Méduse (mythologie)

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Masque de Méduse, ornant l'égide de la statue d'Athéna du Parthénon (copie d'un original de Phidias

Méduse (en grec ancien Μέδουσα / Médousa, de μέδω / médô, « commander, régner »[1]), appelée aussi Gorgo, est, dans la mythologie grecque, l'une des trois Gorgones (avec ses sœurs Euryale et Sthéno), dont elle est la seule à être mortelle. Petite-fille de l'union de la Terre (Gaia) et de l'Océan (Pontos), elle appartient aux divinités primordiales, tout comme ses cousines, la Chimère et l'Hydre de Lerne, qui, elles aussi, avaient des traits associés à l'image du serpent et ont été détruites par des héros[2].

Sa chevelure est entrelacée de serpents. Son visage a le pouvoir de pétrifier tout mortel qui le regarde. Après avoir été décapitée par Persée, son masque (gorgonéion) est remis à Athéna qui le fixe sur son bouclier. La représentation du gorgonéion sera longtemps utilisée comme une protection contre le mauvais œil.

La perception de Méduse s'est modifiée au fil du temps. Le mythe, qui peut être vu comme un conte d'initiation, a alimenté des recherches sur la puissance du féminin, le pouvoir du regard, l'importance des talismans, l'angoisse de la castration, le rapport intime au monstrueux et l'existence de sociétés matriarcales préhistoriques.

Le mythe dans l'Antiquité

Versions du mythe

Détail d'une statue d'Athéna vêtue de l'égide ornée du « gorgoneion ». Ier-IIe s. Copie archaïsante d'une statue du Ve siècle av. J.-C. Poitiers. Musée Sainte-Croix.

Dans les premiers états du mythe, « la Gorgone est un monstre, l'une des divinités primordiales, appartenant à la génération pré-olympienne. Puis on en vint à la considérer comme une victime d'une métamorphose[3]. » Ce monstre hybride avait des ailes d'or, des mains de bronze et des défenses de sanglier. Elle est parfois représentée sous la forme d'un centaure. Sa demeure varie selon les auteurs : elle est située à l'extrême ouest du monde, du côté des Hespérides, selon Hésiode, chez les Hyperboréens, au nord, selon Pindare ou, le plus souvent, à l'ouest de la Libye[4].

Fille de Phorcys et de Céto, et donc sœur des Grées[5], Méduse est une belle jeune fille dont Poséidon s'éprend[6]. Violée par ce dieu dans un temple dédié à Athéna, elle est punie par cette même déesse qui la transforme en Gorgone. Ses cheveux deviennent des serpents, ses yeux se dilatent et désormais son regard pétrifie tous ceux qui le croisent[7]. Selon une autre version, que cite Apollodore, Méduse était une jeune fille tellement fière de sa beauté et de sa chevelure qu'elle avait osé rivaliser avec Athéna. Pour la punir, la déesse changea ses cheveux en serpents et modifia son regard[8].

Persée rendant leur œil aux Grées. Tableau de Füssli

À la demande de Polydecte, roi de l'île de Seriphos, qui souhaitait séduire Danaé sans être gêné par la présence de son fils Persée, ce dernier relève le défi d'aller décapiter Méduse. Il est aidé, selon des sources plus tardives, par Hermès, qui lui a donné des sandales ailées, et Athéna, qui lui a remis un bouclier poli comme un miroir[9]. Athéna lui dit aussi d'interroger les Grées (les « Vieilles »), sœurs des Gorgones, afin d'apprendre dans quelle grotte se cache Méduse. Les Grées sont nées avec des cheveux blancs et vivent dans une grotte où ne pénètre jamais la lumière du soleil ni la clarté de la lune ; elles n'ont ensemble qu'un seul œil et une seule dent, qu'elles se passent à tour de rôle[10]. Comme elles refusent de coopérer, Persée leur subtilise leur œil unique au moment où elles se le passaient de l'une à l'autre, pour les forcer à lui répondre. Il apprend ainsi le chemin qui mène vers les nymphes, après quoi, soit il leur rend l'œil et la dent, soit il jette ceux-ci dans le lac Triton, en Libye, afin de les neutraliser définitivement[10]. Persée arrive chez les nymphes qui vivent au nord, chez les Hyperboréens. Celles-ci lui indiquent la grotte où se trouvent les Gorgones et lui remettent le casque d'Hadès (la kunée), qui rend invisible, une besace et, selon certaines sources, des sandales ailées.

Persée arrive dans la grotte où les trois Gorgones sont en train de dormir. Couvert du casque d'invisibilité, il réussit à s'approcher de Méduse sans en être vu grâce au reflet que lui renvoie son bouclier, en ayant bien soin de détourner la tête. Il se saisit de Méduse à tâtons et la décapite, soit à l'aide de l'épée diamantine qu'il tient de Zeus, soit avec la harpè, serpe en usage chez les Hittites et leurs successeurs[11], qu'il tiendrait d'Hermès ou d'Athéna. Du sang de Méduse jaillissent deux fils, Chrysaor, père de Géryon, et Pégase, le cheval ailé[12]. Le sang qui sort de sa blessure est recueilli par Asclépios (jusqu'alors caché dans le coin de la grotte) : celui qui coulait de la veine gauche est un poison, tandis que celui de la veine droite est un remède capable de ressusciter un mort[3], le mythe manifestant ainsi l'ambivalence caractéristique du pharmakon. Il s'en alla en les enroulant sur un bâton (plus tard appelé bâton d'Asklépinos ou sceptre pharmacologique, cf.pharmakon, d'Asklepios).

Persée met la tête de Méduse dans sa besace et s'enfuit à l'aide de ses sandales ailées, tout en étant dissimulé, grâce à son casque d'invisibilité, aux deux autres Gorgones qui le poursuivent. Selon Hésiode, il enfourche alors Pégase[13]. Il se sert de la tête de Méduse, qui n'a rien perdu de son pouvoir, pour pétrifier Atlas —un des titans défaits jadis par les Olympiens—, parce que celui-ci lui refuse l'hospitalité alors que tombait la nuit. Le lendemain, alors qu'il survolait le désert de Libye, quelques gouttes de sang tombées de la tête de Méduse se transforment en dangereux serpents, dont l'un tuera plus tard un des Argonautes. Continuant son voyage, Persée aperçoit la vierge Andromède attachée nue à un ilot rocheux. Il la délivre, en devient instantanément amoureux et finit par l'épouser, après en avoir satisfait les parents en tuant le monstre qui ravageait leur pays. Au passage, les algues autour du rocher ont été pétrifiées en corail. Comme l'oncle d'Andromède, Phinée, lui cherche noise en prétendant que la jeune fille lui était promise, il le pétrifie à l'aide de la gorgone. Rentré à Sériphos, il pétrifie aussi Polydecte, qui retenait sa mère prisonnière, et offre enfin à Athéna la tête de Méduse, que la déesse, avec l'aide d'Héphaistos, fixe sur son bouclier, l'égide[14]. Celle-ci, fabriquée à partir d'une peau de chèvre, avait également pour fonction de semer l'effroi, tout comme le gorgonéion, dont elle est en quelque sorte le double[15].

Iconographie

Amphore du Peintre de Nessos VIIe siècle av. J.-C. représentant sur le col un combat entre Héraclès et Nessos et, dessous, des Gorgones poursuivant Persée (Musée national archéologique d'Athènes).
Persée portant un pétase, des sandales ailées et sa besace à l'épaule (la kibisis), détourne la tête pour tuer Méduse. Pithos orientalisant à reliefs, v. 660 av. J.-C., musée du Louvre (CA 795)

Méduse est presque toujours représentée de face plutôt que de profil[16]. Selon divers chercheurs, les représentations les plus anciennes de Méduse ne comportaient que la tête. Celle-ci était déjà utilisée comme un talisman sur des vêtements, des pièces de monnaie ou des armes, bien avant l'époque d'Homère. Hésiode y ajoute un corps et le personnage de Persée[17]. On trouve ensuite de belles représentations du personnage sur deux pithoi béotiens à relief[18] et une amphore à col protoattique[19], tous trois remontant au second quart du VIIe siècle av. J.-C.[20] Sur les premiers, Méduse apparaît comme un centaure femelle, sur le point d'être décapitée par Persée, qui détourne la tête pour éviter d'être pétrifié. Sur l'amphore d'Éleusis, Méduse gît, décapitée, parmi les fleurs ; ses sœurs, à forme humaine mais au visage monstrueux, veulent poursuivre Persée, mais sont arrêtées par Athéna qui s'interpose.

À la fin du VIIe siècle, la représentation de la tête sans corps ou masque de Méduse, aussi appelé gorgoneion, évolue sous le pinceau des peintres de Corinthe, ville située non loin d'Argos d'où Persée serait originaire[21]: elle a le visage rond, avec de gros yeux protubérants, un nez épaté et une barbe ; elle tire souvent la langue. L'exemple le plus connu est une assiette attique de Lydos[22]. Les mêmes traits faciaux se retrouvent encore dans une mosaïque romaine du IIe siècle à Cordoue (voir galerie ci-dessous). Elle a parfois des ailes, comme dans la mosaïque trouvée à Tarragone ou celle d'Athènes (Voir galerie).

Le masque de Méduse est l'emblème le plus fréquent sur les boucliers héroïques dans la peinture des vases attiques: « son efficacité visuelle se double d'une dimension sonore. La bouche distendue de Gorgo évoque le cri énorme d'Athéna surgissant dans le camp des Troyens [...] mais aussi le son de la flûte, qu'invente Athéna pour imiter la voix aiguë des gorgones[23] ». Au départ, cette figure pouvait orner le bouclier de n'importe quel guerrier ; à partir du milieu du Ve siècle, il se rencontre le plus souvent comme ornement de l'égide d'Athéna, sur des vases et dans la sculpture Cette représentation apotropaïque vise à préserver du mauvais œil[24]. C'est aussi le motif mythologique le plus fréquent sur les sarcophages étrusques du Ve siècle, dont on a trouvé des dizaines d'exemplaires (voir galerie). Il est aussi très fréquent dans les mosaïques décorant les riches villas romaines ou comme décoration de porte (voir galerie ci-dessous).

Les gorgonéia sont toujours de face et remarquablement semblables les uns aux autres à une même époque. On peut toutefois constater que la représentation a passé par trois phases[25]. Les masques archaïques ont le visage rond, des yeux protubérants, une bouche grand ouverte découvrant dents et crocs, avec une langue qui dépasse. Ils ont souvent des cheveux bouclés avec des serpents. Les masques les plus anciens peuvent être mâles ou femelles, souvent pourvus d'une barbe. Ce trait disparaîtra dès lors que le mythe sera associé avec celui de Persée[26]. Le gorgonéion va ensuite perdre son aspect grotesque et terrifiant, tout en gardant la langue sortie et les dents apparentes; la barbe disparaît et les serpents se changent en boucles. Dans un troisième temps, il pourra prendre l'apparence d'une belle jeune femme, seuls les boucles de la chevelure rappelant son association avec les serpents et sa nature monstrueuse. Dès -490, Pindare évoque ainsi dans un de ses poèmes « Méduse aux belles joues[27]. C'est une des premières représentations de la Gorgone sous les traits d'une jolie femme. En l'occurrence, l'art a été en retard sur la poésie[28].

Cette ambiguïté serait un trait essentiel de Méduse : « Elle est sur cette ligne de fracture, cette faille qui sépare en deux l’être humain : la vie et la mort » comme l'atteste le fait que son regard conserve son pouvoir de pétrification même dans la mort[29]. Ulysse est angoissé à la seule idée de la rencontrer dans les Enfers[30]. La monstruosité de Gorgo est basée sur « un brouillage systématique de toutes les catégories[23] ». Elle conjugue en effet bestialité et humanité, vie et mort, vieillesse et jeunesse, laideur et beauté. Même son sexe est incertain, Méduse étant parfois dotée d'une barbe et d'un sexe masculin alors que, par ailleurs, elle séduit Poseidon et est montrée en train d'accoucher[23].

Explications rationalisantes

Dès une époque ancienne, ce mythe a fait l'objet d'interprétations historicisantes, sous l'influence de l'évhémérisme, visant à lui trouver un substrat historique véridique.

Selon Palaiphatos, ami d'Aristote et auteur des Histoires incroyables, Persée serait un pirate qui, pour s'emparer d'une statue en or, appelée Gorgone, que cachaient en Éthiopie les trois filles de Phorcys, aurait exécuté l'une d'entre elles, qui s'appelait Méduse. Il aurait ensuite placé la statue de la Gorgone sur son vaisseau et serait allé d'île en île, en rançonnant les habitants. Arrivé à Sériphos, il réclama aussi de l'argent, mais les gens du pays lui dirent de revenir quelques jours plus tard pour qu'ils aient le temps de trouver l'argent. Lorsque Persée revint, il trouva l'île abandonnée et de nombreuses pierres levées sur la place centrale. Il répandit alors la légende que les habitants avaient été transformés en pierre pour avoir refusé de payer[31].

Diodore de Sicile, dans sa Bibliothèque historique, explique le mythe comme résultant d'une guerre entre le peuple des Gorgones et les Amazones, que dirigeait la reine Merina. Vaincues, les Gorgones retrouveront toutefois leur puissance sous la reine Méduse. Le héros grec Persée finira par tuer Méduse, tandis que les Amazones seront battues par Héraclès, ce qui fait disparaître les derniers royaumes dirigés par des femmes[32].

Selon Pausanias[33], Méduse est une reine qui, après la mort de son père, reprend elle-même le sceptre, et règne sur ses sujets près du lac Tritonide, en Libye. Elle est tuée pendant la nuit au cours d'une campagne contre Persée, un prince du Péloponnèse.

Pour Pomponius Mela ainsi que pour Alexandre de Myndos, la Gorgone serait dérivée du catoblépas, animal monstrueux vivant en Afrique, doté d'une énorme crinière et dont le regard tourné vers le bas aurait le pouvoir de pétrifier ceux qu'il regarde[34]; cet animal serait en fait une sorte de buffle ou de gnou.

Selon un certain Héraclite, auteur d'un autre recueil de choses incroyables, Méduse était une prostituée[35].

Transformations et réécritures du mythe

Moyen Âge

À l'époque chrétienne, on trouve d'autres interprétations rationalisantes de ce mythe. Fulgence le Mythographe écrit que Méduse, ayant hérité d'une grande somme d'argent, s'en était servie pour développer l'agriculture. Son succès avait attiré l'attention de Persée, mais celui-ci, au lieu de l'épouser, l'aurait tuée, avec l'aide d'Athéna. Cela signifie, selon cet auteur, que l'union de la sagesse et de la force masculine peut vaincre le pouvoir et les charmes de la femme[36].

Dans les Étymologies, Isidore de Séville interprète le mythe comme une métaphore, les Gorgones étant « trois sœurs identiquement belles, comme si elles avaient un œil unique, qui frappaient à ce point ceux qui les regardaient que l'on pensait qu'elles les changeaient en pierres[37] ».

Au XIIe siècle, développant la position de Fulgence et d'Isidore, Bernard Silvestre propose dans son commentaire de Virgile une interprétation allégorique selon laquelle Persée, personnifiant la vertu et aidé par Athéna la sagesse, réussit à venir à bout des tendances perverses représentées par Méduse[36]. L'auteur anonyme de l'Ovide moralisé va plus loin encore et décrit Méduse comme une « putain ... sage et cavilleuse / Decevable et malicieuse »[38]. Le même thème revient dans une interpolation du Roman de la Rose[39].

Renaissance

Mosaïque découverte en 1741 dans les fouilles d'une villa romaine de Tusculum. Athéna et Méduse sont deux figures indissociables.

Le thème de Méduse a été très populaire dans la peinture de la Renaissance et du XVIIe siècle siècle, notamment avec la statue de Persée tenant la tête de Méduse (Cellini) de Benvenuto Cellini (1554) et le buste du Bernin (1630). Elle apparaît comme la femme fatale par excellence dans les tableaux d'un peintre de l'école flamande, vers 1600, et un autre de Pierre-Paul Rubens (1618), où les serpents et les scorpions qui entourent la tête de Méduse captent le regard et suggèrent un personnage extrêmement venimeux[36].

Mais la représentation la plus célèbre est probablement le bouclier d'apparat, peint par le Caravage (huile sur cuir marouflé monté sur bois, v. 15921600), où le sang dégouline de la tête fraîchement décapitée. Le visage a des traits quelque peu masculins, le peintre ayant pris un jeune homme comme modèle. Il exprime à la fois l'incrédulité et la surprise. Contrairement aux anciennes représentations apotropaïques, cette peinture n'est pas un talisman, mais vise à célébrer la destruction d'une puissance belle mais dangereuse[40].

Méduse en vient ainsi à incarner l'archétype de la femme fatale. Le pouvoir de la femme réside dans son charme érotique, dont elle peut faire mauvais usage, avec la conséquence implicite que toute femme est dangereuse et doit être tenue à distance[41].

XIXe siècle

Les poètes romantiques sont fascinés par le mythe de Méduse et donnent de nouveaux développements au thème de la femme fatale.

Ce nouveau regard commence avec un poème fragmentaire que Shelley écrit en 1819 après avoir vu à Florence un tableau représentant la tête de Méduse entourée de serpents — un tableau de 1600, d'abord attribué à Léonard de Vinci, mais dû en fait à un peintre de l'École flamande et dont le thème sera repris par Rubens. Le poète s'intéresse à la beauté qui se dégage de l'horreur et à la grâce de ce visage, exaltant dans une antithèse le « charme tumultueux de la terreur[42] ».

Le mouvement de réhabilitation se développe avec l'école pré-raphaélite en Angleterre, qui présente Méduse comme une victime. On découvre alors que, dans le récit du viol de Méduse par Poseidon, c'est la victime, plutôt que le violeur, qui avait été punie par Athéna, inaugurant une longue tradition de justice biaisée[43]. Plutôt que de la répulsion, c'est de l'empathie que le poète et peintre Dante Gabriel Rossetti éprouve pour le drame intérieur de la femme, empathie qui s'exprime dans le tableau Aspecta Medusa, dont on ne sait s'il représente Méduse avant sa décapitation ou Andromède regardant le reflet de Méduse dans l'eau[44]. Ce nouveau regard est le sujet du tableau d'Edward Burne-Jones, La tête funeste, où trois personnages se penchent sur leurs têtes reflétées à la surface d'un puits.

On ressent aussi ce mouvement d'empathie chez Carlos Schwabe (1895) et surtout chez Arnold Böcklin qui a traité le sujet en plusieurs tableaux, l'un ci-dessous, vers 1890, et un autre au musée d'Orsay.

Interprétations modernes

Un mythe pluridimensionnel

« De Dante et Pétrarque à Shelley, en passant par Goethe, la figure de Méduse incarne pour les poètes de toutes les époques l’ambivalence du regard féminin, qui attire et ensorcelle, séduit et condamne. Pour Pétrarque, Méduse c’est sa muse Laura lorsqu’elle détourne le poète du sacré et l’incite à rendre hommage à la beauté charnelle. Pour Goethe, c’est le visage trompeur de l’amour, et l’illusion à laquelle ont recours les femmes pour piéger les hommes dans leurs filets[45]. »

Le mythe propose des représentations complexes et contrastées du féminin, notamment par l'apposition de la tête de Méduse sur l'égide d'Athéna, opposant ainsi dans une même image la sensualité féminine à la raison par laquelle elle a été vaincue. L'essai d'Hélène Cixous développe l'opposition entre la raison masculine et le corps féminin, représenté par Méduse et sauvagement réprimé. Les mêmes figures antithétiques sont aussi réunies autour du héros par excellence qu'est Persée : Méduse, dont le regard brave et pétrifie les hommes, et Andromède, la jeune vierge timide qui n'ose même pas regarder un homme[46]. À ces personnages, il faut ajouter Danaé, qui avait sauvé Persée d'une mort certaine alors qu'il était encore au berceau[47].

Des analystes ont aussi relevé l'importance du chiffre trois dans ce mythe : trois Gorgones, trois Grées, trois cadeaux des nymphes, trois étapes dans la mission de Persée[11].

Dans La Naissance de la tragédie, Friedrich Nietzsche voit la tête de Méduse comme le symbole de la lutte du principe apollinien d'ordre et de lumière contre le côté dionysiaque, obscur, intuitif et débordant d'émotions[48].

Le mythe continue d'intéresser philosophes et chercheurs de diverses disciplines. Il fascine surtout l'avant-garde intellectuelle française de la seconde moitié du XXe siècle [49]. Dans son autobiographie, Roland Barthes établit une équivalence entre Méduse et la doxa. Dans Glas, Jacques Derrida analyse l'usage que fait Hegel de Méduse comme une métaphore du judaïsme, qui a la propriété de pétrifier tout ce qui le regarde[50]. Dans Détruire la peinture, Louis Marin analyse le tableau du Caravage comme une ekphrasis du mythe par la peinture et en identifie le sujet comme étant le regard, Méduse incarnant le sommet du narcissisme au moment où elle se voit reflétée dans le miroir de Persée, ce qui la fait sombrer dans la mort[51].

Un conte d'initiation

Roger Caillois voit dans le récit de l'expédition de Persée allant tuer la Gorgone un parfait exemple de conte d'initiation :

« L'adolescent, conseillé par ses instructeurs et armé des accessoires requis, se rend dans l'Autre Monde, c'est-à-dire dans la brousse, ou dans l'enceinte où le sorcier conduit la cérémonie. Il subit l'épreuve pour devenir adulte et conquérir le masque qui l'agrège à la société des hommes ou à une confrérie secrète. Désormais, c'est lui qui portera l'épouvantail et qui paralysera ses ennemis[52]. »

Se basant sur l'iconographie la plus ancienne, en effet, il considère que la tête de la Gorgone « n'est rien d'autre qu'un masque[52] » et que celui-ci sert autant à protéger de l'adversaire qu'à le stupéfier. Étroitement lié au cercle et à l'œil, le recours au masque est un phénomène universel[53].

Anthropologie du regard

Le mythe se prête à une étude anthropologique du regard, en raison de l'importance qu'il accorde au regard ainsi qu'à l'utilisation du gorgonéion comme amulette préservant du mauvais œil. Cette dernière croyance est encore largement répandue. Dans les années 1980, une enquête auprès d'étudiants universitaires américains montrait que, sur un échantillon de 1 300 personnes, 84% des femmes et 73% des hommes sont convaincus qu'ils peuvent sentir lorsque quelqu'un les regarde[54].

Le mythe peut aussi être interrogé à la lumière de la théorie de Lacan sur la pulsion scopique. Le regard est en effet présent sous diverses variations dans ce mythe, non seulement chez Méduse et Andromède, mais aussi sous la forme originelle de l'œil : yeux protubérants de Méduse, œil unique que se partagent les Grées, mauvais œil dont il faut se détourner absolument. Le regard étant lié au désir, il est source d'angoisse par excellence: en se fondant dans le regard de l'autre, « le sujet ne perçoit plus le monde des représentations, mais il est confronté à son manque-à-être[29] ».

Interprétation de Freud

Dans un bref article où il s'interroge sur la sexualité féminine, Sigmund Freud propose une interprétation psychanalytique de ce mythe selon laquelle la décapitation de Méduse serait une représentation de la castration[55].

La terreur qu'inspire le monstre serait donc la peur de la castration, résultant de la vue de quelque chose qu'on n'était pas censé voir ni regarder. Elle apparaîtrait chez le petit garçon qui, en apercevant les organes génitaux féminins, découvre que la menace de castration est bien réelle. Les cheveux sur la tête de Méduse sont souvent représentés par des serpents : en dépit de la peur qu'ils inspirent, ces derniers contribueraient à mitiger l'horreur, en tant que substituts symboliques du pénis, dont l'absence était précisément source d'angoisse. Dans L'organisation génitale infantile (1923), Freud suggère que l'homosexualité et la dégradation de la femme proviennent de la conviction que celle-ci n'a pas de pénis.

Interprétation de Ferenczi

Dans une étude menée en parallèle à celle de Freud, Sándor Ferenczi voit dans la tête coupée de Méduse une représentation symbolique des organes génitaux de la femme déplacés du bas vers le haut[56].

Psychologie jungienne

Carl Jung s'est intéressé à « l'effet Méduse », phénomène de pétrification psychique qui survient lorsque le patient est confronté à une situation en apparence inextricable. Il insiste sur le fait que Méduse comporte, comme tout être humain, un côté spirituel. Pour ne pas céder aux forces destructrices, il faut suivre l'exemple de Persée et ne regarder les forces de destruction qu'à travers un miroir. Méduse et Athéna sont deux archétypes du féminin : tandis que l'une est asexuée et protège les priorités masculines et le contrôle du patriarcat, l'autre incarne le côté chaotique, érotique et incontrôlable de la femme[57].

Selon Paul Diel, les Gorgones, en tant que monstres, ne peuvent que « symboliser l'ennemi intérieur à combattre » et correspondent à des « déformations monstrueuses des trois pulsions » que sont la socialité, la sexualité et la spiritualité. Méduse symboliserait « la perversion de la pulsion spirituelle » qu'est « la stagnation vaniteuse » et sa chevelure de serpents manifesterait « le tourment de la culpabilité refoulée ». La quête de Persée est universelle en tant qu'elle consiste pour tout homme à affronter sa propre vérité intérieure en reconnaissant sa vanité coupable et refoulée : « Méduse symbolise l'image déformée de soi […] La pétrification par l'horreur (par la tête de Méduse, miroir déformant) est due à l'incapacité de supporter objectivement la vérité à l'égard de soi-même. Une seule attitude, une seule arme, peut protéger contre Méduse : ne pas la regarder afin de ne pas être pétrifié d'horreur, mais capter son image dans le miroir de vérité[58]. » En affrontant l'horreur de la pétrification qu'avait suscitée en lui sa vanité refoulée, le héros peut l'extirper de soi et la dissoudre. Mais il ne peut le faire que lorsque le miroir déformant qu'est Méduse est endormi et qu'il la voit à travers le bouclier que lui a remis Athéna, « déesse de la combativité spirituelle, divinité de la sagesse et de la vérité ». Ce faisant, il accomplit le précepte placé sur le fronton du temple de Delphes : « Connais-toi toi-même ».

La décapitation de Méduse entraîne la naissance de Chrysaor, symbole de spiritualisation, et de Pégase, symbole de sublimation. « L'imagination perverse doit mourir afin que naissent les deux formes de l'imagination créatrice : la spiritualité et la sublimité[59] ».

Mythologie comparée

L'appartenance de Méduse aux divinités pré-olympiennes semble indiquer que ce mythe a un substrat très ancien. Selon Joseph Campbell, les lieux de culte à la déesse mère et aux divinités féminines auraient été remplacés par un nouveau panthéon lors de l'arrivée en Grèce des envahisseurs. Les divers états du mythe reflèteraient ainsi le passage d'une société matriarcale à une société patriarcale. Dans le mythe de Méduse, tout comme dans ceux de la Chimère et de l'Hydre de Lerne, les divinités féminines sont associés à la Terre (Gaia), par opposition aux divinités olympiennes qui résident dans le ciel. Toutes trois ont en commun d'être des monstres et d'emprunter certains de leurs traits aux serpents, dont le lien avec la Terre, le féminin et le mystérieux est très ancien. Toutefois, dans le cas de Méduse, le pouvoir maléfique est converti en objet de protection une fois le monstre décapité[60].

Le masque de Méduse dériverait du démon Humbaba, qui a été décapité par le héros dans l'épopée de Gilgamesh. On a aussi fait des rapprochements avec le dieu égyptien Bès. Ces deux têtes étaient réputées avoir le pouvoir d'écarter les démons. Elles sont toujours représentées de face. Des parallèles ont également été effectués avec le démon indien Kirtimukha et la déesse Kali, ainsi que des figures de divinités en Indonésie, en Chine et au Japon. Chez les Aztèques, la déesse de la mort Mictecacihuatl présente également des traits similaires à Méduse. Toutes ces représentations ont en commun le fait d'être terrifiantes et de servir de protection[61].

Se basant sur une analyse du texte homérique et des données archéologiques, Thalia Feldman fait l'hypothèse que la quête de Persée et la décapitation de Méduse seraient d'origine post-homérique. En revanche, le thème d'une tête sans corps, le gorgonéion, serait très ancien, comme le montre notamment une terre cuite d'époque archaïque trouvée sous le Parthénon (voir galerie). Ce motif aurait sa source dans la nécessité pour l'être humain d'exorciser ses peurs, notamment en les représentant sous la forme d'un masque grimaçant, d'une figure de terreur. Le gorgonéion serait donc à l'origine un croquemitaine. Le fait que le gorgonéion soit une tête de femme semble indiquer qu'il est le résidu d'un état de société matriarcal, les figures terrorisantes étant naturellement associées au genre qui détient l'autorité. Le mythe de Méduse s'est donc construit sur le thème d'un visage hirsute et animal, doué d'un regard qui avait le pouvoir de transformer l'homme en pierre, de le castrer. À la suite de changements de société et de structure familiale, entre le VIIIe siècle et le VIe siècle, le mythe a évolué, donnant à ce masque un corps de femme et suscitant un héros capable de la décapiter. Une image complète de Méduse apparaît pour la première fois sur le fronton du temple d'Artémis à Corcyre, érigé en -580 (galerie ci-dessus). Elle y est représentée avec tous ses attributs : serpents entrelacés sur la poitrine, bouche grimaçante, langue pendante, yeux protubérants, ailes dans le dos[62].

Sous plusieurs aspects, Athéna et Méduse sont intimement liées, comme deux pôles opposés, et partagent une histoire de rivalité et de phénomènes inversés. La naissance d'Athéna, qui naît casquée du crâne de son père Zeus, offre une image inversée de la mort de Méduse, qui donne naissance à Pégase et Chrysaor jaillissant de sa tête[63]. Jalouse de la beauté de Méduse, Athéna arme et guide Persée pour aller tuer sa rivale. Victorieuse, l'apposition du masque de Méduse sur son égide continue à marquer la présence subliminale de l'autre, comme si elle n'était que le double de l'autre[63].

Lecture féministe et études sur le genre

Dans un essai aux allures de manifeste intitulé « Le rire de la Méduse », Hélène Cixous (1975) plaide en faveur du désir et de la libération des femmes à l'égard du discours masculin. Prenant le mythe à contrepied (« Méduse n'est pas mortelle : elle est belle et elle rit »), elle ironise sur les théories freudiennes et refuse la métaphore de la femme vue comme « un continent noir » qu'il faudrait cartographier et coloniser. Elle récuse aussi le mythe de la femme fatale incarnée par Méduse et suggère que la libération des stéréotypes ne peut venir que de l'écriture des femmes, qui doivent se réapproprier leur corps et leur sexualité. Loin d'être confinée aux organes génitaux, la libido féminine ne connaît pas de frontières et est d'ordre cosmique, englobant les deux sexes, avec mille et un seuils de jouissance. Les anciennes structures de haine et de domination doivent céder le pas à des rapports d'égalité basés sur le don et l'amour.

La thèse de Cixous entraînera tout un courant de recherches féministes. Critiquant à son tour les théories freudiennes, Sarah Kofman dénonce le mythe comme un récit phallocentrique. Pour Susan Bowers (1990), le mythe de Méduse présente une image pervertie d'une déesse qui était honorée dans la culture matriarcale. S'appuyant sur les pages que Sartre a consacrées au thème du regard et à la façon dont celui-ci détermine le rapport à autrui[64], Bowers suggère que la culture patriarcale a fait de Méduse — et par extension de toutes les femmes — l'objet du regard masculin afin d'éviter que les hommes ne soient eux-mêmes objectifiés par le regard de Méduse[65]. L'interdit de regarder Méduse pourrait aussi être lié à l'interdit de contempler le divin. Quant au masque de Méduse, il serait une expression symbolique de la rage des femmes[66] ou de la femme en situation de pouvoir[65].

Les critiques font toutefois remarquer que la Méduse féministe n'est pas celle du mythe grec original. Chaque époque a ainsi récrit le mythe à sa manière, en en faisant un instrument de discussion de ses propres croyances et inquiétudes[67].

Postérité et survivance du mythe

Littérature

Cinéma

Le mythe est complètement réécrit dans le film d'horreur La Gorgone (1964).

Méduse apparaît dans Les Titans de Duccio Tessari, péplum comique italien sorti en 1962. Elle est la gardienne de la princesse Antiope, qui a été emprisonnée par son père Cadmos, cruel roi de Thèbes ; le personnage principal du film, Crios, affronte et tue Méduse pour libérer Antiope.

Le péplum américain Le Choc des Titans de Desmond Davis en 1981 et son remake de 2010 par Louis Leterrier sont librement inspirés du mythe de Persée. Ils ne retiennent des trois Gorgones que la seule Méduse, qui devient un être mi-femme, mi-serpent, armé d'un arc et rôdant dans une caverne volcanique.

Méduse apparaît aussi dans Percy Jackson : Le Voleur de foudre (2010), qui met en scène les aventures de jeunes héros et héroïnes dans les États-Unis à l'époque contemporaine.

Jeux vidéo

  • Méduse est un des 6 personnages jouables du jeu Atmosfear - Khufu The Mummy.
  • Elle intervient dans le deuxième volet de la trilogie God of war.
  • Dans la série, Castlevania, les têtes de Méduse sont des ennemis récurrents, qui apparaissent à l'infini dans une zone donnée et traversent l'écran de part en part dans un mouvement d’oscillation, afin de percuter le joueur (et le faisant à l'occasion tomber dans un gouffre). Des têtes de Méduse plus imposantes font aussi parfois office de Boss.
  • Elle apparaît sous le nom de Médusa dans le jeu Dota 2 et de Cassiopeia dans League of legends. Elle peut transformer ses ennemis en pierre.
  • Elle apparaît en tant qu'unité mythique dans le jeu de stratégie Age of mythology.

Design

  • Une image stylisée de la Gorgone sert de logotype au couturier italien et designer d'accessoires Versace (voir le logo sur la Wikipédia italienne). La récupération de la figure de Méduse par la publicité atteste de l'impact durable de ce mythe ainsi que de son ambivalence.

Art contemporain

Notes et références

  1. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0), s.v.μέδω, p. 675b.
  2. Leeming 2013, p. 298
  3. a et b Grimal 1999, p. 168
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], VI, 200.
  5. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 270-276.
  6. Théogonie, 278-279.
  7. C'est l'origine du terme « médusé », synonyme de « stupéfait ».
  8. Pseudo-Apollodore, II, 4,3
  9. Selon un résumé de Phérécyde et une trilogie tragique perdue d'Eschyle, cf. Gantz 1993, p. 307-308.
  10. a et b Chuvin 1972, p. 134
  11. a et b Chuvin 1972, p. 135
  12. Théogonie, 280-281.
  13. Pseudo-Hésiode, Bouclier d'Héraclès [détail des éditions] [lire en ligne], 216-237.
  14. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], II, 4, 3.
  15. Caillois 1960, p. 133
  16. Leeming 2013, p. 21
  17. Leeming 2013, p. 20
  18. Louvre CA 795 et CA 937
  19. Musée d'Éleusis
  20. Gantz 1993, p. 104 ; Carpenter 1997, p. 104
  21. Leeming 2013, p. 23
  22. Conservée au Staatliche Antikensammlungen de Munich (Inv. 8760)
  23. a b et c Vernant 1986, p. 29-31
  24. Carpenter 1997, p. 105.
  25. Siebers 1983, p. 24
  26. Leeming 2013, p. 25
  27. Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne), Pythiques, XII. Signalé par Marjorie J. Milne à propos d'une céramique attique à figures rouges de l'école du peintre Polygnote, vers 450-30, conservée au Metropolitan Museum of Art de New York
  28. Milne 1946, p. 126-130
  29. a et b Pardo 2010
  30. Odyssée, XI, 633-635
  31. Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] (lire en ligne), XXXI.
  32. Universelle de Diodore de Sicile, traduite par l'abbé Terrasson, tome I, 1738, p. 439
  33. Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 21, 5).
  34. Chuvin 1972, p. 137, Diodore de Sicile, III, 52
  35. Chuvin 1972, p. 137
  36. a b et c Leeming 2013, p. 33
  37. (la) Fuerunt autem tres sorores unius pulchritudinis, quasi unius oculi, quae ita spectatores suos stupescere faciebant ut vertere eos putarentur in lapides, Etymologiae, XI, 29.
  38. Ovide moralisé. Texte intégral, 4e livre
  39. Huot 1987
  40. Leeming 2013, p. 41
  41. Leeming 2013, p. 31
  42. Leeming 2013, p. 48-50
  43. Jerome J McGann, 1972, p. 8.
  44. Leeming 2013, p. 51
  45. Roussillon-Constanty 2008, p. 31
  46. Ovide, IV, 681-82.
  47. Cet épisode a inspiré un poème de Simonide de Céos (Poetae Melici Graeci, 543), où Danaé en fuite parle à son bébé dans un coffre de bois balloté par les flots.
  48. Leeming 2013, p. 57
  49. Leeming 2013, p. 63
  50. Leeming 2013, p. 65
  51. Leeming 2013, p. 66
  52. a et b Caillois 1960, p. 131-132
  53. Caillois 1960, p. 135
  54. Siebers 1983, p. 29-35
  55. Cet article a été écrit en 1922 mais n'a été publié qu'en 1940, à titre posthume: « Das Medusenhaupt », Gesammelte Werke, 1941, t. XVII, p. 47; Freud 1922
  56. Ferenczi 1923. Cité dans Garber 2003.
  57. Leeming 2013, p. 60
  58. Diel 1952, p. 104-108. Cette interprétation est reprise par Chevalier 1969
  59. Diel 1952, p. 109.
  60. Leeming 2013, p. 98-99
  61. Leeming 2013, p. 24-27
  62. Feldman 1965
  63. a et b Siebers 1983, p. 14
  64. Sartre 1943, p. 311-314
  65. a et b Bowers 1990, p. 220
  66. Culpepper 1986
  67. Leeming 2013, p. 104
  68. Compitum - Recherches et actualités sur l'Antiquité romaine et la latinité - De mulieribus claris - Boccace
  69. Stéphanie Boulard, « Fantasmes du mythe chez Claude Louis-Combet. Gorgô ou la transposition de la terreur », dans Marie-Hélène Boblet (dir.), Chances du roman Charmes du mythe. Versions et subversions du mythe dans la fiction francophone depuis 1950, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2013.
  70. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Méduse

Sources

Sources primaires

Sources secondaires

  • (en) Susan R. Bowers, « Medusa and the Female Gaze », NWSA Journal, nos 2, 2 (Printemps),‎ , p. 217-235
  • Roger Caillois, Méduse et Cie, Paris, Gallimard,
  • (en) Joseph Campbell, Occidental Mythology, New York, Viking Press,
  • Thomas H. Carpenter (trad. Christian-Martin Diebold), Les Mythes dans l'art grec [« Art and Myth in Ancient Greece »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'Univers de l'art », 1997 (éd. orig. 1991) (ISBN 2-87811-136-2)
  • Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Paris, Laffont,
  • Pierre Chuvin, La mythologie grecque : Du premier homme à l'apothéose d'Héraclès, Paris, Fayard, (ISBN 9782213029764)
  • Hélène Cixous, « Le rire de la Méduse », Revue L'Arc,‎ , p. 39-54
  • Jean Clair, Méduse. Contribution à une anthropologie des arts du visuel, Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », 1989
  • (en) Emily Erwin Culpepper, « Ancient Gorgons : A Face for Contemporary Women's Rage », Women of Power magazine,‎
  • Paul Diel, Le symbolisme dans la mythologie grecque. Étude psychanalytique, Paris, Payot,
  • (en) Thalia Feldman, « Gorgo and the Origins of Fear », Arion, no 4 (3),‎ , p. 484-494
  • (en) Sandor Ferenczi, « On the symbolism of the Head of Medusa », dans Further Contributions to the Theory and Technique of Psycho-Analysis,
  • Sigmund Freud (trad. Marc de Launay), « La tête de Méduse », Magazine Littéraire, no 109,‎ , p. 35
  • (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth : a guide to literary and artistic sources, Johns Hopkins University Press,
  • (en) Marjorie Garber et Nancy Vickers, The Medusa Reader, Routledge,
  • Piere Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, 1999 [1951] (ISBN 2-13-050359-4)
  • (en) Sylvia Huot, « The Medusa Interpolation in the Romance of the Rose: Mythographic Program and Ovidian Intertext », Speculum, nos 62-04,‎ , p. 864-877
  • Sarah Kofman, L'Énigme de la femme : la femme dans les textes de Freud, Paris, Galilée, (ISBN 2-7186-0192-2)
  • (en) David Leeming, Medusa in the mirror of Time, Reaktion Books, , 128 p. (ISBN 978-1780230955)
  • (en) Jerome McGann, « The Beauty of the Medusa: A Study in Romantic Literary Iconography », Studies in Romanticism, no 11,‎ , p. 3-25
  • (en) Marjorie Milne, « Perseus and Medusa on an Attic Vase », The Metropolitan Museum of Art Bulletin New Series, no 4.5,‎ , p. 126-130
  • Eléonore Pardo, « Le regard médusé », Recherches en psychanalyse. Les Origines grecques de la psychanalyse, no 9,‎
  • Laurence Roussillon-Constanty, Méduse au miroir : esthétique romantique de Dante Gabriel Rossetti, (lire en ligne)
  • Jean-Paul Sartre, L'être et le néant, Paris, Gallimard,
  • (en) Tobin Siebers, The mirror of Medusa, University of California Press, , 176 p.
  • Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, Mythe et tragédie en Grèce ancienne, Paris, La Découverte, (ISBN 2-7071-3380-9)
  • Jean-Pierre Vernant, La Mort dans les yeux. Figures de l'Autre en Grèce ancienne, Paris, Hachette, 1985

Voir aussi

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Articles connexes

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