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Jean Ier Tzimiskès

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Jean Ier Tzimiskès
Empereur byzantin
Image illustrative de l’article Jean Ier Tzimiskès
Ioannes, protégé par Dieu et la Vierge Marie.
Règne
-
6 ans et 30 jours
Période Macédonienne
Précédé par Nicéphore II Phocas
Co-empereur Basile II (960-1025)
Constantin VIII (962-1028)
Suivi de Basile II et Constantin VIII
Biographie
Naissance vers 925
Décès (~51 ans)
(Constantinople)
Épouse Marie Sklérina
Théodora (fille de Constantin VII)

Jean Ier Tzimiskès (en grec : Ἰωάννης « Τζιμισκής » Κουρκούας / Iôánnes « Tzimiskếs » Kourkoúas, parfois orthographié Zimiscès ou Tzimiscès), né vers 925 et mort le , est un empereur byzantin.

Origines

Son vrai nom est Kourkouas, et sa mère, une sœur de l'Empereur Nikêphoros II, est issue de la famille Phocas. Il est ainsi le neveu de Nicéphore II Phocas. Ces deux familles originaires d'Arménie sont très puissantes en Cappadoce et parmi les plus en vue dans l'aristocratie militaire en Asie mineure. Il épouse en premières noces Marie Skléraina, fille de Panthérios Sklèros, noble byzantin, et de Grégoria, descendante d’un frère de Basile Ier, et sœur de Bardas Sklèros.. Son surnom de « Tzimiskès » a deux origines possibles : soit ce nom est dérivé de l'arménien tshemshkik, signifiant « botte rouge », soit de l'arménien pour « de petite stature, le bisule, le nabôt ».

Les sources contemporaines de Tzimiskès le décrivent comme plutôt petit mais svelte, avec des cheveux et une barbe blond-roux et des yeux bleus qui lui attiraient la faveur des femmes. Il semble avoir rejoint l'armée à un âge précoce, et au début sous le commandement de son oncle Nicéphore II. Ce dernier est aussi considéré comme son instructeur dans l’art de la guerre. Grâce à ses origines familiales et à ses propres talents de soldat, il s'élève rapidement dans la hiérarchie militaire et on lui confie un commandement en Arménie avant qu'il n'atteigne l'âge de 25 ans. En 958, il bat à plusieurs reprises Nagā al-Kāsakī, un des lieutenants de l'émir abbasside de Damas Ali Sayf al-Dawla. Il prend Samosate et Raban après avoir infligé une lourde défaite à al-Dawla. Il est nommé stratège des Anatoliques en 959 en replacement de Léon Phocas le Jeune, promu domestique des Scholes d'Orient.

Prise du pouvoir

Jean est aimé de ses troupes et se distingue aux côtés de Nicéphore pendant la campagne de ce dernier qui se termine par la prise d'Alep en 962. Brillant général, il commande ses troupes en Asie mineure. Quand Nicéphore II monte sur le trône, il lui confie le commandement général de l'armée. Il remporte une victoire sur les Abbassides à Adanes en Cilicie.

Il devient l'amant de l'impératrice Théophano Anastaso, veuve de Romain II et veuve de Nicéphore II Phocas, qu'il a fait assassiner par Léon Abalantés le . Il est même quasiment assuré qu'il assiste à l'horrible agonie de Nicéphore II dans la chambre même du basileus (selon John Julius Norwich). Assuré du soutien de l'armée, il se proclame alors empereur le . Seul le patriarche Polyeucte de Constantinople ose s'élever contre lui. Alors qu'il se rend à Sainte-Sophie pour se faire couronner, Polyeucte l'arrête sur les marches de l'église et le fait jurer qu'il n'était pour rien dans l'assassinat de Nicéphore II Phocas, de punir les coupables, de distribuer ses biens aux pauvres et d'exiler Théophano. Il obéit en tous points au patriarche et sa piété va même lui concilier le clergé. Théophano est exilée au monastère de l’île de Proti en 970.

Pour légitimer son arrivée sur le trône, il épouse en novembre 970 Théodora, sœur de Romain II et fille de Constantin VII, et associe au trône les deux fils de Romain II, Basile II et Constantin VIII. Par ailleurs, il gagne le peuple en mettant fin aux famines qui sévissaient à cette époque, en construisant des hôpitaux et en visitant les léproseries où il panse lui-même les malades.

L'action politique et militaire

Sviatoslav Ier rencontrant l'empereur Jean Ier.

Avec l’aide de son beau-frère Bardas Sklèros, il réprime la révolte de Bardas Phocas le Jeune en 970. La même année, il annexe la Bulgarie orientale, après y avoir chassé les Ruthènes, à la bataille d'Arcadiopolis (aujourd'hui Lüleburgaz) et force Sviatoslav Ier à demander la paix l'année suivante. La scène de la reddition de Sviatoslav, dans laquelle ce dernier arrive en bateau, est restée célèbre.

En Syrie il est confronté à un important changement géopolitique avec l'arrivée au pouvoir des Fatimides en Égypte (969). En 970 le général fatimide Jafar ibn-Fellah assiège, en vain, la ville d'Antioche. La division des musulmans en Syrie va cependant aider le basileus. En effet, la venue des fatimides chiites ne plaît guère aux sunnites majoritaires en Syrie et qui dépendent, en termes d'obédience religieuse, du calife de Bagdad.

En 971, Jean Ier fait le siège de Silistra sur le Danube d'où il chasse définitivement les Ruthènes de Sviatoslav Ier. La même année, une expédition est envoyée conquérir Jérusalem. Mais l'armée qu'il confie à un grand domestique est massacrée dans un défilé par Abataglab, gouverneur de la province de Miafarekin (Mayyafariqin ou Martyropolis). Jean Ier vient lui-même au printemps suivant mettre le siège devant Nisibe et force Myctarsis à lui ouvrir ses portes.

En 972, il marie Théophano Skleraina (fille de Konstantinos Sklêros et de Sophia Phôkas fille de Leon Phôkas le jeune, (frère de Nikêphoros II Phôkas)), avec l'empereur du Saint-Empire Otton II.

Il retourne ensuite à Constantinople où le peuple lui fait un triomphe, mais doit en 974 et 975 reprendre le chemin de la Mésopotamie et de la Syrie, retombées aux mains des Abbasides. Dans cette nouvelle campagne, il s'empare à l'automne 974 de Miafarekin et Amida, et, le 12 octobre, entre dans Nisibe évacuée par sa population. L'émir hamdanide de Mossoul, Abu Taghlib, fait sa soumission. Il semble que Jean Ier soit tenté par une expédition sur Bagdad mais il y renonce. Ce n'était là qu'une campagne de pillage.

Au printemps 975, l'empereur entame une campagne de grande ampleur en Syrie. Il part d'Antioche en avril, s'empare d'Homs qui paie tribut sans résistance, puis d'Apamée et Baalbek (laquelle, pour avoir voulu résister, est durement châtiée), et force le gouverneur de Damas à lui payer un tribut. Ensuite, il marche sur la Palestine et, après s'être rendu maître de Tibériade, de Beyrouth, de Nazareth, d'Acre, de Césarée et du mont Thabor, la ville sainte semble à portée de sa main, mais il y renonce. La domination musulmane sur la Syrie n'étant plus qu'un souvenir, il préfère probablement temporiser et ne pas surcharger de taxes le reste de l'empire par ses besoins en approvisionnement. Le maintien des fortes garnisons fatimides dans les villes littorales (Tripoli dont on sait qu'elle résista plus tard dix ans aux croisés) et la fidélité plus que fluctuante des émirs musulmans de Syrie dont beaucoup restent en place montrent les limites des résultats de cette expédition. La mort rapide de Jean Ier ne permet par ailleurs pas de consolider les résultats obtenus.

Il tombe subitement malade sur le chemin du retour et meurt à peine parvenu à Constantinople le . On pense qu'il succombe à la typhoïde. Ange de Saint-Priest avance, sans guère de preuves, qu'il a été empoisonné par le chambellan Basile Lécapène, dont Jean Ier Tzimiskès avait critiqué la fortune scandaleuse[1].

Notes et références

  1. C'est la version de Jean Skylitzès, Synopsis Historiôn, « Jean Tzimiskès », chap. 22.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Nicole Thierry, Un portrait de Jean Tzimiskès en Cappadoce.
  • Ange de Saint-Priest, Encyclopédie du dix-neuvième siècle, t. XXV, 1844, p. 693 [lire en ligne].
  • Jean Skylitzès, Synopsis Historiôn, « Jean Tzimiskès », p. 239-261.

Liens externes