Chris Murphy (homme politique)

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Chris Murphy
Illustration.
Chris Murphy en 2013.
Fonctions
Sénateur des États-Unis
En fonction depuis le
(11 ans, 3 mois et 25 jours)
Élection 6 novembre 2012
Réélection 6 novembre 2018
Circonscription Connecticut
Législature 113e, 114e, 115e, 116e, 117e et 118e
Groupe politique Démocrate
Prédécesseur Joseph Lieberman
Représentant des États-Unis

(6 ans)
Élection 7 novembre 2006
Réélection 4 novembre 2008
2 novembre 2010
Circonscription 5e district du Connecticut
Législature 110e, 111e et 112e
Prédécesseur Nancy Johnson (en)
Successeur Elizabeth Esty
Sénateur du Connecticut

(4 ans)
Circonscription 16e district du Connecticut
Prédécesseur Steve Somma
Successeur Sam Caligiuri (en)
Représentant du Connecticut

(4 ans)
Circonscription 81e district du Connecticut
Prédécesseur Angelo Fusco
Successeur Bruce Zalaski
Biographie
Nom de naissance Christopher Scott Murphy
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance White Plains (État de New York, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômé de Williams College
Université du Connecticut
Religion Protestantisme[1]

Christopher Scott Murphy, dit Chris Murphy, né le à White Plains (État de New York), est un homme politique américain.

Membre du Parti démocrate, Murphy représente le cinquième district congressionnel du Connecticut à la Chambre des représentants des États-Unis de 2007 à 2013, date de sa prise de fonction au Sénat des États-Unis, où il est élu en 2012 face à Linda McMahon. Il est réélu en 2018 avec une marge plus confortable.

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Chris Murphy est né à White Plains dans le comté new-yorkais de Westchester[2] d'un père avocat et d'une mère enseignante[3]. Il grandit à Wethersfield dans le centre du Connecticut[3]. Étudiant du Williams College, il passe un an au Collège d'Exeter d'Oxford en Angleterre et est diplômé d'un baccalauréat universitaire en 1996. Il obtient un doctorat en droit de l'université du Connecticut en 2002 et devient avocat[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Élu local[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ses études, Murphy siège de 1997 à 1999 à la commission de l'urbanisme de Southington[2]. Il est élu à la Chambre des représentants du Connecticut en 1998 face au républicain sortant Angelo M. Fusco[3]. Il entre au Sénat de l'État en 2003[2].

Chambre des représentants[modifier | modifier le code]

En 2006, il se présente à la Chambre des représentants dans le 5e district du Connecticut face à la républicaine sortante Nancy Johnson (en), élue depuis 24 ans[3]. Johnson attaque Muphy pour ses votes en faveur de hausses d'impôts. Murphy critique les liens de Johnson avec l'industrie pharmaceutique et son soutien à l'impopulaire George W. Bush et à la tout aussi peu populaire guerre d'Irak[4]. Il est élu avec 56,5 % des voix[5] tandis que les démocrates reprennent le contrôle de la Chambre des représentants[6]. Il est réélu avec 59,3 % des suffrages en 2008 et 54,1 % en 2010[5].

Sénat[modifier | modifier le code]

Alors que le sénateur sortant Joseph Lieberman décide de ne pas solliciter un nouveau mandat, Murphy annonce sa candidature au Sénat. Le 14 août 2012, il remporte l'investiture démocrate avec 66,7 % des voix face à la secrétaire de l’État Susan Bysiewicz[7],[8]. Lors de l’élection générale, il affronte la femme d'affaires républicaine Linda McMahon. Elle dépense plus de 42 millions de dollars de sa fortune personnelle et critique Murphy pour ses difficultés financières passées et une « généreuse hypothèque » qu'il aurait reçu. Même si l’État est favorable aux démocrates, l'élection est longtemps considérée comme serrée. De nombreuses personnalités démocrates viennent faire campagne aux côtés de Murphy (dont Bill Clinton et plusieurs sénateurs) et le président Barack Obama apparaît dans une publicité en sa faveur[9]. Il réalise de bonnes performances aux débats télévisés et McMahon est attaquée pour ses positions ambigües sur la sécurité sociale[10]. Fin octobre, Murphy prend de l'avance dans les sondages[9]. Le , il bat McMahon avec environ 55 % des suffrages[5],[8]. Âgé de 39 ans, il est alors le plus jeune sénateur du pays[10].

Le , à la suite de la tuerie d'Orlando, il se lance dans plus de quatorze heures d'obstruction parlementaire en vue d'obtenir du Congrès qu'il agisse pour un meilleur contrôle des armes à feu aux États-Unis[11],[6].

Murphy est réélu en 2018 avec une marge plus confortable (59,5 % contre 39,3 % pour le républicain Matthew Corey).

Vie privée[modifier | modifier le code]

Chris Murphy épouse en 2007 Cathy Holahan, elle aussi avocate. Ils ont ensemble deux garçons[3].

Positions politiques[modifier | modifier le code]

L'analyse de ses votes et de ses prises de positions montre que Chris Murphy est un libéral (au sens « de gauche ») légèrement populiste[12].

Élu au Sénat quelques semaines avant la tuerie de l'école primaire Sandy Hook, qui s'est déroulée dans son État, Murphy est l'un des principaux partisans du contrôle des armes à feu au Congrès[13].

Il est l'un des principaux rédacteurs (avec Kyrsten Sinema, John Cornyn et Thom Tillis) d'un amendement à la proposition de loi Bipartisan Safer Communities Act (en) visant à limiter l'accès aux armes à feu. La loi approfondit l'analyse des dossiers des candidats à l'achat d'une arme à feu âgés entre 18 et 21 ans et incite les États à partager leurs dossiers sur les crimes commis pendant la jeunesse avec les autorités fédérales et à créer leurs propres lois pour définir un système d'alerte sur les personnes potentiellement dangereuses. La loi permet aussi d'interdire aux personnes condamnées pour des violences conjugales d'obtenir une arme à feu. La loi est bien moins restrictive que ce que souhaitait le président Joe Biden (interdiction des armes de guerre semi-automatiques et contrôles unilatéraux) mais elle bénéficie du soutien de certains républicains au Sénat, dans sa rédaction comme dans son vote. En , l'amendement est approuvé par 65 voix pour et 33 contre (tous républicains). C'est la première loi votée par le Sénat sur le contrôle des armes à feu depuis plusieurs décennies[14],[15]. Le président Biden promulgue la loi le .

La loi Bipartisan Safer Communities comprend des mesures relatives à la santé mentale et Murphy relie l'utilisation des armes à feu (en particulier dans les suicides) et les problèmes d'isolement social[15]. Murphy s'implique dans ce sujet, en particulier avec Richard Weissbourd (en), psychologue à l'université Harvard. Il cherche à lutter contre l'isolement des individus dans la société américaine causée, selon lui, par la diminution de la participation aux services religieux ou à différents autres endroits de socialibilisation traditionnels. Murphy voit cet isolement et l'individualisme généralisé dans la société comme une conséquence de l'économie néolibérale dans laquelle les règles imposées par l'État sont très limitées[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Faith on the Hill: The Religious Affiliations of the 114th Congress », sur pewforum.org, (consulté le ).
  2. a b c et d (en) « MURPHY, Christopher, (1973 - ) », sur Biographical Directory of the United States Congress (consulté le ).
  3. a b c d et e (en) Peter Applebome, « A Young Star Rises Again, to the Senate », sur nytimes.com, (consulté le ).
  4. (en) « GOP Rep. Johnson Loses House Seat to Democrat Murphy in Connecticut's 5th District », sur foxnews.com, (consulté le ).
  5. a b et c (en) « Sen. Christopher S. Murphy, D-Conn. », Member Profile Page, sur Roll Call (consulté le ).
  6. a et b (en) Glenn Thrush, « How Newtown gave Chris Murphy a mission », sur politico.com, (consulté le ).
  7. (en) « Rep. Chris Murphy wins Conn. Dem Senate primary », sur usatoday.com, (consulté le ).
  8. a et b (en) « CT US Senate - D Primary », sur ourcampaigns.com (consulté le ).
  9. a et b (en) Kate Nocera, « Murphy tops McMahon in Conn. », sur politico.com, (consulté le ).
  10. a et b (en) Peter Applebome, « Murphy Defeats McMahon After Bitter U.S. Senate Race in Connecticut », sur nytimes.com, (consulté le ).
  11. (en) Deirdre Walsh et Tom LoBianco, « Nearly 15 hours later, Democratic senator ends filibuster over guns », sur cnn.com, (consulté le ).
  12. (en) « Chris Murphy on the Issues », sur www.ontheissues.org (consulté le ).
  13. (en) Janet Reitman, « Meet the Senator Who Filibustered for 15 Hours on Gun Control », sur rollingstone.com, (consulté le ).
  14. (en) « S.Amdt.5099 to S.2938 », Sénat des États-Unis
  15. a et b (en) Kelsey Snell, « Senators reach final bipartisan agreement on a gun safety bill », National Public Radio,
  16. (en) Grace Segers, « This Democratic Senator Is Making an Unusual Enemy », The New Republic,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]