Tour de France 2006
Course |
93e Tour de France |
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Compétition | |
Étapes |
20 |
Date | |
Distance |
3 657,1 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Équipes |
20 |
Partants |
176 |
Coureurs au départ |
176 |
Coureurs à l'arrivée |
139 |
Vitesse moyenne |
40,78 km/h |
Vainqueur | |
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Deuxième | |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleur jeune | |
Meilleure équipe |
Le 93e Tour de France, long de 3 657,1 km, a débuté le samedi 1er juillet 2006 par un prologue de 7 km dans la ville de Strasbourg et s'est terminé le 23 juillet à Paris. Il a été remporté par l'Espagnol Óscar Pereiro, après déclassement du vainqueur initial Floyd Landis pour dopage.
Généralités
Il s'agit là du premier Tour post-Lance Armstrong qui, après 7 ans d'hégémonie, ne prendra pas le départ d'un Tour qui s'annonce très ouvert, d'autant plus que l'affaire Puerto a contraint les principaux favoris Jan Ullrich, Ivan Basso et Francisco Mancebo, respectivement deuxième, troisième et quatrième lors du Tour de France 2005, à ne pas se présenter au départ à la veille du prologue. De plus, Alexandre Vinokourov, le leader de l'équipe Astana-Würth a été contraint également de se retirer. Cela est dû au fait que cinq coureurs de son équipe étaient impliqués dans cette affaire de dopage, or Vinokourov (sur la troisième marche du Tour en 2003) n'était pas directement impliqué, mais le règlement de l'UCI concernant les Grands Tours interdit à une équipe de prendre le départ avec seulement quatre coureurs, comme cela aurait été le cas sans les coureurs mis en cause dans l'affaire Puerto.
Le dopage, qui a entraîné la disqualification de neuf coureurs l'avant veille du départ, rattrape le tour le 27 juillet 2006, par l'annonce de la présomption de dopage du maillot jaune Floyd Landis à la testostérone lors de la 17e étape du Tour de France 2006, confirmée le 5 août après la contre-expertise[1]. Suivant ses règles, qui prévoient que seule la fédération nationale dont dépend un coureur est habilitée à prendre des sanctions contre lui, l'UCI a annoncé qu'elle demanderait à la Fédération américaine de cyclisme (USA Cycling) d'ouvrir une procédure disciplinaire contre le coureur américain. L'USA Cycling fit appel aux conclusions de l'USADA (agence anti-dopage des États-Unis) pour trancher le litige. Le 20 septembre 2007, la Cour d'Arbitrage Américaine a reconnu Floyd Landis coupable de dopage et l'a condamné à 2 ans de suspension sans appel possible de la décision.
Cette sentence devait faire disparaître Floyd Landis du palmarès de l'édition du Tour de France 2006 et permettre à Óscar Pereiro d'être déclaré vainqueur de l'épreuve.
Une cérémonie officielle a eu lieu le 15 octobre 2007 à Madrid pour déclarer le nouveau champion Óscar Pereiro[2]. Pereiro a été lui-même contrôlé positif au salbutamol, information révélée le par le quotidien Le Monde. Le salbutamol est interdit en compétition et a été retrouvé dans les urines de l'Espagnol. L'agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a estimé que l'autorisation d'usage à des fins thérapeutiques délivrée par l'UCI ne repose pas sur des justifications médicales suffisantes. Le , l'agence anti-dopage de France déclara le cas de Pereiro clos, l'Espagnol ayant soumis assez de documents pour expliquer sa consommation de salbutamol[3]. Pereiro est officiellement vainqueur du Tour de France 2006[4].
Présentation du parcours
Tout commence par le prologue dans la ville de Strasbourg avant d'attaquer une étape sur un parcours en boucle autour de Strasbourg, en Alsace et en Allemagne puis de rejoindre les Pays-Bas avec une arrivée à Valkenburg et un passage par les Ardennes belges, peu après le sommet du Cauberg, puis suivent des étapes de plaine. L'absence de contre-la-montre par équipes profitera sans doute aux sprinters qui auront l'occasion de prendre le maillot jaune en première semaine (sauf échappée victorieuse) et aux leaders qui n'ont pas une équipe de rouleurs. Ensuite viendra le premier grand rendez-vous de ce Tour de France avec le premier grand contre-la-montre individuel puis les Pyrénées dans lesquels aucun coureur ne gagnera le Tour mais où certains le perdront déjà. Ensuite les journées des échappées avec les étapes de transition puis les Alpes avec pour première grande étape l'Izoard, le Lautaret puis la montée finale vers L'Alpe d'Huez et le lendemain, entre autres, le Galibier et ses 2 645 mètres d'altitude mais qui sera grimpé par son versant le moins difficile : le Lautaret. Avant une dernière étape de montagne qui ressemble fort à celle de 2000 avec la victoire de Richard Virenque et la légère défaillance de Lance Armstrong avec les Saisies, les Aravis, la Colombière puis pour finir Joux-Plane puis une descente vers Morzine puis 2 jours plus tard, l'avant dernière étape : un contre-la-montre individuel entre Le Creusot et Montceau-les-Mines, soit la réplique du dernier contre-la-montre de 1998 remporté par Jan Ullrich qui en cas de nouveau podium égalerait le record de Raymond Poulidor avec 8 et en cas de 2e place celui de Joop Zoetemelk avec 6. Et enfin le dernier jour, l'étape prestigieuse des Champs-Élysées où Alexandre Vinokourov nous a montré l'année dernière que les sprinters n'étaient pas imbattables mais où ils se disputeront les derniers points pour la conquête du maillot vert.
Récit
Cette édition du Tour de France fait parler d'elle déjà avant le départ. En effet, l'affaire Puerto qui éclabousse le cyclisme espagnol empêche de sérieux candidats à la victoire finale, comme les favoris Jan Ullrich, Alexandre Vinokourov et Ivan Basso, de prendre le départ. L'équipe Astana-Würth, ayant beaucoup de coureurs impliqués dans cette affaire, se retrouve contrainte de ne pas prendre le départ par manque d'effectif, le règlement stipulant qu'il faut un minimum de 5 coureurs pour prendre le grand départ, et qu'un coureur écarté pour suspicion de dopage ne peut être remplacé.
La première semaine contenant les étapes de plat, c'est sans surprise qu'elles sont remportées par des sprinteurs. Néanmoins, le champion du monde Tom Boonen ne parvient pas à s'imposer, Robbie McEwen gagnant trois étapes. En outre, un autre favori du Tour, Alejandro Valverde, abandonne sur chute lors de la 3e étape.
Le 12 juillet arrive la première étape de montagne dans les Pyrénées ; le coureur espagnol Juan Miguel Mercado, rescapé de l'échappée avec la révélation française de ce tour Cyril Dessel, s'impose. Cyril Dessel prend la tête du classement général ainsi que de celui de la montagne.
Le lendemain, l'échappée du jour est rattrapée dans le dernier col, le Russe Denis Menchov s'imposant au sprint devant les Américains Levi Leipheimer et Floyd Landis. Ce dernier récupère le maillot jaune pour 8 secondes, aux dépens de Cyril Dessel.
S'ensuivent deux étapes de transition dont la 13e étape qui voit l'Espagnol Óscar Pereiro alors 46e du classement général à près de 29 minutes et son compagnon d'échappée Jens Voigt, vainqueur de l'étape, devancer de près de 30 minutes le peloton. Pereiro s'empare par conséquent du maillot jaune.
La première étape alpestre entre Gap et L'Alpe d'Huez voit le Luxembourgeois Fränk Schleck, dernier rescapé de l'échappée avec l'Italien Damiano Cunego, s'imposer. Au classement général, Óscar Pereiro, qui a moins bien monté que Floyd Landis, perd son maillot jaune pour 10 secondes.
Le 19 juillet a lieu la seconde étape alpestre. Lors la montée finale vers La Toussuire, Floyd Landis est victime d'une terrible défaillance et termine à 10 minutes du vainqueur Mickael Rasmussen auteur d'une longue échappée. L'Américain plonge au classement et se retrouve onzième à 8 min 08 s de Óscar Pereiro qui récupère le maillot jaune.
Le lendemain, Floyd Landis, dans une réaction d'orgueil, tente le tout pour le tout et sort du peloton dès la première ascension. Il rattrape dans un premier temps un petit groupe de coureurs échappés à plus de 6 minutes puis creuse l'écart jusqu'à 9 minutes 30 secondes. Dans la seule portion plate, le peloton revient au mieux à 6 minutes. Cet écart de 6 minutes est également l'écart final qui le sépare du second de l'étape Carlos Sastre, également 2e du général. Óscar Pereiro termine à 7 minutes de Floyd Landis, mais reste en tête du classement général. Landis réalise une bonne opération et remonte à la 3e place du classement général à 30 secondes seulement de Pereiro et redevient le grand favori.
Lors de l'avant-dernière étape, le contre-la-montre entre Le Creusot et Montceau-les-Mines joue le rôle de juge de paix entre les favoris pour la victoire finale. Landis, le plus rouleur des trois premiers, parvient à réaliser un bon contre-la-montre et reprend la tête du classement général, Óscar Pereiro qui s'est donné au maximum parvient à limiter les dégâts et se retrouve 2e à 59 secondes. Carlos Sastre réalise un temps très médiocre au contre-la-montre, étant relégué à la 4e place. Andreas Klöden, auteur du 2d temps de l'étape derrière le chrono explosif de son coéquipier Serhiy Honchar accède à la 3e place. Damiano Cunego réalise, lui aussi, un excellent temps, lui permettant de garder le maillot de meilleur jeune conquis la veille à l'Allemand Markus Fothen qui le portait depuis la première semaine du Tour.
Le 23 juillet, sur les Champs Élysées, le sprinteur norvégien Thor Hushovd, qui avait remporté le prologue, remporte l'étape. Aucun changement n'intervient dans les classements annexes. C'est donc Floyd Landis qui succède à son compatriote Lance Armstrong et monte sur la 1re marche du podium. Mais à l'issue d'une procédure judiciaire de 14 mois le reconnaissant coupable d'usage de produits dopants, le coureur américain est déchu de son titre au profit de son dauphin, Óscar Pereiro. McEwen, très largement, remporte le maillot vert.
Étapes
Évolution des classements
(*) Floyd Landis ayant été contrôlé positif lors de la 17e étape du Tour de France 2006, il a, en plus de sa victoire d'étape ce jour-là, également perdu ses places de leader à l'issue des 19e et 20e étapes.
Classements finals
Classement général
Cycliste | Pays | Équipe | Temps | ||
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DSQ | Floyd Landis | États-Unis | Phonak | en | 89 h 39 min 30 s[8] |
1. | Óscar Pereiro[9] | Espagne | Caisse d'Epargne | en | 89 h 40 min 27 s |
2. | Andreas Klöden | Allemagne | T-Mobile | 32 s | |
3. | Carlos Sastre | Espagne | Team CSC | 2 min 39 s | |
4. | Cadel Evans | Australie | Davitamon-Lotto | 4 min 11 s | |
5. | Denis Menchov | Russie | Rabobank | 6 min 09 s | |
6. | Cyril Dessel | France | AG2R Prévoyance | 7 min 44 s | |
7. | Christophe Moreau | France | AG2R Prévoyance | 8 min 40 s | |
8. | Haimar Zubeldia | Espagne | Euskaltel-Euskadi | 11 min 08 s | |
9. | Michael Rogers | Australie | T-Mobile | 14 min 10 s | |
10. | Fränk Schleck | Luxembourg | Team CSC | 16 min 49 s |
Classements annexes
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Équipes engagées
Notes et références
Notes
- George Hincapie a été déclassé par l'UCI[5]
- Levi Leipheimer a été déclassé par l'UCI[5].
Références
- « Landis est bien positif », L'Équipe, 5 août 2006
- Cérémonie pour Pereiro le 15 octobre
- France's anti-doping agency drops Pereiro case - USATODAY.com
- Oscar Pereiro vainqueur du Tour de France 2006, UCI, Modèle:Date sport.
- (en) « Six former Armstrong USPS teammates receive bans from USADA », sur cyclingnews.com, (consulté le )
- Bien que remportée par Floyd Landis, la victoire d'étape a été attribuée à Carlos Sastre en raison du contrôle anti-dopage positif dont a fait l'objet Landis durant ce Tour (Classement de la 17e étape du Tour de France 2006, sur le site de l'UCI ProTour.
- Floyd Landis ayant été contrôlé positif lors de la 17e étape du Tour de France 2006, il a, en plus de sa victoire d'étape ce jour-là, également perdu ses places de leader à l'issue des 19e et 20e étapes.
- Óscar Pereiro déclaré vainqueur du Tour de France 2006 par l'UCI.
- Maes, Cosson, Pereiro : tous dupés !
Liens externes
- Informations sur le site officiel
- Le parcours
- Les itinéraires horaires
- L'affaire Landis
- Tour de France 2006 sur letour.fr
- (en) Tour de France 2006 sur bikeraceinfo.com