11e régiment de cuirassiers (France)
11e régiment de cuirassiers 11e régiment de cavalerie | |
Insigne régimentaire du 11e régiment de cuirassiers | |
Création | 1803 |
---|---|
Dissolution | 1999 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de cuirassiers |
Rôle | Cavalerie |
Fait partie de | 1er-11e régiment de cuirassiers |
Ancienne dénomination | Montlcar-Catalans Royal Roussillon (1688) 11e Cavalerie (1793) |
Devise | Du Carabinier au Leclerc... Toujours au chemin de l'honneur |
Inscriptions sur l’emblème |
Valmy 1792 Hohenlinden 1800 Austerlitz 1805 Eckmühl 1809 Moskowa 1812 Laffaux 1917 Noyon 1918 Argonne 1918 Vercors 1943-1944 |
Anniversaire | Saint Georges |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 Avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 deux palmes Croix de guerre 1939-1945 trois palmes |
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Le 11e régiment de cuirassiers (ou 11e RC) est un régiment de cavalerie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment Royal-Roussillon cavalerie, un régiment de cavalerie français d'Ancien Régime, sous le nom de 11e régiment de cavalerie avant de prendre sous le Premier Empire sa dénomination actuelle.
En 1999, ses traditions sont reprises par le groupe d'escadrons 11e Cuirassiers du 1er-11e régiment de cuirassiers, finalement dissous en 2009.
Création et différentes dénominations
[modifier | modifier le code]En 1791, le régiment Royal-Roussillon prend le nom de 11e Régiment de Cavalerie.
Il est renommé 11e Régiment de Cuirassiers en 1803 ; il participe à des batailles et campagnes de la Révolution à l'Empire.
Dissout en 1815, il est recréé en 1871.
En , il devient 11e régiment de cuirassiers à pied et est rattaché à la 1re division de cavalerie à pied.
Dissout en 1942, il est recréé dans le maquis du Vercors.
En 1964, le régiment est à nouveau dissout puis recréé en 1981 comme 11e régiment de cuirassiers/centre d'instruction de l'arme blindée et de la cavalerie. En 1999, le régiment est fusionné avec le 1er régiment de cuirassiers pour former le 1er-11e régiment de cuirassiers, devenu 4e régiment de dragons en 2009.
Colonels/chef-de-corps
[modifier | modifier le code]- 1791 : colonel de Lardemelle[1]
- 1792 : colonel François Leigonyer (**)[1]
- 1792 : colonel Clapiers de Collonges[1]
- 1793 : chef de brigade Anne Marie Louis Guillot des Bordellières[2]
- ...
- 1801: colonel Albert-Louis-Emmanuel Fouler, comte de Relingue (**)[3]
- 1806 : colonel Antoine-Constant de Brancas (tué au combat)[4]
- 1809 : colonel Pierre Alexis Duclaux (*)[5]
- 1814-1815 : Gaspard Hug (sous la Restauration)[réf. nécessaire]
- 1815 : colonel Éléonore-Ambroise Courtier, blessé le à Waterloo[6]
- 1871 : colonel Petit (*)[7]
- 1874 : lieutenant-colonel (puis colonel) Pinard[7]
- 1880 : colonel Archambault[7]
- 1884 : colonel Gatien de Clérambault[8]
- 1886 : colonel Briois[8]
- ...
- 1892 : colonel Delafont
- ...
- 1919 : colonel Jean de Viry
- ...
- 1946-1947 : Colonel Xavier de Virieu
- 1947-1950 : Colonel Bernard Madelin
- ...
- 1991-1993 : Colonel Sechet
- 1993-1995 : Colonel Jean-Claude Godart
- 1995-1997 : Colonel Lambert
- 1997-1999 : Colonel Bart Jean-jacques **
- 1999-2001 : Colonel Dumont Saint Priest
(*) : officier devenu général de brigade (**) : officier devenu général de division
Garnisons, campagnes et batailles du 11e cuirassiers
[modifier | modifier le code]Ancien Régime
[modifier | modifier le code]11e régiment de cavalerie
[modifier | modifier le code]En 1792, le régiment participe à la bataille de Courtrai[9]et à la Bataille de Valmy[9] ; le 1er décembre 1792, au sein de l'Armée de la Moselle[10], à l'expédition de Trèves.
En 1793, il participe à la bataille de Pirmasens[11] puis à Bataille de Berstheim[12] puis à la bataille de Haguenau (en)[13].
En 1794, il participe au combat de Kaiserslautern[14] puis l'attaque de Luxembourg[15].
En 1796, pour le régiment, il combat à Geisenfeld ()[16].
Le régiment participe à la bataille dite du Passage du Tagliamento en 1797.
Le régiment participe à la bataille de Hohenlinden[9] en 1800.
11e régiment de cuirassiers
[modifier | modifier le code]Après avoir changé de nom en 1803 comme vu plus haut (de régiment de cavalerie à régiment de cuirassiers, il prend part aux campagnes napoléoniennes en participant le 2 décembre 1805 à la Bataille d'Austerlitz[9].
EN 1807, le 8 février, il est engagé durant la Bataille d'Eylau et le 14 juin durant la bataille de Friedland.
Il prend part en 1809 à la bataille d'Eckmühl[9], à celle de Ratisbonne puis à la bataille d'Essling.
Pendant la Campagne de Russie, il prend part aux batailles de la Moskova[9] et de Winkowo et de Tholoschinn.
En 1813, durant la Campagne d'Allemagne, il participe à la bataille de Dresde. Le 16-19 octobre, il est sur le front de la Bataille de Leipzig.
À la fin de l'Empire, il lutte pendant la Campagne de France en participant le 14 février 1814 à la Bataille de Vauchamps puis à celle de Laon. Il en est de même pendant la campagne de Belgique avec la bataille de Ligny[9] et plus encore durant la bataille de Waterloo dans laquelle le régiment s'épuise en charge contre les carrés de l'infanterie britannique[9]. Il est dissous jusqu'en 1871.
De 1871 à 1914
[modifier | modifier le code]Le 11e régiment de cuirassiers est recréé en mars 1871, par fusion de l'ex-régiment de carabiniers de la Garde impériale et du 11e régiment de cuirassiers de marche qui a combattu pendant la guerre franco-allemande de 1870[9].
Reformé à Riom, il part en août 1871 à Angers. En octobre 1873, il part à Lyon où il forme brigade avec le 12e régiment de cuirassiers. Le régiment part pour Niort en 1880[7].
Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]1914
[modifier | modifier le code]1915
[modifier | modifier le code]1916
[modifier | modifier le code]Le , le 11e régiment de cuirassiers est démonté et devient « régiment de cuirassiers à pied » : il prend le nom de 11e régiment de cuirassiers à pied.
1917
[modifier | modifier le code]En avril 1917, 11e régiment de cuirassiers à pied est rattaché, avec les 4e et 9e régiments de cuirassiers à pied, à la 1re division de cavalerie à pied sous les ordres du général Brécart.
Pendant la Grande Guerre, il s'illustre notamment au Chemin des Dames, à Laffaux, à Noyon et dans l'Argonne ainsi que pendant la bataille du Chemin des Dames
1918
[modifier | modifier le code]Il participe à la bataille de l'Aisne puis à la Seconde bataille de la Marne
Entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]En août 1921, le régiment est à Paris, rattaché à la 2e brigade de cuirassiers de la 1re division de cavalerie[17].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Campagne de France 1939-1940
[modifier | modifier le code]En , le 11e régiment de cuirassiers constitue la 6e brigade de cavalerie (6e BC) avec le 12e régiment de chasseurs à cheval. La 6e BC fait partie de la nouvelle 5e division légère de cavalerie (5e DLC) ; auparavant cette brigade appartenait à la 3e division de cavalerie. Dans le plan Dyle, la 5e DLC doit participer à la manœuvre retardatrice en Ardenne en avant de la 2e armée[18]. Pour cette mission, le 11e cuirassiers fait partie du groupement Est de la division[19].
Armée de Vichy 1940-1942
[modifier | modifier le code]Le régiment est maintenu dans l’armée de Vichy[20]. Il forme le régiment de cavalerie attaché à la 14e division militaire (Lyon). Un tel régiment regroupe deux escadrons montés, deux escadrons à cheval, trois escadrons cyclistes (équipés notamment de mitrailleuses et de mortiers de 81) et d'un escadron d'AMD Panhard 178 privées de canon antichar[21].
Il est dissous en novembre 1942 après l’invasion allemande de la Zone Libre et le sabordage de la flotte française à Toulon.
Au maquis du Vercors 1942-1944
[modifier | modifier le code]Le lieutenant Geyer entre en résistance en prenant le maquis dans la région de Montmiral/Saint-Antoine-l'Abbaye et reconstitue partiellement le régiment sous le nom de Premier corps franc[22]. Reconstitué clandestinement dans le maquis du Vercors sous les ordres du commandant Geyer la Thivollet, il livre notamment la sanglante bataille de Vassieux en .
Cinquante-deux tirailleurs sénégalais libérés de La Doua forment la section franche de tirailleurs sénégalais rattachée au 11e cuirassiers, sous les ordres du lieutenant Moine. Ils continuent à combattre avec le régiment après la fin du maquis de Vercors, jusqu'à leur remplacement par des jeunes métropolitains[23].
Campagne de la Libération 1945
[modifier | modifier le code]Rattaché à la 1re division française libre, composante de l'« Armée B » du général de Lattre de Tassigny, il participe aux combats à Ronchamp, Champagny, Giromagny, Masevaux, Belfort, Huttenheim et Benfeld[réf. souhaitée].
De 1945 à 1964
[modifier | modifier le code]
.
En 1955, le régiment devient chargé de l'instruction blindée sur AMX-13 et EBR[24].
Le régiment est dissous le et ses traditions reprises par le Centre d'instruction de l'arme blindée et de la cavalerie (CIABC)[25].
Centre d'instruction de l'arme blindée et de la cavalerie
[modifier | modifier le code]Le , le CIABC prend le nom de 11e régiment de cuirassiers/centre d'instruction de l'arme blindée et de la cavalerie[25].
RC 80 : 1er-11e cuirassiers
[modifier | modifier le code]Dans le cadre de la transformation de l’Armée de terre, les RC 80 deviennent à l’été 2009 des « régiments LECLERC » et perdent donc leur double appellation. Le chef d’état-major de l’armée de terre a décidé de conserver les quatre subdivisions traditionnelles des régiments de chars, représentées chacune par un régiment s’étant particulièrement illustré au XXe siècle.
Le 1er- 11e RC deviendra le 4e régiment de Dragons. Le 6e-12e RC deviendra le 12e régiment de Cuirassiers. Le 1er- 2e RCH deviendra le 1er régiment de Chasseurs. Le 501e- 503e RCC deviendra le 501e régiment de Chars de Combat.
Ces changements de noms prendront effet le .
Étendard
[modifier | modifier le code]Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[26] :
- Valmy 1792
- Hohenlinden 1800
- Austerlitz 1805
- Eckmühl 1809
- Moskowa 1812
- Laffaux 1917
- Noyon 1918
- Argonne 1918
- Vercors 1943-1944
Décorations
[modifier | modifier le code]La cravate est décorée :
- de la croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes,
- de la croix de guerre 1939-1945 avec 3 palmes.
La fourragère est aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918, avec une olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945.
(Il n’existe pas de fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 (vert et rouge dominant), la forme et les couleurs du ruban de celle de 1914-1918 sont maintenues (vert dominant et rouge), par contre une "olive" (vert et rouge dominant aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945) placée entre le ferret et le nœud à quatre tours permet de la différencier de celle obtenue en 1914-1918).
-
Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914 1918 avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939 1945.
Personnalités ayant servi au 11e régiment de cuirassiers
[modifier | modifier le code]- Toussaint-Joseph de Lardemelle, colonel du régiment de à .
- Jacques Laurent Louis Augustin Vial alors[Quand ?] lieutenant au 11e régiment de cavalerie.
- Alfred Touny, Compagnon de la Libération, lieutenant de réserve avant la Grande Guerre
- Henri de Bournazel passe deux mois au 11e cuirassiers[27]
- Pierre Clavé, champion de saut d'obstacles et créateur du Horse-ball, capitaine de 1931 à 1940, rattaché au 11e cuirassiers
- Rémond Monclar (1894-1972), Compagnon de la Libération
- Guy de Larigaudie, mort pour la France le .
- Baron Elie de Rothschild sous-lieutenant en 1940 au 11e Cuirassiers
- Yves Pérotin, en 1944-1945
- André Parant (1897-1941), résistant français, Compagnon de la Libération.
Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]- Général de brigade Philippe Peress 31, rue Hoche 49400 Saumur.
- Musée des Blindés ou Association des Amis du Musée des Blindés 1043, route de Fontevraud, 49400 Saumur.
- Joseph Chavane, Histoire du 11e Cuirassiers, Caharavay, (lire en ligne)
- Campagne 1914-1918. Historique du 11e régiment de cuirassiers, Paris, Librairie Chapelot, 63 p., lire en ligne sur Gallica.
- SIRPA Terre, Encyclopédie de l'armée de terre, vol. 6, t. L'arme blindée-cavalerie, l'aviation légère de l'armée de terre, Hachette, (ISBN 2-245-02611-X, 978-2-245-02611-3 et 2-245-02617-9, OCLC 463434779, lire en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Chavane 1889, p. 149.
- Chavane 1889, p. 172.
- Chavane 1889, p. 221.
- Chavane 1889, p. 247.
- Chavane 1889, p. 250.
- Chavane 1889, p. 273.
- Chavane 1889, p. 300.
- Chavane 1889, p. 301.
- SIRPA Terre 1991, p. 200.
- Chavane 1889, p. 151.
- Chavane 1889, p. 161.
- Chavane 1889, p. 165.
- Chavane 1889, p. 166.
- Chavane 1889, p. 171.
- Chavane 1889, p. 173.
- Chavane 1889, p. 187.
- « Tableau de l'organisation des divisions et groupements régionaux de cavalerie à la date du », Revue de cavalerie, (lire en ligne)
- Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3), p. 34-36.
- André Bikar, « La campagne de mai 1940 en Belgique : la 5e division légère de cavalerie en Ardenne, du 10 au 12 mai », sur atf40.fr (consulté le ).
- Gérard Saint-Martin, L'arme blindée française : 1940-1945 : dans le fracas des batailles, Economica, , 365 p. (ISBN 978-2-7178-3617-2, lire en ligne)
- (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 37-38
- HISTORIQUE SUCCINCT DU 11e REGIMENT DE CUIRASSIERS par le Lt colonel Henri Azema
- Maurice Rives, « Les tirailleurs malgaches et sénégalais dans la résistance », Hommes & Migrations, vol. 1276, no 1, , p. 50–59 (DOI 10.3406/homig.2008.4802, lire en ligne, consulté le )
- SIRPA Terre 1991, p. 202.
- SIRPA Terre 1991, p. 203.
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Henry Bordeaux, « L'ÉPOPÉE MAROCAINE: HENRY DE BOURNAZEL: III: LE TAFILALET », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 29, no 2, , p. 313–356 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )