Exécution de Louis XVI
| Exécution de Louis XVI | ||||||||
L'exécution de Louis XVI, gravure anonyme, Paris, musée Carnavalet, 1793. | ||||||||
| Type | Exécution | |||||||
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| Localisation | Place de la Révolution (Paris) | |||||||
| Coordonnées | 48° 51′ 56″ nord, 2° 19′ 16″ est | |||||||
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L'exécution de Louis XVI, roi des Français, eut lieu le sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde). Condamné à mort par la Convention nationale pour conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l’État, il fut guillotiné à dix heures du matin après un court procès marqué par des débats politiques intenses[1],[2].
Cet événement mit un terme symbolique à plus de huit siècles de monarchie capétienne et marqua un tournant décisif dans la Révolution française : la rupture définitive entre la royauté et la nation souveraine[3],[4].
Il provoqua des réactions passionnées en France et en Europe, entraînant la constitution de la Première Coalition contre la Première République[5].
Depuis lors, l’exécution du roi a suscité d’innombrables récits, interprétations et commémorations : certains y ont vu l’acte fondateur de la souveraineté populaire, d’autres le martyre d’un monarque pieux et résigné[6],[7].
L’événement demeure l’un des épisodes les plus commentés et les plus représentés de l’histoire révolutionnaire[8].
Contexte
[modifier | modifier le code]À la suite des événements de la Journée du 10 août 1792, c’est-à-dire l’attaque du palais des Tuileries par les sections parisiennes et les fédérés républicains encadrés par les Jacobins[9], Louis XVI est emprisonné à la Tour du Temple avec son épouse Marie-Antoinette, leurs deux enfants et sa sœur cadette, la princesse Élisabeth. Il perd son titre de Roi des Français le , à la suite de l’abolition de la monarchie. Accusé notamment de haute trahison, Louis XVI est condamné à mort à l’issue du vote sur la peine, commencé le et achevé le , après trente-sept heures de débats ininterrompus, au terme de son procès devant la Convention nationale érigée en tribunal exceptionnel[9].
Le soir même, l’un des trois avocats du roi déchu, Guillaume de Malesherbes, se rend au Temple pour lui communiquer le verdict. Il écrit ensuite, le , au futur Louis XVIII, frère de l’ancien roi, afin d’exprimer son admiration pour le sang-froid de Louis XVI et pour les sentiments qu’il avait manifestés durant cet entretien[9]. Louis XVI fut défendu par trois avocats : Raymond Desèze, François Tronchet et Malesherbes, qui s’était offert spontanément pour assister le roi.
Déroulement de la soirée du
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Après avoir voté la condamnation à mort de l'ancien roi, la Convention envoie une délégation annoncer le verdict à Louis XVI, retenu prisonnier à la maison du Temple. Celui-ci formule un certain nombre de requêtes, dont notamment l'octroi d'un délai supplémentaire de trois jours avant l'exécution proprement dite, et une dernière entrevue avec sa famille. Les députés ayant refusé de repousser la date de la mise à mort de l'ancien monarque, celui-ci sera guillotiné comme convenu le lendemain.
Le dernier dîner du condamné lui est servi vers 19 heures. Après avoir eu un premier entretien avec l'abbé de Firmont vers 20 heures, Louis XVI reçoit, comme il l'avait demandé, l'ex famille royale dans son appartement. Marie-Antoinette, accompagnée de sa fille Marie-Thérèse de France dite Madame Royale, du dauphin Louis-Charles et de la sœur du roi déchu, Élisabeth de France. Vers 23 heures, l'ancienne famille royale se retire et Louis XVI s'entretient de nouveau avec son confesseur. Il se couche vers minuit et demi[10].
Déroulement de la journée du
[modifier | modifier le code]Dernières heures de Louis XVI à la tour du Temple
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Après une courte nuit, Louis XVI est réveillé à 5 heures par Cléry, son valet[11]. Vers 6 heures, l'abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont les rejoint, et célèbre la dernière messe du roi déchu, servie par Cléry. Louis XVI reçoit le viatique (la communion du mourant)[12].
Sur les conseils de l'abbé, Louis XVI évite une dernière scène d'adieux avec sa famille. Le dispositif de sécurité est important, d'autant plus que dans la nuit du au a eu lieu l'assassinat de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, député de la Convention ayant voté la mort de l'ancien roi.
À 7 heures, Louis XVI confie ses dernières volontés à l'abbé. Il transmet à Cléry son cachet aux armes de France pour son fils Louis-Charles et son alliance pour son épouse[13]. Il conserve au doigt l'anneau du sacre.
Louis XVI s'entretient une ultime fois avec son confesseur. Vers 8 heures, il est interrompu par Antoine Joseph Santerre qui commande les gardes nationaux. Il reçoit une dernière bénédiction de l'abbé[13], remet son testament à l'un des officiers municipaux présents et se remet aux mains de Santerre.
Trajet de la prison du Temple à la place de la Révolution
[modifier | modifier le code]Le matin du , la température extérieure est basse : il fait 3 °C. Un brouillard épais a enveloppé Paris[12]. Le maire de Paris Nicolas Chambon a obtenu que le roi déchu ne soit pas conduit dans la charrette des condamnés. Louis XVI prend place dans la voiture verte du maire, avec l'abbé et deux personnes de la milice qui s'installent face à eux.
La voiture quitte le Temple vers 9 heures au son de tambours et de trompettes. Elle tourne dans la rue du Temple, pour rejoindre les Grands Boulevards. Paris a alors 80 000 hommes en armes (Fédérés, Gardes nationaux, fusiliers) occupant les carrefours, les places et postés le long des rues[14]. Des canons sont postés à chaque endroit stratégique. Le convoi est précédé d'environ 200 gendarmes à cheval. Les Parisiens sont venus en nombre assister à l'exécution, tant sur le trajet qu'à l'emplacement de la guillotine[15].

Dans le quartier de Bonne-Nouvelle, aux environs de la rue de Cléry, le baron de Batz, soutien de l'ancienne famille royale qui a financé la fuite de Varennes, a convoqué 300 royalistes pour tenter de faire évader le roi déchu. L'ancien monarque devait être caché dans une maison appartenant au comte de Marsan, rue de Cléry. Le baron de Batz s'élance. À la suite de la dénonciation de ses compagnons, seuls quelques-uns ont pu venir. Trois sont tués, mais le baron de Batz réussit à s'échapper[16].
Le cortège emmené par Santerre poursuit son trajet par les boulevards et la rue de la Révolution (actuelle rue Royale). Il débouche vers 10 h 15 sur la place de la Révolution et s'arrête au pied de l'échafaud installé entre les Champs-Élysées et le piédestal de la statue de Louis XV qui vient d'être déboulonnée et situé à 2 mètres de haut. Peint en rouge, l'échafaud est placé au milieu d'un espace vide encadré de canons et d'une troupe de fédérés, le peuple étant tenu au loin. 20 000 hommes ont été déployés pour l'entourer.
Exécution de Louis XVI
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Il est accueilli par le bourreau Charles-Henri Sanson à sa descente du carrosse ; il ôte sa redingote brune et son foulard-cravate. À la demande de Sanson, il ouvre le col de sa chemise. Voyant qu’on veut lui lier les mains, le roi déchu refuse, l’abbé de Firmont réussit à le convaincre. On lui lie alors les mains dans le dos avec son propre mouchoir ; un assistant de Sanson découpe son col et lui coupe les cheveux[17]. Accompagné par des roulements de tambour, Louis XVI monte sur l’escalier et rejoint Sanson et ses quatre assistants sur la plate-forme[18],[19]. Selon les Mémoires de Sanson, Charles-Henri Sanson, averti d’un prétendu complot royaliste — correspondant à la tentative menée par le baron de Batz pour délivrer le roi pendant le trajet — aurait pris des précautions exceptionnelles : il fut assisté de ses frères Charlemagne et Martin, ainsi que des aides Le Gros et Barré, tous armés. Cette version, rapportée plusieurs décennies plus tard, témoigne des tensions et des craintes d’un incident le matin de l’exécution[20].
Louis XVI s’avance sur le bord gauche de l’estrade. Il fait signe aux tambours de s’arrêter et déclare : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France[21]. » Il veut poursuivre, mais Santerre[22] donne l’ordre de faire battre à nouveau les tambours pour couvrir sa voix. Certains auteurs mentionnent que l’ordre a été donné par d’autres protagonistes : parmi les noms cités, ceux de Dugazon, Beaufranchet d’Ayat ou du tambour Pierrard[23]. La légende historique attribue généralement cet acte à Santerre, mais celui-ci n’aurait fait que transmettre l’ordre du général Berruyer, commandant en second de Paris[23].
À 10 h 22, le bourreau actionne le couperet. Le Gros, l’un de ses assistants, saisit la tête encore ensanglantée et la montre à la foule. Certains auteurs attribuent ce geste à Henri Sanson[24]. Selon les *Mémoires de Sanson*, un aide avait auparavant découpé le col de la chemise du roi et coupé ses cheveux afin de dégager la nuque[25]. Le Journal de Paris du 22 janvier 1793 rapporte qu’« aussitôt mille cris : Vive la Nation ! Vive la République française ! se sont fait entendre », suivis de plusieurs salves d’artillerie[26]. Henri-Nicolas-Charles Sanson (1767-1840) servait alors dans un bataillon de la Garde nationale chargé d’assister à l’exécution ; il se tenait à proximité, mais non sur l’échafaud[27]. (Ces *Mémoires*, publiés par Henry-Clément Sanson (1799-1889) en 1862, ne doivent pas être confondus avec les *Mémoires de Sanson* de 1830, rédigés par Louis-François L'Héritier et parfois, à tort, attribués à Honoré de Balzac.) Environ mille gardes nationaux étaient déployés sur la place, selon le Moniteur universel du 21 janvier 1793, cité par G. Lenôtre[28]. Jacques Roux, commissaire de la Commune de Paris, rédige alors le procès-verbal de l’exécution[29].
Inhumation de Louis XVI au cimetière de la Madeleine puis à la basilique Saint-Denis
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Le cadavre de Louis XVI est immédiatement déposé dans la charrette de Sanson puis transporté au cimetière de la Madeleine. La Convention a en effet refusé que les restes de Louis XVI soient inhumés auprès de son père, Louis de France, le Dauphin, à Sens. Ce sont deux vicaires assermentés, fidèles à la Révolution, qui officient pour le court service funèbre prononcé à l'église de la Madeleine. Le vicaire Damoureau témoigne : « Arrivé au cimetière, je fis faire le plus grand silence. Un détachement de gendarmes nous fit voir le corps. Il était vêtu d'un gilet blanc, d'une culotte de soie grise, les bas pareils. Nous psalmodiâmes les vêpres, les prières du service des morts. Le corps mis à découvert dans la bière, fut d'après les ordres du pouvoir exécutif, jeté au fond de la fosse, sur un lit de chaux, puis d'un lit de terre, le tout fortement battu et à plusieurs reprises. La tête de Louis XVI fut mise à ses pieds. » La dépouille est ensevelie dans une fosse plus profonde qu'à l'ordinaire, pour éviter les profanations et recouverte de chaux vive[30].
Cambacérès fut chargé de surveiller les décrets de la Convention relatifs à la destruction des restes du roi, et rendit compte de sa mission avec une impassibilité dont les royalistes se souvinrent en 1816[31].
Le , les restes de Louis XVI furent inhumés à la basilique Saint-Denis. En 1816, son frère le roi Louis XVIII fit élever un monument funéraire (statue de marbre de Louis XVI à genoux en orant) réalisé par Edme Gaulle.
Témoignages
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Presse contemporaine
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Dans Le Nouveau Paris (1798), le dramaturge et conventionnel Louis Sébastien Mercier ancien sympathisant Girondin, raconte l'exécution de Louis XVI en ces termes : « […] est-ce bien le même homme que je vois bousculé par quatre valets de bourreau, déshabillé de force, dont le tambour étouffe la voix, garrotté à une planche, se débattant encore, et recevant si mal le coup de la guillotine qu'il n'eut pas le col mais l'occiput et la mâchoire horriblement coupés ? »
Le Thermomètre du Jour du , un journal républicain modéré, décrit le Roi criant trois fois : « Je suis perdu ! », au moment où les assistants du bourreau Charles-Henri Sanson le saisissent, en citant comme source celui-ci[32].
Sanson
[modifier | modifier le code]Le bourreau Charles-Henri Sanson réagit à la version du Thermomètre du Jour en consignant son propre témoignage de l'exécution dans une lettre datée du [33],[17] : « Arrivé au pied de la guillotine, Louis XVI considéra un instant les instruments de son supplice et demanda à Sanson si les tambours s’arrêteraient de battre. Il s’avança pour parler. On cria aux bourreaux de faire leur devoir. Pendant qu’on lui mettait les sangles, il s’écria : « Peuple, je meurs innocent ! ». Ensuite, se tournant vers ses bourreaux, Louis XVI déclara : « Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. » Le couperet tomba. Il était 10 h 22. L’un des assistants de Sanson présenta la tête de Louis XVI au peuple, cependant que s’élevait un immense cri de : « Vive la Nation ! Vive la République ! » et que retentissait une salve d’artillerie qui parvint aux oreilles de la famille royale incarcérée. »
Enfin Sanson souligne dans sa lettre, publiée dans Le Thermomètre du jeudi , que le Roi « a soutenu tout cela avec un sang froid et une fermeté qui nous a tous étonnés. Je reste très convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion dont personne plus que lui ne paraissait pénétré ni persuadé[34]. »
Madame de Staël et l'exécution de Louis XVI
[modifier | modifier le code]« Cet homme qui manqua de la force nécessaire pour préserver son pouvoir, et fit douter de son courage tant qu’il en eut besoin pour repousser ses ennemis ; cet homme dont l’esprit naturellement timide ne sut ni croire à ses propres idées, ni même adopter celles d’un autre, s’est montré tout à fait capable de la plus étonnante des résolutions, celle de souffrir et de mourir. »
— Considérations sur les principaux événements de la Révolution française
Acte de décès de Louis XVI dans l'état civil de Paris
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L'acte de décès[35] de Louis XVI est rédigé le . L'original de l'acte a disparu lors de la destruction des archives de Paris en 1871 mais il fut recopié par des archivistes :
« Du lundi , l'an Second de la République française.
Acte de décès de Louis CAPET, du 21 janvier dernier, dix heures vingt-deux minutes du matin ; profession, dernier Roy des Français, âgé de trente-neuf ans, natif de Versailles, paroisse Notre-Dame, domicilié à Paris, tour du Temple ; marié à Marie-Antoinette d'Autriche, ledit Louis Capet exécuté sur la Place de la Révolution en vertu des décrets de la Convention nationale des quinze, seize et dix-neuf dudit mois de janvier, en présence 1° de Jean-Antoine Lefèvre, suppléant du procureur général sindic du département de Paris, et d'Antoine Momoro, tous deux membres du directoire dudit département et commissaires en cette partie du conseil général du même département ; 2° de François-Pierre Salais et de François-Germain Isabeau, commissaires nommés par le conseil exécutif provisoire, à l'effet d'assister à ladite exécution et d'en dresser procès-verbal, ce qu'ils ont fait ; et 3° de Jacques Claude Bernard et de Jacques Roux, tous deux commissaires de la municipalité de Paris, nommés par elle pour assister à cette exécution ; vu le procès-verbal de ladite exécution dudit jour 21 janvier dernier, signé Grouville, secrétaire du conseil exécutif provisoire, envoyé aux officiers publics de la municipalité de Paris cejourd'huy, sur la demande qu'ils en avaient précédemment faite au ministère de la justice, ledit procès-verbal déposé aux Archives de l'état civil ;
Pierre-Jacques Legrand, officier public (signé) Le Grand[36]. »
Commémorations de l’exécution
[modifier | modifier le code]Des commémorations religieuses et républicaines se développèrent après l’exécution de Louis XVI, notamment la messe annuelle du 21 janvier et, selon une tradition tardive, une messe funèbre que Charles-Henri Sanson aurait fait célébrer.
Une tradition tardive rapporte qu’en soirée, après l’exécution, Charles-Henri Sanson aurait fait célébrer secrètement une messe pour le repos de l’âme du roi à La Villette[37]. Aucune source contemporaine ne confirme cet épisode, mentionné pour la première fois dans des récits du XIXe siècle et repris dans les Mémoires des Sanson (t. IV)[38]. Selon Henry-Clément Sanson, l’anecdote fut connue de Honoré de Balzac, qui chercha à la vérifier auprès de son père ; leur entretien aurait fourni la matière de l’introduction aux Mémoires de Sanson publiés en 1830.
L'endroit où fut inhumé Louis XVI et plus tard Marie-Antoinette d'Autriche () au cimetière de la Madeleine est aujourd'hui le square Louis-XVI. L'autel de la crypte y marque l'endroit exact où Louis XVI fut inhumé. Des messes catholiques sont organisées chaque année, le , en commémoration de la mort du roi Louis XVI[39].
Chaque année aussi ont lieu des « clubs de la tête de veau », banquets républicains commémorant l'exécution de Louis XVI sous les espèces de la dégustation d'une tête de veau. Dès après 1794, des banquets républicains célèbrent la fin de la monarchie de droit divin en mettant en scène « le roi cochon », faisant référence à la manière dont Louis XVI apparaissait fréquemment dans la caricature révolutionnaire. Après 1847, et en s'inspirant d'une coutume anglaise, le banquet à la tête de veau détrône le plat de cochon. Un tel banquet, interdit, est l'élément déclencheur de la révolution de 1848 en France[40].
Commémoration du
[modifier | modifier le code]Ce jour-là, le requiem de Gabriel Fauré, qui avait été complété (version dite d'église 1893), fut exécuté à la messe de commémoration tenue à l'église de la Madeleine à Paris, sous la direction du compositeur[41].
Commémoration du
[modifier | modifier le code]Pour marquer le bicentenaire de l'exécution de Louis XVI, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a lieu place de la Concorde, en présence de plusieurs personnalités dont l'acteur Jean-Pierre Darras qui a lu au micro le testament du roi. La cérémonie est organisée par le Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI, présidé par Jean Raspail[42]. Des heurts éclatent en marge de cette cérémonie au niveau de la place du Panthéon, où de jeunes hommes de l'Action française sont montés sur le toit de l'édifice[43].
Dans son édition du lendemain, le quotidien L'Humanité commente la journée[44] :
« Deux cents ans après la décapitation de Louis XVI, la fleur de lys tenait le haut du pavé. Des milliers de personnes (Scouts de France en short de cuir, jeunes filles en socquettes blanches, légitimistes à moustaches, orléanistes glabres, nostalgiques de l'Ancien Régime, gens de droite de tout poil) s'étaient rassemblés avec sono tonitruante, discours affligés et Requiem de Cherubini [initialement composé pour l'anniversaire du 21 janvier 1836]. Parmi elles […], Thierry Ardisson, paraît-il en larmes, Bruno Mégret du Front national, Gonzague Saint-Bris, Jean Raspail, Ambroise Roux, Jean-Pierre Darras qui a lu le testament de Louis XVI… […] »
Le Figaro mentionne quant à lui la présence de Walter Curley, ambassadeur des États-Unis en France, venu déposer une gerbe de fleurs portant l'inscription « L'ambassade des États-Unis d'Amérique »[12].
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Timothy Tackett, Le Roi s’enfuit : Varennes et l’origine de la Terreur, Gallimard, coll. « Folio histoire », 2017, p. 367-378.
- ↑ Jean-Clément Martin, Violence et Révolution : essai sur la naissance d’un mythe national, Seuil, 2006, p. 113-118.
- ↑ Mona Ozouf, L’Homme régénéré : essai sur la Révolution française, Gallimard, 1989, p. 245-252.
- ↑ Philippe Bourdin, Les Journées révolutionnaires : la politique en action, 1789-1795, Armand Colin, 2019, p. 211-214.
- ↑ Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur : essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794, Fayard, 2000, p. 98-102.
- ↑ Philippe Bourdin (dir.), Les Mémoires des Sanson : de l’échafaud à l’échoppe ?, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2011, p. 25-32.
- ↑ Jean-Clément Martin, La Machine à fantasmes : l’imaginaire politique de la Révolution française, CNRS Éditions, 2017, p. 54-60.
- ↑ Mona Ozouf, art. « Louis XVI », in Dictionnaire critique de la Révolution française, dir. François Furet et Mona Ozouf, Flammarion, 1988, p. 679-685.
- Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Paris, Perrin, édition revue, novembre 2021, 1270 p. (ISBN 978-2-262-09745-5)
- ↑ Vincent 2006, p. 14-16
- ↑ Pierre Lafue, Louis XVI, l'échec de la révolution royale, Paris, Hachette, .
- Vincent 2006, p. 12
- Bertière 2002
- ↑ L'après-Varennes émission La Fabrique de l'Histoire, France Culture, 19 janvier 2011
- ↑ Vincent 2006, p. 18
- ↑ Franck Ferrand, « Il faut sauver Louis XVI », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 7 mai 2012.
- Témoignage de Charles-Henri Sanson sur Gallica
- ↑ Anne Thoraval, Promenades sur les lieux de l’histoire : d’Henri IV à mai 68, les rues de Paris racontent l’histoire de France, Parigramme, , p. 205 (ISBN 978-2-84096-323-3), « L’exécution de Louis XVI », p. 60-69.
- ↑ Philippe Krief, Paris Rive Droite, Paris, Massin, coll. « Petites histoires et grands secrets », , p. 213 (ISBN 2-7072-0488-9), p. 86-101.
- ↑ Mémoires des Sanson, exécuteurs des arrêts criminels pendant les révolutions, Paris, Poulet-Malassis et de Broc, 1862, t. III, p. 468.
- ↑ Petitfils 2005
- ↑ Vincent 2006, p. 20
- Monnier 1989, p. 8, note 5
- ↑ Le Nabour 1988
- ↑ Mémoires des Sanson, exécuteurs des arrêts criminels pendant les révolutions, Paris, Poulet-Malassis et de Broc, 1862, t. III, p. 476.
- ↑ Journal de Paris, 22 janvier 1793, p. 112.
- ↑ Mémoires des Sanson, t. III, p. 472.
- ↑ G. Lenôtre, *La Guillotine et les exécuteurs des arrêts criminels pendant la Révolution*, Paris, 1908, p. 132.
- ↑ J. Michelet, *Histoire de la Révolution française*, t. V, Paris, 1847, p. 44-45.
- ↑ Vincent 2006, p. 21
- ↑ « Cambacérès (Jean-Jacques-Régis de), duc de Parme », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
- ↑ « Anecdote très-exacte sur l'exécution de Louis Capet », Le Thermomètre, no 410, , p. 356 (lire en ligne)
- ↑ L'existence de la lettre est attestée par Chateaubriand à qui elle fut montrée par son ami royaliste le baron Jean-Guillaume Hyde de Neuville, et décrite (et transcrite) par lui dans Essai sur les révolutions (1797). Une autre transcription, du XIXe siècle, moins exacte que celle de Chateaubriand, est à la Bibliothèque nationale (Mss Fr. 10, 268). Le , cette lettre manuscrite a été adjugée 120 000 euros lors d’une vente aux enchères à Londres par la maison Christie's.
- ↑ François-René de Chateaubriand, « Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes considérées dans leurs rapports avec la révolution française », dans Œuvres complètes de M. le vicomte de Chateaubriand, t. 2, Pourrat Frères, (lire en ligne), p. 97.
- ↑ « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
- ↑ cité par Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Henri Plon, 1867, page 806.
- ↑ G. Lenôtre, La Guillotine et les exécuteurs des arrêts criminels pendant la Révolution, Paris, 1908, p. 145-146.
- ↑ R. Goulard, « Balzac et les “Mémoires de Sanson” », Mercure de France, 1er novembre 1950, p. 479-480.
- ↑ Association Louis XVI
- ↑ Christophe Forcari, « C'était un 21 janvier : et la Monarchie partit à veau-l'eau », sur Libération.fr, (consulté le )
- ↑ Jean-Michel Nectoux, Fauré, 2e édition p. 72, Paris 1995
- ↑ « Royalistes et la mort de Louis XVI. Actualités régionales Ile de France », sur INA,
- ↑ Journal télévisé de 20h de France 2, 21 janvier 1993.
- ↑ L'Humanité du 22 janvier 1993.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Cette bibliographie réunit les principales études historiques et critiques consacrées au procès et à l’exécution de Louis XVI, ainsi qu’à leur mémoire.
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- Simone Bertière, Marie-Antoinette l'insoumise, Paris, éd. de Fallois, .
- Philippe Bourdin, Les Journées révolutionnaires : la politique en action, 1789-1795, Paris, Armand Colin, , p. 211-214.
- Philippe Bourdin (dir.), Les Mémoires des Sanson : de l’échafaud à l’échoppe ?, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, , p. 25-32.
- Marina Bujoli-Minetti, « De l'homme au martyr : les images « saintes » de Louis XVI en Grande-Bretagne », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 163-174.
- François-René de Chateaubriand, Essai sur les révolutions anciennes et modernes, Paris, Pourrat Frères, , p. 97 (lire en ligne).
- Aurore Chéry, « Louis XVI et l'ombre portée de Charles Ier d'Angleterre dans la France du XVIIIe siècle », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 93-104.
- Paul Chopelin, « Un régicide contre Dieu ? Les tentatives de béatification de Louis XVI après le refus romain de 1820 », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 281-296.
- Annie Duprat, « Le roi crucifié : relectures fictionnelles du procès de Louis XVI », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 147-162.
- Bettina Frederking, « La condamnation des régicides en France sous la Restauration, entre culpabilité collective et conflit mémoriel », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 115-129.
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- Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur : essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794, Paris, Fayard, , p. 98-102.
- Bernard Hours, « Le « martyre » de Louis XVI : les mythographies royales d'Ancien Régime comme matrices d'une revendication », dans Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.), Le sang des princes : cultes et mémoires des souverains suppliciés (XVIe-XXIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (présentation en ligne), p. 105-114.
- Pierre Lafue, Louis XVI, l’échec de la révolution royale, Paris, Hachette, .
- G. Lenôtre, La Guillotine et les exécuteurs des arrêts criminels pendant la Révolution, Paris, Calmann-Lévy, , p. 132-146.
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- Bernard Vincent, Louis XVI, Paris, Gallimard, coll. « Folio. Biographies » (no 12), (présentation en ligne)
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