1834 en France

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Calendriers

Cette page concerne l'année 1834 du calendrier grégorien.

Événements

Janvier

Nous sommes tous d'honnêtes gens, embrassons-nous, et que ça finisse, caricature de Daumier publiée en 1834
  • 29 janvier : au cours d'un duel qui les oppose, Bugeaud tue Dulong.
    • Rémusat : « Il n'y avait pas un mois que la Chambre était ouverte, lorsqu'un événement sinistre vint accroître l'irritation universelle : dans un débat sur une question d'avancement militaire, le général Bugeaud ayant insisté sur la nécessité de l'obéissance dans l'armée, un jeune homme assez doux de manières, Dulong, collègue de la députation de Dupont de l'Eure - dont il passait (je le répète sans en savoir un mot) pour le fils naturel - demanda au général si la soumission du militaire devait aller jusqu'à lui faire accepter le métier de geôlier. L'offense était personnelle. Un duel, qu'on avait cru pouvoir éviter, devint inévitable grâce à l'intervention de Carrel qui s'opposa aux explications accordées par Dulong et qui portait dans ces sortes d'affaires une raideur pointilleuse peu digne de son esprit et que Sainte-Beuve a parfaitement décrite[1]. On se battit. Bugeaud tua son adversaire; il y mit, après comme avant, un luxe de sang-froid qui n'était pas nécessaire, et Dupont de l'Eure donna sa démission de membre de la Chambre. »
  • 30 janvier : Dulong meurt.

Février

Mars

Avril

Le massacre de la rue Transnonain (14 avril 1834), vu par Honoré Daumier.
  • 13 avril : émeutes à Paris.
  • Lundi 14 avril : massacre de la rue Transnonain : Les troupes de Bugeaud massacrent tous les habitants d’une maison située no 12 rue Transnonain, d’où un coup de feu a été tiré sur la troupe. Cet épisode sera abondamment exploité par les républicains. Il marque la fin de l'insurrection.
    • Rémusat : « Un autre exemple du genre d'illusion où nous jette l'esprit de parti fut l'affaire alors fameuse de la rue Transnonain. Dans cette rue, située entre les Halles et le Marais, des soldats étaient entrés furieux dans une maison d'où l'on venait de tirer à l'improviste. Après quelque résistance dans l'escalier, ils appliquèrent d'instinct ce droit de la guerre qui permet, dit-on, de passer au fil de l'épée tous les défenseurs d'un ouvrage pris d'assaut. Mais tout ce qu'ils massacrèrent n'était pas des défenseurs. Tout ce qui se trouva dans la maison y passa. On dit même que les véritables combattants s'étaient sauvés par le toit. Ce fut une terrible scène. Quelques jours après, quand les vaincus ou leurs amis purent se plaindre et récriminer, ils dénoncèrent en l'amplifiant le massacre de la rue Transnonain. Les organes du gouvernement répondirent par des dénégations. On insista, Thiers inquiet fit une enquête, dans laquelle les faits furent palliés. Il crut et nous dit qu'il n'y avait rien eu. On le crut aussi dans la majorité ministérielle, après avoir dit d'abord que si c'était vrai, c'était bien fait. Pour moi, sans aller jusque là, je ne doutai pas, pendant plusieurs mois, de la fausseté du récit des journaux, et il fallut la publication du rapport des commissaires instructeurs de la Cour des pairs pour me dissuader. Nouvelle et frappante preuve de la difficulté pour les gouvernements et les partis de savoir la vérité qui peut leur déplaire. L'anecdote sanglante de la rue Transnonain n'en resta pas moins comme un souvenir de haine dans le peuple de Paris. Les journaux avaient eu soin de l'imputer au général Bugeaud. » Rémusat note qu’il n’y était directement pour rien.
    • La rue Transnonain était la partie de la rue Beaubourg située entre les rues du Grenier Saint-Lazare et Michel Lecomte au sud, et la rue au Maire qui longeait Saint-Nicolas-des-Champs au nord ; elle appartenait pour sa partie méridionale au quartier Saint-Avoye (3e ar.) et pour sa partie septentrionale au quartier Saint-Martin-des-Champs (6e arr.). On l'a englobée dans le nom de la rue Beaubourg en 1851.
  • 20 avril : loi sur l'organisation du conseil général et des conseils d'arrondissement du département de la Seine et du conseil municipal de la ville de Paris, par la voie de l'élection. Parmi les 44 membres du Conseil général de la Seine élus au suffrage restreint, les 36 élus de Paris forment le Conseil municipal de Paris (Brochure Paris 1971).
  • 22 avril - 2 mai : débat sur le financement de la conquête de l'Algérie par la France.
    • Mémoires Rémusat T3 p. 171, NdE : "Le débat sur une allocation de 400 O00 francs pour la colonisation dans le budget de 1835, avait duré cinq séances du 22 avril au 2 mai 1834. Une série d'ordonnances au mois d'août 1834 avait organisé le gouvernement général (le général Drouet d'Erlon) assisté d'un intendant civil ( M. Le Pasquier), mis à la tête de la Marine l'amiral de La Bretonnière, et chargé le député Laurence, membre de la commission d'Afrique, d'étudier l'organisation judiciaire à créer."
  • 24 avril : quadruple-Alliance.
    • « La Convention du 22 avril 1834, qu'on a appelée improprement Quadruple alliance, n'avait en réalité qu'un caractère local. Elle se composait de sept articles et d'un additif de quatre articles. Elle se référait dans ses considérations à la nécessité de maintenir la paix intérieure dans les deux États de la péninsule. Le régent de Portugal s'engageait à employer tous les moyens pour expulser don Carlos de son territoire. La régente d'Espagne s'engageait à intervenir au Portugal sur demande du régent pour coopérer à chasser du territoire portugais les deux prétendants don Carlos et don Miguel. Le roi d'Angleterre s'engageait à concourir aux opérations par l'envoi de forces navales. Le roi des Français dans le cas où sa coopération serait jugée nécessaire s'engageait, à faire à cet égard ce qui serait jugé nécessaire d'un commun accord. Les deux gouvernements portugais et espagnol promettaient une amnistie générale et assureraient aux prétendants après leur départ une pension convenable -par l'additif la France s'engageait à prendre toutes dispositions pour empêcher le passage d'armes et de munitions par la frontière, l'Angleterre s'engageait à fournir à l'Espagne armes et munitions. » (Rémusat Mémoires T3, p. 143-144)

Mai

  • 2 mai : discours de Lamartine à la Chambre des Députés pour la colonisation de l'Algérie.
  • 13 mai : la Chambre des députés vote 14 millions de crédits supplémentaires pour pouvoir entretenir une armée de 360 000 hommes.
  • 15 mai : la Chambre des députés vote un projet de loi réprimant sévèrement la détention et l’usage d’armes de guerre.
  • Lundi 19 mai : Loi sur l'état des officiers.
  • 20 mai : mort de La Fayette.
  • 24 mai : loi réprimant les insurrections.
  • 24 mai : clôture de la session parlementaire.
  • 25 mai : ordonnance qui dissout la Chambre des députés, convoque les collèges électoraux pour le 21 juin et fixe au 20 août l’ouverture de la session parlementaire de 1835.
  • 27 mai : Prosper Mérimée est nommé Inspecteur général des monuments historiques de la France.

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Le pont du Carrousel

Novembre

Décembre

Naissances en 1834

Décès en 1834


Notes

  1. [Causeries du Lundi. L'article Carrel dans ce recueil est très juste de ton, et peut être pris pour vrai. (Note de Rémusat.) - Le duel eut lieu le 29 janvier; Dulong, blessé d'une balle au front mourut le lendemain matin sans avoir repris connaissance. La lettre de démission de Dupont de l'Eure fut lue à la Chambre le 5 février.]

Articles connexes