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La [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] psychiatrique (qui fait partie des [[Trouble de l'humeur|troubles de l'humeur]] dans la nosographie psychiatrique) est le premier des troubles psychiatrique fortement lié au suicide (aux cotés de, mais indépendamment de l'alcoolisme). La dépression est associée au [[désespoir]] qui entraîne une intense douleur morale. Le risque de passage à l'acte est particulièrement élevé durant les premières étapes de la maladie chez les individus atteints de dépression majeure ou le [[trouble bipolaire]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Michael F.|nom1=Gliatto |titre=Evaluation and Treatment of Patients with Suicidal Ideation |périodique=[[American Family Physician]] |volume=59 |numéro=6 |mois= |année=1999 |pages=1500–6. |url texte=http://www.aafp.org/afp/990315ap/1500.html |consulté le=8 janvier 2007}}</ref>. Or la dépression est l'un des troubles mentaux les plus communément diagnostiqués<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Lipsky MS et Sharp LK |titre=Screening for depression across the lifespan: a review of measures for use in primary care settings |périodique=American family physician |volume=66 |numéro=6 |mois= |année=2002 |pages=1001–8.}}</ref>{{,}}. 17,6 millions d'Américains en sont affectés chaque année, soit approximativement un individu sur six ; en Europe de l'ouest, la prévalence de la dépression est de 13% (vie) et 4% (année)<ref>{{Article |langue=hu |auteurs=Szeifert L et Torzsa P |titre=A depresszió diagnosztikája és kezelése a családorvosi gyakorlatban |périodique=Orvosi Hetilap |volume=150 |numéro=36 |mois= |année=2009 |pages=1684–93. |doi=10.1556/OH.2009.28675}}</ref>.
La [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] psychiatrique (qui fait partie des [[Trouble de l'humeur|troubles de l'humeur]] dans la nosographie psychiatrique) est le premier des troubles psychiatrique fortement lié au suicide (aux cotés de, mais indépendamment de l'alcoolisme)<ref>{{Article|langue=English|prénom1=Harvey A|nom1=Whiteford|prénom2=Louisa|nom2=Degenhardt|prénom3=Jürgen|nom3=Rehm|prénom4=Amanda J|nom4=Baxter|titre=Global burden of disease attributable to mental and substance use disorders: findings from the Global Burden of Disease Study 2010|périodique=The Lancet|volume=382|numéro=9904|date=2013-11-09|issn=0140-6736|issn2=1474-547X|doi=10.1016/S0140-6736(13)61611-6|lire en ligne=http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(13)61611-6/fulltext|consulté le=2017-06-21}}</ref>. La dépression est associée au [[désespoir]] qui entraîne une intense douleur morale. Le risque de passage à l'acte est particulièrement élevé durant les premières étapes de la maladie chez les individus atteints de dépression majeure ou le [[trouble bipolaire]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Michael F.|nom1=Gliatto |titre=Evaluation and Treatment of Patients with Suicidal Ideation |périodique=[[American Family Physician]] |volume=59 |numéro=6 |mois= |année=1999 |pages=1500–6. |url texte=http://www.aafp.org/afp/990315ap/1500.html |consulté le=8 janvier 2007}}</ref>. Or la dépression est l'un des troubles mentaux les plus communément diagnostiqués<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Lipsky MS et Sharp LK |titre=Screening for depression across the lifespan: a review of measures for use in primary care settings |périodique=American family physician |volume=66 |numéro=6 |mois= |année=2002 |pages=1001–8.}}</ref>{{,}}. 17,6 millions d'Américains en sont affectés chaque année, soit approximativement un individu sur six ; en Europe de l'ouest, la prévalence de la dépression est de 13% (vie) et 4% (année)<ref>{{Article |langue=hu |auteurs=Szeifert L et Torzsa P |titre=A depresszió diagnosztikája és kezelése a családorvosi gyakorlatban |périodique=Orvosi Hetilap |volume=150 |numéro=36 |mois= |année=2009 |pages=1684–93. |doi=10.1556/OH.2009.28675}}</ref>.


==== Comportements d'automutilation ====
==== Comportements d'automutilation ====

Version du 21 juin 2017 à 12:15

Le suicide (du latin suicidium, des mots sui : « soi » et caedere « tuer ») est l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie. À l'échelle mondiale, environ 1 000 000 de personnes se suicident chaque année, un chiffre plus élevé que le nombre de morts résultants des guerres et homicides. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le suicide est la treizième cause de mortalité dans le monde[1], tous âges compris, et parmi les premières causes de mortalité chez les jeunes[2],[3]. Les tentatives de suicide sont estimées entre 10 et 20 millions chaque année dans le monde[4].

Le suicide est étudié par les sciences de la psychologie, sociologie et de « suicidologie »Il peut être compris comme résultant de problèmes psychologiques individuels. Les causes psychologiques en sont le désespoir accompagné de solitude ou d'isolement social, et souvent un trouble mental tel que la dépression, le trouble bipolaire, la schizophrénie, l'alcoolisme ou l'abus de substances[5]. Des facteurs de stress tels que les problèmes financiers ou des problèmes dans les relations humaines jouent souvent et également un rôle significatif[6]. Le suicide varie en fonction de nombreux facteurs sociologiques comme l'anomie (désintégration sociale), la pauvreté, les taux de chômage, les crises économiques, etc. Les taux de suicide varient en fonction des croyances religieuses et sont particulièrement élevés chez les athées. La prévalence du suicide diffère énormément selon les genres et l'âge. Dans les pays occidentaux elle est souvent de trois à quatre fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes, tandis que la tendance est inverse en Chine[7],[8]. Le suicide affecte particulièrement les communautés LGBT.

Depuis 1953, des réseaux d'assistance se sont mis en place pour aider les personnes tentées par le suicide, sous forme de numéros d'urgence joignables par téléphone ou par internet.

Des programmes de prévention du suicide sont mis en place dans de nombreux pays et leur coûts et performances sont évalués.

Certaines pays pénalisent le suicide. Dans le domaine médical, le suicide assisté pose des problèmes éthiques et n'est autorisé que dans un nombre limité de pays.

La question du suicide pose des questions philosophiques, religieuses et politiques. Les religions abrahamiques considèrent que le suicide est une offense envers Dieu.

Le suicide est un sujet représenté dans les arts et la littérature.

Étymologie

Bien que le phénomène soit très ancien, l'origine du mot « suicide » (formé d'après homicide) est récente. Sa paternité est souvent attribuée à un écrit de l'abbé Desfontaines en 1737 (Observations sur les écrits modernes, t. XI, p. 299) mais dès 1734, l'abbé Prévost parle de suicide dans sa gazette Pour et Contre, ce néologisme latin semblant même avoir été utilisé dès le XVIe siècle par les casuistes pour contrebalancer le mot homicide utilisé jusque-là et jugé trop fort[9]. Voltaire (qui publie, en 1739, Du suicide ou de l'homicide de soi-même) et les encyclopédistes acceptent ce néologisme et le diffusent. Il est adopté par des jurisconsultes, comme Daniel Jousse, qui feront désormais coexister les deux termes au niveau juridique.

Histoire de l'étude du suicide par la médecine et les sciences

L'étude du suicide commence au XIXe siècle et est dominées par deux courants. L'un de ces courants est celui de la médecine et des débuts de la psychiatrie, le second sera celui de la sociologie[10].

Médecine du XIXe siècle et début XXe siècle

En France en 1838, le médecin Jean-Étienne Esquirol considère que la réaction suicidaire est tellement répandue chez les personnes souffrant de maladies mentales, qu'elle peut être considérée comme un symptôme psychopathologique[10]. L'instinct de conservation est considéré comme normal et son altération est considérée comme un signe d'une pathologie. Cette école théorie est reprise par la grande majorité des psychiatres. Pour certains auteurs, les suicidants ne sont pas forcément tous des malades, néanmoins, lors de l'acte suicidaire, ils se trouvent dans un état émotionnel ou affectif pathologique[10].

Selon l'historien Jean Starobinski, depuis la médecine d'Hippocrate, il existe au moins deux formes de suicide décrites par des expressions diverses : « Les images du suicide, dans la culture de l'Occident, oscillent entre deux types extrêmes : d'un côté, le suicide accompli en pleine conscience, au terme d'une réflexion où la nécessité de mourir, exactement évaluée, l'emporte sur les raisons de vivre ; à l'opposé, l'égarement démentiel qui se livre à la mort sans penser la mort. Les deux exemples antithétiques pourraient se nommer Caton et Ophélie. ». La clinique moderne décèle la plupart du temps un mélange des deux types : « On voit fonctionner des formes mixtes, c'est-à-dire celles où raison et déraison se mêlent et se confondent, sans qu'il soit possible de départager[11]. » L'entité psychiatrique la plus souvent invoquée est la dépression et ses différentes formes dont le délire mélancolique[12] ou le raptus suicidaire, qui est une manifestation impulsive liée à une frustration majeure, un mouvement violent incontrôlé, en d'autres termes, pour reprendre la distinction précédente, à une fureur de déraison.

Sociologie du XIXe siècle et début XXe siècle

Émile Durkheim, un des fondateurs de la sociologie, publie en 1897 le livre Le Suicide où il analyse ce phénomène sous un angle social et par une approche statistique. Son approche est totalement nouvelle : il dégage des régularités statistiques sur un phénomène considéré alors comme relevant seulement de la décision individuelle. Il défend l'idée que la désintégration sociale est la cause première véritable du suicide[10]. Inspiré des travaux de Durkheim, le sociologue Maurice Halbwachs interprète également les taux de suicide dans le contexte général des sociétés et civilisations, parlant de « courants collectifs suicidogènes » qui agissent de plusieurs façons : désintégration du groupe social (suicide égoïste) ; surintégration sociale (suicide altruiste, en particulier dans les sociétés primitives) ; dislocation du groupe social (crises politiques ou économiques) ou insuffisance de cohésion sociale (suicide anomique) ; excès de réglementation sociale (suicide fataliste, chez les esclaves en particulier)[10].

Psychologie de l'après-guerre

Tandis que cette approche semble opposée à celle de la psychiatrie et de la tradition clinique, ces deux théories sur le suicide sont synthétisées dans l'ouvrage de Deshaies sur le suicide en 1947. Une théorie psychologique du suicide voit alors le jour, intégrant les méthodes statistiques et les observations cliniques, pour envisager le suicidant sous plusieurs dimensions, physique, psychique et sociale[10].

Suicidologie

La suicidologie est, depuis 1969, l'étude des comportements suicidaires et la prévention du suicide. Les approches sont celles de la psychologie et de la sociologie. Le psychologue américain Edwin Shneidman est considéré comme le fondateur de cette discipline avec la fondation en 1958 d'un premier centre de recherche scientifique dédié à l'étude du suicide et à sa prévention.

En psychiatrie contemporaine, les pensées suicidaires, la tentative de suicide ou le suicide, ne sont pas considérés comme des troubles psychiatriques. Ainsi le manuel de diagnostique psychiatrique DSM-5 ne donne pas de code spécifique aux conduites suicidaires. Cette absence de prise en compte sur le plan psychiatrique contraste avec le fait que les conduites suicidaires sont la première raison des hospitalisations d'urgence en psychiatrie hospitalière[13]. De fait, les conduites suicidaires sont considérées comme des conséquences ou complications d'autres troubles mentaux, et non comme des troubles mentaux spécifiques[13].

Épidémiologie du suicide dans le monde

L'épidémiologie du suicide vise à connaître la répartition et les moyens de suicide dans les populations, dans le but de mettre en place des moyens de prévention. L'Organisation mondiale de la santé recueille ces données à l'échelle mondiale et met en place des études sur les différences entre pays et les programmes de prévention.

Globalement, les taux de suicide sont en augmentation dans le monde. Les chiffres et les taux de suicide varient significativement en fonction des régions du monde, du sexe, des âges, ainsi qu'en fonction de facteurs religieux et culturels. L'Europe est la région du monde la plus touchée par le suicide (les taux les plus élevés étant trouvés en Europe de l'Est et Russie), suivie par des régions insulaires (Sri Lanka, Cuba, Japon, île Maurice). Les régions les moins touchées par le suicide sont les régions de méditerranée orientale et des pays d'Asie centrale anciennement URSS Les hommes sont beaucoup plus touchés dans la plupart des pays du monde, à l'exception de la Chine. Le suicide tend à augmenter avec l'âge, mais des exceptions existent en fonction des sexes et des régions. Enfin, le suicide augmente avec les facteurs de stress financier, et est moins élevés dans les cultures où les religions le considèrent comme un pêché est beaucoup plus élevé chez les athées que chez les personnes religieuses.

Modes de suicides fréquents

Clôture érigée pour prévenir les suicides sur le pont Tromsøbrua, Tromsø, Norvège.

Les méthodes employées par les personnes s'étant suicidées sont compilées par l'OMS afin de concevoir des stratégies efficaces de prévention du suicide[14],[15]. L'empoisonnement par pesticide est courant dans de nombreux pays d'Asie et en Amérique latine ; l'empoisonnement médicamenteux est fréquent dans les pays nordiques et au Royaume-Uni. La pendaison est la méthode la plus utilisée dans l'est de l'Europe, tandis que l'on observe plus souvent le recours à l'arme à feu aux États-Unis et le saut d'un endroit élevé dans les grandes villes telles que Hong Kong[15].

Lieux

Les endroits au monde où ont lieu le plus de suicides sont les bois d'Aokigahara au Japon avec 30 morts par an en moyenne avec un pic de 105 morts en 2003[16], suivi du Golden Gate Bridge à San Francisco et des falaises de Beachy Head en Angleterre avec 20 morts par an en moyenne[17],[18]. Le grand pont de Nankin sur le Yangtsé est le lieu où a été effectué le plus grand nombre total de suicides avec une estimation de 2 000 suicides de 1968 à 2006[19].

Causes et facteurs influençant le suicide

Il existe un grand nombre de facteurs de risque liés au suicide et ces facteurs peuvent être très divers. Le suicide peut être compris comme un acte individuel motivé sur le plan psychologique et résultant de psychopathologie et troubles psychiatriques ; des facteurs biologiques et des facteurs d'origine sociale influencent également les risques de suicide. Les modèles théoriques sur le suicide parlent alors de facteurs suicidogènes ou d'influences[20].

Limites des connaissances sur le sujet

La psychiatrie ne reconnaissant pas la conduite suicidaire comme un trouble spécifique, mais comme la conséquence d'un ou de plusieurs autre(s) trouble(s) psychiatrique(s), les études sur les conduites suicidaires sont moins nombreuses que celles sur d'autres troubles psychiatriques pourtant moins fréquent : le spécialiste Aleman estime que six fois plus d'articles sur la schizophrénie ont été publiés de 1999 à 2003 dans les deux plus grands journaux internationaux de psychiatrie, comparés aux articles sur les conduites suicidaires[13]. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : il est possible que le sujet soit tabou car le suicide reste illégal dans certains pays ; il est possible que le phénomène soit peu étudié parce que les tentatives de suicide diffèrent peut-être des tentatives réussies dans leur étiologie ; il est possible que le suicide soit trop complexe à étudier car impliquant des causes non seulement psychiatriques mais également financières, morales, et sociales[13].

Facteurs biologiques et somatiques

Maladie et douleur chronique

Le suicide peut être lié à des facteurs physiologiques tels qu'une douleur chronique[21], une commotion cérébrale ou traumatisme crânien[22],[23].

Des troubles du sommeil comme l'insomnie[24] et l'apnée du sommeil ont été cités dans de nombreuses études comme facteurs de dépression et de suicide. Le manque de sommeil peut être un facteur de risque indépendant de la dépression[25].

Facteurs psychologiques

Traumatismes

Des antécédents d'abus physiques ou sexuels[26], ou du temps passé dans un foyer d'accueil sont des facteurs suicidaires[27],[28].

Dans une perspective psychiatrique et biologique, l'origine du suicide (des pensées suicidaires et de la conduite suicidaire) est peut être décrite comme une difficulté à réguler ses émotions (et par conséquent les circuits neuronaux responsables de la régulation des émotions et du contrôle cognitif sont impliqués)[13]. Dans une étude comparant des anciens combattants souffrant de dépression ou de stress post-traumatique, les vétérans suicidaires différaient de leurs pairs (non-suicidaires) dans leur contrôle cognitif et gestion de leurs actions : la correction de certaines erreurs sur une tâche cognitive (tâche de Stroop) leur demandait plus d'efforts cognitif ce qui reflétait, selon les auteurs, une vulnérabilité accrue au stress[29]. Cette hypothèse n'a pas été suffisamment étudiée et par conséquent, n'est pas validée sur de larges ou nombreux échantillons de la population[13].

Les corrélats psychologiques les plus fréquents sont l'anxiété, un contrôle impulsif réduit et une agressivité accrue[13]. Les personnes ayant des conduites suicidaires ont plus mal que d'autres à reconnaître leurs propres sentiments et veulent supprimer leurs émotions[13].

Le risque suicidaire, appelé suicidalité dans les disciplines de la santé et des sciences (pensées suicidaires, conduites suicidaires, suicide), est associé au désespoir, à une peur ou sensibilité à la désapprobation sociale, et à une capacité réduite d'imaginer des événements positifs futurs[13].

Facteurs sociaux

Facteurs démographiques et familiaux

Profession et facteurs socio-économiques

Des facteurs sociaux-économiques comme le chômage, la pauvreté et la discrimination peuvent être à l'origine de pensées suicidaires[30]. La pauvreté n'est pas une cause directe de suicide, mais l'appauvrissement étant un facteur de dépression en est un facteur de risque[31].

La récession mondiale de 2008 a mené à une forte augmentation des taux de suicide dans les pays touchés[13]. Aux Pays-Bas, par exemple, les taux de suicide ont augmenté de 30 % entre 2008 et 2012 (1353 à 1753 suicides)[13].

Bien que l'augmentation des risques suicidaires associés à un faible niveau socio-économique (comparés à la moyenne de la population) soient peu élevés, la prévalence du problème socio-économique est large dans la population générale. Par comparaison, la présence d'une pathologie neuropsychiatrique augmente beaucoup plus fortement les risques de conduite suicidaire, mais la prévalence de troubles neuropsychiatrique est relativement faible dans la population générale. Si, au lieu de comparer les risques individuels à l'intérieur de ces populations, les chercheurs comparent les risques suicidaires sur la population générale (Population attributable risk (en)), des chercheurs arrivent à la conclusion que ces risques sur la population générale sont équivalents[32].

Religion

La religion d'un pays ou d'une région peut avoir un impact sur les taux de suicide. Les pays musulmans ont un taux de suicide proche de zéro (par exemple le Koweït, avec un taux de 0,1 sur 100 000 habitants[33]. Les pays hindouistes (par exemple l'Inde) et catholique (par exemple l'Italie) ont des taux proches de 10[33]. Les pays bouddhistes (par exemple le Japon) ont un taux plus élevé avoisinant les 18[33]. Les taux de suicide sont significativement plus élevés dans les pays athées (par exemple, la Chine) et où la religion a été réprimée pour de longues périodes (par exemple, l'Albanie) avec des taux de 25,6[33]. Ces données ne prennent pas en compte les différences individuelles de religiosité et ne concernent que des moyennes sur des régions[33].

Événements sociaux, politiques et économiques

Mass medias

Troubles neuropsychiatriques et facteurs psychopathiques

Les troubles mentaux sont présents lors d'une période suicidaire dans environ 80% à 90% des cas[13][34][32]. Ces troubles incluent : troubles de l'humeur à 30 %, abus de substances à 18 %, schizophrénie à 14 % et troubles de la personnalité à 13 %[35]. Une méta-analyse conduite en 1997 conclue que presque tous les troubles psychiatriques augmentent les risques de suicide, à l'exception des démences et du retard mental[34]. Une méta-analyse portant sur les études basées sur l'autopsie psychologique des morts par suicide, estime que les abus de substance et les troubles psychiatriques conduisent à des risques de suicide élevés, comparés aux facteurs familiaux ou professionnels qui sont associés à des risques plus faibles[36].

Troubles de l'humeur et états dépressifs

La dépression psychiatrique (qui fait partie des troubles de l'humeur dans la nosographie psychiatrique) est le premier des troubles psychiatrique fortement lié au suicide (aux cotés de, mais indépendamment de l'alcoolisme)[37]. La dépression est associée au désespoir qui entraîne une intense douleur morale. Le risque de passage à l'acte est particulièrement élevé durant les premières étapes de la maladie chez les individus atteints de dépression majeure ou le trouble bipolaire[38]. Or la dépression est l'un des troubles mentaux les plus communément diagnostiqués[39],. 17,6 millions d'Américains en sont affectés chaque année, soit approximativement un individu sur six ; en Europe de l'ouest, la prévalence de la dépression est de 13% (vie) et 4% (année)[40].

Comportements d'automutilation

Bien qu'il existe un lien entre l'automutilation et le suicide, cette première n'est pas perçue comme étant une cause du suicide ; les deux, cependant, sont des éléments de la dépression clinique[41][source insuffisante]. Les jeunes individus, et plus récemment les personnes âgées, sont particulièrement touchés par l'automutilation[42][évasif].

Alcoolisme et abus de substances

Abus de substances, photographie allégorique.

L'abus de substances est le second facteur de risque le plus répandu après la dépression et le trouble bipolaire[43]. Aux États-Unis, entre un tiers et la moitié des suicides sont liés à une forme d'abus de substance : l'alcool est impliqué dans un tiers des cas environ. Les consommateurs réguliers de drogues illicites ont 50 fois plus de risques suicidaires, et les alcooliques ont 5 fois plus de risques suicidaires que le reste de la population[43].

Les abus de substances chroniques sont également liés à un haut risque de suicide chez les adolescents et jeunes adultes[44].

Certains psychotropes provoquent des effets néfastes et peuvent mener à d'importants dysfonctionnements sensoriels. Lorsque ces troubles prennent place dans un contexte des problèmes personnels sont présents, le risque de suicide est particulièrement élevé[45].

Schizophrénie

Dans les années 1970, une étude souvent citée mentionnait qu'environ 10% des patients schizophréniques se suicidaient. Une méta-analyse ultérieure menée en 2005, estime qu'environ 4,9% des schizophrènes se suicident[46]. Ce suicide est commis le plus souvent dans la période du début de la maladie[46][47]. En 1990, des auteurs estiment que le suicide est la première cause de mortalité chez les schizophrènes[48].

Autisme

Selon une revue de question publiée en 2002, la dépression est fréquente chez les personnes autistes ou souffrant de troubles du spectre autistique[49].

Influences de l'environnement physique et géographique

Liens entre tentative de suicide et suicide

La majeure partie des individus qui tentent de se suicider ne réussissent pas du premier coup. Cependant, un suicide ayant échoué peut tragiquement mener à une autre tentative qui peut cette fois réussir[50].

Signes avant-coureurs

Le suicide est très souvent précédé de signes avant-coureurs. Beaucoup de suicidés ont essayé de signaler leur détresse plusieurs semaines avant de passer à l'acte[réf. nécessaire].

Selon le professeur Michel Debout[51] : « lorsqu’on pense qu’une personne va mal, il ne faut pas hésiter à lui dire ce que l’on ressent. Et la manière dont on lui dit est importante. Si vous lui demandez : « ça ne va pas ? », elle risque de se renfermer dans une réponse de type : « Mais si ça va très bien. » Alors que si vous dites « je te sens mal », vous vous impliquez personnellement, et vous montrez que non seulement vous offrez une écoute, mais même un véritable dialogue. À partir de là, tout dépend de la situation et de votre lien avec elle. Mais vous pouvez essayer de l’orienter vers un soutien, un spécialiste ou une association qui pourront l’aider ».

Points de contact et aides en ligne pour personnes aux idées suicidaires

L'aide téléphonique pour les personnes en détresse est venue du prêtre anglican Chad Varah, du centre de Londres, en 1953. Persuadé que tous les désespérés sur le point de mettre fin à leur vie doivent pouvoir parler à quelqu’un, il fait passer dans le Times une annonce insolite : « Avant de vous suicider, téléphonez-moi. » Cette idée fut reprise partout dans le monde[52].

Cf. Liste des aides en ligne contre le suicide (téléphoniques et par internet).

En France, plusieurs associations offrent des aides en ligne que les personnes tentées par le suicide peuvent contacter pour trouver une écoute. Ces lignes sont gérées par des bénévoles.

En France et en Suisse, ces services « se cantonnent exclusivement à l'écoute » et n'interviennent pas « même sur demande expresse de la personne en détresse »[réf. nécessaire].

Au Québec, si la personne est jugée en danger immédiat, les intervenants du 1-866-APPELLE retraceront l'appel et enverront des secours. C'est une ligne d'intervention. Spécifiquement à Montréal, Suicide Action Montréal possède un grand réseau d'intervenant formé en intervention auprès des personnes suicidaires. Le service est disponible 24/7 au (514) 723-4000. Le service est également offert en anglais.

Pour les anglophones[Où ?], le service de SOS Amitié spécialisé peut orienter vers un psychiatre anglophone voire appeler les pompiers « à la demande expresse » de la personne. SOS Amitié a aussi un service d'écoute par courriel mais avec des délais de 48 heures pour les réponses.

D'autres aides peuvent être trouvées sur des forums affirmant procurer un soutien psychologique sur Internet[53]. Il convient d'aborder ces sites avec circonspection en raison de l'impossibilité de contrôler la compétence des interlocuteurs : un site Internet étant facile à créer, il n'apporte pas le gage d'une structure pratiquant la formation interne et l'évaluation de ses personnels ou du décalage culturel pouvant exister entre les personnes parlant la même langue mais pouvant être de culture très différente. Ces deux facteurs pourraient mener à une aide inadaptée, qui pourrait même être suicidogène[réf. souhaitée]. SOS Amitié Internet, dans le prolongement de son écoute téléphonique, offre un service d'écoute web gratuit, mais intermittent, fonctionnant par courriel, pour donner aux personnes la possibilité de mettre des mots sur leurs difficultés et leur souffrance[54]. Les personnes qui répondent aux messages appartiennent à l'équipe d'écoute au téléphone et auraient suivi une formation spécifique à l'écoute écrite. Les messages reçus reçoivent une réponse sous 48 heures.

Prise en charge médicale et soins d'urgence

Les personnes qui ont fait une tentative de suicide sont en général prises en charge en service de soins aigus à l'hôpital (à la suite d'un empoisonnement ou des blessures nécessitant souvent une réanimation). Une fois l'épisode critique surmonté et l'éloignement de tout danger vital, le patient est orienté vers un service de psychiatrie. L'hospitalisation est volontaire dans la grande majorité des cas, mais certaines dépressions sévères (mélancolie, dépression délirante) peuvent entraîner une hospitalisation à la demande d'un tiers, voire une hospitalisation d'office. Dans tous les cas, les sujets ayant fait une tentative de suicide doivent être évalués par un psychiatre, et souvent orientés vers une structure adaptée à la prise en charge d'une cause curable de suicide (dépression très souvent, mais aussi psychose, alcoolisme, etc.). Dans le cas d'un séjour en psychiatrie, il est proposé un suivi ultérieur en consultation psychiatrique (hospitalière ou avec un psychiatre libéral). Malgré ces efforts de prise en charge et la possibilité d'hospitalisation contre le gré du suicidant, en France, un quart des adolescents mineurs suicidants sortent de l'hôpital sans avoir eu de consultation psychiatrique. Cette prise en charge des personnes qui tentent de se suicider est importante car les risques d'une nouvelle tentative sont grands (75 % dans les deux ans). Il est cependant aussi nécessaire de faire une prévention du suicide en amont. Cela passe par l'explication de ce qu'est la dépression. Il serait souhaitable que médecins (60 à 70 % des suicidants consultent un médecin dans le mois qui précède le passage à l'acte, dont 36 % dans la semaine qui précède), enseignants et de manière générale toute personne en contact avec des adolescents ou des personnes en détresse sociale soient formés, des campagnes publicitaires soient menées afin de sensibiliser l'ensemble de la population à ce problème et d'aider les personnes susceptibles de se suicider à abandonner cette idée en leur ouvrant la voie à d'autres alternatives.

L'idéal serait de convaincre la personne de consulter un médecin ou de contacter une association spécialisée. Si le passage à l'acte est ressenti imminent, il faut prévenir les secours (en priorité la régulation médicale, le 15 en France, le 112 en Europe pour les urgences diverses) et le 911 au Canada. Cependant, l'écoute dans le but de faire exprimer à la personne ses difficultés ne constitue qu'un premier stade de la prévention.

Programmes de prévention

Stratégies et efficacité

Les programmes de prévention du suicide ont été mis en place puis évalués dans plusieurs pays, soit par des chercheurs indépendants, des gouvernements, ou l'OMS. Plusieurs stratégies de prévention sont possibles.

Les programmes de préventions comprennent des programmes permettant d'augmenter la connaissance des signes avant-coureurs dans la population générale, une meilleure formation des médecins généralistes (souvent contactés par les suicidants dans les semaines précédant leur passage à l'acte), des points d'accès faciles et des services de suivi pour les personnes suicidaires, ainsi que des programmes d'information pour les gouvernements et autres responsables de santé publique afin d'éliminer « le stigma, obstacle majeur à la prévention du suicide. »[13]

Une revue systématique des études menées de 1966 à 2005 menée par des experts de 15 pays, suggère que l'éducation des médecins (formation sur la reconnaissance de la dépression et son traitement) et la réduction des moyens de suicide (par exemple, des armes à feu, ou des pesticides) sont des stratégies de prévention dont l'efficacité est démontrée[55].

Coûts et avantages financiers

Les programmes de prévention représentent un coût financier pour les collectivités, mais ils ont aussi des répercussions financières bénéfiques à long-terme. Il est possible de calculer le rapport entre le coût d'un programme et les bénéfices ou avantages humains mais aussi financiers, qui en résultent, ce qui s'appelle une analyse coûts-avantages ou coûts-bénefices[13].

Un tel calcul a été fait par le gouvernement anglais (et rapporté par les chercheurs néerlandais Aleman et Denys dans le journal Nature). Ces chiffres démontrent que les programmes de prévention du suicide sont un excellent investissement économique pour un gouvernement. Les coûts des suicides sont évalués en additionnant les frais d'hospitalisation, de police, de funérailles, mais également les années perdues de la personnes décédée (un calcul appelé valeur de la vie qui estime, entre autres, la perte de productivité due au décès prématuré). Ces coûts ont été évalués par le gouvernement anglais à environ 577,7 millions de livres sterling (années 2008-2009). Or le coût des programmes de prévention du suicide (formation des médecins généralistes, mesures de prévention) est d'environ 10 millions. L'économie réalisée à long terme est de 567,8 millions de livres sterling (évaluation correspondant à 600 décès par suicide qui sont évités par ces programmes)[13]. Les auteurs en appellent donc à une large hausse des investissements dans ce domaine, qu'ils comparent à la prévention des accidents de la route qui bénéficient de 10 fois plus d'investissement le nombre de victimes d'accidents de la route a baissé alors que celui des suicides stagne ou augmente[13].

Suicide impliquant plusieurs personnes

Suicide collectif

Le suicide collectif décrit le suicide d'un grand nombre de personnes au même moment et pour les mêmes raisons. Par exemple, en 1978, à "Jonestown (en)", en Guyana, 918 membres d'un culte américain mené par Jim Jones ont mis fin à leur vie par empoisonnement au cyanure[56],[57],[58]. En 1944, environ 10 000 civils japonais se sont suicidés lors des derniers jours de la bataille de Saipan, certains sautant d'une falaise surnommée pour cette raison la « falaise du suicide »[59].

Suicide par pacte

Un suicide par pacte décrit un suicide dans lequel deux individus, ou plus, se mettent d'accord pour planifier leur suicide. Il peut s'agir de mourir ensemble ou à un certain intervalle. Ce type de suicide est différent du suicide collectif (grand nombre de personnes partageant une idéologie, souvent dans un contexte religieux, politique, militaire ou paramilitaire). Le suicide par pacte concerne un petit groupe de personnes intimement liés (souvent des époux ou amants, membres de la famille, amis) et leurs motivations sont personnelles et individuelles.

Meurtre suicidaire

Le Meurtre-suicide est un acte dans lequel un individu commet un meurtre puis se donne la mort immédiatement après, ou pendant, le meurtre. Les raisons en sont très diverses. Il peut s'agir de meurtres motivés par des raisons politiques (terrorisme), tout comme des meurtres motivées par des raisons dites altruistes (un individu déprimé entraîne dans la mort les membres de sa famille avant de se suicider).

Suicides rituels ou par devoir social

Le suicide par devoir ("Dutiful suicide") est commis dans l'espoir qu'il sera un acte de bienveillance. Il peut être commis pour éviter un déshonneur ou un meurtre, ou il peut être imposé pour protéger une famille ou une réputation. Par exemple, le général allemand Erwin Rommel durant la Seconde Guerre Mondiale[60]. Ce type de suicide peut relever de pratiques culturelles, comme par exemple le suicide rituel seppuku au Japon.

Suicide politique

Le suicide d'Ajax.

Le suicide a été utilisé dans l’histoire comme un acte politique d’opposition, de contestations ou encore de dévolution. Dans l'Empire romain, il était d'usage qu'un proche de l'empereur désirant mettre fin à ses jours en demande au préalable l'autorisation à ce dernier (illustration, par exemple, dans les Mémoires d'Hadrien). Dans l'Antiquité, le suicide était commis après une défaite dans une bataille afin d'éviter la capture et les possibles tortures, mutilations ou la mise en esclavage par l'ennemi. Ainsi, au cours de la seconde guerre punique, la princesse carthaginoise Sophonisbe s'empoisonna pour ne pas tomber aux mains des Romains. Brutus et Cassius, les assassins de Jules César, se suicidèrent à la suite de la défaite de la bataille de Philippes. Cléopâtre VII, dernière reine d'Égypte, mit également fin à ses jours pour ne pas être emmenée prisonnière à Rome. Les Juifs de Massada offrent un autre exemple en se suicidant massivement en 74 av. J.-C. pour échapper à la mise en esclavage par les Romains. Dans la société romaine, le suicide était un moyen accepté par lequel son honneur était préservé. Ceux qui étaient jugés pour des crimes capitaux, par exemple, pouvaient empêcher la confiscation des biens et propriétés familiaux en se suicidant avant la condamnation par le tribunal. Dans le Japon médiéval, toute critique du Shogun s'accompagnait d'un seppuku de l'accusateur.

Le général Akashi Gidayū se prépare à commettre seppuku après avoir perdu une bataille pour son maître en 1582.

Le suicide peut être un acte politique, proche du martyre. À l'époque contemporaine, le suicide est utilisé pour protester de façon spectaculaire, notamment par autocrémation[61], contre une situation jugée insupportable : le , à Saïgon, le bonze Thích Quảng Đức s'est suicidé pour protester contre le gouvernement du président vietnamien Ngô Đình Diệm. Ce geste a été imité par la suite ; Jan Palach et Jan Zajíc en 1969 pour protester contre la répression soviétique du printemps de Prague. Trois membres de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, en 2003, pour dénoncer l'arrestation de Maryam Radjavi par la police française. Josiane Nardi en France le 18 octobre 2008 pour protester contre la politique d'expulsion de son compagnon arménien sans-papiers. Au Tibet depuis mars 2011, plusieurs laïcs, moines et nonnes tibétains se sont immolés pour protester contre la présence chinoise. L'immolation de Mohamed Bouazizi en 2010 marque le début de la révolution tunisienne de 2010-2011.

Droit

Droit pénal

En France, le suicide n'est plus réprimé depuis le code pénal de 1810 autrement que par, éventuellement, une hospitalisation d'office (HO) préfectorale[62].

À la suite de la publication du livre Suicide, mode d'emploi, parfois retrouvé chez des suicidés, a été cependant créé en 1987 le délit de « provocation au suicide » (art. 223-13 à 223-15-1 du Code pénal), ayant pour conséquence l'interdiction de publication de l'ouvrage.

Assurances

En France, l'article L132-7 du Code des assurances dispose[63],[64] :

« L'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement la mort au cours de la première année[65] du contrat.

L'assurance en cas de décès doit couvrir le risque de suicide à compter de la deuxième année du contrat. En cas d'augmentation des garanties en cours de contrat, le risque de suicide, pour les garanties supplémentaires, est couvert à compter de la deuxième année qui suit cette augmentation.

Les dispositions du premier alinéa ne sont pas applicables aux contrats mentionnés à l'article L. 141-1 souscrits par les organismes mentionnés au dernier alinéa de l'article L. 141-6.

L'assurance en cas de décès doit couvrir dès la souscription, dans la limite d'un plafond qui sera défini par décret, les contrats mentionnés à l'article L. 141-1 souscrits par les organismes mentionnés à la dernière phrase du dernier alinéa de l'article L. 141-6, pour garantir le remboursement d'un prêt contracté pour financer l'acquisition du logement principal de l'assuré. »

Jurisprudence

« Attendu qu'en énonçant qu'aucun élément ne permettait de penser que l'assuré n'avait pas eu la jouissance de sa raison au moment de son suicide, après avoir relevé, d'une part, que son corps avait été retrouvé dans sa voiture garée dans un lieu clos, moteur allumé et l'habitacle relié au pot d'échappement par un tuyau, et d'autre part, que la victime avait laissé à sa veuve une lettre dépourvue d'équivoque quant à ses intentions, c'est sans inverser la charge de la preuve que la cour d'appel a retenu l'existence d'un suicide volontaire et conscient soumis à l'article L. 132-7 du Code des assurances, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998, qui n'est pas applicable à l'espèce dès lors que le sinistre lui est antérieur ; que le moyen est sans fondement. »

— Civ1, 14 mars 2000, pourvoi n° 97-21581

Aide au suicide ou suicide assisté

L'aide au suicide ou le suicide assisté se produit lorsqu'un individu qui souhaite en finir avec la vie demande et obtient l'assistance d'un autre individu pour mettre fin à ses jours. Le suicide assisté est un sujet controversé politiquement et moralement. Il fait l'objet de poursuites judiciaires dans la plupart des pays du monde. Ainsi, par exemple, le Dr Jack Kevorkian, médecin américain, a été condamné à huit ans de prison pour avoir aidé ses patients à mourir [66].

Droit

L'aide au suicide est le fait d'exécuter la décision d'un suicidant ou ne pas intervenir sur la situation dans laquelle il s'est mis s'il a clairement exprimé sa volonté. On parle aussi de suicide assisté (qu'il ne faut pas confondre avec l'euthanasie). Cette pratique fait l'objet de débats éthiques dans la plupart des pays d'Europe ou d'Amérique du Nord.

La Cour européenne des droits de l'homme, dans son arrêt Pretty c. Royaume-Uni du , a déclaré à l'unanimité que le suicide n'entrait pour l'instant dans le champ d'aucun droit de l'homme, ni de l'article 2 de la Convention protégeant le droit à la vie : « En conséquence, la Cour estime qu’il n’est pas possible de déduire de l’article 2 de la Convention un "droit à mourir", que ce soit de la main d’un tiers (ou par l'abstention de l'intervention de ce tiers), ou avec l’assistance d’une autorité publique. »

En France, l'aide au suicide est prohibée pour « abstention volontaire de porter assistance à personne en péril » (article 223-6 du Code pénal, concept plus connu sous le nom de « non-assistance à personne en danger »)[67]. En 2007, l'affaire Vincent Humbert a été fortement médiatisée, illustrant les problèmes éthiques posés par cet aspect du droit français.

En Suisse, le code pénal la tolère puisque l'article 115[68] prévoit de punir l'assistance au suicide si elle est causée par des « motifs égoïstes ». Deux associations suisses, Exit et Dignitas ont été créées dans le but d'aider des malades en phase terminale à mettre fin à leurs jours ou d'empêcher des interventions médicales non souhaitées visant à les ranimer.

Le suicide assisté est autorisé par la loi et sous des conditions spécifiques aux Pays-Bas, en Belgique, dans l'état d'Oregon aux États-Unis.

Philosophie

Le suicide est vu bien différemment selon le courant philosophique l'évoquant. Il peut être considéré comme un acte suprême de liberté ou une option de faiblesse et de renoncement, voire de sacrifice. Du point de vue contraire, le suicide est mis en opposition avec l'humanité. En effet, la mort fait partie de la nature. Se donner la mort, c'est donc renier la nature et s'opposer à elle. C'est s'éloigner de son humanité.

Pour Platon, la mort était la propriété des dieux, et des Moires qui coupaient le fil de la vie. Pour Platon, se suicider, c'est donc aller contre la volonté des dieux. Paul Valéry mentionne dans Tel Quel que le suicide est en général dû à l'impossibilité pour sa victime de supprimer chez elle une idée lui causant souffrance, et à laquelle elle pense donc ne pouvoir mettre fin qu'avec sa propre vie. Pour Jean-Jacques Delfour[69], le suicidant ne peut pas vouloir mourir, puisqu'il ignore ce qu'est la mort, dans le sens où il n'en a pas l'expérience. Le suicide, pour lui, est uniquement une manière de mettre fin à une souffrance. Cependant, s'ils mettent fin à leur souffrance, ils mettent aussi fin à la suppression de cette souffrance et donc n'en bénéficient pas ; et la liberté que l'on a sur sa vie, le pouvoir de se tuer, disparaît avec la vie elle-même, on n'a donc pas l'occasion d'en jouir. Pour lui, il n'y a donc pas à proprement parler de suicide, mais une agression du corps pour laquelle rien n'est venu interrompre le processus mortel.

Point de vue religieux

Le suicide est traditionnellement un acte condamné dans le cadre des religions monothéistes. En effet, si le fait de se suicider est d'abord un acte qui va contre soi-même, l'« appartenance » de la destinée de l'homme à Dieu fait que cet acte devient une rupture de la relation spécifique entre l'homme et Dieu et un acte allant contre la souveraineté de Dieu. Le point de vue catholique a été précisé dès le premier concile de Braga qui s'est tenu vers 561 : il déclare que le suicide est criminel dans la chrétienté, sauf chez les « fous ». Le premier concile de Braga entendait lutter contre les modes de pensée païens à une époque encore profondément marquée par la mentalité romaine où le suicide était présenté comme une voie noble, une mort honorable, recommandable pour racheter un crime, alors que le christianisme voulait marquer que, pour lui, le pardon et l'acceptation de se livrer à la justice, pour un criminel, étaient les seules voies acceptables.

L'islam interdit le suicide et le considère comme un péché (voire un crime). D'après un hadith, Mahomet aurait refusé de prier sur un suicidé qui lui fut présenté, cependant il avait ordonné à ses compagnons de tout de même le faire. Commettre un suicide est loin d'être considéré comme une bonne chose, au sens où le fait de prendre la vie de quelqu'un est considéré comme négatif. Cependant, d'un point de vue bouddhiste, ce que nous faisons ou ne faisons pas n'est pas le seul critère qui détermine si un acte est "bon", "mauvais" ou "très mauvais". Le critère essentiel est la motivation qui sous-tend l'acte. Selon la théorie du karma, quoi que nous fassions, nos actes auront des conséquences. Rien ni personne ne prend la décision de nous récompenser ou de nous punir. C'est la force de l'action elle-même qui détermine le résultat. D'après les principes d'interdépendance et du karma, notre mort est suivie d'une renaissance dans la vie suivante[70].

La satî (« vertueuse », fidèle jusque dans la mort), Inde (gravure britannique des années 1820).

Le suicide est perçu assez différemment selon les cultures ; si dans les sociétés occidentales, il a longtemps été considéré comme immoral et déshonorant, il est dans d'autres sociétés justement le moyen de recouvrer un honneur perdu. En Asie, il existe des formes de suicide ritualisé comme les jauhâr et satî indiens. Le seppuku japonais quant à lui est un suicide vu comme une issue honorable face à certaines situations perçues comme trop honteuses ou sans espoir : communément appelé hara-kiri, il caractérisait le code de conduite des samouraïs qui, par honneur et respect du Bushido, se tuaient pour ne pas être faits prisonniers ou pour restituer l'honneur de leur famille ou de leur clan, à la suite d'une faute. Une étude menée dans 26 pays de tradition judéo-chrétienne a révélé que plus les femmes et les personnes âgées étaient religieuses, moins elles se suicidaient[71].

Représentations dans l'art et la littérature

Peinture

Littérature

L'acte suicidaire a très largement inspiré la littérature. Trois ouvrages littéraires "classiques" connus internationalement ont très largement répandu l'image du suicide chez leurs lecteurs.

  • Les Souffrances du jeune Werther (1774)
À la fin du XVIIIe siècle, Goethe publie Les Souffrances du jeune Werther (Die Leiden des jungen Werther), une histoire romantique où le jeune Werther se suicide parce que son amour est inaccessible. Le roman connaît un réel succès et cause une vague de suicides en Allemagne, donnant ainsi son nom à un phénomène sociologique : l'effet Werther, qui désigne une hausse du nombre de suicides à la suite de la médiatisation d'un tel acte.
  • Madame Bovary, (1857)
Madame Bovary est un roman de Gustave Flaubert, considéré comme une œuvre majeure de la littérature française et mondiale. Ce roman présente la jeune Emma qui rêve de grandeur mais qui finit par s'ennuyer dans une vie monotone. Son mari la déçoit, elle aurait préféré avoir un fils au lieu d'une fille, elle dépense sans compter dans des étoffes qui ne lui plaisent plus et ses amants de lassent très vite de ses excès de sentimentalisme. Endettée et déçue par la vie, Emma finira par se suicider.
« ...//...Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus. »
  • Anna Karénine, (1877)
Anna Karénine est une des œuvres les plus connues de l'écrivain russe Léon Tolstoï et narre les aventures d'une jeune femme qui abandonne mari et enfant pour suivre un homme. Ne supportant plus cette décision qui la déchire intérieurement, la jeune femme n'hésitera pas à se jeter sous un train.

Études sur le suicide

Le poète britannique Alfred Alvarez a publié une étude sur le suicide en littérature intitulée : « Le Dieu sauvage, essai sur le suicide ».

Jean Améry publie un livre, en 1976, sur le suicide où il défend la thèse selon laquelle le suicide représente l'ultime liberté de l'humanité : il se donne la mort deux ans plus tard.

Cinéma

Suicide comme thème principal

Le film, qui fit scandale à l'époque, traite de façon tragico-burlesque le thème du suicide collectif
Adaptation du roman Le Locataire chimérique de l'écrivain français Roland Topor.
le film présente la situation d'un jeune homme hospitalisé suite à sa tentative de suicide.
Adaptation du roman The Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides.
Un médecin offre à ses patients le service d'une clinique où l'on peut mourir en toute tranquillité
Adaptation du roman Le Magasin des suicides de l'écrivain français Jean Teulé

Suicide dans le dessin animé

Le sixième épisode de la première saison de la série animée South Park et il évoque l'obsession du grand-père de Stan qui veut absolument mourir. Celui-ci demande à son petits-fils de l'aider.

Télévision

  • 13 Reasons Why (2017) : Série tiré du roman éponyme, écrit par Jay Asher.

Suicide chez l'animal

Le suicide est observé chez plusieurs espèces animales (Suicide animal).

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  53. Forum présence (exemple de forum d'entre-aide)
  54. S.O.S Amitié Internet
  55. (en) J. John Mann, Alan Apter, Jose Bertolote et Annette Beautrais, « Suicide Prevention Strategies », JAMA, vol. 294, no 16,‎ (ISSN 0098-7484, DOI 10.1001/jama.294.16.2064, lire en ligne, consulté le )
  56. Hall 1987, p.282
  57. "Jonestown Audiotape Primary Project." Alternative Considerations of Jonestown and Peoples Temple. San Diego State University. Modèle:WebCite
  58. "1978: Mass Suicide Leaves 900 Dead". Retrieved 9 November 2011.
  59. John Toland, The Rising Sun: The Decline and Fall of the Japanese Empire 1936–1945, Random House, 1970, p. 519
  60. (en) Bruce Watson, Exit Rommel: The Tunisian Campaign, 1942–43, Stackpole Books, (ISBN 978-0-8117-3381-6), p. 170
  61. L'expression journalistique consacrée est « immolation par le feu », elle est à forte connotation religieuse.
  62. « Quand le suicide était passible de la peine de mort » sur leplus.nouvelobs.com.
  63. Guy Courtieu, « L'assurance du suicide, suite et fin ? » Gazette du Palais, 18 mai 2002, no 138, p. 2
  64. Jérôme Kullmann, « Suicide et assurance: une déjà vieille notion, mais un tout nouveau régime », Revue Générale du Droit des Assurances, 1er octobre 2002, no 2002-4, p. 907
  65. Antérieurement fixé à deux ans, ce délai a été ramené à un an par la loi no 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier.
  66. (en) Monica Davey. "Kevorkian Speaks After His Release From Prison". The New York Times. 4 juin 2007.
  67. V. not. l'article de Aline Cheynet de Beaupré : Vivre et laisser mourir (D.2003.2980).
  68. article 115 du Code pénal suisse
  69. Le fantasme du suicide, Libération, 4 octobre 2007, p. 18
  70. Ringou Tulkou Rimpotché, Et si vous m'expliquiez le bouddhisme, Éditions du Nil, p. 82-84
  71. Jan Neeleman et Glyn Lewis, « Suicide, religion, and socioeconomic conditions. An ecological study in 26 countries, 1990 », J Epidemiol Community Health, vol. 53, no 4,‎ , p. 205 et 206 (lire en ligne)p. 205 et 209

Voir aussi

Bibliographie

Pour Durkheim, le taux de suicide ne peut s'expliquer qu'à partir d'une analyse globale de la société ; il montre que celui-ci varie en proportion inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait partie l'individu.
Todd montre, statistiques à l'appui, que les phénomènes d'autodestruction (sous lesquels il rassemble, suicide, alcoolisme et folie) touchent avant tout, dans l'Europe de 1800 à 1950, la petite bourgeoisie (contrairement à un lieu commun répandu qui voudraient que le suicide ou l'alcoolisme soient des fléaux touchant surtout les classes populaires). Il explique cela comme une conséquence de l'anxiété des classes bourgeoises face à leur propre évolution socio-culturelle (notamment le contrôle des naissances) et technique (révolution industrielle, urbanisation etc.).
  • Jean Baechler, 1978 : Les Suicides, Calmann-Lévi. Thèse sous la direction de Raymond Aron.
Contre-pied de l'explication durkheimienne, l'analyse part de présupposés individualistes, et pose une théorie qui annonce le système imposant que l'auteur mettra au point ultérieurement. Réédition 2009 aux Éditions Hermann.
  • Dr Christophe Fauré, Après le suicide d'un proche ; vivre le deuil et se reconstruire, Albin Michel, Paris, 2007 (ISBN 9782226169402)
  • Clinique du suicide, coordonné par Geneviève Morel, Erès, Des travaux et des jours, Paris, 2002
  • Realino Marra-Marco Orrù, Social Images of Suicide, in «The British Journal of Sociology» (London-UK/New York-USA), XLII-2, 1991, p. 273-88
  • Pascal Millet, Michel Debout, Michel Hanus, Jean-Jacques Chavagnat, collectif : « Le deuil après suicide », dans Études sur la mort, no 127, 2005, Éditions : L'Esprit du temps, (ISBN 2-84795-059-1).
  • Michel Debout, La France du suicide, éditions Stock.
  • Yves Grisé, Le suicide dans la Rome antique, Montréal, Bellarmin / Paris, Les Belles Lettres, 325 p. (ISBN 2-251-32851-3)
  • Gabriel Matzneff, Le Suicide chez les Romains.
  • Alain Meunier et Gérard Tixier, Le Grand blues, Payot (21 octobre 2000), 246 pages.
  • Pierre Moron, « Le suicide », Presses Universitaires de France, Collection Que sais-je ?
  • Romi, Suicides passionnés, historiques, bizarres, littéraires. Éditions Serg, Paris, 1964
  • Denis Langlois, Les Dossiers noirs du suicide, Le Seuil, 1976.
  • Xavier Pommereau, L’Adolescent suicidaire, Dunod, 3e édition (10 février 2005), 268 pages.
  • Yves Prigent, « La Souffrance suicidaire », Desclée de Brouwer (1er octobre 1996), collection Intelligence du corps, 198 pages.
  • M. de Clerc, Suicide et tentatives de suicide, Louvain Med. 117 : S502 — S508, 1998. [PDF] « Version disponible en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  • François Ladame : Adolescence et suicide, éditeur : EME Éditions Sociales Françaises (ESF), 1980, (ISBN 2-7101-0754-6).
  • Jean Teulé, Le magasin des suicides, Julliard (janvier 2007), 162 pages.
  • Bernard Diu, La constellation de la Vierge. Autobiographie d'un savant aux prises avec la Vie, Éditions Hermann, coll. « Hermann Littérature », 2008.
  • Martin Monestier Le suicide de Socrate à Montherlant, Éditions Simoëns.
  • Rapports de l'Observatoire national du suicide
    1. Observatoire national du suicide, Suicide. Connaître pour prévenir : dimensions nationales, locales et associatives, Ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, (lire en ligne [PDF])

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