Siège du fort de Médine

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Siège du fort de Médine
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Le siège du fort de Médine vu par Eugène Mage dans Voyage dans le Soudan occidental (1868)
Informations générales
Date en 1857
Lieu Médine
Mali
Issue Echec des armées Toucouleur
Belligérants
France Empire toucouleur
Commandants
sergent Desplat (assiégé)
général Faidherbe
El Hadj Oumar Tall (Assiégeant)
Forces en présence
500 20000

Campagne du Soudan

Coordonnées 14° 22′ 34″ nord, 11° 22′ 06″ ouest

Le siège du fort de Médine eut lieu en 1857 à Médine au Mali et opposa les troupes françaises commandées par le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal aux guerriers toucouleurs d'El Hadj Oumar Tall.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Poussée par la rivalité de son puissant voisin le Royaume-Uni, la France avait l'ambition de créer un empire colonial dans l'ouest de l'Afrique. Une première tranche de crédit pour la ligne de chemin de fer de Dakar au Niger qui formera la « colonne vertébrale » avait été votée l'année précédente par le pouvoir législatif.

L'armée et ses tirailleurs avaient déjà fait une partie du travail : forçant son chemin vers l'est, elle avait réussi à établir une série de forts (dont celui de Médine construit en 1855 sous la direction de Faidherbe[1]), ainsi qu'une ligne télégraphique, acheminant troupes et canons par les fleuves, sur des navires à vapeur apportés en pièces détachées au début des voies navigables.

Bataille[modifier | modifier le code]

L'armée toucouleure comptait de 20 000 à 25 000 hommes armés de fusils et elle fit le siège du fort de Médine, le plus avancé. Le siège dura 97 jours, durant lesquels, à chaque assaut, les assiégeants laissèrent des centaines de cadavres au pied du mur du fort. Rapidement, les monceaux de corps en putréfaction empestèrent la garnison. Le , les militaires et les quelque 7 000 habitants du village allié relié au fort n'eurent plus rien à manger. Le commandant, le sergent Desplat, à court de munitions, prépara des grenades pour se faire sauter « quand il verrait l'ennemi dans la place ».

C'est alors que surgit Faidherbe lui-même, à bord d'un bateau à vapeur transportant « 500 combattants, dont 100 Blancs ». À quelques kilomètres, le navire fut bloqué par des hauts-fonds. Faidherbe clama : « Le devoir est de périr ou de sauver Médine. » On « surchargea les soupapes de sûreté et on poussa les feux ». Le bateau s'arracha. La garnison fut sauvée.

Le fort de Médine était commandé par Paul Holle commandant civil du poste. Il fut décoré de la Légion d'honneur par le Général Faidherbe venu à son secours et une plaque à Médine rappelle son action.

Le siège dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans son livre Cinq Semaines en ballon, Jules Verne évoque l'exploit de Paul Holle[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Le Fort de Médine », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  2. Jules Verne, Cinq Semaines en ballon, J. Hetzel, , 267 p. (lire en ligne), p. 239.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annales sénégalaises de 1854 à 1885, suivies des traités passés avec les indigènes, Paris, Maisonneuve frères et Ch. Leclerc, 25 quai Voltaire, , 481 p. (lire en ligne), p. 129-156.

Articles connexes[modifier | modifier le code]