Georges Darien
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Georges Hippolyte Adrien |
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Archives nationales (15AR)[1] |
Georges Darien, né Georges Hippolyte Adrien le à Paris 7e[2] et mort le à Paris 6e[3], est un écrivain français de tendance anarchiste, frère du peintre Henri Gaston Darien.
Marquée par l'injustice et l'hypocrisie, son œuvre, qui regroupe romans, pièces de théâtre, et participations à des magazines littéraires entre autres, se place sous le signe de la révolte et de l'écœurement. Entre 1890 et 1918, il publie quelque 375 articles[réf. nécessaire] et collabore à une vingtaine de revues libertaires.
Oublié après sa mort, il est redécouvert après la réédition du Voleur en 1955 et de Bas les cœurs ! en 1957, tous deux par l'éditeur Jean-Jacques Pauvert.
Biographie
Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas âge, Darien est élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui explique peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. Le 16 mars 1881, devançant l'appel, il s'engage à l'armée, dans le deuxième escadron du train. Le 23 mai 1883, son insoumission l'envoie pour 33 mois à Biribi, un bataillon disciplinaire en Tunisie.[réf. nécessaire] C'est le titre qu'il donnera à son roman, où il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Achevé en 1888, son roman est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine qui, craignant dans un premier temps un procès, ne le publiera qu'à la suite du succès de Sous-Offs de Lucien Descaves[4]. Mais aucun de ses romans ne rencontre le succès.
Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente[5], peu de choses de sa vie sont connues, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du Voleur, Randal. En effet de 1891 à 1897, il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, Le Voleur. Redécouvert en 1955, c'est cette dernière publication, faite par Jean-Jacques Pauvert, qui lui assure la postérité.
En plus de ses romans, Darien est un pamphlétaire virulent. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L'Escarmouche (dont il fut l'unique rédacteur[4]), L'Ennemi du peuple et L’En-dehors, où il côtoie Zo d'Axa.
Dans son roman au ton pamphlétaire Les Pharisiens, il attaque violemment Édouard Drumont et les antisémites. Après cette publication il entre en contact avec Bernard Lazare[4].
En 1906 et en 1912, George Darien se présente aux élections législatives en tant que « candidat de l'Impôt Unique », entendant ainsi porter les idées de Henry George[6] dans le premier arrondissement de Paris, auxquelles il échoue[7].
En 1919, Suzanne Darien, qu'il avait épousée en 1899, meurt. Il se remarie en 1921, quelques mois avant de mourir, le , à Paris[7] dans le 6ème arrondissement avec Julie Delpuech[8].
Prix
- 1955 : Prix des bouquinistes, à titre posthume, pour « l'ensemble de son œuvre »[9]
Œuvres
Romans
- Bas les cœurs !, 1889
- Biribi, discipline militaire, 1890, première édition Alfred Savine
- Les Pharisiens, 1891
- Le Voleur, 1897
- L'Épaulette, 1901
- Gottlieb Krumm, made in England, 1904, traduit de l'anglais par Walter Redfern (Folio)
Pamphlets
- avec Édouard Dubus, Les Vrais Sous-offs, 1890
- La Belle France, 1898
- L'Ennemi du peuple, 1903-1904[10]
Brochures
- (en) Can We Disarm?, en collaboration avec Joseph Mac Cabb, 1899 Lire en ligne
- Paris et la question du sol. La Terre n'a pas de maître, 1909
Pièces de théâtre
- Les Chapons, en collaboration avec Lucien Descaves, 1890 (lire en ligne)
- L'Ami de l'ordre, 1898 (lire en ligne)
- Le Parvenu, 1906
- Le Pain du Bon Dieu, 1907
- La Viande à feu, 1907
- La Faute obligatoire, 1907
- Non ! Elle n'est pas coupable !, 1909
- Les Mots sur les murs, 1910
- Les Murs de Jéricho, 1910
- Les Galériennes, 1910
Nouvelle
- Florentine, publiée pour la première fois dans La Revue indépendante, 1890 (lire en ligne) puis éditions Finitude, 2002
Éditions récentes
- La Belle France, Prairial, 2014 (ISBN 979-1093699011)
- Voleurs !, Omnibus, 2005 (ISBN 2258068924) (comprenant l'intégralité de ses romans)
- L'Ennemi du peuple, coll. « Classiques de la Subversion », éditions Champ Libre, 1972 ; rééd. éditions L'Âge d'Homme, 2009
- Au temps de l'anarchie, un théâtre de combat, 1880-1914, Séguier-Archimbaud, 2001 (3 tomes) ; le tome II contient sept pièces de Darien : Les chapons, L'ami de l'ordre, Croissez et multipliez, Le pain du bon dieu, La faute obligatoire, Le parvenu, Biribi
Notes et références
- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-ad115rzrn--lkn2b1kmnwvb »
- Acte de naissance à Paris 7e, n° 530, vue 1/31.
- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 6e, n° 1823, vue 18/31.
- « Darien »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur http://pockcity.ifrance.com (société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, article consacré à Darien dans leur dictionnaire bibliographique.
- Georges Darien et l'Anarchisme littéraire de Valia Gréau.
- Terre libre, biographie consacrée à Darien sur le site Les Excentriques.
- Voleurs !, Georges Darien, Omnibus, 2005, p. XVI.
- Son acte de mariage (n+280) dans les registres de mariages du 6ème arrondissement de Paris pour l'année 1921
- Y. Doré, « Mes amis les bouquinistes : Un prix "pas comme les autres" », Les Cahiers français, no 17, , p. 27-30 (lire en ligne, consulté le ).
- Voir sur cultura.com.
Voir aussi
Bibliographie
- David Bosc, Georges Darien, éditions Sulliver, 1996
- Claire Paulhan, « Darien, le beau vide de l'utopie », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne)
- Valia Gréau, « Georges Darien romancier et militant anarchiste », Revue d'histoire littéraire de la France, 99e année, no 3, « Anarchisme et création littéraire », Presses universitaires de France, 1999, p. 413–421 (texte intégral)
- Jean-Pierre Brèthes, D'un auteur l'autre, L'Harmattan, 2009, A genoux, jamais !, p. 25–41
- Aurélien Lorig, « Un destin littéraire. Georges Darien », thèse de doctorat en littérature française et comparée, université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2015 (lire en ligne)
- René Bianco, « 100 ans de presse anarchiste » : contributions aux périodiques
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique
- Encyclopédie Larousse : notice biographique
- Des archives provenant de Georges Darien (et de Lucien Descaves) sont conservées aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine : inventaire du fond sous la cote 15AR.
- Fédération internationale des centres d'études et de documentation libertaires : notice bibliographique
- Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Clélia Guillemot, Georges Darien, écrivain libertaire engagé (lire en ligne sur Gallica)
- Bibliographie
- Bibliographie substantielle chez Les Excentriques
- Œuvres sur Gallica
- Œuvres, sur le projet Gutenberg
- Anarchiste français
- Individualiste libertaire
- Dramaturge français du XIXe siècle
- Dramaturge français du XXe siècle
- Écrivain français du XIXe siècle
- Écrivain français du XXe siècle
- Écrivain libertaire
- Illégaliste
- Collaborateur de L'Endehors
- Membre de la Panthère des Batignolles
- Antimilitariste français
- Les Temps nouveaux
- Naissance en avril 1862
- Naissance dans le 7e arrondissement de Paris
- Décès en août 1921
- Décès dans le 6e arrondissement de Paris
- Décès à 59 ans
- Personnalité inhumée au cimetière parisien de Bagneux