Guerre civile yéménite
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- Territoire contrôlé par le Conseil politique suprême (Houthis).
- Territoire contrôlé par le gouvernement Hadi et ses alliés.
- Territoire contrôlé par le Conseil de transition du Sud.
- Territoire contrôlé par l'État islamique (branche yéménite).
- Territoire contrôlé par des milices locales non alignées comme l'Alliance tribale de l'Hadramaout (en).
- Territoire contrôlé par Ansar al-Charia et Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Date |
Depuis le (10 ans, 3 mois et 23 jours) |
---|---|
Lieu | Yémen |
Casus belli | Prise de la 310e brigade blindée par les Houthis. Guerre du Saada. Projet de constitution prévoyant une fédéralisation, contesté par les Houthis et les séparatistes du sud. |
Issue | En cours |
Abdrabbo Mansour Hadi Ali Mohsen al-Ahmar Maïn Abdelmalek Saïd Ahmed ben Dagher Khaled Bahah Mohamed Basindawa Mohammed Ali al-Makdachi Mahmoud al-Soubeihi (POW) Fayçal Rajab (POW) Nasr Hadi (POW)[32] Hussein Arab Abd Mohammed Hussein al-Houdheifi Abdel Aziz ben Habtour Nayef al-Bakri Mouthanna Jawas[33] Saïf al-Bakri[34] Saleh Tamah † Saïd al-Houri † Jaafar Mohammed Saad † Aïdarous al-Zoubaïdi (2015-2017) Abdel Aziz al-Meflehi Ali al-Maamari (en exil) Ali Nasser Hadi † Adnan al-Hammadi Jarallah Salhi †[35] Ahmed Seïf al-Yafie[36] Hamoud al-Mekhlafi[37] Jalal al-Aoubali † Ahmed al-Idrissi †[38] Abdallah al-Sahian †[39] Soltane al-Ketbi †[39] Aïdarous al-Zoubaïdi (depuis 2017) Hani ben Brik (depuis 2017) Ali Salem al-Beidh (en exil) Salah al-Chanfara Tarek Saleh (depuis 2018) Mouammar al-Saïdi |
Abdul-Malik al-Houthi Saleh Ali al-Sammad † Saleh Ahmed Karkach †[42] Abdallah Ahmed al-Madani †[42] Hussain Abdullah Aidha †[42] Ali al-Chami[43] Hassan al-Malsi † Khouri Obaid Agha †[42] Charaf Loqman[44] Jalal al-Roweichan Hussein Nagui Khairan Abdel Hafedh al-Sakkaf Abdallah Yahia al-Hakem[45] Ali Abdallah Saleh † Arif al-Zouka † Tarek Saleh (jusqu'en 2017) |
Nassir al-Wouhaychi † Jalal Balaïdi † Tawfik Balaïdi Abou Hamza al-Zinjibari[46] † Abou Bilal al-Harbi[47] Saleh Nasser Fadhl al-Bakchi † |
25 000 soldats[48] 20 000 combattants tribaux[49],[50]* Soudan 15 000 soldats[51] |
150 000–200 000 Houthis 100 000–150 000 Gardes républicaines 100 000 paramilitaires dont 50 000 forces spéciales[52] 50 hommes[53] |
(AQPA) 4 000 hommes [54],[55] (EI) 500 hommes[56] |
inconnues | inconnues | inconnues |
Civils :
6 660 à 12 000 morts au moins[57],[58]
10 768 blessés[59]
4 millions de déplacés internes[60]
Total :
377 000 morts (dont 223 000 de « causes indirectes » comme la malnutrition ou les maladies)[61]
49 900 blessés[62]
Insurrection houthiste au Yémen
Batailles
- Bataille d'Amran
- 1re Bataille de Sanaa
- Bataille de l'aéroport d'Aden
- 1re Bataille d'Aden
- Bataille de Taëz
- 1re Bataille de Moukalla
- 2e Bataille de Moukalla
- 2e Bataille de Sanaa
- 2e Bataille d'Aden
- Bataille d'al-Hodeïda
- Prise de Socotra
- 3e Bataille d'Aden
- 4e Bataille d'Aden
- Offensive de Najran
- Attaque d'Abqaïq et de Khurais
- Offensive d'Al Bayda
- Offensive d'Al Jawf
- Bataille de Marib
La guerre civile yéménite est un conflit armé qui oppose depuis l'été 2014 principalement les rebelles chiites houthis et, jusqu'en 2017, les forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh au gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi[63],[64],[65],[66], au pouvoir depuis 2012 à la suite de la révolution yéménite et du renversement de Saleh. Le conflit s'est internationalisé en avec l'intervention d'une coalition menée par l'Arabie saoudite[67],[68],[69] afin d'éliminer les houthis ainsi que la participation de l'Iran[70] et de la Corrée du Nord[71] pour soutenir les houthis.
Il est une des conséquences de la guerre du Saada commencée au nord-ouest du pays en 2004 en raison du sentiment de marginalisation des tribus du nord qui se sentent délaissées par le pouvoir central, après l'unification du pays en 1990.
Débordé en par le mouvement venu de l'extrême nord ouest du pays, et par certains éléments de l'armée, le président Abdrabbo Mansour Hadi, est contraint à la démission en , lorsque les houthistes s'emparent du palais présidentiel. Il se réfugie en février à Aden, port stratégique du sud du pays, puis en Arabie saoudite, après le début de l'intervention saoudienne en mars de la même année[72].
En , le gouvernement revendique le contrôle d'entre 70[73] et 85 % du territoire[74].
En , Ali Abdallah Saleh est assassiné par ses anciens alliés Houthis, après avoir rompu avec eux pour rejoindre le camp loyaliste. Son neveu Tarek, ayant survécu aux combats, dirige désormais les pro-Saleh aux côtés de la coalition.
Bien que les conséquences humanitaires de cette guerre soient désastreuses (engendrant une famine en passe de devenir la plus grave que l'humanité ait connue depuis un siècle selon les Nations unies[75]), la couverture médiatique internationale a été très faible jusqu'en 2018, puis le conflit a gagné en visibilité[76],[77].
En 2019, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat des Nations unies estime le nombre de morts du conflit à 233 000, 102 000 étant décédés dans les combats et autres actes de violence et 131 000 de malnutrition et/ou de maladies qui leur sont liées[78]. Fin 2021, l'ONU fait désormais état de 377 000 morts. Ces chiffres font toujours l'objet de débats et sont parfois considérés comme sous-estimés.
Contexte
Cette confrontation est un développement de la guerre du Saada qui a débuté le lorsque des rebelles zaïdistes ont lancé une insurrection contre le gouvernement yéménite. Aussi appelés Houthistes, du nom du chef de leur clan Hussein Badreddine al-Houthi, ils se plaignent d’avoir été marginalisés par le gouvernement sur le plan politique, économique et religieux, et demandent plus de considérations[79].
En , des heurts éclatent entre les forces gouvernementales et des sympathisants de l'ancien président Ali Abdallah Saleh près de la mosquée al-Saleh[80].
Les racines du conflit sont loin d'être essentiellement confessionnelles. Selon le journal Le Monde, le facteur religieux est assez récent et est seulement monté en puissance quand l'ex-président Saleh a « attisé le sectarisme en soutenant un mouvement sunnite d'inspiration salafiste dans le Nord, hostile aux zaïdistes ». Auparavant, zaïdistes et sunnites coexistaient pacifiquement et les différences religieuses n'étaient pas un phénomène déterminant. La rébellion houthiste serait avant tout, à l'origine, un mouvement tribal et régional opposée au pouvoir central[81].
Chronologie
Avancée des Houthis au nord (2014-2015)
Après des manifestations Houthis, contre la fin des subventions sur le pétrole[82] et la prise d'Amran, l'insurrection houthiste se dirige vers Sanaa.
Entre le 16 et , au moins 200 personnes meurent à Sanaa dans le cadre du conflit[83]. Le , le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis signent un accord visant à mettre fin à la crise politique alors que les rebelles avancent vers la capitale ; le Premier ministre Mohamed Basindawa démissionne, et conformément à l'accord, les rebelles nommeraient un nouveau Premier ministre dans les trois jours[84]. Les combats ont fait 123 morts[85].
Le , au moins 340 personnes sont tuées dans des combats dans la capitale[86].
Le , des sources sécuritaires annoncent que les rebelles Houthis attaquent la maison du chef des services de renseignement à Sanaa. Ceci prouve la fragilité de l'accord de partage du pouvoir, qui ne suffit pas à faire cesser les combats dans la capitale[87].
Le , Ahmed Awad ben Moubarak est nommé Premier ministre[88]. Le , sous la pression des rebelles, il présente sa démission[89].
Le , Khaled Bahah, ambassadeur du Yémen à l'ONU, est nommé Premier ministre[90].
Le , des affrontements entre tribus sunnites et rebelles chiites près d'Ibb font de nombreuses victimes. Au moins quarante personnes sont tuées durant les deux jours de combats. Les combattants sunnites visent à empêcher les rebelles chiites d'acheminer des renforts à Ibb, ville majoritairement sunnite, dont ils prennent le contrôle[91].
En , les Houthis prennent al-Baïda, Hodeïda, Ibb et Dhamar[92].
Le , le Conseil de sécurité de l'ONU sanctionne l'ex-président Ali Abdallah Saleh ainsi que des chefs des Houthis[93].
Les 19 et , les rebelles Houthis prennent le palais présidentiel[94],[95]. Le lendemain, un accord est signé avec les Houthis sur l'amendement du projet de Constitution et sur la représentation des Houthis et des autres factions dans le gouvernement. Le conseiller du président, Ahmed Awad ben Moubarak, doit également être libéré[96].
Le , Abdrabbo Mansour Hadi présente sa démission[97] après que les Houthis eurent réclamé qu'un de leurs membres soit nommé comme vice-président[98]. La démission du président est rejetée par le Parlement[99]. En signe de protestation contre cette démission, le port et l'aéroport d'Aden, sont fermés[100]. Les Houthis proposent alors de mettre en place un Conseil présidentiel composé de l'armée, des forces de sécurité, des comités populaires et des « composantes révolutionnaires et politiques »[101].
Les 23 et , les Houthis dispersent des milliers de manifestants[102].
Le , les Houthis donnent un ultimatum de trois jours aux forces politiques pour trouver un accord, faute de quoi ils se chargeraient de la transition[103]. Le , l'ultimatum expire[104],[105].
Cependant, le , par une déclaration constitutionnelle, les Houthis, lors d'une réunion au cours de laquelle participent des personnalités comme les ministres de la Défense et de l'Intérieur du gouvernement démissionnaire, annoncent l'instauration de ce Conseil présidentiel, chargé de diriger la transition pour une durée de deux ans, contre un an comme initialement prévu[106]. Mohammed Ali al-Houthi, cousin de Abdul-Malik al-Houthi, prend le pouvoir en tant que président du Comité révolutionnaire. Aussi, les Houthis annoncent la dissolution de Chambre des députés et le remplacement par un Conseil national de 551 membres, chargé de nommer les membres du Conseil présidentiel, qui à son tour nomme un nouveau gouvernement[107]. Enfin, ils prévoient d'élargir le Conseil consultatif et de le rebaptiser Conseil populaire de transition[108].
Le coup d'État est dénoncé par le Conseil de coopération du Golfe[109] et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon demande le retour du président Hadi.
Le , de nombreux pays évacuent leurs ambassades à Sanaa[110]. De leur côté, les Houthis se disent « prêts » à rendre les véhicules appartenant aux Américains[111].
Le , le Conseil de sécurité des Nations unies demande aux Houthis de quitter le pouvoir[112], appel rejeté par les miliciens le lendemain [113].
Le , la Résistance populaire prit le contrôle des sièges de la télévision et des renseignements aux Houthis[114].
Le , un accord est trouvé pour conserver la Chambre des députés et de lui adjoindre une nouvelle chambre[115]. Les Houthis déclarent qu'il s'agit d'une « révolution »[116].
Le , après la signature d'un accord aéronautique le [117], un premier avion iranien atterrit à Sanaa, une première depuis 1990[118]. Hadi déclare que l'accord est « illégal »[119] et que les responsables vont « rendre des comptes »[119]. De son côté le président iranien, Hassan Rohani salue la prise de pouvoir des Houthis, en déclarant soutenir « la stabilité et la paix »[120]. De son côté, Ali Akbar Nategh-Nuri, ancien président du Parlement de l'Iran, déclare que le coup d'État serait « une suite de la révolution islamique »[121]. Une délégation Houthie doit également se rendre en Iran pour signer des accords économiques et politiques[122].
Le , les Houthis prennent le siège du Dialogue national[123].
Le , les Houthis dispersent une manifestation à Sanaa exigeant leur départ du pouvoir[124].
Le , les partis politiques opposés aux Houthis forment le Bloc du salut national[125].
Le , l'assignation à résidence du Premier ministre Khaled Bahah est levée par les Houthis[126]. Celui-ci refuse de revenir sur sa démission et part pour le Hadramaout[126]. Cette décision concerne tous les membres du gouvernement démissionnaires qui étaient encore détenus et Bahah parle d'« une initiative de bonne volonté »[127].
Le , un site médiatique proche des Houthis a confirmé que des dizaines de soldats saoudiens avaient été tués dans des affrontements entre deux camps dans la ville de Najran, dans le sud-ouest du Yémen[128].
Avancée des Houthis au sud et début de l'intervention de la coalition sunnite ()
Le , Hadi, dont la démission a été refusée par le Parlement et qui était en résidence surveillée à Sanaa, prend la fuite vers Aden, ville du sud du pays[129] et devenue par la suite capitale de facto[130]. Le jour-même, il déclare, après avoir renoncé à démissionner, qu'il demeure le président en exercice, et que les actions des Houthis étaient « nulles et non avenues »[131],[132].
Le , dans une lettre adressée au Parlement, Hadi renonce officiellement à démissionner[133]. Le jour-même, il demande aux membres du gouvernement démissionnaire de le rejoindre à Aden[133]. En réaction, les Houthis le qualifient de « fugitif » et promettent de le juger[134].
Le , l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït déplacent leurs ambassades à Aden[135].
Le , Hadi limoge le chef des forces spéciales et en nomme un autre[136]. Hadi est également convié au sommet de la Ligue arabe qui se tiendra les 28 et en Égypte, l'organisation lui exprime ainsi un soutien à sa légitimité[136].
Le , la proclamation d'Aden comme capitale est confirmée par Hadi et annonce avoir fui Sanaa en passant par un tunnel situé dans sa résidence[137]. Abdel Hafedh al-Sakkaf, ancien commandant des Forces spéciales, rejette son limogeage[137].
Le , le ministre de la Défense, Mahmoud al-Soubeihi, pourtant nommé président de la commission de sécurité par les Houthis[138],[139], fuit Sanaa et se dirige vers Aden[140].
Le , lors de la bataille de l'aéroport d'Aden, l'aéroport d'Aden est fermé après des affrontements entre les unités du général al-Sakkaf et les comités de résistance populaire, loyaux au président Hadi[141]. Les forces spéciales du général al-Sakkaf tentent sans succès de prendre la ville et attaquent le palais présidentiel[142].
Le , un double attentat suicide visant des mosquées chiites à Sanaa, en représailles à l'avancée des Houthis, fait 142 morts[143]
Le , lors d'une allocution télévisée, Hadi déclare que « le drapeau de la République du Yémen flottera sur les montagnes de Maran à Saada, et non pas le drapeau iranien » et que « L'école du [chiisme] duodécimain suivie en Iran ne sera pas acceptée par les Yéménites, qu'ils soient Zaïdites ou Chafiites »[144]. Il condamne également les attentats contre des mosquées chiites survenues la veille et revendiqués par l'État islamique[145].
Le , les Houthis prennent le contrôle de l'aéroport de Taëz[146]. Le lendemain, ils entrent dans la ville[147],[148],[149].
Le , l'aéroport d'Aden est conquis par la 39e brigade blindée, alliée aux rebelles Houthis. Le jour-même, après la prise du gouvernorat de Lahij par les rebelles, le ministre de la Défense loyaliste, Mahmoud al-Soubeihi est capturé par les Houthis qui, au même moment promettent 93 000 $ pour la capture du président Hadi[150]. Le lendemain au matin, après le déclenchement de l'intervention saoudienne, cette brigade quitte le site qui est de nouveau sous le contrôle des forces pro-Hadi[151].
À partir du , la force aérienne royale saoudienne, avec l'appui de plusieurs pays sunnites dont l'Égypte, le Soudan, le Maroc et les membres du Conseil de coopération du Golfe excepté Oman, effectuent des frappes aériennes sur de nombreuses positions Houthis dans l'ouest du pays, dont l'aéroport international El Rahaba et le palais présidentiel de Sanaa[152]. L'ambassadeur saoudien à Washington précise que « l'opération vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical Houthi (soutenu par l'Iran) de prendre le contrôle du pays »[153]. Les États-Unis déclarent également fournir un soutien en logistique et en renseignement aux opérations[154]. Selon la chaîne de télévision Al Arabiya basée à Dubaï, le royaume saoudien engage dans cette opération une centaine d'avions de guerre et plusieurs dizaines de milliers de soldats[152].
Le , Bahah est confirmé dans ses fonctions de Premier ministre tout en étant nommé vice-président[155].
Le , la coalition arabe dirigée par Riyad annonce mardi la fin de l'opération Tempête décisive[156], mais les frappes aériennes reprennent dès le lendemain dans le cadre de l'opération Restaurer l'espoir[157].
Le , les miliciens chiites et les loyalistes multiplient les tirs de mortier et de chars dans le quartier de Khor Maksar, proche de l'aéroport, tandis que les avions de la coalition pilonnent les positions des assaillants. Six rebelles Houthis et deux miliciens locaux ont trouvé la mort, selon des habitants[158].
Le , entre 40 et 50 soldats des Forces spéciales de la coalition internationale conduite par l’Arabie saoudite sont déployés à Aden dans le sud du pays[159]. Par ailleurs, l’organisation Human Rights Watch publie des photos de bombes à sous-munitions utilisées selon elle par l’Arabie saoudite et fournies par les États-Unis. Ces engins sont interdits par un traité international depuis 2008, approuvé par 116 pays, mais dont Riyad et Washington ne sont pas signataires[159].
Le , des rebelles Houthis pénètrent pour la première fois en territoire saoudien et attaquent la ville de Najran[160]. Au moins deux civils sont tués et cinq soldats saoudiens sont faits prisonniers[160].
Le , un cessez-le-feu humanitaire est décrété[161]. Il dure jusqu'au malgré de nombreuses violations[162],[163].
Le , les rebelles Houthis bombardent à l'aide d'artillerie le port d'Aden afin de repousser un navire humanitaire qatari, contraint de faire demi-tour[164].
Avancée loyaliste (2015-2016)
Le , Aden et son gouvernorat sont repris par les loyalistes[165], à la faveur d'un accroissement de l'aide saoudienne et de ses alliés dans le grand port du Sud[166].
En , les loyalistes reprennent les gouvernorats d'Aden, Dhale, Abyan et Lahij[167]. Le , les loyalistes reprennent la province de Chabwa[168].
En , commence l'offensive loyaliste dans le gouvernorat de Ma'rib[169].
Le , soixante soldats de la coalition, dont quarante-cinq soldats des Émirats arabes unis, sont tués dans l'attaque au missile balistique d'une base militaire dans la province de Marib, à l'est de Sanaa[170]. En représailles, les avions émiratis et saoudiens intensifient dans les jours qui suivent leurs raids contre les positions des rebelles Houthis et de leurs alliés, des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh[170].
Le , Hadi retourne à Aden[171].
Le un hôpital de Médecins sans frontières est détruit dans le district de Haydan par la coalition[172].
En , il est rapporté que des mercenaires colombiens combattraient aux côtés des loyalistes[173]. Le même mois, les rebelles Houthis prennent le contrôle de Damt, dans le gouvernorat de Dhale, ainsi que de la base de Dhoubab, de Taëz et de Madaribah, à Lahij[174]. Ils se rapprochèrent ainsi de la base aérienne Al-Anad, dans le gouvernorat de Lahij[174].
Le , dans le contexte de début de négociations à Genève, un cessez-le-feu de sept jours renouvelable est annoncé pour le par le camp loyaliste[175]. Pour leur part, les Houthis annoncent le début du cessez-le-feu pour le [176]. Le , le cessez-le-feu entre en vigueur, et au même moment trois délégations, celle du gouvernement, celle des Houthis et du Congrès général du peuple, composées de dix-huit membres chacune, arrivent à Genève, en Suisse[177]. Le même jour, des violations du cessez-le-feu sont signalées par les deux belligérants[178],[179].
Le , l'île de Grande-Hanich est conquise par les forces loyalistes[180]. Le , les deux camps échangent des prisonniers[181]. Cependant, les deux belligérants n'ont pu se mettre d'accord sur la libération des commandants respectifs[182].
Le , les loyalistes reprennent les villes d'Al Hazm, d'Harad[183],[184],[185],[186],[187] et de Djebel al-Salb, située à Nihm, dans le gouvernorat de Sanaa, à quarante kilomètres de la capitale Sanaa alors que le cessez-le-feu est encore en vigueur[188].
Le , le cessez-le-feu est prolongé d'une semaine alors que de nouvelles négociations sont prévues le [189]. Les deux belligérants acceptent de mettre en place un organisme de surveillance du cessez-le-feu[190]. Cependant, des combats sont signalés de nouveau le [191]. Le , en plein cessez-le-feu, des affrontements font trente-et-un morts[192]. Le , le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu durable[193]. Les Houthis empêchent l'approvisionnement de l'aide humanitaire de la ville de Ta'izz et engendre la fermeture d'un de ses hôpitaux[194],[195]. Le , le cessez-le-feu prend fin[196]. Trois jours plus tard, le Conseil de sécurité appelle à son rétablissement[197].
Le , l'ancien président Ali Abdallah Saleh déclare refuser tout dialogue avec les loyalistes, privilégiant des négociations directes avec l'Arabie saoudite[198]. Le , le Koweït annonce qu'il déploie des troupes au sol[199].
Le , les loyalistes prennent la ville de Midi ainsi que son complexe portuaire, contrôlés par les Houthis depuis 2010[200].
En , le gouvernement décide d'expulser[201] le représentant des Nations unies pour les droits de l'homme puis y renonce[202], après des pressions internationales[203].
Le , un bombardement cible un hôpital soutenu par MSF, dans le nord du Yémen, et fait six morts. La coalition est fortement suspectée d'en être à l'origine[204].
Le , les Houthis libèrent le ministre de l'Enseignement technique mais les négociations de paix sont reportées[205]. Le même jour, la coalition largue des vivres et des armes aux habitants de Ta'izz, qui sont alors assiégés par les rebelles[206]. Le , de l'aide parvient à Taëz[207] mais seulement certains quartiers en bénéficient[208].
Le , le gouvernement retourne définitivement à Aden[209].
Le , de l'aide est acheminée à Taëz[210]. Le , la Croix-Rouge a pu pénétrer à l'intérieur de la ville de Taëz pour la première fois depuis le mois d'août et a livré trois tonnes de fournitures médicales[211]. Au même moment, l'Arabie saoudite tente de dissuader les ONG d'accéder aux zones rebelles[212], mais n'y parvient pas[213],[214]. Le , Nihm et le siège de la 312e brigade, situés dans le gouvernorat de Sanaa, sont repris par les loyalistes[215].
Le , Ali Mohsen al-Ahmar est nommé vice-commandant des Forces armées yéménites par le président de la République, Abdrabbo Mansour Hadi[216]. Le , le gouvernement yéménite déclare que le Hezbollah aurait déployé, au nord du Yémen, près de la frontière saoudienne, des troupes pour aider les rebelles[26]. Le , le Parlement européen, dans une résolution non-contraignante, appelle à un embargo sur les armes pour l'Arabie saoudite[217].
Le , une délégation des Houthis se rend en Arabie saoudite pour négocier, alors que les escarmouches ont baissé en intensité à la frontière et les bombardements saoudiens ont cessé depuis une semaine[218],[219]. C'est alors que l'Arabie saoudite entreprend un échange de prisonniers avec les rebelles chiites, un soldat saoudien contre sept Yéménites[220]. Peu avant, l'Iran annonce qu'il pourrait appuyer les rebelles[218]. Cependant, les Houthis refusent toute ingérence iranienne[221].
Le , la coalition annonce la fin prochaine de ses bombardements[222]. Le , les loyalistes avancent vers Baihan, dans le gouvernorat de Chabwa et vers Harib, dans le gouvernorat de Marib[223].
Le , un cessez-le-feu est annoncé pour le , avant le début des négociations, prévues le au Koweït[224].
Le , un an après le début des frappes de la coalition, les Houthis organisent une manifestation géante à Sanaa[225]. L'ancien président Ali Abdallah Saleh propose une « paix des braves » et des négociations avec les Saoudiens[226]. Le , un second échange de prisonniers a lieu entre Saoudiens et Houthis, neuf Saoudiens contre cent-neuf Yéménites[227].
Le , les loyalistes, qui contrôlent déjà le port de Midi, lancent une offensive en direction du sud et de l'est, vers la ville du même nom, puis tombent dans une embuscade tendue par les Houthis[228]. Le , les loyalistes reprennent les localités d'al-Zalaq et d'al-Hadhba, dans la province d'al-Jawf, dont ils revendiquent le contrôle à 80 %[229]. Le même jour, trois civils sont tués par des bombardements rebelles sur un hôpital de Marib[230]. Par ailleurs, le Premier ministre et vice-président Khaled Bahah est limogé par le président Abdrabbo Mansour Hadi[231]. Ahmed ben Dagher lui succède au poste de Premier ministre tandis qu'Ali Mohsen al-Ahmar devient vice-président.
Le , la marine américaine intercepte un bateau iranien chargé d'armes pour les Houthis[232].
Pourparlers de paix ()
Le , le cessez-le-feu entre en vigueur[233]. La coalition promet de respecter la trêve[234], de même que l'armée loyaliste, selon son chef d'état-major, Mohammed Ali al-Makdachi[235] et les Houthis[236]. Le médiateur de l'ONU appelle au respect de la trêve[237]. Le , les loyalistes accusent les rebelles d'avoir violé le cessez-le-feu[238]. Le cessez-le-feu est pourtant proclamé dans un contexte d'accalmie, à la frontière saoudienne, à Sanaa et à Saada où la coalition a cessé ses bombardements depuis un mois[239]. Le cessez-le-feu devrait par ailleurs permettre l'acheminement d'aides humanitaires[240].
Le , les combats se poursuivent, après une tentative des Houthis de reprendre les territoires perdus au nord. De plus, un général loyaliste, Saïd al-Houri, est tué par un sniper Houthi à Nihm[241]. Le , treize combattants loyalistes sont tués par les rebelles[242].
Le , le Mouvement du Sud organise une nouvelle manifestation à Aden[243]. Le , une nouvelle manifestation est organisée en présence du gouverneur Aïdarous al-Zoubaïdi[244]. Le même jour, cinq loyalistes et huit rebelles sont tués, dans des combats dans la région de Marib[245].
Le , les négociations de Koweït débutent avec un retard de quatre jours, à cause d'une arrivée tardive de la délégation rebelle[246]. Le , les deux belligérants forment des commissions pour aborder les points à discuter[247]. Le , les deux camps acceptent de libérer la moitié de leurs prisonniers respectifs[248]. Le gouvernement refuse une proposition des rebelles de former un gouvernement sous leur égide[249]. Les et , les deux camps échangent des prisonniers à Ta'izz[250] et à al-Baïda[251].
Le , les Houthis prennent une base militaire dans la province d'Amran, alors que celle-ci n'était contrôlée par aucun des deux camps[252]. Le , la coalition vise la base prise par les rebelles à Amran[253] et intercepte un missile Houthi en Arabie saoudite[254].
Le , des heurts éclatent entre les deux camps, à Chabwa et font des dizaines de morts de chaque côté[255].
Le , les Émirats arabes unis annoncent leur retrait du conflit[256].
Le , les Houthis prennent une montagne proche de la base aérienne Al-Anad, dans le gouvernorat de Lahij, qui est le quartier général des troupes de la coalition[257].
Le , les discussions sont ajournées jusqu'au , tandis que les combats reprennent[258]. Le , le président yéménite, Abdrabbo Mansour Hadi, annonce son intention de ne plus participer aux pourparlers[259]. Au même moment a lieu une escalade dans les affrontements[260]. Le , les négociations reprennent finalement[261]. Le , le Koweït somme les deux belligérants à parvenir à un accord dans les quinze jours, ou à quitter le pays le cas échéant[262].
Le , les combats reprennent[263].
Le , un attentat fait sept morts à Marib[264].
Le , les Houthis et la faction pro-Saleh du Congrès général du peuple proclament un « Conseil suprême » de dix membres[265], sous la forme d'une présidence collégiale, composée d'un président et d'un vice-président, pour diriger le pays[266],[267]. La délégation gouvernementale quitte les négociations[268]. Le , le médiateur de l'ONU propose de prolonger d'une semaine les négociations[269], qui est acceptée par les deux parties[270]. Le , le gouvernement yéménite approuve un projet d'accord appelant les rebelles à se retirer des villes qu'ils contrôlent et à rendre les armes aux autorités et les appelle à le signer d'ici le [271]. Ceux-ci le rejettent[272]. Le , la délégation loyaliste quitte les négociations et le Koweït également[273]. Le , les négociations sont officiellement clôturées[274].
Le , au moins six soldats sont tués et douze sont blessés, dans un double attentat suicide contre une base militaire loyaliste, dans la localité de Habilayn, dans la province de Lahej. Selon le responsable de l'armée, le bilan pourrait s'alourdir[275].
Reprise des combats (2016-2017)
Le , les raids aériens sur le gouvernorat de Sanaa reprennent, provoquant la fermeture de l'aéroport de Sanaa[276]. Le même jour, seize ouvriers sont tués par des bombardements de la coalition sur une usine de produits alimentaires[277].
Le , sous la menace de Houthis armés, 91 à 141[278] des 301 membres de la Chambre des députés, dont Yahya Ali al-Raie, président de la chambre parlementaire, se réunissent à Sanaa et votent à l'unanimité la confiance au Conseil suprême, mais ce score est inférieur au quorum de 151, ce qui provoque sa condamnation par le gouvernement installé à Aden[279].
Le , dix enfants sont tués et une trentaine d'autres sont blessés, dans une frappe aérienne contre une école au nord du Yémen, selon Médecins sans frontières[280].
Le , la coalition autorise l'ONU et ses agences à atterrir à l'aéroport de Sanaa[281]. Des frappes aériennes sont menées contre un hôpital de Médecins sans frontières et provoquent la mort de dix-neuf personnes. Bombardée par la coalition pour la quatrième fois, l'organisation annonce dans les jours qui suivent son retrait des hôpitaux du nord du pays, estimant les risques trop importants[282]. Pour sa part, la coalition annonce l'ouverture d'une enquête et appelle l'ONG à reconsidérer sa décision[283].
L'ONG Amnesty International appelle les Houthis et leurs alliés à cesser de persécuter les membres de la minorité bahaïe, dont 65 membres au moins ont été arrêtés arbitrairement, lors de différentes rafles dont la dernière date du [284].
Le , une manifestation chiite[285], pro-Houthis et pro-Saleh, organisée en soutien au Conseil politique suprême, rassemble des dizaines[286] à une centaine de milliers de personnes à Sanaa[287].
En , le gouvernement yéménite décide de demander aux organismes internationaux de geler les avoirs de la banque centrale, et de nommer une nouvelle direction dont le siège serait au sud[288].
Le , un attentat suicide, revendiqué par l'EI[289], fait 71 morts et 98 blessés à Aden contre de jeunes recrues de l'armée[290].
Entre le et le , les raids aériens de la coalition sur la province de Saada font au moins 25 morts, la majorité étant des femmes et des enfants, du côté des rebelles[291].
Entre le et le , 23 membres d'Al-Qaïda sont tués par des tirs de drones américains[292],[293],[294],[295],[296].
Le , la raffinerie d'Aden est rouverte, un an après la fin de la bataille, permettant ainsi de mettre fin à la pénurie d'électricité[297].
En , le gouverneur de Marib déclare que des armes destinées aux Houthis seraient envoyées par l'Iran en transitant par Oman et la province du Hadramaout, en direction de Sanaa[298].
Le , les Houthis arrêtent le journaliste Yahya al-Joubaïhi et le condamnent à mort le pour « espionnage »[299]. Ceci est condamné par l'Union des journalistes yéménites[299], Reporters sans frontières[299] et Amnesty International[300].
Le , le siège de la Banque centrale est déplacé à Aden[301].
Le , Hassan al-Malsi, général des Forces spéciale des Houthis, est tué après une tentative d'intrusion à la frontière saoudienne[302].
Fin septembre, les loyalistes reprennent la ville d'al-Ghayl, à Al Jawf[303], ainsi qu'à Nihm, dans le gouvernorat de Sanaa. Le Premier ministre, Ahmed ben Dagher, estime, le , que la priorité de la Résistance populaire devrait être de reprendre le contrôle de Taëz et d'Al Houdayda, avant d'avancer à Sanaa[304].
Le , les Houthis chargent Abdel Aziz ben Habtour de former un gouvernement[305]. Il est le deuxième pro-Hadi à faire défection après le président du Parlement, Yahya Ali al-Raie[306]. Le , il forme son gouvernement composé de vingt-sept ministres[307]. Il n'est cependant pas reconnu par l'ONU[308], la France et le Royaume-Uni[309].
En , des manifestations hostiles au gouvernement yéménite ont lieu dans le sud, notamment à Aden, tandis que les séparatistes annoncent la création d'un conseil politique sudiste pour le , date anniversaire du début de l'insurrection contre le l'occupation britannique en 1964[310]. Ils appellent pour l'occasion à une manifestation d'ampleur[311]. Le à Zinjibar, des manifestants demandent le limogeage du gouverneur d'Abyan[312].
Le , la coalition menée par l'Arabie saoudite effectue des raids aériens particulièrement meurtriers à Sanaa lors d'une cérémonie funéraire. Selon Jamie McGoldrick, coordinateur humanitaire pour l'ONU au Yémen, le bilan est de plus de 140 morts et 525 blessés dont 19 généraux et une douzaine d'autres d'officiers[313],[314]. Officiellement, la coalition nie tout d’abord être impliquée avant de déclarer qu'il s'agissait d'une erreur de sa part, mais après cette attaque les États-Unis annoncent un « examen immédiat » de leur soutien à la coalition[315]. En représailles, les rebelles effectuent des tirs de missiles vers l'Arabie saoudite[316]. Le maire de Sanaa, Abdel Kader Hilal, y trouve également la mort[317].
Le , les forces loyales, dont des miliciens de la Résistance populaire, reprennent le poste-frontière d'Al-Buqah au terme d'un assaut lancé depuis le territoire saoudien[318].
Le , les forces armées des États-Unis effectuent trois frappes de missiles de croisière Tomahawk tirés par le destroyer USS Nitze sur des sites de radars contrôlés par les rebelles Houthis, à la suite de missiles lancés contre l'USS Mason et d’autres bateaux, opérant dans la zone le 9 et le [319],[320].
Le , le président Abdrabbo Mansour Hadi accepte un cessez-le-feu de 72 heures susceptible d'être prolongé entre les forces gouvernementales et les chiites Houthis[321]. Le , un drone américain attaque un convoi de quatre véhicules et tue 8 membres d'Al-Qaïda, à Al-Rawda, dans une région de la province de Chabwa[322]. Le , de violents combats ont lieu avant la trêve autour de Sanaa, dans la province d'Omrane, dans la province de Hajja ainsi que dans la province de Marib. Le bilan est d'au moins 35 morts[323],[324].
Le , des avions de la coalition visent des bâtiments des services de sécurité appartenant aux rebelles Houthis, près d’Hodeidah, au bord de la mer Rouge, tuant au moins 60 détenus de droit commun qui y étaient incarcérés[325].
Le , l'ONU annonce que plus de sept millions de Yéménites sont proches de la famine, soit un quart de la population[326].
Le , le chef d'état-major adjoint de l'armée yéménite est tué dans des combats entre forces loyalistes et rebelles Houthis, près de la ville de Mokha, sur la mer Rouge, par un tir de missile[327]. Dans le même temps, 18 militaires loyalistes sont tués et une trentaine sont blessés. Par ailleurs, 21 rebelles périssent et 23 sont blessés[328]. Le , les forces progouvernementales progressent au nord et à l'est de Mokha, au prix de combats meurtriers faisant vingt-trois morts (seize rebelles et sept soldats). Les forces loyalistes avancent jusqu'à Yakhtul, localité située à 14 km au nord. À l'est, ils progressent de 10 km, grâce à l'aviation saoudienne et reprennent des positions à Jebel Al-Nar, ainsi qu'un avant-poste du camp militaire Khaled. Par ailleurs, l'aviation de la coalition tue sept rebelles et en blesse quinze autres dans des frappes aériennes sur Hodeida, grande ville portuaire de l'ouest du Yémen[329].
Le , un kamikaze fait exploser sa voiture piégée contre l'entrée d'un camp militaire à Abyane dans le sud du Yémen, faisant au moins huit morts et trois blessés[330],[331]. De plus, quarante personnes sont tuées dans des combats et bombardements. Dans la province centrale de Baïda, de violents combats opposent les forces loyalistes aux rebelles Houthis, faisant vingt-six morts, parmi les deux camps. Par ailleurs, des combattants tribaux tendent une embuscade contre un convoi de rebelles, dans la région de Sawmaa, faisant ainsi neuf morts, du côté des rebelles. En outre, un tir d'obus attribué aux rebelles Houthis à Marib, à l'est de Sanaa, cause la mort de cinq personnes et blesse quatre autres[332].
Le , l'armée américaine procède à une série de frappes contre Al-Qaïda, dans les provinces méridionales d'Abyane et de Chabwa, ainsi qu'à Baïda, au centre. Plus de vingt frappes tuent au moins douze membres d'Al-Qaïda[333]. Le , de nouvelles frappes ont lieu dans la région d'Al-Saïd, dans la province de Chaboua, ayant pour objectif la maison de Saad Atef, un dirigeant local d'Aqpa[334]. Le , dans la province d'Abyane, cinq soldats yéménites sont tués dans une attaque à l'arme automatique, par des combattants d'Al-Qaïda, contre un barrage de l'armée, au nord de la ville côtière de Chaqra. En représailles, l'armée américaine lance au moins cinq frappes aériennes sur les provinces de Chabwa et de Baïda[335]. De plus, le , de nouvelles frappes ont lieu dans la localité d'al-Nasl, dans la province d'Abyane[336]. Le bilan de ces séries de raids aériens est de 22 morts du côté d'Al-Qaïda et de 2 civils tués[337]. Entre le 2 et le , les États-Unis mènent une série de frappes aériennes, plus d'une quarantaine contre les djihadistes d'AQPA, il s'agit alors de la plus intense série de bombardements depuis le début de l’intervention américaine dans ce pays, en 2002[338].
Le , 22 rebelles Houthis sont tués dans des raids aériens de la coalition arabe, près de Hodeïda et dans des combats, dans les environs de la ville de Mokha[339]. Le , 6 rebelles et 22 civils sont tués dans un raid aérien de la coalition arabe touchant un marché dans la ville de Khoukha[340],[341]. De plus, une contre-offensive des rebelles pour reprendre Yakhtul, une localité située 14 km de Mokha, fait 15 morts dont 7 soldats yéménites[342]. Le , 26 soldats des forces pro-gouvernement sont tués et 40 autres blessés par des tirs de missiles rebelles contre la mosquée d'un camp militaire à l'est de Sanaa[343]. Le , au moins 20 rebelles houthis et sept soldats yéménites sont morts dans la province de Chabwa dans des combats[344].
Le , des hauts responsables loyalistes dont le président Abdrabbo Mansour Hadi, Riad Yassine et Ahmed Awad ben Moubarak sont « condamnés à mort » par un tribunal contrôlé par les Houthis pour « haute trahison » pour avoir « usurpé le titre de président à l'issue de son mandat, participé à l'agression du Yémen et avoir porté atteinte à l'intégrité territoriale de la République yéménite »[345].
Le , date du deuxième anniversaire du début des opérations de la coalition, les Houthis organisent une manifestation à Sanaa[346]. Le , les Houthis installent, grâce à l'aide de l'Iran, des missiles de défense côtière, des radars, des mines et des bateaux piégés dans le détroit de Bab Al-Mandeb, menaçant « le commerce, les navires, et les opérations militaires dans la région » selon le général Joe Votel, chef des forces américaines au Moyen-Orient[347].
Entre le 9 et le , 28 rebelles Houthis sont tués dans des raids de la coalition détruisant neuf de leurs véhicules et trois bases de roquettes Katioucha entre les provinces de Taëz et de Lahej, d'une part, et de Taëz et Hodeida, d'autre part. S'ensuit alors des accrochages au cours desquels 10 soldats gouvernementaux sont tués et 15 autres blessés à Aden[348]. Le , 5 soldats soudanais sont morts et 22 autres blessés lors d'opérations militaires destinant à prendre des zones aux Houthis[349]. Le , au moins 15 rebelles et 3 soldats yéménites sont tués dans de violents combats et des raids aériens de la coalition au sud-est de Mokha dans l'ouest du Yemen[350].
Le , douze soldats saoudiens dont quatre officiers sont tués par la chute de leur hélicoptère dans la province de Marib, à l'est de Sanaa lors d'une opération[351].
Dissensions au sein des deux camps (2017-2018)
Dissensions au sud
Le , le président Abdrabbo Mansour Hadi limoge le gouverneur d'Aden Aïdarous al-Zoubaïdi et le ministre d'État Hani ben Brik[352]. Le , des milliers de séparatistes sudistes manifestent à Aden[353]. Le , les deux dirigeants déchus proclament une autorité parallèle pour diriger le Yémen du Sud, le Conseil de transition du Sud[354],[355],[356]. Al-Zoubaïdi devient président du Conseil présidentiel, tandis que Hani ben Brik devient vice-président[356]. De fait, le Yémen comprend alors quatre gouvernements différents[356].
Le , une bombe explose sur un marché d'Al-Hazm au Nord-Est de Sanaa, faisant au moins six morts et une quinzaine de blessés[357].
Le , le Qatar est exclu de la coalition militaire arabe, sous commandement saoudien, en raison de « son soutien au terrorisme »[358]. De plus, le Yémen rompt ses relations diplomatiques avec le Qatar[359].
Le , l'ONU adopte par consensus une résolution concernant la constitution d'une commission d'enquête indépendante sur les atteintes présumées aux droits de l'homme commises au Yémen[360]. Peu après, le , l'ONU publie le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés[361], qui cite en annexe les pays et entités ayant commis en 2016 des meurtres ou des mutilations d’enfants : y figurent pour le conflit au Yémen la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, les houthistes, les forces gouvernementales yéménites et Al-Qaida[362].
En , la création d'un parlement sudiste de 303 membres est annoncée[363].
Le , dix membres d'Al-Islah, dont des explosifs ont été retrouvés chez eux, sont arrêtés à Aden après un attentat ayant coûté la vie à un prédicateur pro-Émirats arabes unis[364].
Le , l'ONU appelle la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite à mettre un terme au blocus qui empêche l'acheminement de l'aide humanitaire au Yémen afin d'éviter une catastrophe humanitaire[365]. Le , la coalition dirigée par l’Arabie saoudite annonce la réouverture du port de Hodeida et de l'aéroport de Sanaa pour l'aide humanitaire. L'ONG Save the Children salue cette mesure mais la juge insuffisante, et réclame l'ouverture du port d'Hodeida aux importations commerciales, essentielles pour nourrir la population[366].
Le a lieu la séance inaugurale de l'Assemblée nationale sudiste, au cours de laquelle Ahmed Saïd ben Brik est élu président et Anis Yossouf Ali Louqman vice-président de cette chambre parlementaire[367].
Le , le Conseil de transition du Sud adresse un ultimatum de sept jours au président Abdrabbo Mansour Hadi pour limoger le gouvernement d'Ahmed ben Dagher, qu'ils accusent de « corruption »[368], et le remplacer par un gouvernement de technocrates, sans quoi il nommerait son propre gouvernement[369].
Le , peu après l'expiration de l'ultimatum, les séparatistes prennent le contrôle du siège du gouvernement[370]. Le , les forces fidèles au STC contrôlent la quasi-totalité de la ville[371]. En fin de journée, les combats cessent, après une médiation de la coalition[372]. À l'issue de ces négociations, les séparatistes rendent trois bases militaires à l'armée, et lèvent le siège du palais présidentiel al-Maachiq[373].
À partir de 2015, les Émirats arabes unis commencent à administrer de fait l'île de Socotra, construisant de nouvelles infrastructures, des réseaux de télécommunication, demandant aux habitants de signer des contrats de travail avec eux, font leurs propres recensement des populations locales, puis, en 2018, se déploient militairement sur l'île, ce que condamne le gouvernement yéménite, au nom de sa souveraineté sur l'île[374]. Le , des troupes saoudiennes débarquent à leur tour, à la demande du gouvernement yéménite pour former ses troupes[375], puis les deux forces se retirent au profit de l'armée gouvernementale dès le lendemain [376].
Le , le Conseil de transition du sud lance un appel au « soulèvement pacifique »[377].
Offensive contre AQPA (2017)
Le , des forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis lancent une offensive contre AQPA dans le gouvernorat de Chabwa[378]. À l'exception d'un attentat-suicide qui fait sept morts et neuf blessés parmi les soldats, les djihadistes se replient sans opposer de résistance dans le gouvernorat d'Abyane[378]. L'offensive se poursuit cependant dans le gouvernorat d'Abyan : les djihadistes d'AQPA se retirent également du district d'al-Wadea le et se replient sur celui d'al-Mahfad[379].*
Rupture de l'alliance entre les pro-Saleh et les houtistes et mort de l'ex-président Saleh
Le , Abdel Aziz ben Habtour démissionne après des tensions avec les Houthis[380]. En effet, Saleh al-Sammad avait refusé que le ministre des Affaires étrangères Hicham Charaf Abdallah soit, comme voulu par le Congrès général du peuple, aussi ministre du Plan[381]. D'une manière générale, les Houthis nomment leurs membres à la tête des renseignements et de l'armée et infiltrent également le Congrès général du peuple[382].
À l'été 2017, la fragile alliance conclue entre les Houthis et les partisans de l'ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, commence à vaciller[383]. Des négociations permettent un retour au calme après des heurts en août[384].
L'ancien président Ali Abdallah Saleh est tué le , lors de la bataille de Sanaa, quatre jours après avoir rompu son alliance avec les Houthis[385], en voulant nouer une alliance avec la coalition dirigée par l'Arabie saoudite[386]. Dans un premier temps, la confusion règne autour de la véracité de sa mort. « Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les Houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels », a affirmé la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué. Sa mort est ensuite confirmée par une dirigeante de son parti. Des rebelles houthis remettent une vidéo à des journalistes de l'Agence France-Presse où l'on voit un cadavre qui semble être le sien[387].
Le , à la suite d'une médiation omanaise, les Houthis libèrent deux des fils de Saleh, Salah et Madyan, qui embarquent alors pour Amman[388].
Offensive vers al-Hodeïda (2018-2019)
Le , les loyalistes, aidés de l'armée émiratie, reprennent le contrôle d'al-Khokha, située au sud du gouvernorat d'al-Hodeïda[389]. Le , les combats se poursuivent à Haïs et Tahtia[390].
Le , les loyalistes repartent à l'offensive dans la ville de Taëz, qu'ils contrôlent majoritairement[391].
Le , les loyalistes reprennent Haïs, située dans le gouvernorat d'al-Hodeïda[392].
Le , sept missiles balistiques tirés par les Houthis sont interceptés dans la nuit de dimanche à lundi au-dessus de l'Arabie saoudite. Les débris font un mort[393]. En , des combats entre les Houthis et l'armée saoudienne éclatent à la frontière au niveau de la province de Saada. Le est annoncée la mort du major général Hussein al-Koubari, commandant du bataillon houthiste numéro 83 obus d'artillerie sur la frontière saoudienne, l'un des derniers haut-commandants pro-Saleh et membre de la Garde républicaine[394].
Le , les Houthis annoncent la mort le , dans une attaque aérienne, de Saleh Ali al-Sammad[395]. Mehdi Hussein al-Machat lui succède[396]. Le , la veille des obsèques d'al-Sammad, un raid aérien de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite tue 38 autres rebelles houthis, dont plusieurs chefs[397] réunis au sein du ministère de l'Intérieur à Sanaa[398] ; il s'agit jusque-là, pour la coalition saoudienne, du plus grand succès obtenu par raid aérien[397]. Selon les médias saoudiens, le fait de frapper durant la période de préparation des funéraille d'al-Sammad a été choisi volontairement afin de diminuer encore plus le moral des rebelles[398]. Le , les funérailles rassemblent des milliers de partisans houthistes[399], et les rebelles tirent 8 missiles de représailles sur l'Arabie saoudite, tuant 1 civil[399]. Le , l'« émir » de Daech dans la région d'Aden, Saleh Nasser Fadhl al-Bakchi (surnommés le « Prince » par ses hommes), responsable des morts de centaines de personnes est tué au cours d'une fusillade par les forces de sécurité yéménite[399].
Selon The New York Times de , des forces spéciales américaines seraient déployées à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, pour protéger la frontière des Houthis et pour aider les forces saoudiennes à trouver leurs caches de missiles[400].
Le , la coalition affirme que les loyalistes ne sont qu'à 20 km d'al-Hodeïda[401].
Le , les Émirats arabes unis donnent 48 h aux Houthis pour quitter la ville[402]. Le , l'assaut est donné à 13 h[403], et les combats ont lieu au sud de la ville, où est situé l'aéroport[404].
Le , la coalition annonce la mort de huit membres du Hezbollah à Sa'dah[405].
Le , les Émirats arabes unis annoncent une suspension de l'offensive[406] alors que des sources militaires dans l’ouest du Yémen ont confirmé une désescalade dans les opérations militaires depuis une semaine, hormis quelques échanges de tirs sporadiques autour d’Hodeïda[407]. Le , des frappes de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite tuent 26 écoliers, après que deux semaines auparavant 40 écoliers ont été tués dans un bus qui les emmenait en excursion[408].
Les loyalistes progressent de nouveau le [409].
Le , les Houthis arrêtent des étudiants qui ont organisé une manifestation à Sanaa[410]. Les rebelles ont ainsi organisé un rassemblement armé et frappé les manifestants, majoritairement des femmes, avec des bâtons électriques[411].
Le , Maïn Abdelmalek Saïd est nommé Premier ministre, en remplacement d'Ahmed ben Dagher[412].
En , un accord de cessez-le-feu est signé à Stockholm entre les belligérants avec l'aide de l'ONU. Par cet accord l'ONU obtient le droit d'envoyer des observateurs pendant un mois pour mesurer le respect de cet accord. Le traité inclut un accord de retrait des rebelles des ports d'Hodeïda, de Salif et de Ras Issa[413].
Le , une attaque au drone revendiquée par les Houthis dans la base aérienne Al-Anad fait sept morts, dont le général Saleh Tamah, chargé des renseignements, et 11 blessés parmi les loyalistes[414].
En , a lieu à Kouchar, dans le gouvernorat de Hajjah, un soulèvement des Hachid contre les Houthis, avec qui ils étaient alliés depuis 2014 en échange de la non-ingérence des rebelles dans leurs affaires. La coalition soutient militairement les Hachid par des bombardements aériens et en larguant des armes, mais le soulèvement est écrasé[415].
En , les rebelles se retirent du port d’Hodeïda, avec retard mais conformément à l'accord de . Il s'agit du premier retrait consenti par les houthistes. Ils profitent de ce cessez-le-feu pour redéployer leurs forces dans la province d’Al-Dhale où ils avancent[416]. Le , tout en confirmant le retrait des houthis, l'ONU les appelle à se retirer de deux ports restants[417]. Le , le programme alimentaire mondial suspend partiellement l'aide humanitaire à Sanaa, après son détournement par les Houthis[418].
Le , les Houthis libèrent 290 prisonniers[419].
Conflit entre loyalistes et séparatistes à Aden (2019-2020)
En , la coalition contre les Houthis se fissure[420]. Des combats éclatent à Aden le entre les forces loyalistes du président Hadi, soutenues indéfectiblement par l'Arabie saoudite, et le Cordon de sécurité, une force formée par les Émirats arabes unis, mais affiliée aux séparatistes du Conseil de transition du Sud[421]. Les combats s'achèvent à l'avantage des séparatistes sudistes qui prennent le contrôle de la ville le [422].
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis tentent alors d'apaiser la situation et appellent au dialogue[423]. Les 16 et , les séparatistes se retirent du palais présidentiel et de quelques positions à Aden, mais ils maintiennent leur présence à l'intérieur des camps militaires capturés[424],[425].
Les combats se déplacent ensuite à l'est d'Aden, dans les gouvernorats d'Abyane et Chaboua. Zinjibar, chef-lieu d'Abyane, est prise par les séparatistes le [426], mais Ataq, chef-lieu du gouvernorat de Chaboua, passe sous le contrôle des loyalistes le [427],[428].
Le , après avoir rassemblés des renforts, les loyalistes lancent une offensive et reprennent Zinjibar, puis Aden[429],[430]. Mais dès le lendemain, les séparatistes contre-attaquent, repoussent les loyalistes et se rendent à nouveau maîtres d'Aden[431]. Pendant les combats, des troupes gouvernementales yéménites sont bombardées par l'aviation des Émirats arabes unis qui les accusent d'être infiltrées par al-Islah[432].
Le gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi annonce son intention de prendre des mesures légales contre les Émirats arabes unis. Selon lui, les frappes aériennes émiraties dirigées contre les bases de l’armée yéménite ont fait 300 morts et un nombre non précisé de blessés. Des combattants soutenus par les Émirats auraient par ailleurs envahi des maisons et des hôpitaux à Aden et exécuté des patients blessés dans des hôpitaux[433].
Le , une attaque au missile des Houthis contre un défilé militaire fait 10 morts au gouvernorat d'Ad Dali'[434]. Le , onze soldats séparatistes sont tués par une attaque de missile dans un camp militaire situé dans la même zone[435]. Après des mois de calme, une attaque, attribuée aux rebelles houthis, contre une mosquée d’un camp dans la province de Marib à l’est de Sanaa fait plus de 100 morts et au moins 148 blessés parmi les soldats. La mosquée est visée par un missile puis par un drone, précise une source militaire gouvernementale[436],[437].
Le , les séparatistes proclament l'autonomie du Yémen du Sud et rompent ainsi l'accord de paix avec le gouvernement d'Hadi[438]. Les forces gouvernementales déclenchent en représailles une offensive contre les séparatistes dans la province d'Abyane. Les combats font au moins 10 morts le , puis au moins 14 morts le , majoritairement des combattants pro-gouvernementaux[439].
Le , le CTS annonce prendre le contrôle de Socotra[440].
Prise d'Al Hazm par les houthis ()
Au début de l'année, critiquée pour ses frappes visant les civils, la coalition saoudienne baisse en intensité ses frappes[441]. Le , les houthis reprennent la ville d'Al Hazm, capitale de la province d'Al Jawf. Cette victoire leur ouvre la route de la province de Marib, l'une des plus riches du pays[442].
Le , la coalition décrète une trêve[443].
En , un échange de prisonniers a lieu entre les forces houthis et le gouvernement, comprenant la libération de 400 membres des forces gouvernementales et près de 700 houthis[444].
Forces en présence
Camp gouvernemental
Rebelles chiites houthis
Acteurs internationaux
La guerre civile yéménite s'inscrit dans l'affrontement géopolitique régional entre l'Arabie saoudite, monarchie sunnite et l'Iran, république islamique chiite[81]. Depuis le début de l'unification du pays, les ingérences étrangères n'ont pas cessé[81].
Rôle de l'Arabie saoudite
Selon le journal Le Monde, l'Arabie saoudite mène depuis longtemps une politique d'affaiblissement de l'État yéménite[81]. Si elle donne notamment pour explication à son intervention, la volonté d'empêcher que ne s'établisse un régime pro-iranien à ses frontières, elle le fait légalement, conformément à l'appel du président Abd Rabbo Mansour Hadi en exil reconnu par la communauté internationale[81]. L'Arabie saoudite s'est ainsi mise à la tête de la coalition militaire qui soutient le président réfugié à Riyad.
L'intervention saoudienne est également présentée comme le résultat de la politique personnelle[445] du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane[446], cette guerre lui permettant d'asseoir sa récente stature de ministre de la Défense et d'homme d'État[447],[448]. Depuis, les échecs de la coalition ont fragilisé sa position notamment vis-à-vis des États-Unis[449].
Les autorités saoudiennes ont procedé à partir de 2017 à l'expulsion de son territoire de dizaines de milliers de travailleurs yéménites, pour certains installés de longue date dans le pays[450]
Les critiques vis-à-vis de la coalition sous la direction du prince héritier Mohammed Ben Salman se sont accrues à mesure que la presse internationale dévoilait l'ampleur des souffrances des populations civiles. La coalition est ainsi accusée, du fait des nombreuses mesures économiques punitives visant à saper les rebelles houthis, d'avoir aggravé la situation des civils et d'être en partie responsable de la crise alimentaire qui touche le pays[451]. En 2018, une association yéménite de défense des droits de l'homme porte plainte contre Mohammed Ben Salman, l'accusant d'avoir « sciemment » attaqué des populations civiles au Yémen[452],[453].
Le , le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, annonce que le gel des ventes d’armes de son pays à l’Arabie saoudite est prolongé de 6 mois, jusqu’au [454]. Le gel des ventes d’armes par l’Allemagne a débuté en à la suite de l’assassinat de Jamal Khashoggi[455] dans le consulat saoudien à Istanbul. Les ventes d’armes au royaume saoudien font régulièrement l’objet de débats à la suite des suspicions de crimes de guerre dans le conflit yéménite[456].
Les Houthis ont revendiqué le tir d'un missile sur l'aéroport civil d'Abha en Arabie Saoudite le . 26 blessés ont été déplorés[457].
Le , le Conseil d'État belge a ordonné la suspension des licences d'exportation d'armes wallonnes vers l'Arabie saoudite. Selon plusieurs associations, l'Arabie saoudite a été impliquée dans le conflit au Yémen, où les violations du droit international humanitaire et le risque de transfert d'armes aux groupes terroristes ont augmenté[458].
Des centaines de millions ont été investis dans Lockheed Martin, dont les jets avaient permis à l'Arabie saoudite de bombarder des positions en Syrie et au Yémen, qui[pas clair] était impliqué dans la production d'armes atomiques.[459]
Le , le Conseil d'État a suspendu quatre licences d'exportation d'armes et d'équipements liés à la défense délivrés par la région wallonne à l'Arabie saoudite parce que les armes couvertes par les différentes licences d'exportation sont utilisées dans le contexte du conflit au Yémen ou qu'ils contribuent à la répression interne. Le , le Conseil d'État avait ordonné la suspension de l'exécution des décisions prises par le ministre wallon, Elio di Rupo d'émettre les 4 licences pour l'exportation d'armes au royaume[460].
Rôle des Émirats arabes unis
Les Émirats arabes unis sont directement intervenus dans la guerre civile yéménite notamment en envoyant des troupes de mercenaires colombiens dès 2015[461]. Par l'intermédiaire de sociétés de sécurité émiraties, ont été également enrôlés pour combattre au Yémen des centaines de jeunes venant de tribus parlant l'arabe, originaires des zones frontalières entre le Tchad, le Niger et la Libye[462]. Ainsi, selon le site d'information Middle East Eye , si des troupes émiraties ont été déployées au Yémen et ont joué un rôle clé, une grande partie des combats aurait été sous-traitée à des alliés locaux, ce qui a permis de limiter leurs propres pertes[463].
En 2018, BuzzFeed affirme que les Émirats emploient des mercenaires français et américains pour mener des assassinats ciblés à Aden contre des membres des Frères musulmans[464].
Le manque de résultats de l'intervention de l'Arabie saoudite et les événements d'août- (notamment les condamnations des victimes civiles causées par les bombardements des forces loyalistes) ont été analysées comme des signes de fissures dans la coalition. Alors que les Émiratis et Riyad suivaient jusque là la même ligne politique, Mohamed ben Zayed (MBZ), homme fort des Émirats arabes unis et membre clé de la coalition, apporterait un soutien aux « sudistes » du Conseil de transition du Sud qui se déclarent ouvertement favorables à une partition du pays. Ceci, alors que l'Arabie saoudite et ses alliés soutiennent toujours le président Abdrabbo Mansour Hadi[465].
Cette évolution confirmerait que les Émiratis se sont imposés en acteurs de premier plan dans un pays considéré comme la « chasse gardée » de l'Arabie saoudite et conjointement un échec stratégique pour le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane[465].
Les forces des EAU sont accusées d'avoir été complices de crimes de guerre au Yémen. En , l'avocat parisien Joseph Barem, lors de la visite de Mohammed ben Zayed en France, a déposé une plainte au nom de l'Alliance pour la défense et les libertés (AIDL) et six citoyens yéménites pour complicité de torture, de traitements inhumains et de crimes de guerre[466] Le , l'AFP révèle qu'un juge d'instruction français est chargé de l'enquête liant Mohammed Ben Zayed aux crimes de guerre au Yémen[466].[source insuffisante]
En , l'accord sur le rapport d'Amnesty International, les détenus de Yéménie sont destinés à la disparition et torturés dans des lieux secrets contrôlés par les ÉAU. Les États-Unis ont également admis en interrogeant les détenus, mais refusé «toute participation ou connaissance des violations des droits de l'homme[467].»
Des centaines de mercenaires colombiens, notamment recrutés par les EAU, ont été engagés dans les combats[468].
Le , un groupe d'avocats du droits de l'homme dépose une plainte auprès du Crown Prosecution Service britannique, qui allègue de nombreux cas de crimes de guerre au Yémen perpétués par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes arabes unis[469].
Les ÉAU ont annoncé qu'il avait interdit sa participation militaire au Yémen, mais quatre mois plus tard, les EAU sont accusés d'être largement impliqués dans la guerre de proxy de transformation civile, des îles critiques aux ports aériens et marins, les bases militaires et les milices. En outre, les Émirats et l'Arabie saoudite ont initialement soutenu le gouvernement internationalement reconnu de Yémen; Cependant, en 2017, les ÉAU ont adopté une approche légèrement différente, se concentrant sur le soutien du Conseil de transition du Sud tout en continuant de combattre le groupe Rebel Houthi, le gouvernement yéménite et le principal rival de l'Arabie saoudite dans le pays[470]. En novembre 2021, la remorque du film soutenu par les ÉAU sur la guerre de Yémen, nommée Al-Kameen (The Ambush) a été publié. Les activistes et les analystes ont soulevé des préoccupations concernant les crimes de guerre présumés et les maltraits commis par les ÉAU, qui ne sont pas mentionnés dans la vidéo. Human Rights Watch et Amnesty International ont documenté des détentions arbitraires et des disparitions forcées dans des prisons secrètes, contrôlées par les forces yéménites adossées aux ÉAU[471].
Rôle des États-Unis
Alliés de l'Arabie saoudite, les États-Unis fournissent un soutien logistique et du renseignement à la coalition qui soutient le gouvernement légal[81].
Trois ans après le début de l'intervention internationale, l'opposition au rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre civile au Yémen s'est néanmoins accrue à Washington. Cette opposition est la conséquence de l'indignation suscitée par de graves incidents au cours desquels des civils ont trouvé la mort du fait de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, en particulier des frappes de missiles qui ont tué des dizaines d’écoliers en [408],[472].
La fin de ce soutien assidu à l'Arabie saoudite et le changement de politique américain se concrétisent le à la suite de l'assassinat de Jamal Khashoggi quand Washington demande l’ouverture de négociations de paix et, en particulier, que cessent les frappes aériennes de la coalition menée par Ryad[473].
Donald Trump oppose en son veto afin de bloquer la résolution du Congrès, adoptée au début du mois, exhortant le président américain à mettre fin au soutien militaire à l'Arabie saoudite et à ses alliés[474].
Le , Joe Biden appelle à la fin de la guerre au Yémen, en annonçant cesser le soutien et les ventes d'armes des États-Unis à la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite dans ce pays[475].
À la suite d'une attaque par drones sur le sol émirati en janvier 2022 les Etats-Unis renforcent leur soutien militaire à Abou Dabi. Le destroyer lance-missiles USS Cole est déployé dans les eaux des Émirats et des avions de combats F-22 leur sont envoyés[476].
Rôle de la France
Le , Disclose révèle que selon une note de la DRM, des armes françaises sont utilisées au Yémen[477]. Le cabinet du Premier ministre réagit par un communiqué développant les positions vertueuses de la France dans ses exportations d'armes vers l'Arabie saoudite[478]. La ministre de l'armée, Florence Parly dans une interview réaffirme que les armes en cause ne sont pas « en position offensive » et ne dispose pas de preuves, que celles-ci aient fait des victimes civiles[479].
En 2019, l'Observatoire des armements souligne que la France est toujours engagée dans la guerre au Yémen, en fournissant un soutien de premier plan en matière de guerre tactique à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis : entraînement des forces spéciales saoudiennes, fourniture de leur équipement de pointe et prévente du futur drone tactique Patroller aux Émirats arabes unis[480].
En , Amnesty International révèle qu'une entreprise belge, le campus d'entraînement John Cockerill établi en France, formait des soldats saoudiens combattant au Yémen. Le camp d'entraînement, qui a été construit avec l'argent des contribuables français, aidait ces militaires à fabriquer des tourelles et d'autres armes[481].
Le , cinquante et un parlementaires français interpellent le ministre des Affaires étrangères. Ils lui demandent, dans une lettre ouverte, des explications sur la situation d'une ancienne usine Total située au Yémen. Cette usine, partie d'un projet gazier financé par la France à hauteur de 216 millions d’euros serait devenue une prison utilisée par les Émirats arabes unis. Des actes de torture y seraient perpétrés[482].
Rôle de la Suisse
Le , l'administration a finalement décidé en faveur d'un compromis, après des mois de conflits internes. En conséquence, le Conseil fédéral approuve le transfert de matériel de combat à l'Arabie saoudite, au Bahreïn, en Égypte et aux Émirats arabes unis pour un total de 185 millions de francs suisses. Il existe une quantité minimale de munitions ainsi que de pièces de rechange et de composants pour les systèmes de défense aérienne[483].
Le , Berne a occasionnellement accordé de nouvelles autorisations pour l'exportation de matériel de guerre à l'Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à ses alliés. La Confédération sera en mesure de continuer à exporter des armements et du matériel militaire dans ces pays à la suite d'une décision au Parlement. Pour le député Priska Seiler Graf, ce vote est un «signal inacceptable». Toutefois, en vertu de la loi sur les matériaux de guerre, le Conseil fédéral a le pouvoir de suspendre ou d'annuler un permis d'exportation si des conditions extraordinaires existent: «De telles circonstances sont largement réunies. Par exemple, l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et le nombre croissant de violations des droits humains et la catastrophe humanitaire au Yémen[484].»
Rôle du Soudan
En , le Premier ministre du Soudan Abdallah Hamdok annonce que 15 000 soldats soudanais ont été déployés au Yémen dans le camp pro-saoudien[485]. Cette déclaration de M. Hamdok est alors une première, les autorités soudanaises n'ayant jamais auparavant évoqué publiquement de chiffres concernant le nombre de soldats soudanais présents au Yémen en guerre.
Rôle de l'Iran et de la Corée du Nord
Selon l'Organisation des Nations unies (ONU) et la coalition qui soutient le gouvernement yéménite, les Houthis sont soutenus par l'Iran[26] et la Corée du Nord[486].
Selon un rapport d'experts de l'ONU, la Corée du Nord et les rebelles houtis ont négocié en 2016 un « protocole de coopération » par l’entremise d'Hussein Al-Ali, un marchand d'armes syrien. Cela a conduit à la livraison d'une « grande variété d'équipements militaires ». Hussein Al-Ali a notamment fourni aux houtis des armes légères et des missiles balistiques de fabrication nord-coréenne[487].
Si l'Iran a fermement condamné l'intervention saoudienne et proposé des négociations de paix, son soutien concret aux houthistes est, selon Le Monde, difficile à évaluer[81]. L'intervention saoudienne a eu pour effet d'accroître l'influence iranienne dans le pays[449]. Extrêmement limitée au départ, l'aide iranienne s'effectuerait essentiellement par des fournitures d'armements et par l'envoi de conseillers militaires[449]. L'Arabie saoudite accuse les Houthis d'être les mandataires de l'Iran, recevant des ordres directs, mais le New York Times affirme que, selon les analystes, cela n'est pas prouvé[488]. D'après Le Monde diplomatique, l'aide de l'Iran aux Houthis était insignifiante au début du conflit mais a progressivement augmenté. En , un ambassadeur iranien parvient à gagner Sanaa, déjouant le blocus instauré par la coalition. La République islamique aiderait par ailleurs les Houthis à fabriquer des missiles sol-sol. En revanche, en dépit d'allégations répetées, aucun formateur militaire iranien ou membres des Pasdaran n'a jamais été identifié au Yémen.
Selon l'ancien négociateur de l'ONU sur le Yémen, Younès Abouyoub : « Historiquement, les dirigeants houthistes ont peu de relations avec Téhéran (...). Leur confession, le zaïdisme, ne s'apparente que de très loin au chiisme qui se pratique à Téhéran. Pourtant l'Iran a été le seul [pays] à les soutenir pendant quatre ans de guerre [depuis l'intervention saoudienne du 26 mars 2015] et ils se sont rapprochés. C'est la deuxième ironie historique de cette guerre : elle a ouvert le Yémen aux Iraniens »[489].
Conséquences humanitaires
Le , l'OMS annonce que la guerre civile aurait permis le développement du choléra qui aurait fait 34 morts et 2 022 cas de diarrhée sévère dans 9 provinces du Yémen entre le et le [490]. Au , l'épidémie de choléra a fait cinq cents morts ainsi que près de 55 206 cas suspects[491]. Selon l'UNICEF, l'épidémie a fait 209 morts et plus de 17 000 cas suspects depuis fin avril[492]. En , 300 000 personnes sont touchées par l'épidémie de choléra au Yémen avec plus de 1 600 morts[493]. À la date du , 908 702 cas suspects ont été observés et plus de 2 194 décès ont été constatés[365].
La très grave crise humanitaire que subit actuellement le Yémen est due principalement au blocus maritime, aérien et terrestre imposé par l’Arabie saoudite[494]. De nombreuses organisations humanitaires, ainsi que l’ONU, s’en sont émues[494],[495].
Selon Human Rights Watch, depuis le début du conflit en , en violation du droit international humanitaire, la coalition a imposé un blocus naval et aérien au Yémen, lequel a sévèrement restreint la livraison de vivres, de carburant et de médicaments aux civils[496].
Selon l'ONU, qui réclame la levée du blocus, 21 millions de personnes ont un besoin d'aide humanitaire urgente, sept millions sont au bord de la famine et un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, presque un million de malades du choléra[497],[498].
Pour Jean-Francois Corty, directeur des opérations internationales de Médecins du monde, « les démocraties occidentales, dont la France et les États-Unis, ne sont pas neutres, puisque le conflit les implique et les concerne. Or contester une alliance avec des pays qui ne respectent pas le droit humanitaire international reste très difficile chez nous, en France ». Selon lui, « ce blocus relève plutôt d’une forme de punition collective qu’autre chose. Il faut dénoncer cela et être proactif car, potentiellement, avec ce blocus quasi-total, on peut parler de famine planifiée et si rien n’est fait il s’agira d’un crime de guerre »[499].
Selon un rapport remis aux élus du Congrès des États-Unis le , par les services de renseignement militaire, 22 millions de yéménites sur 30 au total se trouvent en situation de risque humanitaire[500]. Selon les chiffres avancés par l'ONU en , 22,2 millions de yéménites ont besoin d'aide humanitaire[501].
L'ONG Save the Children déclare craindre une épidémie de dengue en 2020. Pour l'année 2019, 78 enfants de moins de 16 ans sont morts en raison de cette maladie et plus de 52 000 cas suspects ont été enregistrés dans le pays[502].
En , commentant les conséquences humanitaires de la guerre civile au Yémen, L'inspecteur général du département d'État Stephen J. Akard a publié un rapport critiquant l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pour avoir utilisé des armes de fabrication américaine au Yémen. Il a également déclaré que les armes avaient tué des centaines de civils et dénoncé la frénésie des États-Unis de fournir des armes à la suite de la menace iranienne contre le régime du Golfe en 2019.
En , Auke Lootsma, représentant résident du PNUD dans le pays, souligne que le Yémen a « perdu plus de deux décennies de développement » et pourrait devenir un « État non viable » et « très difficile à reconstruire »[503].
Bilan humain
En , l'ONU dresse un bilan des pertes civiles, il dépasse les 10 000 morts depuis un an et demi. Le blocus du pays par les puissances arabes a provoqué la « pire crise humanitaire de la planète » selon les Nations unies : 7 millions de personnes, soit un quart de la population, sont au bord de la famine ; 1 million ont été touchées par le choléra[504].
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme recense pour sa part au moins 6 660 morts et 10 563 blessés du côté des civils, de 2015 à [58].
En , Armed Conflict Location and Event Data project (Acled), un projet de l'Université du Sussex, affirme avoir recensé au moins 100 000 morts dans les combats et les bombardements du conflit au Yémen depuis 2015, sans compter les victimes de la crise humanitaire[57]. Parmi les victimes figurent 12 000 civils, dont 8 000 ont péri dans les frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite[57]. En , la CIA estime entre 100 000 et 120 000 le nombre de morts militaires et civils entre 2015 et 2020. Fin 2021, l'ONU indique que 150 000 personnes ont été tuées dans les combats et 227 000 autres sont mortes de conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies. La majorité des victimes indirectes sont des enfants de moins de 5 ans, leurs organismes étant « particulièrement vulnérables à la malnutrition et la sous-nutrition »[505].
Notes et références
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- « Guerre au Yémen : le fiasco de l’intervention saoudienne », Le Monde, (lire en ligne)
- « En sept ans, la guerre du Yémen aura causé la mort de 377 000 personnes, d’ici à la fin de 2021 », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Annexes
Articles connexes
- Guerre du Saada
- Guerre civile yéménite de 1994
- Insurrection houthiste au Yémen
- Histoire du Yémen
- Houthis
- Révolution yéménite
- Yémen
- Frappes aériennes à Dahyan
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Qui sont les acteurs de la crise au Yémen ? », Slate,
- « Les houthistes, révoltés insoumis du Yémen », Le Monde,
- « Al-Qaïda contre les Houthistes: le risque d'une guerre civile au Yémen », Radio France internationale, .
- Pierre-Jacques Teisseire,, « Les contre-performances des armées du Golfe au Yémen », Orient XXI, .