Lycée Montaigne (Paris)

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Lycée Montaigne

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Façade du lycée Montaigne.
Histoire et statut
Fondation 1885
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Domaine Lycée d'enseignement général, Collège, CPGE ECG
Administration
Académie Paris
Principal adjoint Etienne Monnier
Proviseur Max Aubernon
Proviseure adjointe Nora Mameri-Bourdonné
Études
Population scolaire 1 820 élèves
Formation Maths, HGGSP, SES, HLP, physique-chimie, NSI, SVT, LLCE anglais, LLCE italien, LLCE anglais monde contemporain, Art théâtre
Options Grec, latin, théâtre, LVC, sciences et laboratoire, éducation aux médias, maths complémentaires, maths expertes
Langues Anglais, allemand, espagnol, italien, russe, portugais, polonais
Localisation
Ville Paris
Pays Drapeau de la France France
Site web pia.ac-paris.fr
Coordonnées 48° 50′ 38″ nord, 2° 20′ 04″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Montaigne (Paris)
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Lycée Montaigne (Paris)

Le lycée Montaigne, situé 17 rue Auguste-Comte dans le 6e arrondissement de Paris, face au jardin du Luxembourg, est l'un des plus grands et anciens lycées de Paris.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le lycée Montaigne scolarise aujourd'hui 1820 élèves, de la 6e jusqu'aux classes préparatoires, répartis de la façon suivante : 580 collégiens, 1046 lycéens et 177 étudiants de classes préparatoires (CPGE)[1].

Le lycée d'enseignement général prépare, à ce titre, au baccalauréat général en proposant onze enseignements de spécialités.

Les classes préparatoires économiques et commerciales voie générale (ECG) accueillent 180 élèves.

Le lycée Montaigne présente un profil d'établissement scolaire tourné vers l'ouverture internationale avec sept langues vivantes proposées (anglais, espagnol, allemand, italien, russe, portugais, polonais)[2]. Par ailleurs le lycée accueille trois sections internationales (franco-portugaise, franco-polonaise, franco-britannique) et deux sections binationales (franco-espagnole Bachibac, franco-allemande Abibac).

Classement du lycée[modifier | modifier le code]

En 2023, le lycée se classe 21e meilleur lycée de France[3]. Le classement s'établit sur quatre critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, le nombre de spécialités disponibles et enfin la « valeur ajoutée » calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancien petit lycée du lycée Louis-le-Grand, dont il dépendait au départ et dont il était le pensionnat[5], le lycée fut construit par l'architecte Charles Le Cœur de 1882 à 1885 sur l'emplacement de l'ancienne pépinière du Luxembourg[5],[6] et de l'ancien verger du couvent des Chartreux. Le site avait été choisi avec soin par l'administration, comme pour d'autres lycées en construction à la même époque, afin d'éviter que les futurs élèves ne se retrouvent dans un environnement insalubre, dangereux et subversif[5]. Il prit le nom de lycée Montaigne en 1891, tout en obtenant son autonomie par rapport au lycée de la rue Saint-Jacques[6]. Lycée de garçons à l'origine, des filles y furent admises à partir de 1912, tandis que la mixité fut introduite dans des classes « pilotes » dès 1957.

Pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment fut converti à partir du par l'armée américaine en hôpital (« Base Hospital no 57 »). D'une capacité approchant les 1800 lits, cet hôpital accueillit 8500 patients jusqu'au mois d', date à laquelle l'édifice fut restitué à la ville de Paris.

Le lycée, vu depuis le jardin du Luxembourg.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le lycée Montaigne a servi de base aux Allemands et de quartier général à la Luftwaffe[7],[8], afin d'héberger notamment une garnison de 600 hommes sous les ordres du colonel von Berg[9]. Le lycée est réquisitionné dès 1940 et les élèves doivent poursuivre leur scolarité dans d'autres établissements du quartier[10]. Des tunnels sont creusés sous le lycée pour permettre l'évacuation des Allemands en cas de nécessité, notamment par un escalier situé sur le boulevard Saint-Michel devant l'École des Mines[11].

Entre 1956 et 1960, le lycée possédait une annexe dans le 13e arrondissement, devenue en 1960 le lycée Rodin[12].

Aujourd'hui, le lycée Montaigne est situé à proximité de l'Université Paris-Panthéon Assas, et jouxte la Faculté de Pharmacie de l'Université Paris-Cité. Dans l'environnement immédiat du Lycée on trouve également la Sorbonne, les locaux parisiens de l'ENA et l'Institut catholique de Paris.

Scène politique[modifier | modifier le code]

Sa situation géographique, proche du Sénat, a fait de ce lycée de la haute bourgeoisie une scène de la contestation adolescente aux gouvernements de droite.

De 1970 à 1974, il sera à la pointe des mobilisations contre la loi Debré, puis la loi Fontanet. Le lycée sera fermé plusieurs fois à la suite d'incidents, engins explosifs, cocktails Molotov. Le journal France Soir titre ainsi le 22 mars 1971 : « Les 2500 élèves du lycée Montaigne à Paris ont perdu 17 jours de cours depuis la rentrée » et Gérard Vincent commence son livre Le peuple lycéen (collection Témoins chez Gallimard) par cette phrase : « Lorsque bouge le lycée Montaigne, la France s'inquiète ».

Lors de la mobilisation contre la loi Fillon en 2005, puis contre le contrat première embauche en 2006, il fut l'un des lieux de rassemblement du mouvement. Le président de l'Union nationale lycéenne (UNL) Karl Stoeckel, y a été scolarisé entre 2003 et 2006 où il était l'un des meneurs du mouvement[13],[14]. En , lorsque les proviseurs de lycées et principaux de collèges ont manifesté, ils ont choisi de se rassembler devant le lycée Montaigne.

Classes préparatoires aux grandes écoles[modifier | modifier le code]

Les CPGE de Montaigne préparent aux grandes écoles de commerce au sein de la filière ECG.

Classements des CPGE[modifier | modifier le code]

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2023, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2022 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
ECG[15] 29 / 90 élèves 32,2 % 19,6 % 33e
sur 151
Source : Classement 2023 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2022).
* le taux d'admission correspond au Top 5 des meilleures écoles (HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC, EMLyon) + 3 écoles associées (ENS Paris-Saclay, Ensae, Saint-Cyr).

Personnalités liées au lycée[modifier | modifier le code]

Proviseurs[modifier | modifier le code]

  • 1891-19.. : Édouard Kortz
  • 2000-2003 : Catherine Kuhnmunch
  • 2003-2005 : Jean-Marie Renault
  • 2005-2012 : Chantal Collet
  • 2012-2016 : Isabelle Bourhis
  • 2016-2020 : Joël Bianco
  • 2020-2022 : Hélène Vaissière
  • Depuis 2022 : Max Aubernon

Professeurs[modifier | modifier le code]

Le corps professoral en 1897, photographie de Pierre Petit.

Élèves[modifier | modifier le code]

Le lycée Montaigne est connu pour accueillir comme élèves « les enfants issus de milieux socioprofessionnels haut de gamme », notamment culturels, note L'Express en 2015[16]. Parmi les anciens élèves devenus célèbres figurent :

Initiatives étudiantes[modifier | modifier le code]

En 2017, sous la direction du proviseur Joël Bianco, le lycée est le siège d'importantes initiatives étudiantes ; on retient par exemple la création de l'association de la MDL (Maison de Lycéens) du lycée Montaigne et celle de l'AMM (Association des Musiciens de Montaigne).

  • La Maison de Lycéens : association créée à l'initiative de plusieurs élèves du lycée, la MDL met à disposition des locaux servant de foyer pour les lycéens. Elle vise à donner un lieu de vie appartenant aux lycéens mais aussi géré par eux. Plus généralement, la MDL du lycée Montaigne vise à fédérer les initiatives lycéennes.
  • L'Association des Musiciens de Montaigne : avec but de rassembler les élèves musiciens pour leur offrir un lieu dans lequel ils peuvent jouer ensemble ainsi qu'un encadrement. Une salle réservée aux membres ainsi que divers instruments sont mis à disposition. L'AMM et le corps enseignant musical travaillent ensemble dans l'élaboration de divers projets : concerts, interventions par exemple.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

Détail de la façade, rue Auguste-Comte.
  • Il existe un grand complexe souterrain, étonnant dédale au sol cimenté et murs de briques, qui relie le Lycée Montaigne au Sénat et à la rue d'Assas, ainsi qu'au Boulevard Saint-Michel. Ces tunnels (dont bunker et portes avec blindage) datent de la Seconde Guerre mondiale[7],[8] et leur accès est interdit par des grilles. L'une des voûtes souterraines, restée accessible, a servi de théâtre aux lycéens jusqu'à la condamnation de l'accès des souterrains aux élèves.

Accès[modifier | modifier le code]

Ce site est desservi par les stations de métro Vavin (ligne 4) et Notre-Dame-des-Champs (ligne 12).

Le lycée est aussi à proximité de la ligne B du RER à la gare du Luxembourg.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Présentation de l'établissement », sur Etablissements de Paris (consulté le )
  2. « Langues vivantes », sur Etablissements de Paris (consulté le )
  3. [1]
  4. [2]
  5. a b et c Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l’éducation [Online], no 90,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  7. a et b « Rituels sataniques, crânes de chat... Les 7 mystères des catacombes de Paris », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  8. a et b « Un bunker sous le lycée ! », sur Le Parisien, (consulté le )
  9. « La liberté retrouvée, la souveraineté restaurée », sur Sénat (consulté le )
  10. « Histoire : Notre établissement a aujourd'hui 120 ans. », sur Lycée Montaigne - Paris (consulté le )
  11. Gilles Thomas, « Les murs de l’histoire / l’histoire des murs », Bulletin de la Sabix [Online], no 40,‎ (lire en ligne)
  12. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  13. « Karl Stoeckel reçu sur nouvelobs.com », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  14. « Karl Stoeckel, toujours très militant », sur Le Parisien, (consulté le )
  15. Classement 2023 des prépas ECG
  16. Julien Bordier et Delphine Peras, « Fils et filles de...: les dessous d'une génération VIP », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  17. a et b Jacques Braustein, « Les jeunes maîtres de l'horreur », GQ, mai 2015, page 58.
  18. Marie Gil, Roland Barthes : Au lieu de la vie, Flammarion, , 561 p. (ISBN 978-2-08-124443-6 et 2-08-124443-8)
  19. « Roland Barthes : portrait », sur Fondation La Poste, (consulté le )
  20. « Frédéric Beigbeder », sur France Inter (consulté le )
  21. « Le prix Renaudot attribué à Frédéric Beigbeder », sur Le Monde, (consulté le )
  22. « 1966 par Louis Chedid », sur L'Express,
  23. « Patrice Chéreau : “Mon travail se confond souvent avec la vie” », sur Les Inrocks, (consulté le )
  24. « Michel DEBRÉ », sur Académie Française (consulté le )
  25. « Michel DEBRE », sur Le Portail de l'économie et des finances (consulté le )
  26. « Douffiagues », École des Ponts ParisTech (consulté le )
  27. Ondine Millot, Ça lui fait une belle jambe », liberation.fr, 25 février 2006.
  28. « Jean-Marie Lustiger », sur France Inter (consulté le )
  29. « L'adieu à Jean-Marie Lustiger », sur Le Monde, (consulté le )
  30. « Nonce Paolini, l'homme qui doit réinventer la Une », sur Les Échos, (consulté le )
  31. « Nonce Paolini, nouveau pape de TF1 », sur Le Point, (consulté le )
  32. « MAURICE PAPON. 1910-1940. Jeune homme de cabinets. », sur Libération.fr, (consulté le )
  33. « Les actes ou instructions de Maurice PAPON tendant à faciliter la remise ou à remettre aux autori », sur L'Humanité, (consulté le )
  34. « Renaud », sur RFI Musique (consulté le )
  35. Jean-Paul Sartre, Les Mots, Paris, Gallimard, , 224 p. (ISBN 2-07-025773-8)
  36. « Karl Lagerfeld - Biographie », sur Gala (consulté le )
  37. (en) « Chanel designer Karl Lagerfeld immortalised as waxwork figure in German hometown », sur Daily Mail, (consulté le )
  38. « Adèle Haenel », Inrockuptibles,‎ (lire en ligne).
  39. Le Nouveau, un teen-movie qui évite tous les clichés Thierry Chèze, article sur le site L'Express.fr, publié le 22 décembre 2015.

Liens externes[modifier | modifier le code]