Gave de Pau

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Le gave de Pau
Illustration
Le gave de Pau aux alentours de Nay.
Carte.
Cours du gave de Pau.
Caractéristiques
Longueur 190,7 km [1]
Bassin 2 600 km2 [réf. nécessaire]
Bassin collecteur Adour
Débit moyen 82 m3/s (Bérenx) [2]
Régime pluvio-nival
Cours
Origine Confluence du gave de Gavarnie et du gave de Cauterets
· Localisation Soulom, Pierrefitte-Nestalas et Villelongue dans les Hautes-Pyrénées
· Altitude 457 m
· Coordonnées 42° 57′ 45″ N, 0° 03′ 50″ O
Confluence forme les Gaves réunis avec le gave d'Oloron
· Localisation Sorde-l'Abbaye, Peyrehorade et Oeyregave dans les Landes
· Altitude m
· Coordonnées 43° 32′ 25″ N, 1° 05′ 25″ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche l'Ouzoum, le Béez, le Neez, Las Hies, la Bayse, le gave d'Oloron, le gave du Bergons, le gave d'Azun, le gave de Cauterets.
· Rive droite l'Ousse, le Lagoin, l'Isaby.
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes
Régions traversées Occitanie, Nouvelle Aquitaine
Principales localités Lourdes, Pau, Orthez

Sources : SANDRE:« Q---0100 », Banque Hydro, OpenStreetMap

Le gave de Pau est une rivière du sud-ouest de la France, dans les deux régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine, affluent du fleuve Adour.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme « gave » désigne un cours d'eau dans les Pyrénées occidentales. Il s'agit d'un hydronyme préceltique désignant de manière générale un cours d'eau. Ce nom de gave est utilisé comme nom commun et a une très grande viralité — presque envahissante, puisque certains cours d'eau pyrénéens ont perdu, depuis un siècle, leur nom local pour devenir « le gave de... »[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Gave de Pau à Lourdes.

Sa source la plus en amont se situe au cirque de Gavarnie — classé en 1997 comme patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco — dans le département des Hautes-Pyrénées. Il porte le nom de « gave de Pau » à partir de Luz-Saint-Sauveur, recueillant les eaux du gave de Gavarnie et du Bastan.

Sa longueur est de 190,7 kilomètres[1].

À partir de la confluence avec le gave d'Oloron, il prend le nom de « Gaves réunis » juste avant d'arroser Peyrehorade, puis 10 km en aval, de se jeter dans l'Adour sur le territoire du département des Landes.

Parmi les sources qui l'alimentent, le gave de Pau compte aussi la fameuse source réputée miraculeuse de Lourdes.

Ce cours d'eau n'est guère facile à découvrir sur Google Maps car il y est nommé successivement (à la date du ) :

Départements et principales villes traversés[modifier | modifier le code]

Bassin versant[modifier | modifier le code]

Organisme gestionnaire[modifier | modifier le code]

Principaux affluents[modifier | modifier le code]

Il est classé cours d'eau 1re catégorie de sa source jusqu'à Lescar puis cours d'eau 2e catégorie. Il est classé dans les cours d'eau à saumons.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le gave de Pau à Pau.

Le gave de Pau à Bérenx[modifier | modifier le code]

Le débit du gave de Pau a été observé à Bérenx durant une période de 86 ans (1923-2008)[2].

Le débit moyen annuel de la rivière y est de 81,8 m3/s, pour une surface de bassin versant de 2 575 km2, soit la presque totalité de son bassin versant.

La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit caractéristiques, liées à son régime partiellement nival. Les hautes eaux de printemps portent le débit mensuel à des valeurs allant de 101 à 121 m3/s, d'avril à juin inclus (avec un sommet léger en mai). Elles sont dues essentiellement à la fonte des neiges, bien que des pluies se produisent également. Dès le mois de juillet, le débit baisse rapidement pour atteindre un plancher en août (40,9 m3/s). Dès septembre le débit remonte lentement vers un petit sommet de novembre (94,7 m3/s) puis baisse à nouveau sous l'effet de l'hiver et atteint son minimum en mars (85,7 m3/s), minimum qui reste toujours franchement abondant.

Enfin, ces moyennes mensuelles ne sont que des moyennes et occultent des fluctuations plus prononcées sur de plus courtes périodes et selon les années.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Q5501010 - Le gave de Pau Bérenx pour un bassin versant de 2 575 km2[2]
(données calculées sur 86 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE
Le gave de Pau au sortir du cirque de Gavarnie.

Étiages ou basses eaux[modifier | modifier le code]

Ainsi, aux étiages, le VCN3 peut chuter jusqu'à 17 m3/s en cas de période quinquennale sèche, ce qui est toujours loin d'être sévère.

Crues[modifier | modifier le code]

Les crues, quant à elles, peuvent être très importantes. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 640 et 830 m3/s. Le QIX 10 est de 960 m3/s, le QIX 20 de 1 100 m3/s et le QIX 50 de 1 200 m3/s.

Toujours à Bérenx, le débit instantané maximal enregistré a été de 794 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal avait été de 1 420 m3/s le . En comparant le dernier de ces chiffres à l'échelle des QIX exposée plus haut, il ressort que cette crue de était au moins d'ordre centennal car bien plus puissante que la crue définie par le QIX 50, et donc tout à fait exceptionnelle.

Lame d'eau et débit spécifique[modifier | modifier le code]

Le gave de Pau est une rivière très abondante, puissamment alimentée par les précipitations importantes qui tombent sur les hauts sommets pyrénéens. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 1 005 millimètres par an, ce qui est des plus élevés en France. Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 31,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Aménagements et écologie[modifier | modifier le code]

Vulnérabilité à la pollution[modifier | modifier le code]

Décharge de Bordes[modifier | modifier le code]

La décharge de Bordes a été mise en exploitation en 1950 et a reçu les déchets de cette commune jusqu'en 1980, puis les encombrants et des boues de station d'épuration jusqu'en 1998. Elle occupe la rive droite du gave de Pau sur une surface de 3,5 hectares. Elle est située « sur un champ captant constitué d'un aquifère alluvial et d'un aquifère profond »[4].

Lors de la crue du , mais aussi lors de celles des six années précédentes, des centaines de tonnes de déchets sont arrachés de l'ancienne décharge de Bordes. Les rives de la rivière sont alors jonchées sur des kilomètres par les ordures qui causent des dommages environnementaux[5]. La décharge de Bordes contiendrait 8 000 m3 de déchets ménagers, industriels, du bâtiment et agricoles entassés là de 1950 à 1998[6].

En 2017, la commune de Bordes a opté pour le scénario consistant en « un traitement par tri mécanique et manuel de l’ensemble des déchets non inertes de la décharge, dans le but de restituer la zone à l’expansion du gave ». 50 % des déchets, de taille inférieure à 30 mm et non pollués, sont laissés sur place. L'expérience acquise lors du chantier du nettoyage de la décharge de Beaucens a été prise en compte. Le coût de l'opération est estimé à 3 650 000 Euros hors taxes[7]. Au , la première étape du nettoyage est terminée et six à sept mètres de déchets ont été retirés des bords du gave et stockés quelques mètres plus loin, à l'abri de la montée des eaux, mais des milliers de tonnes de déchets avaient été emportés par la crue du mois de juin[8]. En 2020, le site a été traité grâce aux techniques du génie écologique ; les déchets les plus gros ont été triés sur le site par l'entreprise PRESTALOC 64, puis dirigés vers la filière de revalorisation. Un diagnostic environnemental a été élaboré par la société SUEZ le LyRE pour vérifier l’innocuité des terres restantes et leur capacité à héberger la végétation des paysages environnants. Une prairie destinée à se reboiser couvre maintenant le site[9].

Décharge de Beaucens[modifier | modifier le code]

En 2013, de fortes crues avaient permis au gave de s’infiltrer dans la décharge abandonnée de Beaucens. Les eaux avaient ainsi emportés 40 000 tonnes de déchets qui s'étaient dispersés jusqu’à l’océan. De à 2015, des travaux ont permis de nettoyer les 11 000 tonnes qui restaient sur le site. En parallèle, 130 personnes se sont mobilisées en 2014 pour nettoyer les berges, avec le concours de l'association Surfrider Côte Basque[10].

Autres décharges[modifier | modifier le code]

L'ancienne décharge de Coarraze, ouverte entre les années 60 et 70, a reçu jusqu’en 2002 des ordures ménagères, des déchets divers et des pneumatiques, pour un volume de 40 000 m3. Elle a été nettoyée en 2019[11].

D'autres décharges menacent la rivière, notamment celles d'Assat, de Jurançon et de Lons[12]. Après chaque grandes crues, le contenu des anciennes décharges communales non traitées se déverse dans le Gave et des bénévoles se mobilisent pour le nettoyage des berges[13].

Pollutions métalliques[modifier | modifier le code]

Des actions nommées « tests toxiques gave de Pau » ont été menées de 2005 à 2008. Le rapport d'information de demandé par la mairie de Soulom mentionne la présences de micro-polluants métalliques dans les eaux du gave de Pau pouvant remettre en cause certains usages (pêche, sports nautiques, baignade...). Ces métaux lourds proviendraient des anciennes mines de plomb entre Pierrefitte et Cauterets[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sandre, « Fiche cours d'eau - le gave de Pau (Q---0100) » (consulté le )
  2. a b et c Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - Le gave de Pau à Bérenx (Q5501010) » (consulté le )
  3. Michel Grosclaude (préf. Pierre Bec), Dictionnaire toponymique des communes du Béarn, Pau, Escòla Gaston Febus, , 416 p. (ISBN 9782350680057, BNF 35515059), « Les hydronymes pyrénéens en Béarn », p. 389..
  4. DREAL UT Pyrénées-Atlantiques - Pau/Béarn, « Décharge de Bordes », sur basol.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
  5. « Le gave de Pau envahi par les ordures : une vidéo pour que ça change », (consulté le ).
  6. « Le gave de Pau devient une poubelle ! », (consulté le ).
  7. Paille-Barrère, « Les déchets d'hier/d'aujourd'hui : Réhabilitation décharge », Bulletin Municipal annuel Bordes,‎ , p. 8-9 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « La première étape du nettoyage de la décharge de Bordes est terminée », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  9. « Réhabilitation écologique de l’ancienne décharge de Bordes », sur UPGE, (consulté le ).
  10. « Décharge de Beaucens », sur gardiensdelacote.com, (consulté le ).
  11. « Ancienne décharge de Coarraze : une « réalisation écologique exemplaire » », sur LaRepubliqueDesPyrenees, (consulté le ).
  12. « Un nettoyage citoyen des berges à Bordes », sur surfrider64.com, (consulté le ).
  13. « Gave de Pau : les anciennes décharges débordent encore », sur LaRepubliqueDesPyrenees, (consulté le ).
  14. SMDRA – Mairie de Soulom, « Dossier d'information sur l’instabilité des terrains du secteur de la Galène et les risques d’éboulements liés à l’ancien site minier de Penarroya », sur valleesdesgaves.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]