, Les vitraux narratifs de la cathédrale de Chartres : étude iconographique, p. 239-268.
  11. Colette Deremble, Les vitraux de la cathédrale, le programme iconographique, dans Chartres et sa cathédrale, Archéologia, Hors série no 5H, 1994.
  12. Painton Cowen, Roses médiévales, Éditions du Seuil, Paris, 1979 (ISBN 2-02-005291-1).
  13. Architecture religieuse en Occident : Saint-Étienne de Beauvais.
  14. Claudine Lautier, Les vitraux de la cathédrale, les ateliers de peintres-verriers de la cathédrale au XIIIe siècle, dans Chartres et sa cathédrale, Archéologia, Hors série n°5H, 1994.
  15. L'art et les artistes - Vitraux - Les techniques de fabrication des vitraux.
  16. Texte du répons composé par Fulbert de Chartres :
    Stirps Jesse virgam produxit, virgaque florem
    Et super hanc florem requiescit Spiritus almus
    Virgo Dei genitrix virga est, Flos filius ejus
    .
  17. Vie de Saint Jean l'évangéliste, vitrail 48, La Cathédrale de Chartres.
  18. Michel Pastoureau, Bleu : histoire d'une couleur, Paris, Éd. du Seuil, coll. « Points » (no 1028), , 216 p., 18 cm (ISBN 2-02-055725-8, BNF 38895884).
  19. « Le "bleu de Chartres" », sur Bibliothèque municipale de Lyon, Guichet du Savoir, .
  20. « La Vierge allaitante de la petite rose des vitraux de Chartres. », sur Le blog de jean-yves cordier, .
  21. Voir Claudine Lautier (dir.), Étude historique de la baie 21 : verrière de saint Julien l'Hospitalier, Paris, CNRS-Université Paris IV, .
  22. a b et c John W. Baldwin, « Les chevaliers à Chartres : les fenêtres hautes de la cathédrale », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 158, no 2,‎ , p. 693–726 (DOI 10.3406/crai.2014.95010, lire en ligne, consulté le )
  23. a et b La cathédrale de Chartres, Les verrières hautes de l'abside
  24. (en) Jane W. Williams, Bread, Wine, & Money, Chicago, The University of Chicago Press, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages avant 1945[modifier | modifier le code]

Ouvrages après 1945[modifier | modifier le code]

  • Louis Grodecki, Chronologie de la cathédrale de Chartres, Bulletin Monumental, tome 116, no 2, (lire en ligne), p. 91-119 ;
  • Corpus vitrearum-France, Louis Grodecki (directeur de publication) et Françoise Perrot (directrice de publication), Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire, t. 2, Paris, Éditions du C.N.R.S., coll. « Corpus vitrearum. France, recensement des vitraux anciens de la France. », , 335 p., 32 ;cm (ISBN 2-222-02780-2, BNF 34730903) ;
  • Louis Grodecki et Catherine Brisac, Le Vitrail gothique au XIIIe siècle, Fribourg, Suisse, Office du livre, , 279 p., 29 cm (BNF 34882693) ;
  • Jean-Paul Deremble et Colette Manhes, Le vitrail du Bon Samaritain : Chartres, Sens, Bourges, Paris, Le Centurion, coll. « L'art de visiter », , 117 p., 24 cm (ISBN 2-227-81002-5, BNF 37060000) ;
  • Nicole Lévis-Godechot, Chartres révélée par sa sculpture et ses vitraux, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, coll. « Les Formes de la nuit » (no 4), , 329 p. (ISBN 2-7369-0040-5, BNF 34972652) ;
  • Jean-Paul Deremble et Colette Manhes (préf. Michel Pastoureau), Les Vitraux légendaires de Chartres : des récits en images, Paris, Desclée de Brouwer, , 191 p., 30 cm (ISBN 2-220-02725-2, BNF 34992190) ;
  • Claudine Lautier, « Les peintres-verriers des bas-côtés de la nef de Chartres au début du XIIIe siècle », Bulletin monumental, Paris, Société française d'archéologie, t. 148, no 1,‎ , p. 7-45 (ISSN 0007-473X, BNF 32731059, lire en ligne) ;
  • Louis Grodecki (préf. Jean Bony et Jean Taralon), Le Moyen âge retrouvé : De saint Louis à Viollet Le Duc : Le Maître de saint Eustache de la cathédrale de Chartres / Les problèmes de la peinture gothique et le Maître de saint Chéron de la cathédrale de Chartres, vol. 2, Paris, Flammarion, , 551 p., 24 cm (ISBN 2-08-010932-4, BNF 35410591) ;
  • Colette Manhes-Deremble, Les vitraux narratifs de la cathédrale de Chartres : étude iconographique, Paris, Le Léopard d'or, coll. « Corpus vitrearum. France. Études. » (no 2), , 378 p., 33 cm (ISBN 2-86377-116-7, BNF 35579604) ;
  • Brigitte Kurmann-Schwarz, « Récits, programme, commanditaires, concepteurs, donateurs : publications récentes sur l'iconographie des vitraux de la cathédrale de Chartres », Bulletin Monumental, t. 154, no 1,‎ , p. 55-71 (lire en ligne) ;
  • Anne Prache, Remarques sur la construction de la cathédrale de Chartres à la lumière de la dendrochronologie, Actes du colloque Monde médiéval et société chartraine. Chartres 1194-1994, Paris, Picard, , 76 p. (ISBN 2-7084-0511-X) ;
  • Anne Prache et Françoise Jouanneaux, Chartres : la cathédrale Notre-Dame, Paris, Éd. du Patrimoine, coll. « Cathédrales de France », , 95 p., 21 cm (ISBN 2-85822-153-7, BNF 37189535) ;
  • Brigitte Kurmann-Schwarz et Peter Kurmann (trad. de l'allemand par Thomas de Kayser), Chartres : la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, coll. « Le ciel et la pierre » (no 5), , 458 p. (ISBN 2-7369-0259-9, BNF 37632478) ;
  • Claudine Lautier, « Les vitraux de la cathédrale de Chartres. Reliques et images », Bulletin monumental, Paris, Société française d'archéologie, t. 161, no 1,‎ , p. 3-97 (ISSN 0007-473X, BNF 32731059, lire en ligne) ;
  • Colette Deremble, Jean-Paul Deremble et Henri Gaud (Illustrateur), Voyage au Moyen âge à travers les vitraux de Chartres, Moisenay, Gaud, , 167 p., 23 cm (ISBN 2-84080-110-8, BNF 39208500) ;
  • Anne Prache et Pascale Etchecopar (Illustratrice), Notre-Dame de Chartres : image de la Jérusalem céleste, Paris, CNRS éd., coll. « Patrimoine », , 159 p., 25 cm (ISBN 978-2-271-06603-9, BNF 41360741) ;
  • John Baldwin, « Les chevaliers à Chartres : les fenêtres hautes de la cathédrale », Comptes rendus des séances, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,‎ , p. 693-726 ;
  • Irène Jourd'heuil, Polychromie architecturale et vitraux « en trompe-l'œil » de la cathédrale de Chartres, Bulletin monumental, tome 173, no 3, (ISBN 978-2-901837-58-9), p. 223-248 ;
  • Agata Sobczyk, Langue, texte, image. L'enfant luet dans les recueils et le vitrail des Miracles de Notre-Dame de Chartres, Cahiers de civilisation médiévale Xe – XIIe siècles, no 58, , p. 113-121.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]