Soudan français

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Soudan français

1891–1904
1920–1959

Drapeau
Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation du Soudan français en Afrique
Informations générales
Statut Colonie française (1891-1904 et 1920-1946)
Territoire d'outre-mer (1946-1958)
République autonome (1958-1959)
Capitale Kayes (1892-1899)
Bamako(après 1899)
Langue(s) Français
Superficie
Superficie 1 241 238 km² (1959)
Histoire et événements
18 août 1890 Changement de nom du Haut-Sénégal
10 octobre 1899 Démembrement partiel
1902 Devient Sénégambie et Niger
1904 Devient Haut-Sénégal et Niger
Recréation
1946 Territoire d'outre-mer
25 novembre 1958 Autonomie
4 avril 1959 Union avec le Sénégal

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Soudan français est le nom porté par la colonie française érigée sur le territoire de l’actuel Mali entre 1891 et 1904, puis de 1920 à 1946 (entre ces deux périodes le territoire fut intégré à la « colonie du Haut-Sénégal et Niger »), intégrée à l’Afrique-Occidentale française (AOF).

Histoire

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la colonisation française, avec le colonel Faidherbe progresse par la vallée du fleuve Sénégal. Elle rencontre la résistance notamment de El Hadj Oumar Tall, avec le siège du fort de Médine en 1857, ainsi que de Samory Touré.

À la une du Temps, le voyage du capitaine Binger (éd. mars 1890)
Chapeau de Berger du Soudan français - Collection Gallieni MHNT

Le 20 décembre 1886, Joseph Gallieni reçoit le commandement supérieur du Haut-Fleuve (Sénégal), ou Soudan français. Il y obtient des succès aux dépens d'Ahmadou (1887) et fait consentir Samori (auquel il infligea une grande défaite dans la ville de Siguiri en Guinée, où il bâtit un fort, le fort Gallieni, qui abrite un cimetière ou sont enterrés des spahis et des Français) à un traité abandonnant, entre autres, la rive gauche du Niger. Au cours de ce mandat de gouverneur, il réprime durement une insurrection des autochtones.

En juillet 1891, la colonie du Soudan français est créée.

En 1892, Kayes en devient la capitale qui est transférée à Bamako le .

En 1895, la colonie du Soudan français est intégrée à l’Afrique-Occidentale française (AOF). La prise par l’armée coloniale de Sikasso le puis la capture de Samory Touré en septembre de la même année marque la fin de la pénétration coloniale française.

Le décret du 18 octobre 1904 crée le « territoire civil de la Mauritanie »[1], administré par un « Commissaire du Gouvernement général de l'Afrique occidentale française »[2].

En 1904, le Soudan français est intégré à la colonie au Haut-Sénégal et Niger. La ligne du chemin de fer Dakar-Niger, construite pour le transport des marchandises vers le port de Dakar, est achevée en 1924.

En 1920, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) est créée par démembrement du Haut-Sénégal et Niger. Le territoire restant reprend le nom de « Soudan français » avec Bamako comme capitale.

Henri Terrasson de Fougères en est tout d’abord gouverneur intérimaire (en mars 1920, puis à nouveau le pour être ensuite nommé gouverneur du Soudan français à partir du jusqu’en 1931. Il réside au Palais de Koulouba à Bamako.

Après la Seconde Guerre mondiale, des revendications en faveur de l’indépendance prennent de l’ampleur. En 1945, Fily Dabo Sissoko est élu député au parlement français.

En 1946, Le Rassemblement démocratique africain est créé à Bamako] avec sa section soudanaise, l’Union soudanaise dirigée par Mamadou Konaté et Modibo Keïta.

Lors du référendum du , les électeurs du Soudan français votent massivement (97 %) en faveur de la création de la République soudanaise au sein de la Communauté française. La République soudanaise s’allie avec le Sénégal pour créer la Fédération du Mali qui obtient son indépendance le .

Après l’éclatement de la Fédération du Mali, Modibo Keïta proclame l’indépendance de la république soudanaise sous le nom de République du Mali le .

Organisation territoriale

Pour asseoir sa domination sur les populations, le colonisateur français met en place un système très centralisé, qui instrumentalise les chefs de cantons.

À la fin des années 1910, se mettent en place des communes-mixtes, prévues par un arrêté du gouverneur général du . Les premières communes-mixtes sont constituées dans un premier temps à Bamako et Kayes (Mali) le )[3] puis à Mopti au [4] Les communes mixtes de Ségou et Sikasso sont instituées en 1953 et 1954[5].

Ces communes-mixtes sont gérées par un administrateur-maire nommé par arrêté du lieutenant-gouverneur, assisté d’une commission municipale du 1er degré composée de 8 membres titulaires (4 notables citoyens français, 4 notables sujets français) et 4 membres suppléants (2 citoyens français, 2 sujets français) [5].

La loi française no 55-1489 du [6] prévoit la création de communes de plein exercice par décret pris sur les rapports du ministre de la France d’Outre-mer après avis de l’assemblée territoriale intéressée. Un conseil municipal est élu par un collège unique qui désigne un maire en son sein. Par cette même loi, Bamako, Kayes, Ségou et Mopti deviennent en 1956 des communes de plein exercice. Sikasso devient commune de plein exercice en 1959[5].

Sept communes de moyen exercice sont créées en 1958 : Il s’agit de celles de Kita, Kati, Koulikoro, Koutiala, San, Tombouctou et Gao. Le maire est un fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique[5].

Économie

Productions agricoles au Soudan français en 1928 et 1959
Production 1928 1959
riz paddy 90 000 tonnes 182 000 tonnes
arachide 35 000 tonnes 105 000 tonnes
coton 1 000 tonnes 8 500 tonnes

Les Français veulent développer les cultures irriguées dont les productions étaient exportées vers la métropole. L'essentiel des investissements est ainsi concentré sur l'Office du Niger, dont les coûts d'investissement sur la période 1928-1939 s'élèvent à 4 milliards de francs.

Cette politique a permis d'augmenter les productions exportées[7] :

Notes et références

  1. Décret du 18 octobre 1904, article premier : « Le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française comprend : [...] 6° Le territoire civil de la Mauritanie ».
  2. Décret du 18 octobre 1904, article 6, alinéa 3 : « Le territoire civil de la Mauritanie est administré par un Commissaire du Gouvernement général de l'Afrique occidentale française ».
  3. arrêté général du
  4. arrêté général de 1919
  5. a b c et d Kô Samaké, Modibo Keïta, Recherche sur l’Historique de la Décentralisation au Mali : De la Période Coloniale à la 3e République, Penser pour agir.org, 7 février 2006
  6. Loi no 55-1489 du 18 novembre 1955 relative à la réorganisation municipale en Afrique Occidentale Française, en Afrique Equatoriale Française, au Togo, au Cameroun et à Madagascar
  7. Moussa Cola Cissé, Pierre Jacquemot, Le Mali, le paysan et l'État, L'Harmattan, 1981, (ISBN 2-85802-200-3), (ISBN 9782858022007), 197p.

Voir aussi

Bibliographie

  • Andurain (d') Julie, La Capture de Samory (1898). L'achèvement de la conquête de l'Afrique de l'Ouest, SOTECA, Saint-Cloud, 2012, 205 p.
  • Louis Archinard, Le Soudan français en 1888-1889 : rapport militaire du commandant supérieur le lieutenant-colonel Archinard, Imprimerie nationale, Paris, 1891, 96 p.
  • Joseph Roger de Benoist, Église et pouvoir colonial au Soudan français : les relations entre les administrateurs et les missionnaires catholiques dans la Boucle du Niger, de 1885 à 1945, Karthala, 1987, 539 p. (ISBN 9782865371693)
  • Paul Gaffarel, Le Sénégal et le Soudan français, C. Delagrave, 1890, 237 p.
  • Vincent Joly, Le Soudan français de 1939 à 1945 : une colonie dans la guerre, Karthala, 2006, 653 p. (ISBN 9782845867789)
  • Charles Monteil, Soudan français : Contes soudanais (compilation), E. Leroux, 1905, 205 p.
  • Marie Étienne Péroz, Au Soudan français : souvenirs de guerre et de mission, C. Lévy, 1889, 467 p.
  • Georges Spitz, Le Soudan français, Éditions maritimes et coloniales, 1955, 111 p.
  • Amadou Hampâté Bâ, Amkoullel, l'enfant Peul, Éditions Babel

Articles connexes

Webographie