Fily Dabo Sissoko

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Fily Dabo Sissoko
Fonctions
Député français

(13 ans, 8 mois et 9 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Soudan français
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Ire (Cinquième République)
Groupe politique RR (1945-1946)
SOC (1946-1959)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Kayes
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Kidal

Fily Dabo Sissoko est un écrivain et homme politique malien, né le à Horokoto (Soudan français, actuel Mali, dans le Cercle de Bafoulabé) et mort le dans un bagne à Kidal.

Biographie[modifier | modifier le code]

D'origine malinké[1], il fait ses études primaires à Bafoulabé, puis s’inscrit à l’École normale William Ponty de Gorée (Sénégal). Il enseigne à l’école régionale de Bafoulabé avant de devenir en 1933 chef de canton de Niambia, succédant à son père. Il participe aux activités liées au Front populaire et à la Résistance.

En 1945, il est élu député du Soudan français à l’Assemblée constituante française ainsi qu’en 1946, puis à l’Assemblée nationale française en 1946, 1951 et 1956. Il devient sous-secrétaire d’État à l’Industrie et au Commerce du gouvernement Robert Schuman (2) (du 5 au ).

Il est à la tête du Parti progressiste soudanais (PSP), parti politique conservateur, ayant le soutien des chefs traditionnels et des colonisateurs. En 1957, lors des élections cantonales, le PSP est battu pour l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US/RDA) de Modibo Keïta. Alors que les partis fusionnent en 1959, Fily Dabo Sissoko s’oppose à l’option socialiste prônée par Modibo Keïta. Celui-ci, devenu président du Mali indépendant, le fait emprisonner en 1962 parce qu’il s’oppose à la création du franc malien. Condamné à mort pour tentative de déstabilisation de l’État, il voit sa peine commuée en prison à perpétuité. Il purge sa peine dans un bagne près de Kidal où il meurt dans des conditions mystérieuses en 1964.

Parallèlement à sa carrière politique, il est écrivain et publie de nombreux poèmes, des nouvelles et des essais, s’attachant à la défense de l’identité culturelle malienne. Il participe à la réhabilitation de la tradition orale.

Il était membre de la franc-maçonnerie[2].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • 1936 : La Politesse et la civilité des Noirs (essai publié dans le Bulletin de la recherche du Soudan)
  • 1950 : Les Noirs et la culture : Introduction aux problèmes de l’évolution des peuples noirs (essai publié à New York)
  • 1953 : Crayons et portraits (poésie, Mulhouse, Imprimerie Union)
  • 1953 : Harmakhis, poèmes du terroir africain (Paris, Éditions de la Tour du Guet)
  • 1955 : Sagesse noire, sentences et poèmes malinkés (Paris, Éditions de la Tour du Guet)
  • 1955 : La passion de Djimé (roman Paris, Éditions de la Tour du Guet)
  • 1957 : Coup de sagaie, controverse sur l’Union française (essai, Éditions La Tour du Guet, Paris,)
  • 1959 : Une page est tournée (essai, Dakar, Diop)
  • 1962 : La savane rouge (Avignon, Presses universelles)
  • 1963 : Poèmes de l’Afrique noire (recueil de poésie, Paris, Éditions Debresse)
  • 1970 : Les Jeux de destin (poésie, Paris, Éditions Jean Grassin)
  • 1970 : Au-dessus des nuages de Madagascar au Kenya (poésie, Paris, Éditions Jean Grassin)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sébastien Denjean, Fily Dabo Sissoko, Mémoire de DEA, Centre d'études d'Afrique noire, 1994.
  • Singare Salamatou Maïga, À la découverte de l'œuvre littéraire de Fily Dabo Sissoko: thématique et poétique, Thèse de doctorat, Université de Cergy Pontoise, 1999, 418 p.
  • Mamadou Lamine Diawara, Fily-Dabo Sissoko ou la malédiction de Saara Minyamba, Nouvelles Du Sud, 2000.
  • Mamadou Koné, La Savane rouge de Fily Dabo Sissoko - Textes et contextes, Thèse de Doctorat, Université de Bayreuth, 2004, 265 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1], <Assemblée nationale française>.
  2. Claude Wauthier, « L’étrange influence des francs-maçons en Afrique francophone », Le Monde diplomatique, septembre 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]