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Citroën Type H

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Citroën Type H
Citroën Type H

Marque Citroën
Années de production 1948-1981
Production 473 289 exemplaire(s)
Classe Utilitaires
Usine(s) d’assemblage Paris Javel
Moteur et transmission
Moteur(s) 4 cylindres
Essence :
1 628 cm3 (9 CV) 42 ch SAE puis 45 ch SAE
1 911 cm3 (11 CV) 34 ch SAE, 35 ch SAE puis 48 ch SAE
Diesel :
Perkins : 1 621 cm3 (7 CV) 41,5 ch SAE puis 42,6 ch SAE
Indenor : 1 610 cm3 50 ch SAE (7 CV) puis
1 946 cm3 57,5 ch SAE (8 CV)
Transmission Traction avant, BV3
Masse et performances
Masse à vide 1 500 kg
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Fourgon (à partir de 7,3 m3), pick-up et châssis-cabine
Dimensions
Longueur 4 260 mm
Largeur 1 990 mm
Hauteur 2 300 mm
Chronologie des modèles

Le Citroën Type H est un fourgon automobile de 2,25 à 2,6 tonnes[1] de P.T.A.C produit entre 1948 et 1981 à 473 289 exemplaires.

Chez Citroën, on parlait déjà avant la guerre d'un nouveau véhicule utilitaire qui remplacerait le TUB. On pouvait gagner du poids et puis le TUB avait un défaut : s'il n'était pas chargé à l'arrière, il penchait vers l'avant. Il avait vieilli et il était plus facile de créer un tout nouveau modèle, plus moderne.

Le cahier des charges voulu par Pierre Boulanger (à l'époque directeur de Citroën) était le suivant : un véhicule monocoque à traction avant qui reprendrait des éléments de la Traction Avant à quatre cylindres avec une bonne suspension arrière et surtout en utilisant un maximum de pièces existantes sur d'autres modèles de la marque.

Construit en tôle ondulée plus rigide comme le célèbre avion Junkers Ju 52, le Type H est très cubique. Avec un volume utile de 7,3 m3, il peut charger 1 200 kg de marchandises avec un seuil de chargement bas à 35 cm et une hauteur intérieure permettant de se tenir debout. D'innombrables adaptations ont été proposées par des carrossiers indépendants. Certains ont même adapté la suspension hydropneumatique à l'arrière.

Ce véhicule pratique, robuste, rustique et bénéficiant d'une bonne tenue de route, a connu un long succès malgré la consommation élevée de son moteur à essence et sa vitesse modeste. Il est resté célèbre en France comme le véhicule des commerçants ambulants et de la police, ce dernier connu sous le surnom de « panier à salade ».

Historique

Pierre Franchiset, travaillant chez Citroën à la conception et à la mise au point des carrosseries, est le père du Type H. Il a pensé le H puis a suivi sa conception jusqu'à sa commercialisation. Il a reçu le projet, a déterminé l'ensemble du véhicule et a réalisé le premier prototype.

Pendant la guerre, les études du H ont été lancées en cachette des occupants qui avaient interdit d'étudier de nouveaux modèles, les conditions de travail n'étaient pas des meilleures car il n'y avait ni essence ni matières premières. Une fois la guerre finie, le H a été terminé très rapidement.

Il y eut seulement deux prototypes sans passer par les maquettes réduites.

Le premier prototype avait à l'origine une porte latérale pivotante qui encombrait le trottoir à l'ouverture et qui n'était pas pratique quand on voulait descendre. Elle sera remplacée par une porte coulissante sur le second prototype.

La camionnette a pu être conçue rapidement car de nombreux éléments proviennent d'autres véhicules de la marque avec de la Traction Avant : moteur et BV, essieu avant avec voie élargie de la 15-Six, volant, compteur de vitesse, rétroviseurs extérieurs, essuie-glaces, de la 2CV poignées de portes et serrures, phares, manette de clignotants, etc.

Fichier:Citroen H.JPG
Citroën Type H de 1964 mini bus.
Citroën Type H ambulance de pompiers.
Citroën Type H après 1969.
Citroën Type H magasin ambulant.
Citroën Type H La Poste, châssis long.
Plus de 3 000 miniatures ont été à ce jour recensées.

Le Type H est monocoque contrairement au TUB et de son principal concurrent national le Renault 1 000 kg qui ont tous deux un châssis séparé. L'ensemble moteur-boîte de vitesses de la Traction Avant est placé en porte-à-faux avant faisant du Type H une traction avant.

Toute pièce est étudiée afin d'obtenir le maximum au moindre coût : de la toile remplace les panneaux intérieurs latéraux, des projecteurs plus petits semblables à ceux de la 2CV sont choisis, la retenue du capot se fait au moyen d'un câble accroché aux poignées avant extérieures et la couleur de la carrosserie est du même stock de peinture gris métal que la 2CV. Le pare-brise, qui était en deux moitiés sur les premiers modèles (si une partie était abîmée, on ne devait pas remplacer la totalité), passera en un seul élément lorsque l'on s'apercevra que le montage est moins cher.

Les portes, le capot avant, le capot moteur intérieur et le volet d'accès latéral à la roue de secours possèdent des charnières « Yoder ». Celles-ci sont réalisées par simple pliage des tôles avec assemblage par emboitement coulissant latéral , on les retrouve aussi sur les Traction Avant et 2CV.

Même sur le nom de la camionnette, Citroën avait fait des économies, comme elle arrivait huitième d'une série d'études, on l'appela « H », la huitième lettre de l'alphabet, sans chercher plus loin.

Néanmoins, la porte latérale coulissante, peu fréquente à l'époque, est de série dès le début. Et en contrepartie d'une lunette arrière minimale de forme ovale sur les premiers modèles, un rétroviseur extérieur est monté.

Aussi, le Type H possède un solide sens pratique : le couvercle de la boîte à gants fait plaque écritoire, l'ouverture des portières inversées rend possible les descentes rapides lors des livraisons et les petits pare-chocs arrière en tubes coudés permettent de faire tenir un plan incliné qui peut être appuyé dessus.

En conclusion, le Type H bénéficie de la même solidité, simplicité et bonne ergonomie que la 2CV.

La présentation du Type H a lieu en juin 1947.

À une époque où l'on transforme des voitures d'avant-guerre ainsi que des anciens véhicules militaires américains en utilitaires pour palier la pénurie, le Type H intéresse de nombreux visiteurs du Salon de Paris en octobre.

Le Type H (11 CV) entre en production au quai de Javel le 1er juin 1948[2].

Puis, les années défilent et le Type H est toujours là, celui qui en est propriétaire en fait de la publicité aux potentiels clients et qui ne le possède plus en rachète un. Citroën ne s'en occupe pas beaucoup, un minimum de publicité, quelques mises à jour par-ci et par-là et le client est rapidement convaincu. Marchands ambulants, boulangers, bouchers, épiciers ambulants, fleuristes, menuisiers, brocanteurs, jardiniers, éleveurs, corbillards des pompes funèbres, tout le monde en a eu au moins un dans la vie, il a travaillé pour La Poste, pour l'armée, pour les hôpitaux (ambulance), les administrations, il a servi des acteurs, des vacanciers, des voleurs, etc. Chez Citroën on dit : « à chacun son H », toujours le même et toujours si différent.

Sa plateforme pouvait être rallongée au milieu entre les essieux, sur l'arrière. Il est impossible de recenser tous les carrossiers qui pendant toute la longue vie du « H » l'ont offert au public à toutes les sauces.

En fonction de la charge et de sa carrosserie, l'appellation commerciale changeait, H (1 200 kg de charge utile), HZ (850 kg puis 1 000 kg), HY (1 500 kg puis 1 600 kg), HP (plateau), HX (plateau frigorifique) ou HW (plateau pour les carrossiers). Il y a eu aussi des équipements spécifiques pour véhicules de secours d'urgence et pour véhicules de réanimation et de chirurgie avec suspension hydropneumatique à l'arrière.

D'ailleurs, cette dernière a fait ses premiers essais sur ce modèle pour une mise au point accélérée en vue d'un nouveau modèle révolutionnaire que préparait la marque : la DS.

14 était le nombre de coloris offerts par Citroën dont une partie réservée aux administrations. Le gris reste la couleur la plus fréquente mais on pouvait choisir le blanc, le rouge ou le bleu.

300 était le nombre d'ouvriers nécessaires pour produire un exemplaire complet, que ce soit en France, aux Pays-Bas, en Belgique ou au Portugal.

Une trentaine d'années plus tard, un jeune à la peau lisse (le C35) a pris sa place mais pas eu sa célébrité légendaire, sa personnalité, son caractère.

L'histoire finit le 14 décembre 1981, à Aulnay. Le dernier porte le numéro de série 473 289 et est gris. Près d'un demi-million de « H » ont été construits en plus de 33 ans.

Les Citroën C25 et C35 ont remplacé le Type H.

Extrait d'un catalogue publicitaire des années 1970 titré « Les dix atouts du Type H » :

  • accessibilité maximum : les portes sont strictement rectangulaires.
  • accessibilité mécanique : le moteur est à portée de votre main sous capot de l'intérieur.
  • confort des sièges : vous êtes aussi bien installé que dans votre voiture.
  • suspension nouvelle : elle a fait l'unanimité (barres de torsion à l'avant et à l'arrière).
  • tenue de route : c'est une « traction avant ».
  • braquage : aussi maniable qu'une petite voiture !
  • robustesse : légendaire (plate-forme indéformable).
  • plancher plat : à 35 cm du sol seulement.
  • prix d'achat : comparez avec leurs concurrents.
  • coût d'utilisation et d'entretien : ils battent tous les records d'économie.

Cinéma et multimédia

La longévité du modèle en fait un véhicule inévitable dans les champs des caméras.

  • Un drôle de paroissien (1963) : apparitions en tant que « panier à salade ».
  • The Loved One (USA, 1965), en France Le Cher Disparu : le véhicule de service de Dennis Barlow, embaumeur d'animaux familiers, est un Type H gris.
  • Ne nous fâchons pas (1966) : mémorable course-poursuite entre le Type H et la 2CV des méchants britanniques qui finit sur le pilier central d'un viaduc effondré. La scène fut tournée quelques jours avant la destruction programmée du pilier.
  • Louis la Brocante utilise ce véhicule tout à fait dans l'esprit de la profession d'antiquaire.
  • Commandos 2: Men of Courage est un jeu vidéo mettant en scène des soldats pendant la Seconde Guerre mondiale. Les concepteurs du jeu ont visiblement fait un anachronisme en y présentant le petit fourgon Citroën.
  • Les Charmes de l'été est une série télévisée de 1975.
  • Les Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet, 2003) : Mme Souza suit son petit-fils « Champion » lors d'une étape du Tour du France à bord d'un Type H gris. Mais il sera enlevé par de mystérieux hommes en noir ayant volé une voiture-balai : un autre Type H gris.
  • Famille d'accueil (série télévisée) : Jeanne Ferrière utilise ce véhicule pour faire son marché.
  • Haute Tension (film, 2003) : le tueur interprété par Philippe Nahon se déplace avec ce véhicule.
  • Dr. Slump (1980) : le docteur Slump conduit un Type H dans le générique de fin.
  • Akira (jeu vidéo, 1988) : on peut apercevoir un Type H dans les ruines de l'ancien Tokyo.
  • Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987) : lors de l'offensive du Tết (30 janvier 1968), les Vietcongs attaquent en masse plus de 100 villes à travers le pays. Dans le film, l'attaque est représentée par l'intrusion d'un véhicule-bélier dans le campement américain : un Type H enflammé (héritage de la colonisation française en Indochine).
  • Ce véhicule fait plusieurs apparition dans la série télévisée Papa Schultz, ce qui est en contradiction avec l'époque située dans la série (guerre 1939-1945 dans un Stalag en Allemagne) et la commercialisation du Type H (1949). Dans cette série, le Type H est transformé en véhicule-radar de l'armée allemande.
  • Le Type H fait également une apparition dans la série Mission impossible.
  • Nommé « Hachille », il transporte Géraldine et Yann pour la série de documentaires de découverte française Sur les chemins du monde.

Évolution du Type H

Fichier:Dinky citroh.jpg
Modèle H à pare-brise en deux pièces (modèle miniature).
  • 1955 :
    • À l'arrière : installation de deux feux de position rouges et d'un feu stop orange à gauche en janvier.
    • En mai : moteur 11 D à carburateur inversé.
  • 1961 :
    • En juillet : suppression des flèches de direction et installation de feux clignotants à l'avant et à l'arrière.
  • 1962 :
    • En septembre : option porte coulissante à gauche.
  • 1963 :
    • À l'arrière : une grande vitre carrée remplace la petite vitre ovale en juillet.
    • En septembre : nouveau moteur 9 CV et à l'arrière, deux feux rouges et deux feux clignotants oranges.
  • 1964 :
    • En février : pare-brise en une partie, tableau de bord similaire à celui de l'Ami 6, nouveau pare-chocs arrière et moteur Diesel Perkins remplacé par Indenor.
  • 1966 :
    • En juillet : lancement du HY Zone bleue (moins de 8 m3) pour Paris. Version à portes spécifiques supprimée en 1970.
    • En décembre : retour du moteur 11 CV au côté du 9 CV.
  • 1968 :
    • En septembre : lancement des 1 000/1 600 kg et moteur 8 CV Indenor XDP 88.
  • 1969 :
    • En novembre : nouveaux feux avant orange et ailes arrière rectangulaires.

Références

  1. Revue Citroën Planete groupe, juin 2006.
  2. Fabien Sabatès et Wouter Jansen, Les camions Citroën, Massin éditeur.

Annexes

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Bibliographie

  • Fabien Sabatès et Wouter Jansen, Le type H Citroën, Massin éditeur, 1992 (ISBN 2-7072-0194-4)
  • « Citroën H, HY et HZ (essence) 1950-1981 », Revue technique automobile no 230
  • « Citroën H 1000-1600 Diesel moteur Indenor 4.85 - 4.88 1964-1981 », Revue technique automobile

Liens externes