Christian Poncelet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 mars 2020 à 22:39 et modifiée en dernier par 5.51.226.9 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Christian Poncelet
Illustration.
Christian Poncelet en 2006.
Fonctions
Président du Sénat français

(9 ans, 11 mois et 28 jours)
Réélection
Prédécesseur René Monory
Successeur Gérard Larcher
Député européen

(1 an, 2 mois et 13 jours)
Élection 10 juin 1979
Législature Ire
Groupe politique DEP
Sénateur français

(36 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection 25 septembre 1977
Réélection 28 septembre 1986
24 septembre 1995
26 septembre 2004
Circonscription Vosges
Secrétaire d'État chargé des Relations
avec le Parlement

(5 mois et 24 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Raymond Barre II
Prédécesseur Robert Boulin
Successeur André Bord
Président du conseil général des Vosges

(39 ans et 14 jours)
Prédécesseur Jean Vilmain
Successeur François Vannson
Secrétaire d'État chargé du Budget

(2 ans, 9 mois et 21 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Jacques Chirac
Raymond Barre I
Prédécesseur Henri Torre
Successeur Pierre Bernard-Reymond
Conseiller général des Vosges

(51 ans)
Élection
Circonscription Canton de Remiremont
Prédécesseur Jean-Marie Grenier
Successeur François Vannson
Député français

(1 mois et 10 jours)
Circonscription 3e des Vosges
Législature Ve (Ve République)
Prédécesseur André Boileau
Successeur Gérard Braun

(9 ans et 8 mois)
Circonscription 3e des Vosges
Législature IIe, IIIe, IVe (Ve République)
Prédécesseur Jean-Marie Grenier
Successeur André Boileau
Biographie
Date de naissance (96 ans)
Lieu de naissance Blaise (Ardennes, France)
Nationalité Française
Parti politique UDT, UNR - UDT, UD-Ve, UDR, RPR, UMP
Profession Contrôleur des télécommunications

Christian Poncelet
Présidents du Sénat français

Christian Poncelet, né le à Blaise (Ardennes), est un homme d'État français.

Implanté dans les Vosges, il est élu député en 1962 et président du conseil général des Vosges en 1976. Sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, il est secrétaire d'État chargé du Budget puis des Relations avec le Parlement. Sénateur de 1977 à 2014, il occupe la présidence du Sénat de 1998 à 2008.

Situation personnelle

Origines et famille

Né dans une famille de modestes exploitants agricoles, Christian Poncelet n'a pas connu son père, qui avait quitté le foyer, et sa compagne, Raymonde Chamillard, âgée de dix-huit ans, quelques mois après que celle-ci l'eut mis au monde[1]. Sa mère décide alors de quitter Blaise pour s'installer avec son fils à Acy-Romance, village non loin de Rethel, où ses grands-parents maternels exploitaient une ferme[2].

En 1949, il épouse Yvette Miclot (1927-2019), fille d’un père menuisier et d’une mère tisserande. Le couple a deux enfants : Danielle et Laurence[3].

Formation

Christian Poncelet entre à l'École nationale professionnelle des PTT, dont il sort sous-ingénieur, et commence sa carrière en 1950[4]. Il a pourtant échoué au brevet en juin 1947, avant d’effectuer son service militaire[5].

Carrière professionnelle

Contrôleur des télécommunications aux PTT de 1953 à 1962[6], il assume parallèlement à son activité professionnelle, des responsabilités syndicales dans le cadre de la CFTC, dont il est membre du Comité confédéral national.

Parcours politique

Élu dans les Vosges

En 1953, il rencontre Pierre Mendès France, auquel il se lie et qui l'initie à la politique. Gaulliste de gauche, il est élu en 1962, 1967 et 1968 député des Vosges dans la circonscription de Remiremont. Il s'implante dans cette commune en en devenant le conseiller général à partir de 1963, conseiller municipal chargé du budget en 1965, puis premier adjoint à partir de 1971. Maire de Remiremont de 1983 à 2001, il démissionne à cette date pour respecter la règle du non-cumul des mandats.

Ainsi se vante-t-il de n'avoir jamais perdu une élection, ayant écarté ceux, à droite ou à gauche, qui ont tenté de le supplanter, comme Lionel Stoleru, candidat aux législatives de 1978, Philippe Séguin, député-maire d'Épinal, et Christian Pierret, maire de Saint-Dié, ou qui se sont opposés à son pouvoir[7].

Localement, il développe une image d'homme convivial et disponible[7]. Homme de pouvoir, il fait profiter son département et sa commune, faisant notamment desservir Remiremont par le TGV et deux routes à deux fois deux voies. Il embellit sa commune, la dote d'un cinéma, d'un centre culturel, et d'un centre hippique[8].

Secrétaire d'État

En 1972, il est appelé par le Premier ministre Pierre Messmer pour entrer dans son gouvernement en tant que secrétaire d'État auprès du ministre d'État chargé des Affaires sociales (1972-1973), puis secrétaire d'État auprès du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Population (1973-1974), et enfin secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique (1974). Après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing et la nomination de Jacques Chirac à Matignon, il devient secrétaire d'État chargé du Budget, reconduit sous le gouvernement Raymond Barre.

Ayant abandonné son mandat de député en 1972 et 1973 pour entrer au gouvernement, il est élu, le , président du conseil général des Vosges, puis sénateur l'année suivante, démissionnant de sa fonction de secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement, qu'il occupait depuis quelques mois. Entré la même année au conseil régional de Lorraine, il est réélu jusqu'en 1992. Président de la commission des finances du Sénat à partir de 1986, il dispose dès lors, du rôle clé du versement mensuel de la réserve parlementaire aux sénateurs.

Président du Sénat

Le , au premier tour de l’élection à la présidence du Sénat, il crée la surprise en devançant de 16 voix le président sortant, René Monory, pourtant soutenu par le groupe centriste, qui compte le plus de sénateurs. René Monory décide alors de retirer sa candidature. Au troisième tour de scrutin, Christian Poncelet recueille 189 des 283 suffrages exprimés, ce qui lui permet d’accéder au « plateau »[9].

À la tête du Sénat, Christian Poncelet cherche à moderniser l'image de la chambre haute, en l'ouvrant davantage à travers le musée du Luxembourg rénové, des expositions de photographies le long des grilles du jardin du Luxembourg, et des événements comme les Tremplins entreprise ou les Rendez-vous citoyens[10]. Durant la campagne du référendum sur le quinquennat présidentiel, en 2000, il prend position pour le « non », préférant un « mandat présidentiel de sept ans non renouvelable immédiatement »[11].

En 2001 puis en 2004, il est réélu président du Sénat dès le premier tour[12],[13].

Le , face au président du Conseil constitutionnel, Yves Guéna, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques.

À quelques jours de sa fin de présidence, la presse révèle qu'un appartement de 200 mètres carrés lui a été affecté à vie, en 2004, rue Bonaparte, à Paris, à partir de son départ de la présidence du Sénat ; face à la polémique naissante, il annonce y renoncer le jour de l'élection de son successeur, Gérard Larcher[14].

Fin de carrière

Christian Poncelet en 2013.

À partir de 2011, il fait l’objet d'une forte contestation au sein du conseil général des Vosges[15],[16]. Son âge (83 ans), sa longévité à la tête du département (11 mandats consécutifs, soit 35 ans) et son manque de transparence sont particulièrement critiqués. Lors de l’élection du président du conseil général des Vosges de 2011, Philippe Faivre obtient le même nombre de voix que Christian Poncelet. Au bénéfice de l'âge, le président sortant est réélu[17].

Christian Poncelet est par ailleurs président de la chaîne télévisée Vosges Télévision de 2009 à 2015. Lors du congrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012, il soutient la candidature de François Fillon à la présidence du parti[18].

En 2013, il est le parlementaire français ayant la plus grande longévité électorale. Le journal Le Monde indique qu'à cette date, l'ancien président du Sénat a cumulé 147 années de mandats électifs[19].

Il met un terme à sa carrière politique en ne se représentant pas aux élections sénatoriales de 2014[20] et aux élections départementales de 2015[21].

Détail des mandats et fonctions

Fonctions gouvernementales

  • -  : secrétaire d'État auprès du ministre d'État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Pierre Messmer I
  • -  : secrétaire d'État auprès du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Population du gouvernement Pierre Messmer II
  • -  : secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique, du gouvernement Pierre Messmer III
  • -  : secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, chargé du Budget, du gouvernement Jacques Chirac I
  • -  : secrétaire d'État auprès du ministre délégué à l'Économie et aux Finances, chargé du Budget, du gouvernement Raymond Barre I
  • -  : secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement, du gouvernement Raymond Barre II

À l'Assemblée nationale

Au Parlement européen

  • -  : député du groupe Démocrates européens de progrès (DEP)

Au Sénat

  • Du au  : sénateur pour les Vosges
  • Janvier 1981 :
    • Rapporteur de la commission sénatoriale d'enquête sur les difficultés de l'industrie textile
    • Prise de fonctions au Conseil de l'Europe
  • Avril 1983 : rapporteur de la mission d'information chargée d'étudier le déroulement et la mise en œuvre politique de la décentralisation
  • 1986 - 1998 : président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
  • -  : président du Sénat

Mandats régionaux

Mandats locaux

Fonctions politiques

  • Février 1971 : secrétaire général adjoint de l'UDR
  • Septembre 1979 : membre du conseil politique du RPR
  • Février 1980 : président de la commission des affaires sociales du RPR
  • Septembre 1986 : élu conseiller national du RPR, chargé des problèmes financiers et budgétaires

Distinctions

Notes et références

  1. Toussaint 2011, p. 15.
  2. Toussaint 2011, p. 16
  3. « Yvette Poncelet nous a quittés », sur vosgesmatin.fr, (consulté le ).
  4. Philippe Jarrasse, « « Ponpon », baron de Remiremont », L'Est républicain,‎ .
  5. Toussaint 2011, p. 19.
  6. Pierre Roeder, « Les secrets du système Poncelet - Christian Poncelet au scanner », L'Express,‎ (lire en ligne).
  7. a et b Pierre Roeder, « Les secrets du système Poncelet - La politique avant tout », L'Express,‎ (lire en ligne).
  8. Pierre Roeder, « Les secrets du système Poncelet - Remiremont richement dotée », L'Express,‎ (lire en ligne).
  9. François Bazin, « Petits meurtres au Sénat », Le Nouvel Observateur, no 2290,‎ (lire en ligne).
  10. Betty Ruby, « L'empreinte durable de Christian Poncelet », sur Le Petit journal, .
  11. Clarisse Vernhes, « Pour ou contre : clivages au sein des partis », sur RFI, .
  12. « Compte rendu de la séance du 1er octobre 2001 », sur Sénat.fr.
  13. « Compte rendu de la séance du 1er octobre 2004 », sur Sénat.fr.
  14. Dominique Richard, « Un fauteuil convoité », Sud Ouest,‎ .
  15. « Philippe Faivre explique les raisons de sa candidature », Vosges Matin,‎ (lire en ligne).
  16. « Poncelet : stop ou encore ? », Vosges Matin,‎ (lire en ligne).
  17. « C’est le « Ponpon » ! », L'Est républicain,‎ (lire en ligne).
  18. Patrick Roger, « Députés et sénateurs UMP : qui soutient Copé ou Fillon ? », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  19. « Christian Poncelet, 147 ans de mandats électifs », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  20. « Christian Poncelet renonce à se représenter au Sénat », Le Figaro,‎ samedi 21 / dimanche 22 juin 2014, p. 6.
  21. « Départementales 2015 : clap de fin pour Christian Poncelet (UMP) », lepoint.fr, 17 février 2015.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes