Plan-de-Baix
Plan-de-Baix | |
![]() La mairie. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Drôme |
Arrondissement | Die |
Canton | Crest |
Intercommunalité | Communauté de communes du Val de Drôme |
Maire Mandat |
René Druguet 2014-2020 |
Code postal | 26400 |
Code commune | 26240 |
Démographie | |
Population municipale |
145 hab. (2016 ![]() |
Densité | 7,5 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 48′ 48″ nord, 5° 09′ 59″ est |
Altitude | Min. 349 m Max. 1 093 m |
Superficie | 19,39 km2 |
Localisation | |
modifier ![]() |
commune française du département de la Drôme.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Plan-de-Baix se situe á la lisère Sud Ouest des Alpes, dans la partie méridionale du Parc naturel régional du Vercors. La commune est distante de 42 km de Valence à l'Ouest. Crest est à 22 km au Sud.
Son territoire est en forme d'amande. Il est entouré, à l'Ouest par le ruisseau des combes qui longe le plateau, du col de Bacchus jusqu'à Brudoux et à l'Est par les ravines du Vellan jusqu'à la cascade de la Pissoire[1] et la Gervanne franchissant la chute de la Druise jusqu'aux ravines des Versannes sous le château de Montrond. Le village est dominée par le Vellan (la montagne du vent).
Histoire[modifier | modifier le code]
Les gaulois du vercors, les Vertamocores, avaient édifié sur le Vellan une enceinte fortifiée où était établi le bourg castral de Baix[2] (Bays, Baiæ). Les Romains vont perpétuer l'usage de ce lieu naturellement stratégique. Ils y établissent un oppidum. Au Moyen Âge le Vellan accueillera un château-fort et un prieuré. Des vestiges de ce château, de ses remparts et du fossé qui longeait cette fortification sont encore apparents.
XIIe siècle, la seigneurie de Baix évolue[3] à la fondation de l'abbaye de Léoncel en 1137. Le territoire de Baix va vivre une recomposition qui s'étendra sur deux siècles. Le château vieillissant, le Vellan va perdre sa prédominance. Les terres hautes, du Chaffal jusqu'au col de Tourniol sont cédées à l'abbaye. Sous l'autorité de Guigues de Baix la seigneurie se dévellope sur le plateau.
XIIIe siècle, le château de Baix est tombé en déshérence. Il est déclaré ruiné. Sa chapelle Sainte Agathe est aussi délaissée, les terres du Vellan sont mises en garenne. Une nouvelle fortification, La Bâtie et une église romane, Notre Dame de Baix sont édifiées sur le plateau. Le village s'est établit sous le Vellan, il prend le nom de Baix-aux-Montagnes[3]. Dès lors deux seigneuries coexistent, "Baix" qui comprend le village de Baix-aux-Montagnes, le hameau de la Blâche et le Vellan et "La Bâtie" qui comprend la fortification et les terres alentours. Ce quartier de la Bâtie est toujours identifié sur le cadastre.
XIVe siècle, La famille Cornillan, originaire de la Baume Cornillane, prends pieds sur le Vercors en acquérant la seigneurie de la Bâtie. La seigneurie de Baix est alors sous l'autorité des comtes de Poitiers Valentinois.
XVe siècle, la seigneurie de Baix change de nom pour celui de Plan de Baix (Plateau des Sources). Cette appellation apparait pour la première fois dans le cartulaire de l'abbaye de Léoncel[3] en l'an 1446.
XVIe siècle, Plan de Baix et la Bâtie adoptent la réforme protestante sous l'égide de Catherine de Cornillan puis ses descendants qui vont régenter Plan de Baix jusqu'à la révolution de 1789. La cohabitation avec les catholiques est pacifique.
XVIIe siècle, Charles d'Arbalestier (seigneur de Gigors, Montclar, Beaufort, la Bâtie, Plan de Baix, Mirabel, commissaire pour l'application de l'édit de Nantes et colonel, crée la seigneurie unifiée de Plan-de-Baix en 1649. Il intègre la seigneurie de La Bâtie dans celle de Plan de Baix. L'année suivante, il offre en dot ce nouveau fief à sa fille Esther pour son mariage avec Denis de Montrond.
XVIIIe siècle, la famille de Montrond subie des persécutions en 1745 au motif que Paul Alexandre de Montrond, seigneur de Plan-de-Baix, avait laissé se tenir un culte de l'église réformé au lieu dit "la grotte des protestants". Ils sont condamnés et emprisonnés. Pendant leur incarcération la Bâtie a été saccagée par les soldats de Louis XIV. Pierre de Montrond, le fils, sera nommé major de la tour de Crest. Pendant la période de la terreur sous la révolution il est arrêté. Il est élargi après la chute de Robespierre.
XIXe siècle, l'appellation du village, "Baix-aux-Montagnes" perd son usage au profit du nom de la commune, Plan-de-Baix. La Bâtie qui a appartenu durablement aux familles, Baix, Raynaud, Cornillan, d'Arbalestier puis aux Montrond prendra l'appellation de "Château de Montrond" en mémoire du nom des derniers seigneurs du village après que ceux-ci l'aient cédé à un ingénieur des ponts et chaussées, Paul Aguitton.
XXe siècle, lors de la seconde guerre mondiale, la compagnie Morin a structuré puis fédéré le mouvement de résistance des gens du pays. Plan-de-Baix sera bombardée par l'armée nazie en juin 1944.
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Le Vellan culmine à 953 m. C'est le site emblématique de Plan-de-Baix. Il offre au regard un panorama exceptionnel qui embrasse la région du Diois, les hauts plateaux du Vercors, les massifs de Glandasse (2 041 m), Saint-Pancrace et des Trois Becs (1 589 m), jusqu'aux plaines du Rhône.
* La croix du Vellan, édifiée en 1903 était à l'origine en bois. L'actuelle croix, haute de 11 m, a été réalisée par un artisan Cestois en fer puddlé en 1934. Elle est le fruit d'une contribution collective qui symbolise la fraternité entre catholiques et protestants.
* La cascade de la pissoire, haute de 23 mètres, déverse les eaux de la rivière Corbière dans celle de la Gervanne. Pissoire vient du mot Pis : "Haute cascade où l'eau tombe en pluie fine sous la forme d'une queue de comète".
* La chute de la druise est une cascade de la rivière la Gervanne haute de 72 mètres à la sortie des gorges d'Omblèze.
* Le château de Montrond (propriété privée) du XIIIe siècle est actuellement caché sous de hautes futaies. Il est visible depuis le Vellan et la route d’Omblèze. Ce bâtiment est constitué d’une magnifique porte d'entrée, d'une imposante tour ronde surmontée de mâchicoulis. Il est agrémenté de grandes fenêtres à meneaux, d'une terrasse crénelée, d'un balcon sur deux niveaux et d’élégantes poivrières d’angles. Le bâtiment fut restauré au XVIIIe siècle et remanié au XIXe siècle.
*L'église romane est contemporaine du château. Elle a remplacé l'église Ste Agathe du Vellan. Son architecture a fortement évoluée au cours des siècles.
*Le temple actuel est une reconstruction de 1853. L'ancien temple avait été édifié en 1611 à la mort d'Henri IV. C'était un des rares temple protestant qui avait survécu à la destruction des lieux de cultes ordonnée par Louis XIV en 1685 à la révocation de l'édit de Nantes.
*L'école publique, bâtie en 1906, symbole de la vitalité de la commune, est rénovée pour son centenaire en 2017.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
En 2016 , la commune de Plan-de-Baix compte 145 habitants. À partir du XXIe siècle, le recensement réel des communes de moins de 10 000 habitants a lieu tous les cinq ans. Les chiffres antérieurs sont des estimations.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Catherine de Cornillan, (ca 1505-1579), héritière de la Bâtie, elle va œuvrer pour développer et enraciner l'influence de sa descendance sur toutes les seigneuries qui s'étendaient de Plan-de-Baix jusqu'à Mirabel en s'alliant avec les Urres, les Alrics, les Forest et les d'Arbalestiers.
- Charles d'Arbalestier, (1592-1684) - Seigneur de la Bâtie, Plan-de-Baix, Gigors, Beaufort, Montclar et Mirabel, colonel au siège de Turin sous le règne de Louis XIII a été commissaire pour l'application de l'édit pacification (édit de Nantes) sous le règne de Louis XIV.
- Pierre Paul Alexandre de Montrond[6], (1719-1804) - Dernier seigneur de Plan-de-Baix, conseiller du roi. Il est emprisonné à la Tour de Crest pour avoir laissé se tenir sur ses terres une assemblée de réformés. Il est ensuite, paradoxe de l’histoire, nommé Major de la Tour de Crest et de la ville. En 1791, il est à nouveau emprisonné à Crest. Il sera élargi après la chute de Robespierre.
- Paul Daniel Alexandre de Montrond[6], (1746-1816) - Maire de Plan-de-Baix, lieutenant des volontaires du dauphiné. Il avait émigré un temps suite à l'arrestation de son père.
- Henri Flour de Saint-Genis[7], (1800-1869) - Archéologue, Administrateur des domaines et cofondateur de la « Société d'archéologie et de statistique de la Drôme ». C'est un descendant des Montrond.
- Michel Wullschleger[8], né en 1931, Historien, mémorialiste. Il est notamment cofondateur des " Cahiers " de l'Abbaye de Léoncel[9].
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- André Lacroix -1867- Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, imprimerie Cheneviet et Chavet.
- Ulysse Chevalier -1869- Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de Léoncel, imprimerie Bourron.
- Justin Brun-Durand -1891- Dictionnaire Topographique du Département de la Drôme, les noms de lieux anciens et modernes, imp Nationale.
- Jules Chevalier -1897- Mémoires pour servir l'histoire des Comtés de Valentinois et de Diois, imprimerie Picard.
- André Lacroix -1924- A travers l'histoire des cantons de Crest et Châtillon, imprimerie Valentinoise.
- Ulysse Chevalier -1913/1926- Regeste dauphinois, imprimerie valentinoise.
- Thérèse Sclafert -1926- Le Haut-Dauphiné au Moyen-âge, Recueil Sirey.
- Maurice Peyrard -1960- Etudes Drômoises.
- Jacques Mouriquand -1972- La Gazette de la Gervanne.
- Michel Wullschleger -1984- Les cahiers de l'Abbaye de Léoncel.
- Michel Wullschleger -1991- Léoncel, une abbaye cistercienne en Vercors Broché.
- Michel Wullschleger -2012- Le Vercors Forteresse ouverte, éd Dauphiné Libéré.
Références[modifier | modifier le code]
- . Pis : haute cascade tombant en pluie fine (en queue de comète), "Vocabulaire et Toponymie des pays de montagne" de Robert Luft
- https://www.cadastre.gouv.fr/scpc/afficherCarteCommune.do?CSRF_TOKEN=QTV9-K577-J3SW-SEGE-PQ0L-QYPQ-PBVO-WB5W&c=CL240&dontSaveLastForward&keepVolatileSession=
- Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de Léoncel, Ulysse Chevalier, imprimerie Bourron, 1869
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111635g/f1.item.r=de%20Montrond%20baix.zoom
- http://data.bnf.fr/12442945/henri_flour_de_saint-genis/
- http://www.academiedromoise.fr/?page=academiciens-actuels&membre=michel-wullschleger&no=54
- http://www.les-amis-de-leoncel.com http://bibliotheque.irht.cnrs.fr/opac/index.php?lvl=author_see&id=8543
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Plan-de-Baix sur le site de l'Institut géographique national
- Alain Morel, « L'évolution récente de trois communes du Vercors occidental : Léoncel, Le Chaffal et Plan-de-Baix », Revue de géographie alpine, 1974, Tome 62 no 3. p. 293-314.