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Union des sociétés françaises de sports athlétiques

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Union des sociétés françaises de sports athlétiques
Image illustrative de l’article Union des sociétés françaises de sports athlétiques
Logo de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques.

Sigle USFSA
Nom(s) précédent(s) Union des sociétés françaises de course à pied
Sport(s) représenté(s) Omnisports
Création
Disparition 9 octobre 1920
Président Fondateur : Georges de Saint-Clair
Siège Paris
Clubs 7 en 1890
1 700 en 1913
portrait crayon de Georges de Saint-Clair
Georges de Saint-Clair, premier président de l'USFSA.
Le vicomte Léon de Janzé en 1905.
M. Escudier, avocat à la Cour d'appel, devient président de l'USFSA en 1899 à la suite du vicomte Léon de Janzé.

L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) est une fédération sportive française omnisports fondée le à Paris avec Georges de Saint-Clair pour président. Créée initialement sous le nom d'Union des sociétés françaises de courses à pied, elle est à l'origine une fédération consacrée à l'athlétisme mais, dès 1889, elle s'ouvre à d'autres sports (rugby à XV, hockey sur gazon, escrime, natation) qui sont représentés en son sein par des commissions spécialisées. Le football n'est reconnu qu'en 1894.

Fondée par le Racing Club de France et le Stade français, c'est d'abord une fédération essentiellement parisienne qui ne s'ouvre véritablement à la province qu'à partir de 1899. L'année suivante il lui revient d'organiser la majeure partie des épreuves des Jeux olympiques d'été à Paris, non sans heurts avec Pierre de Coubertin qui en est l'instigateur. À partir de 1906, divers autres conflits dont le principal enjeu est le football entament son autorité et en dépit des efforts de Frantz Reichel pour rétablir l'unicité du monde sportif autour d'un Comité national des sports, l'USFSA ne survit pas à la fin de la Grande Guerre. Ses diverses commissions donnent alors naissance aux fédérations unisports telles que nous les connaissons au XXIe siècle.

Historique

Le [N 1] les dirigeants de deux clubs parisiens, le Racing Club de France et le Stade français, décident de créer une fédération d'athlétisme : l'Union des sociétés françaises de courses à pied[1] (USFCP) qui organise le ses premiers championnats nationaux[1]. Un mois plus tard, le , Pierre de Coubertin crée un Comité pour la propagation des exercices physiques dans l'éducation placé sous la haute présidence de Jules Simon — dit aussi Comité Jules Simon — et qui se consacre surtout à l'organisation des jeux à l'école Monge[N 2] jusqu'à ce que les élèves de celle-ci rejoignent ceux du lycée Condorcet au sein du Racing Club de France. L'USFCP accepte rapidement d'autres sports en son sein et le , prend le nom d'Union des sociétés françaises de sports athlétiques[1], non sans provoquer de vives polémiques, les termes de sport et d'athlétisme renvoyant encore respectivement au champ de course et aux bateleurs de foire[2]. Découvrant alors son existence et le travail déjà réalisé par son président Georges de Saint-Clair, Pierre de Coubertin renonce à son comité et rejoint l’USFSA[3] dont il devient secrétaire[4]. Avocat de profession, Michel Gondinet (1856 - février 1936) préside l'USFSA de 1891 à 1894 tout en étant, en 1885, l'un des membres fondateurs du Racing Club de France qu'il dirige également, de 1891 à 1902[5]. Le vicomte Léon de Janzé — également président du cercle de tennis de l'Île de Puteaux — lui succède à la fin des années 1890.

Développement

score de la finale du tournoi des JO de Paris
Le rugby à XV, sport-roi de l'USFSA : tableau de la finale des Jeux olympiques de Paris en 1900.

À partir de 1888, les établissements parisiens privés et publics se confrontent dans des épreuves de rallye-paper[N 3] et de cross-country pour la possession du fanion de l'Union qui revient souvent au lycée Janson-de-Sailly[6]. L'USFSA n'admet bientôt que les clubs comptabilisant au moins 25 membres et un an d'existence. Ils sont sept en 1890 et cinquante en 1892. Coubertin qui se consacre particulièrement au développement du sport scolaire[1] fonde la Revue athlétique[7] dès 1890 puis Les sports athlétiques avant de fusionner les deux titres. Grâce à son prosélytisme[8], le nombre d'associations passe à 350 en 1903, pour atteindre 1 700 en 1913, regroupant 270 000 licenciés. Les associations scolaires sont rapidement plus nombreuses que les clubs, ce qui n'est pas sans poser problème, certains membres du comité craignant que ce développement ne se fasse au détriment du recrutement des clubs eux-mêmes[9]. L'organisation des Jeux olympiques de Paris accentue les divergences[10] et Pierre de Coubertin est ainsi amené en 1898 à démissionner[11] et céder ses fonctions à Frantz Reichel, champion de talent très polyvalent et dirigeant dynamique qui a laissé depuis son nom au championnat de France junior de rugby (Coupe Frantz-Reichel)[12] et à la Fédération française de hockey (FFH). Fédération exclusivement parisienne à l'origine, l'USFSA ouvre ses championnats à la province en 1899 et les étend à la natation et au hockey sur gazon.

C'est à l'occasion du 5e congrès de l'USFSA, en 1892, que Pierre de Coubertin prononce le discours fondateur de la rénovation des Jeux olympiques[13] prévue en 1896 à Athènes. En 1900 l'USFSA se charge de l'organisation des Jeux athlétiques[14] des seconds Jeux olympiques, initialement prévus comme Concours internationaux d'exercices physiques et de sports de l'exposition universelle de 1900 à Paris. Le , son comité d'organisation se voit confier 15 activités sur les 19[N 4] retenues par le Comité international olympique (CIO) pour constituer le programme olympique[15]. Bien que très sensible aux problèmes d'amateurisme, contrairement alors à d'autres fédérations françaises, l'USFSA est aussi à l'origine de la création de la Fédération internationale de football association (FIFA) le au siège même de l'USFSA. Malgré ces actions, celle-ci ne reçoit aucune aide financière des pouvoirs publics jusqu'en 1907, contrairement à l’Union des sociétés de gymnastique de France (USGF) qui, reconnue par le gouvernement comme un organisme patriotique, est financée à ce titre par le ministère de la Guerre[16].

Difficultés et déclin

photographie de Pierre de Coubertin
Pierre de Coubertin, secrétaire général puis trublion de l'USFSA.

Le besoin d'être reconnue comme telle l'amène à sanctionner ses associations qui se déplacent à Rome en 1906 pour un grand rassemblement sportif à l'invitation du pape Pie X, avec pour conséquence une fuite massive et immédiate d'effectifs importants vers la toute jeune Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) de Paul Michaux qui s'en trouve fortement confortée[17]. Le secrétaire général de celle-ci, Charles Simon, profite de la situation pour regrouper les fédérations attachées au football au sein d'un Comité français interfédéral (CFI) le [18] et Pierre de Coubertin marque aussi son désaccord en se retirant définitivement des instances dirigeantes de l'USFSA en [19]. Il revient à Frantz Reichel de contrôler au mieux la situation par la création, le , d'un Comité national des sports[20] (CNS) qui finit par accueillir et absorber plus ou moins le Comité olympique français (COF) en créant au sein des fédérations le consensus nécessaire pour participer aux jeux de 1908 et 1912[21]. Le à Stockholm, deux jours après les Jeux olympiques d'été, l'USFSA est au nombre des 17 fédérations nationales qui fondent l’Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF).

L'influence de l'USFSA sur le football est cependant définitivement compromise et celui-ci prend son autonomie au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1919, préludant à l'éclatement de l'USFSA : sous la présidence de Gaston Vidal[N 5] (1919-1920), la grande fédération omnisports se réunit en assemblée générale extraordinaire le et vote sa transformation en Union française des fédérations de sports athlétiques (UFFSA). Cette nouvelle structure doit permettre la création en son sein de multiples fédérations sportives spécialisées et indépendantes mais finalement, les nouvelles fédérations autonomes quittent l'USFSA sans pour autant rejoindre l'UFFSA.

Si la section football est la première à la quitter[22] avec la création de la Fédération française de football association (FFFA) le , le hockey suit avec la création de la FFH le . Le de la même année, c'est au tour de la Fédération française de rugby (FFR) d'être officiellement créée pour remplacer l'USFSA en tant qu'organe dirigeant du rugby à XV en France, Octave Léry en devient le premier président[23]. La Fédération française d'athlétisme (FFA) voit le jour le et la commission natation de l'Union devient Fédération française de natation et de sauvetage, future Fédération française de natation (FFN), en 1921. L'USFSA n'organise plus de compétitions après 1920[24]. Le basket-ball est géré jusqu'en 1932 par une commission de la FFA.

Organisation

Équipe de France de football aux Jeux olympiques de 1900 à Paris
L'équipe de France de football aux Jeux olympiques d'été de 1900, avec le logo de l'USFSA sur les maillots.

Toutes les équipes nationales françaises émanant de l'USFSA portent le maillot blanc et arborent comme emblème deux anneaux entrelacés, rouge et bleu, réduits aux couleurs du drapeau français[N 6]. Cet emblème inspire plus tard le drapeau olympique. Le coq est progressivement intégré au blason à partir de 1913[25] avec l'adhésion de l'USFSA au CFI. La devise de l'USFSA Ludus Pro Patria (Des jeux pour la Patrie) est l'œuvre de Jules Marcadet, président du Stade Français et cofondateur de l'Union. Chaque discipline sportive est organisée par une commission : athlétisme, rugby à XV, football. Le , le comité d'organisation de l'USFSA décide de créer 19 comités régionaux afin d'organiser des compétitions en province[26]. Elle publie sa revue Les sports athlétiques chaque samedi[27].

Athlétisme

Arrivée du marathon des Jeux olympiques de 1900 à Paris
Michel Théato, champion olympique du marathon à Paris en 1900.

Dès sa création l'USFSA se distingue dans la lutte contre le professionnalisme sportif, particulièrement en athlétisme, et impose sa vision comme modèle pour longtemps[1]. Elle organise les premiers championnats de France en 1888 avec quatre épreuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 mètres et 110 m haies. Le Racingman René Cavally y remporte le 100 et le 400 m. Les épreuves se déroulent ensuite pendant 20 ans à la Croix-Catelan, sauf en 1890 (aux Tuileries), 1906 et 1908 (au parc national de Saint-Cloud). À partir de 1909, les championnats ont lieu au stade du Matin à Colombes, propriété du journal Le matin consacré également au football et au rugby. Les premiers grands champions et championnes français d'athlétisme sont de cette époque : Frantz Reichel, Michel Théato, Henri Deloge, Jean Bouin, Géo André[N 7], Violette Morris[N 8], Lucie Bréard ; Pierre Lewden dont le record de France de saut en hauteur n'est battu qu'en 1945 commence sa carrière sous les couleurs de l'USFSA. Le , à la suite des Jeux olympiques de Stockholm, l'USFSA participe avec 17 autres fédérations nationales à la création de l’IAAF[28].

photographie d'Henri Deloge
Henri Deloge, champion de France de 1899 à 1902 et médaille d'argent aux Jeux de Paris sur 1 500 mètres.
plaque commémorative à Géo André
Plaque commémorative à Géo André, athlète, rugbyman et pilote de chasse français, 9 rue Marguerin (Paris).
Édition Lieu Stade
1888 Paris Croix-Catelan
1889 Paris Croix-Catelan
1890 Paris Tuileries
1891 Paris Croix-Catelan
1892 Paris Croix-Catelan
1893 Paris Croix-Catelan
1894 Paris Croix-Catelan
1895 Paris Croix-Catelan
1896 Paris Croix-Catelan
1897 Paris Croix-Catelan
1898 Paris Croix-Catelan
1899 Paris Croix-Catelan
1900 Paris Croix-Catelan
1901 Paris Croix-Catelan
1902 Paris Croix-Catelan
1903 Paris Croix-Catelan
1904 Paris Croix-Catelan
1905 Paris Croix-Catelan
1906 Paris Parc de Saint-Cloud
1907 Paris Croix-Catelan
1908 Paris Parc de Saint-Cloud
1909 Colombes Stade du Matin
1910 Paris Croix-Catelan
1911 Colombes Stade du Matin
1912 Colombes Stade du Matin
1913 Colombes Stade du Matin
1914 Colombes Stade du Matin
Championnats USFSA interrompus pour cause de Première Guerre mondiale
1917 Paris Croix-Catelan
1918 Saint-Cloud Parc de Saint-Cloud
1919 Colombes Stade du Matin
1920 Paris Stade Pershing
portrait de Violette Morris
Violette Morris, l'une des premières championnes d'athlétisme USFSA en 1917.

Dès 1917, les compétitions d'athlétisme de l'USFSA s'ouvrent aux féminines, en dépit des réserves de la Faculté de médecine et des positions tranchées prises par Pierre de Coubertin sur le sujet. La Fédération française d'athlétisme (FFA) est créée le avec Joseph Genet, ancien champion de cross-country, à la présidence (1920-1937). Cependant les sections féminines se regroupent d'abord début 1921 au sein d'une Fédération féminine française des sports athlétiques (FFFSA) avant de fusionner avec l'Union française de gymnastique féminine au sein d'une non moins éphémère Fédération féminine française de gymnastique et sports (FFFGS) qui devient dans l'année même Fédération féminine française de gymnastique et d'éducation physique (FFFGEP)[29].

Cross-country

Discipline associée à l'athlétisme au XXIe siècle, le cross-country apparaît dès la fin du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne où les aristocrates font courir leurs pedestrians[N 9] comme leurs chevaux et leurs lévriers. Fortement lié au professionnalisme[30], il constitue un des chevaux de bataille de l'USFSA qui le réserve aux seuls amateurs et le dépouille de son folklore[N 10], réussissant néanmoins à motiver des compétiteurs étrangers tels l'Anglais Alfred Tunmer ou le Néerlandais Jacques Keyser qui gagne le championnat de France à cinq reprises. L'apparition des championnats de France de cross-country suit d'un an celle des championnats d'athlétisme.

Ligne de départ d'une épreuve de cross
Départ de cross en 1912.
Photographie de Jean Bouin et du comte Melchior de Polignac
Jean Bouin en 1913 (à droite), quadruple champion de cross USFSA et le comte Melchior de Polignac.
Édition 1re 2e 3e
1889 Mat Bersin Bellone
1890 Frantz Reichel[31] Maurice Dezaux Baudin
1891 Frantz Reichel Cornetet Maurice Dezaux
1892 Joseph Petit Fernand Meiers Louis Faure Dujarric
1893 Albert Chauvelot De Rocquigny Fernand Meiers
1894 Félix Bourdier Cheruy Jacques Chastanié
1895 Albin Lermusiaux Turlot Michel Soalhat
1896 Michel Soalhat Albin Lemursiaux Félix Bourdier
1897 Michel Soalhat Joseph Genet De Grave
1898 Alfred Tunmer (GBR) Georges Touquet-Daunis C. Pican
1899 Georges Touquet-Daunis Albert Champoudry Marlins
1900 Albert Champoudry Henri Deloge Charles Aubry
1901 Gaston Ragueneau Michel Théato Henri Deloge
1902 Gaston Ragueneau Henri Prevot Louis Bonniot de Fleurac
1903 Gaston Ragueneau Louis Bonniot Eugène Gautier
1904 Gaston Ragueneau Jacques Versel Louis Bouchard
1905 Gaston Ragueneau Louis Bouchard Victor Millerot
1906 Gaston Ragueneau Louis Bouchard Georges Cousin
1907 Jacques Keyser (NED) Gaston Ragueneau Jean Bouin
1908 Jacques Keyser Alexandre Fayollat Gaston Ragueneau
1909 Jean Bouin Jacques Keyser Jacques Versel
1910 Jean Bouin Edgard Ballon Louis Pauteix
1911 Jean Bouin Edgard Ballon Jacques Keyser
1912 Jean Bouin Jacques Keyser Paul Lisandier
1913 Jacques Keyser Allemamen Arbidi Ali Ben Allel
1914 Jacques Keyser Alfred Bonvicini L. Pouzette
Championnats USFSA interrompus pour cause de Première Guerre mondiale
1918 Jacques Keyser Pierre Lalaimode Antoine Devaux
1919 Jean Vermeulen Julien Schnellmann (Suisse) Jacques Keyser
1920 Joseph Guillemot René Vignaud Louis Corlet

Rugby à XV

photographie de Charles Brennus
Charles Brennus, le "père" du rugby à XV.

La commission du « football-rugby » est présidée par Charles Brennus[N 11], également président du Sporting club universitaire de France (SCUF). Le premier titre de champion de France est décerné le à la suite d'un match entre le Racing Club de France et le Stade français au Bois de Boulogne arbitré par le baron Pierre de Coubertin. La rencontre est remportée par le Racing sur le score de 4 à 3[32]. Jusqu'en 1898 le championnat se dispute entre les seuls clubs de la région parisienne dont le nombre est de six en 1898 ; le Racing, le Stade et l'Olympique remportent tour à tour le titre. Une équipe de France formée de joueurs des trois clubs parisiens dispute le tournoi olympique de 1900. Elle remporte le titre olympique face à l'équipe anglaise des Moseley Wanderers le 28 octobre[33] à la Cipale devant 6 000 spectateurs, plus grosse affluence de ces Jeux. À partir de 1899 la finale du championnat se joue entre le champion de Paris et celui des départements. Le Stade bordelais (SBUC) remporte aussitôt son premier titre et à partir de 1904 les équipes du sud-ouest dominent le rugby français.

De 1906 à 1914, l'équipe de France dispute 28 rencontres internationales et remporte une seule victoire, le 2 janvier 1911 contre l'Écosse sur le score de 16 à 15. Le premier match international officiel de l'équipe de France de rugby à XV a lieu le au Parc des Princes devant 3 000 spectateurs. Il se termine par une victoire des Néo-Zélandais par 38 à 8[34]. Le , l'équipe de France inaugure sa première tenue tricolore (maillot bleu, culotte blanche et bas rouges) face à l'Angleterre et perd 8 à 35 toujours au Parc des Princes. En 1910 l'équipe de France est admise pour la première fois à disputer le tournoi des 4 nations[35].

Carte postale ancienne illustrant le rugby
À partir de 1904 le Sud-Ouest domine le rugby français ; ici à Toulouse.
photographie de Frantz Reichel
Frantz Reichel, athlète, rugbyman et grand dirigeant de l'USFSA.
Édition Vainqueur Score Finaliste Lieu finale
1892 Racing Club de France 4–3[36],[N 12] Stade français Paris Paris, Bagatelle
1893 Stade français Paris 7-3 Racing Club de France Bécon les Bruyères
1894 Stade français Paris 18-0 Inter-Nos Bécon les Bruyères
1895 Stade français Paris 16-0 Olympique Courbevoie Vélodrome
1896 Olympique 12-0 Stade français Paris Courbevoie Vélodrome
1897 Stade français Paris [N 13] Olympique [N 13]
1898 Stade français Paris [N 14] Racing Club de France [N 14]
1899 Stade bordelais[N 15] 5-3 Stade français Paris Le Bouscat Stade Sainte-Germaine
1900 Racing Club de France 37-3 Stade bordelais Levallois-Perret
1901 Stade français Paris 0-3[N 16] Stade bordelais Le Bouscat Stade Sainte-Germaine
1902 Racing Club de France 6-0 Stade bordelais Paris Parc des Princes
1903 Stade français Paris 16-8 SOE Toulouse Toulouse Prairie des Filtres
1904 Stade bordelais 3-0 Stade français Paris Saint-Cloud Parc de Saint-Cloud
1905 Stade bordelais 12-3 Stade français Paris Le Bouscat Stade Sainte-Germaine
1906 Stade bordelais 9-0 Stade français Paris Paris Parc des Princes
1907 Stade bordelais 14-3 Stade français Paris Le Bouscat Stade Sainte-Germaine
1908 Stade français Paris 16-3 Stade bordelais Colombes Stade du Matin
1909 Stade bordelais 17-0 Stade toulousain Toulouse Stade des Ponts Jumeaux
1910 FC Lyon 13-8 Stade bordelais Paris Parc des Princes
1911 Stade bordelais 14-0 SCUF Le Bouscat Stade Sainte-Germaine
1912 Stade toulousain 8-6 Racing Club de France Toulouse Stade des Ponts Jumeaux
1913 Aviron bayonnais 31-8 SCUF Colombes Stade du Matin
1914 USA Perpignan 8-7 Stadoceste tarbais Toulouse Stade des Ponts Jumeaux
Championnats USFSA interrompus pour cause de Première Guerre mondiale
1920 Stadoceste tarbais 8-3 Racing Club de France Le Bouscat Stade Sainte-Germaine

L'athlétisme et le rugby sont alors très liés et les plus grands athlètes sont aussi souvent de très grands joueurs : Frantz Reichel, capitaine de l'équipe de France à 3 reprises, Géo André, 7 sélections internationales. Le Comité central d'organisation du rugby est fondé le et devient la Fédération française de rugby le avec pour président Octave Léry, vice-champion de France en 1909 avec le Stade toulousain et arbitre, en 1920, de la première finale du championnat entre le Stadoceste tarbais et le Racing Club de France ; Charles Brennus est fait président d'honneur[37].

Football

photographie de l'équipe de football du Stade Français
Le Club français, champion de France de football 1896.

L'USFSA s'intéresse plus tardivement à cette discipline triviale et populaire[38] qui demeure son "tendon d'Achille". Les clubs parisiens se rencontrent en effet entre eux et invitent déjà des clubs étrangers bien avant qu'elle ne se préoccupe d'organiser le championnat de la discipline en 1894. Celui-ci reste l'apanage de la capitale jusqu'en 1899 et se déroule d'abord par élimination directe jusqu'en 1895. La formule championnat est adoptée à partir de 1896[39]. Le très anglo-saxon Standard Athletic Club domine alors la compétition. Le premier match international organisé par l'USFSA se déroule à Paris le entre une sélection parisienne constituée de joueurs du Standard, des White-Rovers et du Club français à l’équipe de Folkestone, récent vainqueur de la Coupe de la Ligue du Kent[40]. En 1899, l'USFSA ouvre la compétition aux clubs provinciaux en reprenant la formule à élimination directe. La phase finale met alors aux prises les champions régionaux et aussitôt le titre revient à ces derniers : Le Havre Athletic Club puis le Racing Club de Roubaix[41].

À l'origine de la FIFA en 1904, l'USFSA, toujours intransigeante sur la question de l'amateurisme, la quitte trois ans plus tard au bénéfice du CFI créé par le secrétaire général de la FGSPF, Charles Simon, pour fédérer ses concurrents[38].

portrait de Jules Rimet
Jules Rimet premier président de la Fédération française de football.
portrait d'Henri Delaunay
Henri Delaunay principal artisan de l'émergence de la Fédération française de football.
photographie de l'équipe de football du Havre athletic club
Le Havre Athletic Club, champion de France de football 1899 et 1900.
Édition Vainqueur Score Finaliste Lieu finale
1894 Standard AC (1) 2-2
2-0
White-Rovers Courbevoie
1895 Standard AC (2) 3-1 White-Rovers Paris
1896 Club français (1) - White-Rovers Formule championnat - Pas de finale
1897 Standard AC (3) 3-2[N 17] White-Rovers Formule championnat - Match de barrage
1898 Standard AC (4) 3-2[N 18] Club français Formule championnat - Match de barrage
1899 Le Havre AC (1) - Club français Forfait du Club français - Pas de finale
1900 Le Havre AC (2) 1-0 Club français Bécon les Bruyères
1901 Standard AC (5) 1-1
6-1
Le Havre AC Bécon les Bruyères
Le Havre Stade de Sanvic
1902 RC Roubaix (1) 4-3 RC France Bécon les Bruyères
1903 RC Roubaix (2) 2-2
3-1
RC France Paris Parc des Princes
Lille
1904 RC Roubaix (3) 4-2 United Sports Club Lille
1905 Gallia Club Paris (1) 1-0 RC Roubaix Paris Parc des Princes
1906 RC Roubaix (4) 4-1 CA Paris Tourcoing
1907 RC France (1) 3-2 RC Roubaix Paris Parc des Princes
1908 RC Roubaix (5) 2-1 RC France Tourcoing
1909 SH Marseille[42] (1) 3-2 CA Paris Colombes Stade du Matin
1910 US Tourcoing (1) 7-2 SH Marseille Paris Parc des Princes
1911 SH Marseille (2) 3-2 RC France Marseille Stade de l'Huveaune
1912 Stade raphaëlois (1) 2-1 ap AS Française Colombes Stade du Matin
1913 SH Marseille (3) 1-0 ap FC Rouen Rouen Stade des Bruyères
1914 Olympique lillois (1) 3-0 Olympique de Cette Paris Stade de la Légion Saint-Michel

Pour cette discipline l'USFSA doit faire face à partir de 1904 à la concurrence de la FGSPF et de la Fédération cycliste et athlétique de France (FCAF) qui organisent leurs propres Championnats de France de football et celles de nombreuses fédérations régionales. L'affaire se complique encore en 1910 avec la création d'une Ligue de football association (LFA) par Jules Rimet qui organise aussi son propre championnat. L'organisation du Trophée de France en 1907 par le CFI l'oblige à adhérer au dit-comité en 1913 pour préserver l'affiliation de ses associations attachées au football[43]. La Fédération française de football est créée le avec Jules Rimet à la présidence et Henri Delaunay au secrétariat général.

Natation

Carte postale ancienne représentant une baignade flottante près du viaduc d'Austerlitz
Carte postale représentant les bains flottants du port d'Austerlitz vers 1910, structure analogue à la piscine Deligny.

La natation est une pratique déjà ancienne à Paris mais ce n'est qu'à partir de 1899 que l'USFSA prend en charge les championnats de France de natation en plein air. Les épreuves courtes sont le plus souvent organisés aux bains Deligny — une piscine flottante amarrée au quai Anatole-France qui coule en 1993[44] — les épreuves longues étant disputées en mer, souvent à Dieppe et en Seine à Courbevoie.

vue de la piscine d'un grand hôtel parisien vers 1848
La natation parisienne vers 1848.
départ d'une course lors des Jeux olympiques de 1900 à Paris
Épreuve de natation des Jeux olympiques de Paris en 1900.
Édition Lieu Bassin
1899 Paris Les bains Deligny
1900 Paris Les bains Deligny
1901 Paris Les bains Deligny
1902 Paris Les bains Deligny
1903 Paris Les bains Deligny
1904 Ablon-sur-Seine
1905 Paris Les bains Deligny
1906 Paris Les bains Deligny
1907 Choisy-le-Roi
1908
1909 Amiens
1910 Lyon Piscine Delange
1911 Paris Piscine Ledru-Rollin
1912
1913
1914 non disputé
1915 Paris Les bains Deligny
1916 Paris Les bains Deligny
1917 Paris Les bains Deligny
1918 Paris Les bains Deligny
1919 Tourcoing
1920 Paris La Villette Bassin Niclausse

Lors des jeux de Londres en 1908, l'USFSA contribue à la création de la Fédération internationale de natation amateur (FINA). La Fédération française de natation et de sauvetage[45] est créée en 1920[46] avec Jean de Castellane, figure politique et élu parisien, à la présidence.

Hockey sur gazon

À partir de 1899, l'USFSA organise aussi les championnats de France de hockey sur gazon dont le titre n'échappe aux clubs parisiens qu'en 1907.

portrait du docteur Marc Bellin du Coteau
Marc Bellin du Côteau, président de la Fédération française de hockey et de la Fédération internationale de hockey sur gazon.
Édition Champion
1899 Racing Club de France
1900 CA Internationale Paris
1901 CA Internationale Paris
1902 Hockey club de Paris[N 19]
1903 Racing Club de France
1904 CA Internationale Paris
1905 Stade français
1906 CA Internationale Paris
1907 Brittany hockey club Saint-Servan
1908 CA Internationale Paris
1909 Racing Club de France
1910 Stade français
1911 Stade français
1912 Stade français
1913 Stade français
1914 Stade français
Championnats USFSA interrompus pour cause de Première Guerre mondiale
1920 Stade français

Les premiers présidents de la Fédération française de hockey (FFH) qui voit le jour en 1920[47] sont d'anciens champions d'athlétisme : Paul Leautey (1920-1926 ), Frantz Reichel (1926-1932 ) et le Dr Marc Bellin du Côteau (1932-1938 ) qui assument également chacun à leur tour la présidence de la Fédération internationale de hockey sur gazon (FIH) depuis sa création en 1924[48] jusqu'en 1938.

Autres disciplines

photographie d'une épreuve de tir à la corde
Le tir à la corde aux Jeux olympiques de 1904.

Outre le rallye paper[N 3], l'USFSA gère un certain nombre d'activités qui n'ont pas donné lieu depuis à l'apparition de fédérations sportives. Ainsi, pour exemple, elle organise les tournois de croquet, de cricket et de tir à la corde lors des Jeux olympiques de 1900.

Elle organise également le baseball[49]. Le basket-ball qui y apparaît peu avant la Grande Guerre comme section de l'athlétisme reste ensuite, de 1920 à 1932, une commission de la FFA qui prend un temps le titre de Fédération française d'athlétisme et de basket-ball.

Pour information, les premières compétitions de volley-ball apparaissent en France dès 1929 dans le cadre du sport travailliste et les premières équipes féminines se forment deux ans plus tard. La fédération de volley-ball (FFVB) n’apparaît cependant qu'en février 1936[50] et celle de handball (FFHB) en septembre 1941[51], le jeu à 11 étant alors prépondérant.

Le dogme de l'amateurisme

Conformément au message de Thomas Arnold[52] qui en fait la condition même des potentialités éducatives du sport, la défense de l'amateurisme pur et dur est au cœur de la problématique de l'USFSA. Le dénigrement du « professionnalisme à l'anglo-saxonne » n'est pas sans fondements : liées (et même justifiées) à la pratique des paris qui brassent d'énormes sommes, les courses et la boxe sont profondément corrompues par divers « trucages » qui leur dénient tout intérêt moralisant ou éducatif[30]. Dès 1881 cet argument se trouve conforté par les lois Jules Ferry qui instaurent une école laïque, gratuite et obligatoire[53] : si le sport veut y tenir sa place il lui importe de se tenir à l'écart des questions d'argent. Dès le milieu des années 1880 Georges de Saint-Clair et Ernest Demay lancent une campagne nationale de « purification » de l'athlétisme où les courses à pied calquées sur les épreuves hippiques sont déjà dotées de prix en espèces depuis le milieu du XIXe siècle. Leur action est couronnée de succès et ils finissent également par obtenir l'interdiction des paris sur les courses athlétiques[54]. L'USFSA prône alors la pratique pour la seule gloire de la performance et le bien du corps et rejette toute forme de professionnalisme dans le sport, instaurant un amateurisme très restrictif qu'elle définit ainsi dans ses statuts : « Est amateur toute personne qui n'a jamais pris part à une course en espèces ou pour de l’argent provenant des admissions sur le terrain ou avec des professionnels pour un prix ou pour de l'argent provenant d’une souscription publique ou qui n'a jamais été à aucune période de sa vie, professeur ou moniteur salarié d’exercices physiques ou qui ne se livre à aucune profession ouvrière »[55]. Plutôt que renoncer à ces principes, elle préfère laisser sa place à la FIFA en 1907 à son concurrent le plus direct, le CFI de Charles Simon, pour y représenter la France[56].

Présidents

Léon Duvignau de Lanneau, président de l'USFSA en décembre 1904.
Gaston Vidal, Président de l'USFSA en décembre 1920.
  • Georges de Saint-Clair (1889-1890) ;
  • Michel Gondinet (1891-1892 - 1894) ;
  • Adolphe de Pallisseaux (1893) ;
  • Vicomte Léon de Janzé (1895-1898) ;
  • Paul Escudier (1898-1903) ;
  • Léon Duvignau de Lanneau (1904-1911)[57] ;
  • Docteur Paire (1912) ;
  • Commandant Joseph Lemercier (1913-1916) ;
  • Perret (1917) ;
  • E. Mamelle (1917-1919) ;
  • Gaston Vidal (1919-1920 : USFSA puis 1920-1923 : UFFSA).

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit de la date de fondation de l'Union des sociétés françaises de courses à pied qui devient véritablement une fédération omnisports le sous le nom d'Union des sociétés françaises de sports athlétiques.
  2. l'école Monge est devenue Lycée Carnot à la fin du XIXe siècle
  3. a et b Le rallye-paper est assez comparable à la course d'orientation
  4. Lui échappent les courses cyclistes, automobiles, de montgolfières et la gymnastique
  5. Sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique et à l’éducation physique (ministère de l’Instruction publique) du au dans les gouvernements d'Aristide Briand et de Raymond Poincaré puis président du CNS de 1925 à 1931
  6. Les équipes de France militaires dont le maillot est de couleur y ajoutent un troisième anneau blanc ; le CNS utilise ces trois anneaux sous l'Occupation
  7. également héros des guerres 1914/1918 et 1939/1945
  8. sportive très polyvalente, exécutée par la Résistance en 1944 pour faits de collaboration
  9. Le pedestrian est le laquais qui court devant le carrosse pour faire dégager la voie
  10. Les coureurs portaient souvent des casaques d'écuries, comme les jockeys
  11. Charles Brennus, graveur, est le réalisateur du trophée qui porte son nom, réalisé suivant un dessin de Pierre de Coubertin qui l'a offert lors de la finale du premier championnat de France le
  12. Lors de cette première édition, il n'y a que deux clubs en lice
  13. a et b Le titre est décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 5 clubs. Le Stade français a 10 points, l'Olympique 8
  14. a et b Le titre est décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 6 clubs. Le Stade français a 10 points, le Racing 6
  15. Les clubs de Province entrent dans compétition pour la première fois
  16. En 1901, le Stade bordelais gagne la finale à la régulière sur le score de 3-0. Mais l'USFSA annule le résultat et décide que la finale doit être rejouée à Paris, le Stade bordelais a en effet fait jouer trois joueurs irrégulièrement. Les Bordelais refusant cette décision, le Stade français est déclaré vainqueur
  17. Étant à égalité de points à la fin du championnat, le Standard AC et les White-Rovers ont disputé un match de barrage pour déterminer le champion. Le Standard AC bat 3-2 les White-Rovers mais le résultat de ce match est annulé et il doit être rejoué. Les Rovers ne se présentent pas pour disputer ce match, le Standard est donc sacré.
  18. Étant à égalité de points à la fin du championnat, le Standard AC et le Club français ont disputé un match de barrage pour déterminer le champion. Le Standard bat 3-2 le Club.
  19. Club de hockey sur glace qui fusionne en début d'année suivante avec les Patineurs de Paris

Références

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  7. Florence Carpentier 2004, p. 33.
  8. Florence Carpentier 2004, p. 36.
  9. Jean Zorro et l'Association des enseignants d'EPS 2002.
  10. Jean Durry 1997, p. 65.
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  14. Rapport des concours internationaux d'exercices et de sport, p. 14
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  20. Yoan Grosset et Michaël Attali 2009, p. 4.
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  55. Statuts de l’USFSA, 25 juillet 1890
  56. « Comprendre. Du premier club à la FFF », sur archeofoot.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  57. « Notice de personne : Duvignau de Lanneau », sur bnf.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

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Liens externes