National Association for the Advancement of Colored People (NAACP)

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National Association for the Advancement of Colored People
Les dirigeants de la NAACP en 1956. De gauche à droite : Henry L. Moon, directeur des relations publiques ; Roy Wilkins, secrétaire général ; Herbert Hill, secrétaire au travail, et Thurgood Marshall, conseiller spécial.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Association à but non lucratif
Siège
Pays
Langue
Organisation
Membres
1 million
Président
Budget
25,84 millions dollars (2018)
Site web

La National Association for the Advancement of Colored People (en français : Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur), en général désignée par son sigle NAACP, est une organisation américaine de défense des droits civiques. Elle a été fondée en 1909 à la suite du Niagara Movement, qui avait été créé en 1905 par W. E. B. Du Bois. En 1910, elle lance The Crisis, son principal organe de presse.

Dans son domaine, elle est l'une des organisations les plus anciennes et les plus influentes aux États-Unis.

Sa mission est « d'assurer l'égalité des droits politiques, éducatifs, sociaux et économiques de tous les citoyens et éliminer la haine raciale et la discrimination raciale ». Son nom, conservé par tradition, constitue l'un des derniers exemples d'utilisation de l'expression « gens de couleur ».

La NAACP décerne chaque année l'« Image Awards for achievement in the arts and entertainment » (Prix de l'Image pour une réussite exemplaire dans le domaine des arts et du divertissement), ainsi que la Médaille Spingarn qui récompense un Afro-Américain pour ses contributions remarquables

Organisation[modifier | modifier le code]

Le siège de la NAACP est situé à Baltimore, dans l'État du Maryland. Des bureaux régionaux sont implantés en Californie, à New York, dans le Michigan, dans le Missouri, en Géorgie et au Texas. Chaque bureau régional est responsable de l'organisation d'une conférence annuelle dans les États de son ressort géographique. Des antennes locales, des organisations de jeunesse et des organisations étudiantes sont chargées d'encadrer l'activité des adhérents.

La NAACP est dirigée au plan national par un Conseil d'administration composé de 64 membres, dirigé par un président. Outre son propre président, le Conseil d'administration élit le 19e président de la NAACP, l'avocat Derrick Johnson (en) depuis octobre 2017.

Outre ses bureaux régionaux, la NAACP compte plusieurs départements qui ont chacun leur propre champ d'action. Le Département juridique initie des procès susceptibles d'avoir un impact très large sur les minorités, comme les cas de discriminations systématiques dans l'emploi, les services publics ou l'éducation. Le Bureau de Washington est responsable du lobbying auprès du gouvernement américain. Le Département éducation œuvre pour améliorer l'éducation publique au niveau local, au niveau des États et au niveau fédéral. Le but de la Division santé est de développer le niveau de soins des minorités à travers des initiatives de politique publique, et à travers l'éducation populaire.

En 2007, la NAACP comptait approximativement 400 000 membres.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Niagara Movement[modifier | modifier le code]

En 1905, un groupe de 29 notables afro-américains se réunit pour débattre des problèmes des « gens de couleur » — i.e. « colored people » : cette expression anglaise est couramment employée à l'époque pour désigner les personnes qui ne sont pas blanches. Ils discutent des solutions possibles à ces problèmes, et des stratégies à mettre en œuvre[1],[2].

Portrait photographique de W.E.B. Du Bois.
Portrait photographique de William English Walling.

La question centrale est, à l'époque, celle de l'exercice du droit de vote par les Afro-Américains des États du sud des États-Unis. Une ségrégation de fait est organisée depuis 1890. L'un après l'autre, les États du sud promulguent de nouvelles lois, comme les lois Jim Crow, les literacy tests ou l'arrêt Plessy v. Ferguson de la Cour suprême des États-Unis, (arrêt N° 163 U.S. 537) rendu le 18 mai 1896, qui créent des barrières à l'inscription sur les listes électorales pour les Noirs, et complexifient les règles du scrutin. Des hommes qui votent depuis 30 ans s'entendent répondre qu'ils ne sont plus « qualifiés » pour pouvoir voter, et l'inscription des Noirs sur les listes électorales chute de façon spectaculaire.

Les hôtels américains étant encore ségrégués à cette époque, ce groupe se réunit, sous la direction de l'intellectuel W. E. B. Du Bois[1], diplômé de l'université Harvard, dans un hôtel situé sur le versant canadien des chutes du Niagara. C'est pour cette raison que le groupe fut connu par la suite sous le nom de « Niagara Movement » (Mouvement du Niagara)[3].

Un an plus tard, trois blancs rejoignent le groupe : le journaliste William English Walling (en), la réformatrice sociale Mary White Ovington et Henry Moskowitz (en), qui est à l'époque l'un des dirigeants de la New York Society for Ethical Culture (en). À ses débuts, le groupe fait face à un cruel manque de moyens, qui le décide à augmenter son nombre d'adhérents, pour accroître son champ d'action, et son efficacité.

Les émeutes raciales de l'été 1908[modifier | modifier le code]

Les émeutes raciales de l'été 1908, qui se déroulent à Springfield, la ville d'Abraham Lincoln dans l'Illinois, soulignent d'une façon criante la nécessité de disposer rapidement d'une organisation efficace en matière de lutte pour l'application effective des droits civiques aux États-Unis.

La naissance du mouvement[modifier | modifier le code]

Portrait photographique d'Ida B. Wells
Portrait photographique de Florence Kelley.

Des demandes de soutiens sont alors envoyées à 60 personnalités américaines, et une réunion publique est programmée pour le . Cette date a été choisie pour coïncider avec le centième anniversaire de la naissance du président Abraham Lincoln, qui a affranchi les esclaves afro-américains. La réunion est finalement reportée. Mais si, dans les faits, l'Assemblée générale de fondation du mouvement se tient le , à la Henry Street Settlement House (New York) (en) à New York, la date du reste dans l'histoire pour dater la naissance officielle de la NAACP[4],[5].

La NAACP est fondée par un groupe de personnes venues d'horizons très divers, dont : W. E. B. Du Bois, Ida B. Wells[6], Archibald Grimké (en), Henry Moskowitz (en) (issu d'une communauté juive mais non pratiquant), Mary White Ovington, Oswald Garrison Villard, William English Walling (en) (le dernier fils d'une famille de planteurs du Sud ayant possédé des esclaves) Florence Kelley, une réformatrice sociale, amie de Du Bois et Mary McDowell[7].

À cette époque, l'organisation, qui ne rassemble que 40 personnes, s'appelle encore le National Negro Committee (en). Du Bois joue un rôle clé en organisant l'événement et en supervisant son déroulement. Dans l'assistance, on remarque la journaliste afro-américaine, et militante contre le lynchage, Ida B. Wells.

À sa seconde assemblée générale, le , l'organisation prend son nom actuel : la NAACP.

Portrait photographique de Oswald Garrison Villard.

Ses premiers dirigeants sont :

Sa mission, telle que la formulent ses statuts, est de :

« Promouvoir l'égalité des droits et éradiquer les préjugés raciaux ou les préjugés de classe parmi les citoyens des États-Unis ; promouvoir les intérêts des citoyens de couleur ; leur garantir des élections impartiales ; accroître leurs capacités à faire valoir leurs droits devant les tribunaux, à obtenir une éducation pour leurs enfants, et à trouver un emploi, en fonction de leurs compétences et dans le respect d'une complète égalité de tous les citoyens devant la loi. »

La deuxième Assemblée générale du mouvement aboutit à la mise en place d'une organisation plus influente, plus diversifiée aussi. La direction est dominée par des blancs, dont un certain nombre d'intellectuels juifs américains.

En fait, à sa fondation, la direction de la NAACP ne compte qu'un seul afro-américain, W. E. B. Du Bois. Celui-ci lance en The Crisis, qui devient l'organe de presse du mouvement. Et il faut attendre 1975 pour qu'un Noir devienne président de la NAACP, même si des Afro-Américains ont dirigé son conseil d'administration avant cette date.

L'appui de la communauté juive américaine[modifier | modifier le code]

Portrait photographique de Jacob Schiff.

La communauté juive contribue largement à la fondation de la NAACP, et assurera son financement, tout au long de son histoire. L'historien juif Howard Sachar se souvient, dans son livre A History of Jews in America (Une histoire des Juifs en Amérique), de la façon dont « en 1914, le professeur émérite Joel Spingarn de l'Université Columbia devint le président de la NAACP et recruta pour son conseil d'administration des leaders juifs tels que Jacob Schiff, Jacob Billikopf, et le rabbin Stephen Wise ».

Les juifs américains qui comptent parmi les cofondateurs de la NAACP sont : Julius Rosenthal, Lillian Wald, ainsi que les rabbins Emil G. Hirsch et Stephen Wise.

D'après le site internet de la chaîne de télévision PBS, : « Au début des années 1900, les journaux juifs établissaient des parallèles entre le mouvement des Noirs dans le sud [des États-Unis] et la fuite des Juifs d'Égypte, insistant sur le fait que les noirs, comme les juifs, vivaient dans des ghettos, et qualifiant les émeutes anti-Noirs dans le Sud [des États-Unis] de pogroms. […] les leaders juifs défendaient l'idée que les deux groupes seraient gagnants si les États-Unis évoluaient vers une société basée uniquement sur le mérite, sans considérations liées à la religion, à l'ethnicité ou à la race »

L'American Jewish Committee et l'Anti-Defamation League mènent à cette époque une lutte très forte contre le racisme.

Les juifs font des contributions financières importantes à de nombreuses organisations de défense des droits civiques, dont la NAACP, la National Urban League, le Congress of Racial Equality et le Student Nonviolent Coordinating Committee.

« Près de 50 % des avocats défenseurs des droits civiques actifs dans le sud au cours des années 1960 étaient juifs, poursuit le site PBS.org, tout comme plus de 50 % des blancs qui se rendirent dans le Mississippi en 1964 pour s'opposer aux lois ségrégationnistes ».

La première présidence[modifier | modifier le code]

Du Bois continue à jouer un rôle central dans l'organisation. Il est, notamment, l'éditeur de son magazine, The Crisis, qui fut diffusé jusqu'à 100 000 exemplaires durant les années 1920.

Moorfield Storey (en), un blanc, devient le premier président de la NAACP, un poste qu'il conserve jusqu'en 1915. Storey est un progressiste, un démocrate, partisan de Grover Cleveland. Il défend le laissez-faire en matière économique, l'étalon-or, et l'anti-impérialisme. C'est un défenseur farouche des droits civiques, non seulement des Noirs, mais aussi des Amérindiens et des immigrés, il s'oppose aux lois restreignant l'immigration.

Combat contre la ségrégation et pour le droit de vote[modifier | modifier le code]

Au cours de ses premières années d'existence, la NAACP utilise la justice comme un levier, en contestant devant les tribunaux les Lois Jim Crow, qui ont légalisé la ségrégation raciale dans les États du Sud des États-Unis.

En 1913, la NAACP dirige l'opposition à l'introduction par le président Woodrow Wilson de la ségrégation raciale au sein du gouvernement fédéral. En 1914, elle compte 6 000 membres, et 50 branches locales. Elle obtient, par son lobbying, le droit pour les Afro-américains de servir dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale. Au total, 700 000 Afro américains s'engagent, et 600 d'entre eux sont faits officiers.

L'année suivante, la NAACP déclenche une action nationale, avec des manifestations organisées dans un très grand nombre de villes, contre la sortie du film muet de D. W. Griffith, Naissance d'une nation, qui fait l'apologie, non déguisée, du Ku Klux Klan. Plusieurs villes boycottent le film.

La NAACP mène de front plusieurs actions judiciaires. Elle joue un rôle décisif dans l'affaire Guinn vs United States (en), en 1915, qui conteste la clause grand-père empêchant la plupart des Afro-Américains de s'inscrire sur les registres électoraux, dans l'État de l'Oklahoma. Une clause grand-père est une clause prévoyant que la loi ancienne continue de s'appliquer à un certain type de situations ou d'individus, tandis que la loi nouvelle s'applique aux autres.

Dans l'affaire Buchanan vs Warley (en), en 1917, la NAACP convainc la Cour suprême des États-Unis de décider que les exécutifs locaux et les gouvernements des États n'ont pas le pouvoir d'obliger les afro américains à habiter dans des quartiers résidentiels séparés de ceux des blancs. Pour fonder sa décision, la Cour s'appuie sur la jurisprudence qu'elle a elle-même établie en matière de droit à la propriété et de liberté contractuelle, dans le cas Lochner vs New York, en 1905.

En 1916, alors que la NAACP fête ses sept années d'existence, le président Joel Spingarn (en) invite James Weldon Johnson à rejoindre l'organisation, en tant que "Field secretary". Johnson est un ancien consul des États-Unis au Venezuela, un universitaire estimé de ses pairs et un chroniqueur de presse. En quatre ans, Johnson permet à l'organisation de passer de 9 000 membres à près de 90 000.

En 1920, Johnson est élu à la tête de l'organisation. Au cours des dix années suivantes, la NAACP accroît ses efforts en matière de lobbying et d'action judiciaire, acquérant une réputation internationale pour sa défense des droits civiques et sa promotion de l'égalité entre blancs et Noirs aux États-Unis.

Dans l'entre-deux-guerres, La NAACP consacre une part importante de son énergie à combattre le lynchage des Noirs partout aux États-Unis. Elle tente de faire changer la loi, et d'éduquer le public. Elle envoie son Field Secretary, Walter White, dans le comté de Phillips, dans l'Arkansas, en octobre 1919, pour enquêter sur le massacre d'Elaine. Plus de 200 fermiers noirs ont été exécutés par des milices blanches, avec le concours des troupes fédérales appelées en renfort. Les fermiers noirs s'étaient réunis pour exiger de meilleurs prix pour leurs produits, de la part de leurs propriétaires blancs. Un shérif-adjoint était intervenu. Il avait été attaqué, et un autre blanc avait été tué.

Le rapport de la NAACP est publié dans le Chicago Daily News. White établit, notamment, que les témoignages qui ont été retenus à charge contre douze fermiers noirs qui ont été condamnés à mort un mois plus tôt, à l'issue des émeutes, ont été extorqués par des passages à tabac et l'application de la torture à l'électricité. La NAACP obtient que les fermiers soient rejugés.

La NAACP remporte une victoire avec une décision retentissante de la Cour suprême dans le cas Moore vs Dempsey (en), en 1923, qui étend de manière significative le contrôle exercé par les cours fédérales sur la justice criminelle des États. White enquête par la suite sur huit émeutes raciales et quarante-et-un lynchages pour le compte de la NAACP, et il dirige l'étude que publie l'organisation intitulée Thirty Years of Lynching in the United States (Trente ans de lynchages aux États-Unis)[8].

La NAACP se bat, et se battra pendant plus de dix ans, pour obtenir une législation fédérale contre le lynchage. Mais les démocrates blancs du sud des États-Unis s'opposent en bloc à cette mesure, et empêchent son passage au Sénat par des manœuvres de filibustering. Les obstacles à l'inscription des noirs sur les listes électorales ont empêché l'émergence de députés ou de sénateurs noirs dans le Sud des États-Unis. Par ailleurs, le parti démocrate était quasiment hégémonique dans le sud.

À cette époque, la NAACP commémore chaque lynchage en déployant un drapeau noir avec l'inscription « Un homme a été lynché hier », à la fenêtre de ses bureaux de New York.

En association avec la Fédération américaine du travail, la NAACP lutte pour empêcher la nomination du juge John Johnston Parker à la Cour suprême, en raison de son soutien aux lois restreignant le vote des noirs, et de ses décisions contraires aux intérêts des travailleurs. Elle organise la défense des Scottsboro Boys. Mais elle perd la plupart des batailles intestines qui l'opposent au Parti communiste des États-Unis d'Amérique et à l'Internationale de défense des travailleurs, pour le contrôle de ces cas et de la stratégie qui doit leur être appliquée.

La NAACP engage également un procès contre le système des primaires blanches, dans les États du Sud, qui ont créé des primaires réservées aux blancs. Comme ces États sont sous la domination quasi exclusive du parti démocrate, les primaires sont le seul lieu où une vraie compétition électorale peut encore s'exercer, et les Noirs en sont exclus, ce qui revient à les éliminer du champ politique.

Dans son arrêt Smith vs Allwright (en), en 1944, la Cour suprême se prononce contre les primaires blanches. Les États du sud sont contraints de modifier leur législation, mais ils mettent rapidement en place d'autres méthodes pour empêcher les noirs de participer au processus électif.

Déségrégation[modifier | modifier le code]

Avec la montée en puissance d'organisations privées comme la NAACP, qui ont les moyens de financer des procédures souvent longues et coûteuses, les procès deviennent l'arme la plus utilisée pour trancher les conflits relatifs aux droits civiques aux États-Unis.

Le NAACP Legal Defense Fund, un fonds destiné à financer les procès engagés par la NAACP est constitué en 1940.

Sous la direction de Charles Hamilton Houston et de Thurgood Marshall, le Département juridique de la NAACP entreprend une longue campagne, qui durera plusieurs dizaines d'années, pour obtenir le renversement de la doctrine du « séparés mais égaux » qui a été instituée par la Cour Suprême, dans son arrêt Plessy v. Ferguson, en 1896. Elle obtient d'abord le du Président Franklin Delano Roosevelt l'interdiction de la discrimination raciale dans l'emploi de l'industrie militaire. Le c'est le Président Harry S. Truman qui fait abroger dans l'armée la séparation des soldats noirs et blancs et y impose l'amalgame.

En 1952, en Alabama, deux militantes, Autherine Lucy[9] et Pollie Myers Hudson gagnent avec le soutien et l'engagement de la NAACP un procès contre l'Université d'Alabama ayant refusé leur inscription au motif de la couleur de leur peau. Le combat de la NAACP et de Lucy Autherine se poursuivra jusqu'en 1956 pour lui permettre d'accéder de manière égalitaire à son cursus universitaire[10].

Cette campagne en faveur de la déségrégation se poursuit en 1954, quand la Cour Suprême rend une décision unanime dans l'affaire Brown v. Board of Education qui déclare inconstitutionnelle la ségrégation dans les établissements d'enseignement subventionnées par l'État. Encouragée par cette victoire, la NAACP pousse ses actions en faveur d'une déségrégation complète dans l'ensemble des États du Sud.

Le , des militants de la NAACP, dont une ancienne secrétaire de la section locale de l'organisation, Rosa Parks, aident à organiser le boycott des bus de Montgomery, dans l'Alabama, pour protester contre la ségrégation dans les bus de la ville, dont les deux tiers des usagers étaient des noirs. Le boycott dure 381 jours. L'État de l'Alabama réagit en interdisant à la NAACP d'exercer ses activités sur son territoire, parce que celle-ci refuse de rendre publique la liste de ses membres. La NAACP redoute que ses membres ne soient licenciés de leur travail ou, pire, qu'ils fassent l'objet de représailles physiques en raison de leur engagement. La Cour suprême finira par retoquer la décision de l'État de l'Alabama, dans sa décision NAACP vs Alabama (en), en 1958. Mais c'est un coup très dur porté contre la NAACP, qui perd momentanément son leadership sur le mouvement des droits civiques.

De nouvelles organisations voient le jour, telles que la Conférence du leadership chrétien du Sud (SCLC) et le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC, Comité de coordination non violent des étudiants), avec de nouvelles approches. Ces nouveaux groupes ont recours à l'action directe et à la mobilisation de masse pour faire avancer les droits des africains américains, plutôt qu'aux actions en justice ou au lobbying législatif. Les dirigeants de la NAACP se disputent souvent avec Martin Luther King, et d'autres figures du mouvement de défense des droits civiques, sur des questions de leadership ou de stratégie.

La NAACP continue à utiliser la décision de la Cour Suprême dans l'affaire Brown, en 1954, pour pousser à la déségrégation des écoles et des services publics à travers tout le pays. Daisy Bates, qui préside la section locale de la NAACP dans l'état de l'Arkansas, dirige la campagne pour l'intégration de neuf élèves noirs au sein d'un établissement scolaire d’enseignement secondaire la Little Rock Central High School de Little Rock, en 1957, neuf élèves qui resteront dans l'histoire américaine comme Neuf de Little Rock.

Au milieu des années 1960, la NAACP regagne une partie de sa prééminence au sein du mouvement, en se battant pour obtenir des lois en faveur des droits civiques. Le succès de la marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, où Martin Luther King prononce son célèbre discours, I have a dream, le , pousse le président John Fitzgerald Kennedy à déposer devant le congrès, à l'automne de la même année, une loi en faveur des droits civiques, peu de temps avant d'être assassiné (le ).

Son successeur, le président Lyndon B. Johnson bataille fermement pour persuader le Congrès de voter une loi destinée à mettre un terme à la discrimination raciale, dans l'emploi, l'éducation et les services publics. Et il obtient finalement gain de cause, en . Dans la foulée, il fait adopter le Voting Rights Act (Loi sur le droit de vote), en 1965, qui rend effectif le droit de vote des noirs dans les États du sud, en plaçant les bureaux de vote sous la surveillance de l'État fédéral, et de ses agents.

Années 1990 : crise et renaissance[modifier | modifier le code]

Au cours des années 1990, la NAACP s'endette. La démission de deux de ses principaux dirigeants ajoute à la confusion et précipite l'organisation dans la crise.

En 1993, le Conseil d'administration de la NAACP préfère, à quelques voix d'écart, le révérend Benjamin Chavis (en) au révérend Jesse Jackson pour occuper le poste de Directeur exécutif. Controversé, Benjamin Chavis est licencié dix-huit mois après par le même Conseil d'administration, qui l'accuse d'avoir utilisé les fonds de la NAACP pour financer un règlement à l'amiable dans une affaire de harcèlement sexuel[11].

En 1995, après la démission de Chavis, Myrlie Evers-Williams prend la présidence, battant le président du Conseil d'administration de la NAACP, William Gibson (NAACP) (en), qui est accusé d'avoir mal géré les fonds de l'organisation et d'avoir trop dépensé.

L'année suivante, le député démocrate du Maryland et ancien président du Black Caucus du Congrès américain Kweisi Mfume est nommé président. En 2009, les difficultés financières de la NAACP l'obligent à faire des coupes drastiques dans ses effectifs, passant de 250 à 50 salariés.

Au cours de la seconde moitié des années 1990, l'organisation retrouve sa santé financière et elle finance une grande campagne pour le droit de vote des noirs à l'élection présidentielle de 2000. Au total, 10,5 millions d'afro américains se déplacent pour mettre leur bulletin dans l'urne, soit un million de plus que lors de l'élection précédente. Les observateurs estiment que la NAACP a joué un rôle significatif dans l'élection en permettant à Al Gore de l'emporter dans plusieurs États où il était en ballotage, comme la Pennsylvanie et le Michigan[11].

Années 2000[modifier | modifier le code]

Affaire Lee Alcorn[modifier | modifier le code]

Au cours de l'élection présidentielle américaine de 2000, le président du bureau de la NAACP de Dallas, Lee Alcorn, critique la décision d'Al Gore de désigner Joseph Lieberman comme son candidat à la vice-présidence, parce que celui-ci est juif.

Au cours d'un spectacle religieux diffusé par la station de radio KHVN (en) Alcorn déclare : « Si nous héritons d'un juif, alors je me demande, je veux dire, à quoi sert notre mouvement, vous savez ? Est-ce que cela a quelque chose à voir avec l'échec des pourparlers de paix ? (...) Donc je pense qu'on doit être très méfiant vis-à-vis de n'importe quel genre de partenariat avec les juifs à ce niveau parce que nous savons que leur principale préoccupation c'est l'argent, et tout ce genre de choses »[12].

Le président de la NAACP, Kweisi Mfume, suspend immédiatement Alcorn de ses fonctions et condamne ses déclarations : « Je condamne fermement ces propos. Je les trouve répugnants, antisémites, anti-NAACP et antiaméricains. M. Alcorn ne parle pas au nom de la NAACP, ni de son Conseil d'administration, ni de ses équipes, ni de ses membres. Nous sommes fiers de la relation que nous entretenons, de longue date, avec la communauté juive et je ne tolérerai jamais, à titre personnel, que l'on remette en cause d'une telle façon l'histoire et les convictions de la NAACP ».

Alcorn, qui a déjà été suspendu trois fois de ses fonctions au cours des cinq années précédentes, en raison de ses écarts de conduite, démissionne de la NAACP, et crée sa propre organisation, la Coalition for the Advancement of Civil Rights (Coalition pour la promotion des droits civiques).

Les dirigeants de l'American Jewish Congress (Congrès juif américain) félicitent la NAACP pour sa prompte réponse, déclarant que : « Il faudra plus d'un raciste comme Alcorn pour remettre en cause le compagnonnage entre les juifs américains, la NAACP et l'Amérique noire... Nos préoccupations communes sont trop urgentes, notre histoire trop longue, notre lien trop fort, pour qu'un incident de ce genre puisse affecter notre relation ».

Le président Bush et la NAACP[modifier | modifier le code]

En 2004, le président des États-Unis George W. Bush (2001-2009) devient le premier président américain en exercice depuis Herbert Hoover (19291933) à ne pas s'exprimer devant la NAACP, quand il refuse l'invitation de prononcer un discours lors de la convention annuelle de l'organisation.

La Maison Blanche commence par expliquer que le président a déjà un engagement à la date prévue, du 10 au . Le , cependant, le porte-parole de Bush finit par expliquer que ce dernier a refusé l'invitation de la NAACP en raison des très dures critiques portées contre lui par ses dirigeants. Dans une interview, Bush enfonce le clou : "Je dirais que mes relations avec les dirigeants actuels [de la NAACP] sont... inexistantes. Vous avez entendu leur rhétorique à mon sujet et les noms dont ils m'affublent". Le président américain confie, toutefois, son admiration pour certains membres de la NAACP et ajoute qu'il cherchera à travailler avec eux "d'une autre façon"[13].

En octobre 2004, l'administration fiscale américaine informe la NAACP qu'elle a ouvert une enquête visant à remettre en cause l'exemption fiscale dont elle bénéficie, en raison du discours prononcé par Julian Bond lors de la convention nationale de 2004, dans lequel il a critiqué le président George W. Bush, ainsi que d'autres personnalités politiques[14],[15]. Le Code des impôts américains interdit, en effet, aux organisations qui bénéficient d'une exemption fiscale de "participer directement ou indirectement à une campagne politique en faveur de (ou en opposition à) un candidat à une fonction élective publique".

La NAACP dénonce des représailles menées contre elle, parce qu'elle a réussi à augmenter le taux de participation des afro américains aux différentes élections[14].

Le , George W. Bush accepte enfin de venir s'adresser à la convention nationale de la NAACP. Il plaide pour un soutien plus important des Afro-Américains aux Républicains, alors que l'on se trouve en pleine campagne électorale, pour les législatives.

En , l'administration fiscale conclut que, finalement, "les remarques de [Julian Bond] ne constituent pas une infraction au statut d'exemption fiscale" de la NAACP[16].

La NAACP et la jeunesse[modifier | modifier le code]

La branche jeunesse de la NAACP a été fondée en 1936 et elle rassemble aujourd'hui plus de 600 groupes, pour un total de plus de 30 000 adhérents. La directrice de la division jeunesse de la NAACP, la Youth and college department (Département de la jeunesse et des universités), est Stefanie L. Brown.

Depuis 1978, la NAACP finance les Afro-Academic, Cultural, Technological and Scientific Olympics (en) (Jeux olympiques afro académiques de la culture, de la technologie et des sciences).

Critiques[modifier | modifier le code]

L'organisation Charity Navigator, qui surveille l'activité des associations à but non lucratif aux États-Unis, classe la NAACP au 7e rang de sa liste des 10 présidents les mieux payés[réf. nécessaire].

Mais lui donne la note maximum de 4 étoiles pour son activité d’actions en faveur des minorités[17].

Charity Navigator attribue zéro étoile sur quatre à la NAACP pour la gestion de ses finances, notamment parce que seulement 52,8 % du budget de la NAACP est consacré au financement d'activités en direction de la communauté, tandis que le reste est utilisé pour couvrir les frais administratifs, et pour financer de nouvelles levées de fonds.[réf. nécessaire]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) « National Association for the Advancement of Colored People », sur South Carolina Encyclopedia (consulté le )
  2. (en-US) Sterphanie Christensen, « Niagara Movement », sur BlackPast
  3. (en) « National Association For The Advancement Of Colored People | International Encyclopedia of the Social Sciences », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  4. (en) © Stanford University et Stanford, « National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le )
  5. (en-US) Randal Rust, « National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) », sur Tennessee Encyclopedia (consulté le )
  6. (en-US) « National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) », sur Social Welfare History Project, (consulté le )
  7. (en-US) Linda S. Moore, « Women and the Emergence of the NAACP », Journal of Social Work Education, vol. 49, no 3,‎ , p. 476-489 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  8. Kenneth Robert Janken, Walter White: Mr. NAACP, Chapel Hill: University of North Carolina, 2006, p. 2 et 42
  9. (en-US) Kerri Lee Alexander,, « Autherine Lucy », sur National Women's History Museum
  10. (en-US) E. Culpepper Clark, The Schoolhouse Door : Segregation's Last Stand at the University of Alabama, New York,, Oxford University Press, USA, , 360 p. (ISBN 9780195074178, lire en ligne), p. 55
  11. a et b (en) Manning Marable, « The NAACP’s 93rd Convention: An Assessment (archived copy) » [PDF], Along the Color Line, .
  12. (en) « NAACP Leader Quits Under Fire », CBS News, .
  13. (en-US) Mike Allen, « Bush Criticizes NAACP's Leadership », sur The Washington Post,
  14. a et b (en) Michael Janofsky, « Citing July Speech, I.R.S. Decides to Review N.A.A.C.P. », The New York Times, .
  15. (en) « NAACP chairman calls for Bush's ouster », CNN, .
  16. (en) Darryl Fears, « IRS Ends 2-Year Probe Of NAACP's Tax Status », The Washington Post, .
  17. (en-US) « Naacp », sur Charity Navigator (consulté le )

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notices dans des encyclopédies et manuels de références[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Shelley Fisher Fishkin & David Bradley (dir.), Encyclopaedia of Civil Rights in America, vol. 2 : Equal Rights Amendment--Presidency, U.S, Armonk, Etat de New York, Sharpe Reference / Routledge, , 721 p. (ISBN 9780765680006, lire en ligne), p. 627-630,
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Articles[modifier | modifier le code]

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Sitographie encyclopédique[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]