« Arabe (cheval) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
Ligne 216 : Ligne 216 :
[[Image:ZarifeElMansour.jpg |thumb|right|Zarife El Mansour, étalon Arabe pur égyptien.]]
[[Image:ZarifeElMansour.jpg |thumb|right|Zarife El Mansour, étalon Arabe pur égyptien.]]


La question de la « pureté » de la race Arabe constitue l'un des débats hippologiques les plus récurrents et les plus passionnés{{sfn|Głażewska|group="R"|2010|p=49}}. Durant les ventes aux enchères de sujets de cette race, la lignée du père et de la mère d'un cheval Arabe constituent des informations de première importance{{sfn|group="R"|Głażewska|2010|p=49}}.
La subdivision de la race Arabe en lignées maternelles est une réalité de fait, mais aucune distinction d'ordre génétique entre ces différentes lignées n'a pu être mise en évidence<ref name="Khansour" group="R">{{Article |prénom1=Anas M.|nom1=Khanshour |prénom2=Ernest Gus |nom2=Cothran |titre=Maternal phylogenetic relationships and genetic variation among Arabian horse populations using whole mitochondrial DNA D-loop sequencing |périodique=BMC Genetics |volume=14 |date=2013-09-13 |issn=1471-2156 |pmid=24034565 |pmcid=3847362 |doi=10.1186/1471-2156-14-83 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3847362/ |consulté le=2020-09-20 |pages=83}}.</ref>. La question de la « pureté » de la race Arabe constitue l'un des débats hippologiques les plus récurrents et les plus passionnés{{sfn|Głażewska|group="R"|2010|p=49}}. Durant les ventes aux enchères de sujets de cette race, la lignée du père et de la mère d'un cheval Arabe constituent des informations de première importance{{sfn|group="R"|Głażewska|2010|p=49}}.


Il existe différentes lignées et types de chevaux arabes. Les plus souvent citées sont : [[Koheilan]] (ou Kuhailan, Kehilan) [[Saklawi]] (ou Seglawi, Saglawi, Siglavy), [[Abeya]] (ou Abeyan, Obajan), Hamdani, et [[Hadban]]{{sfn|Głażewska|2010|p=49}}. D'après l'étude de l'[[Université de l'Oklahoma]], les éleveurs modernes de chevaux arabes considèrent plus généralement les lignées Koheilan, [[Saklawi]] et [[Muniqi]] comme les plus importantes{{sfn|id=Hend|Hendricks|2007|p=43}}. La lignée Koheilan est essentiellement réputée pour la beauté de ses [[œil du cheval|yeux]], surmontés de paupières donnant l'impression qu'ils ont été peints en noir<ref name="Bongianni">{{Bibliographie|Q22137019|chapitre=Arab|passage=44|lire en ligne={{Google Livres|id=u0pWZ3bmsAkC}}}}.</ref>.
Il existe différentes lignées et types de chevaux arabes. Les plus souvent citées sont : [[Koheilan]] (ou Kuhailan, Kehilan) [[Saklawi]] (ou Seglawi, Saglawi, Siglavy), [[Abeya]] (ou Abeyan, Obajan), Hamdani, et [[Hadban]]{{sfn|Głażewska|2010|p=49}}. D'après l'étude de l'[[Université de l'Oklahoma]], les éleveurs modernes de chevaux arabes considèrent plus généralement les lignées Koheilan, [[Saklawi]] et [[Muniqi]] comme les plus importantes{{sfn|id=Hend|Hendricks|2007|p=43}}. La lignée Koheilan est essentiellement réputée pour la beauté de ses [[œil du cheval|yeux]], surmontés de paupières donnant l'impression qu'ils ont été peints en noir<ref name="Bongianni">{{Bibliographie|Q22137019|chapitre=Arab|passage=44|lire en ligne={{Google Livres|id=u0pWZ3bmsAkC}}}}.</ref>.

Version du 20 septembre 2020 à 15:44

Arabe
Arabe gris en Égypte, devant l'une des pyramides de Gizeh
Arabe gris en Égypte, devant l'une des pyramides de Gizeh
Région d’origine
Région Moyen-Orient
Caractéristiques
Morphologie Ligne du dessus plate, dans l'alignement, sans démarcation entre reins et croupe, queue attachée haut et portée en étendart, axe coxal développé.
Taille 1,40 m à 1,60 m
Poids 300 à 450 kg
Robe Généralement grise, baie ou alezane, rarement noir.
Tête Courte et carrée, profil souvent concave, museau fin.
Pieds Sabots ronds et durs mais fins, pas de fanons.
Caractère Familier, obéissant, intelligent, affectueux et maniable. Caractère affirmé, fort influx nerveux.
Statut FAO (conservation) Non menacéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation Endurance, courses, Concours de modèle et allures (show), randonnée équestre.

L'Arabe (arabe : الحصان العربي [ ħisˤaːn ʕarabiː], DMG al-ḥiṣān al-ʿarabī) est une race de chevaux de selle originaire du Moyen-Orient, caractérisée par sa tête au profil concave et son port de queue relevé. Souvent cité comme le « plus beau cheval du monde », documents iconographiques et trouvailles archéologiques retracent son évolution sur plus de 2 000 ans. Ces chevaux, dont la création est racontée dans des textes canons du Coran et dans des hadîths, accompagnent l'expansion de l'islam et gagnent d'autres régions de culture arabe ou européenne à l'occasion de guerres ou d'échanges commerciaux. Des chevaux qualifiés d'« arabes » sont régulièrement importés vers l'Europe depuis le XVIIe siècle, de grandes expéditions menées au cours du XIXe siècle visant à fournir les haras austro-hongrois, polonais, allemands, ou encore français. Au cours du XXe siècle, les éleveurs des États-Unis lui portent un intérêt marqué, au point de détenir la majorité des sujets répertoriés.

Bien que traditionnellement décrit comme un petit cheval de format carré au profil concave et à l'encolure courbée, l'Arabe présente une grande variabilité morphologique et génétique en fonction de ses origines. Ses lignées traditionnelles descendent, d'après une légende populaire, des Al Khamsa, les cinq juments du prophète de l'Islam, les plus prestigieuses étant les lignées Koheilan, Muniqi et Saklawi. D'autres élevages ont développé cette race, donnant entre autres l'Arabe égyptien au profil de tête typique, l'Arabe yéménite, le syrien, le persan, ainsi que les lignées des pays occidentaux, telles que l'Arabe polonais. L'Arabe est utilisé en croisement avec de nombreuses autres races de chevaux, son effet « améliorateur » constituant un dogme. Il influence la plupart des élevages modernes de chevaux de selle.

Ce cheval vit traditionnellement sous un rude climat désertique, élevé par des peuples nomades bédouins allant jusqu'à partager la tente de leur famille avec lui. Cette relation étroite forge une race proche de l'être humain, qui développe une résistance exceptionnelle à l'effort prolongé du fait de son utilisation en contexte de guerre. L'Arabe est réputé pour être l'une des meilleures montures en compétitions d'endurance, bien que le motivation principale à son élevage soit désormais la tenue de shows valorisant sa beauté. Ces chevaux sont élevés dans plus de 80 pays sur les cinq continents en 2020, ce qui fait de l'Arabe la race la plus diffusée au monde.

Ce cheval a suscité de nombreux récits religieux mettant en scène Ismaël et le roi Salomon, de même qu'il a inspiré la poésie arabe, des oeuvres d'art européennes orientalisantes, et les romans et films américains L'Étalon noir, évoquant un foisonnant imaginaire lié au désert.

Épistémologie et terminologie

Tête d'un cheval gris portant une couverture
Cheval Arabe au championnat du monde de modèle et allures de la race, salon du cheval de Paris, 2014.

Le « cheval arabe » est difficile à définir, les civilisations islamiques connaissant d'autres races de chevaux que celle dite « Arabe », tout particulièrement en Afrique du Nord[1]. Par ailleurs, la notion de « race » de chevaux ne préoccupe pas les peuples arabes : d'après l'anthropologue Jean-Pierre Digard, ce concept de « race » arabe est en lui-même une création européenne, ne remontant pas au-delà de la fin du XVIIIe siècle[1]. Il existe ainsi une confusion fréquente entre « cheval arabe » et « cheval oriental », terme pouvant inclure les autres races ou types de chevaux connus dans le monde islamique (tels que le Barbe, le Turkoman, etc)[1]. Ainsi, le général Eugène Daumas se refuse à établir une « ligne de démarcation trop tranchée entre le Barbe et l'Arabe » :

« Appelez-le maintenant persan, numide, barbe, arabe de Syrie, nedji, peu importe, toutes ces dénominations ne sont que des prénoms, si l'on peut parler ainsi, le nom de famille est un : cheval d'Orient »

— Eugène Daumas, Les Chevaux du Sahara[2]

Le cheval dit « arabe » est, durant les temps anciens, souvent croisé avec des races persanes ou maghrébines[3], voire turques[4]. La littérature de langue arabe classique opère une distiction entre le cheval « pur » (′irâb), le cheval « commun » (birdhawn), nettement dévalorisé par comparaison au précédent ; enfin le cheval issu de croisements (hajîn)[5].

Bien qu'il soit souvent référé à certains sujets sous le nom de « Pur-sang arabe », la définition exacte de cette notion de « pureté » de la race reste très floue[R 1]. Les éleveurs arabes se basent sur l'attestation de témoins (hudje) pour connaître les origines d'un cheval[6]. En 1949, les éleveurs Allemands déclarent comme « purs » les seuls chevaux arabes dont tous les ancêtres sont nés dans le désert, mais cette définition très restrictive exclut de nombreux chevaux du périmètre « Pur-sang arabe »[6]. La généticienne des populations Dr Iwona Głażewska (Université de Gdańsk) estime qu'en se basant sur la continuité des généalogies, « le concept de pureté de la race pourrait se référer, tout au plus, à la population actuelle dont l'histoire ne dépasse pas deux cent ans »[R 1].

D'après le Dr en littérature Ahmed Chaouki Binebine, l'arabe classique dispose d'un champ lexical de plus de 500 mots pour décrire des concepts liés aux chevaux, allant de pair avec l'intérêt précocément porté à leur généalogie dans la littérature de langue arabe[7].

Histoire

La croyance populaire voit dans l'Arabe l'une des plus anciennes races de chevaux qui soient[8], sinon la plus ancienne :

« De tout temps, les Arabes ont été célèbres par les incursions de leurs cavaliers ; les chevaux arabes sont la race la plus ancienne, la plus noble et la plus généreuse qu'on connaisse : de temps immémorial, cette race a peuplé les rives du Nil. »

— Félix Mengin, Histoire sommaire de l'Égypte[9].

Origines

Dessin de cheval dans un paysage d'oasis, réalisé au crayon.
Dessin orientaliste d'un cheval Arabe par Carle Vernet.

La péninsule arabique est le plus souvent citée en berceau d'origine de la race, principalement l'Arabie saoudite et le Yémen, mais d'autres pays du Moyen-Orient le sont, notamment l'Iran[8]. Si le développement et la sélection de l'Arabe sont intimement liés à l'expansion de l'islam, son origine géographique exacte fait l'objet de nombreux et vifs débats[8].

Selon la littérature, l'archéologie et l'iconographie

L'une des difficultés posées pour retracer l'origine de l'Arabe est l'absence de généalogies écrites continues avant le début du XIXe siècle[Note 1], ces dernières ayant été créées dans des haras européens en Pologne, Allemagne et Hongrie[8]. Des sources picturales crédibles sur plus de 2 000 ans fournissent cependant de précieux indices[10],[R 2]. Certaines traditions orales collectées relèvent de la légende, en faisant notamment intervenir le roi Salomon[8].

relief montrant deux chevaux de couleur brune devant un char, avec des hommes.
Relief représentant les chars de l'armée d'Horemheb, XVIIIe dynastie égyptienne, à Saqqarah.

Le cheval est présent en Mésopotamie au IIe millénaire av. J.-C., ainsi qu'en Égypte antique[11]. Les auteurs greco-romains, entre autres Strabon, s'accordent sur son absence de l'Arabie et de la Jordanie, citant de rares importations depuis l'Égypte[11]. La première mention écrite connue du cheval en Arabie date de 80-90, au Yémen[11]. Selon l'archéologue et orientaliste Christian Robin, sa présence reste marginale en Arabie méridionale jusqu'au IVe siècle, tant selon les sources écrites que d'après l'analyse des cultes et des sépultures ; il postule une arrivée tardive du cheval dans cette région, depuis la Syrie ou l'Irak[11]. L'archéologue Jean-François Breton postule que le cheval n'ait pas traversé le désert à l'Est de l'Égypte, son importation s'effectuant par bateaux le long de la mer Rouge aux Ier et IIe siècles, notamment vers Chabwa, dans l'Hadramaout (Yémen), dont le climat montagnard lui est plus favorable : des statuettes votives et des chevaux monumentaux y témoignent de sa présence[12].

Selon les analyses génétiques

Une analyse génétique matrilinéaire sur 62 chevaux enregistrés de race « Arabe » aux États-Unis, publiée en 2000, révèle une hétéroplasmie témoignant d'origines très variées et diversifiées, remettant en cause « l'hypothèse traditionnelle selon laquelle les chevaux arabes de la même souche partagent nécessairement une ascendance maternelle commune »[R 3]. Une autre analyse matrilinéaire, publiée en 2007 à partir des données génétiques de chevaux polonais, montre que quelques lignées ont été mal enregistrées par l'écrit, et qu'il existe une identité génétique commune entre des chevaux enregistrés comme issus de juments « non-pures », et d'autres considérés comme « Pur-sang arabe », issus de lignées maternelles provenant du désert[R 4]. En 2020, la revue Nature publie une vaste étude consacrée au génome et à l'origine du cheval Arabe, menée sur 378 chevaux issus de 12 pays différents : ses données « confirment l'origine du cheval arabe au Moyen-Orient »[R 2]. La paléogénomique suggère que des chevaux d'origine perse ont influencé cette future race Arabe voilà 1 100 à 1 300 ans[R 5].

Durant l'expansion de l'islam et au Moyen Âge

Miniature montrant des archers à cheval poursuivant des cavaliers, les deux armées surmontées de drapeaux de couleur rouge.
Les archers mongols (à gauche) et les mamelouks (à droite) montés sur leurs chevaux arabes durant la bataille de Wadi al-Khazandar (1299), d'après un manuscrit anonyme des débuts du XIVe siècle.

Les tribus d'Arabie ne connaissent vraisemblablement pas l'étrier avant le VIIe siècle, et montent alors des dromadaires : c'est l'expansion de l'islam, particulièrement à partir de la seconde moitié du VIIIe siècle, qui coïncide avec l'usage massif du cheval comme monture par les armées musulmanes[13]. La race Arabe est forgée par sa rude vie en zones désertiques ou semi-désertiques, élevée par des Bédouins nomades qui la répandent au gré de leurs déplacements, et l'érigent un symbole culturel et de statut social, en parallèle d'une sélection martiale[14]. La tradition française veut que les premiers chevaux « arabes » arrivent dans ce pays en 732, avec la bataille de Poitiers[15]. Jean-Pierre Digard cite la bataille de Haydarân, en 1052 dans l'actuelle Tunisie, qui rassemble plusieurs milliers de mamelouks cavaliers ; il estime par ailleurs que la cavalerie des armées mameloukes présentes à la bataille de Wadi al-Khazandar, en 1299, était supérieure par la qualité de ses chevaux à celle des Mongols[13]. Un dessin daté de l'époque des Fatimides (fin Xe siècle ou début XIe siècle), retrouvé à Al-Mansuriya en Tunisie, montre un cheval avec les caractéristiques morphologiques de la race arabe au niveau du chanfrein, de l'encolure et des membres[16].

La position géographique du Moyen-Orient favorise un brassage culturel et des échanges de savoirs, conduisant à la publication de nombreux traités d'hippologie (furûsiyya)[17], ainsi que de livres, dont les deux plus connus en langue française, grâce à leurs traductions respectives, sont La parure des cavaliers et l'insigne des preux (Kitâb hilyat al-fursân wa shi'âr al-shuj'ân) d'Ibn Hudhayl, et le Nâçerî d'Abû Bakr ibn Badr, tous deux parus au XIVe siècle[18]. Les pratiques équestres arabes préparant au combat à cheval sont variées : jeux de lance et de javelot, maniement du sabre et de la masse à cheval, polo, tir à l'arc à cheval (puis à l'arbalète), fauconnerie à cheval[19]...

La cavalerie légère arabo-musulmane entre fréquemment en contact avec la cavalerie lourde de l'Europe chrétienne[17].

Regain d'intérêt pour la cavalerie légère

Peinture d'un cheval gris harnaché et vu de profil.
Étalon rapporté de La Mecque vers l'Inde par Mir Ibrâhim, peinture moghole de la seconde moitié du XVIIe siècle, manuscrit conservé à la BnF.

L'arrivée de l'artillerie sur les champs de bataille entraîne un regain d'intérêt pour la cavalerie légère en Europe, et donc pour le cheval des Arabes, à partir du XVe siècle[17]. L'idée d'« améliorer » les chevaux européens trop lents et lourds par des croisements avec le cheval « oriental », plus rapide, émerge en Angleterre à partir de la fin du XVIe siècle[17]. C'est dans ce contexte que Georges-Louis Leclerc de Buffon fait l'éloge des « chevaux arabes », en 1753[17] :

« [...] mais ces chevaux d'Égypte, aussi bien que la plupart des chevaux de Barbarie, viennent des arabes, qui sont, sans contredit, les premiers et les plus beaux chevaux du monde. »

— Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle [20]

Par la suite, toujours d'après Digard, « l'amélioration des races chevalines par le cheval arabe s'érigea peu à peu en dogme »[17]. De nombreux chevaux sont importés de l'« Orient » vers l'Europe, pour certains d'origine inconnue, sinon de provenance douteuse[8]. Ces importations de chevaux venus de différents pays sont à l'origine de la classification de la race Arabe en différentes lignées, et des premiers registres généalogiques écrits[8].

Au XIXe

Peinture de cheval harnaché, vu de profil
Marengo, l'un des chevaux arabes de Napoléon, peinture d'Antoine-Jean Gros, 1803.

Napoléon Ier œuvre pour promouvoir l'Arabe, en faisant sa monture favorite et implantant son élevage dans les Haras impériaux français[21]. Deux de ses chevaux personnels passent à la postérité : Le Vizir[22] et Marengo[23].

L'aristocrate orientaliste et polyglotte polonais Wenceslas Séverin Rzewuski raconte une expédition chez les Bédouins du Nejd d'Arabie entre 1817 et 1819[24], dont il tire une « table de gradation du sang de chevaux », analysant l'« affection des habitants de la péninsule Arabique pour les chevaux » afin de juger de la valeur de leur race[25]. L'Arabe est alors en faveur dans toute l'Europe ; Rzewuski partage l'idée de sa supériorité avec Buffon, dont il a lu l′Histoire naturelle[25]. Il décrit dans ses notes la supériorité des chevaux « Nejdi Kocheilan bédouin des déserts du Schamalieh et Hediazet »[24], qu'il classe juste avant le cheval arabe de lignée Kocheilan[25]. Rzewuski est cependant soupçonné d'avoir en grande partie inventé son récit de voyage[26].

De nombreux autres Européens voyagent en orient pour y observer et/ou acquérir des chevaux, mais tendent à observer les pays qu'ils visitent avec de nombreux biais[27]. En 1819, le vicomte de Portes est missionné pour acquérir une trentaine d'étalons arabes pour les Haras impériaux français, ce qu'il fait en achetant ces étalons dans les grandes villes de Syrie et du Liban, telles que Damas et Palmyre[28].

En 1834, l'hippologue Karl Wilhelm Ammon remarque, après avoir rassemblé les témoignages et les écrits des historiens anciens, que les conditions climatiques extrêmes expliquent une présence sans doute faible des chevaux en Arabie[26]. Les observateurs de l'époque considèrent que la possession d'un cheval arabe reste un privilège aristocratique[26], Charles Montagu Doughty notant qu'une chamelle nourricière portant une provision d'eau doit accompagner la jument d'un sheik[29].

Wilfrid Scawen Blunt et Lady Anne Blunt en costume arabe durant leur expédition dans le Nejd, d'après une gravure de Gaston Vuillier, 1882.

Au cours du XIXe siècle, différentes expéditions partent de pays européens pour trouver des chevaux arabes dans les zones centrales inhospitalières du Nejd, considéré alors comme le berceau de cette race[26]. La première est celle du Jésuite William Gifford Palgrave, en 1862, qui signale à son retour la grande qualité des chevaux de cette région[26]. Le Livournais Carlo Guarmani, installé à Beyrouth, publie en 1864 le traité El Khamsa, et reçoit une mission de Napoléon III, créditée de 30 000 francs et d'une avance à fonds perdus par Émile Félix Fleury, afin de trouver des étalons au bénéfice des Haras nationaux[26]. Il ramène un troupeau en traversant le Néfoud[27]. Tous les zootechniciens français du XIXe siècle, en premier lieu Eugène Gayot et Éphrem Houël, appliquent la doctrine de l'amélioration des chevaux français par le croisement des races avec l'Arabe ou le Pur-sang[30].

Les époux Anne et Wilfrid Scawen Blunt partent dans le Nejd durant l'hiver 1878-1879, pour y trouver des chevaux arabes purs, témoignant du prestige récent de cette région[26],[31].

Du XXe jusqu'à nos jours

Document écrit en caractères arabes.
Document de transaction en arabe remis à Homer Davenport par des Bédouins de Syrie, certifiant que la jument qu'il vient d'acquérir est de lignée Abeya, élevée « dans les ténèbres de la nuit » et « plus pure que le lait ».

Après la Première Guerre mondiale, un important éleveur et auteur, Carl Raswan, acquiert des chevaux arabes dans les oasis de Syrie[26]. L'étalon polonais Skowronek (1909-1930), importé en Angleterre vers le Haras de Crabbet, est parfois considéré comme le plus grand cheval Arabe de tous les temps[32]. Il influence très fortement l'élevage américain, nombre de ses fils et filles étant exportés vers les États-Unis[33].

En 1986, un « Congrès mondial du cheval arabe » est tenu à Marrakech[34].

Photo panoramique d'un homme en turban qui semble embrasser son cheval sur le museau.
Cavalier du Koweït avec sa jument arabe.

Description

Cheval gris vu de profil tenu en main par une personne cachée derrière lui.
Étalon arabe gris, au modèle.

Taille et poids

L'Arabe est petit, toisant en moyenne de 1,45 m-1,48 m à 1,56 m[35],[36] (1,40 m à 1,60 m selon le docteur Jacques Sevestre[37]), pour un poids léger allant de 400 à 450 kg[36] (300 à 400 selon Sevestre[37]).

Morphologie

La race Arabe est caractérisée par sa légèreté et son élégance[35], ainsi que par des particularités morphologiques qui la distinguent nettement des autres races de chevaux, particularités favorisées par les éleveurs pour participer aux concours de modèle et allures (shows)[R 2]. Cette morphologie a évolué, les photographies de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle montrant un profil de tête moins concave et un port de queue moins relevé que chez la majorité des sujets actuels[R 2].

Tête

Tête d'un cheval dans des tons marron-bruns.
Portrait d'Imperial Baareg, étalon arabe bai, montrant bien le profil de tête concave et la finesse du museau

La tête au profil concave (dish, en anglais) constitue une caractéristique typiquement reconnaissable chez l'Arabe, bien que cette particularité ne lui soit pas exclusive[38]. Le chanfrein concave est selectionné chez la race à partir des années 1950 et 1960, finissant par constituer, de façon erronée, un critère de type, alors que tous les chevaux de pure race (issus de parents nés dans le désert) n'ont pas de concavité du chanfrein[39].

Le cheval Arabe destiné aux shows est victime d'un hypertype, la concavité étant recherchée à l'excès, entraînant un risque de troubles respiratoires : ce problème a été médiatisé en 2017, à travers le cas du poulain El Rey Magnum[40]. Les critères de notation en concours de l'ECAHO (European Conference of Arab Horse Organization), qui décerne une note et un prix récompensant la « plus belle tête », favorisent cet hypertype auprès des éleveurs[39]. Le poulain naît généralement avec un profil de tête plus marqué que celui qu'il arbore à l'âge adulte[39].

Gros plan sur les fosses nasales dilatées d'un cheval de couleur marron.
Détail sur les naseaux larges et ouverts, caractéristiques de la race.

La tête est sèche, dotée d'une ossature nettement marquée, et ses veines se devinent sous la peau. Le front large et plat est surmonté de deux oreilles courtes et mobiles, bien écartées. Son chanfrein court s'achève par un nez fin aux naseaux larges et très ouverts[35]. Les yeux, à fleur de tête, sont grands et écartés l'un de l'autre[R 2], très expressifs.

Corps

Il se distingue par un poil soyeux et la finesse de ses attaches. L'encolure est longue, particularité peut-être sélectionnée par la nécessité de trouver un balancier pour l'équilibre sur des pentes[35]. L'épaule est musclée. Sa poitrine est profonde[35] et ouverte, son dos plutôt court et large, parfois légèrement concave bien que la ligne du dessus se veuille droite, sa croupe est haute et généralement horizontale. L'attache de la queue, haute et avec un port relevé, est caractéristique de la race. Elle est aussi qualifiée de "bien portée". Ses membres sont fins et solides, avec des jarrets longs et droits, larges et souples. Les articulations sont sèches ; les jambes puissantes. Les tendons sont secs et durs ; les paturons courts.

Particularités du squelette

Squelette d'un cheval présenté à l'arrêt, vu de profil.
Squelette d'un Arabe ayant servi de cheval de selle, montrant des caractéristiques propres à cette race : dos court, queue portée haut, croupe élevée et hanche anguleuse

Une croyance affirme que la race Arabe serait caractérisée par un nombre de vertèbres lombaires et de côtes différent de celui des autres races de chevaux[41]. Si certains chevaux Arabe, pas tous, ont 5 vertèbres lombaires et 17 paires de côtes[42], interprétés comme une preuve que la race a gardé sa « pureté primitive »[43], ces particularités ne sont aucunement propres à cette race[41]. Selon le Dr en médecine vétérinaire Yassine H. Jamali (2020), cette légende a été propagée, notamment, par Lady Wenthworth, « jusqu'à en faire une vérité admise par le plus grand nombre »[41].

Un Arabe typique présente une croupe relativement longue et horizontale, avec un bassin incliné ainsi qu'une bonne profondeur de hanche (déterminée par la longueur du bassin), ce qui lui confère agilité et impulsion[44],[45]. Une confusion fréquente est faite entre la ligne du dessus au niveau de la croupe, et l'angle de l'ilium, ce qui a poussé à croire que l'Arabe aurait un angle de bassin plat qui ne lui permet pas d'utiliser correctement son arrière-main[46]. La croupe est formée par les vertèbres sacrées, l'angle de la hanche étant déterminé par la fixation de l'ilium à la colonne vertébrale, la structure et la longueur du fémur, et d'autres particularités de l'anatomie de l'arrière-main, qui ne sont pas corrélées à la ligne supérieure du sacrum[46]. Ainsi, l'Arabe a une conformation typique des autres races de chevaux sélectionnées pour la vitesse et la distance, telles que le Pur-sang, chez lequel l'angle de l'ilium est également plus oblique que celui de la croupe[46],[47]. L'angle de la hanche n'est pas nécessairement corrélé à la ligne supérieure de la croupe. Les chevaux élevés pour le galop ont besoin d'une bonne longueur de croupe et d'une bonne longueur de hanche pour la fixation des muscles ; contrairement à l'angle, la longueur de la hanche et de la croupe vont généralement ensemble[46].

Robes

La robe la plus fréquente chez l'Arabe est le gris, sous toutes les nuances[48]. Le bai, l'alezan et le noir sont également possibles, cette dernière robe étant plus rare[48].

Tous les chevaux de race Arabe, quelle que soit leur couleur de robe, ont une peau de couleur noire, à l'exception classique de celle qui se trouve sous leurs marques blanches[49]. Cette peau foncée procure une protection contre le rayonnement solaire intense des biotopes désertiques[49].

Gris et « marque sanglante »

Cheval gris vu de dos tenu en main par un être humain.
Un étalon Arabe des Haras nationaux français de robe grise, robe la plus courante chez cette race.

Bien que de nombreux chevaux de race Arabe paraissent « blancs », ils ne sont pas génétiquement blancs, mais grisonnants, l'apparence blanche résultant de l'action du gène dominant G (Gris), qui provoque une dépigmentation progressive des poils[50]. Ces chevaux naissent de couleur sombre, et s'éclaircissent avec l'âge[51],[52]. La prédominance du gris chez la race résulte vraisemblablement de la sélection naturelle, puisque cette couleur claire attire peu les insectes[48].

La présence d'une « marque sanglante », qui consiste en une vaste zone de couleur généralement brun-rouge, irrégulière, et bien visible chez un cheval grisonnant, constitue une particularité pouvant être associée au gène G[53],[54]. Cette particularité est essentiellement documentée chez l'Arabe et les races qui en sont issues[55]. Elle s'associe à une légende, selon laquelle cette marque est apparue lorsqu'une jument Arabe blanche a ramené son maître blessé au combat, le sang dégoulinant de sa blessure ayant marqué l'épaule de la jument, qui donna naissance à un poulain porteur d'une marque similaire[55].

Blanc dominant et « sabino »

Photo de profil d'un jeune cheval arabe blanc.
Étalon Arabe exprimant une mutation « Blanc dominant ».

De rarissimes chevaux Arabe naissent avec un pelage complètement blanc, une peau rose, et des yeux foncés[R 6]. Ces animaux manifestent une expression de la mutation génétique dite « blanc dominant », dont la variabilité d'expression va de l'apparence totalement blanche à la présence de vastes taches blanches irrégulièrement réparties, un phénotype pouvant être qualifié de « sabino »[56].

Chez l'étalon Arabe R Khasper, né en 1996 quasi-blanc, ainsi que chez un autre Arabe, une mutation faux sens est localisée sur l'exon 4[R 7],[56],[57]. Ce cheval a été initialement enregistré comme « sabino », avant que son analyse génétique ne révèle la présence de cette mutation, maintenant référencée comme « W3 »[R 7]. Des mutations à l'effet similaire, mais de localisations différentes, dites W15, W19 et W23, sont également documentées chez la race Arabe[56],[57]. D'après l'avocate et éleveuse Brenda Wahler, il est possible que des mutations de même type se soient produites par le passé, sans avoir pu être vérifiées via des analyses génétiques[58].

Rabicano

Vue de profil d'un cheval roux au flanc moucheté de blanc.
Dancingcolors, un Arabe égyptien de phénotype rabicano étendu.

Le rabicano provoque un phénotype partiellement blanc au niveau des flancs, la tête et les jambes étant normalement colorées[59]. Le mécanisme génétique du rabicano, particularité de robe documentée chez la race Arabe ainsi que quelques autres, reste mal connu (2019)[60].

Robes n'existant pas chez l'Arabe de race pure

Le généticien américain Ernest Frank Bailey note que 290 chevaux sur les 500 000 enregistrés (en 2020) par le registre américain de la race Arabe sont décrits comme rouans, mais qu'il s'agit vraisemblablement d'identifications erronées, particulièrement par confusion avec le gris (G)[61]. Selon un autre généticien américain, Dan Phillip Sponenberg (2003), le gène rouan n'existe pas chez l'Arabe de pure race, les chevaux décrits comme rouans exprimant plutôt le rabicano[59]. Pour Brenda Wahler, il peut aussi s'agir de confusions avec des formes d'expressions du blanc dominant de type sabino, perçues à tort comme du rouan[58].

Un cheval tacheté de brun et de blanc monté par une femme en costume sombre lors d'un concours.
Un National Show Horse de robe pie tobiano, race issue de croisements avec l'Arabe.

Des poteries et des tombes d'Égypte antique suggèrent que des robes tachetées ont peut-être jadis existé chez la race[62]. Cependant, les chevaux Arabe modernes n'expriment ni les robes pie, ni le complexe léopard[58]. Cela a favorisé l'exclusion des chevaux présentant des marques blanches étendues (par exemple sur le ventre) des différents registres de la race, ainsi que leur pénalisation en concours de modèle et allures, avant que la disponibilité des tests d'ADN ne permette de vérifier leurs origines[58]. Du fait que l'Arabe ne possède pas l'overo (et donc la mutation reponsable du syndrome du poulain blanc) dans son patrimoine génétique, il peut servir de cheval témoin dans les études de ce syndrome[63].

Le cheval Arabe n'exprime aucun gène de dilution[64], ce qui rend impossibles les robes diluées telles que le palomino[48], hormis en résultante de croisements.

Les robes impossibles chez l'Arabe de pure race sont donc obtenues grâce à des croisements ; la race Pintabian a été créée dans l'unique but d'obtenir un cheval typé arabe portant une robe pie[65].

Tempérament et entretien

Cheval gris tenu par son propriétaire.
Cheval arabe avec son propriétaire.

L'Arabe est réputé pour sa grande résistance aux variations de température[35] et à la chaleur, ainsi que pour son endurance[R 2]. Cette endurance repose notamment sur un polygénisme résultant de la sélection menée pour accroître les performances de la race dans le sport équestre du même nom[R 8].

Ces chevaux sont rapides, maniables et courageux. Leur peau très fine peut les rendre chatouilleux ; pour le pansage, une étrille en caoutchouc est préférable au métal, et le bouchon doit être passé en douceur sur les points sensibles tels que les hanches et le ventre.

Allures

Les allures sont étendues et rasantes. Il se déplace en légèreté, dévoilant son mouvement caractéristique, souvent comparé à une danseuse, et dégage inévitablement un joyeux charisme.

L'Arabe a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaire : l'étude de 69 sujets a permis de confirmer l'absence de cette mutation chez tous les chevaux testés, ainsi que l'absence de chevaux présentant des allures supplémentaires parmi les sujets de la race[R 9].

Lignées

Zarife El Mansour, étalon Arabe pur égyptien.

La subdivision de la race Arabe en lignées maternelles est une réalité de fait, mais aucune distinction d'ordre génétique entre ces différentes lignées n'a pu être mise en évidence[R 10]. La question de la « pureté » de la race Arabe constitue l'un des débats hippologiques les plus récurrents et les plus passionnés[R 1]. Durant les ventes aux enchères de sujets de cette race, la lignée du père et de la mère d'un cheval Arabe constituent des informations de première importance[R 1].

Il existe différentes lignées et types de chevaux arabes. Les plus souvent citées sont : Koheilan (ou Kuhailan, Kehilan) Saklawi (ou Seglawi, Saglawi, Siglavy), Abeya (ou Abeyan, Obajan), Hamdani, et Hadban[8]. D'après l'étude de l'Université de l'Oklahoma, les éleveurs modernes de chevaux arabes considèrent plus généralement les lignées Koheilan, Saklawi et Muniqi comme les plus importantes[66]. La lignée Koheilan est essentiellement réputée pour la beauté de ses yeux, surmontés de paupières donnant l'impression qu'ils ont été peints en noir[67].

Liste des lignées de chevaux arabes
Nom arabe Transcription Région Particularité Sources
كحيلان Kuḥaylān Arabie saoudite, Iran Tête courte aux joues larges, beauté des yeux, endurance, prescience [67],[68],[69]
صقلاوي Saqlāwiyy Égypte, Arabie saoudite, Iran Finesse, beauté et légance féminine [67]
Abeya
Muniqi Vitesse, taille élevée, profil rectiligne, morphologie anguleuse [67],[70]
االحمداني Hamdānī Syrie, Iran, Tunisie Sportif, profil droit, type « masculin » [70]
Hadban


Types morphologiques chez la race Arabe : en A Koheilan ; en B Saklawi ; en C Muniqi.

Santé et maladies génétiques

Les chevaux de race Arabe d'Occident descendent d'un petit nombre d'individus exportés depuis le Moyen-Orient, ce qui a vraisemblablement entraîné une consanguinité favorisant l'expression de maladies génétiques[R 11]. Les chevaux du Moyen-Orient présentent une meilleure diversité génétique[R 12], en particulier pour ce qui concerne l'Arabe persan[R 13].

Six maladies génétiques sont connues chez cette race de chevaux[71]. Deux sont inévitablement mortelles, deux ne sont pas intrinsèquement mortelles mais sont invalidantes et entraînent généralement l'euthanasie de l'animal atteint ; les deux dernières affections peuvent généralement être traitées[71]. L'Arabe n'est pas la seule race de chevaux à avoir des maladies héréditaires ; ce type de maladie génétique mortelle ou invalidante existe chez de nombreuses autres races[71].

Immunodéficience sévère combinée (SCID)

L'Immunodéficience sévère combinée (SCID) est un trouble récessif fatal pour un porteur homozygote[72],[73]. Les porteurs hétérozygotes ne présentent aucun signe[72],[73]. 15 à 20 % des chevaux Arabe américains sont porteurs du gène responsable[73]. Comme pour l'immunodéficience combinée sévère chez l'être humain, un poulain homozygote naît avec une absence totale de système immunitaire, et meurt généralement d'une infection opportuniste entre 15 et 45 jours après sa naissance[74],[72]. Le gène responsable a été identifié en 1973 par les chercheurs américains T.C. Mc Guire et Marinel J. Poppie[73],[R 14]. Depuis 1997, un test d'ADN peut détecter les chevaux porteurs sains du gène responsable de la SCID[73]. Des tests et des accouplements soigneusement planifiés permettent d'éliminer la possibilité de naissance d'un poulain atteint[73].

Syndrome du poulain lavande

Le syndrome du poulain lavande (LFS) est un trouble récessif fatal en cas d'homozygotie, les porteurs hétérozygotes ne présentant aucun signe[R 15]. La maladie est due à une déletion localisée sur l'exon 30[R 15]. La fréquence de l'allèle responsable est d'1,62 % en Europe[R 16], contre 10,3 % aux États-Unis[R 15] et 11,3 % en Afrique du Sud[R 17].

Cette affection ne s'observe que chez l'Arabe (avec une plus forte prévalence chez l'Arabe pur égyptien[R 15]), et doit son nom au fait que la plupart des poulains atteints naissent avec une dilution de la couleur du pelage[R 15]. Les poulains atteints de LFS souffrent de multiples troubles neurologiques qui conduisent à une mort rapide[R 15]. Un test ADN des reproducteurs est possible pour éviter les naissances de poulains malades[75].

Abiotrophie cérebelleuse

Pouliche arabe de deux ans avec abiotrophie cérébelleuse, montrant la démarche maladroite et raide, et les tremblements de la tête.

Abiotrophie cérébelleuse (CA)

Épilepsie équine juvénile

L'épilepsie équine juvénile touche surtout les poulains issus des lignées égyptiennes[R 18].

Utilisations

Les deux principales raisons d'élevage de l'Arabe sont la course d'endurance et le show, deux débouchés qui demandent des qualités différentes, sinon opposées, à savoir la résistance à l'effort et la « beauté »[76]. La race s'est éloignée de son objectif d'élevage historique, la guerre[76], qui exigeait des chevaux agiles et faciles à manœuvrer, à l'époque des mamelouks[77].

Sports équestres

Endurance

photographie noir et blanc d'une cheval sur un hippodrome, avec un homme.
Persik, célèbre étalon reproducteur d'endurance.

L'Arabe est populaire en compétition d'endurance, un sport équestre dans lequel il peut porter un cavalier sur une distance allant jusqu'à 160 km, durant 8 heures[R 8]. Plus des trois quarts des chevaux compétiteurs dans ce sport concernent la race, ou des croisements avec l'Arabe[78]. Il excelle grâce à son conditionnement cardio-vasculaire : sa peau très fine lui permet un bon transfert calorique en dissipant la chaleur corporelle interne produite par le travail des muscles[79].

Certains chevaux d'endurance passent à la postérité. Persik, un étalon né au haras de Tersk en 1969 puis importé en France en 1974, suit un « fabuleux parcours » en gagnant la première course d’endurance de Florac en 1975, avant d'être reconnu « meilleur reproducteur européen de chevaux d’endurance » en 1990[80]. Pieraz, hongre champion international dans cette discipline, devient le second cheval cloné au monde[81].

Autres disciplines équestres sportives

Cheval arabe lors d'un concours international de tir à l'arc à cheval à Gauchoux, France 2015

Le cheval arabe est également recherché pour ses aptitudes en équitation de loisir et en Trec, où son physique solide lui permet d'assurer de longues randonnées tant au niveau du portage du paquetage que du cavalier[82]. Il peut participer à des épreuves de saut d’obstacles, mais pas à haut niveau, la race n'ayant pas été sélectionnée pour ses aptitudes au saut. Sa taille réduite est généralement un frein[83]. Le tempérament confiant et joueur du cheval arabe en fait une monture de choix pour la pratique du tir à l'arc à cheval[réf. souhaitée]. Il peut concourir à petit niveau en attelage et dressage, où ses allures aériennes et élégantes sont appréciées[82].

Show

Championnat du monde du cheval arabe au Salon du cheval de Paris en 2014.

Il existe un concours de modèle et allures exclusivement réservé aux pur-sang arabes, le show. Ces concours sont axés sur l'esthétique du cheval et ses attitudes de présentation. Les chevaux sont présentés toilettés en main par des entraîneurs choisis par les propriétaires. Les juges départagent les concurrents en se basant sur la conformité des animaux au standard de la race[83]. Le cheval de show doit posséder des allures légères et amples, ainsi qu'un physique représentatif. Si les premiers concours débutent poulain, une carrière est possible jusqu'à un âge avancé, en accord avec le physique de l'animal. Des travaux en longe sont nécessaires pour maintenir le physique et la musculature, tout comme l'apprentissage de la présentation où le cheval apprend à poser et à se déplacer[84]. Le championnat du monde se déroule chaque année au salon du cheval de Paris. Le show représente le principal axe d'élevage du cheval arabe dans le monde[83].

Sports hippiques

Les sports hippiques sont également un débouché pour les chevaux arabes où des courses spécialisées leur sont dédiées[83]. Les courses de chevaux arabes remontent au XIXe siècle avec la séparation en deux sections des Pur-sang anglais et arabes. Les chevaux arabes disputent cependant pendant plusieurs décennies les mêmes courses que les anglo-arabes moyennant une décharge de poids. La période d'entre-deux-guerres est florissante pour l'élevage français grâce aux subventions des Haras nationaux et à l'importation de très bons sujets. Après une période de crise dans les années 1950-1960, l'élevage des arabes de courses s'est redéveloppé à partir des années 1980. Près d'une soixantaine de courses officielles de chevaux arabes ont lieu chaque année dans le monde, la France étant le pays en accueillant le plus grand nombre[85].

Cinéma et autres arts du spectacle

Un chevl gris se cabre dans l'eau.
Cheval arabe égyptien en photographie artistique, Artur Baboev.

L'acteur Rudolph Valentino monte un étalon arabe du ranch de Kellogg, Jadaan, dans le film de 1926 Le Fils du Cheik[86]. La race apparaît dans bien d'autres films, tels que Ben-Hur[87]. L'Étalon noir met en vedette l'étalon arabe Cass-Olé[88]. Le film Hidalgo met en scène une course avec des chevaux arabes dans le désert[89].

Croisements

L'Arabe est souvent dit « père de toutes les races » et « améliorateur », cet effet améliorateur n'étant pas questionné puisqu'il constitue un dogme[17] :

« Mais est-ce que le cheval arabe n'est pas le plus ancien de tous, puisqu'il est le père de tous ? »

— M. Richard, député du Cantal, Séance du 26 avril 1850 à l'Assemblée nationale[90].

Il est entré en croisement avec de très nombreuses races de chevaux légers modernes. L'Anglo-arabe et ses nombreuses variantes comme l'Anglo-arabe sarde est issu du croisement d'Arabe et de Pur-sang. L'Arabe-Barbe est un autre croisement très répandu, avec le Barbe. L'Ara-appaloosa est, comme son nom l'indique, issu du croisement avec un Appaloosa, le Quarab avec un Quarter Horse (croisement qui provoque parfois de l'hyperactivité chez le cheval), l'Arabo-lusitanien avec un Lusitanien et l'Arabo-frison avec un Frison. L'Arabo-boulonnais est une tentative de relancement de l'élevage des chevaux Boulonnais. Les timbaliers de la Garde Républicaine en montent. Il existe aussi l'Haflo arabe né du croisement avec l'Haflinger, l'Aralusian issu du croisement avec un Pure race espagnole, et l'Aratel, avec l'Ardennais.

Pur-sang

Au XVIIe siècle, quelques étalons sont importés de pays arabes, et croisés avec des juments autochtones de Grande-Bretagne. Les descendants de ces croisements donnent les chevaux anglais, nommés ensuite Pur-sangs. Trois étalons présumés arabes sont particulièrement présents dans la race du Pur-sang : Darley Arabian, né en 1705, qui a rejoint l’écurie de M. Darley en Angleterre ; Godolphin Arabian, né en 1724 ; Byerley Turk, importé de Turquie dans les années 1700.

Une analyse génétique comparée entre le Pur-sang et l'Arabe, en 1994 a montré des différences d'ordre génétique entre ces deux races : une variante présente chez le Pur-sang n'existe pas chez l'Arabe[R 19].

Demi-sang arabe (DSA)

Sont inscriptibles au registre du demi-sang arabe tous les produits non inscriptibles à la naissance à un stud-book géré en France ou au registre du Demi-sang Anglo Arabe (DSAA), présentant au moins 50 % de sang arabe, et issus d'un ascendant direct inscrit au stud-book français du cheval Arabe ou au registre du demi-sang arabe, et d'un parent inscrit à un stud-book de chevaux de sang, de trait ou poney, ou à un registre ou Origine Constatée ou Origine Non Constatée. L'appartenance au registre demi-sang arabe est matérialisée par l'abréviation DSA. Avant 2006, les DSA étaient classés comme Chevaux de Selle (CS). À partir de 2006, ils sont inscrits au SIRE comme DSA.

Diffusion de l'élevage

photo noir et blanc d'un homme en turban tenant un cheval.
Homme Syrien avec un cheval arabe à la World's Columbian Exposition, 1893.

L'Arabe est la race de chevaux la plus diffusée au monde, avec une présence attestée dans au moins 82 pays, en 2020[R 2].

Parmi les haras célèbres figurent le haras national de Chaouchaoua de Tiaret (Algérie), Janow Podlaski (Pologne), Tersk (Russie), Om el Arab (États-Unis) et Crabbet Park (Angleterre). Dans ce dernier a vécu le « cheval du siècle », Skowronek, dont la lignée a produit plus de 1 000 champions en 15 ans. Les États-Unis possèdent à eux seuls près de 90 % des chevaux de cette race.

Impact culturel

Dessin de cheval noir avec une liste de noms calligraphiés en arabe autour de lui.
Manuscrit d'hippiatrie arabe daté de 1670, vraisemblablement d'origine égyptienne, détaillant les noms des parties du corps du cheval.

La culture musulmane se caractérise par le respect et l'amour portés au cheval, proche d'une vénération[91]. Si le cheval en fait partie intégrante dès les temps pré-islamiques, c'est surtout durant les cinq premiers siècles après l'hégire qu'il inspire un grand nombre d'oeuvres littéraires[18]. Les plus anciennes relèvent de la lexicographie et de la généalogie, à travers les Kutub al-khayl (« Livres des Chevaux ») qui recensent des noms de chevaux célèbres[18]. D'autres relèvent de la furûsiyya (art de l'équitation de guerre) ou d'œuvres qui, typiquement, débutent par des citations du Coran et des hadîths, et se poursuivent par des connaissances vétérinaires[92].

Dans l'art pictural, d'après la conservatrice générale du patrimoine au musée du Louvre Marthe Bernus-Taylor, après avoir été représenté sous forme symbolique, le cheval arabe fait l'objet de portraits à partir du XVe siècle, parfois avec autant de soins que s'il s'était agit d'un être humain, tout particulièrement en Iran[3].

La race Arabe est associée à un imaginaire foisonnant, évoquant le désert et le mythe[34]. Il est très largement qualifié de « plus beau cheval du monde » par différents auteurs, une réputation que confirme l'expansion de son élevage[93].

Littérature religieuse

Page d'un manuscrit calligraphié en arabe.
Texte de la 100e sourate du Coran, Al-Adiyat, d'après une édition datée de 1874

Le Coran et les hadîths mentionnent des chevaux à plusieurs reprises, en accordant une importance considérable au cheval de bataille, comme en témoigne la 100e sourate, Al-Adiyat, où Dieu prend les chevaux à témoin de l'ingratitude des Hommes[5]. Le rôle des chevaux et des ânes est explicité[5] dans la sourate An-Nahl (Les Abeilles ; 16:8) :

« الخيل والبغال والحمير لتركبوها وزينة »

— Coran, sourate 16 (An Nahl), verset 8.

« Et les chevaux, les mulets et les ânes, pour que vous les montiez, et pour l’apparat[94]. »

Les hadîths incitant les Musulmans à élever des chevaux revêtent, selon l'historien franco-syrien Farouk Mardam-Bey, une importance historique particulière, dans la mesure où ils se traduisent par la constitution d'une cavalerie à l'origine de nombreuse victoires militaires[5]. Il estime aussi que le hadîth suivant est resté particulièrement célèbre[5] :

« الخَيْل مَعقُودٌ في نَوَاصِيهَا الخَيْر إلى يوم القِيامة »

— Ibn ‘Umar, Hadith rapporté par Malek, al-Bukhari, Muslem, an-Nasa'i et Ibn Majah

« Le bien est attaché au toupet des chevaux jusqu'au Jour de la résurrection[5]. »

Domestication par Ismaël

D'après Farouk Mardam-Bey, les traités d'hippologie arabes citent, presque sans variation depuis celui d'Hicham ibn al-Kalbi (737-819), qui cite lui-même Abdullah ibn Abbas (619-687), la même origine légendaire du cheval domestiqué et monté par Ismaël[95]. Dieu fit sortir pour lui 100 chevaux de la mer, qu'Ismaël apprivoisa et fit se reproduire entre eux[95]. Ibn Abbas conclut cette histore par le fait que ces chevaux furent nommés ′irâb, soit « arabes »[95].

Les chevaux du roi Salomon

Une autre origine légendaire citée dans les textes canoniques implique le roi Salomon, qui aurait possédé mille chevaux hérités de son père le roi David, et venus notamment d'Arabie[95]. Salomon aurait donné son célèbre étalon Zâd-er-Râkib (« la provision / le viatique du cavalier ») à la tribu Banu Azd, venue d'Oman pour lui payer son tribut[95]. Cet étalon légendaire permet à chaque expédition de chasse d'être couronnée de succès, devenant l'ancêtre de l'étalon Al-A'waj[95].

Récits non-canoniques

Dessin d'une armée, des cavaliers et chevaux au premier plan, un homme surélevé dont le visage n'est pas dessiné, près d'un ange.
Le prophète à la bataille de Badr, d'après le Siyer-i Nebi, XIVe siècle.

Il existe d'autres récits légendaires, qui ne figurent pas parmi les six corpus canoniques[95]. Ce texte est cité comme étant un hadîth du Prophète, entre autres dans le Nâçerî :

« Au moment où la Majesté divine voulut créer le cheval, elle appela le vent du midi : « Je veux, lui dit-elle, créer de ta substance une créature nouvelle que je destine à être la puissance et la gloire de mes saints sur la terre, l'humiliation de mes ennemis, l'orgueil de ceux qui me serviront. » Dieu prit alors une poignée de vent et en créa le cheval, auquel ensuite il adressa ces paroles : « Je te nomme cheval (et je t'ai créé arabe) ; je t'établis une des gloires de la terre. Le bien-être et les succès sont noués et attachés à la crinière qui ombrage ton cou ; les butins sont rassemblés sur ton dos ; les richesses seront partout où tu seras ; je te donne pour te nourrir plus que je n'ai donné à tout autre des animaux domestiques ; je t'établis leur chef, leur roi ; je te donne le vol sans ailes ; tu seras pour l'attaque et tu seras pour la fuite. Un jour je placerai sur ton dos des hommes qui exalteront ma Majesté, exalte-moi avec eux, qui célébreront ma grandeur, magnifie-moi avec eux. »

— Abou Bakr Ibn Badr Eddîn Ibn El Moundir, Nâçerî[96].

La légende des cinq juments (Al Khamsa), bien que souvent racontée parmi les amateurs de chevaux arabes, constitue un récit tardif d'origine populaire et très postérieure à la fondation de l'Islam[97],[98]. Certains éleveurs affirment que les montures modernes des Bédouins descendent de ces juments[99].

Le prophète de l'Islam a choisi les juments fondatrices de la race pour leur courage, leur résistance et leur loyauté. Il existe des variantes dans ce récit, mais l'une des plus communes, citée par Ali Pacha Mohamed Chérif, dit qu'après un long et pénible voyage à travers le désert, le Prophète dirigea sa harde de chevaux assoiffés vers une oasis. Tous les animaux se mirent à galoper en désordre vers le point d'eau, quand il leur donna l'ordre de revenir vers lui. Seules cinq juments répondirent à son appel. Pour les récompenser de leur loyauté, il fit de ces juments ses favorites, et les nomma Al Khamsa ar Rasul Allah (« les Cinq du Prophète de Dieu »)[100]

Ces juments devinrent les cinq fondatrices des cinq premières lignées du cheval Arabe[97],[101].

Poésie

L'orientaliste et islamologue Pr Mikhaïl Piotrovski estime qu'« aucune littérature au monde ne possède des descriptions de chevaux aussi inspirées et aussi merveilleuses que la la poésie arabe ancienne »[91].

La poésie pré-islamique aborde la question de l'origine du cheval[18]. Selon Farouk Mardam-Bey, les bédouins jâhilites (pré-islamiques) lui prêtent attention en raison de sa place dans leur mode de vie, avec « plus ou moins d'insistance »[102]. Les thématiques majeures en sont la noblesse des origines, la beauté et la rapidité du cheval[102]. Un canon esthétique est évoqué dans les ouvrages publiés aux VIIIe et IXe siècles, notamment la finesse du bout du nez et de la bouche, associée à des naseaux larges[103]. Des métaphores renvoient à des comparaisons avec l'eau et l'oiseau[103]. Ces poèmes peuvent être difficiles à traduire en langue française :

Parfois, je pars avant l'aube sur un cheval
Svelte comme une gazelle, paturons inclinés
Toujours agile, qu'il aille à l'amble
Ou qu'il trotte, on dirait un renard

— Imrou'l Qays, Abû 'Ubayda, p. 119. Traduction française de Farouk Mardam-Bey

La majorité de ces poèmes exaltent les qualités du cheval pour la guerre et la chasse[104], plus rarement la course[105]. Ces poèmes inspirent des textes en prose et des encyclopédies mameloukes[105].

Fiction

La série de romans jeunesse L'Étalon noir, de Walter Farley, met en scène un cheval arabe sauvage noir et ses descendants. D'après The Oxford Encyclopedia of American Literature, L'Étalon noir est de loin l'œuvre littéraire pour la jeunesse la plus connue dans l'univers du cheval dans le monde occidental, depuis le milieu du XXe siècle[106]. Black est considéré comme « l'un des animaux de fiction les plus persistants et les plus populaires jamais créés »(« one of the most enduring and popular animals characters ever created »), selon l'éditrice et critique littéraire Anita Silvey[107].

« Arabomanie » européenne

D'après l'historienne de l'art Christine Peltre, si le peintre anglais George Stubbs (XVIIIe), réalise déjà des portraits de chevaux et de cavaliers arabes[108], c'est surtout la campagne d'Égypte de Napoléon Bonaparte qui installe durablement le cheval arabe dans le paysage artistique européen, et en particulier parmi les artistes français[108]. Ces artistes du mouvement orientaliste le représentent à partir du début du XIXe siècle[11]. Antoine-Jean Gros (1771-1835) est l'un des premiers peintres français à le décrire[109]. Il inspire Théodore Géricault, qui copie certains de ses tableaux[108]. Eugène Delacroix voyage au Maroc en 1832, prenant de nombreuses notes ; Théodore Chassériau voyage pour sa part en Algérie en 1846, et réalise des croquis minutieux[108]. En 1839, Horace Vernet et Frédéric Goupil-Fesquet se rendent en Égypte[110]. Vernet expose en 1848 les portraits de Feridjen, étalon arabe, et de Mustazara, jument arabe[110].

Eugène Fromentin s'inspire des chasses à cheval au faucon et au lévrier[110]. Jean-Léon Gérôme sculpte en 1897 un bronze de Napoléon monté sur un cheval arabe[111].

Alfred de Dreux

Tableaux orientalistes représentant des chevaux arabes

Bien qu'il prétendent s'inspirer de la culture orientale, ces tableaux sont nourris de références occidentales, antiques, voire issues de l'Ouest américain[112]. Les critiques d'art de l'époque comparent les chevaux de ces tableau à ceux de la statuaire grecque[113]. En 1851 paraît Les Chevaux du Sahara, ouvrage zootechnique qui inspire de nombreux artistes, et témoigne de leur intérêt pour cette littérature spéclialisée[110].

Marques et enseignes

sculpture plaquée or représentant la tête d'un cheval
Tête de cheval servant d'enseigne à une boucherie chevaline en Vendée.

Le modèle-type du cheval des enseignes des boucheries chevalines françaises est, d'après l'ethnologue Bernadette Lizet, un « fin coursier » rappelant l'Arabe (notamment de par son profil de tête)[R 20].

Note

  1. Des généalogies de chevaux ont été écrites en langue arabe bien avant que ces registres européens ne soient créés, notamment par Ibn al Khalbi (737-819) dans ḫayl ﺧﻴﻞ (voir Binebine 2017, p. 8), mais ces généalogies ne se prolongent pas jusqu'à nos jours.

Références

  1. a b et c Digard 2002, p. 15.
  2. Melchior Joseph Eugène Daumas, Les Chevaux du Sahara, et les mœurs du désert : Septième édition, revue et commentée, avec des commentaires par l'Émir Abd-el-Kader, Paris, Michel Lévy frères, , 7e éd., 527 p. (lire en ligne), p. 241.
  3. a et b Marthe Bernus-Taylor, « Le cheval et l'art islamique » dans Digard 2002, p. 85-92.
  4. Barbié de Préaudeau 2002, p. 184.
  5. a b c d e et f Farouk Mardam-Bey « Le cheval dans le Coran et dans le Hādith » dans Digard 2002, p. 202‑203.
  6. a et b Barbié de Préaudeau 2002, p. 185.
  7. Binebine 2017, p. 5-6.
  8. a b c d e f g et h Głażewska 2010, p. 49.
  9. Félix Mengin, Histoire sommaire de l'Égypte sous le gouvernement de Mohammed-Aly, ou, récit des principaux événements qui ont eu lieu de l'an 1823 a l'an 1838, Didot, , 539 p., p. 429.
  10. Bailey 2020, p. 3.
  11. a b c d et e Christian Robin et Saud Soliman Theyab, « Arabie antique : aux origines d'une passion » dans Digard 2002, p. 29-32.
  12. Jean-François Breton, « Chevaux votifs et monumentaux en Arabie » dans Digard 2002, p. 34-35.
  13. a et b Digard 2002, p. 16.
  14. Cosgrove et al. 2020, p. 1.
  15. Barbié de Préaudeau 2002, p. 8.
  16. Digard 2002, p. 132.
  17. a b c d e f et g Digard 2002, p. 18.
  18. a b c et d Annie Vernay-Nouri, « Chevaux et pratiques équestres dans les manuscrits arabes » dans Digard 2002, p. 73.
  19. Annie Vernay-Nouri, « Chevaux et pratiques équestres dans les manuscrits arabes » dans Digard 2002, p. 75-79.
  20. Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, « Le cheval arabe », sur Encyclopédie de L'Agora (consulté le ).
  21. Barbié de Préaudeau 2002, p. 9.
  22. Philippe Thomas-Derevoge, Le vizir : Le cheval le plus illustre de Napoléon, éditions du Rocher, (ISBN 2-268-05893-X et 978-2-268-05893-1, OCLC 70712267, lire en ligne).
  23. Jill Hamilton, Marengo : the myth of Napoleon's horse, Fourth Estate, (ISBN 1-84115-352-4 et 978-1-84115-352-0, OCLC 843005615, lire en ligne).
  24. a et b Wenceslas Séverin Rzewuski, Impressions d’Orient et d’Arabie. Un cavalier polonais chez les Bédouins (1817-1819), Paris, José Corti-Muséum national d’histoire naturelle, , 711 p. (ISBN 2714307973 et 9782714307972).
  25. a b et c Bernadette Lizet, « Le cheval arabe du Nejd et le système des races orientales dans le manuscrit de Wenceslas Severyn Rzewuski », Anthropozoologica, vol. 39, no 1,‎ , p. 79-97 (lire en ligne).
  26. a b c d e f g et h Pouillon 2017.
  27. a et b Digard 2002, p. 252.
  28. Louis Damoiseau, Voyage en Syrie et dans le désert par feu Louis Damoiseau, attaché à la mission de M. de Portes, pour l’achat d’étalons arabes, Paris, Hippolyte Souverain, .
  29. Charles Montagu Doughty (trad. Jean-Claude Reverdy), Voyages dans l'Arabie déserte [« Travels in Arabia Deserta »], Karthala, (ISBN 2-84586-260-1 et 978-2-84586-260-9, OCLC 401292050, lire en ligne), p. 344‑345.
  30. Digard 2002, p. 253.
  31. Anne Blunt, Voyage en Arabie : pèlerinage au Nedjed, berceau de la race arabe, Hachette, (OCLC 422165814, lire en ligne).
  32. Schofler 2006, p. 15.
  33. (en) Amin Sadek Zaher, The Genetic History of the Arabian Horse in America, Michigan State College of Agriculture and Applied Science, , 108 p., p. 38-39.
  34. a et b Barbié de Préaudeau 2002, p. 7.
  35. a b c d e et f Digard 2002, p. 283.
  36. a et b Bataille et Tsaag Valren 2017, p. 26.
  37. a et b Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, Le Cheval, Larousse, , 382 p. (ISBN 9782035171184), p. 119-120.
  38. Bailey 2020, p. 4.
  39. a b et c Yves Riou, éleveur, « Le pur-sang arabe : l'évolution de la tête », Cheval Savoir, no 27,‎ .
  40. (en) « Meet El Rey Magnum », Veterinary Record,‎ , p. 390-391 (lire en ligne).
  41. a b et c Yassine Hervé Jamali, Le Cheval barbe, Actes Sud, coll. « Arts équestres », , 272 p. (ISBN 978-2-330-13111-1), p. 244-245.
  42. Edwards 1973, p. 27-28.
  43. Gérard Klein (trad. de l'anglais), Les plus beaux chevaux du monde, Paris, Michel Lafon, , 256 p. (ISBN 978-2-7499-0354-5, BNF 40081997), p. 44.
  44. Parkinson 2006, p. 57.
  45. Schofler 2006, p. 8.
  46. a b c et d (en) Gladys Brown Edwards, Anatomy and Conformation of the Horse, Dreenan Press, Ltd., (1re éd. 1966) (ISBN 978-0-88376-025-3), p. 83-98.
  47. Parkinson 2006, p. 121.
  48. a b c et d Bataille et Tsaag Valren 2017, p. 27.
  49. a et b Stewart 1995, p. 34.
  50. Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 85.
  51. Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 84-85.
  52. Stewart 1995, p. 35.
  53. Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 86.
  54. Upton 1987, p. 33.
  55. a et b Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 86.
  56. a b et c Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 109-110.
  57. a et b Bailey 2020, p. 99.
  58. a b c et d (en) Brenda Wahler, « Arabian Coat Color Patterns », Arabian Horse Association, .
  59. a et b Dan Phillip Sponenberg, Equine Color Genetics, Blackwell Publishing, (ISBN 978-0-8138-0759-1), p. 69.
  60. Népoux et Tsaag Valren 2019, p. 101.
  61. Bailey 2020, p. 105.
  62. Edwards 1973, p. 5.
  63. (en) Dan Walker, « Lethal Whites : A Light at the End of the Tunnel », Paint Horse Journal, .
  64. Bailey et Brooks 2020, p. 84.
  65. (en) Samantha Johnson (photogr. Daniel Johnson), The Field Guide to Horses, Voyageur Press, (ISBN 1616732172 et 9781616732172), p. 123.
  66. Hendricks 2007, p. 43.
  67. a b c et d (en) Maurizio Bongianni (trad. Ardèle Dejey), Simon & Schuster's Guide to Horses and Ponies, New York, Simon & Schuster, , 255 p. (ISBN 0-671-66068-3, OCLC 16755485, lire en ligne), « Arab », p. 44Voir et modifier les données sur Wikidata.
  68. (en) Alexander Chodźko (trad. Alexander Chodźko), Specimens of the Popular Poetry of Persia: As Found in the Adventures and Improvisations of Kurroglou, the Bandit-minstrel of Northern Persia and in the Songs of the People Inhabiting the Shores of the Caspian Sea, vol. 58, Brockhaus, coll. « Oriental Translation Fund », , 592 p. (lire en ligne), p. 79.
  69. (en) Fran Lynghaug, The Official Horse Breeds Standards Guide : The Complete Guide to the Standards of All North American Equine Breed Associations, MBI Publishing Company LLC, , 672 p. (ISBN 1-61673-171-0, lire en ligne), p. 181Voir et modifier les données sur Wikidata.
  70. a et b Schofler 2006, p. 12.
  71. a b et c (en) Lisa Goodwin-Campiglio, Beth Minnich, Brenda Wahler et AHA Equine Stress, « Caution and Knowledge », Modern Arabian Horse,‎ , p. 100–105 (lire en ligne).
  72. a b et c Sophie Danvy, Bernard Dumont Saint Priest, Margot Sabbagh et Loïc Legrand, « Le gène SCID », sur equipedia.ifce.fr, Institut français du cheval et de l'équitation (consulté le ).
  73. a b c d e et f « Gène SCID », sur Respe - Réseau d'Epidémio-Surveillance en Pathologie Équine (consulté le ).
  74. (en) « Severe Combined Immunodeficiency (SCID) », sur Cornell University College of Veterinary Medicine, (consulté le ).
  75. « Lavender Foal Syndrome (LFS) - Coat Color Dilution Lethal - COFICHEV », sur www.cofichev.ch (consulté le ).
  76. a et b Digard 2002, p. 254.
  77. Thibault de Noblet « Les Mamlouks » dans Digard 2002, p. 255.
  78. Yassine Hervé Jamali, Le Cheval barbe, Actes Sud, coll. « Arts équestres », , 272 p. (ISBN 978-2-330-13111-1), Rech. « Cheval arabe endurance ».
  79. Nancy S. Loving (trad. de l'anglais), Tenir la distance : Tout sur le cheval d'endurance, Actes Sud, , 350 p. (ISBN 978-2-7427-4277-6), p. 11-47.
  80. Julie Allagnon, Évolution de l'élevage du Pur-sang arabe d'endurance ces dix dernières années, École nationale vétérinaire d'Alfort (thèse), (lire en ligne), p. 45.
  81. (en) Cesare Galli, Irina Lagutina, Roberto Duchi et Silvia Colleoni, « Chapter 22 - Cloning of Equines », dans Principles of Cloning, Academic Press, , 2e éd. (ISBN 978-0-12-386541-0, DOI 10.1016/b978-0-12-386541-0.00022-9, lire en ligne), p. 287–297.
  82. a et b Collectif 2002, p. 59.
  83. a b c et d Collectif 2002, p. 60.
  84. Doriane Federspiel, « Une journée avec... un cheval arabe de show », Cheval Magazine, no 517,‎ , p. 64-65.
  85. « Présentation de l'association », sur AFAC : Association Française du Cheval Arabe de Course (consulté le )
  86. (en) Mary Jane Parkinson, The Kellogg Arabian Ranch: The First Sixty Years : a Chronicle of Events, 1925-1985, Pomona, Cal Poly Kellogg Unit Foundation, California State Polytechnic University, , 3e éd., 541 p., p. 13.
  87. (en) Monica Silveira Cyrino, Big screen Rome, Blackwell, (ISBN 978-1-4051-1683-1, 1-4051-1683-8 et 978-1-4051-1684-8, OCLC 1172919198, lire en ligne), p. 63.
  88. (en) Daniel Eagan, America's Film Legacy: The Authoritative Guide to the Landmark Movies in the National Film Registry, Bloomsbury Publishing USA, , 848 p. (ISBN 1441175415 et 9781441175410), Chap. Apocalypse Now - The Black Stallion.
  89. (en) Richard V. Francaviglia, Jerome L. Rodnitzky et Robert A. Rosenstone, Lights, camera, history : portraying the past in film, University of Texas at Arlington et Texas A & M University Press, (ISBN 978-1-60344-503-0 et 1-60344-503-X, OCLC 651731405, lire en ligne), p. 86.
  90. Compte-rendu des séances de l'Assemblée nationale : exposés de motifs et projets de lois présentés par le gouvernement. Rapports de MM. les représentants, vol. 13, Panckoucke, , p. 345.
  91. a et b Mikhaïl Piotrovski, « Le respect du cheval » dans Digard 2002, p. 281.
  92. Annie Vernay-Nouri, « Chevaux et pratiques équestres dans les manuscrits arabes » dans Digard 2002, p. 74.
  93. Odile Kerouani et Laurence Mazaud, Guide du monde arabe en France, Institut du monde arabe, coll. « Guides pratiques », , 3e éd., 598 p. (ISBN 2843061261 et 9782843061264), « Le cheval arabe ».
  94. Malek Chebel, Le Coran, Fayard, (ISBN 221364747X et 9782213647470), p. 26.
  95. a b c d e f et g Farouk Mardam-Bey, « L'origine légendaire du cheval arabe » dans Digard 2002, p. 23.
  96. Abū Bakr b. Badr. Ibn al-Mundir (trad. de l'arabe par M. Perron), Le Nâċérî : La perfection des deux arts ou traité complet d'hippologie et d'hippiatrie arabes, vol. 2, Bouchard-Huzard, , p. 19-20.
  97. a et b Blomac et Bogros 1978, p. « La Légende des cinq juments ».
  98. Upton et Amirsadeghi 2006.
  99. Schofler 2006, p. 3-4.
  100. Bogros 1978, p. « La Légende des cinq juments ».
  101. Archer 1992, p. 92-93.
  102. a et b Farouk Mardam-Bey, « Le cheval dans la poésie arabe » dans Digard 2002, p. 197.
  103. a et b Farouk Mardam-Bey, « Le cheval dans la poésie arabe » dans Digard 2002, p. 198.
  104. Farouk Mardam-Bey, « Le cheval dans la poésie arabe » dans Digard 2002, p. 199.
  105. a et b Farouk Mardam-Bey, « Le cheval dans la poésie arabe » dans Digard 2002, p. 200.
  106. (en) Jay Parini, The Oxford Encyclopedia of American Literature, Oxford University Press, (ISBN 0195156536 et 9780195156539), p. 279.
  107. (en) Anita Silvey, Children's Books and Their Creators, Houghton Mifflin Harcourt, , 800 p. (ISBN 0395653800 et 9780395653807), p. 237.
  108. a b c et d Christine Peltre, « Le cheval d'orient, fils et rival de l'« Urpferd » » dans Digard 2002, p. 239.
  109. Digard 2002, p. 256.
  110. a b c et d Christine Peltre, « Le cheval d'orient, fils et rival de l'« Urpferd » » dans Digard 2002, p. 240.
  111. Digard 2002, p. 248.
  112. Christine Peltre, « Le cheval d'orient, fils et rival de l'« Urpferd » » dans Digard 2002, p. 242.
  113. Christine Peltre, « Le cheval d'orient, fils et rival de l'« Urpferd » » dans Digard 2002, p. 241.

Articles de recherche

  1. a b c et d Głażewska 2010, p. 49.
  2. a b c d e f et g Cosgrove et al. 2020, p. 1.
  3. (en) A. T. Bowling, A. Del Valle et M. Bowling, « A pedigree-based study of mitochondrial D-loop DNA sequence variation among Arabian horses », Animal Genetics, vol. 31, no 1,‎ , p. 1–7 (ISSN 0268-9146, PMID 10690354, DOI 10.1046/j.1365-2052.2000.00558.x, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Iwona Głażewska, Anna Wysocka, Barbara Gralak Renata Prus et Jerzy Sell, « A new view on dam lines in Polish Arabian horses based on mtDNA analysis », Genetics Selection Evolution, vol. 39, no 5,‎ , p. 609–619 (ISSN 0999-193X et 1297-9686, DOI 10.1051/gse:2007025, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Antoine Fages, Kristian Hanghøj, Naveed Khan et Charleen Gaunitz, « Tracking Five Millennia of Horse Management with Extensive Ancient Genome Time Series », Cell, vol. 177, no 6,‎ , p. 1419–1435.e31 (ISSN 0092-8674 et 1097-4172, PMID 31056281, PMCID PMC6547883, DOI 10.1016/j.cell.2019.03.049, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Bianca Haase, Samantha A. Brooks, Angela Schlumbaum et Pedro J. Azor, « Allelic Heterogeneity at the Equine KIT Locus in Dominant White (W) Horses », PLoS Genetics, vol. 3, no 11,‎ , e195 (ISSN 1553-7404, PMID 17997609, PMCID PMC2065884, DOI 10.1371/journal.pgen.0030195, lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b (en) Bianca Haase, Samantha A Brooks, Angela Schlumbaum et Pedro J Azor, « Allelic Heterogeneity at the Equine KIT Locus in Dominant White (W) Horses », PLoS Genetics, vol. 3, no 11,‎ , e195 (ISSN 1553-7404, PMID 17997609, PMCID PMC2065884, DOI 10.1371/journal.pgen.0030195, lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b (en) Anne Ricard, Céline Robert, Christine Blouin et Fanny Baste, « Endurance Exercise Ability in the Horse: A Trait with Complex Polygenic Determinism », Frontiers in Genetics, vol. 8,‎ (ISSN 1664-8021, PMID 28702049, PMCID PMC5488500, DOI 10.3389/fgene.2017.00089, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) M. Promerová, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2,‎ , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consulté le ).
  10. Anas M. Khanshour et Ernest Gus Cothran, « Maternal phylogenetic relationships and genetic variation among Arabian horse populations using whole mitochondrial DNA D-loop sequencing », BMC Genetics, vol. 14,‎ , p. 83 (ISSN 1471-2156, PMID 24034565, PMCID 3847362, DOI 10.1186/1471-2156-14-83, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) M. M. Brosnahan, S. A. Brooks et D. F. Antczak, « Equine clinical genomics: A clinician's primer: Equine clinical genomics », Equine Veterinary Journal, vol. 42, no 7,‎ , p. 658–670 (PMID 20840582, PMCID PMC3297474, DOI 10.1111/j.2042-3306.2010.00166.x, lire en ligne, consulté le ).
  12. Khanshour et al. 2013, p. 386.
  13. (en) Raheleh Sadeghi, Mohammad Moradi-Shahrbabak, Seyed Reza Miraei Ashtiani et Florencia Schlamp, « Genetic Diversity of Persian Arabian Horses and Their Relationship to Other Native Iranian Horse Breeds », Journal of Heredity, vol. 110, no 2,‎ , p. 173–182 (ISSN 0022-1503, DOI 10.1093/jhered/esy061, lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) T. C. McGuire et Marinel J. Poppie, « Hypogammaglobulinemia and Thymic Hypoplasia in Horses: a Primary Combined Immunodeficiency Disorder », Infection and Immunity, vol. 8, no 2,‎ , p. 272–277 (ISSN 0019-9567 et 1098-5522, PMID 4199158, lire en ligne, consulté le )
  15. a b c d e et f (en) Samantha A. Brooks, Nicole Gabreski, Donald Miller et Abra Brisbin, « Whole-Genome SNP Association in the Horse: Identification of a Deletion in Myosin Va Responsible for Lavender Foal Syndrome », PLoS Genetics, vol. 6, no 4,‎ , e1000909 (ISSN 1553-7404, PMID 20419149, PMCID PMC2855325, DOI 10.1371/journal.pgen.1000909, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) N. A. Gabreski, B. Haase, C. D. Armstrong et O. Distl, « Investigation of allele frequencies for Lavender foal syndrome in the horse », Animal Genetics, vol. 43, no 5,‎ , p. 650–650 (DOI 10.1111/j.1365-2052.2011.02305.x, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) C. J. Tarr, P. N. Thompson, A. J. Guthrie et C. K. Harper, « The carrier prevalence of severe combined immunodeficiency, lavender foal syndrome and cerebellar abiotrophy in Arabian horses in South Africa: Carrier prevalence of genetic disorders in South African Arabian horses », Equine Veterinary Journal, vol. 46, no 4,‎ , p. 512–514 (DOI 10.1111/evj.12177, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) M. Aleman, C.J. Finno, K. Weich et M.C.T. Penedo, « Investigation of Known Genetic Mutations of Arabian Horses in Egyptian Arabian Foals with Juvenile Idiopathic Epilepsy », Journal of Veterinary Internal Medicine, vol. 32, no 1,‎ , p. 465–468 (ISSN 0891-6640, DOI 10.1111/jvim.14873, lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) E. Bailey et T. L. Lear, « Comparison of Thoroughbred and Arabian horses using RAPD markers », Animal Genetics, vol. 25, no S1,‎ , p. 105–108 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/j.1365-2052.1994.tb00414.x, lire en ligne, consulté le ).
  20. Bernadette Lizet, « Le « sang sous la masse » », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 10,‎ , p. 8–22 (ISSN 0760-5668, DOI 10.4000/terrain.2925, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Sources historiques

  • [Ben Hodeïl el Andalusy 1922] Ali Ben Abderrahman Ben Hodeïl el Andalusy (trad. de l'arabe par Louis Mercier), La parure des cavaliers et l'insigne des preux, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, (1re éd. 1365)
  • [Chatelain 1816] René Julian Chatelain, Mémoire sur les chevaux arabes : projet tendant à augumenter et à améliorer les chevaux en France..., Librairie de Madame Huzard, , 158 p. (lire en ligne)

Ouvrages spécialisés

  • [Ammon 2008] Karl Wilhelm Ammon (trad. de l'allemand par Jean-Pierre Portmann), Chevaux des Arabes et chevaux arabes [« Nachrichten von der Pferdezucht der Araber und den arabischen Pferden »], Actes sud, coll. « Arts équestres », , 300 p. (ISBN 2742780653 et 9782742780655)
  • [Archer 1992] (en) Rosemary Archer, The Arabian Horse, J.A. Allen, , 150 p. (ISBN 978-0-85131-549-2)
  • [Barbié de Préaudeau 2002] Philippe Barbié de Préaudeau, Le cheval arabe : des origines à nos jours, Les Éditions du Jaguar, (1re éd. 1987), 218 p. (ISBN 978-2-86950-358-8)
  • (fr) (es) (en) (ar) [Binebine 2017] Ahmed Chaouki Binebine, Les noms du cheval chez les arabes, Rabat, Marsam, (ISBN 978-9954-9676-4-5 et 9954-9676-4-8, OCLC 1079360605, lire en ligne)
  • [Blomac et Bogros 1978] Nicole Blomac et Denis Bogros (préf. Henry Blanc), L'Arabe, premier cheval de sang, Chaumont, Crepin-Leblond, , 311 p. (présentation en ligne)
  • [Digard 2002] Institut du monde arabe et Jean-Pierre Digard (dir.), Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident, Éditions Gallimard et IMA, , 304 p. (ISBN 2-07-011743-X)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Forbis et Ferriss 1990] (en) Judith Forbis et Joe Ferriss, Authentic Arabian Bloodstock, Ansata Publications, , 423 p. (ISBN 0962564400 et 9780962564406)
  • [Parkinson 2006] (en) Mary Jane Parkinson, Gladys Brown Edwards: Artist, Scholar, Author, Cambria, Californie, Arabian Horse World, (ISBN 978-1-929164-38-7)
  • [Schofler 2006] Patti Schofler, Flight Without Wings : The Arabian Horse and the Show World, Globe Pequot, (ISBN 978-1-59228-800-7, lire en ligne)
  • [Stewart 1995] (en) Gail Stewart, The Arabian Horse, Capstone, , 48 p. (ISBN 978-1-56065-244-1)
  • [Upton 1987] Peter Upton, The Classic Arabian, Arab Horse Society, (OCLC 21241803)
  • [Upton et Amirsadeghi 2006] Peter Upton et Hosseïn Amirsadeghi (trad. de l'anglais, photogr. Rik Van Lent), Le Pur-Sang Arabe : Histoire, Mystère et Magie, Actes Sud, , 255 p. (ISBN 978-2-7427-6439-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles de recherche

  • [Berriah 2017] Mehdi Berriah, « Le cheval arabe chez les Mamelouks baḥriyya entre pragmatisme, symboles et représentations (XIIIe–XIVe siècles) », Arabian Humanities. Revue internationale d’archéologie et de sciences sociales sur la péninsule Arabique/International Journal of Archaeology and Social Sciences in the Arabian Peninsula, no 8,‎ (ISSN 1248-0568, DOI 10.4000/cy.3398, lire en ligne, consulté le )
  • [Cosgrove et al. 2020] (en) Elissa J. Cosgrove, Raheleh Sadeghi, Florencia Schlamp et Heather M. Holl, « Genome Diversity and the Origin of the Arabian Horse », Scientific Reports, vol. 10, no 1,‎ , p. 1–13 (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-020-66232-1, lire en ligne, consulté le )
  • [Głażewska 2010] (en) Iwona Głażewska, « Speculations on the origin of the Arabian horse breed », Livestock Science, vol. 129, nos 1-3,‎ , p. 49–55 (ISSN 1871-1413, DOI 10.1016/j.livsci.2009.12.009, lire en ligne, consulté le )
  • [Khansour et al. 2013] (en) Anas Khanshour, Eleanore Conant, Rytis Juras et Ernest Gus Cothran, « Microsatellite Analysis of Genetic Diversity and Population Structure of Arabian Horse Populations », Journal of Heredity, vol. 104, no 3,‎ , p. 386–398 (ISSN 0022-1503, DOI 10.1093/jhered/est003, lire en ligne, consulté le )
  • [Pouillon 2017] François Pouillon, « À la recherche de la race arabe : cheval et voyage en Arabie centrale au XIXe siècle », Arabian Humanities, no 8,‎ (ISSN 2308-6122, DOI 10.4000/cy.3321, lire en ligne, consulté le )

Ouvrages généralistes

Liens externes