Poullan-sur-Mer
Poullan-sur-Mer | |
Vue méridionale de l'église Saint-Cadoan. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Quimper |
Canton | Douarnenez |
Intercommunalité | Pays de Douarnenez |
Maire Mandat |
Jean Kérivel 2014-2020 |
Code postal | 29100 |
Code commune | 29226 |
Démographie | |
Gentilé | Poullanais |
Population municipale |
1 516 hab. (2016 ![]() |
Densité | 50 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 05′ nord, 4° 25′ ouest |
Altitude | 60 m Min. 0 m Max. 101 m |
Superficie | 30,35 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.poullan-sur-mer.fr |
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Poullan-sur-Mer [pulɑ̃ syʁ mɛʁ] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France. Poullan devient Poullan-sur-Mer le 1er janvier 1936.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune est située entre Douarnenez et la Pointe du Raz et à une trentaine de kilomètres de Quimper.
Le bourg est situé à une certaine distance de la côte, sur un plateau : c'est là une caractéristique commune à de nombreuses communes littorales bretonnes (par exemple à Ploaré, Plouhinec, Esquibien, Combrit, Beuzec-Conq, Nizon, etc.), les premiers émigrants bretons fixèrent le centre de leurs plous à l'intérieur des terres, probablement par crainte des pirates saxons[1].
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le toponyme 'Poullan' sous sa forme actuelle est le résultat de transformations et d'altérations pluriséculaires. Au XIIe siècle (1162), la paroisse est connue sous la forme Plui-Lan ou Ploe entre dans la composition de nombreux noms de paroisses primitives ainsi appelées car remontant à l'installation des Bretons issue d'Outre-Manche au Moyen Âge, entre le Ve et le VIIe siècle de notre ère.
Ploelan se décompose en Ploe, la paroisse, réunissant une communauté de fidèles et Lan qui a le sens d'ermitage, comme Landevennec, d'où la signification de Ploélan : paroisse de l'ermitage, ce dernier pouvant précéder de et par la création de la Ploe.
Du XIIIe siècle (1254) au XVIe siècle (1541), la forme Ploe-lan reste en usage. Par la suite, au XVIIe siècle, cette forme se modifie comme d'ailleurs celle de Plo-erlé qui aboutit après plusieurs étapes à Ploaré et Ploe-ergat qui devient Pouldergat puis retrouve une forme proche de la situation initiale Pouldergat.
Ainsi au cours du XVIIe siècle, on rencontre Ploulan, Poldan (1617), Plolan (1643), parfois réapparait ploelan (1680), Pollan (1695), et c'est au XVIIIe siècle que se fixe le nom de la commune sous sa forme actuelle Poullan.
Une carte imprimée à Venise en 1689 indique Pollna et le port de Tréboul y apparait sous le nom de port de Pollna. D'autres documents du même type : cartes marines du Bellin, de Le Rouge du milieu du XVIIIe siècle enregistre la forme Polan.
La forme Poullan-sur-Mer est de création relativement récente, elle a été enregistrée par décret du 27 décembre 1935.
En breton, le nom de cette commune est Poullann où poul signifie la paroisse et lann signifie monastère, ermitage.
On appelle les personnes habitant à Poullan-sur-mer les Poullanais(es)
Histoire de la commune[modifier | modifier le code]
Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]
L'allée couverte de Lesconil en Poullan-sur-Mer est formée de pierres inclinées dont les parties hautes s'appuient les unes sur les autres : elle ne possède donc pas de pierres de toit pour la recouvrir.
Des tumuli se trouvent à Kerviny et sont datés de 1800 à 1700 av. J.-C. : les fouilles menées par le baron Halna du Fretay à la fin du XIXe siècle, puis par Jacques Briard en 1971 ont livré des haches en bronze, un épée, des pointes de flèches et un poignard. Des charbons se trouvant dans le tumulus sud ont été datés de 1560 av. J.-C. avec une incertitude de datation de plus ou moins 100 ans[2]
Moyen-Âge[modifier | modifier le code]
Époque moderne[modifier | modifier le code]
En 1741, une épidémie de dysenterie sévit : « Dans chacune des paroisses de Goulien, Plogoff, Esquibien, Plouinec, Plozévet, Mahelon, Poulan [Poullan-sur-Mer], Beuzet-Cap-Sizun, Pouldergat, Douarnenez, on compte le chiffre énorme de dix à douze morts par jour »[3].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Poulan [Poullan-sur-Mer] de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[4].
Révolution française[modifier | modifier le code]
La paroisse de Poullan, qui comprenait alors 400 feux, élit quatre délégués (Guillaume Moalic, François Gloaguen, Guillaume Cudennec, Guillaume Le Bihan), pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789[5].
La loi du « relative à la circonscription des paroisses du district de Pont-Croix » donne à la paroisse de Poullan comme succursale Tréboul[6].
Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]
La scission de Tréboul[modifier | modifier le code]
Dès 1861, le Conseil général du Finistère évoque le malaise qui existe au sein de la commune de Poullan dont le bourg est le chef-lieu communal, mais dont Tréboul est devenu plus important et dirigeait en fait la commune (la section électorale de Tréboul élisait 14 conseillers municipaux, celle de Poullan 9 seulement). Une première solution est alors envisagée, celle de transférer le chef-lieu communal à Tréboul, mais elle n'aboutit pas[7].
Le , le conseil de fabrique de la paroisse de Tréboul demande la création d'une commune indépendante de celle de Poullan et le , une pétition de 297 habitants appuya cette demande, Tréboul formant d'ailleurs déjà une section électorale distincte[8]. Tréboul possède alors environ 2 500 habitants agglomérés, la plupart exerçant des professions liées à la mer, le reste de la commune de Poullan, essentiellement rural, 1694 habitants[9]. Tréboul est érigée en commune le .
La voie ferrée Douarnenez-Audierne[modifier | modifier le code]
La ligne de chemin de fer de Douarnenez à Audierne, appartenant aux Chemins de fer départementaux du Finistère, déclarée d'utilité publique le , mise en service le , surnommée Ar Youter (youd en breton signifiant « bouillie », cette appellation se veut ironique : la « ligne des mangeurs de bouillie ») est ainsi décrite par Yvon Normant : « Ce petit chemin de fer à voie étroite rejoint Pont-Croix, puis se dirige vers Audierne en longeant le cours sinueux de la ria du Goyen. Il transporte touristes et marchandises. Certains jours, lors des fortes affluences pour la foire de Pont-Croix, on installe des bancs dans les wagons de marchandises. Les voyageurs bénéficient gracieusement du parfum des congres et des sardines, avant de renifler celui des porcs et des vaches sur la place du marché. (…) Un chargement trop lourd faisait patiner les roues de la petite locomotive dans les montées. Le conducteur demandait alors aux voyageurs de descendre en bordure de voie et de reprendre le convoi plus loin »[10]. La ligne, longue de 20 km, ferma en 1946. Cette ligne ferroviaire avait un arrêt à Poullan.
Le XXe siècle[modifier | modifier le code]
Langue bretonne[modifier | modifier le code]
- L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le 18 mai 2013.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[12].
En 2016, la commune comptait 1 516 habitants[Note 1], en diminution de 2,07 % par rapport à 2011 (Finistère : +0,93 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
- Juillet 1880, séparation du quartier de Treboul, érigé en commune distincte, de la commune de Poullan.
Monuments[modifier | modifier le code]
- L'allée couverte de Lesconil, appelée en breton Ty-ar-c'horriged (la maison des korrigans) : il s'agit d'un site mégalithique datant du IVe millénaire avant notre ère, et présentant la particularité d'une allée couverte arc-boutée.
- La chapelle Notre-Dame-de-Kérinec.
- L'église paroissiale Saint-Cadoan : plusieurs églises se sont succédé à travers le temps : plusieurs dates gravées indiquant des années comprises entre 1591 et 1595 et associées à des marques de fabricien témoignent qu'elle fut reconstruite à la fin du XVIe siècle, probablement après avoir été détruite par le brigand Guy Éder de La Fontenelle dont le repaire se trouvait alors dans l'Île Tristan ; le porche méridional porte le blason de la famille Ty Varlen qui aurait alors participé à la reconstruction de l'église. Sous le clocher, un bas-relief représente un navire marchand (un autre, daté de 1628, est représenté à l'intérieur de l'église), ce qui illustre la prospérité du port voisin de Tréboul à cette époque dont les marchands auraient participé à un réaménagement de l'église au début du XVIIe siècle. L'église fut à nouveau largement remaniée au début du XVIIIe siècle. Une stèle datant de l'Âge du fer a été réinstallée dans l'enclos paroissial[15].
- La chapelle Saint-They. Cette chapelle est dédiée à saint They, un saint peu connu du début du IVe siècle qui aurait été un disciple de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec[16].
- Le dolmen et le menhir de Lésaff
- L'ancien presbytère (maintenant le centre socio-culturel)
- Le sentier littoral (une partie du GR 34) allant de Douarnenez à la Pointe du Van, est long d’une cinquantaine de kilomètres et il faut une douzaine d’heures à de bons marcheurs pour le parcourir. Très accidenté, en tout l’addition des dénivelés dépasse 2 000 mètres) ce sentier permet de découvrir les pointes de Leydé, de la Jument, du Millier, de Beuzec, de Luguénez, de Brézellec et du Van (avec sa chapelle Saint-They), les éperons barrés de Castel-Meur et de Kastel-Koz (Castel Coz), Pors Lanvers , Pors Péron et Pors Théolenn, la réserve naturelle de Goulien-Cap Sizun, le phare du Millier (qui accueille l’été des expositions), Ti Félix (maison achetée et restaurée par la commune de Goulien).
Sports & Associations[modifier | modifier le code]
- L'équipe de football de Poullan-sur-mer est appelée « Les Gars de Poullan », elle évolue en D2 (amateur).
- Poullann Aïkido,pratique de l'Aïkido et du Iaido, club fondé en 2004 (ULAMIR/FFST/Association internationale d'Aïkido traditionnel du Japon).
- L'Ulamir centre social du Goyen, est une association d'animation et de développement en milieu rural.
- Le comité de courses organise deux à trois courses cyclistes chaque année.
- L'Assoce Tomate : association locale organisant des manifestations culturelles et un tournoi de football réunissant une vingtaine d'équipes venues se confronter au rythme de la musique, le "Foot System".
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Eugène Béléguic (né le à Poullan, décédé le à Brest), maire de Poullan, officier de la Légion d'honneur, capitaine de frégate, inventeur et précurseur dans le domaine de l'hydrodynamique notamment, socialiste utopique (fouriériste)[17].
- Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008, réside à Poullan.
- Luc Robet, maire de Poullan entre 1959 et 1977. Résistant, déporté à Neuengamme. Officier de la Légion d'honneur, officier de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945.
- Jean Le Gall, maire de Poullan de 1977 à 2008. Chevalier de la Légion d'honneur, Chevalier du mérite agricole . Co-fondateur de la Maison familiale de Poullan en 1963.
- Joseph Blanchard, militaire. Officier de la Légion d'honneur.
Roman[modifier | modifier le code]
- André Theuriet a publié en 1887 un roman Contes de la vie de tous les jours. Les œillets de Kerlaz dans lequel il raconte la vie d'Anne de Ploudaniel qui vivait au manoir de Kerlaz en Poullan[18]. En voici les premières lignes :
« Elle se nommait Anne de Ploudaniel et vivait avec son père au manoir de Kerlaz, dans un pays perdu en pleine sauvagerie, entre Douarnenez et le raz de Sein. Le manoir, bâti à la fin du XVIe siècle, tourne le dos à l'océan, dont il est séparé par une lieue de landes et par des bois de pins qui le protègent contre le vent de mer. Une longue avenue de hêtres centenaires, recourbés en voûte au-dessus du chemin herbeux, descend du village de Poullan jusqu'à la grande porte tréflée de la cour (...) »
Notes et références[modifier | modifier le code]
- René Largillière, "Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique bretonne", 1925, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k914005/f185.image.r=Plougasnou.langFR
- Pierre-Roland Giot, Chronique des datations radiocarbones armoricaines, revue "Annales de Bretagne", 1973, consultable http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391x_1973_num_80_1_2679
- A. Dupuy, Les épidémies en Bretagne au XVIIIème siècle", revue "Annales de Bretagne", 1886, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214900h/f31.image.r=Plogoff.langFR
- "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
- "Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages", série 1, tome 5, 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49520z/f514.image.r=Plovan?rk=4206029;2
- " Collection complète des lois promulguées sur les décrets de l'assemblée nationale, imprimée par ordre de l'assemblée nationale", tome 12, 1791, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5685361x/f428.image.r=Pouldreuzic.langFR
- "Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère", 1861, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5562885b/f245.image.r=Tr%C3%A9boul
- "Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère", avril 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5651240b/f94.image.r=Tr%C3%A9boul
- "Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère", avril 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5651240b/f91.image.r=Tr%C3%A9boul
- Yvon Normant, Clet, langoustier de Plogoff, Brest, Emgleo Breiz, , 358 p. (ISBN 978-2-359-74097-4)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- D'après la notice d'information touristique apposée sur place.
- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/12715/Saint-They.html et http://nominis.cef.fr/contenus/SaintTheydestrepasses.pdf
- http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article461
- André Theuriet, Contes de la vie de tous les jours. Les œillets de Kerlaz, A. Lemerre, 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68818d/f12.image.r=Ploudaniel.langFR
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Poullan, Tréboul, d'une paroisse à deux communes, collectif, Association Poullan Gwechall Hag Hirio, 2003.
- Quand bringuebalait le train youtar, Serge Duigou, Editions Ressac, Quimper, 1984. [historique de la petite ligne de chemin de fer à voie étroite qui desservait Poullan-sur-Mer entre 1894 et 1946]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site internet de la commune
- Site de l'office de tourisme du Pays de Douarnenez
- site club de foot
- site du centre de formation MFR Maison Familiale de Poullan sur mer
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