Morbier (Jura)

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Morbier
Morbier (Jura)
Viaduc de Morbier.
Blason de Morbier
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Saint-Claude
Intercommunalité Communauté de communes du Haut Jura
Maire
Mandat
Philippe Huguenet
2023-2026
Code postal 39400
Code commune 39367
Démographie
Gentilé Morberands
Population
municipale
2 290 hab. (2021 en diminution de 1,46 % par rapport à 2015)
Densité 55 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 32′ 15″ nord, 6° 01′ 03″ est
Altitude Min. 620 m
Max. 1 180 m
Superficie 41,58 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Hauts de Bienne
(banlieue)
Aire d'attraction Hauts de Bienne
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton de Morez
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Morbier
Liens
Site web morbier.fr

Morbier est une commune française située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté.

La commune tient probablement son nom d'un ancien bief descendant du lieu-dit « la Carronnée » au centre du village et qui se serait jadis tari. Elle est réputée pour son fromage homonyme (le morbier), son domaine de ski nordique et son horlogerie. En effet, vers 1660, les frères Mayet fabriquent leurs premières horloges dans ce village et au XIXe siècle, Morbier est avec Morez la capitale de l’horloge comtoise.

Le village de Morbier surplombe la cluse de Morez, il est situé sur la route reliant Paris à Genève (RN5). Morbier fait partie du Parc naturel régional du Haut-Jura.

Ses habitants sont appelés les Morberands.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village de Morbier est situé dans le Haut-Jura. Village typique du parc naturel régional du Haut-Jura, il est bâti sur flanc de colline, ce qui donne à son bâti sa situation particulière. Le centre-ville surplombe la ville de Morez et la vallée de la Bienne d'environ 150 m, formant un belvédère orienté Sud-Ouest. L'altitude moyenne de la commune se situe entre 850 et 1 100 m d'altitude.

Le climat continental est fort de contrastes : -10 °C au plus froid de l'hiver à +30 °C en pleine journée d'été. Les forêts alentour sont principalement composées d'épicéas et de hêtres (ou foyards). Leur superficie contribue à apaiser les rigueurs de l'été.

Le village est composé de différents quartiers ou hameaux :

  • le centre du village, situé sur la RN5 ;
  • Tancua, hameau situé sur la route de Saint-Claude et récemment rattaché à la commune ;
  • la Madonne, quartier construit autour d'une colline proche surplombée par une statue de la Vierge Marie ;
  • le quartier de la Gare, les Pontets et Combe Froide successivement en remontant au Nord ;
  • les Marais, hameau situé à l'orée de la Combe de Morbier et départ principal des pistes de ski nordique ;
  • les Frasses et les Chalettes, hameaux situés sur la rive gauche du torrent l'Evalude.

Plusieurs lotissements ont été créés depuis 1980 (les Buclets, les Chamois, les Marais, Combe Froide, les Pontets ...). Ces lotissements contribuent à un important étalement du village au détriment du centre. L'accessibilité à ces lotissements se fait pratiquement uniquement par véhicule particulier.

Morbier se situe à 1 h 13 de route de Genève, 2 h 27 de Lyon et 1 h 46 de Besançon.

Aire urbaine[modifier | modifier le code]

Morbier fait partie de l'aire urbaine de Morez (au sens de l'Insee). La population de l'aire urbaine de Morez est de 7 336 habitants en 2011.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 807 mm, avec 13,1 jours de précipitations en janvier et 10,8 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cogna », sur la commune de Cogna à 20 km à vol d'oiseau[3], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 557,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Morbier est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Hauts de Bienne, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[11] et 7 642 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Hauts de Bienne, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 7 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (77,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (80,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (77,5 %), prairies (14,4 %), zones urbanisées (5,2 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), mines, décharges et chantiers (0,6 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le  : la commune de Tancua est rattachée à Morbier.

Horlogerie[modifier | modifier le code]

À partir de la fin du XVIIe siècle, l’horlogerie se développe à Morbier et dans la région de Morez, avec comme figure mythique les frères Mayet.

La production d'horloges comtoises reste artisanale jusqu’au XIXe siècle, la production devient alors industrielle et atteint son pic dans les années 1850 (voir la page sur Morez pour plus d'informations). L'entreprise "Morbier Bois", située au 79 route de la Haute Combe aux Marais était spécialisée dans la fabrication d'horloge Comtoise. En activité jusqu'en 2014[17], il n'était pas rare de voir fumer les cheminées de l'usine sur la plaine des Marais.

Une tentative de modernisation de l'horloge comtoise Morberande est expérimentée par l'ingénieur en horlogerie Jean-François Pesenti. Originaire du village, il crée une horloge comtoise moderne avec un mécanisme breveté. La fabrication de cette horloge est rendue possible grâce à 20 partenaires en activité, sur le village de Morbier ou dans ses alentours[18].

Lunetterie[modifier | modifier le code]

L'histoire de la lunetterie à Morbier est très liée à la ville de Morez.

L'entreprise Oxibis-Exalto[19], ouvert en 1992 est une entreprise morberande. Cette entreprise fondée par Jérôme Colin (fils de fabricants de lunettes) et Daniel Arnaud (opticien) est spécialisée dans la vente et la fabrication de lunettes. Oxibis connaît un succès fulgurant dès son lancement[20] grâce à un positionnement décalé et des montures colorées.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs depuis la Libération[21]
Période Identité Étiquette Qualité
1944 1945 Louis Girod    
1945 1947 Léon Munka    
1947 1950 Pierre Bailly-Basin    
1950 1958 Louis Girod    
1958 1965 Roger Morel-Maréchal    
1965 mars 1989 Michel Romanet    
mars 1989 février 1991 Jean-Charles Avel    
février 1991 mars 2001 Ernest Delacroix PS  
mars 2001 juillet 2022 Daniel Flament[22] DVG Retraité

Sports[modifier | modifier le code]

L'équipe cycliste Jura 39, managée par Daniel Cretin, dans les années 1980 avait son siège sportif à Morbier.[réf. nécessaire]

l'US Cyclisme Morez a été présidé pendant près de 30 ans par Maurice RIAUTÉ, assisté par Michel GAILLARD[23].

La petite station de sports d'hiver des Gentianes a été aménagée à 4 km au nord du centre de Morbier. Cette station débutant compte trois pistes officielles et une piste "Olympique" se terminant sur la piste de ski de fond. Elle possède une école de ski ESF permettant aux débutants d'apprendre la glisse. Cette station peut créer de la neige artificielle grâce à un système de canon à neige pompant sur une réserve d'eau à ciel ouvert. Un club de ski SMBM (ski club Morbier, Morez & Bellefontaine) est en activité. Ce club comporte une section fond & une section alpin gérée par les bénévoles Émilie BUET & Stéphane RIAUTÉ à ce jour.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].

En 2021, la commune comptait 2 290 habitants[Note 4], en diminution de 1,46 % par rapport à 2015 (Jura : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 8801 8801 9031 9112 0422 0902 0871 9781 944
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 8801 6601 6811 6811 6571 5771 5451 5731 719
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 4561 4661 4331 0021 0601 0209668861 123
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 2171 2731 5471 6671 9642 0692 2522 2442 313
2018 2021 - - - - - - -
2 2782 290-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Comté et Morbier au deuxième plan.

Avec Morez, Morbier est réputée pour son savoir-faire en matière d'horlogerie et de lunetterie. Elle a aussi prêté son nom à un fromage de vache bénéficiant d'une appellation d'origine protégée en 2002.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Morbier Blason
Taillé : D'or au 1er un viaduc en perspective, au 2e un sapin de sinople stylisé mouvant du flanc senestre et chargé d'un fer à cheval versé en bande ; à la barre chargée de huit besants d'or brochant sur la partition.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Morbier et Cogna », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 de Hauts de Bienne », sur insee.fr (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. « Morbier. Fin de l’histoire pour l’entreprise Morbier bois », sur leprogres.fr (consulté le ).
  18. « PESENTI CONCEPT - Horloge Design Contemporaine », sur pesenticoncept.com (consulté le ).
  19. « Oxibis, marque française de lunettes colorées », sur Oxibis (consulté le ).
  20. « Oxibis l’insolente santé », sur actu.fr, (consulté le ).
  21. Les maires de Morbier
  22. Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010
  23. « Morez Maurice Riauté, président de l’US cyclisme, veut passer la main », sur leprogres.fr (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. Site de , artibus sequanis, consultée le 13 octobre 2017