Denis Mukwege
Nom de naissance | Denis Mukengere Mukwege |
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Alias |
« L'homme qui répare les femmes » |
Naissance |
Bukavu, Kivu ![]() |
Nationalité |
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Profession | |
Activité principale | |
Formation | |
Distinctions |
Prix des droits de l'homme des Nations unies (2008) Prix Olof Palme (2008) Chevalier de la Légion d'honneur (2009) Right Livelihood Award (2013) Prix Sakharov (2014) Prix Nobel de la paix (2018) |
Denis Mukwege, né le à Bukavu dans le Kivu au Congo belge[1], est un gynécologue et militant des droits de l'homme congolais.
Surnommé « l'homme qui répare les femmes »[2],[3], il a reçu de nombreuses distinctions pour son engagement contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes en république démocratique du Congo, dont le prix Sakharov en 2014 et le prix Nobel de la paix en 2018.
Biographie
Origines et études
Fils d'un pasteur pentecôtiste[4], il effectue ses études primaires à l'athénée royal de Bukavu, puis poursuit ses études secondaires à l'institut Bwindi de Bukavu, où il obtient un diplôme en biochimie en 1974. Après deux années passées à la faculté polytechnique de l'université de Kinshasa (UNIKIN) , il trouve sa voie en s'inscrivant, en 1976, à la faculté de médecine du Burundi.
Son diplôme de médecin obtenu en 1983, il fait ses premiers pas professionnels à l'hôpital de Lemera au sud de Bukavu. En 1984, il obtient une bourse de la Swedish Pentecostal Mission[5] pour suivre une spécialisation en gynécologie à l'université d'Angers, en France. Il fonde avec un Angevin l'association Esther Solidarité France-Kivu pour aider sa région d'origine[1].
Le 24 septembre 2015, il devient docteur en sciences médicales à l'université libre de Bruxelles après avoir soutenu une thèse intitulée : « Étiologie, classification et traitement des fistules traumatiques uro-génitales et génito-digestives basses dans l’Est de la RDC »[6].
Carrière et engagement
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6b/Denis_Mukwege_VOA.jpg/220px-Denis_Mukwege_VOA.jpg)
En 1989, malgré un travail bien rémunéré en France, il choisit de retourner au Congo pour s'occuper de l'hôpital de Lemera, dont il devint médecin directeur.
En 1996, lors de la première guerre du Congo, son hôpital est brutalement détruit. Mukwege échappe à la mort alors que plusieurs malades et infirmiers sont assassinés. Il se réfugie à Nairobi, puis décide de retourner au Congo. Avec l'aide du PMU (Pingstmissionens Utvecklingssamarbete, organisme caritatif suédois), il y fonde l'hôpital Panzi à Bukavu. Il se voit alors confronté aux mutilations génitales pratiquées sur les femmes. Profondément marqué par ces violences, il décide de faire connaître au monde la barbarie sexuelle dont sont victimes les femmes à l'Est de la république démocratique du Congo, et d'agir pour leur venir en aide. Dans une région où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre, il se spécialise dans la prise en charge des femmes victimes de ces agressions sexuelles, leur apportant une aide médicale mais aussi psychique, économique et juridique.
Il est reconnu comme l'un des spécialistes mondiaux du traitement des fistules ; il reçoit à ce titre, entre autres, deux distinctions universitaires en 2010 (voir Distinctions).
Le 25 octobre 2012, alors qu'il rentre chez lui, il est victime d’une agression en plein centre de Bukavu. Le gardien de sa maison est abattu à bout portant après l’avoir alerté d’un danger, sa voiture est incendiée et Mukwege est ligoté. Mais grâce à l'intervention des riverains, qui se portent à son secours, il en sort sain et sauf[7]. Il se réfugie alors quelques mois en Belgique avant de repartir travailler au Congo-Kinshasa[1].
En 2018 il reçoit le prix Nobel de la paix avec Nadia Murad, pour leurs efforts pour mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre.
Autres activités
En plus de son activité médicale, il officie comme pasteur chrétien évangélique de courant pentecôtiste dans une église de Bukavu[8].
Distinctions
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9a/Docteur_Denis_Mukwege.jpg/220px-Docteur_Denis_Mukwege.jpg)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a0/Remise_du_prix_Sakharov_2014_%C3%A0_Denis_Mukwege_Strasbourg_26_novembre_2014_18.jpg/220px-Remise_du_prix_Sakharov_2014_%C3%A0_Denis_Mukwege_Strasbourg_26_novembre_2014_18.jpg)
Décorations
Chevalier de la Légion d'honneur (2009).
Prix
- 2007 : prix des Droits de l’homme de la République française[9].
- 2008 : prix Olof Palme[10],[11].
- 2008 : prix des droits de l'homme des Nations unies[12].
- 2010 : prix Van Goedart (Pays-Bas).
- 2011 : Clinton Global Citizen Award (prix de la fondation Clinton)[1],[9].
- 2011 : prix Jean-Rey.
- 2011 : prix international Roi Baudouin pour le développement.
- 2011 : prix de la paix de la ville d'Ypres.
- 2011 : German Media Prize.
- 2013 : grand prix de la fondation Chirac pour la prévention des conflits[13].
- 2013 : prix Nobel alternatif (prix Right Livelihood).
- 2014 : Hillary Clinton Award, décerné par le GIWPS (Georgetown Institute for Women, Peace and Security)[9].
- 2014 : Inamori Prize for Ethics (Japon – États-Unis)[14].
- 2014 : prix Primo Levi (Italie)[15].
- 2014 : prix Solidarité du CHU Saint-Pierre et Médecins du Monde (Belgique)[9].
- 2014 : prix Sakharov[16], remis au Parlement européen lors d‘une séance solennelle[17].
- 2014 : médaille de l'Académie royale des sciences d'outre-mer (Belgique).
- 2016 : prix « Héros pour l'Afrique », accompagné d'un chèque de 100 000 euros, remis au Parlement européen par la Fondation pour l'égalité des chances en Afrique[18].
- 2016 : prix Renfield de l'université de Pennsylvanie (États-Unis), accompagné d'un chèque de 100 000 dollars[19]
- 2016 : prix des Quatre Libertés, décerné par la Fondation Franklin Delano-Roosevelt pour la Liberté de Vivre à l'Abri du Besoin, remis en présence du roi Willem-Alexander des Pays-Bas, de la reine Màxima, et de la princesse Beatrix.
- 2017 : prix Grand Témoin de La France Mutualiste, décerné par le Jury Junior pour son livre "Plaidoyer pour la Vie". Le thème de l'année était : "L'engagement citoyen, héros d'aujourd'hui".
- 2018 : prix Nobel de la paix, en tandem avec l'Irakienne Nadia Murad[20]. N.B. : le nom de Mukwege avait déjà était cité en 2013 pour le Nobel de la paix, sans être finalement retenu.
Distinctions universitaires
- 2010 : docteur honoris causa de l'université d'Umeå (Suède).
- 2010 : médaille Wallenberg de l'université du Michigan[21].
- 2014 : docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain (UCLouvain), qui met en avant son « anticonformisme porté par des valeurs de liberté, respect et audace »[22].
- 2017 : docteur honoris causa de l'université d'Angers[23].
- 2018 : docteur honoris causa de l'université de Liège[24].
Autres hommages
- 2009 : élu « Africain de l'année 2008 » par le journal nigérian Daily Trust[25].
- La promotion 2014-2016 des directeurs d'hôpital de l’École des hautes études en santé publique (Rennes) porte son nom et il en est le parrain[26].
- 2016 : 35e personnalité la plus influente du monde en 2016 d'après le magazine Fortune[27].
- 2017 : le rappeur Médine sort un album intitulé Prose Élite dans lequel il lui consacre une chanson : « L'Homme qui répare les femmes »
- 2018 : personnage secondaire de l'album de bande dessinée Kivu (éd. Le Lombard, coll. « Signé »), de Jean Van Hamme et Christophe Simon[28].
Notes et références
- Gaëlle Rolin, « Denis Mukwege, le garde du corps des Congolaises », Le Figaro, 2 décembre 2013, page 41.
- « L'homme qui répare les femmes », lapresse.ca, 1er avril 2013.
- « Docteur Mukwege – l’homme qui répare les femmes », RTS Deux, Radio télévision suisse « Histoire vivante », (lire en ligne [vidéo]).
- Emmanuelle Portejoie, « Un Martin Luther King africain. L’action du gynécologue Denis Mukwege est nourrie par une foi très engagée. », Réforme, no 3651, 31 mars 2016.
- Page sur le Dr Mukwege.
- RTL Newmedia, « Le Dr Denis Mukwege à l'ULB : plus de 800 personnes présentes à la défense de thèse de l'homme qui répare les femmes » (consulté le ).
- « Agression contre le Dr Mukwege à Bukavu, sa sentinelle est abattue », lesoir.be, 26 octobre 2010.
- Marc Perelman et Johan Bodin, france24.com, « Vidéo - RDC : Denis Mukwege, le docteur qui « répare » les femmes mutilées », France 24, 21 novembre 2013.
- http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2014_2019/documents/deve/dv/mukwege_cv_/mukwege_cv_en.pdf.
- (fr) « B. Kouchner et R. Yade se réjouissent de l’attribution du prix Olof Palme 2008 à Denis Mukwege », France Diplomatie, 30 janvier 2009.
- (en) « DR Congo doctor is 'top African' », BBC News, 14 janvier 2009.
- (en) « United Nations Human Rights Prize 2008 », Haut-Commissariat aux droits de l’homme, 2008.
- (fr) « Denis Mukwege, lauréat 2013 du Prix pour la prévention des conflits », Fondation Chirac, 7 octobre 2013.
- « Inamori Ethics Prize | 2014 Recipient », Case Western Reserve University, 2014.
- Site du Centre culturel Primo Levi.
- « Le Dr Mukwege reçoit le Prix Sakharov »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), lesoir.be, 21 octobre 2014.
- « Le très méritant Denis Mukwege reçoit le Prix Sakharov », euronews.com, 26 novembre 2014.
- « RDC : le docteur Mukwege à Bruxelles pour recevoir un prix », RFI Afrique, 18 janvier 2016.
- News-medical, Denis Mukwege to be honored with 2016 Penn Nursing Renfield Foundation Award for Global Women's Health, news-medical.net, USA, 29 octobre 2015
- « Le prix Nobel de la paix 2018 attribué à Denis Mukwege et Nadia Murad », sur rtl.fr (consulté le ).
- (en) Wallenberg Committee, « 2010, Denis Mukwege », 2010 to Present / Medal Recipients, Université du Michigan, (consulté le ).
- « Denis Mukwege sera fait docteur honoris causa de l'UCL », rtl.be, 21 novembre 2013.
- c.paquereau et c.paquereau, « Trois nouveaux docteurs honoris causa », sur www.univ-angers.fr, (consulté le ).
- « Denis MUKWEGE — Docteur honoris causa », (consulté le ).
- BBC, DR Congo doctor is 'top African', bbc.co.uk, UK, 14 janvier 2009
- « Dr Denis Mukwege, prix Sakharov 2014, parrain de la promotion des élèves directeurs d’hôpital (DH) 2014-2016 », École des hautes études en santé publique, (consulté le ).
- Fortune, 35, Denis Mukwege, fortune.com, USA, 24 mars 2016
- « Kivu », (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Colette Braeckman, L’Homme qui répare les femmes. Violences sexuelles au Congo. Le combat du Dr Mukwege, André Versaille éditeur, 2012 (ISBN 978-2-87495-194-7).
- (de) Birger Thureson, Die Hoffnung kehrt zurück. Der Arzt Denis Mukwege und sein Kampf gegen sexuelle Gewalt im Kongo (titre original : De glömda kvinnornas röst), traduit du suédois par Michael Josupeit, édité par le Deutsches Institut für Ärztliche Mission e. V., Brandes & Apsel, 2013 (ISBN 978-3-95558-001-8).
Documentaires
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/42/Jill_Biden_with_Denis_Mukwege_2014.jpg/220px-Jill_Biden_with_Denis_Mukwege_2014.jpg)
L'action du docteur Mukwege pour venir en aide aux femmes violées, au moyen des opérations de chirurgie réparatrice qu'il pratique à l'hôpital de Pangi de Bukavu a fait l'objet de deux films documentaires :
- 2014 : Congo, un médecin pour sauver les femmes, d'Angèle Diabang[1].
- 2015 : L'Homme qui répare les femmes : La Colère d'Hippocrate de Thierry Michel et Colette Braeckman[2].
- « Congo, un médecin pour sauver les femmes », france5.fr, 25 novembre 2014.
- « L'homme qui répare les femmes - la colère d'Hippocrate ».
Article connexe
Liens externes
- Gynécologue
- Militant pour les victimes d'abus sexuels
- Personnalité de la défense des droits de l'homme
- Homme féministe
- Personnalité congolaise (RDC)
- Pasteur pentecôtiste
- Étudiant de l'université d'Angers
- Étudiant de l'université de Kinshasa
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