Tarnac
Tarnac | |||||
![]() L'église Saint-Georges. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Corrèze | ||||
Arrondissement | Tulle | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Vézère-Monédières-Millesources | ||||
Maire Mandat |
François Bourroux 2020-2026 |
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Code postal | 19170 | ||||
Code commune | 19265 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Tarnacois, Tarnacoises | ||||
Population municipale |
341 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 5,1 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 40′ 52″ nord, 1° 56′ 52″ est | ||||
Altitude | Min. 533 m Max. 878 m |
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Superficie | 67,46 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton du Plateau de Millevaches | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Corrèze
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Tarnac est une commune française située dans le département de la Corrèze, en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation et accès[modifier | modifier le code]
Commune du Massif central, Tarnac est située dans le département de la Corrèze. Elle est limitrophe des départements de la Creuse et de la Haute-Vienne.
Elle est située sur le plateau de Millevaches, à 11 km au nord de Bugeat et à 30 km au nord-ouest de Meymac et a 42 km de la sous-préfecture d'Ussel.
Les gares SNCF les plus proches sont Bugeat et Meymac. Les aéroports les plus proches sont Brive, Limoges et Clermont-Ferrand.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Géologie et relief[modifier | modifier le code]
Le bourg de Tarnac se trouve à une altitude d'environ 715 m.
Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]
Le bourg se situe au centre de la commune, avec une cinquantaine de villages rattachés dont la majorité des maisons sont des résidences secondaires.
Selon le classement établi par l’Insee en 1999[2], Tarnac est une commune rurale non polarisée, qui ne fait donc partie d’aucune aire urbaine ni d’aucun espace urbain.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Tarnac est une commune rurale, car elle n'appartient à aucune unité urbaine[Note 1],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le toponyme est d'origine gallo-romaine, voire celtique. D'après Marcel Villoutreix[7], Tarnac est issu d'un nom d'homme gaulois ou latin, Tarinus ; d'après Jean-Paul Savignac[8] du théonyme Taranus, plus connu sous la forme de Taranis, dieu gaulois du tonnerre. De toute façon, un troisième auteur, Xavier Delamarre[9] rattache aussi bien Tarinus que Taranus à une racine taro signifiant « qui traverse. » Il est vrai qu'à proximité de Tarnac, la vallée de la Vienne est très encaissée et donne l'impression de traverser la montagne.
Histoire[modifier | modifier le code]
Époque gauloise[modifier | modifier le code]
Le territoire de l'actuelle commune de Tarnac est habité environ depuis le Ier siècle av. J.-C. En témoignent les quelque 27 tertres funéraires identifiés sur une ligne de crête partant du Puy Besseau au sud et remontant jusqu'aux Grands-Champs au nord. Les datations par le carbone 14 effectuées sur deux de ces tertres ont donné des résultats compris entre 55 av. J.-C. (+ ou - 135) pour le plus ancien et 200 (+ ou - 85) pour le plus récent[10]. La persistance, en pleine époque gallo-romaine, de ce type d'inhumation est passablement surprenante et semble témoigner du maintien tardif de la culture antérieure par au moins une partie de la population. La commune de Tarnac appartenait au territoire des Lemovices.
Pourtant, le lion du Theillet, visible dans l'église et d'époque gallo-romaine[11] indique, lui, que la pénétration du mode de vie romain a été bien réelle, au moins pour l'aristocratie foncière.
Moyen Âge[modifier | modifier le code]
L'existence de Tarnac est attestée à l'époque carolingienne, d'abord sous la forme in centena Tarninense en 832, puis sous la forme in vicaria cujum est vocabulum Tarnacensem en 871[12]. Ces deux appellations ne correspondent pas toutefois à celle utilisée couramment à l'époque mais à leur transcription en latin, langue administrative d'alors. La seconde est, selon toute vraisemblance, plus proche de la langue vulgaire que la première. Le terme vicaria n'a rien d'ecclésiastique, mais désigne une subdivision d'un comté carolingien (en l'occurrence, le comté de Limoges). Cette désignation tend à prouver que Tarnac a été l'un des plus vieux ancrages de population sur le plateau de Millevaches, alors que celui-ci semble avoir connu un déclin démographique important depuis le milieu du IIIe siècle.
L'église de Tarnac est d'ailleurs l'une des plus anciennes du plateau de Millevaches et remonte au XIIe siècle.
Également d'époque médiévale, les fortifications du Puy Murat, dont subsistent quelques vestiges, et la grange templière du hameau de Champeau. Marius Vazeilles signale également les traces d'un donjon entre les hameaux de la Chapelle et de la Berbeyrolle.
XVIIe et XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]
La paroisse de Tarnac jouait un rôle économique et social central sous l'Ancien Régime pour les villages alentour. De par ses dimensions (2,5 fois celle de Bugeat), le nombre de villages et sa situation d'une part. À savoir la proximité des bourgs appartenant aujourd'hui à la Creuse (Faux-la-Montagne) ou la Haute-Vienne (Rempnat, Nedde), sans compter la corrézienne Peyrelevade. On doit pouvoir ajouter le poids essentiel de plusieurs familles de notables ou nobles très influents (Mercier, Chauzeix, Pichard, notamment), bien au-delà du secteur géographique (la géographie des mariages est parlante). Le petit groupe de religieux (curé et vicaires) gérait également la paroisse du Toy (écrit soit Touet, soit Toit, ce qui indique bien l'origine étymologique). Cette dernière possédait son église et son propre cimetière. Ses différents actes et sacrements figurent sur les registres paroissiaux de Tarnac, où on peut les retrouver assez facilement.
D'après les relevés opérés par les curés dans ces mêmes registres, et les taux de natalité-mortalité admis pour l'époque, on peut résumer la démographie par ces quelques chiffres : une soixantaine de naissances - ou baptêmes annuels et 50 décès, une dizaine de mariages. Hors périodes de crises, fréquentes aux environs de 1700 (règne de Louis XIV). Avec une grande variabilité annuelle : de 25 à 70 B, de 4 à 25 M, de 30 à 85 S. ce qui permet une estimation de 1500 habitants vers 1700 (dont 600 pour le bourg), à comparer aux 500 de Bugeat à même date. Un déclin assez net au XVIIIe siècle (1200 vers 1800) et un maximum de 2180 en 1886. Une paroisse-commune très importante donc à l'échelle du plateau de Millevaches.
L'importance – prestige social, intérêt économique - déjà soulignée peut aussi se repérer au poids proportionnel des paroisses voisines dans les mariages hors-paroisse (1/3, alors que le « réservoir » local de conjoints était pourtant élevé) Tarnac représentait avant la Révolution 35 % du canton actuel, aujourd'hui seulement 20 %.
XXe et XXIe siècle[modifier | modifier le code]
Le 6 avril 1944, Jeudi Saint, pendant la Seconde Guerre mondiale, une compagnie d'une division allemande chargée de ratisser le plateau de Millevaches (division SS "B" / Brehmer, formée essentiellement de Caucasiens), venant du Sud-Ouest, commit de multiples exactions. À Tarnac, elle fusilla quatre Juifs dans la ville[13]. Ce sont, par ordre alphabétique, Henry Dresdner, 37 ans, né le 1er janvier 1907 à Cluj (Roumanie), Wolf Gretzer, 65 ans, né le 1er juin 1878 à Varsovie (Pologne), Meyer Monheit, 48 ans, né le 1er janvier 1896 à Tarnobrzeg (Pologne) et Léoplod Scheinhaus, 57 ans, né le 24 août 1886 à Radislikus[14]. Voir aussi L'Eglise-aux-Bois, Rempnat, Eymoutiers.
À partir du 11 novembre 2008, le village devient le centre d'une enquête sur des sabotages visant Réseau ferré de France, enquête connue sous le nom de « l'affaire de Tarnac »[15].
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Tarnac, adoptées en 1986, peuvent se blasonner ainsi : de gueules au franc-quartier d'hermine accompagné de trois merlettes d'argent.
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Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22]. En 2018, la commune comptait 341 habitants[Note 2], en augmentation de 9,29 % par rapport à 2013 (Corrèze : −0,08 %, France hors Mayotte : +2,36 %). |
Économie[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Plusieurs édifices figurent à l'inventaire des monuments historiques :
- l'église Saint-Georges de style roman construite aux XIIe et XIIIe siècles, classée en 1919[25],
- un château du XVIIe siècle dont le propriétaire est Yves de Kerdrel, la façade et la toiture sont inscrites depuis 1989[26],
- le village de Puy-Murat, vestiges d'un ensemble médiéval inscrit en 1993[27],
- la fontaine Saint-Georges qui alimente un lavoir du XVIIIe siècle[28].
Deux chênes monumentaux sont plantés sur la place de l'Église[29].
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Philippe Auliac, journaliste et réalisateur[30],
- Yves de Kerdrel, journaliste, directeur de Valeurs Actuelles et propriétaire du château du village[31],[32],
- Julien Coupat, mis en cause puis relaxé dans l'Affaire de sabotage des lignes TGV en 2008[33],
- Armand Gatti, poète, dramaturge, metteur en scène et cinéaste, entré au maquis, il est arrêté en 1943 à Tarnac [34].
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jean-Marie Borzeix. Jeudi Saint. Stock: Paris, 2008. (ISBN 2234061601)[35].
- (en) Jean-Marie Borzeix. One Day in France: Tragedy and Betrayal in an Occupied Village. Translated by Gay McAuley. Foreword by Caroline Moorehead. Publisher: I.B. Tauris, 2016. (ISBN 1784536229), (ISBN 9781784536220)[36].
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Carte IGN sous Géoportail
- Page INSEE [1]
Cheminement : sur la petite carte de France, onglet Départements, puis choisir le département, puis menu déroulant Couches d'aide à la sélection - « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Marcel Villoutreix Les Noms de lieux du Limousin, témoins de l'Histoire d'une région, Association des Antiquités historiques du Limousin, Limoges 2002
- Jean-Paul Savignac, Merde à César, La Différence, Paris, 2000, p. 57
- Xavier Delamarre Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, Paris, 2003
- G. Lintz, « Fouilles de tertres de pierres à Tarnac (Corrèze) », Revue archéologique du centre de la France, vol. 18, no 3, , p. 101-108 (lire en ligne, consulté le 5 janvier 2017)
- Site de l'Association de recherche historique et archéologique de Tarnac présentant le lion.
- Guy Lintz, Carte archéologique de la Gaule - La Corrèze, Académie des inscriptions et belles lettres, Paris, 1992
- Jeudi Saint de Jean-Marie Borzeix
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- « TGV sabotés : les secrets de l'enquête », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le 5 février 2017)
- Rémi Noyon, « Tarnac : "Pourquoi donc ont-ils tous des capuches ?" », Rue89, 19 mars 2014.
- Site de la préfecture, consulté le 20 août 2008
- CP Marie-Rose Bourneil Maire De Tarnac
- « Affaire Coupat: la maire de Tarnac dénonce "l'acharnement" judiciaire », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le 24 juillet 2020).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le 10 septembre 2020)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Église Saint-Georges », notice no PA00099901, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Château de Tarnac », notice no PA00099965, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Village de Puy-Murat », notice no PA00125510, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Fontaine Saint-Georges », notice no IA00029831, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Les chênes de Tarnac (Corrèze) », sur Krapo arboricole, (consulté le 24 juillet 2020).
- Christine Moutte, « Le photographe corrézien Philippe Auliac a lancé sa carrière en suivant son ami David Bowie », La Montagne, (lire en ligne, consulté le 24 juillet 2020).
- David Dufresne, Tarnac, magasin général, Calmann-Lévy, 2012, p. 16 sqq [lire en ligne]
- Ariane Chemin, « Tarnac, au bazar des libertés publiques », Le Monde, 1er mars 2012
- « Julien Coupat, étudiant brillant et chef présumé des saboteurs », L'Obs, (lire en ligne, consulté le 5 février 2017)
- Brigitte Salino, « Armand Gatti, miroir éclaté des utopies », Le Monde, 6 avril 2017
- Jean-Marie Borzeix, 2008.
- (en) Jean-Marie Borzeix. One Day in France: Tragedy and Betrayal in an Occupied Village, 2016.
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.