« Samuel de Champlain » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes|Champlain|Samuel de Champlain (homonymie)}} |
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{{Infobox Personnalité politique |
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Bonne chance avec de lmformation! |
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|charte=Gouverneur |
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|nom=Samuel de Champlain |
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|image= Samchamprifle.jpg |
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|légende= Détail de {{citation étrangère |langue=fr1835|Deffaite des Yroquois au Lac de Champlain}}, repris de l'œuvre ''Voyages'' de Champlain (1613). Cet [[auto-portrait]] est la seule image contemporaine de l'explorateur. |
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|fonction1=Gouverneur de la [[Nouvelle-France]] |
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|à partir du fonction1=[[1627]] |
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|jusqu'au fonction1=[[1635]] |
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|monarque 1=[[Louis XIII]] |
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|prédécesseur 1=''Création du poste'' |
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|successeur 1=[[Marc Antoine Jacques Bras-de-fer de Châteaufort]] |
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|nom de naissance= |
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|date de naissance=Entre [[1567]] et [[1574]] |
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|lieu de naissance=[[Hiers-Brouage|Brouage]] |
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|date de décès={{date de décès|25 décembre 1635}} |
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|lieu de décès=[[Québec (ville)|Québec]] |
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|nature du décès= [[Accident vasculaire cérébral]] |
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|sépulture=[[Québec (ville)|Québec]] |
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|nationalité={{France (1364-1638)}} |
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|père=Antoine Champlain, pilote de navire |
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|mère=Marguerite Le Roy |
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|conjoint=Hélène Boullé |
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|enfants=Sans descendance |
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|profession=[[Navigateur (marine)|Navigateur]], [[Cartographie|cartographe]], [[soldat]], [[Exploration|explorateur]], [[Géographie|géographe]], [[commandant]] et [[chronique médiévale|chroniqueur]] |
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|religion= |
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|résidence=[[Habitation de Québec]] |
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|signature=Samuel de Champlain (signature).svg |
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|liste=[[Gouverneur de la Nouvelle-France|Gouverneurs généraux de la Nouvelle-France]] |
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'''Samuel de Champlain''', serait né à [[Hiers-Brouage|Brouage]] ([[Charente-Maritime]]) entre [[1567]] et [[1574]] ; il aurait été baptisé le {{date de naissance|13 août 1574}} à [[La Rochelle]] au Temple Saint-Yon. Il meurt à [[Québec (ville)|Québec]] le {{Date de décès|25 décembre 1635}}. Champlain est tout à la fois un [[grand navigateur]], un [[Cartographie|cartographe]], un [[soldat]], un [[Exploration|explorateur]], un [[Géographie|géographe]], un [[commandant]] et un auteur de [[récit de voyage|récits de voyage]] [[France|français]]. Il est le fondateur de la [[Québec (ville)|Ville de Québec]]. |
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Après une formation de navigateur en [[Saintonge]] (vers 1586-1594)<ref name="n1580" group="note"/>, il se fait soldat en [[Bretagne]] (1595-1598), puis explorateur des [[Empire espagnol|colonies espagnoles d'Amérique]] (1599-1601), du [[fleuve Saint-Laurent]] (1603) ainsi que de l'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]] (1604-1607) et de la côte atlantique (entre l'actuel [[Nouveau-Brunswick]] et [[Cap Cod]]). |
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Il nomme définitivement la « Nouvelle-France » en l'inscrivant sur une carte de [[1607]], représentant l'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]] à partir de [[La Hève]] jusqu'au sud du [[Cap Cod]]. Champlain enracine la première colonie française permanente, à [[Port-Royal (Acadie)|Port Royal]] d’abord, puis à [[Québec (ville)|Québec]] ensuite, qu'il a fondée le {{date-|03 juillet 1608}}. À cette fin, il bénéficie du soutien du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV de France]], de [[Pierre Dugua de Mons]], de [[François Gravé]], et du chef [[Innus|montagnais]] [[Anadabijou]]<ref name="Champlain-Gravé">{{Harvsp|Vaugeois|2008|id=Champlain-Gravé}}</ref>{{,}}<ref name="Mathieu d'Avignon">{{Harvsp|d'Avignon|2008}}</ref>. |
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N'appartenant pas à la noblesse, Champlain agit en tant que subalterne d'un noble désigné par le roi : à Québec, il est « lieutenant du [[vice-roi]] de la [[Nouvelle-France]] » resté en France, puis à partir de [[1629]] « [[commandant]] en la Nouvelle-France en l’absence » du [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|cardinal de Richelieu]]<ref group="coll" name="chronologie" />. Administrateur local de la ville de Québec jusqu'à sa mort, il ne reçoit jamais le titre officiel de [[gouverneur de la Nouvelle-France]], même s'il en exerce les fonctions. |
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Les difficultés rencontrées dans cette entreprise sont nombreuses<ref name="Champlain-Gravé"/>, et ce n'est qu'à partir des étés {{date-|1634}} et {{date-|1635}}, dans les dix-huit derniers mois de sa vie, que Champlain voit son rêve de [[Colonie de peuplement|colonisation]] se concrétiser, avec l'arrivée et l'établissement de quelques dizaines de familles de colons<ref name="Giffard" group="note">En [[1634]], [[Robert Giffard]] est le premier grand recruteur et premier [[Régime seigneurial de la Nouvelle-France|seigneur]] colonisateur de la [[Nouvelle-France]] — six ans après sa première tentative, mise à mal par des [[forban]]s. Avant 1634, la plupart des résidents de Québec sont logés dans l'un des deux forts (le premier, sur la rive du fleuve, et le second, depuis une décennie, sur le cap), quelques autres habitent chez les [[Frères mineurs récollets|Récollets]] (arrivés en [[1615]]) ou chez les [[Compagnie de Jésus|Jésuite]]s (arrivés en [[1625]]). Seules deux familles ont bâti maison : celle de [[Louis Hébert (pionnier)|Louis Hébert]], arrivée en [[1617]], et celle de son gendre [[Guillaume Couillard]], arrivé en [[1613]]. Outre les interprètes réfugiés chez leurs amis autochtones, les membres de ces deux familles sont les seuls Français à demeurer en Nouvelle-France, à Québec, durant les quatre années de l'occupation des [[David Kirke|Kirke]], de l'été [[1629]] à l'été [[1633]].</ref>. Son acharnement à vouloir implanter une [[Colonisation française des Amériques|colonie française en Amérique du Nord]] lui vaut, depuis le milieu du {{s-|XIX}}, le surnom de « Père de la Nouvelle-France ». |
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== Biographie == |
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=== Sa jeunesse : vers une carrière militaire === |
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Son enfance est peu connue, mais il en tire une bonne formation de navigateur et de cartographe, ainsi que de dessinateur et de rédacteur de textes. Il écrit plus tard de nombreux ouvrages (voir [[Samuel de Champlain#Œuvres|Œuvres]]). Il dit lui-même {{citation|qu'il s'affectionne dès le bas âge à l'art de la navigation et l'amour de l'océan<ref name="Daveluy 214">{{Harv|Daveluy|1945|loc=p.214}}</ref>}}. Il a pour précepteur le curé de [[Hiers-Brouage|Brouage]]<ref name="Daveluy 214" />. |
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=== Dans l'armée du roi, en Bretagne ({{Date-|1595}} - {{Date-|1598}}) === |
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[[File:Horribles cruautés Des Huguenots en France, Cléry et Pat.png|vignette|upright|gauche|«Horribles cruautés Des Huguenots en France.» Les guerres de religion déchirent l'Europe.]] |
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Champlain prend part aux [[Guerres de Religion (France)|guerres de religion]], qui ont ravagé le [[royaume de France]] dans la seconde moitié du {{s-|XVI|e}} et où se sont opposés [[catholicisme|catholiques]] et [[protestantisme|protestants]], appelés aussi [[Huguenot]]s. [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] luttait contre les catholiques de la [[Ligue catholique (France)|Ligue]], mais en [[1593]] Henri abjure sa foi protestante et il est sacré roi en {{date |février 1594}}. |
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Samuel Champlain s'engage en {{date |mars 1595}} dans l'armée du roi, sous la direction des maréchaux [[Jean VI d'Aumont|d'Aumont]], [[Timoléon d'Epinay de Saint-Luc|de Saint-Luc]], puis [[Charles II de Cossé|de Brissac]]<ref name="maréchaux" group="note">Maréchaux successifs, commandants à Blavet : |
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* [[1595]] : [[Jean VI d'Aumont|Jean d'Aumont]], né en [[1522]] et créé « maréchal » en [[1579]] par le [[Henri IV (roi de France)|roi Henri]]; mort des suites d'une [[mousquet]]ade le {{date-|19 août 1595}}. |
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* [[1596]]-[[1597]] : [[François d'Espinay de Saint-Luc]], né en 1554, baron de Crèvecœur, d'Arvert et de Gaillefontaine, gouverneur de Brouage, beau-frère du maréchal d'Aumont, à qui il succède en Bretagne, nommé en [[1596]] « grand-maître de l'artillerie de France »; mort d'un boulet de canon le {{date-|8 septembre 1597}}. |
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* [[1597]]-[[1598]] : [[Charles II de Cossé|Charles de Cossé]][[Maison de Cossé-Brissac|-Brissac]] ([[1562]]-[[1621]]), second du nom, « maréchal de France », auquel [[Louis XIII]] donne le titre de « duc de Brissac » (premier de ce titre) en [[1612]] et qu'il déclare [[Pairie de France (Ancien Régime)|pair de France]] en [[1620]].</ref>, à [[Port-Louis (Morbihan)|Blavet]], dans le sud du [[Duché de Bretagne]]. Cette armée levée par [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] vise à soumettre le [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]], gouverneur [[Sécession (politique)|sécessionniste]] de [[Bretagne]] et [[baillistre]] de la maison de [[Penthièvre]] . Il s'agit d'un épisode central de la [[huitième guerre de religion]] ([[1585]]–[[1598]]), au cours duquel le [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]], dans le souci d'arracher la [[Bretagne]] [[Catholicisme|catholique]] au {{citation|roi hérétique}}, offre refuge aux dernières troupes rebelles de la [[Ligue catholique (France)|ligue catholique]] et organise le [[débarquement]] d'un {{page h'|corps expéditionnaire}} [[Espagne|espagnol]]. |
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{{début citation}} |
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[[La Rochelle]] étant le centre du parti [[huguenot]], les ligueurs ne tardèrent pas à y porter leurs armes, et nous avons vu que, dès 1577, ils vinrent mettre le siège devant Brouage, sous la conduite du [[Charles de Mayenne|duc de Mayenne]]. Champlain nous dit qu'il «était employé en l'armée du roi sous messieurs le maréchal d'Aumont, de Saint-Luc, et maréchal de Brissac, en qualité de [[Sergent|maréchal des logis]] de la dite armée durant quelques années». [...] Mais, en 1586, alors que [[François d'Espinay de Saint-Luc|François d'Epinay de Saint-Luc]] défendait Brouage attaquée par [[Henri IV (roi de France)|Henri de Navarre]] et le [[Henri II de Bourbon-Condé|prince de Condé]], il est assez probable que Champlain avait déjà quitté le foyer paternel pour défendre sa ville natale contre les envahisseurs huguenots. Il pouvait avoir alors vingt ans. Après la mort de [[Henri III (roi de France)|Henri III]], tombé sous le poignard d'un [[Jacques Clément|assassin]], les ligueurs se soumirent les uns après les autres à l'autorité du [[Henri IV (roi de France)|roi de Navarre]], devenu roi de France. Champlain continua à porter les armes, mais il dut subir l'autorité de ses chefs, devenus les ardents défenseurs de leur ancien adversaire<ref>{{Harv|Dionne|1891}}</ref>. |
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{{fin citation|[[Narcisse-Eutrope Dionne]]}} |
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En {{date-|avril 1598}}, Henri IV signe l’[[édit de Nantes]], reconnaîssant aux protestants la liberté de conscience. Samuel Champlain aura servi dans ce corps d'armée pendant trois ans, jusqu'à la [[Paix de Vervins]] ({{Date-|2 mai 1598}}). Il s'y taille une bonne réputation auprès de ses supérieurs hiérarchiques. D'abord [[fourrier]], « aide » de Jean Hardy (qui est le [[Sergent|maréchal des logis]]), puis « enseigne » du sieur de Millaubourg, il finit par obtenir le grade de [[maréchal des logis]]<ref name="maréchal" group="note">Dans le contexte, son titre de [[maréchal des logis]] désigne alors probablement un [[hallebardier]] responsable des écuries : un « maréchal des logis de cavalerie », qui commande aux [[fourrier]]s. Au siècle suivant, la première parution ([[1694]]) du [[Dictionnaire de l'Académie française]] [http://www.lib.uchicago.edu/efts/ARTFL/projects/dicos/ indique que] : « Mareschal des Logis'', Est celuy qui fait le departement [=la distribution, l'assignation, la répartition] des logis de ceux qui suivent la Cour ou des troupes de l'armée. ''Grand Mareschal des logis chez le Roy. Mareschal des logis par quartier. premier Mareschal des logis chez la Reine, chez les fils de France. Mareschal des logis General d'une armée. Mareschal des logis de cavalerie. Mareschal des logis d'une Compagnie de cavalerie. »</ref>. D'ailleurs, il recevra du roi dès [[1603]] une rente viagère, qui en [[1618]] sera augmentée à {{nombre|600 livres}} par an<ref group="coll" name="chronologie">{{Harv|Litalien|Vaugeois|2004|id=chrono}}</ref>{{,}}<ref name="p.86" group="coll">Gagnon, ''ibid.'' {{p.|86}}</ref>{{,}}<ref name="armes" group="note">À l'époque, les mers sont infestées de [[pirate]]s et le roi de France n'a pas encore de marine de guerre. La connaissance pratique du maniement des armes est donc essentielle à tout bon navigateur français : il doit armer ses vaisseaux et assurer sa propre défense sur mer. Et, celui qui sert quelques années dans l'armée du roi, peut ensuite espérer du roi le privilège de recevoir une rente viagère, si infime soit-elle.</ref>. |
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=== De Cadix à Panama ({{Date-|1599}} - {{Date-|1601}}) === |
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En {{date-|juillet 1598}}, [[Guillaume Allène]], dit le « capitaine provençal » et oncle maternel par alliance de Champlain, transporte en Espagne les troupes qui étaient cantonnées à [[Blavet (Bretagne)|Blavet]] (Port-Louis) en Bretagne. Champlain accompagne son oncle à [[Cadix]] à bord du ''Saint-Julien'', et il est chargé de la sécurité du navire. |
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Sur ordre de Philippe II d'Espagne, le Saint-Julien appareille pour un voyage aux «Indes occidentales». Le {{date-|13 septembre 1598}}, Philippe II d’Espagne meurt et son fils Philippe III prend la succession du trône. Sans son oncle, Champlain s’embarque pour cette expédition de deux ans et demi à la [[Antilles|mer des Antilles]] et dans le [[Golfe du Mexique]]. Ses observations sont notées dans un manuscrit accompagné de dessins sous le nom de {{citation étrangère|langue=fr1835|Brief Discours}}. |
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Informé ou conseillé par des Espagnols, Champlain se serait rendu en exploration jusqu'à [[Mexico]], et jusqu'à ce qui est aujourd'hui le [[Panama]], dont il aurait su l'étroitesse de l'[[Isthme de Panama|isthme]] et la pertinence d'y construire un jour un [[Canal de Panama|canal offrant un passage à l'autre océan]]<ref>{{Harvsp|Daveluy|1945|loc=p.215}}</ref>. « Si quatre lieues de terre étaient coupées […] on raccourcirait le chemin de plus de 1500 lieues. Et depuis [[Panama]] jusqu’au [[détroit de Magellan]], ce serait une île, et de Panama jusqu’aux [[Terre-Neuve (Nouvelle-France)|Terres neuves]] une autre île, de sorte que toute l’Amérique serait en deux îles<ref name="Tome I" group="Laverdière"/>. » |
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Ce voyage fut très formateur: «Son traité sur la navigation publié en [[1632]], le {{citation étrangère|langue=fr1835|Traitté de la marine}}<ref>{{Harvsp|Samuel de Champlain|1632}}</ref>, souligne également un apprentissage par observation de la pratique plutôt qu'académique. Il montre peu de connaissances des principes mathématiques de la navigation et de topométrie, mais il utilise les procédures élémentaires de navigation et d'arpentage. Comme il ne cite que des textes espagnols et n'utilise que la [[Lieue|lieue marine espagnole]], c'est probablement à bord du vaisseau de son oncle qu'il accumula ses connaissances en navigation et cartographie<ref name="Heidenreich">{{Harvsp|Heidenreich|2007}}</ref>.» |
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À son retour en France, il présente ses observations compilées dans le {{citation étrangère|langue=fr1835|Brief Discours}} à la cour du roi. |
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==== Analyse des mœurs des « Indiens » et du traitement qu'ils subissent ==== |
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Le récit de Champlain est non seulement géographique, mais il couvre aussi la flore, la faune et l'ethnologie. Vers 1600, les Espagnols et Portugais dominent l’Amérique du Sud avec une population de {{formatnum:160000}} habitants pour environ cinq millions d’«Indiens». Il décrit ainsi les mœurs des « Indiens » : |
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[[File:Champlain Indes Occidentales planche LIX - Récit des Indiens.jpg|vignette|upright|droite|Champlain décrit les mœurs des « Indiens ». Il illustre ici l'invocation de la Lune.]]{{Citation bloc|Après avoir chanté et dansé, ils se mettent le visage en terre, et tous ensemble ils commencent à crier et pleurer en disant : O puissante et claire lune, fait que nous puissions vaincre nos ennemis, que puissions les manger, à celle fin que ne tombions entre leurs mains.|Champlain (français modernisé)}} |
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Il dénonce aussi les mauvais traitements infligés par les Espagnols. |
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[[File:Champlain Indes Occidentales planche LX - Récit des Indiens.jpg|vignette|upright|droite| Champlain ressent de la pitié pour les «Indiens» châtiés cruellement par le feu durant l'Inquisition espagnole.]]{{Citation bloc |Quant aux autres Indiens qui sont sous la domination du Roi d'Espagne, s'il n'y donnait ordre,ils seraient en aussi barbare croyance comme les autres. Au commencement de ses conquêtes, il avait établi l'inquisition entre eux, et les rendait esclaves ou faisait cruellement mourir en si grand nombre, que le récit seulement en fait pitié. Ce mauvais traitement était cause que les pauvres Indiens, pour l'appréhension de celui-ci, s'enfuyaient aux montagnes comme désespérés, et d'autant d’Espagnols qu'ils attrapaient, ils les mangeaient ; et pour cette occasion les dits Espagnols furent contraints leur ôter la dite inquisition, et leur donner liberté de leur personne, leur donnant une règle de vivre plus douce et tolérable, pour les faire venir à la connaissance de Dieu et la croyance de la sainte Église : car s'ils les voulaient encor châtier selon la rigueur de la dite inquisition, ils les feraient tous mourir par le feu.|Champlain (français modernisé) }} |
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[[File:Champlain Indes Occidentales planche LXI - Récit des Indiens.jpg|vignette|droite|upright| Champlain illustre la bastonnade des «Indiens» qui ne se présentent pas au service divin.]]{{Citation bloc|L'ordre dont ils usent maintenant est qu'en chaque maison qui sont comme villages, il y a un prêtre qui les instruit ordinairement, ayant le prêtre un [[Registre administratif|registre]] de noms et surnoms de tous les Indiens qui habitent au village sous sa charge. Il y a aussi un Indien qui est comme procureur du village, qui a un autre pareil [[Registre administratif|registre]], et le dimanche, quand le prêtre veut dire la messe, tous les dits Indiens sont tenus se présenter pour l'entendre, et avant que le prêtre la commence, il prend son registre, et les appelle tous par leur nom et surnom, et si quelqu'un fait défaut, il est marqué sur le dit registre; puis la messe dite, le prêtre donne charge à l'Indien qui sert de procureur de s'informer particulièrement où sont les défaillants, et qui les fasse réunir à l'église, où étant devant le dit prêtre, il leur demande l'occasion pour lequel ils ne sont pas venus au service divin, dont ils allèguent quelques excuses s'ils peuvent en trouver, et si elles ne sont trouvées véritables ou raisonnables, le dit prêtre commande au dit procureur Indien qui ait à donner hors l’église, devant tout le peuple, trente ou quarante coups de bâton aux défaillants. Voila l'ordre que l'on tient à les maintenir en la religion, en laquelle ils vivent partie pour crainte d'être battus : il est bien vrai que s'ils ont quelque juste occasion qui les empêche de venir à la messe, ils sont excusés.|Champlain (français modernisé)}} |
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[[File:Pescherie de perles 02916001.jpg|vignette|centre|Pêcherie de perles, île Margarita. Champlain observe l'exploitation des esclaves amérindiens et africains, contraints par la force à plonger.]] |
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=== Retour en France === |
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En {{date |juin 1601-}}-{{date |juillet 1601}}, son oncle [[Guillaume Allène]] décède, et lui lègue ses biens par testament. Samuel Champlain est de retour en France. |
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==== Protection d'Henri IV ==== |
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Dès l'automne 1601, il reçoit une pension à la cour de [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Champlain obtient la protection du [[Henri IV (roi de France)|roi]], mais il ne porte pas de titre officiel. |
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[[Marc Lescarbot|Lescarbot]], dans un sonnet de 1607, le saluera comme ''géographe royal''. Marcel Trudel écrit: {{citation|Nulle part Champlain ne porte ce titre et personne d’autre que Lescarbot ne le lui donne ; rien n’établit que Champlain, tout en agissant en géographe, ait occupé le poste officiel de géographe du roi<ref group="Trudel" name="Trudel-DBC" />.}} |
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=== {{1er}} voyage au Canada, sur le fleuve Saint-Laurent ({{Date-|1603}}) === |
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Son premier voyage vers l'[[Amérique du Nord]] commence en {{date-|mars 1603}}, sous mandat d'[[Aymar de Chaste]], gouverneur de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et alors titulaire du monopole commercial de la [[Nouvelle-France]]. [[François Gravé]] (dit ''Sieur du Pont'' ou ''Pont-Gravé, Gravé-Dupont, le Pont''), marchand et navigateur, était chef d'une expédition de [[traite des fourrures]] au [[Canada (Nouvelle-France)|Canada]]<ref>{{Harvsp|Glénisson|2003}}</ref> parmi laquelle embarquent : deux « sauvages » que Pont-Gravé avait amenés lors d'un précédent voyage ; [[Pierre Chauvin de La Pierre]], parent de feu [[Pierre de Chauvin|Pierre de Chauvin de Tonnetuit]] ; et Samuel Champlain, qui était inconnu jusque là. [[François Gravé]] est un explorateur expérimenté de ces régions, et chaque été depuis peut-être 20 ans<ref name="Champlain-Gravé"/>, il remonte le [[fleuve Saint-Laurent]] ''en barque''<ref name="barque" group="note">Avant 1633, les navires français de plus de 100 à 300 tonneaux restent ancrés au large dans la baie du ''Moulin-Baude'', à une lieue à l'est (environ {{unité|5|kilomètres}} en aval) de [[Tadoussac]]. Des barques ou autres petits bateaux servent à naviguer sur le fleuve, en amont jusqu'à [[Québec (ville)|Québec]] ou jusqu'au [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]]. En [[1633]], pour terminer son ultime traversée, Champlain, sûr de lui, se rend jusqu'à Québec avec ses navires, pour la première fois et sans encombre.</ref>{{,}}<ref>Moulin-Baude, dans [http://www.odyssee.csestuaire.qc.ca/Cartographie/Tadoussac/body_tadoussac.html l'historique de Tadoussac]</ref> jusqu'aux [[Trois-Rivières]]. |
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==== Samuel Champlain, observateur ==== |
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« Il s'embarque, non à titre de lieutenant ainsi qu'on l'a déjà écrit, mais en simple observateur comme l'était de Monts en 1600. Selon sa propre déclaration, il avait été invité par [[Aymar de Chaste]] à {{citation|voir ce pays, & ce que les entrepreneurs y feraient }} ; [[Aymar de Chaste|de Chaste]] obtint pour Champlain la permission nécessaire, et [[François Gravé|Pont-Gravé]] reçut l'ordre de le {{citation|recevoir en son vaisseau et de lui faire voir et reconnaître tout ce qui se pourrait en ces lieux<ref>{{Harvsp|Trudel|1962}}{{citation étrangère|langue=fr1835|faire voir & recognoistre tout ce qui se pourroit en ces lieux}}</ref>.}} Recommandé par De Chaste auprès de François Gravé, et désireux de se faire valoir auprès d'Henri IV, Champlain promet au roi de lui faire un rapport détaillé de cette expédition. [[Aymar de Chaste]] ne recevra jamais de compte-rendu car il mourra durant l'expédition. |
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Le {{date-|15 mars 1603}}, Champlain quitte [[Honfleur]] (en [[Normandie]]), à bord de ''La Bonne Renommée''. ''La Françoise'' et un autre navire font aussi partie de la flotte. |
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==== À Tadoussac et La Grande Alliance ==== |
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[[Fichier:Champlain trading with the indians 1603.jpg|vignette|gauche|Champlain qui échange avec les Indiens, par C. W. Jefferys.]] |
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Le {{date-|24 mai 1603}}, la flotte s'ancre à Tadoussac pour la traite des fourrures. Le {{date-|27 mai 1603}}, Champlain et [[François Gravé]] traversent en barque l'embouchure du [[Saguenay (rivière)|Saguenay]], et descendent à la [[Baie-Sainte-Catherine|Pointe-aux-Alouette]]s<ref>[http://www.encyclobec.ca/main.php?docid=19 Pointe-aux-Alouettes (à Baie-Sainte-Catherine)]</ref>. |
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{{article détaillé|Grande Alliance (traité)}} |
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Ils rendent ainsi visite au chef [[montagnais]] [[Anadabijou]], qui campe aux environs. Ce dernier les accueille au milieu d'une centaine de guerriers fêtant leur victoire lors d'une [[Tabagie (festin)|« tabagie »]], c'est-à-dire un grand festin. Un conseil se réunit, et l'un des leurs, qui revient de France, parle amplement du pays qu'il a visité, et raconte l'entrevue qu'il a eue avec Henri IV. Il explique ainsi que le roi des Français leur veut du bien et désire peupler leur terre. Champlain et [[François Gravé|Gravé]] participent au rituel du [[Calumet|calumet de paix]], et aspirent de grandes bouffées de fumée de [[tabac]]. Cette première entente marque toute la politique indienne française du siècle suivant, et notamment la participation des Français aux guerres contre les [[Iroquois]], alors ennemis des [[Montagnais]] et des autres nations fréquentant le fleuve. Champlain observe et décrit cette [[Tabagie (festin)|tabagie]] ainsi que les mœurs et croyances de ses hôtes. Il tente de leur inculquer des rudiments des principes chrétiens. |
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Le {{date-|11 juin 1603-}}, il remonte le [[Saguenay (rivière)|Saguenay]] sur {{nombre|12 ou 15| [[lieue]]s}}. Les Français quittent les lieux le {{date-|18 juin 1603}}, et remontent le [[fleuve Saint-Laurent]]. |
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==== Sur les traces de Jacques Cartier afin de cartographier le Saint-Laurent ==== |
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L'expédition à laquelle participe Champlain suit les traces de [[Jacques Cartier]]. Ils souhaitent rejoindre le lieu que Champlain désigne comme le « [[Rapides de Lachine|Grand Sault saint Louis]] »<ref name="Sault" group="note">Un « sault » désigne un rapide, une cascade, une chute d'eau : une « rupture de pente d'un cours d'eau »</ref>, que Jacques Cartier appelait ''Ochelaga'' et qu'il n'avait pas réussi à franchir (le {{date-|2 octobre 1535}})<ref name="p.670" group="Laverdière">''op. cit.'', {{p.|670}}</ref>. Champlain décrit des courants puissants qui rendent difficile la navigation de leurs canots<ref name="p.103" group="Laverdière">''ibid.'', {{p.|103}}</ref>, et les oblige à terminer leur parcours par voie de terre<ref name="p.104" group="Laverdière">''ibid.'', {{p.|104}}</ref>. Trop pressé d'atteindre ce « grand sault », qu'il espère franchir, Champlain remarque à peine les deux endroits stratégiques où plus tard il établira des postes de traite et de colonisation : [[Québec (ville)|Québec]] et [[Trois-Rivières]]. |
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Champlain n'a pas d'autre assignation officielle pour ce voyage que d'esquisser avec une grande précision une carte de « [[fleuve Saint-Laurent|la Grande Rivière de Canadas]] », de son embouchure jusqu'au « Grand Sault Saint-Louis ». |
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À partir du {{date-|18 juin 1603-}}, il explore [[Fleuve Saint-Laurent|le fleuve]] avec [[François Gravé]]: ils nomment des lieux et remontent la [[Rivière Richelieu|{{citation étrangère|langue=fr1835|rivière des Yroquois}}]] jusqu’aux rapides de [[Saint-Ours (Québec)|Saint-Ours]] et, le {{date-|3 juillet 1603-}}, font demi-tour devant le {{citation étrangère|langue=fr1835|Sault Saint-Louis}} (rapides de Lachine). Ils ont terminé l'exploration de la grande rivière de Canada le {{date-|11 juillet 1603-}}. |
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Le {{date-|13 juillet 1603-}}, sur la rive sud du [[Fleuve Saint-Laurent|fleuve]], il confère avec le chef Armouchidès et les siens qui se rendaient aux échanges avec «les Sauvages» à [[Tadoussac]]. |
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Le {{date-|15 juillet- 1603-}}, pour s’approvisionner et pour chercher des mines, il entre dans la [[baie de Gaspé]], où descend une [[Rivière York (Gaspé)|rivière]]. Ensuite il passe par [[Percé]] et la [[Baie des Chaleurs|Baie-aux-Morues]], à l'[[Île Bonaventure|île de Bonaventure]]. Dans la baie, il rencontre les [[Micmacs]], qui le renseignent sur le [[Lac Matapédia]], sur [[Miramichi]], le [[Canso (Nouvelle-Écosse)|détroit (de Canseau)]], de l'[[Île-du-Prince-Édouard|île Saint-Jean]] et le [[Île du Cap-Breton|Cap-Breton]], la [[Baie de Fundy|baie Française (Fundy)]], sur l'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]] à l'Ouest, d'où ils remontent la [[Rivière Saint-Jean (Gaspé)|rivière Saint-Jean]] pour aller faire la guerre aux [[Iroquois]]. Champlain note leurs descriptions de terres fertiles en [[Acadie]], où il espère trouver le passage vers la Chine. |
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==== De nouveau à Tadoussac, puis retour avec des Amérindiens ==== |
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Partant de [[Percé]] le {{date-|19 juillet 1603}}, la barque passe devant le [[L'Anse-à-Valleau|cap L'Evêque (Pointe-à-la-Renommée)]], puis traverse une tempête de deux jours jusqu'au golfe et mouille l'ancre à [[rivière Sainte-Marguerite]]. |
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Le {{date-|3 août 1603-}} l'expédition atteint [[Tadoussac]], où il y a une grande [[Tabagie (festin)|tabagie]] sous la direction du chef [[Begourat]]. Ils reconnurent les «sauvages» de la [[Rivière des Iroquois (rivière Richelieu)|rivière des Iroquois]]. Champlain et Gravé furent reçus avec hospitalité parmi ces festivités, qui annonçaient le départ pour une nouvelle guerre. Avant le départ, un des [[Amérindiens|Sagamo]] des Montagnais nommé [[Begourat]], fort recommandé par [[Anadabijou]], confie son fils à [[François Gravé]]. Champlain leur demanda une [[Iroquois]]e que les sauvages voulaient manger; celle-ci sera de la traversée. |
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Le {{date-|16 août 1603-}}, Champlain part de [[Tadoussac]]. Le {{date-|18 août- 1603-}}, il arrive à [[Percé]], òu il croise le sieur Jean Sarcel, seigneur de Prévert, « qui venait de la mine où il avait été avec beaucoup de peine, pour la crainte que les Sauvages de leurs ennemis [[Malécites|Armouchiquois]] , hommes monstrueux de la forme qu'ils ont »<ref name="Le Jeune 1931">{{Harv|Le Jeune, o.m.i.|1931}}</ref>. Le sieur de Prévert a aussi amené {{citation étrangère|langue=fr1835|quatre sauuages : vn homme |
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qui est de la coste d'Arcadie, vne femme & deux enfans des Canadiens}}. |
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==== «Des Sauvages...», compte-rendu de l'expédition ==== |
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À son retour en France le {{date-|20 septembre 1603}}, il fait son rapport au roi et publie un compte-rendu de l'expédition, intitulé {{citation étrangère|langue=fr1835|Des Sauvages, ou Voyage de Samuel Champlain, de [[Hiers-Brouage|Brouage]], fait en la France nouvelle, l’an mil six cens trois}}. Il relate son séjour dans un campement estival de ''[[Montagnais]]'' à [[Tadoussac]], puis de son parcours sur les traces de [[Jacques Cartier]])<ref name="Champlain1603" group="Laverdière">Tome II ([[1603]]).</ref>, avec dessins et cartes, dont la légende [[micmacs|micmaque]] de la [[Gougou]]. Notons l'absence de la particule « ''de'' » devant son nom. Le but de ce livre est de faire de la publicité pour [[Pierre Dugua de Mons]], nommé par le roi lieutenant général en [[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]], mais sans financement royal. De Mons avait le monopole pour la traite des fourrures, ce qui lui servira pour financer une nouvelle expédition. |
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=== {{2e}} voyage. Fondation d'une colonie à l'île Sainte-Croix et déménagement à Port-Royal ({{Date-|1604}}-{{Date-|1607}}) === |
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Le {{date-|8 novembre 1603}}, le roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] accorde une commission à [[Pierre Dugua de Mons|Pierre Dugua, sieur de Mons]], pour fonder un établissement en [[Acadie]], en tant que «[[Lieutenant Général des armées (Ancien Régime)|lieutenant général]] en Amérique septentrionale». |
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En {{date-|mars 1604}}, [[Henri IV (roi de France)|le roi]] autorise Champlain de participer à cette autre expédition et il devra faire rapport de ses découvertes. Menée par [[Pierre Dugua de Mons]], cette expédition (sans femme ni enfant) est toujours pilotée par [[François Gravé|François Gravé sieur Dupont]]. Appareillant du [[Le Havre|Havre-de-Grâce]] le {{date-|7 avril 1604}}, l'expédition compte deux navires, la ''Bonne Renommée'' et [[le Don de Dieu]]. [[François Gravé|Gravé Du Pont]] traverse sur la ''Bonne Renommée'', alors que [[Pierre Dugua de Mons]], [[Jean de Poutrincourt|Jean de Biencourt, seigneur de Poutrincourt]], le sieur d’Orville et Champlain traversent sur [[le Don de Dieu]]. |
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==== L'Île Sainte-Croix ==== |
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[[File:Île sainte croix.png|thumb|gauche|Plan de l'île Sainte-Croix, premier site de colonisation en Nouvelle-France.]] |
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Au début de {{date-|mai 1604}}, ils accostent à [[Port Mouton|Port-au-Mouton]]. Du {{date-|19 mai 1604-}} au {{date-|24 juin 1604-}}, il cherche un site temporaire, naviguant en barque le long des côtes, avec dix hommes. Il passe le [[cap de Sable]], entre dans la [[baie Sainte-Marie]], explore la [[baie de Fundy|baie Française]], nomme [[Annapolis Royal|Port-Royal]] et explore l’embouchure du [[fleuve Saint-Jean]]. |
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Le {{date-|24 juin 1604-}}, le choix se fixe sur l’[[île Sainte-Croix]], pour une installation temporaire. Champlain contribue à instaurer l'habitation sur cette île. On y construit des bâtiments avec des matériaux apportés de France, dont un logis en commun pour Champlain, M. d’Orville et Pierre Angibault dit Champdoré (Chandore), capitaine de l'expédition. |
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Le {{date-|1 août 1604-}}, [[Pierre Dugua de Mons]] attribue une concession à [[Jean de Poutrincourt|Poutrincourt]] dans la [[bassin d'Annapolis|baie de Port-Royal]] ([[:en:Annapolis Basin|en]]). En {{date-|septembre 1604-}}, avec [[Pierre Dugua de Mons|de Mons]], ils explorent la région pour trouver des mines et surtout un site d'habitation durable. Ils entrent dans la [[Penobscot (fleuve)|rivière Penobscot]] puis dans la [[Kennebec (rivière)|rivière Kennebec]] et longent les côtes sur au-delà de {{nombre|200 kilomètres}}, que Champlain décrira avec précision. |
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Cet hiver de {{date-|1604}} à {{date-|1605}} est terrible: le [[scorbut]] fauche 35 ou 36 Français sur les 79 habitants de l’[[île Sainte-Croix|île]], où la glace de la rivière les tient isolés des ressources riveraines. Le {{date-|15 juin 1605-}}, [[François Gravé|Gravé Du Pont]] arrive avec une quarantaine d’hommes, des vivres et du matériel. Du {{date-|17 juin 1605-}} au {{date-|3 septembre 1605-}}, [[Pierre Dugua de Mons|de Mons]] et Champlain cherchent un endroit plus hospitalier. Partant de la [[Kennebec (rivière)|rivière Kennebec]], ils explorent au sud, visitent la [[:en:Casco Bay|baie des Sept-Îles (Casco Bay)]], [[:en:Saco Bay|la baie de Chouacouët (Saco Bay)]], [[:en:Cape Ann|Cap-aux-Îles (Cape Ann)]], la [[Boston Harbor|baie des Îles (baie de Boston)]], le port [[:en:Plymouth Bay|Saint-Louis (baie de Plymouth)]], le [[Cap Cod|cap Blanc (Cap Cod)]] et Mallebarre (Nauset Harbour). Ils reviennent à Sainte-Croix le {{date-|3 septembre 1605}}. Champlain trace une cartographie très précise de ce voyage<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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==== Port-Royal ==== |
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[[Fichier:1613 Habitation Port Royal.jpg|vignette|gauche|{{citation étrangère|langue=fr1835|abitasion du port royal}}, par Champlain, 1613]] |
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Le {{date-|21 septembre 1605}}, le groupe transporte la colonie à [[Port-Royal (Acadie)|Port Royal]] pour y construire l'[[Habitation de Port-Royal|Habitation]]. Les bâtiments de Sainte-Croix sont démontés puis remontés. [[Pierre Dugua de Mons|De Mons]] désigne ses remplaçants: les sieurs d’Orville puis [[François Gravé|Gravé Du Pont]] (mais pas Champlain). |
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À Port-Royal, le rôle de Champlain n'est toujours que celui du simple observateur. |
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À Port-Royal, Champlain a un cabinet de travail et il prend « un singulier plaisir » au jardinage. Il construit aussi [[Écluse à poissons|une écluse pour l’élevage]] de truites. Avant l'hiver, il cherche encore des mines, sans succès. Durant l'hiver, 12 des 45 membres de l'expédition meurent du scorbut. En {{date-|mai 1606}}, de nouveaux colons s’embarquent sur le ''Jonas'' pour l’Acadie, sans femmes, car on craint la rigueur de l’hiver. Le ''Jonas'' arrive le {{date-|26 juillet 1606-}}<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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[[File:Port Fortuné, altercation.tif|thumb|Altercation à Port Fortuné. {{citation étrangère|langue=fr1835|'''A''' Le lieu ou eſtoiet les François ſaiſans le pain. '''B''' Les ſauuages ſurprenans les François en tirant ſur eux à coups de fleſches. '''C''' François bruſlez par les ſauuages. '''D''' François s’enfuians à la barque tout lardés de fleſches. '''E''' Trouppes de ſauuages faiſans bruſler les François qu’ils auoient tué. '''F''' Montaigne ſur le port. '''G''' Cabannes des ſauuages. '''H''' François à terre chargeans les ſauuages. '''I''' Sauuages desfaicts par les François. '''L''' Chalouppe où eſtoient les François. '''M''' Sauuages autour de la chalouppe qui furent ſurpris par nos gens. '''N''' Barque du ſieur de Poitrincourt. '''O''' Le port. '''P''' Petit ruiſeau. '''Q''' François tombez morts dans l’eau penſans ſe ſauuer à la barque. '''R''' Ruiſeau venant de certins mareſcages.}}]] |
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Parmi ces passagers, arrivent le nouveau commandant de la colonie (en remplacement de [[François Gravé|Gravé Du Pont]]) [[Jean de Poutrincourt|Jean de Biencourt de Poutrincourt]], son cousin germain [[Louis Hébert (pionnier)|Louis Hébert]] et l'avocat [[Marc Lescarbot]]. Le {{date-|25 août 1606-}}, le Jonas retourne en France avec [[François Gravé|François Gravé Du Pont]] et une cinquantaine de colons. Champlain jardine avec l'[[apothicaire|épicier et apothicaire]] parisien [[Louis Hébert (pionnier)|Louis Hébert]]. |
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À l'automne {{date-|1606}}, sur plus de deux mois, Champlain et [[Jean de Poutrincourt]] cherchent du sud de l’Acadie jusqu’à [[Cap Cod|Cap Blanc (Cap Cod)]] un autre lieu où ils pourraient s'installer de façon permanente. Au [[Chatham (Massachusetts)|port Fortuné (Chatham, MA)]], une altercation avec des Amérindiens de la tribu des {{Lien|langue=en|fr=Nausets|trad=Nauset}} se solde par le massacre de quatre Français. Ils remarquent de belles baies, nomment plusieurs lieux, dont la rivière Champlain ({{lien|trad=Mashpee River|fr=rivière Mashpee}}), mais la présence des Anglais dans les parages et l'hostilité des autochtones leur font renoncer à s'installer sur cette côte. Ils ne dépassent pas [[Martha's Vineyard |Martha's Vineyard (en)]]. Le {{date-|14 novembre 1606-}}, les explorateurs reviennent à Port-Royal; la petite colonie les accueille tandis que [[Marc Lescarbot]] fait jouer [[le Théâtre de Neptune]]. |
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[[File:L'Ordre de Bon Temps, 1606.jpg|vignette|gauche|L'Ordre de Bon Temps, [[1606]], par [[Charles William Jefferys|C. W. Jefferys]].]] |
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Champlain fonde à Port-Royal l'[[Ordre de Bon Temps]], pour que tous y passent « fort joyeusement » l'hiver. Les colons s'y acclimatent progressivement; cependant, le [[scorbut]] fait encore de quatre à sept victimes<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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[[File:Description of the Coasts, Points, Harbours and Islands of New France WDL280.png|vignette|gauche| Cette carte sur vélin de style [[portulan]] a été établie par Champlain lui-même en [[1607]], afin de la présenter au [[Henri IV (roi de France)|roi de France]]. La carte de Nouvelle-France établit la première délimitation approfondie de ce qui deviendra la [[Nouvelle-Angleterre]] et les côtes atlantiques du Canada, de [[Cap de Sable|Cap-Sable]] à [[Cap Cod|Cap Blanc (Cap Cod)]]. On y indique [[Port-Royal (Nouvelle-Écosse)|Port-Royal]], la ''Baye Blanche'' (baie de [[Cap Cod]]), la [[baie de Fundy|''Baye Françoise'']], les fleuves [[fleuve Saint-Jean|Saint-Jean]], [[Fleuve Sainte-Croix|Sainte-Croix]] et [[Penobscot (fleuve)|Penobscot]], ainsi que la baie de la rivière [[Kennebec (rivière)|Kennebec]] et l'[[île des Monts Déserts]].]] |
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Le {{date-|24 mai 1607-}}, un jeune homme de St-Malo nommé Chevalier arrive avec le message que les privilèges de commerce de [[Pierre Dugua de Mons]] sont révoqués et ordre de rentrer en France. Il lui dit aussi «la naissance de [[Monsieur d’Orléans (1607-1611)|Monseigneur le Duc d’Orleans]], qui nous apporta de la réjouissance, et en fîmes les [[feu de joie|feux de joie]], et chantâmes le [[Te Deum]].» |
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Champlain retourne au fond de la [[baie de Fundy|baie Française]]: ils sont sept hommes cherchant des mines de cuivre [[Bassin des Mines|(Bassin des Mines ou Minas Basin)]]; ils remarquent des pierres à chaux et des morceaux de cuivre. Au [[Cap Split|cap Poutrincourt (Cap Split)]], on découvre une croix couverte de mousse et toute pourrie. Ils y voient le signe évident du passage antérieur de chrétiens. Champlain cartographie le littoral de l’[[île du Cap-Breton]] jusqu’au [[cap Cod|cap Blanc]]<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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Le {{date-|12 juillet 1607-}}, Ralleau, secrétaire du sieur de Monts, arrive et confirme la nouvelle du messager Chevalier. Port-Royal est alors confié à la surveillance de leur ami le chef [[Henri Membertou|Membertou]] et le {{date-|3 septembre 1607}} tous les habitants de Port-Royal retournent en France à bord du ''Jonas''. |
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==== Bilan ==== |
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Durant ces années, Champlain explore et cartographie le littoral de l'Atlantique, de l'[[Île du Cap-Breton]] jusqu'au sud du « Cap Blanc » (aujourd'hui [[Cap Cod]], dans le Massachusetts), en passant par la [[Baie de Fundy|{{citation étrangère|langue=fr1835|Baye françoise}} (baie de Fundy)]] lors de la recherche des endroits les plus faciles à défendre et les plus propices à y établir une colonie; ces explorations bien documentées amènera [[Marc Lescarbot|Lescarbot]] à lui attribuer le titre de « géographe du roi ». |
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=== {{3e}} voyage. Fondation de Québec ({{Date-|1608}}-{{Date-|1609}}) === |
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[[Fichier:Samuel de Champlain arrive à Québec - George Agnew Reid - 1909.jpg|thumb|droite|''L'arrivée de Champlain à Québec''<ref name="barque" group="note"/> selon [[George Agnew Reid]], [[1909]].]] |
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[[File:L'arrivée de Champlain à Québec.jpg|thumb|droite|L'arrivée de Champlain à Québec, par Henri Beau (1903)]] |
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Arrivé le {{date-|30 septembre 1607-}} à bord du ''Jonas'', Champlain ne restera pas très longtemps en France. |
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Le {{date-|7 janvier 1608}}, [[Henri IV (roi de France)|le roi Henri IV]] prolonge pour une autre année le monopole de la [[traite des fourrures]] de [[Pierre Dugua de Mons]]. La concession de [[Port-Royal (Acadie)|Port-Royal]] ayant déjà un seigneur en la personne de [[Jean de Poutrincourt]], Champlain tourna ses projets sur [[fleuve Saint-Laurent|''la Grande Rivière de Canada'' (aujourd'hui, le fleuve Saint-Laurent)]]<ref name="Le Jeune 1931" />. |
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Le {{date-|5 avril 1608-}}, sous le commandement de [[François Gravé|François Gravé Du Pont]], le ''Lièvre'' prend le large au départ de [[Honfleur]] pour la traite à [[Tadoussac]]<ref group="coll" name="chronologie" />. Gravé est chargé de l'office de la traite des fourrures. Peu après, le {{date-|18 avril 1608-}}, Champlain repart pour la [[Nouvelle-France]] à bord du ''[[Le Don de Dieu|Don de Dieu]]'', comme lieutenant de l'expédition au Saint-Laurent. [[Pierre Dugua de Mons]] reste en France. Champlain a comme mandat de construire rapidement un poste de traite. Ses {{Nombre|28|hommes}} (il n'y a encore aucune femme) reçoivent pour mission de préparer l'établissement d'une colonie permanente en un lieu favorable le long du [[fleuve Saint-Laurent|fleuve]]. |
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{{citation | Tadoussac, à l'époque, est le terminus de la navigation transatlantique, le port d'attache et de ralliement des vaisseaux d'Europe : car en amont du fleuve la navigation semble périlleuse. Ayant mouillé l'ancre, Dupont-Gravé se vit réduit, en vertu de son privilège royal, à engager la lutte contre le capitaine basque Darache, qui l'a devancé au trafic avec les indigènes. Mais Champlain, survenant le {{date-|3 juin 1608-}}, ménage un prompt accommodement. Aussitôt il apprête deux barques pour transporter à Québec une partie du matériel d'installation. Dans l'intervalle de ce voyage, il remonte de nouveau le Saguenay et recueille des Sauvages de vagues informations relatives aux régions intérieures : lac Saint-Jean et ses tributaires, rivières et lacs septentrionaux, baie du Nord<ref name="Le Jeune 1931" />.}} |
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==== L'Habitation de Québec ==== |
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[[File:Québec-1608-Champlain-construisant-son-Habitation.jpg|thumb|gauche|upright|Champlain construisant son Habitation, par Charles William Jefferys, 1925.]] |
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[[File:Timbre-poste Canada 5c Quebec 1908.jpg|thumb|gauche|upright|Timbre-poste commémoratif, représentant l'Habitation de Québec, [[1908]].]] |
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Champlain, avec ses ouvriers, gagne en barque la « pointe de [[Québec (ville)|Québec]] » le {{date-|3 juillet 1608-}}, au pied du « [[cap Diamant|Cap aux Diamants]] ». Champlain avait déjà repéré ce site près de l'eau. L'{{citation étrangère|langue=fr1835|L'Abitation de Quebecq}} est une petite forteresse, un comptoir de traite et une maison. |
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Champlain écrira plus tard: « Je cherchai lieu propre pour notre Abitation, mais je n'en pus trouver de plus commode, ni mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des Sauvages, laquelle était remplie de noyers et de vignes. Aussitôt, j'employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre Abitation. » |
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Ils y érigent trois bâtiments principaux d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de {{Unité|4.6|mètres}} de large et d'une palissade de pieux. Cette installation, dite [[Habitation de Québec]], devient dès lors l'embryon de la première colonie française à se développer sur les bords du [[fleuve Saint-Laurent]]. |
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==== Tentative d’assassinat et premier procès d'Amérique du Nord ==== |
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[[File:Champlain fait pendre un des conspirateurs.jpg|thumb|Champlain fait pendre un des conspirateurs]] En début {{date-|juillet 1608}}, quelques jours après l'arrivée de Champlain à Québec, quelques-uns de ses ouvriers complotent pour l'assassiner et vendre l'Habitation à des contrebandiers basques ou espagnols qui font de la traite à [[Tadoussac]]. Le serrurier Jean Duval (ou Du Val) recruta quatre colons, et ils complotent l'assassinat de Champlain. Les conspirateurs prendraient le fort et le remettraient aux contrebandiers étrangers, qui promettent de très bien les rémunérer pour cette traîtrise, et de les emmener en [[Espagne]]. |
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Antoine Natel, serrurier, osa parler, malgré la menace de se faire poignarder par les autres. Il révéla au capitaine Testu les détails du complot. {{citation|Mon ami, lui dit-il, vous avez bien fait de découvrir un dessein si pernicieux et vous montrez que vous êtes homme de bien, et conduit du Saint-Esprit. Mais ces choses ne peuvent se passer sans que le sieur de Champlain le sache pour y remédier, et (je) vous promets de faire tant envers lui, qu'il vous pardonnera et à d'autres [...].}} Champlain surveillait les travaux de son jardin près de son habitation, lorsque son fidèle capitaine Testu lui demanda à l'entretenir en «lieu secret». Testu avertit Champlain du danger, en échange du pardon de Natel. Champlain fait arrêter les traîtres. Ce sera le premier procès connu de l'[[histoire de l'Amérique du Nord]]<ref>{{Lien web|titre=Au départ...|url=http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/peinedemort/contenu_bas_01b.asp|site=ici.radio-canada.ca|consulté le=2016-10-02}}</ref>. L'instigateur du complot fut décapité et ses complices furent renvoyés en France au sieur de Mons, pour y être « condamnés d'être pendus ». |
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{{Citation étrangère bloc|langue=fr1835|Nous avisâmes que ce serait assez de faire mourir le dit du Val, comme le motif de l'entreprise, et aussi pour servir d'exemple à ceux qui restaient, de se comporter sagement à l'avenir en leur devoir, et afin que les Espagnols et Basques qui étaient en quantité au pays n'en fissent trophée: et les trois autres condamnés d'être pendus, et cependant les remmener en France entre les mains du [[Pierre Dugua de Mons|sieur de Mons]], pour leur être fait plus ample justice, selon qu'il aviserait, avec toutes les informations, et la sentence, tant du dit Jean du Val qui fut pendu et étranglé au dit Québec, et sa tête mise au bout d'une pique pour être plantée au lieu le plus éminent de notre fort et les autres trois renvoyés en France.|Champlain<ref name="Champlain1608" group="Laverdière">Tome III ([[1613]]): {{citation étrangère|langue=fr1835|Nous advisames que ce serait assez de faire mourir le dit du Val, comme le motif de l'entreprinse, & aussi pour servir d'exemple à ceux qui restoient, de se comporter sagement à l'advenir en leur devoir, & afin que les Espagnols & Basques qui estoient en quantité au pays n'en fissent trophée: & les trois autres condamnez d'estre pendus, & cependant les remmener en France entre les mains du sieur de Mons, pour leur estre fait plus ample justice, selon qu'il adviseroit, avec toutes les informations, & la sentence, tant dudict Jean du Val qui fut pendu & estranglé audit Quebecq, & sa teste mise au bout d'une pique pour estre plantée au lieu le plus eminent de nostre fort & les autres trois renvoyez en France.}}</ref>}} |
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==== Décimés par le scorbut et la dysenterie ==== |
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Le premier hiver est pénible et meurtrier pour les 28 hommes restés sur place. La plupart décèdent du [[scorbut]] ou de [[dysenterie]], et seuls huit des hivernants survivent<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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==== Au printemps ==== |
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Dès le printemps, Champlain prend soin d'établir de bonnes relations avec les [[Amérindiens]] des environs. Comme à [[Tadoussac]], six ans auparavant, il renoue des alliances avec les [[Montagnais]] et les [[Algonquins]], qui vivent au nord du Saint-Laurent, acquiesçant à leur demande persistante de les aider dans leur guerre contre leurs ennemis les [[Iroquois]], semi-[[nomades]] eux aussi, vivant au sud-ouest du fleuve<ref name="suprématie" group="note">Les Européens ont sur les [[peuple autochtone|autochtones]], et pour longtemps, la supériorité des armes, étant les seuls à être équipés d'[[Arme à feu|armes à feu]] : [[Canon (artillerie)|canons]], [[couleuvrine]]s, [[arquebuse]]s, [[mousquet]]s, [[Pistolet (arme)|pistolets]]… contre arcs et flèches ou [[javelot]]s.</ref>. |
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Le {{date-|28 mai 1609}}, [[François Gravé|du Pont-Gravé]] arrive de Tadoussac avec « deux petites barques pleines d'hommes ». Champlain explique aux « sauvages » que ces gens étaient pour les assister et qu'avec eux, ils iraient peut-être ensemble à la guerre. |
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==== Au lac Champlain, bataille des alliés contre les Iroquois ==== |
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{{article détaillé|Bataille du lac Champlain (1609)}} |
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[[Image:Iroq2.jpg|vignette|''Défaite des Iroquois au Lac de Champlain'' (1609), dans Voyages de Champlain, tome III, réimpression de 1632.]] |
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Champlain part le {{date-|18 juin 1609-}} en voyage de découverte au pays des [[Iroquois]]. Il fait la rencontre d'environ deux à trois cents [[Hurons-Wendat|Hurons]] et [[Algonquins]] sur une île près de [[Batiscan]] qui se préparent à partir en guerre contre les [[Iroquois]]<ref name=lacoursiere>{{Ouvrage|titre=Histoire populaire du Québec : Des origines à 1791 |prénom=Jacques |nom=Lacoursière |lien auteur1=Jacques Lacoursière |éditeur=Septentrion |année=1995 |passage=43-44 |isbn=9782894480502 |pages totales=488 |présentation en ligne=http://www.entrepotnumerique.com/p/1133?mid=2&l=fr&r=http://www.septentrion.qc.ca}}</ref>. Curieux, ils iront visiter l'[[Habitation de Québec]] entre le 22 et le 28 juin. |
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Le 28 juin, Champlain repart avec neuf soldats français et les [[Hurons-Wendat|Hurons]] toujours dans l'idée d'explorer la [[rivière Richelieu|rivière des Iroquois (Richelieu]]). En cours de route, il nommera certaines rivières comme la [[rivière du Loup (Mauricie)|rivière Saint-Suzanne (rivière du Loup)]], la [[rivière Nicolet|rivière Du Pont (Nicolet)]]) et la [[rivière Yamaska|rivière de Gennes (Yamaska)]]<ref name=lacoursiere/>. |
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N'ayant fait, jusque là, aucune rencontre avec les [[Iroquois]] et ne pouvant continuer avec son embarcation en raisons des [[Rapide (hydrologie)|rapides]], la plus grande partie de la troupe rebrousse chemin, le laissant avec seulement deux Français à bord d'un canot amérindien et une soixantaine d'Algonquins, Hurons et Montagnais. Ils passent les rapides de [[Bassin de Chambly|Chambly]] et ils poursuivent en amont. Le {{date-|12 juillet 1609-}}, il découvre ce grand lac qu'il baptise de son propre nom (le [[lac Champlain]])<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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Le {{date-|29 juillet 160-}}, vers les {{heure|22|00}}<ref name=lacoursiere/>, à l'emplacement du futur [[fort Ticonderoga|fort Carillon]], un peu au sud de [[Crown Point (New York)|Crown Point]] (État de New York), Champlain et son équipe rencontrent un groupe d'[[Iroquois]]. Le lendemain, deux cents [[Iroquois]] avancent sur leur position. Un guide indigène désigne les trois chefs iroquois; aussitôt Champlain tue deux d'entre eux d'un seul coup d'[[arquebuse]]<ref name=lacoursiere/>, qui provoque aussi la fuite rapide de l'ensemble des Iroquois, et sème la panique. |
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Cet évènement entame une longue période de relations hostiles de la ligue ou confédération des [[Iroquoisie|Cinq-Nations iroquoises]] avec les colons français. |
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==== Retour ==== |
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Champlain laisse le commandement de [[Québec (ville)|Québec]] à [[Pierre Chauvin de La Pierre|Pierre Chauvin]]. Le {{date-|5 septembre 1609-}}, il s'embarque à [[Tadoussac]] avec le capitaine [[François Gravé|Gravé Du Pont]]. |
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=== {{4e}} voyage au Canada ({{Date-|1610}}) === |
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Champlain regagne la France. Le {{date-|8 octobre 1609}}, ''Le François''<ref>[http://naviresnouvellefrance.net/html/pages16091610.html Navires venus en Nouvelle-France en 1609 et 1610]</ref> mouille l'ancre au [[Le Conquet|Conquet]] en Basse-Bretagne, et le {{date-|13 octobre 1609}} il débarque à [[Honfleur]]. Champlain présente son rapport à [[Pierre Dugua de Mons]] et au [[Henri IV (roi de France)|roi]] à [[Fontainebleau]]. |
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Champlain et [[Pierre Dugua de Mons|De Mons]] vont ensuite à [[Rouen]] entretenir les Associés Collier et Legendre et « l'on décide de parachever les découvertes du Saint-Laurent ». De retour à la Cour, de Mons sollicite le renouvellement du monopole de la [[traite des fourrures]] mais c'est refusé. Sur les réclamations pressantes des Bretons et des Basques, le surintendant des finances [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Sully]] refuse tout privilège<ref name="Le Jeune 1931" />. Un arrêt royal, daté du {{date-|6 octobre 1609}}, proclame que la liberté du trafic est accordée à tous les armateurs du royaume. |
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Champlain et De Mons parviennent à convaincre quelques marchands de [[Rouen]] de former avec eux une société. L'objectif est de convertir une partie de l'[[habitation de Québec]] en un entrepôt à leur usage exclusif, en vertu de quoi ces marchands promettent de soutenir la colonie. |
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Champlain retourne à Québec avec onze artisans, ce qui porterait le nombre d'habitants à vingt-six. Il se rembarque de [[Honfleur]] le {{date-|7 mars 1610}}. La tempête contraignit le vaisseau à faire escale à [[Île de Portland|Portland]] puis à l'[[Île de Wight]]. Pendant ce retard forcé, Champlain fut frappé d’une maladie assez sérieuse, l’obligeant à se faire transporter en bateau jusqu’au [[Le Havre|Havre]] pour des soins. Alors que Champlain est encore affaibli, il quitte [[Honfleur]] une deuxième fois. La ''Loyale'', commandée par [[François Gravé|Gravé Du Pont]], fait la traversée jusqu'à [[Tadoussac]] du {{date-|8 avril- 1610-}} au {{date-|25 avril 1610}}: c'est une des plus courtes rapportées par les annales de l'époque<ref name="Dionne_ch13">{{harv|Dionne|1891}}, Chapitre treizième: Voyage de 1610.</ref>. |
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[[File:Attaque d'un fort Iroquois, 1610.tif|thumb|Champlain, avec cinq français (à gauche) et ses alliés indiens, attaque un fort iroquois à l'embouchure de la rivière Richelieu, en juin 1610. '''A''' Le fort des Iroquois. '''B''' Iroquois se jetant en la rivière pour se sauver poursuivis par les Montagnais et Algoumequins se jetant après eux pour les tuer. '''D''' Le sieur de Champlain et 5 des siens. '''E''' Tous nos sauvages amis. '''F''' Le sieur des Prairies de Saint-Malo avec les compagnons. '''G''' Chaloupe du dit sieur des Prairies. '''H''' Grands arbres coupés pour ruiner le fort des Iroquois.]] Les Indiens espéraient le retour des Français; Champlain leur rappelle leur projet commun de l’accompagner jusqu’aux à une mer si grande, qu’ils n’en voient point la fin (la [[Baie d'Hudson]]), puis de revenir par [[Saguenay (rivière)|le Saguenay]] à [[Tadoussac]]. Ils lui promirent de le guider dans ce voyage l’année suivante. Champlain leur promit en retour qu’il les assisterait dans leur guerre contre les [[Iroquois]]. Après deux jours à [[Tadoussac]], Champlain se rend à Québec<ref name="Dionne_ch13" />. |
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Du {{date-|14 juin- 1610-}} au {{date-|19 juin 1610-}}, il y eut un second assaut au [[Iroquoisie|pays des Iroquois]], à l'embouchure de la «rivière aux Iroquois» ([[Rivière Richelieu|Richelieu]]). Champlain reçoit une flèche qui lui perce le lobe de l'oreille et le blesse au cou. Cet engagement fait {{nombre|3 morts}} et {{nombre|50 blessés}}. |
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[[Étienne Brûlé]], un jeune Français, est confié au chef allié [[Iroquet]], afin qu'il s’initie à la langue et aux mœurs des [[Algonquins]]. Étienne Brûlė hivernera dans la [[Huronie]]. |
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[[File:Assassinat d’Henri IV et arrestation de Ravaillac.jpg|vignette|gauche|Assassinat d’[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] et arrestation de [[Ravaillac]].]] |
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À nouveau victorieux, il regagne [[Québec (ville)|Québec]] pour constater que la [[traite des fourrures]] fut désastreuse pour les marchands qui le soutiennent, et pour apprendre la nouvelle de l'[[Henri IV (roi de France)|assassinat d'Henri IV]]. Le premier fils du roi, le [[Louis XIII|dauphin Louis]] lui succède, sous la tutelle de [[Marie de Médicis]], sa mère. |
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Laissant {{nombre|16 hommes}} à Québec sous les ordres de [[Jean de Godet|Jean de Godet Du Parc]], il ramène entre autres le Huron [[Savignon]] et rentre en [[Royaume de France|France]] par [[Honfleur]] le {{date-|27 septembre 1610}}. |
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=== Mariage de Champlain ({{date-|décembre 1610}}) === |
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Au cours de son séjour à [[Paris]], le {{date-|27 décembre 1610}}, il signe un contrat de mariage avec une jeune fille de {{nombre|12 ans}}, nommée Hélène Boullé. Le contrat accorde une [[dot]] de {{unité|6000|[[Livre (monnaie)|livres]]}}<ref>Le contrat, daté du 27 décembre 1610, est conservé par le [[Minutier central des notaires de Paris]], département des [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] (site de Paris) Il y est consultable sous la forme d'un microfilm coté MC/MI/RS/281 [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?udId=c1p72iegcrs3--13idloti5n5dr&irId=FRAN_IR_042825 lire en ligne]. Cote originelle du document : MC/ET/LXXXV/108</ref>, dont {{unité|4500|[[Livre (monnaie)|livres]]}} que Champlain touche la veille du mariage qui fut célébré le {{date-|30 décembre 1610-}}. |
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Il organise un nouveau voyage vers le Canada pour l'été. |
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=== {{5e}} voyage au Canada. Île du Mont Royal, Place Royale ({{Date-|1611}}) === |
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Le {{date-|1 mars 1611-}}, il part pour la Nouvelle-France. |
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==== Retour à Québec et montée à Montréal ==== |
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Sous le commandement de [[François Gravé|François Dupont-Gravé]], la traversée dure {{nombre|74 jours}}, à cause des glaces ou banquises. {{citation|C'était, écrit-il, des bancs de glace de 30 à 40 brasses de haut; dans la nuit, dans la brume si obscure que l'on voyait à peine la longueur du vaisseau.}} Le {{date-|27 avril 1611-}}, il croise le vaisseau du sieur de Biencourt dans les parages du Cap-Breton. Le {{date-|13 mai 1611-}}, {{citation|nous fûmes à Tadoussac, où l'on tire du canon pour avertir les Sauvages.}} Vers le 19 ou {{date-|22 mai 1611}}, Champlain arrive au poste de [[Québec (ville)|Québec]] pour y trouver la garnison en parfait état<ref name="Le Jeune 1931" />. |
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L’un des mandats que Samuel de Champlain s'est fixé est celui de trouver, sur l'[[Île de Montréal|île du Mont Royal]], soit du côté de la [[rivière des Prairies]] soit près du [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]], le site le plus propice à l'établissement d’une future colonie. Il descend à un endroit qu'il nomme [[Pointe-à-Callière|Place Royale (aujourd'hui Pointe-à-Callières)]], sur le ruisseau Saint-Pierre<ref name="Le Jeune 1931" />. |
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En l'honneur de sa jeune épouse, il nomme « [[île Sainte-Hélène (Montréal)|île Sainte-Hélène]] » une grande île qui se trouve au pied du « Grand [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]] », qui est encore le nom de cette île sur lequel s'appuie depuis le {{s-|XX|e}} le [[pont Jacques-Cartier]]. |
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==== Grand Sault St.-Louis ==== |
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[[File:Champlain Sault St-Louis 1611 avec légende.tiff|vignette|gauche|''Grand Saut Saint Louis'' ou [[rapides de Lachine]], carte de 1611.]] |
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Durant l'été, il se rend à [[Montréal]], au pied du [[Rapides de Lachine|Grand Sault]] (dans le secteur de l'actuelle Place-Royale), où il fait défricher un peu la terre et construire un muret pour voir s'il résistera aux hivers et aux crues printanières. |
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{{Citation bloc|Ce même jour je partis de Québec, et arrivai au dit grand saut le vingt-huitième de mai, où je ne trouvai aucun des sauvages … après avoir visité d'un côté et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la situation d'une habitation, et y préparer une place pour bâtir, je fis quelque huit lieues par terre côtoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusqu'à un lac où notre sauvage me mena; où je considérai fort particulièrement le pays<ref>{{Citation étrangère|langue=fr1835|Ce mesme jour je partis de Quebecq, et arrivay audit grand saut le vingthuitiesme de May, où je ne trouvay aucun des sauvages ….après avoir visité d'un costé et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d'une habitation, et y preparer une place pour bastir, je fis quelque huit lieues par terre cottoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusques à un lac où nostre sauvage me mena; où je consideray fort particulierement le pays}}Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, {{p.|838}}</ref>}} |
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{{Citation bloc|Mais en tout ce que je vis, ne ne trouvai point de lieu plus propice qu’un petit endroit, qui est jusqu'où les barques et chaloupes peuvent monter aisément, […] avons nommé la Place royale, à une lieue du Mont Royal<ref>{{Citation étrangère|langue=fr1835|Mais en tout ce que je veis, ne ne trouvay point de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément,…. avons nommé la Place royale, à une lieuë du Mont Royal}}Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, {{p.|838-839}}</ref>{{,}}<ref name="Ville-Marie" group="note">C'est à cet endroit, dans ce qui est aujourd’hui la [[Pointe-à-Callière]], dans le [[Vieux-Montréal]], que s'établit, trente ans plus tard (en 1642) la colonie de [[Ville-Marie (ancien nom de Montréal)|Ville-Marie]].</ref>}} |
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{{citation bloc|Puis, il ensemence deux jardins. « où tout pousse à souhait ». Mais les Algonquins n'ont point paru encore. Savignon part en éclaireur jusqu'au [[Lac des Deux Montagnes|lac de Soissons (des Deux-Montagnes)]] - le {{date-|5 juin 1611-}}, tandis que Champlain va reconnaître deux rivières tributaires du fleuve - rivières Saint-Lambert et de Montréal - « par où on atteint la Rivière-des-Iroquois ». Le {{date-|10 juin 1611}}, Louis, « jeune homme qui était au [[Pierre Dugua de Mons|sieur de Monts]], fort amateur de la chasse, prie Savignon, de retour, de le conduire au Saut, où l'île a quantité de hérons; un sauvage Montagnais, Outetoucos, les accompagne. Ils prirent quantité de héronneaux et se rembarquèrent. Le canot était trop chargé. Ils se laissèrent dériver dans le courant. Mais la vitesse de l'eau les maîtrisait, et le canot chavira. Louis ne savait point nager; il lâcha le canot, et ils ne le revirent plus. Le Montagnais fatigué se noya aussi. Je vis ce cours d'eau, le lendemain, et les cheveux me dressèrent à la tête». En mémoire du serviteur Louis, on nomma le [[rapides de Lachine|Saut Saint-Louis]] et du même nom le lac qui est au-dessus. |
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[En provenance des [[Pays-d'en-Haut]]], le {{date-|13 juin 1611-}}, {{nombre|200 Hurons}} se présentent; le {{date-|12 juillet 1611-}}, {{nombre|300 Algonquins}}, avec Marsolet « en costume sauvage, ayant bien appris leur langue ». Champlain se voit gratifier de 200 peaux de [[castor du Canada|castor]], de divers [[collier de wampum|colliers]] et autres présents, gages du rendez-vous au printemps suivant<ref name="Le Jeune 1931" />.| Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.}} |
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Afin d'augmenter son prestige auprès des Indiens, il accepte de descendre avec eux en [[Canot|canot d'écorce]] le [[rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]] : un exploit réalisé avant lui par un seul autre Européen, [[Étienne Brûlé]]. |
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{{citation|La troque finie, le 18 juillet, les Hurons -Algonquins emmènent [[Étienne Brûlé]] et Nicolas Du Vigneau comme élèves interprètes<ref name="Le Jeune 1931" />.}} |
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Il visite divers lieux du côté nord de l'île, le long de la [[rivière des Prairies]], puis décide de traverser l’île, large de quelque 8 [[lieue]]s ({{unité|26|kilomètres}}), pour aboutir à l'embouchure d'une petite rivière<ref name="rivière Saint-Pierre" group="note">C'est la [[Rivière Saint-Pierre (Montréal)|rivière Saint-Pierre]], formant un petit lac près de son embouchure, aujourd'hui devenue l'embouchure du [[Canal de Lachine]].</ref>, se déversant au pied du [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]]. |
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==== Retour par Québec ==== |
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Le {{date-|11 août 1611-}}, il est de retour à Québec. {{citation|Il répare l’habitation, plante des rosiers et repart pour la France peu après<ref group="coll" name="chronologie" />.}} Il laisse derrière lui une quinzaine de colons à Québec, qui hiverneront en 1611-1612<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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=== En France ({{Date-|1611}}-{{Date-|1613}}) === |
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[[Fichier:Carte de Nouvelle-France par Champlain (1612).tif|thumb|Carte géographique de la [[Nouvelle-France]], dressée par Samuel Champlain, David Pelletier cartographe (Paris, 1612). |
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Première carte de Champlain publiée:''CARTE GEOGRAPHIQVE DE LA NOVVELLE FRANSE FAICTE PAR LE SIEVR DE CHAMPLAIN SAINT TONGOIS CAPPITAINE ORDINAIRE POUR LE ROY EN LA MARINE, faict len 1612''. La carte intègre les explorations et la cartographie de Champlain jusqu'en [[1611]]. L'écart angulaire entre le méridien oblique et la [[fleur de lys]] indique que la carte est orientée vers le pôle magnétique pour les [[Compas (navigation)|compas]] non corrigés. La carte incorpore le tableau de [[1607]] et probablement les cartes perdues du Saint-Laurent (1603) et de la côte ouest de [[La Hève]] à [[Canso (Nouvelle-Écosse)|Canso (Canseau)]] ([[1607]])<ref name="Heidenreich" />.]] |
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Il retourne en France pour assurer l'avenir de son projet et le {{date-|10 septembre 1611}}, il arrive à [[La Rochelle]]. Les associés de [[Pierre Dugua de Mons]] ne parviennent pas à obtenir un monopole: ils se retirent de l’entreprise de [[Québec (ville)]]<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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Ayant perdu le soutien des marchands, il écrit des rapports et dessine une carte et demande au nouveau roi, [[Louis XIII]], d'intervenir. Le {{date-|27 septembre 1612-}}, on accorde pour {{nombre|12 ans}} au cousin du roi, [[Charles de Bourbon-Soissons|Charles de Bourbon, comte de Soissons]] (futur [[Prince de Condé]]) le monopole de la [[traite des fourrures]] dans le [[Saint-Laurent (fleuve)|Saint-Laurent]]<ref group="coll" name="chronologie" />. Le {{date-|8 octobre 1612-}}, [[Louis XIII]] nomme [[Charles de Bourbon-Soissons]] son lieutenant-général en Nouvelle-France. |
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Le {{date-|15 octobre 1612-}}, Champlain reçoit le titre de lieutenant, avec le pouvoir d'exercer le commandement au nom du [[Charles de Bourbon-Soissons|lieutenant-général]], pour nommer capitaines et lieutenants, de mandater des officiers pour l'administration de la justice et la maintenance de l'autorité policière, des règlements et ordonnances, de faire des traités, d'effectuer des guerres avec les indigènes et de retenir les marchands qui ne font pas partie de la société. Ses fonctions incluent la tâche de trouver la voie la plus courte vers la [[Chine]] et les [[Indes orientales|Indes]], et les moyens de découvrir et d'exploiter des mines de métaux précieux<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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Peu de temps après, le {{date-|1 novembre 1612-}}, le [[Charles de Bourbon-Soissons|comte de Soissons]], lieutenant-général au pays de la Nouvelle-France et protecteur de Champlain, meurt. |
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Le {{date-|22 novembre 1612}}, le [[Henri II de Bourbon-Condé|prince de Condé]] devient vice-roi de la [[Nouvelle-France]], et il confirme Champlain dans ses fonctions. |
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Le {{date-|9 janvier 1613}}, Champlain publie un compte-rendu des événements survenus entre [[1604]] et [[1612]], intitulé {{citation étrangère|langue=fr1835|Voyages du sieur de<ref>Noter la particule (« de » Champlain).</ref> Champlain Xaintongeois, de 1604 à 1612, avec privilège du roi<ref>{{harvsp|Champlain|1613|id=Champlain_1613_Voyages}}</ref>}}<ref group="coll" name="chronologie" />. L’ouvrage contient également une carte géographique de la Nouvelle France. |
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=== {{6e}} voyage {{Date-|1613}} === |
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Parti du port de [[Honfleur]] le {{date-|6 mars 1613}}, sur le navire de [[François Gravé|Gravé Du Pont]], il arrive de nouveau en [[Nouvelle-France]] à [[Tadoussac]] le {{date-|29 avril 1613-}} et fait proclamer son nouveau mandat<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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Plusieurs indigènes furent dégoûtés par les tactiques des marchands non accrédités. La [[traite des fourrures]], une fois de plus, rapporte peu de bénéfices. |
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Champlain part le {{date-|27 mai 1613-}} à partir du sault Saint-Louis pour continuer son exploration de la [[Huronie|contrée des Hurons]] et espère atteindre la « mer du nord » (la [[baie d'Hudson]]). Avec |
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un guide indien et quatre Français, dont [[Nicolas Vignau|Nicolas de Vignau]], Champlain navigue sur la [[rivière des Outaouais]], qu'il décrit en primeur; par cettecrivière et d’autres voies d’eau et portages, ils se rendent au [[lac aux Allumettes]]. C'est en juin qu'il retrouve [[Tessouat]], le chef des [[Algonquin]]s de [[L'Isle-aux-Allumettes]], qu'il avait connu à [[Tadoussac]] en 1603; il offre de leur construire un fort s'ils acceptent de quitter leur sol pauvre et migrer au [[rapides de Lachine|Saut Saint-Louis]]. |
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Champlain plante une croix aux armes de la France sur l'île aux Allumettes; ce qui fait dire à l'historien [[Marcel Trudel]], que dorénavant, « la route française de l'Ouest de l'Amérique est inaugurée »<ref name="Lemieux capsules" />. |
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Ensuite,ils redescendent au sault Saint-Louis, avec le fils de Tessouat, et y arrivent le {{date-|17 juin 1613-}}<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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==== Première exploration à la Baie d'Hudson « mer du Nord » ==== |
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En son premier voyage dans « les [[Pays-d'en-Haut]] », en {{date-|mai 1613}}, Champlain entreprend l'exploration de la [[rivière des Outaouais]]. L'[[truchement|interprète (ou « truchement »)]] [[Nicolas Vignau|Nicolas de Vignau]], assure qu'il connaît le chemin conduisant à la « mer du Nord » (la baie d'Hudson) : |
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[[File:Champlain with Astrolabe on the West Bank of Ottawa River, 1613 by Jefferys.jpg|vignette|gauche|Champlain utilise un astrolabe sur la rive ouest de la [[rivière des Outaouais]], 1613.]] |
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{{Citation bloc|Le 13, je partis de Québec pour aller au Sault Saint Louys où j’arrivay le 21. Or n’ayant que deux canaux, je ne pouvois menier avec moy que 4. hommes entre lesquels estoit un nommé Nicolas de Vigneau, le plus impudent menteur qui se soit veu de long temps, comme la suite de ce discours le fera voir,… il me rapporta à son retour de Paris en l’année [[1612]]. qu’il avoit veu la mer du nort… Ainsi nos canots chargez de quelques vivres, de nos armes & marchandises pour faire présents aux Sauvages, je partis le lundi 27. Mai de l'isle Saincte-Heleine, avec quatre François et un Sauvage<ref>Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, {{p.|857}}</ref>.}} |
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À l'instigation de Nicolas de Vignau, Champlain remonte alors la rivière des Outaouais vers le pays des Hurons. Il s'arrête à un campement d’une tribu algonquine, les [[Kichesipirinis]], sur l'île aux Allumettes. Pour conserver le rôle des [[Kichesipirinis]] comme intermédiaires entre les Français et les autres tribus amérindiennes, le chef Tessouat contredit Vignau à propos de la route vers la baie d'Hudson. Il se montre également très réticent devant l'intention de Champlain de poursuivre son voyage vers le lac Nipissing. Après quelques cadeaux et échanges diplomatiques, l'explorateur rebrousse chemin et rentre à Québec. |
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En cours de route, Champlain perd son [[astrolabe]]<ref name="astrolabe" group="note">À la fin de l'été [[1867]], près de Cobden en Ontario, un adolescent trouve ce qui lui semble un petit disque en laiton, à l'occasion de travaux de défrichage menés par son père. Il comporte un anneau de suspension, un pointeur mobile, des graduations. Ce petit astrolabe est gravé d'un « 1603 ». Quiconque l'apprend conclut à « l'astrolabe de Champlain ». Mais... avec ce vieil astrolabe miniature, on trouve une chaîne rouillée, de petits récipients en cuivre, ainsi que deux gobelets en argent gravé. En [[2004]], le chercheur Douglas Hunter propose une autre conclusion qui tient compte de l'ensemble des données, et que le journaliste Jean-François Nadeau rapporte, sous le titre ''Est-ce bien l'astrolabe de Samuel de Champlain?'' (''Le Devoir'' du 30 décembre 2004. Voir [http://archives.vigile.net/05-1/histoire.html l'article]. — D'autres auteurs ignorent encore cette interrogation, même le [http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-53/Astrolabe_de_Champlain_:_parcours_d'un_objet_mythique_du_patrimoine_canadien.html Musée de l'Amérique française (à Québec)], comme le [http://www.civilisations.ca/cmc/exhibitions/tresors/treasure/222fra.shtml Musée canadien des civilisations (à Ottawa)], l'actuel gardien de cet objet qu'il nomme, toutefois, prudemment « l'astrolabe dit de Champlain ».</ref>. |
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=== Retour et constitution de la Compagnie des marchands === |
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Le {{date-|3 juillet 1613}}, à [[Tadoussac]], le malouin sieur de Maisonneuve, offre à Champlain de traverser à bord de son navire. Du {{date-|8 août 1613-}} au {{date-|26 août 1613}}, Champlain voyage de Tadoussac à [[Saint-Malo]], à bord d'un navire commandé par Maisonneuve<ref name="chronologie" group="coll" />. Il entre à ce port le {{date-|26 août 1613-}}. |
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L'explorateur y vit les marchands, {{citation|auxquels il remontra qu'il était facile de faire une bonne Association pour l'avenir à quoi ils se sont résolus, comme ont fait ceux de Rouen }}. Le {{date-|14 novembre 1613}}, le [[Henri II de Bourbon-Condé|prince de Condé, vice-roi]], obtint le monopole de la traite au-dessous de Québec jusqu'à [[Matane (ville)|Matane]], pour une durée de onze années en liant les associés dans la ''Compagnie des Marchands de Rouen et de Saint-Malo''. Elle porte aussi le nom de ''Compagnie de Champlain'', soulignant le rôle important du lieutenant du [[Henri II de Bourbon-Condé|vice-roi]]<ref name="Trudel DBC">{{harvsp|Trudel|2003}}</ref>. |
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{{citation |En novembre, à Paris, l'acte de constitution de la Compagnie des marchands est signée. Elle est composée de trois marchands de Saint-Malo et de trois marchands de Rouen. Champlain signe l'acte en tant que fondé de pouvoir du [[Henri II de Bourbon-Condé|prince de Condé]]. La compagnie achète de [[Pierre Dugua de Mons|Pierre Du Gua de Monts]] le poste de Québec pour la somme de trois mille neuf cents livres tournois. [[Pierre Dugua de Mons|Du Gua de Monts]] entre dans la compagnie pour une somme de trois mille livres et Champlain, pour mille huit cents livres<ref name="Lemieux capsules" />.}} |
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La {{citation|compagnie de Canada}} est aussi connue sous le nom de {{citation|Compagnie de Condé}}<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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Vers la fin de l'année, Champlain relate ses dernières explorations sous le titre {{citation étrangère|langue=fr1835|Quatriesme Voyage}}. Ce récit, ainsi qu’une nouvelle carte, sont ajoutés à l’édition des ''Voyages (1604-1612)''<ref>{{harvsp|Champlain|1613|pages=318-320}}</ref>. Il y écrit un compte-rendu du voyage en amont de la rivière des Outaouais. |
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En 1614 les affaires retiennent Champlain en France. À [[Fontainebleau]], il présente au roi l’état de la [[Nouvelle-France]]: le commerce de la traite y est excellent. Le [[Henri II de Bourbon-Condé|prince de Condé, vice-roi]], et [[Louis Houël]]<ref>Louis Houël, sieur du Petit-Pré, est contrôleur des salines de Brouage et membre de la Compagnie des Cent-Associés</ref>, [[secrétaire du roi]], appuient Champlain qui obtient des religieux que la Compagnie devra entretenir<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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=== {{7e}} voyage au Canada ({{Date-|1615}}-{{Date-|1616}}) === |
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Il retourne en Nouvelle-France au printemps [[1615]], cette fois-ci avec quatre [[Frères mineurs récollets|Récollets]] afin de promouvoir la vie religieuse dans la nouvelle colonie. |
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Du {{date- |24 avril 1615}} au {{date-|25 mai 1615}}, Champlain traverse au Canada, accompagné des missionnaires récollets [[Denis Jamet]], [[Jean Dolbeau]], [[Joseph Le Caron]] et [[Pacifique Du Plessis]]. Champlain s’embarque à [[Honfleur]] sur [[le Saint-Étienne]]; avec [[le Don de Dieu]] et [[le Loyal]], ils navignent ensemble vers [[Tadoussac]] et [[Québec (ville)|Québec]]<ref name="chronologie" group="coll" />. |
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==== Première messe sur l'île de Montréal ==== |
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[[Fichier:Première messe chantée sur les bords de la rivière des Prairies.jpg|thumb|upright|Première messe chantée sur les bords de la [[rivière des Prairies]] par le R. P. Denis Jamay, {{Date|24|juin|1615}}. Peinture à l'intérieur de la basilique Marie-Reine-du-Monde à Montréal, février 1908 par [[Georges Delfosse]].]] |
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La première messe célébrée sur l'île de Montréal eut lieu le {{date|24 juin 1615}} à la rivière des Prairies, par le père [[Denis Jamet]] assisté du père [[Joseph Le Caron]], récollets. |
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Au sujet de cette première messe dite sur [[Montréal|l'île du Mont Royal]], Samuel de Champlain déclare : |
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{{Citation bloc|et le jour suivant, je party de là pour retourner à la rivière des Prairies, où estant avec deux canaux de Sauvages, je fis rencontre du père [[Joseph Le Caron|Joseph [Le Caron]]], qui retournoit à notre habitation, avec quelques ornements d'Église pour celebrer le saintc Sacrifice de la messe, qui fut chantee sur le bord de ladite riviere avec toute devotion, par le Reverend [[Denis Jamet|Pere Denis [Jamet]]], et [[Joseph Le Caron|Pere Joseph [Le Caron]]], devant tous ces peuples qui estoient en admiration, de voir les ceremonies dont on fait et des ornements qui leur sembloient si beaux, comme chose qu'ils n'avoient jamais veuë: car c'estoient les premiers qui ont celebré la Saincte Messe<ref>Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, {{p.|504}}</ref>.}} |
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==== Première exploration aux Grands Lacs ==== |
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[[Fichier:Champ1632 82.jpg|thumb|Carte des étapes numérotées de l'expédition de Champlain le long de la [[rivière des Outaouais]].]] |
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==== Second voyage de Samuel de Champlain dans les Pays d'en Haut et expédition guerrière. ==== |
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Parti de Québec le {{date-|9 juillet 1615}}, Champlain atteint la [[baie Georgienne]] en compagnie de deux Français, dont l'un est probablement [[Étienne Brûlé]]. Utilisant la grande route de la traite ([[rivière des Outaouais]], [[rivière Mattawa]], [[lac Nipissing|lac des Népissingues]], [[rivière des Français (cours d'eau)|rivière des Français]] et [[baie Georgienne]]), Champlain accède alors au cœur du [[Huronie|pays des Hurons]]. |
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Il atteint le grand [[lac Huron|lac Attigouautan (lac des Hurons)]] qu’il appelle mer Douce. Explorant le pays, il maintient son allégeance aux autochtones [[Algonquins]] et [[Hurons-Wendat|Hurons-Ouendat]]. Il voyage de village en village jusqu'à [[Cahiagué]]<ref>voir [http://www.ontarioarchaeology.on.ca/Resources/Publications/oa45-1-fitzgerald.pdf ''Is The Warminster Site Champlain's Cahiagué?'', par William R. Fitzgerald]</ref>, situé sur les rives du [[lac Simcoe]] et lieu de rendez-vous militaire. Là, un groupe de guerriers autochtones auquel appartient [[Étienne Brûlé]], part en direction du sud pour susciter la participation des [[Andastes]] au combat contre les [[Iroquois]]. Il décide alors de poursuivre la guerre contre les Iroquois. |
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==== Attaque de 1615 contre les Onontagués ==== |
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[[File:An Iroquois Fort.png|vignette|En 1615, Champlain attaque les [[Onondagas|Onontagués]], au bord du [[lac Onondaga]].]] |
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Le {{1er}} septembre, débute l'expédition militaire de [[Cahiagué]]. Avec un important contingent de guerriers hurons, Champlain accompagné des quelques Français se dirige vers l'est puis traverse l'extrémité orientale de l'actuel lac Ontario. Ils cachent les canots et poursuivent leur route à pied longeant la rivière [[Onneiout]] (Oneida). Parvenus à un fort iroquois situé entre les lacs Oneida et Onondaga, ils livrent bataille car les [[Hurons-Wendat|Hurons]] font pression pour attaquer prématurément : l'assaut échoue. |
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Il tente de capturer le fort avec un cavalier, un [[engin de siège]] européen constitué d'une terrasse ou plateforme surélevée pour tirer des coups d'armes à feu. Simultanément, ses alliés tentent de brûler la palissade. Champlain est blessé deux fois aux jambes par des flèches, dont une dans le genou. L'attaque dure environ trois heures, jusqu'à ce que les attaquants soient forcés de fuir. |
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Champlain estime que l'attaque fut un échec, mais les Indiens des deux côtés trouvent ce raid de vengeance très réussi. Cette attaque mena à une longue période pacifique<ref name="Fischer 2008">{{Harv|Fischer|2008}}</ref>. Champlain est blessé d'une flèche au genou. Des Hurons le ramènent dans leur bourgade en le portant à tour de rôle sur leur dos<ref name="porteurs hurons" group="note">{{style|Ces Hurons sont probablement plus costaux que Champlain.}}</ref>. |
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==== Un hivernement forcé en Huronie ==== |
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Champlain désire alors revenir au [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]], mais les [[Hurons-Wendat|Hurons]] insistent pour qu'il passe l'hiver avec eux: ils refusent de l'y mener avant le printemps suivant. Champlain doit donc hiverner en Huronie. |
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Il profite de son long séjour dans la région pour explorer le sud-ouest, les [[Pétuns]] et les [[Outaouais (peuple)|Cheveux-Relevés]] (sud de la [[Huronie]] et de la [[péninsule Bruce]]). |
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Lors d'une grande chasse au cerf en compagnie de [[Hurons-Wendat|Hurons]], Champlain se perd en forêt pour avoir suivi un bel oiseau. Il erre pendant trois jours dans les bois, dormant sous les arbres, jusqu'à ce qu'il fasse par chance une rencontre avec un Amérindien. |
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Il passe le reste de l'hiver apprenant {{citation|leur pays, leurs façons, leurs coutumes, leur mode de vie}}. Il prend le temps de rédiger une description détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des Autochtones. Il s'émerveille devant la beauté du paysage et la fertilité des lieux. Il ne tire cependant que des renseignements limités sur l'Ouest mystérieux, car en raison des guerres qui sévissent entre les diverses nations, les Autochtones ont peu voyagé dans cette direction. |
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Tous le croient mort, tant en [[Huronie]] qu'à [[Québec (ville)|Québec]]. |
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Le {{date-|22 mai 1616}}, il quitte la [[Huronie|contrée des Hurons]]; à la fin de {{date-|juin 1616-}}, il est de retour au [[Rapides de Lachine|Sault Saint-Louis]] et le {{date-|11 juillet 1616-}} il est de retour à [[Québec (ville)|Québec]]. |
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Il passe quelque temps à agrandir [[Habitation de Québec|le fort]] et repart pour la France le {{date-|20 juillet 1616-}}. |
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=== {{8e}} voyage au Canada en 1617 === |
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En France, Champlain apprend que le [[Henri II de Bourbon-Condé|Prince de Condé]] a été arrêté. Le [[Pons de Lauzières-Thémines|maréchal de Thémines]] est promu au titre de vice-roi. |
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{{Citation bloc|De fait, le [[Pons de Lauzières-Thémines|maréchal de Thémines]] se fit donner la charge de vice-roi : Champlain demeura quand même lieutenant et les associés allèrent jusqu’à montrer un zèle soudain à l’égard de la colonie, mais le tout « s’en alla en fumée » et, quand Champlain voulut, en 1617, s’embarquer à Honfleur, l’associé Daniel Boyer lui signifia qu’il n’était plus le lieutenant du vice-roi. Champlain partit quand même pour la Nouvelle-France où il ne fit qu’un bref séjour (ce voyage de 1617 a été mis en doute, mais il demeure possible, même si nous retrouvons Champlain à Paris le 22 juillet).|{{harvsp|Trudel|2003}} }} |
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Champlain arrive à Tadoussac le {{date-|14 juin 1617-}} et met les voiles vers Québec, pour un très bref séjour au Canada. Le {{date-|20 juillet 1617-}}, il est de retour en France<ref name="Fischer 2008"/>. |
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=== En France, projets pour la Nouvelle-France et Québec, ''Ludovica'' (1617 à 1618) === |
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En {{date-|février 1618}}, Champlain tente d'impressionner en adressant deux mémoires, l’un à [[Louis XIII]] et l’autre à la Chambre du Commerce, qui énoncent tout un programme, afin d'augmenter le soutien de ses efforts en Nouvelle-France. |
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Il traite d'importantes considérations, dont le danger de laisser sans forts les rives du Saint-Laurent en raison de la présence des [[Nouvelle-Néerlande|Flamands]]. Il fait des projets: |
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{{Citation bloc| par la Nouvelle-France, on pourrait {{citation étrangère| langue=fr1835|parvenir facilement au [[Chine|Royaume de la Chine]] et [[Indes orientales]], d’où l’on tireroit de grandes richesses }} ; la douane que l’on percevrait à Québec sur toutes les marchandises en provenance ou à destination de l’Asie {{citation étrangère| langue=fr1835|surpasseroit en prix dix fois au moins toutes celles qui se lèvent en France }} ; on s’assurerait un pays de {{citation étrangère| langue=fr1835|près de {{nombre|dix-huict cens lieues}} de long, arrousé des plus beaux fleuves du monde }} et l’on établirait la [[christianisme|foi chrétienne]] parmi une infinité d’âmes. Pour asseoir solidement la Nouvelle-France, Champlain propose qu’on établisse à Québec, dans la vallée de la [[rivière Saint-Charles]], {{citation étrangère| langue=fr1835|une ville de la grandeur presque de celle de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Sainct-Denis]], lacquelle ville s’appellera, s’il plaict à Dieu et au [[Louis XIII|roy]], ''Ludovica''}} ; un fort dominerait cette ville ; un autre serait construit sur la rive sud du fleuve, un troisième à [[Tadoussac]]. On mènerait au pays {{nombre|15 [[Frères mineurs récollets|Récollets]]}}, {{nombre|300 familles}} de quatre personnes et {{nombre|300 soldats}} ; le roi enverrait quelqu’un de son conseil pour {{citation étrangère| langue=fr1835|establir et ordonner des loix fondamentales de l’estat}} et une justice gratuite.|[[Marcel Trudel]]<ref name="Trudel DBC" />}} |
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Concernant le commerce, Champlain estime que la colonie peut produire un revenu annuel d'approximativement {{unité|5400000|livres}}, principalement de la pêche, des mines, des fourrures et des profits comme résultat à la {{citation|plus courte route vers la Chine}}. La Chambre de Commerce en est convaincue immédiatement et Champlain regagne son monopole sur la [[traite des fourrures|traite de la fourrure]]. Le Roi charge ses associés de {{citation|poursuivre tout le travail qu'il sera jugé nécessaire pour établir les colonies qui voudront se retrouver dans le-dit pays}}. |
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=== {{9e}} voyage au Canada. Honfleur à Trois-Rivières ({{Date-|1618}}) === |
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Champlain s'embarque à Honfleur le {{date-|24 mai 1618}}. Il arrive à Percé le {{date-|15 juin 1618-}}. |
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Il quitte Tadoussac le {{date-|30 juillet 1618-}} pour accoster en France à Honfleur le {{date-|28 août 1618-}}. |
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{{pas clair|Les Britanniques sont parvenus à obtenir la liberté des échanges. Aussi ses associés refusent-ils d'assurer la population de la colonie, craignant de ne pouvoir obtenir des fourrures que des colons. Champlain en est dérangé, écrivant « Ils pensaient… ils installaient une sorte de république là selon leurs propres notions. » Il fait valoir son droit de commander Québec, faisant signer à ses associés un contrat assurant qu'ils maintiendraient 80 personnes dans la ville de Québec.}} |
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=== En France (1618-1620) === |
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Son projet de retour prochain en la Nouvelle-France, est annulé quand les associés refusent à nouveau de reconnaître ses droits, et il est forcé de rester en France. Durant son séjour, il écrit un compte-rendu de ses voyages entre [[1615]] à [[1618]]. {{référence nécessaire|En octobre [[1619]], le [[Henri II de Bourbon-Condé|Prince de Condé]] est libéré et vend ses droits comme vice-roi au [[Henri II de Montmorency|duc de Montmorency]], amiral de France.}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Joseph|nom1=Desjardins|titre=Guide parlementaire historique de la Province de Québec. |sous-titre=1792 à 1902|éditeur=Québec|volume=|année=1902|pages totales=|passage= 3|isbn=|lire en ligne=https://archive.org/details/guideparlementai00desjuoft}}</ref> |
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=== {{10e}} voyage au Canada ({{Date-|1620}}-{{Date-|1624}}) === |
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[[File:Madame Champlain enseignant aux enfants indiens, 1620.jpg|thumb|Madame Champlain enseignant aux enfants indiens, 1620. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc 1991-36-1.]] |
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Le [[Henri II de Montmorency|duc de Montmorency]] confirme Champlain dans sa fonction et, le {{date-|7 mai 1620}}, [[Louis XIII]] lui demande de maintenir le pays de Nouvelle-France « en obéissance à moi, faisant vivre le peuple qui est là-bas en aussi proche conformité avec les lois de mon royaume que vous le pouvez. » Champlain retourne immédiatement en Nouvelle-France à bord du ''Saint Étienne'', et se concentre désormais sur l'administration du pays plutôt que sur l'exploration. |
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Il s'embarque à Honfleur le {{date-|8 mai 1620-}} et il amène pour la première fois son épouse Hélène Boullé qui a maintenant {{nombre|22 ans}}. |
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Champlain passe l'hiver à construire le [[Château Saint-Louis|Fort Saint-Louis]] au haut du [[Cap Diamant]]. À la mi-mai, il apprend que la traite de fourrure est prise en main par une autre compagnie, dirigée par les frères ''de Caën''. Après quelques négociations tendues, il se décide à fusionner les deux compagnies sous la direction des ''de Caën''. Champlain continue son travail sur les relations avec les Amérindiens et parvient à leur imposer un chef de son choix à lui. Il parvient également à signer un traité de paix avec les tribus [[iroquois]]es. |
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Champlain introduit en [[1621]] le système de [[notaire|documents notariés]] en [[notaire#Au Québec|Nouvelle-France]]. Le roi maintiendra ce système quand la Nouvelle-France devient colonie royale en [[1663]]<ref>Le Devoir, 9 octobre 2016, 1,7 million d'actes notariés du Québec chez ancestry.ca</ref>. |
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Champlain continue à travailler sur l'amélioration de son ''Habitation'', posant la première pierre le {{date|6 mai 1624}}. Le {{date-|5 juillet 1624-}}, il revient à Québec et continue à travailler à l'expansion de la colonie. |
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Sa jeune femme se mettant à dépérir, le {{date-|15 août 1624-}}, il retourne une fois de plus en France où il est encouragé à continuer son travail aussi bien qu'à continuer la recherche d'un passage vers la Chine. |
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=== {{11e}} voyage au Canada ({{Date-|1626}}-{{Date-|1629}}) === |
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Le {{date-|24 avril 1626}} Champlain est à Dieppe. La ''Sainte-Catherine'' appareille et il parvient à Québec le {{date-|5 juillet 1626-}}. |
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==== La Compagnie des Cent-Associés et nomination en tant que Commandant de la Nouvelle-France ==== |
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En [[1627]], le [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|cardinal de Richelieu]] marque son intérêt pour les affaires de Québec en créant la [[Compagnie de la Nouvelle-France|Compagnie des Cent-Associés]]. Champlain, tout comme Richelieu, en devient membre et actionnaire. Ce nouveau régime conduit Champlain à devenir, le {{date|21 mars 1629}} le « commandant en la Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu<ref group="coll" name="chronologie" />. |
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==== Chute de Québec ==== |
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[[File:OUR FIRST FOOTING IN CANADA. CHAMPLAIN SURRENDERING QUEBEC TO ADMIRAL KIRKE. JULY 20 1629.jpg|vignette|gauche|upright|Le {{date|20|juillet|1629}}, Champlain capitule à Québec, et rend la colonie à l'amiral Kirke. Dessin de R. Caton Woodville jr.]] |
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[[File:Champlain Leaving Quebec, a Prisoner on Kirk’s Ship, 1629.jpg|vignette|droite|upright|Champlain quitte Québec, prisonnier à bord du navire des Kirke. Dessin de [[Charles William Jefferys]], 1942.]] |
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Les choses n'allaient pas se maintenir pour Champlain et son petit village. Les approvisionnements étaient au plus bas durant l'été de [[1628]] et les marchands anglais avaient pillé la ferme de [[Réserve nationale de faune du cap Tourmente|Cap Tourmente]] au début de juillet. Le 10 juillet, Champlain reçoit une sommation de marchands anglais, Gervase Kirke et ses fils Lewis, Thomas et [[David Kirke]]. Ce sont des Huguenots français à la solde de l'Angleterre<ref name="Daveluy 219">{{Harv|Daveluy|1945|loc=p.219}}</ref>.Il refuse de faire affaire avec eux, mais en réponse les Anglais font le blocus de la ville avec leurs trois navires. Au printemps de [[1629]], les vivres atteignent un niveau extrêmement bas, la petite colonie est épuisée et Champlain est forcé d'envoyer des gens à [[Gaspé (ville)|Gaspé]] pour conserver les rations. Le {{date-|19 juillet 1629-}}, les frères Kirke arrivent et Champlain est forcé de négocier les termes de la capitulation de la ville, le {{date|14|septembre|1629}}. |
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Champlain, les missionnaires, et presque tous les colons quittèrent la colonie<ref name="Daveluy 219" />. |
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=== De retour en Europe ({{date-|1629}}-{{date-|1633}}) === |
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Au {{date-|29 octobre 1629-}}, Champlain se retrouvait à [[Londres]]. |
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Durant les années suivantes, Champlain écrit ''Voyages de la Nouvelle France […]'', dédié à Richelieu, ainsi que son ''Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier''. Il est absent du Québec jusqu'au [[Traité de Saint-Germain-en-Laye (1632)|traité de Saint-Germain-en-Laye]] en [[1632]]. |
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=== {{12e}} et dernier voyage au Canada. Fondation de Trois-Rivières ({{Date-|1633}}-{{Date-|1635}}) === |
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Lorsqu'il revient d'Angleterre en France, le {{date-|1|mars|1633}}, Champlain réclame à Richelieu son poste de gouverneur (officieux) de la Nouvelle-France. Il obtient le titre de « commandant » à Québec, « en l'absence du ministre » (c'est-à-dire « lieutenant », comme auparavant). Champlain part de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] (ou de [[Rouen]], selon les sources) le {{date-|23 mars 1633}} pour Québec, qu'il atteint le 22 mai (directement pour la première fois<ref name="barque" group="note"/>, sans transbordement à [[Tadoussac]]), après une absence de quatre ans. Plus de {{nobr|200 personnes}} l'accompagnaient, à bord de trois navires : le ''Saint Pierre'', le ''Saint Jean'' et le ''[[Le Don de Dieu|Don de Dieu]]'' (la devise de la ville de Québec est « Don de Dieu ferai valoir »). |
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En 1633, le chef algonquin [[Capitanal]] lui demande d'établir un poste permanent à [[Trois-Rivières]]. Convaincu de l'importance stratégique de l'emplacement pour la traite des fourrures, il y fera construire un fort qui servira à la fois au commerce et à l'occupation du territoire. |
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Le {{date-|18 août 1634}}, il envoie un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi les [[fortifications de Québec|fortifications]], construit une autre habitation à quinze lieux en amont, aussi bien qu'une autre à [[Trois-Rivières]]. Il a aussi commencé une offensive contre les Iroquois annonçant qu'il voulait les éliminer ou les « ramener à la raison ». |
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Au mois d'{{date-|octobre 1635}}, Champlain est frappé par une [[Accident vasculaire cérébral|crise d'apoplexie]]. Paralysé, il meurt le {{Date de décès|25 décembre 1635}} à Québec où il est enterré<ref name="Vergé-Franceschi p326">{{harvsp|Vergé-Franceschi|2002|p=326}}</ref>. Les Historiens n'ont pas réussi, à ce jour, à retrouver l'emplacement exact de sa sépulture<ref name="Vergé-Franceschi p326"/>. |
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== Généalogie == |
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=== Naissance === |
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Samuel de<ref group="note" name="la particule">Avant la fin de décembre [[1610]], personne ni même Samuel Champlain n'accole à cette lignée patronymique la particule « de » — voir dans le titre de ses œuvres. C'est dans son contrat de mariage que cette particule apparaît pour la première fois. Lui et sa famille ne possèdent pas de fief et ne tirent des revenus de fiefs. Mais {{citation|cette particule est tolérée pour les [[notable]]s}}, surtout {{citation|s'ils sont admis à la cour}} du roi, ce qui est le cas de Champlain.</ref> Champlain serait né à [[Hiers-Brouage|Brouage]], dans l'ancienne province de [[Saintonge]] en [[France]]<ref group="note" name="Brouage">Dans le titre de son premier ouvrage paru (1603), il se dit ''Sammuel Champlain'' (sans la particule « de ») et ''de Brouage'' ; ensuite ({{2e|ouvrage}}, 1613), il se dit ''Sieur de Champlain'' et ''[[Saintonge]]ois''.</ref>, entre [[1567]] et [[1580]]<ref group="note" name="n1580">Voir les arguments qui rendent davantage plausible sa naissance vers 1574 et la fin de son premier apprentissage de la navigation en 1594 : {{Harv|Liebel|1978}}. — Le lieu de l'accouchement (naissance) peut différer du lieu de résidence des parents, comme le souligne ici Jean Liebel.</ref> ; il est mort à [[Québec (ville)|Québec]] ([[Canada (Nouvelle-France)|Canada]], une des colonies du territoire français de la vice-royauté de [[Nouvelle-France]]) le {{date de décès|25 décembre 1635}}. |
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Il n'existe pas de consensus sur sa date de naissance. Les publications la situent généralement en [[1567]]<ref name="universalis">{{Harvsp|Universalis||id=UniversalisChamplain}}</ref>, mais les preuves formelles manquent car les registres de Brouage en ligne sont incomplets et ne commencent qu'en 1615<ref>[http://charente-maritime.fr/archinoe/registre.php?lcommune=353&lcollection=0&lregistre=0&lacte=0&date_sel=1614 Liste des actes de Brouage] sur le site d'archives des registres paroissiaux, pastoraux et d'état civil de la Charente-Maritime.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://www.ropfo.ca/francorigines/SPIP/1_histoire_article.php3?id_article=22 |
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|titre=Samuel de Champlain : père de la Nouvelle-France |site=francorigines.ca |éditeur=Francorigines : « Vivez l’expérience de l’Ontario français » |consulté le= 10 octobre 2008.}}</ref>. L'estimation « 1567 » semble provenir de l'abbé Pierre Damien Rainguet dans son ouvrage<ref>{{Ouvrage |éditeur= |titre=Biographie saintongeaise ou Dictionnaire historique de tous les personnages qui se sont illustrés dans les anciennes provinces de Saintonge et d'Aunis jusqu'à nos jours |nom1=Pierre Damien Rainguet |directeur= |préface= |lieu=[[Saintes]] |année=[[1851]] |publi=[[1971]] |pages= |format= |isbn= |issn= |oclc= |présentation en ligne= |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xEEBAAAAQAAJ&hl=fr&output=html |passage=[https://books.google.com/books?hl=fr&output=html&id=xEEBAAAAQAAJ&jtp=140 140]-[https://books.google.com/books?hl=fr&output=html&id=xEEBAAAAQAAJ&jtp=141 141]}}</ref> publié en [[1851]]. |
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L'[[Charles-Honoré Laverdière|abbé Laverdière]], dans l'introduction de son édition des ''Œuvres de Champlain'', en [[1870]], dit accepter ce dire de Rainguet, et il tente de démontrer que la date est plausible<ref group="Laverdière" name="Notice biogr.">Laverdière, ''Notice biographique de Champlain'', tome I, pp. ix-lxxvj.</ref>. Certaines sources présentent des variations importantes de cette estimation de l'année de naissance : ainsi, le professeur [[Marcel Trudel]] la situe d'abord en 1567, puis vers [[1570]]<ref group="Trudel" name="Trudel-EC">{{Lien web |
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|url=http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0001505 |titre=Champlain, Samuel de |
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|auteur=Marcel Trudel |citation=Il serait né vers 1570. |site=thecanadianencyclopedia.com |éditeur=[[L'Encyclopédie canadienne]] |en ligne le= |consulté le= 10 octobre 2008}}</ref>, ajoutant ensuite {{citation|ou plus tard, vers [[1580]]}}<ref group="Trudel" name="Trudel-DBC">{{harvsp|Trudel|2003}}, {{citation|Il serait né vers [[1570]], peut-être en [[1567]], ou plus tard, vers [[1580]].}}</ref>. |
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[[Fichier:L'acte de baptême de Samuel de Champlain (couleurs).jpg|thumb|upright=0.8| Acte de baptême supposé de Samuel, fils d'Anthoynne Chapeleau et de Marguerite Le Roy, le 13 août 1574, à La Rochelle.|alt= baptême de Samuel, fils d'Anthoynne Chapeleau et de Marguerite Le Roy, le 13 août 1574, à La Rochelle.]] |
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En 2012, un acte de baptême a été identifié par un généalogiste poitevin Jean-Marie Germe. Cet acte des registres pastoraux, conservés aux Archives départementales de la Charente-Maritime et mis en ligne sur le site du Conseil général, du temple Saint-Yon<ref>Dans La Rochelle, le Temple Saint-Yon est l'ancien réfectoire du couvent des Augustins</ref> de La Rochelle, capitale des [[Églises réformées|Réformés]], indique que le futur explorateur fut baptisé le {{date-|13 août 1574}}, au temple Saint-Yon. L'acte concerne un ''Samuel'', fils d'''Anthoynne Chapeleau<ref group="note">Remarque : « Chapeleau » comporte dans l'ordre les mêmes consonnes (Ch, p, l) que dans « Champlain », il ne manque que les nasales (am, in). — Le père de Samuel est souvent nommé « Chappelin » ou « Chappelain », dans les archives, mais ne signe pas.</ref>'' et de ''Marguerite Le Roy''<ref>{{Article |url=http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/la-capitale/201204/14/01-4515449-champlain-serait-ne-a-la-rochelle.php |titre=Champlain serait né à La Rochelle |périodique=Le Soleil |lien périodique=Le Soleil (Québec) |jour=15 |mois=avril |année=2012 |prénom=Olivier |nom=Parent}}</ref>. Cette attribution qui fait plutôt consensus est contestée par un historien canadien<ref>Éric Thierry [http://www.cfqlmc.org/bulletin-memoires-vives/derniere-parution/858 L'acte de baptême de Samuel de Champlain n'a pas été retrouvé], sur ''Mémoires vives'', décembre 2012.</ref>. Pour autant, rien n'indique que Champlain soit né dans cette ville. {{citation|On considère pour l'instant que la naissance a probablement eu lieu à Brouage et le baptême à La Rochelle}}, précise Jean-Marie Germe. En outre, dans un acte du {{date-|23 décembre 1573}}, devant le notaire Jean Villain, Antoine « Chappelain » (cependant rien n'indique sur cet acte une parenté avec Samuel Champlain), qui y vend 50 % d'une barque, est dit « pilote de navire à Brouage »<ref>Greffes du notaire Villain pour les années [[1573]] et [[1574]], dans l'étude de maître Ranson à Marennes. Cet acte de vente est transcrit dans ''Nouveaux Documents sur Champlain et son époque'' (volume 1, 1560-1622), Publication des Archives publiques du Canada, {{numéro|15}}. Ottawa, 1967. 492 pages — documents recueillis et publiés par Robert Le Blant, conseiller à la Cour d'appel de Douai et René Baudry, c.s.c., alors chargé de recherches et représentant en France des Archives publiques du Canada.</ref>. Les parents du futur explorateur, de confession protestante alors, se seraient rendus à La Rochelle<ref group="note">Aujourd'hui, [[La Rochelle]] et [[Hiers-Brouage|Brouage]] sont distantes de quelque {{unité|55|kilomètres}} par la route. En ligne droite, en barque, la distance est moindre.</ref>, où ils font baptiser leur fils car Brouage ne comptait pas de temple protestant<ref>{{Article |url=http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201204/16/01-4515991-samuel-de-champlain-serait-ne-protestant.php |titre=Samuel de Champlain serait né protestant |périodique=Le Soleil |lien périodique=Le Soleil (Québec) |jour=17 |mois=avril |année=2012 |prénom=Annie |nom=Mathieu}}</ref>. Cet acte de baptême n'indique ni la date de naissance du fils ni son âge ni son lieu de naissance<ref>Le texte de l'acte peut se lire comme suit :<br />{{citation|Le vandredy treziesme Jour daougst / mil cinq centz SoySente et quatorze / a este baptize Samuel filz de / Anthoynne chapeleau et de m (mot rayé) / margerite Le Roy p[a]rain Estienne / Paris, mayrenne Marye Rousseau. / Signatures : Denors, N Girault (paraphe).}}<br />— Source : [http://www.fichierorigine.com/detail.php?numero=240788 Fiche « Champlain (De), Samuel »], du [[Fichier Origine]].</ref>. |
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Brouage, anciennement ''Jacopolis'', est fondée en [[1555]] et fortifiée en [[1578]] par le [[Henri III (roi de France)|roi catholique de France]] (donc, ville catholique au milieu d'une région protestante), à la suite de l'annexion de la ville au domaine Royal en [[1577]], après sept années de contrôle par les protestants. Fondée par un protestant, la ville sera prise et reprise. De [[1555]] à [[1569]] elle est protestante, [[1569]] à [[1570]] elle est catholique, de [[1570]] à [[1577]] elle est protestante et puis définitivement catholique à partir de [[1578]]<ref>{{Lien web |url= http://pagesperso-orange.fr/jdtr/brouage.htm |titre=BROUAGE par Jean Detertre. |site= |consulté le=17 avril 2010.}}</ref>. Champlain a pu naître à Brouage durant un de ces contrôles calvinistes, ce qui expliquerait son prénom biblique (Samuel), à connotation protestante<ref>{{Lien web |url=http://www.brouage.org/histoire.html |titre=On entre dans le "pays" de Champlain. |site=Brouage.org |consulté le=17 avril 2010.}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://www.histoirepassion.eu/spip.php?article652 |titre=1570 - Agrippa d’Aubigné - 3 - Guerre en Saintonge jusqu’à la paix de Saint-Germain |site=Histoire Passion |consulté le=17 avril 2010.}}</ref>. |
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Samuel de Champlain est, selon son contrat de mariage (fin [[1610]])<ref group="Laverdière" name="contrat de mariage">Tome V, pièce justificative XXXI, pages 33-35/1445-1447 : contrat de mariage de Samuel ''de'' Champlain avec Hélène Boullé, devant les notaires Nicolas Chocquillot et Loys [Louis] Arragon, le 27 décembre [[1610]], registre des Insinuations, greffe du Châtelet, Paris.</ref>, le fils de défunt « Anthoine de Champlain<ref group="note" name="la particule" />, capitaine de la Marine, et de Marguerite Le Roy »<ref group="Trudel" name="Trudel-DBC" />. |
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=== Mariage à Hélène Boullé === |
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Durant son séjour en France en [[1610]], Champlain épouse Hélène Boullé, une jeune fille de douze ans, dont le père est huissier à la cour et « secrétaire de la chambre du roi ». À cause du bas âge de « l'épousée », le contrat de mariage stipule que la cohabitation des époux est remise à deux ans plus tard, mais Champlain touche dès la signature {{formatnum:4500}} des {{unité|6000|livres}} de dot, une somme qui lui assure une sécurité financière<ref name="Champlain-revenus" group="note">La Compagnie des marchands, dont Champlain est un des actionnaires, lui paie un salaire, pour lui et pour son personnel : cuisinier, serviteurs, soldats et ouvriers. Il reçoit aussi du roi une rente viagère. Des chefs amérindiens lui offrent parfois des fourrures en présent, qu'il peut revendre. Il hérite, de sa parenté à Brouage, de trois maisons qu'il liquide. Ces {{unité|4500|livres}} équivalent à près de 45 années de salaire pour un ouvrier non spécialisé, nourri, logé. Sa belle-famille est cependant restée riche.</ref> sans ruiner sa belle-famille<ref name="belle-famille">Robert Le Blant, ''La famille Boullé 1586-1639'', Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 17, {{numéro}}1, 1963, {{p.|55-69}} [http://www.erudit.org/revue/haf/1963/v17/n1/302253ar.pdf en ligne].</ref>. Les fiançailles ont lieu le 29 décembre 1610 à [[Saint-Germain-l'Auxerrois]] à Paris. Née calviniste, Hélène Boullé se fait catholique deux ans plus tard<ref name="actes Boullé-Champlain" group="note">Actes existants concernant Hélène Boullé : contrat de mariage (27 décembre 1610 devant les notaires Nicolas Chocquillot et Loys [Louis] Arragon, registre des Insinuations, greffe du Châtelet, Paris), exhérédation d'Hélène Boullé, femme de Champlain, par ses parents Nicolas Boullé et Marguerite Alix (10 janvier 1614) et révocation de cet acte (23 mai 1636), testament de Marguerite Alix, femme de Nicolas Boullé, déshéritant sa fille Hélène (14 février 1614) et révocation de cet acte (23 mai 1636), contrat d'engagement de sa suivante (domestique) Ysabel Terrier (22 juillet 1617, à Paris), dernier testament de Champlain (1635, à Québec), réception d'Hélène Boullé au couvent des Ursulines de la rue Saint-Jacques (20 mars 1646, A.N. Min. Centr. LXII, 82), privilège accordé par l'évêque à Hélène Boullé, fondatrice d'une maison des Ursulines à Meaux (10 mars 1648, acceptation des religieuses Ursulines d'un contrat pour l'achat d'une maison à Meaux (19 mai et 22 juin 1650, Arch. Dept. Seine & Marne, Série H624), procuration du (17 octobre 1650) et constitution de rente par les Ursulines de Meaux aux Ursulines de Paris (26 octobre 1650, A.N. Min. Centr. LXIV, liasse 90, De Rivière) rachat de cette rente (17 novembre 1654, ''id.''), etc. — voir aussi : [https://www.umoncton.ca/etudeacadiennes/centre/instru002/20-p-a.html Fonds René-Baudry, Université de Moncton]</ref>. |
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En 1620, Hélène Boullé accompagne Champlain à Québec. Elle s'y ennuie, malgré la présence de son frère Eustache Boullé, qui vit à Québec depuis 1618, au service de Champlain. En 1624, elle retourne en France pour y demeurer définitivement. |
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En 1633, Champlain quitte à nouveau la France, sans elle, pour Québec, où il meurt à la Noël 1635, sans postérité. Elle n'hérite pas de lui, sans cesser pour autant de vivre à l'aise à [[Paris]]<ref name="veuvage">Robert Le Blant, ''Le triste veuvage d’Hélène Boullé'', Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 18, {{numéro}}3, 1964, {{p.|425-437}} {{pdf}} [http://www.erudit.org/revue/haf/1964/v18/n3/302392ar.pdf Lire en ligne].</ref>. |
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Dix ans plus tard, Hélène Boullé entre au couvent des [[Ordre de Sainte-Ursule|Ursulines]] de Paris, prenant le voile sous le nom d'Hélène de Saint-Augustin. Elle donne tous ses biens à la communauté, pour bâtir un nouveau couvent à [[Meaux]], où elle s'installe avec quatre religieuses. Elle y demeure pendant six ans, avant d'y mourir le 20 décembre 1654, à l'âge de cinquante-six ans<ref name="Tanguay=Jetté" group="note">Voir : Cyprien Tanguay, ''Dictionnaire généalogique des familles canadiennes [du régime français (1608-1760)]'' (Montréal, Eusèbe Sénécal, 1871-1890, 7 vol.) et René Jetté, ''Dictionnaire généalogique des familles du Québec, des origines à 1730'' (Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2002 ({{1re|édit}}. 1983), 1206 p. {{ISBN|978-2-89105-815-5}} [http://www.GENEALOGIE.UMontreal.CA/fr/gme.htm Gaétan Morin Éditeur, distributeur de l'ouvrage]).</ref>{{,}}<ref name="trilogie (roman) Hélène de Champlain" group="note">Voir aussi : Nicole Fyfe-Martel, ''Hélène de Champlain'' (roman historique, trilogie), (Montréal, HMH [http://www.hurtubisehmh.com/recherche.php?q=Fyfe&submitquery=Go], 2003, 2005, 2007, 3 tomes avec bibliographie, réimpr. mars 2008). ; Note : Un peu de fiction pétillante sur trame historique rigoureuse, l'auteure est tante de l'historien Mathieu D'Avignon (elle le révèle dans la section remerciements).</ref>. |
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=== Décès === |
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[[File:Testament de Samuel Champlain 1 - Archives Nationales - ET-LXII-138 (RS-282) .jpg|thumb|upright|Testament de Champlain.]] |
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Son dernier testament, signé à Québec le {{date-|17 novembre 1635}}, et déposé chez un notaire parisien le {{date-|22 septembre 1636}}, est contesté avec succès par sa cousine Marie Camaret (épouse de Jacques Hersant, fille de Georges Camaret, capitaine, et de Françoise Le Roy, une sœur de la mère de Champlain)<ref>[http://bd.archivescanadafrance.org/acf-pleade-3-images/img-viewer/FRDAFANCH/IMAGES/MC/RESERVE/282/viewer.html Photocopies du ''Dernier testament'' de Champlain (6 pages)] (par [http://bd.archivescanadafrance.org/acf/doc.xsp?id=FRDAFANCH00NT_CHRESERVEMINUTIER_FRDAFANCH00NT_CHMCRES282&fmt=tab&base=&root=&n=&qid=&ss=&as=&ai= Archives Canada-France]).</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.septentrion.qc.ca/documents/2008/08/who_was_champlain_his_family_a.php Conrad E. Heidenreich: ''Who was Champlain? His Family and Early Life''.] (Métis sur mer; 8 août 2008). — As said into a note to this text, "this ''lecture'' is based on parts of a book by Conrad E. Heidenreich and K. Janet Ritch soon to by published by The Champlain Society, provisionally entitled: The Works of Samuel de Champlain: Des Sauvages and other Documents Related to the Period before 1604".</ref>{{,}}<ref name="veuvage"/>{{,}}<ref>Il est conservé aujourd'hui au [[Minutier central des notaires de Paris|Minutier central des notaires]], département des [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] et peut être consulté sous la forme d'un microfilm coté MC/MI/RS/282</ref>. Un inventaire<ref>https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?udId=c1p7129ou20r—152zm3aqca7z4&consIr=&irId=FRAN_IR_042434&frontIr=&auSeinIR=false. Cotes originelles des documents : MC/ET/LXII/138 et MC/ET/LXII/167</ref> de ses biens a été dressé à la même période ({{date-|21 septembre 1636}})<ref>l'acte a été microfilmé (cote MC/MI/RS/283)</ref>. |
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Il est enterré temporairement dans une tombe sans nom, tandis que la construction était finie sur la chapelle de Monsieur le Gouverneur. En tant que tel, et malgré de nombreuses fouilles, l'emplacement exact du tombeau de Champlain reste à vérifier, mais le dossier est désormais fort bien documenté<ref name="Chapelle_Champlain">Pierre Dubeau, [http://fr.calameo.com/read/0006162766245d9de4442 « La chapelle Champlain : en deçà du mystère »], ''Comité Champlain'', 2008.</ref>. |
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=== Descendance === |
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Champlain meurt sans descendance. |
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== Portrait et pensée == |
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=== Portrait en image === |
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[[File:Carte de Nouvelle-France par Champlain (1612)-Rose.jpg|vignette|gauche|Détail de la carte de la Nouvelle-France de Champlain (1612). ''CARTE GEOGRAPHIQVE DE LA NOVVELLE FRANSE FAICTE PAR LE SIEVR DE CHAMPLAIN SAINT TONGOIS CAPPITAINE ORDINAIRE POUR LE ROY EN LA MARINE, faict len 1612.'' — À remarquer : le visage au centre d'une rose des vents.]] |
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[[Fichier:Samuel de Champlain by Ronjat.jpg|thumb|upright|Gravure. Portrait factice de Champlain par E. Ronjat.]] |
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[[File:Samuel-de-champlain-s.jpg|thumb|right|[[#Portrait|Portrait factice de Champlain]], par [[Théophile Hamel]] (1870), d'après une gravure de [[Moncornet]] représentant [[Michel Particelli d'Émery]].]] |
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Il n'existe pas de portrait authentique de Champlain. Toutes les représentations que l'on en donne sont des faux<ref name="portrait" group="note">Le portrait de Champlain utilisé dans l'article est un portrait factice par Eugène Ronjat. Source : [[François Guizot]], ''A Popular History of France from the Earliest Times'', vol. 6, chap. 53, Boston, Dana Estes & Charles E. Lauriat (Imp.), {{19th}} C., {{p.|190}}.</ref> ou des interprétations. La seule image originale est une gravure d'une bataille au lac Champlain en [[1609]], mais les caractéristiques faciales sont trop vagues pour en avoir une bonne idée. Il s'agit du croquis {{citation étrangère |langue=fr1835|Deffaite des Yroquois au Lac de Champlain}}, dessiné par Champlain lui-même<ref name="Fischer 2008" />. |
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Il est aujourd'hui admis par les historiens que le portrait que l'on a cru longtemps (depuis environ 1850) être celui de Samuel de Champlain serait en fait celui d'un contrôleur des finances (1648) nommé [[Michel Particelli d'Émery]]. Il est toutefois souvent coutume, faute de mieux, de représenter Champlain sous ces traits. |
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Selon une théorie de l'historien [[Marcel Trudel]], sur des cartes géographiques de l'Amérique du Nord dessinées par Samuel de Champlain en 1612 et 1632, figurent au centre d'une [[rose des vents]], l'autoportrait de Champlain. — Un tel autoportrait d'un géographe était chose courante au {{s-|XVII|e}}. Si cette théorie est exacte, nous avons là les représentations authentiques (mais rudimentaires) du visage de Samuel de Champlain. |
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=== Relations avec les Amérindiens === |
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{{citation bloc|Champlain est probablement l'auteur qui nomme le plus de chefs indiens. Il les nomme par leur nom, s'informe de leur tradition. Et c'est très important, parce que c'est ce qui fait toute la différence, les liens que Champlain va établir avec les Indiens. S'il n'y avait pas eu ces alliances-là, le reste n'aurait pas pu marcher. Ce sont des alliances franco-indiennes qui permettent le développement de la Nouvelle-France|Denis Vaugeois<ref>{{ouvrage|langue=fr|titre=Le mystère de Samuel de Champlain enfin percé|auteur=Samuel Auger|url=http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/television-et-radio/201405/17/01-4767720-le-mystere-de-samuel-de-champlain-enfin-perce.php}}</ref>.}} |
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L'historien William Henry Atherton porte un jugement sur les relations du grand explorateur avec les Iroquois: |
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{{citation bloc |En arrivant au Canada [...] Il était sur le point de commencer la grande œuvre de la colonisation de la Nouvelle-France, qui sera une réussite, mais sa première étape d'importance fut une grave erreur, pour laquelle la Nouvelle-France souffrira pendant de nombreuses années. Toute l'histoire des attaques iroquoises, qui terrorisaient les établissements français et Montréal pendant tant d'années, est liée à la politique que vient de lancer le constructeur colonial du Canada. On se souvient que selon les commissions accordées aux émissaires au Canada, ils doivent prendre tous les moyens pour attirer les indigènes au christianisme, avec le privilège de contracter des alliances indigènes et si ceux-ci ne respectent pas les traités, de les y forcer par une guerre ouverte, et à faire la paix ou la guerre; tout cela, bien entendu, conformément à la dignité d'une grande puissance et suivant les méthodes établies de la diplomatie. |
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Arrivé au Canada au printemps de 1605 en tant que représentant du roi de France, la faute de Champlain est d'avoir risqué de mettre en péril l'avenir en prenant parti pour les Algonquins et les Hurons, qui étaient alors en guerre ouverte avec les Iroquois, ceci afin de sécuriser ses établissements de traite. Au lieu d'envisager que la future paix de la colonie dépend de sa neutralité, il est allé contre les Iroquois avec quelques colons et des armes modernes qui causent des ravages mortels et sèment la confusion. |
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Ces Iroquois sont désormais les ennemis irréconciliables des Français. Ils n'ont jamais oublié cette intrusion inutile des Français dans leurs querelles; ils furent implacables dans leurs attaques contre leurs alliés algonquins, et étaient prêts plus tard à s'allier avec les Anglais dans leur campagne contre la colonie. Cette situation a rendu très difficile le travail de christianisation et de civilisation des peuples. Dans la mesure du possible, la bourde de Champlain à la bataille du lac Champlain, le 29 Juillet, 1609, a été évitée dans les plans ultérieurs de colonisation des autres pays<ref>{{Ouvrage|langue = anglais|auteur1 = WILLIAM HENRY ATHERTON, Ph.D.|titre = Montreal 1535-1914 : Under the French Regime 1535-1760|lieu = Montreal Vancouver Chicago|éditeur = The S. J. Clarke Publishing Company|année = 1914|pages totales = 660|isbn = |lire en ligne = |passage = }}</ref>.|William Henry Atherton}} |
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=== Cartographe et navigateur === |
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[[File:Traitté de la marine et du devoir d'un bon marinier-Autre manière d'eftimer.svg|vignette|droite|upright|Illustration de Champlain dans le ''Traitté de la marine...", Autre manière d'estimer que j ay veu pratiquer parmy aucuns Anglois bons nauigateurs, qui m'a semblé fort seure au respect des estimes que l'on fait ordinairement. ''[[Loch (bateau)|Loch]] anglais, ligne à loch graduée, [[sablier]] de demi-minute, et bobine à loch''.]] |
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Champlain partage par écrit pour ses pairs ses connaissances de navigation. Voir l'illustration du dessin de Champlain: ''Loch anglais, ligne à loch graduée, [[sablier]] de demi-minute, et bobine à loch''. |
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Champlain explique le principe de fonctionnement du [[Loch (bateau)|loch]], un instrument de navigation maritime qui permet d'estimer la vitesse de déplacement d'un navire sur l'eau, soit sa vitesse relative en surface par rapport à la masse d'eau où il évolue. |
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« Le dispositif à gauche est une ligne nouée à des intervalles de sept brasses (quarante-deux pieds). À la fin de la ligne, on trouve un flotteur (triangle de bois appelé bateau), lesté pour s'enfoncer perpendiculairement au sens d'avancement du navire. Le dispositif comprend une petite [[Sablier|« ''horloge de sable'' »]], mesurant le temps de demi-minute et une « ''planchette de 5. pieds de hauteur sur 15 pouces de largeur, qui soit divisée en 15. parties en sa longueur, & en cinq en sa largeur... ''» |
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La colonne de gauche de la planchette est divisée en intervalles de deux heures cumulant en tout vingt-quatre heures. Les trois dernières colonnes montrent des écritures typiques de loch (journal): par exemple, la première ligne indique que pour les premières trente secondes à deux heures du matin, le navire a navigué sur trois nœuds et deux brasses sur une route au nord-est (un point, ou 11° 15′du nord-est). La vitesse du navire au cours de ces trente secondes était donc de 3,13 milles par heure. Ce loch (journal) est en fait un échantillon |
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de seulement six minutes à voile sur plus de vingt-quatre heures. Dans cet exemple, le navire aurait parcouru 93,4 milles en vingt-quatre heures<ref>{{Harv|Heidenreich|2007}}</ref>. » |
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=== Homme de la Renaissance, incarnant l'esprit de tolérance de son époque === |
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En {{Date-|2004}}, le sénateur [[Serge Joyal]] prononça un discours lors de l'inauguration du buste-monument de Samuel Champlain, à Paris, où il décrit sa pensée:{{Citation bloc|Plus que tout autre, Samuel Champlain incarne l’esprit de son époque, et en fait, l’idéal véhiculé par la Renaissance. Champlain est vraiment un homme de la Renaissance, animé du désir de repousser les frontières du monde connu. [[Fichier:Champlain Buste.jpg|vignette|gauche|upright|Buste de Champlain à [[Paris]], [[cours la Reine]]]] Mû par l’esprit et l’exemple des grands découvreurs, Colomb - Magellan - Cabot - Cartier, Champlain participe de ce groupe de promoteurs - marchands de Saintonge et Larochelle, principalement protestants, vivement intéressés par les possibilités et le potentiel des découvertes. |
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C’est pourquoi, dans la petite équipe qui traverse l’Atlantique, menée par Pierre Dugua de Mons, il y a, à la fois, un pasteur et un prêtre. La tolérance, la cohabitation religieuse, en fait, la liberté de culte est ce qui est le plus remarquable. La société de l’époque sortait à peine des guerres de religions qui avaient fait des milliers de victimes. Le bruit des cloches de la St-Barthelemy n’était pas si lointain. |
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Cette ouverture, on le devait à l’émergence de la liberté de pensée. Montaigne, le philosophe, le rappelait : « Le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite ». Cet appétit pour l’exploration, les découvertes, l’attrait des nouvelles expériences, Champlain l’incarne de manière bien personnelle. Ses écrits, publiés dès 1603, s’attardent à décrire ses observations, ses découvertes, la faune, la flore, la géographie, les ressources de la nature. Son approche, à l’égard des autochtones est celle d’une saine curiosité, du respect de leurs mœurs et de l’alliance à conclure. |
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Nous ne sommes plus dans l’esprit des croisades, de l’élimination des infidèles, ou de l’emprise brutale génocidaire pratiquée par les puissances coloniales ibériques en Amérique du Sud. |
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Champlain veut implanter, dans cette Nouvelle-France, les germes d’une nouvelle société, non la reproduction dans le nouveau Canada, des luttes et des carcans qui ont, par le passé, déchiré le royaume. Il veut d’abord connaître intimement le pays qu’il explore, mettre à profit tout le potentiel d’un type nouveau de liberté, faire émerger « l’esprit du pays » qui, dès les premières années, forge un nouveau type d’hommes, de femmes. |
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Champlain en vient progressivement à se former une vision de cette Nouvelle-France, qui tout en puisant aux sources de l’ancienne, dégage peu à peu le contour d’une nouvelle mentalité, ou manière d’être, une nouvelle forme de liberté, toute canadienne.|Serge Joyal|{{ouvrage|titre=Discours de l'Honorable SERGE JOYAL, c.p., o.c., sénateur, Division sénatoriale de Kennebec (Québec), Installation du Buste-Monument de Samuel Champlain - Place du Canada à Paris, {{date-|29 septembre 2004}}|url = http://sergejoyal.sencanada.ca/fr/p105834/}}}} |
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== Œuvres == |
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[[File:Voyages de Champlain, Édition de 1632.jpg|vignette|Voyages de Champlain, Édition de 1632 (musée Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons, Ontario)]] |
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Champlain est surtout lu pour ses chroniques de la [[Nouvelle-France]] (« Voyages » : œuvres publiées en 1603, 1613, 1619, 1632). |
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; Brief Discours |
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Un seul ouvrage (écrit peu avant 1603), le ''Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconnues aux Indes Occidentales''<ref name="Tome I" group="Laverdière">Tome I — ''Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconnues aux Indes Occidentales'' [...] ([[1602]], illustré, non publié).</ref>{{,}}<ref name="Brief discours" group="coll">Gagnon, ''ibid.'' : Le ''Brief discours'' [...] est une des copies d'un manuscrit original non retrouvé. Trois exemplaires manuscrits, anonymes et différents, du ''Brief Discours'' existent : l'un, provenant de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]], à la ''John Carter Brown Library'' (''at [[Université Brown|Brown University]]'') de [[Providence (Rhode Island)]], un autre à l'Université de [[Bologne]], un troisième aux Archives d'État de [[Turin]]. Aucun des trois ne semble être le manuscrit original, mais les trois s'avèrent des copies plus ou moins fidèles à l'original non encore retrouvé. Le manuscrit de Dieppe-Providence est le plus complet, y compris pour ce qui est des illustrations, dont il est d'ailleurs le seul à les présenter en couleur : c'est le manuscrit que Laverdière a retenu et publié en [[1870]]. — Les recherches se poursuivent encore, jusque dans les archives espagnoles, au sujet de ce voyage de Champlain aux ''Indes occidentales''.</ref>, qu'il ne publie pas et qui lui est imputé<ref name="impute" group="coll">Gagnon, François-Marc, ''Le Brief Discours est-il de Champlain ?'', {{pp.|83-92}}, dans {{Ouvrage |éditeur=Septentrion ([[Québec (ville)|Québec]]) et Nouveau monde éditions (Paris) |titre=Champlain : La naissance de l'Amérique française |nom1=Raymonde Litalien |directeur1=oui |nom2=Denis Vaugeois |directeur2=oui |lieu= |année=2004 |publi= |pages=400 |isbn=2-89448-388-0 |oclc= |présentation en ligne=http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=2260}}</ref>, éclaire la période de sa vie comprise entre [[1595]] et [[1601]]. |
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; Œuvres originales |
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* {{Ouvrage |langue= fr1835 |auteur1= Samuel de Champlain | titre= {{citation étrangère|langue=fr1835|Les voyages dv sievr de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, divisez en devx livres.}} | sous-titre= {{citation étrangère|langue=fr1835|IOVRNAL TRES-FIDELE DES OBSERVAtions faites es deʃcouuertures de la Nouuelle France : tant en la deʃcriptiõ des terres, costes, riuieres, ports, haures, leurs hauteurs,& pluʃieurs declinaiʃons de la guide-aymant; qu'en la creãce des peuples, leur ʃuperʃtition, façon de viure & de guerroyer; enrichi de quantité de figures.}} |éditeur= Iean Berjon |lieu= Paris, France |année= 1613 | pages totales= 434 (pdf) | lire en ligne= http://memory.loc.gov/cgi-bin/ampage?collId=rbfr&fileName=0012//rbfr0012.db&recNum=0 | id= Champlain_1613_Voyages | référence=}} |
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[[File:Traitté de la marine et du devoir d'un bon marinier.svg|vignette|upright|''Traitté de la marine et du devoir d'un bon marinier'', 1632.]] |
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Son ''Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier'' (1632) est publié en complément de ses relations de voyage. |
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* {{Chapitre | langue= fr1835 | auteur1= Samuel de Champlain | titre chapitre= Traitté de la marine et du devoir d'un bon marinier | auteurs ouvrage= Samuel de Champlain | titre ouvrage= {{citation étrangère|langue=fr1835|Les voyages de la Nouuelle France occidentale, dicte Canada, faits par le sr de Champlain Xainctongeois, capitaine pour le roy en la marine du Ponant, & toutes les descouuertes qu'il a faites en ce païs depuis l'an 1603. iusques en l'an 1629. ... auec vn traitté des qualitez & conditions requises à vn bon & parfaict nauigateur pour cognoistre la diuersité des estimes qui se font en la nauigation ... ensemble vne carte generalle de la description dudit pays faicte en son meridien selon la declinaison de la guide aymant, & vn catechisme ou instruction traduicte du françois au langage des peuples sauuages de quelque contrée, auec ce qui s'est passé en ladite Nouuelle France en l'année 1631}} | lieu= A Paris, France | éditeur= Chez Claude Collet au Palais, en la Gallerie des Prisonniers, à l'estoille d'or | année= 1632 | lire en ligne= https://openlibrary.org/works/OL16840437W/Les_voyages_de_la_Nouuelle_France_occidentale_dicte_Canada_faits_par_le_sr_de_Champlain_Xainctongeoi |
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|passage= 664 à 717 |id= }} |
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; Œuvres éditées |
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* Les cinq tomes des ''Œuvres de Samuel de Champlain'' telles qu'éditées par [[Charles-Honoré Laverdière]] en 1870 |
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:numérisés et accessibles sur le site du [[Projet Gutenberg]]<ref>[http://www.gutenberg.org/etext/17258 ''Œuvres de Samuel de Champlain''] - [[Projet Gutenberg]] (divers formats disponibles)</ref> et sur celui de la [[Bibliothèque et Archives nationales du Québec]] (BAnQ)<ref>[http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtextes/to1026.htm Œuvres de Champlain / publiées sous le patronage de l'Université Laval par C.-H. Laverdière] - En 5 vol. numérisés au [[Portable Document Format|format PDF]] par la [[Bibliothèque et Archives nationales du Québec|BAnQ]]</ref> |
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* Samuel de Champlain, ''Aux origines du Québec. Expéditions en Nouvelle-France. 1604-1611'', texte en français moderne établi et présenté par Eric Thierry, Paris, Cosmopole, 2010, 279 p. {{ISBN|978-2-8463-0045-2}} |
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* Samuel de Champlain, ''Les Fondations de l'Acadie et de Québec. 1604-1611'', texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2008, 294 p. {{ISBN|978-2-8944-8566-8|978-2-8966-4520-6}} |
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* Samuel de Champlain, ''A la rencontre des Algonquins et des Hurons. 1612-1619'', texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2009, 240 p. {{ISBN|978-2-8944-8604-7|978-2-8966-4559-6}} |
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* Samuel de Champlain, ''Au secours de l'Amérique française. 1632'', texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2011, 696 p. {{ISBN|978-2-8944-8676-4|978-2-8966-4669-2}} |
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== Hommages == |
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[[Fichier:La statue de Samuel-de-Champlain à Québec.jpg|thumb|upright|Statue de Samuel de Champlain, à [[Québec (ville)|Québec]], au lever du soleil (avec un visage aussi expressif que celui ordinairement accordé à [[Jacques Cartier]]), par [[Paul-Romain Marie Léonce Chevré|Paul-Romain Chevré]] (Paris, 1896-1898), tel que restauré pour [[2008]], à Québec depuis 1898, près du ''[[Château Frontenac]]'', sur la [[Terrasse Dufferin]].]] |
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=== Quelques Citations === |
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Pour l'historien torontois [[Joe C. W. Armstrong]], ce {{Date |3|juillet|1608}} est la date la plus importante dans l'histoire de la colonisation française en Amérique: non seulement fondation de la ville de Québec, mais aussi les débuts d'une nation: le Canada. |
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{{citation bloc| Son fondateur n'est pas encore conscient de l'importance historique du geste qu'il pose, mais il vient de créer la plus ancienne colonie à avoir survécu en Amérique du Nord<ref name="Lemieux capsules">{{harvsp|Lemieux|2008}}</ref>. | Joe C. W. Armstrong}} |
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{{citation bloc|D’un point de vue humain, la Nouvelle-France a été un bien plus grand succès que la Nouvelle-Espagne ou que la Nouvelle-Angleterre ou que n’importe quelle colonie européenne en Amérique du Nord ou du Sud. En Acadie, dans la vallée du Saint-Laurent, dans les Grands Lacs, partout où a agi Champlain, les relations entre Français et Indiens ont été fusionnelles, intimes, créatrices. La Nouvelle-France n’a pas été un échec. Bien au contraire, c’est une formidable réussite, une leçon de vie et de savoir-vivre dont on n’a pas d’autre exemple dans toute l’histoire des Amériques. |
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[...]Champlain est le père des Québécois, des Acadiens, des Métis. Mais aussi de cette idée toujours vivace que nous sommes tous frères. Je crois profondément que nous avons tous beaucoup à apprendre de lui si nous voulons mieux vivre ensemble.|David Hackett Fischer<ref> |
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{{Article |
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| langue = français |
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| auteur1 = Georges-Hébert Germain |
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| titre = Champlain révèle sa vraie nature ! |
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| périodique = L'Actualité |
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| volume = |
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| numéro = |
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| jour = 13 |
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| mois = Avril |
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| année = 2011 |
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| pages = |
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| issn = |
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| lire en ligne = http://www.lactualite.com/culture/champlain-revele-sa-vraie-nature/ |
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| consulté le = 12 septembre 2016 |
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| id = |
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}}</ref>}} |
|||
{{citation bloc|Mais, bien que [[Bartholomew Gosnold|Gosnold]] et [[George Weymouth|Weymouth]] l’eussent précédé en quelques points de ce littoral, le géographe Champlain nous laissa une cartographie si précise qu’il mérite le titre de premier cartographe de la [[Nouvelle-Angleterre]].|[[Marcel Trudel]]}} |
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{{citation bloc| |
|||
Lors de mon assermentation, je tenais un livre sur Samuel de Champlain. J’avais toujours imaginé Champlain en conquistador débarqué avec ses soldats et marins pour planter le drapeau de la France et imposer la foi catholique. Mais grâce à ce livre, je me suis rendu compte que je n’avais rien compris de ce personnage historique incontournable, qui a appris plusieurs langues autochtones et qui s’est lié d’amitié avec presque toutes les tribus. Champlain a imposé l’État de droit et il a fait siennes la diversité et l’inclusion. Il croyait, finalement, aux valeurs du XXIe siècle! |
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|David Johnston, Gouverneur Général du Canada<ref> |
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{{Article |
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| langue = français |
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| auteur1 = Julie Barlow |
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| titre = Lettres du gouverneur général aux Canadiens |
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| périodique = L'Actualité |
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| volume = |
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| numéro = |
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| jour = 20 |
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| mois = octobre |
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| année = 2016 |
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| pages = |
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| issn = |
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| lire en ligne = http://www.lactualite.com/societe/lettres-du-gouverneur-general-aux-canadiens/ |
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| consulté le = 29 octobre 2016 |
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| id = |
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}}</ref>}} |
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{{citation bloc|Si Antoine Natel n'eût pas été poussé à aller faire des aveux au capitaine Testu, sur la plage du Cul-de-Sac, une après-midi de juillet 1608, il n'y aurait probablement pas eu de Québec, pas de Nouvelle-France, pas de nation canadienne, et la statue colossale de Champlain, le grand fondateur, ne se dresserait pas aujourd'hui sur son admirable piédestal, au sommet du roc historique où il a jeté les fondations d'un pays catholique et français<ref>{{Harvsp|Roy|2008}}</ref>.|[[Thomas Chapais]]}} |
|||
=== Lieux commémoratifs === |
|||
En commémoration de la première messe de [[1615]], la [[Montréal|ville de Montréal]] fit ériger en [[1915]] au milieu du parc [[Nicolas Viel]] une stèle en granit surmontée d'une croix. L'une des faces de cette stèle rappelle cette première messe célébrée à Montréal le {{date-|24 juin 1615}}, sur la rive de la [[rivière des Prairies]], par le [[Denis Jamet|Père Denis Jamet]]. L'autre face rappelle le souvenir du [[Nicolas Viel|père Viel]] et de son protégé, [[Ahuntsic]]. Cette stèle du sculpteur J.-C. Picher fut l'œuvre de la [[Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal]]. De plus, le visiteur pourra prendre connaissance de la magnifique toile du peintre [[Georges Delfosse (peintre)|Georges Delfosse]] à la [[Basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal|cathédrale Marie-Reine du Monde]] dont l'illustration est tirée. |
|||
<gallery caption="Galerie de monuments, plaques commémoratives et statues"> |
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Samuel de Champlain BROUAGE.JPG|Vitrail de Samuel de Champlain dans l'église de Brouage, par [[Nicolas Sollogoub|Nicolas Sollogoub (1925-2014)]], 2007. |
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VITRAIL BROUAGE Samuel de Champlain.JPG|Vitrail de Samuel de Champlain dans l'église de Brouage |
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Monument Champlain Brouage.jpg|Monument à la mémoire de Champlain devant l'[[église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Brouage|église de Brouage]] |
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Champlain statue, Nepean Point, Ottawa.jpg|Statue de Samuel de Champlain à [[Ottawa]] ([[Ontario]]) |
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SamuelDeChamplainStatueILMVT.JPG|Statue de Champlain à Isle La Motte, Vermont, endroit supposé de son premier débarquement au Vermont. |
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Plaque commemorative samuel de champlain honfleur.jpg|Plaque commémorative des départs de Champlain dans le port de Honfleur. |
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Champlain_Monument.JPG|Monument à Samuel de Champlain, Orilla, Ontario, Canada |
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Saint-Jean-sur-Richelieu, édifice Deland et murale Champlain 1609.jpg|À Saint-Jean-sur-Richelieu, une murale sur l'édifice Deland rappelle l'expédition de Champlain sur la Rivière des Iroquois en 1609 |
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</gallery> |
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== Bibliographie et autres médias == |
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=== Bibliographie francophone === |
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* {{Lien web |
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| langue = français |
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| format = |
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| auteur1 = Denis Vaugeois |
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| url = http://www.septentrion.qc.ca/blogue/champlain-et-dupont-grave-en-contexte |
|||
| titre = Champlain et Dupont Gravé en contexte |
|||
| série = Texte de la communication présentée par Denis Vaugeois lors du {{133e}} congrès du comtié des travaux historiques et scientifiques (CTHS) à Québec le 2 juin 2008. |
|||
| jour = 29 |
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| mois = août |
|||
| année = 2008 |
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| site = Septentrion.qc.ca |
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| éditeur = Septentrion |
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| isbn = |
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| citation = |
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| consulté le = |
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| id = Champlain-Gravé |
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| libellé = |
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}}. |
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* {{pdf}} {{Article |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Jean Liebel |
|||
| titre = On a vieilli Champlain |
|||
| éditeur = |
|||
| périodique = Revue d'histoire de l'Amérique française |
|||
| volume = 32 |
|||
| numéro = 2 |
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| jour = |
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| mois = |
|||
| année = 1978 |
|||
| pages = 229-237 |
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| issn = |
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| lire en ligne = http://id.erudit.org/iderudit/303691ar |
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| consulté le = |
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| id = |
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}} |
|||
* {{Lien web |
|||
| langue = français |
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| format = en ligne |
|||
| auteur1 = André Vachon |
|||
| lien auteur1 = |
|||
| url = http://www.universalis.fr/encyclopedie/samuel-de-champlain/ |
|||
| titre = CHAMPLAIN SAMUEL DE - (1567-1635) |
|||
| série = |
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| jour = |
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| mois = |
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| année = |
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| site = |
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| éditeur = [[Encyclopædia Universalis]] |
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| isbn = |
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| page = |
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| citation = |
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| consulté le = 14 novembre 2016 |
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| id = UniversalisChamplain |
|||
| libellé = |
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}}. |
|||
* {{Article |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Louis-Guy Lemieux |
|||
| titre = Toutes les capsules historiques que notre journaliste Louis-Guy Lemieux a rédigées au cours de la dernière année au sujet des 400 ans de la ville de Québec. |
|||
| périodique = Le Soleil |
|||
| volume = |
|||
| numéro = |
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| jour = 18 |
|||
| mois = août |
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| année = 2008 |
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| pages = |
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| issn = |
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| lire en ligne = http://www.lapresse.ca/le-soleil/200809/08/01-658797-toutes-les-capsules-historiques-de-louis-guy-lemieux.php |
|||
| consulté le = 13 septembre 2016 |
|||
| id = |
|||
}} |
|||
*David H. Fischer, Le rêve de Champlain, Montréal, Boréal, 2011, 999 pages (ISBN 978-2-7646-2229-2) |
|||
*{{Ouvrage |langue=français |éditeur=Les Presses de l'Université Laval (PUL) |titre=Champlain et les fondateurs oubliés, les figures du père et le mythe de la fondation. |auteur1=Mathieu d'Avignon |lieu=[[Québec (ville)|Québec]] |année=[[2008]] |mois= |jour= |publi= |pages=558 |format= |isbn=978-2-7637-8644-5 |issn= |oclc= |présentation en ligne=http://www.pulaval.com/catalogue/champlain-les-fondateurs-oublies-les-figures-9133.html |commentaire=L'auteur remet en cause l'image populaire du fondateur unique. Pour un commentaire sur le livre voir : {{Article| auteur=Louis Cornellier | titre=Le complot de Champlain| date=19 avril 2008| journal = [[Le Devoir]] | ISSN = | texte=http://www.ledevoir.com/2008/04/19/185809.html |consulté le= 9 octobre 2008.}}}} |
|||
* {{Ouvrage |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Narcisse-Eutrope Dionne |
|||
| titre = Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-France |
|||
| sous-titre = histoire de sa vie et de ses voyages |
|||
| éditeur = A. Coté et cie. |
|||
| année = 1891 |
|||
| volume = |
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| tome = Volume 1 |
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| pages totales = |
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| lire en ligne = https://books.google.ca/books?id=bHwtAAAAYAAJ |
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}} |
|||
* Divers auteurs, ''Sur les traces de Champlain'', Sudbury : Les [[Éditions Prise de parole]], 2015<ref>[http://ici.radio-canada.ca/emissions/Le_reveil_Nouvelle-Ecosse_et_T-N/2015-2016/archives.asp?date=2015/11/23&indTime=920&idmedia=7376183 Interview par Nathalie Geddry, sur www.radiocanada.ca]</ref>{{,}}<ref>[http://m.radio-canada.ca/regions/ontario/2015/10/26/010-24-heures-roman-litterature.shtml Mission accomplie pour les 24 heures du roman, sur www.radiocanada.ca]</ref>. |
|||
* {{Chapitre |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Mlle Marie-Claire Daveluy, LL.D. de l'Académie canadienne-française |
|||
| titre chapitre = ''Cartier – Champlain – Les relations des Jésuites'' |
|||
| auteurs ouvrage = Société historique de Montréal |
|||
| titre ouvrage = ''Centenaire de l'Histoire du Canada de François-Xavier Garneau : deuxième semaine d'histoire à l'Université de Montréal'', 23-27 avril 1945 |
|||
| lieu = Montréal |
|||
| éditeur = Jean-Jacques Lefebvre |
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| mois = |
|||
| année = 1945 |
|||
| isbn = |
|||
| lire en ligne = |
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| passage = pages 201-240 |
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| id = |
|||
}} |
|||
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Vergé-Franceschi|directeur1=oui|titre=Dictionnaire d'Histoire maritime |éditeur=[[éditions Robert Laffont]]|année=2002|collection=Bouquins}} |
|||
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Taillemite|titre=Dictionnaire des marins français|lieu=Paris|éditeur=éditions Tallandier|année=2002|nouvelle édition=nouvelle édition revue et augmentée |pages totales=573|isbn=2-84734-008-4}} |
|||
* Christian Morissonneau, ''Le rêve américain de Champlain'', Montréal, Hurtubise, 2009, 252 pages. |
|||
* Mathieu d'Avignon, [http://www.pulaval.com/catalogue/champlain-les-fondateurs-oublies-les-figures-9133.html ''Champlain et les fondateurs oubliés. Les figures du père et le mythe de la fondation''], 2008, Québec, Les Presses de l'[[Université Laval]], 558 pages, {{ISBN|978-2-7637-8644-5}}. |
|||
* Eric Thierry, ''La France de Henri IV en Amérique du Nord. De la création de l'Acadie à la fondation de Québec'', Paris, Edit. Honoré Champion, 2008, 502 p. |
|||
* Raymonde Litalien et [[Denis Vaugeois]] (dir.) ''[http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=2260 Champlain : la naissance de l'Amérique française]'' [[Sillery (Québec)|Sillery]] (Québec) : Septentrion ; Paris : Nouveau monde éd. ; La Rochelle : Conseil général de la Charente-Maritime, 2004. 397 p., {{unité|34|cm}}. {{ISBN|2-89448-388-0}} puis {{ISBN|2-84736-079-4}}. |
|||
* {{Chapitre |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Raymonde Litalien |
|||
| auteur2 = [[Denis Vaugeois]] (dir.) |
|||
| titre chapitre = Chronologie de Champlain |
|||
| auteurs ouvrage = Raymonde Litalien et [[Denis Vaugeois]] (dir.) |
|||
| titre ouvrage = Champlain : la naissance de l'Amérique française |
|||
| lieu = [[Sillery (Québec)|Sillery]] (Québec); Paris ; La Rochelle |
|||
| éditeur = Septentrion ; Nouveau monde éd.; Conseil général de la Charente-Maritime |
|||
| mois = |
|||
| année = 2004 |
|||
| isbn1 = 9782894483886 |
|||
| isbn2 = 9782896643554 |
|||
| lire en ligne = http://blogue.septentrion.qc.ca/2007/05/chronologie-de-champlain/ |
|||
| passage = |
|||
| id = chrono |
|||
}} |
|||
* Émile Cappella, ''Champlain, le fondateur de Québec''. Paris : Magellan & Cie, coll. « Traces & fragments », 2004. 125 p., {{unité|24|cm}}. {{ISBN|2-914330-49-9}}. |
|||
* Caroline Montel-Glénisson, ''Champlain : la découverte du Canada'', Paris : Nouveau Monde éditions, 2004, 188 pages. |
|||
* Comité du Mémorial de la Nouvelle-France, ''Samuel Champlain, enfant de Brouage'' - (collectif : Emile Ducharlet, Monique Duval, Dom Guy-Marie Oury, Jimmy Vigé), La Lucarne Ovale, 2007, 96 pages. |
|||
* ''La Grosse Aventure des marins saintongeais dans les terres neuves'' et ''Le Grand Livre des voyages de Champlain'' - Bernard Mounier, Patrick Henniquau, Ed. Bonne Anse, co-éd. avec la CDA, 2005 |
|||
* Yves Cazaux, ''Le rêve américain, de Champlain à Cavelier de La Salle'', Albin Michel, 1988, 544 pages. |
|||
* {{Ouvrage |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Louis-Marie Le Jeune, o.m.i. |
|||
| titre = Champlain (Samuel de) , Deuxième voyage : Honfleur à Montréal, 1603 |
|||
| sous-titre = |
|||
| éditeur = Université d'Ottawa |
|||
| collection = Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada |
|||
| lieu = Montreal & Boston |
|||
| volume = 1 |
|||
| numéro = |
|||
| jour = |
|||
| mois = |
|||
| année = 1931 |
|||
| pages = 862 |
|||
| issn = |
|||
| lire en ligne = http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/DeuxiemevoyagedeChamplain-HistoiredelaNouvelle-France.htm |
|||
| consulté le = 9 octobre 2016 |
|||
| id = |
|||
}} |
|||
* Rosario Bilodeau, ''Champlain'', Montréal : Éditions HMH limitée, 1961, 198 pages |
|||
* Marcel Trudel, ''Champlain : texte'', Montréal : Fides, 1956, 94 pages |
|||
* {{Lien web |url=http://www.biographi.ca/fr/bio.php?id_nbr=115 |
|||
|titre=Champlain, Samuel de |auteur=Marcel Trudel |date=2003 |site=www.biographi.ca |éditeur=[[Dictionnaire biographique du Canada]] [http://www.biographi.ca en ligne] |citation= |en ligne le= |consulté le= 10 octobre 2008. }} |
|||
* {{Article |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Marcel Trudel |
|||
| titre = Un nouvel inventaire du Saint-Laurent, 1603 |
|||
| périodique = Revue d'histoire de l'Amérique française |
|||
| volume = 16 |
|||
| numéro = 3 |
|||
| jour = |
|||
| mois = |
|||
| année = 1962 |
|||
| pages = 313-347 |
|||
| issn = |
|||
| lire en ligne = http://id.erudit.org/iderudit/302209ar |
|||
| consulté le = |
|||
| id = |
|||
}} |
|||
* {{Article |
|||
| langue = français |
|||
| auteur1 = Pierre-Georges Roy |
|||
| titre = Québec au temps du scorbut - Une conspiration contre Champlain en 1608 |
|||
| périodique = Le Devoir |
|||
| volume = |
|||
| numéro = |
|||
| jour = 23 |
|||
| mois = juin |
|||
| année = 2008 |
|||
| pages = |
|||
| issn = |
|||
| lire en ligne = http://www.ledevoir.com/non-classe/195094/quebec-au-temps-du-scorbut-une-conspiration-contre-champlain-en-1608 |
|||
| consulté le = |
|||
| id = |
|||
}} |
|||
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=La Roncière|lien auteur1=Charles Bourel de La Roncière|titre=Histoire de la Marine française|sous-titre=En quête d’un empire colonial, Richelieu|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Plon|lien éditeur=|lieu=Paris|année=1910|volume=|tome=4|pages totales=782|passage=|isbn=|lire en ligne=https://archive.org/details/histoiredelamari04larouoft|consulté le=}} |
|||
* Paul Bouchart d'Orval, ''Le mystère du tombeau de Champlain'', Montréal, Société nationale Samuel de Champlain, {{3e}} édition 1951, 125 pages |
|||
* Maurice Besson, ''Champlain'', Paris : Éditions de l'Encyclopédie de l'empire français, 1946, 156 pages |
|||
* Constantin-Weyer, ''Champlain'', Paris : Plon, 1931, 241 pages |
|||
* Étienne Micard, ''L'Effort persévérant de Champlain'', Paris : Éditions Pierre Roger, 1929, 281 pages |
|||
* Léon Le Clerc, ''Champlain célébré par les Normands et les Canadiens : mémorial des fêtes données à Honfleur les 13, 14 & 15 août 1905'', Honfleur : Imprimerie R. Sescau, 1908, 128 pages |
|||
* Abbé Silvio Corbeil, [http://www4.banq.qc.ca/numtexte/16419.pdf ''Chomedey de Maisonneuve : drame chrétien en trois actes ; Samuel de Champlain : pages oratoires ; trois auréoles!''], Montréal : Cadieux & Derome, 1899, 115 pages |
|||
* [[Henri-Raymond Casgrain]], [http://www4.banq.qc.ca/numtexte/123869.pdf ''Champlain : sa vie et son caractère''], Québec : Imprimerie de L.-J. Demers & frère, 1898, 60 pages |
|||
* Casgrain, ''Découverte du tombeau de Champlain'', 1866 |
|||
* ''Champlain et son œuvre : une page d'histoire'', Québec : A.E. Talbot, éditeur, 1898, 107 pages |
|||
* [[Hubert Deschamps (historien)|Hubert Deschamps]], ''Les voyages de Samuel Champlain'', Paris, PUF, 1951 |
|||
* Narcisse-Eutrope Dionne, ''Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-France. Histoire de sa vie et de ses voyages'', s.é., Québec, 2 tomes de 430 et 559 pages |
|||
* Groupe Média TFO, Le rêve de Champlain, série docu-fiction de 6 épisodes disponibles sur [http://revedechamplain.com/ le site web dédié] |
|||
* Publication Baptême Samuel Champlain Temple St Yon La Rochelle - Jean-Marie Germe Bulletin des Amitiés Généalogiques Canadiennes-Françaises (AGCF {{Numéro avec majuscule|34}}, mars 2012) (référence / http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=7349&type=pge#.VjIb9bcveM8 |
|||
* [[Gabriel Gravier (géographe)|Gabriel Gravier]], ''Vie de Samuel Champlain : fondateur de la nouvelle-France (1567-1635)'', Paris : J. Maisonneuve, 1900. <small>([https://archive.org/details/viedesamuelchamp00grav lire en ligne])</small> |
|||
=== Bibliographie anglophone === |
|||
<!-- utiliser de préférence nom et prénom plutôt que auteur ou bien ne mettre que l'initiale du 2e prénom à auteur pour que les références Harv fonctionnent. Merci. --> |
|||
* {{Chapitre|langue=en |prénom1= Conrad E. |nom1=Heidenreich |titre chapitre= The Mapping of Samuel de Champlain, 1603–1635 |titre ouvrage= The History of Cartography, Volume 3, ''Cartography in the European Renaissance'' |éditeur = David Woodward |année= 2007 |isbn = 9780226907321 |lire en ligne= http://www.press.uchicago.edu/books/HOC/HOC_V3_Pt2/HOC_VOLUME3_Part2_chapter51.pdf }} |
|||
* {{Ouvrage | langue= en |prénom1= David H. |nom1=Fischer | titre= Champlain's Dream | sous-titre= the European Founding of North America | éditeur = Simon & Schuster | lieu= New York | année= 2008 | pages totales= 848 | isbn1= 9781416593324 | isbn2= 978-0-307-39766-9 | isbn3= 0-307-39766-1}} |
|||
* Conrad Edmund Heidenreich, ''Champlain and the Champlain Society : an early expedition into documentary publishing'', Toronto : The Champlain Society, 2006, 130 pages |
|||
* Raymonde Litalien et Denis Vaugeois, ''Champlain : the birth of French America'', Montreal : McGill-Queen's University Press ; Sillery : Septentrion, 2004, 397 pages (traduit du français par Käthe Roth) |
|||
* Joe C.W. Armstrong. ''Champlain'', Toronto : Macmillan of Canada, 1987, 318 pages |
|||
* Conrad Edmund Heidenreich, ''Explorations and mapping of Samuel de Champlain, 1603-1632'', Toronto : B. V. Gutsell : Department of Geography, York University, 1976, 140 pages |
|||
* [[Samuel Eliot Morison]], ''Samuel de Champlain: Father of New France'' (Little Brown, [[1972]]) {{ISBN|0-316-58399-5}} |
|||
* George MacBeath (ed.), ''Champlain and the St. John, 1604-1954'', Saint John, N.B. : New Brunswick Historical Society, 1954, 80 pages |
|||
* Morris Bishop, ''Champlain : the life of fortitude'', New York : Alfred A. Knopf, 1948, 364 pages |
|||
* Louise Hall Tharp, ''Champlain Northwest voyager'', Boston : Little Brown & Co., 1944, 250 pages |
|||
* Henry Wayland Hill, ''The Champlain tercentenary : final report of the New York Lake Champlain Tercentenary Commission''', Albany : Lyon Co., 1913, 325 pages |
|||
* Narcisse-Eutrope Dionne, N.-E. ''Champlain'', Toronto : Morang, 1905, 299 p. (dans la série ''The Makers of Canada'' ; v. 1) |
|||
* John Murdoch Harper, ''Champlain : a drama in three acts ; with an introduction entitled Twenty years and after'', Toronto ; Quebec : the Trade Publishing Company : T.J. Moore & Company, 1908, 296 p. |
|||
* Edwin Asa Dix, ''Champlain, the founder of New France'', New York : D. Appleton, 1903, 246 pages |
|||
* Francis Parkman, ''Champlain and his associates : an account of early French adventure in North America'', New York : Charles E. Merrill, 1890, 64 pages |
|||
=== Filmographie === |
|||
* [[1963]] — [http://www.onf.ca/film/quebec_1603_samuel_de_champlain/ ''Champlain''], par [[Denys Arcand]], [[Office national du film du Canada|ONF]] |
|||
* [[1988]] — [http://www.onf.ca/film/En_quete_d_un_pays/ ''En quête d'un pays''], par Robert Doucet, [[Office national du film du Canada|ONF]] |
|||
* [[2008]] — ''Enquête Champlain'', par Marie Nadeau, Les Productions Hyperzoom |
|||
* [[2008]] — [http://www.onf.ca/film/champlain-tournage-le-projet/ ''Champlain retracé, une œuvre en 3 dimensions''], par [[Jean-François Pouliot (réalisateur)|Jean-François Pouliot]], [[Office national du film du Canada|ONF]] |
|||
=== Liens externes === |
|||
* {{Lien web |url=http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2003/champlain.htm |titre=Célébrations nationales 2003 - Samuel Champlain et François Gravé, sieur du Pont, remontent le Saint-Laurent |auteur=Jean Glénisson |date=2003 |site=culture.gouv.fr |éditeur=Ministère français de la Culture |en ligne le= |consulté le= 10 Octobre 2008}} |
|||
* [http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/samuel-de-champlain/ Samuel de Champlain] Article de l'Encyclopédie canadienne par Marcel Trudel et Mathieu D'Avignon, 2013: ''Samuel de Champlain, cartographe, explorateur, gouverneur officieux de la Nouvelle-France (né vers 1567 à Brouage, France; décédé le 25 décembre 1635 à Québec'') |
|||
* Une carte des explorations: [http://www.travel-vermont.net/vacances/2008/09/voyages-samuel-de-champlain-nouvelle-france/ Carte complète des voyages de Samuel de Champlain en Nouvelle-France] |
|||
* [http://link.library.utoronto.ca/champlain/search.cfm?lang=fre The Champlain Society/La Société Champlain. Collection numérisée] ({{formatnum:41000}} pages imprimées) |
|||
* [http://www.ropfo.ca/champlain Champlain : Voyages dans la francophonie canadienne] |
|||
* [http://champlain.monsite-orange.fr Hommage au fondateur de Québec] |
|||
* {{autorité}} |
|||
== Voir aussi == |
|||
* [[Lac Champlain]] |
|||
* [[Pierre Dugua de Mons]] |
|||
* [[Guerre franco-anglaise (1627-1629)]] |
|||
* [[Histoire de la marine française]] |
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{{Autres projets |
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=== Champlain, ''Œuvres de Champlain'' === |
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:::<small>[[Charles-Honoré Laverdière]], éditeur annotateur |
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(texte intégral en ligne : [http://www.gutenberg.org/etext/17258 gutenberg.org])</small> |
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Version du 19 décembre 2017 à 12:42
Samuel de Champlain | ||
Détail de « Deffaite des Yroquois au Lac de Champlain », repris de l'œuvre Voyages de Champlain (1613). Cet auto-portrait est la seule image contemporaine de l'explorateur. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Gouverneur de la Nouvelle-France | ||
– (8 ans) |
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Monarque | Louis XIII | |
Prédécesseur | Création du poste | |
Successeur | Marc Antoine Jacques Bras-de-fer de Châteaufort | |
Biographie | ||
Date de naissance | Entre 1567 et 1574 | |
Lieu de naissance | Brouage | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Québec | |
Nature du décès | Accident vasculaire cérébral | |
Sépulture | Québec | |
Nationalité | Royaume de France | |
Père | Antoine Champlain, pilote de navire | |
Mère | Marguerite Le Roy | |
Conjoint | Hélène Boullé | |
Enfants | Sans descendance | |
Profession | Navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, commandant et chroniqueur | |
Résidence | Habitation de Québec | |
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Gouverneurs généraux de la Nouvelle-France | ||
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Samuel de Champlain, serait né à Brouage (Charente-Maritime) entre 1567 et 1574 ; il aurait été baptisé le à La Rochelle au Temple Saint-Yon. Il meurt à Québec le . Champlain est tout à la fois un grand navigateur, un cartographe, un soldat, un explorateur, un géographe, un commandant et un auteur de récits de voyage français. Il est le fondateur de la Ville de Québec.
Après une formation de navigateur en Saintonge (vers 1586-1594)[note 1], il se fait soldat en Bretagne (1595-1598), puis explorateur des colonies espagnoles d'Amérique (1599-1601), du fleuve Saint-Laurent (1603) ainsi que de l'Acadie (1604-1607) et de la côte atlantique (entre l'actuel Nouveau-Brunswick et Cap Cod). Il nomme définitivement la « Nouvelle-France » en l'inscrivant sur une carte de 1607, représentant l'Acadie à partir de La Hève jusqu'au sud du Cap Cod. Champlain enracine la première colonie française permanente, à Port Royal d’abord, puis à Québec ensuite, qu'il a fondée le . À cette fin, il bénéficie du soutien du roi Henri IV de France, de Pierre Dugua de Mons, de François Gravé, et du chef montagnais Anadabijou[1],[2].
N'appartenant pas à la noblesse, Champlain agit en tant que subalterne d'un noble désigné par le roi : à Québec, il est « lieutenant du vice-roi de la Nouvelle-France » resté en France, puis à partir de 1629 « commandant en la Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu[coll 1]. Administrateur local de la ville de Québec jusqu'à sa mort, il ne reçoit jamais le titre officiel de gouverneur de la Nouvelle-France, même s'il en exerce les fonctions.
Les difficultés rencontrées dans cette entreprise sont nombreuses[1], et ce n'est qu'à partir des étés et , dans les dix-huit derniers mois de sa vie, que Champlain voit son rêve de colonisation se concrétiser, avec l'arrivée et l'établissement de quelques dizaines de familles de colons[note 2]. Son acharnement à vouloir implanter une colonie française en Amérique du Nord lui vaut, depuis le milieu du XIXe siècle, le surnom de « Père de la Nouvelle-France ».
Biographie
Sa jeunesse : vers une carrière militaire
Son enfance est peu connue, mais il en tire une bonne formation de navigateur et de cartographe, ainsi que de dessinateur et de rédacteur de textes. Il écrit plus tard de nombreux ouvrages (voir Œuvres). Il dit lui-même « qu'il s'affectionne dès le bas âge à l'art de la navigation et l'amour de l'océan[3] ». Il a pour précepteur le curé de Brouage[3].
Dans l'armée du roi, en Bretagne ( - )
Champlain prend part aux guerres de religion, qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle et où se sont opposés catholiques et protestants, appelés aussi Huguenots. Henri IV luttait contre les catholiques de la Ligue, mais en 1593 Henri abjure sa foi protestante et il est sacré roi en .
Samuel Champlain s'engage en dans l'armée du roi, sous la direction des maréchaux d'Aumont, de Saint-Luc, puis de Brissac[note 3], à Blavet, dans le sud du Duché de Bretagne. Cette armée levée par Henri IV vise à soumettre le duc de Mercœur, gouverneur sécessionniste de Bretagne et baillistre de la maison de Penthièvre . Il s'agit d'un épisode central de la huitième guerre de religion (1585–1598), au cours duquel le duc de Mercœur, dans le souci d'arracher la Bretagne catholique au « roi hérétique », offre refuge aux dernières troupes rebelles de la ligue catholique et organise le débarquement d'un corps expéditionnaire espagnol.
« La Rochelle étant le centre du parti huguenot, les ligueurs ne tardèrent pas à y porter leurs armes, et nous avons vu que, dès 1577, ils vinrent mettre le siège devant Brouage, sous la conduite du duc de Mayenne. Champlain nous dit qu'il «était employé en l'armée du roi sous messieurs le maréchal d'Aumont, de Saint-Luc, et maréchal de Brissac, en qualité de maréchal des logis de la dite armée durant quelques années». [...] Mais, en 1586, alors que François d'Epinay de Saint-Luc défendait Brouage attaquée par Henri de Navarre et le prince de Condé, il est assez probable que Champlain avait déjà quitté le foyer paternel pour défendre sa ville natale contre les envahisseurs huguenots. Il pouvait avoir alors vingt ans. Après la mort de Henri III, tombé sous le poignard d'un assassin, les ligueurs se soumirent les uns après les autres à l'autorité du roi de Navarre, devenu roi de France. Champlain continua à porter les armes, mais il dut subir l'autorité de ses chefs, devenus les ardents défenseurs de leur ancien adversaire[4]. »
En , Henri IV signe l’édit de Nantes, reconnaîssant aux protestants la liberté de conscience. Samuel Champlain aura servi dans ce corps d'armée pendant trois ans, jusqu'à la Paix de Vervins (). Il s'y taille une bonne réputation auprès de ses supérieurs hiérarchiques. D'abord fourrier, « aide » de Jean Hardy (qui est le maréchal des logis), puis « enseigne » du sieur de Millaubourg, il finit par obtenir le grade de maréchal des logis[note 4]. D'ailleurs, il recevra du roi dès 1603 une rente viagère, qui en 1618 sera augmentée à 600 livres par an[coll 1],[coll 2],[note 5].
De Cadix à Panama ( - )
En , Guillaume Allène, dit le « capitaine provençal » et oncle maternel par alliance de Champlain, transporte en Espagne les troupes qui étaient cantonnées à Blavet (Port-Louis) en Bretagne. Champlain accompagne son oncle à Cadix à bord du Saint-Julien, et il est chargé de la sécurité du navire.
Sur ordre de Philippe II d'Espagne, le Saint-Julien appareille pour un voyage aux «Indes occidentales». Le , Philippe II d’Espagne meurt et son fils Philippe III prend la succession du trône. Sans son oncle, Champlain s’embarque pour cette expédition de deux ans et demi à la mer des Antilles et dans le Golfe du Mexique. Ses observations sont notées dans un manuscrit accompagné de dessins sous le nom de « Brief Discours ».
Informé ou conseillé par des Espagnols, Champlain se serait rendu en exploration jusqu'à Mexico, et jusqu'à ce qui est aujourd'hui le Panama, dont il aurait su l'étroitesse de l'isthme et la pertinence d'y construire un jour un canal offrant un passage à l'autre océan[5]. « Si quatre lieues de terre étaient coupées […] on raccourcirait le chemin de plus de 1500 lieues. Et depuis Panama jusqu’au détroit de Magellan, ce serait une île, et de Panama jusqu’aux Terres neuves une autre île, de sorte que toute l’Amérique serait en deux îles[Laverdière 1]. »
Ce voyage fut très formateur: «Son traité sur la navigation publié en 1632, le « Traitté de la marine »[6], souligne également un apprentissage par observation de la pratique plutôt qu'académique. Il montre peu de connaissances des principes mathématiques de la navigation et de topométrie, mais il utilise les procédures élémentaires de navigation et d'arpentage. Comme il ne cite que des textes espagnols et n'utilise que la lieue marine espagnole, c'est probablement à bord du vaisseau de son oncle qu'il accumula ses connaissances en navigation et cartographie[7].»
À son retour en France, il présente ses observations compilées dans le « Brief Discours » à la cour du roi.
Analyse des mœurs des « Indiens » et du traitement qu'ils subissent
Le récit de Champlain est non seulement géographique, mais il couvre aussi la flore, la faune et l'ethnologie. Vers 1600, les Espagnols et Portugais dominent l’Amérique du Sud avec une population de 160 000 habitants pour environ cinq millions d’«Indiens». Il décrit ainsi les mœurs des « Indiens » :
« Après avoir chanté et dansé, ils se mettent le visage en terre, et tous ensemble ils commencent à crier et pleurer en disant : O puissante et claire lune, fait que nous puissions vaincre nos ennemis, que puissions les manger, à celle fin que ne tombions entre leurs mains. »
— Champlain (français modernisé)
Il dénonce aussi les mauvais traitements infligés par les Espagnols.
« Quant aux autres Indiens qui sont sous la domination du Roi d'Espagne, s'il n'y donnait ordre,ils seraient en aussi barbare croyance comme les autres. Au commencement de ses conquêtes, il avait établi l'inquisition entre eux, et les rendait esclaves ou faisait cruellement mourir en si grand nombre, que le récit seulement en fait pitié. Ce mauvais traitement était cause que les pauvres Indiens, pour l'appréhension de celui-ci, s'enfuyaient aux montagnes comme désespérés, et d'autant d’Espagnols qu'ils attrapaient, ils les mangeaient ; et pour cette occasion les dits Espagnols furent contraints leur ôter la dite inquisition, et leur donner liberté de leur personne, leur donnant une règle de vivre plus douce et tolérable, pour les faire venir à la connaissance de Dieu et la croyance de la sainte Église : car s'ils les voulaient encor châtier selon la rigueur de la dite inquisition, ils les feraient tous mourir par le feu. »
— Champlain (français modernisé)
« L'ordre dont ils usent maintenant est qu'en chaque maison qui sont comme villages, il y a un prêtre qui les instruit ordinairement, ayant le prêtre un registre de noms et surnoms de tous les Indiens qui habitent au village sous sa charge. Il y a aussi un Indien qui est comme procureur du village, qui a un autre pareil registre, et le dimanche, quand le prêtre veut dire la messe, tous les dits Indiens sont tenus se présenter pour l'entendre, et avant que le prêtre la commence, il prend son registre, et les appelle tous par leur nom et surnom, et si quelqu'un fait défaut, il est marqué sur le dit registre; puis la messe dite, le prêtre donne charge à l'Indien qui sert de procureur de s'informer particulièrement où sont les défaillants, et qui les fasse réunir à l'église, où étant devant le dit prêtre, il leur demande l'occasion pour lequel ils ne sont pas venus au service divin, dont ils allèguent quelques excuses s'ils peuvent en trouver, et si elles ne sont trouvées véritables ou raisonnables, le dit prêtre commande au dit procureur Indien qui ait à donner hors l’église, devant tout le peuple, trente ou quarante coups de bâton aux défaillants. Voila l'ordre que l'on tient à les maintenir en la religion, en laquelle ils vivent partie pour crainte d'être battus : il est bien vrai que s'ils ont quelque juste occasion qui les empêche de venir à la messe, ils sont excusés. »
— Champlain (français modernisé)
Retour en France
En -, son oncle Guillaume Allène décède, et lui lègue ses biens par testament. Samuel Champlain est de retour en France.
Protection d'Henri IV
Dès l'automne 1601, il reçoit une pension à la cour de Henri IV. Champlain obtient la protection du roi, mais il ne porte pas de titre officiel. Lescarbot, dans un sonnet de 1607, le saluera comme géographe royal. Marcel Trudel écrit: « Nulle part Champlain ne porte ce titre et personne d’autre que Lescarbot ne le lui donne ; rien n’établit que Champlain, tout en agissant en géographe, ait occupé le poste officiel de géographe du roi[Trudel 1]. »
1er voyage au Canada, sur le fleuve Saint-Laurent ()
Son premier voyage vers l'Amérique du Nord commence en , sous mandat d'Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe et alors titulaire du monopole commercial de la Nouvelle-France. François Gravé (dit Sieur du Pont ou Pont-Gravé, Gravé-Dupont, le Pont), marchand et navigateur, était chef d'une expédition de traite des fourrures au Canada[8] parmi laquelle embarquent : deux « sauvages » que Pont-Gravé avait amenés lors d'un précédent voyage ; Pierre Chauvin de La Pierre, parent de feu Pierre de Chauvin de Tonnetuit ; et Samuel Champlain, qui était inconnu jusque là. François Gravé est un explorateur expérimenté de ces régions, et chaque été depuis peut-être 20 ans[1], il remonte le fleuve Saint-Laurent en barque[note 6],[9] jusqu'aux Trois-Rivières.
Samuel Champlain, observateur
« Il s'embarque, non à titre de lieutenant ainsi qu'on l'a déjà écrit, mais en simple observateur comme l'était de Monts en 1600. Selon sa propre déclaration, il avait été invité par Aymar de Chaste à « voir ce pays, & ce que les entrepreneurs y feraient » ; de Chaste obtint pour Champlain la permission nécessaire, et Pont-Gravé reçut l'ordre de le « recevoir en son vaisseau et de lui faire voir et reconnaître tout ce qui se pourrait en ces lieux[10]. » Recommandé par De Chaste auprès de François Gravé, et désireux de se faire valoir auprès d'Henri IV, Champlain promet au roi de lui faire un rapport détaillé de cette expédition. Aymar de Chaste ne recevra jamais de compte-rendu car il mourra durant l'expédition.
Le , Champlain quitte Honfleur (en Normandie), à bord de La Bonne Renommée. La Françoise et un autre navire font aussi partie de la flotte.
À Tadoussac et La Grande Alliance
Le , la flotte s'ancre à Tadoussac pour la traite des fourrures. Le , Champlain et François Gravé traversent en barque l'embouchure du Saguenay, et descendent à la Pointe-aux-Alouettes[11].
Ils rendent ainsi visite au chef montagnais Anadabijou, qui campe aux environs. Ce dernier les accueille au milieu d'une centaine de guerriers fêtant leur victoire lors d'une « tabagie », c'est-à-dire un grand festin. Un conseil se réunit, et l'un des leurs, qui revient de France, parle amplement du pays qu'il a visité, et raconte l'entrevue qu'il a eue avec Henri IV. Il explique ainsi que le roi des Français leur veut du bien et désire peupler leur terre. Champlain et Gravé participent au rituel du calumet de paix, et aspirent de grandes bouffées de fumée de tabac. Cette première entente marque toute la politique indienne française du siècle suivant, et notamment la participation des Français aux guerres contre les Iroquois, alors ennemis des Montagnais et des autres nations fréquentant le fleuve. Champlain observe et décrit cette tabagie ainsi que les mœurs et croyances de ses hôtes. Il tente de leur inculquer des rudiments des principes chrétiens. Le , il remonte le Saguenay sur 12 ou 15 lieues. Les Français quittent les lieux le , et remontent le fleuve Saint-Laurent.
Sur les traces de Jacques Cartier afin de cartographier le Saint-Laurent
L'expédition à laquelle participe Champlain suit les traces de Jacques Cartier. Ils souhaitent rejoindre le lieu que Champlain désigne comme le « Grand Sault saint Louis »[note 7], que Jacques Cartier appelait Ochelaga et qu'il n'avait pas réussi à franchir (le )[Laverdière 2]. Champlain décrit des courants puissants qui rendent difficile la navigation de leurs canots[Laverdière 3], et les oblige à terminer leur parcours par voie de terre[Laverdière 4]. Trop pressé d'atteindre ce « grand sault », qu'il espère franchir, Champlain remarque à peine les deux endroits stratégiques où plus tard il établira des postes de traite et de colonisation : Québec et Trois-Rivières.
Champlain n'a pas d'autre assignation officielle pour ce voyage que d'esquisser avec une grande précision une carte de « la Grande Rivière de Canadas », de son embouchure jusqu'au « Grand Sault Saint-Louis ». À partir du , il explore le fleuve avec François Gravé: ils nomment des lieux et remontent la « rivière des Yroquois » jusqu’aux rapides de Saint-Ours et, le , font demi-tour devant le « Sault Saint-Louis » (rapides de Lachine). Ils ont terminé l'exploration de la grande rivière de Canada le .
Le , sur la rive sud du fleuve, il confère avec le chef Armouchidès et les siens qui se rendaient aux échanges avec «les Sauvages» à Tadoussac.
Le , pour s’approvisionner et pour chercher des mines, il entre dans la baie de Gaspé, où descend une rivière. Ensuite il passe par Percé et la Baie-aux-Morues, à l'île de Bonaventure. Dans la baie, il rencontre les Micmacs, qui le renseignent sur le Lac Matapédia, sur Miramichi, le détroit (de Canseau), de l'île Saint-Jean et le Cap-Breton, la baie Française (Fundy), sur l'Acadie à l'Ouest, d'où ils remontent la rivière Saint-Jean pour aller faire la guerre aux Iroquois. Champlain note leurs descriptions de terres fertiles en Acadie, où il espère trouver le passage vers la Chine.
De nouveau à Tadoussac, puis retour avec des Amérindiens
Partant de Percé le , la barque passe devant le cap L'Evêque (Pointe-à-la-Renommée), puis traverse une tempête de deux jours jusqu'au golfe et mouille l'ancre à rivière Sainte-Marguerite. Le l'expédition atteint Tadoussac, où il y a une grande tabagie sous la direction du chef Begourat. Ils reconnurent les «sauvages» de la rivière des Iroquois. Champlain et Gravé furent reçus avec hospitalité parmi ces festivités, qui annonçaient le départ pour une nouvelle guerre. Avant le départ, un des Sagamo des Montagnais nommé Begourat, fort recommandé par Anadabijou, confie son fils à François Gravé. Champlain leur demanda une Iroquoise que les sauvages voulaient manger; celle-ci sera de la traversée.
Le , Champlain part de Tadoussac. Le , il arrive à Percé, òu il croise le sieur Jean Sarcel, seigneur de Prévert, « qui venait de la mine où il avait été avec beaucoup de peine, pour la crainte que les Sauvages de leurs ennemis Armouchiquois , hommes monstrueux de la forme qu'ils ont »[12]. Le sieur de Prévert a aussi amené « quatre sauuages : vn homme qui est de la coste d'Arcadie, vne femme & deux enfans des Canadiens ».
«Des Sauvages...», compte-rendu de l'expédition
À son retour en France le , il fait son rapport au roi et publie un compte-rendu de l'expédition, intitulé « Des Sauvages, ou Voyage de Samuel Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l’an mil six cens trois ». Il relate son séjour dans un campement estival de Montagnais à Tadoussac, puis de son parcours sur les traces de Jacques Cartier)[Laverdière 5], avec dessins et cartes, dont la légende micmaque de la Gougou. Notons l'absence de la particule « de » devant son nom. Le but de ce livre est de faire de la publicité pour Pierre Dugua de Mons, nommé par le roi lieutenant général en Acadie, mais sans financement royal. De Mons avait le monopole pour la traite des fourrures, ce qui lui servira pour financer une nouvelle expédition.
2e voyage. Fondation d'une colonie à l'île Sainte-Croix et déménagement à Port-Royal (-)
Le , le roi Henri IV accorde une commission à Pierre Dugua, sieur de Mons, pour fonder un établissement en Acadie, en tant que «lieutenant général en Amérique septentrionale». En , le roi autorise Champlain de participer à cette autre expédition et il devra faire rapport de ses découvertes. Menée par Pierre Dugua de Mons, cette expédition (sans femme ni enfant) est toujours pilotée par François Gravé sieur Dupont. Appareillant du Havre-de-Grâce le , l'expédition compte deux navires, la Bonne Renommée et le Don de Dieu. Gravé Du Pont traverse sur la Bonne Renommée, alors que Pierre Dugua de Mons, Jean de Biencourt, seigneur de Poutrincourt, le sieur d’Orville et Champlain traversent sur le Don de Dieu.
L'Île Sainte-Croix
Au début de , ils accostent à Port-au-Mouton. Du au , il cherche un site temporaire, naviguant en barque le long des côtes, avec dix hommes. Il passe le cap de Sable, entre dans la baie Sainte-Marie, explore la baie Française, nomme Port-Royal et explore l’embouchure du fleuve Saint-Jean. Le , le choix se fixe sur l’île Sainte-Croix, pour une installation temporaire. Champlain contribue à instaurer l'habitation sur cette île. On y construit des bâtiments avec des matériaux apportés de France, dont un logis en commun pour Champlain, M. d’Orville et Pierre Angibault dit Champdoré (Chandore), capitaine de l'expédition.
Le , Pierre Dugua de Mons attribue une concession à Poutrincourt dans la baie de Port-Royal (en). En , avec de Mons, ils explorent la région pour trouver des mines et surtout un site d'habitation durable. Ils entrent dans la rivière Penobscot puis dans la rivière Kennebec et longent les côtes sur au-delà de 200 kilomètres, que Champlain décrira avec précision.
Cet hiver de à est terrible: le scorbut fauche 35 ou 36 Français sur les 79 habitants de l’île, où la glace de la rivière les tient isolés des ressources riveraines. Le , Gravé Du Pont arrive avec une quarantaine d’hommes, des vivres et du matériel. Du au , de Mons et Champlain cherchent un endroit plus hospitalier. Partant de la rivière Kennebec, ils explorent au sud, visitent la baie des Sept-Îles (Casco Bay), la baie de Chouacouët (Saco Bay), Cap-aux-Îles (Cape Ann), la baie des Îles (baie de Boston), le port Saint-Louis (baie de Plymouth), le cap Blanc (Cap Cod) et Mallebarre (Nauset Harbour). Ils reviennent à Sainte-Croix le . Champlain trace une cartographie très précise de ce voyage[coll 1].
Port-Royal
Le , le groupe transporte la colonie à Port Royal pour y construire l'Habitation. Les bâtiments de Sainte-Croix sont démontés puis remontés. De Mons désigne ses remplaçants: les sieurs d’Orville puis Gravé Du Pont (mais pas Champlain). À Port-Royal, le rôle de Champlain n'est toujours que celui du simple observateur.
À Port-Royal, Champlain a un cabinet de travail et il prend « un singulier plaisir » au jardinage. Il construit aussi une écluse pour l’élevage de truites. Avant l'hiver, il cherche encore des mines, sans succès. Durant l'hiver, 12 des 45 membres de l'expédition meurent du scorbut. En , de nouveaux colons s’embarquent sur le Jonas pour l’Acadie, sans femmes, car on craint la rigueur de l’hiver. Le Jonas arrive le [coll 1].
Parmi ces passagers, arrivent le nouveau commandant de la colonie (en remplacement de Gravé Du Pont) Jean de Biencourt de Poutrincourt, son cousin germain Louis Hébert et l'avocat Marc Lescarbot. Le , le Jonas retourne en France avec François Gravé Du Pont et une cinquantaine de colons. Champlain jardine avec l'épicier et apothicaire parisien Louis Hébert. À l'automne , sur plus de deux mois, Champlain et Jean de Poutrincourt cherchent du sud de l’Acadie jusqu’à Cap Blanc (Cap Cod) un autre lieu où ils pourraient s'installer de façon permanente. Au port Fortuné (Chatham, MA), une altercation avec des Amérindiens de la tribu des Nausets (en) se solde par le massacre de quatre Français. Ils remarquent de belles baies, nomment plusieurs lieux, dont la rivière Champlain (rivière Mashpee (en)), mais la présence des Anglais dans les parages et l'hostilité des autochtones leur font renoncer à s'installer sur cette côte. Ils ne dépassent pas Martha's Vineyard (en). Le , les explorateurs reviennent à Port-Royal; la petite colonie les accueille tandis que Marc Lescarbot fait jouer le Théâtre de Neptune.
Champlain fonde à Port-Royal l'Ordre de Bon Temps, pour que tous y passent « fort joyeusement » l'hiver. Les colons s'y acclimatent progressivement; cependant, le scorbut fait encore de quatre à sept victimes[coll 1].
Le , un jeune homme de St-Malo nommé Chevalier arrive avec le message que les privilèges de commerce de Pierre Dugua de Mons sont révoqués et ordre de rentrer en France. Il lui dit aussi «la naissance de Monseigneur le Duc d’Orleans, qui nous apporta de la réjouissance, et en fîmes les feux de joie, et chantâmes le Te Deum.» Champlain retourne au fond de la baie Française: ils sont sept hommes cherchant des mines de cuivre (Bassin des Mines ou Minas Basin); ils remarquent des pierres à chaux et des morceaux de cuivre. Au cap Poutrincourt (Cap Split), on découvre une croix couverte de mousse et toute pourrie. Ils y voient le signe évident du passage antérieur de chrétiens. Champlain cartographie le littoral de l’île du Cap-Breton jusqu’au cap Blanc[coll 1].
Le , Ralleau, secrétaire du sieur de Monts, arrive et confirme la nouvelle du messager Chevalier. Port-Royal est alors confié à la surveillance de leur ami le chef Membertou et le tous les habitants de Port-Royal retournent en France à bord du Jonas.
Bilan
Durant ces années, Champlain explore et cartographie le littoral de l'Atlantique, de l'Île du Cap-Breton jusqu'au sud du « Cap Blanc » (aujourd'hui Cap Cod, dans le Massachusetts), en passant par la « Baye françoise » (baie de Fundy) lors de la recherche des endroits les plus faciles à défendre et les plus propices à y établir une colonie; ces explorations bien documentées amènera Lescarbot à lui attribuer le titre de « géographe du roi ».
3e voyage. Fondation de Québec (-)
Arrivé le à bord du Jonas, Champlain ne restera pas très longtemps en France. Le , le roi Henri IV prolonge pour une autre année le monopole de la traite des fourrures de Pierre Dugua de Mons. La concession de Port-Royal ayant déjà un seigneur en la personne de Jean de Poutrincourt, Champlain tourna ses projets sur la Grande Rivière de Canada (aujourd'hui, le fleuve Saint-Laurent)[12].
Le , sous le commandement de François Gravé Du Pont, le Lièvre prend le large au départ de Honfleur pour la traite à Tadoussac[coll 1]. Gravé est chargé de l'office de la traite des fourrures. Peu après, le , Champlain repart pour la Nouvelle-France à bord du Don de Dieu, comme lieutenant de l'expédition au Saint-Laurent. Pierre Dugua de Mons reste en France. Champlain a comme mandat de construire rapidement un poste de traite. Ses 28 hommes (il n'y a encore aucune femme) reçoivent pour mission de préparer l'établissement d'une colonie permanente en un lieu favorable le long du fleuve.
« Tadoussac, à l'époque, est le terminus de la navigation transatlantique, le port d'attache et de ralliement des vaisseaux d'Europe : car en amont du fleuve la navigation semble périlleuse. Ayant mouillé l'ancre, Dupont-Gravé se vit réduit, en vertu de son privilège royal, à engager la lutte contre le capitaine basque Darache, qui l'a devancé au trafic avec les indigènes. Mais Champlain, survenant le , ménage un prompt accommodement. Aussitôt il apprête deux barques pour transporter à Québec une partie du matériel d'installation. Dans l'intervalle de ce voyage, il remonte de nouveau le Saguenay et recueille des Sauvages de vagues informations relatives aux régions intérieures : lac Saint-Jean et ses tributaires, rivières et lacs septentrionaux, baie du Nord[12]. »
L'Habitation de Québec
Champlain, avec ses ouvriers, gagne en barque la « pointe de Québec » le , au pied du « Cap aux Diamants ». Champlain avait déjà repéré ce site près de l'eau. L'« L'Abitation de Quebecq » est une petite forteresse, un comptoir de traite et une maison. Champlain écrira plus tard: « Je cherchai lieu propre pour notre Abitation, mais je n'en pus trouver de plus commode, ni mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des Sauvages, laquelle était remplie de noyers et de vignes. Aussitôt, j'employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre Abitation. » Ils y érigent trois bâtiments principaux d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de 4,6 mètres de large et d'une palissade de pieux. Cette installation, dite Habitation de Québec, devient dès lors l'embryon de la première colonie française à se développer sur les bords du fleuve Saint-Laurent.
Tentative d’assassinat et premier procès d'Amérique du Nord
En début , quelques jours après l'arrivée de Champlain à Québec, quelques-uns de ses ouvriers complotent pour l'assassiner et vendre l'Habitation à des contrebandiers basques ou espagnols qui font de la traite à Tadoussac. Le serrurier Jean Duval (ou Du Val) recruta quatre colons, et ils complotent l'assassinat de Champlain. Les conspirateurs prendraient le fort et le remettraient aux contrebandiers étrangers, qui promettent de très bien les rémunérer pour cette traîtrise, et de les emmener en Espagne.
Antoine Natel, serrurier, osa parler, malgré la menace de se faire poignarder par les autres. Il révéla au capitaine Testu les détails du complot. « Mon ami, lui dit-il, vous avez bien fait de découvrir un dessein si pernicieux et vous montrez que vous êtes homme de bien, et conduit du Saint-Esprit. Mais ces choses ne peuvent se passer sans que le sieur de Champlain le sache pour y remédier, et (je) vous promets de faire tant envers lui, qu'il vous pardonnera et à d'autres [...]. » Champlain surveillait les travaux de son jardin près de son habitation, lorsque son fidèle capitaine Testu lui demanda à l'entretenir en «lieu secret». Testu avertit Champlain du danger, en échange du pardon de Natel. Champlain fait arrêter les traîtres. Ce sera le premier procès connu de l'histoire de l'Amérique du Nord[13]. L'instigateur du complot fut décapité et ses complices furent renvoyés en France au sieur de Mons, pour y être « condamnés d'être pendus ».
« Nous avisâmes que ce serait assez de faire mourir le dit du Val, comme le motif de l'entreprise, et aussi pour servir d'exemple à ceux qui restaient, de se comporter sagement à l'avenir en leur devoir, et afin que les Espagnols et Basques qui étaient en quantité au pays n'en fissent trophée: et les trois autres condamnés d'être pendus, et cependant les remmener en France entre les mains du sieur de Mons, pour leur être fait plus ample justice, selon qu'il aviserait, avec toutes les informations, et la sentence, tant du dit Jean du Val qui fut pendu et étranglé au dit Québec, et sa tête mise au bout d'une pique pour être plantée au lieu le plus éminent de notre fort et les autres trois renvoyés en France. »
— Champlain[Laverdière 6]
Décimés par le scorbut et la dysenterie
Le premier hiver est pénible et meurtrier pour les 28 hommes restés sur place. La plupart décèdent du scorbut ou de dysenterie, et seuls huit des hivernants survivent[coll 1].
Au printemps
Dès le printemps, Champlain prend soin d'établir de bonnes relations avec les Amérindiens des environs. Comme à Tadoussac, six ans auparavant, il renoue des alliances avec les Montagnais et les Algonquins, qui vivent au nord du Saint-Laurent, acquiesçant à leur demande persistante de les aider dans leur guerre contre leurs ennemis les Iroquois, semi-nomades eux aussi, vivant au sud-ouest du fleuve[note 8].
Le , du Pont-Gravé arrive de Tadoussac avec « deux petites barques pleines d'hommes ». Champlain explique aux « sauvages » que ces gens étaient pour les assister et qu'avec eux, ils iraient peut-être ensemble à la guerre.
Au lac Champlain, bataille des alliés contre les Iroquois
Champlain part le en voyage de découverte au pays des Iroquois. Il fait la rencontre d'environ deux à trois cents Hurons et Algonquins sur une île près de Batiscan qui se préparent à partir en guerre contre les Iroquois[14]. Curieux, ils iront visiter l'Habitation de Québec entre le 22 et le 28 juin.
Le 28 juin, Champlain repart avec neuf soldats français et les Hurons toujours dans l'idée d'explorer la rivière des Iroquois (Richelieu). En cours de route, il nommera certaines rivières comme la rivière Saint-Suzanne (rivière du Loup), la rivière Du Pont (Nicolet)) et la rivière de Gennes (Yamaska)[14].
N'ayant fait, jusque là, aucune rencontre avec les Iroquois et ne pouvant continuer avec son embarcation en raisons des rapides, la plus grande partie de la troupe rebrousse chemin, le laissant avec seulement deux Français à bord d'un canot amérindien et une soixantaine d'Algonquins, Hurons et Montagnais. Ils passent les rapides de Chambly et ils poursuivent en amont. Le , il découvre ce grand lac qu'il baptise de son propre nom (le lac Champlain)[coll 1].
Le , vers les 22 h 0[14], à l'emplacement du futur fort Carillon, un peu au sud de Crown Point (État de New York), Champlain et son équipe rencontrent un groupe d'Iroquois. Le lendemain, deux cents Iroquois avancent sur leur position. Un guide indigène désigne les trois chefs iroquois; aussitôt Champlain tue deux d'entre eux d'un seul coup d'arquebuse[14], qui provoque aussi la fuite rapide de l'ensemble des Iroquois, et sème la panique.
Cet évènement entame une longue période de relations hostiles de la ligue ou confédération des Cinq-Nations iroquoises avec les colons français.
Retour
Champlain laisse le commandement de Québec à Pierre Chauvin. Le , il s'embarque à Tadoussac avec le capitaine Gravé Du Pont.
4e voyage au Canada ()
Champlain regagne la France. Le , Le François[15] mouille l'ancre au Conquet en Basse-Bretagne, et le il débarque à Honfleur. Champlain présente son rapport à Pierre Dugua de Mons et au roi à Fontainebleau.
Champlain et De Mons vont ensuite à Rouen entretenir les Associés Collier et Legendre et « l'on décide de parachever les découvertes du Saint-Laurent ». De retour à la Cour, de Mons sollicite le renouvellement du monopole de la traite des fourrures mais c'est refusé. Sur les réclamations pressantes des Bretons et des Basques, le surintendant des finances Sully refuse tout privilège[12]. Un arrêt royal, daté du , proclame que la liberté du trafic est accordée à tous les armateurs du royaume.
Champlain et De Mons parviennent à convaincre quelques marchands de Rouen de former avec eux une société. L'objectif est de convertir une partie de l'habitation de Québec en un entrepôt à leur usage exclusif, en vertu de quoi ces marchands promettent de soutenir la colonie.
Champlain retourne à Québec avec onze artisans, ce qui porterait le nombre d'habitants à vingt-six. Il se rembarque de Honfleur le . La tempête contraignit le vaisseau à faire escale à Portland puis à l'Île de Wight. Pendant ce retard forcé, Champlain fut frappé d’une maladie assez sérieuse, l’obligeant à se faire transporter en bateau jusqu’au Havre pour des soins. Alors que Champlain est encore affaibli, il quitte Honfleur une deuxième fois. La Loyale, commandée par Gravé Du Pont, fait la traversée jusqu'à Tadoussac du au : c'est une des plus courtes rapportées par les annales de l'époque[16].
Les Indiens espéraient le retour des Français; Champlain leur rappelle leur projet commun de l’accompagner jusqu’aux à une mer si grande, qu’ils n’en voient point la fin (la Baie d'Hudson), puis de revenir par le Saguenay à Tadoussac. Ils lui promirent de le guider dans ce voyage l’année suivante. Champlain leur promit en retour qu’il les assisterait dans leur guerre contre les Iroquois. Après deux jours à Tadoussac, Champlain se rend à Québec[16].
Du au , il y eut un second assaut au pays des Iroquois, à l'embouchure de la «rivière aux Iroquois» (Richelieu). Champlain reçoit une flèche qui lui perce le lobe de l'oreille et le blesse au cou. Cet engagement fait 3 morts et 50 blessés.
Étienne Brûlé, un jeune Français, est confié au chef allié Iroquet, afin qu'il s’initie à la langue et aux mœurs des Algonquins. Étienne Brûlė hivernera dans la Huronie.
À nouveau victorieux, il regagne Québec pour constater que la traite des fourrures fut désastreuse pour les marchands qui le soutiennent, et pour apprendre la nouvelle de l'assassinat d'Henri IV. Le premier fils du roi, le dauphin Louis lui succède, sous la tutelle de Marie de Médicis, sa mère.
Laissant 16 hommes à Québec sous les ordres de Jean de Godet Du Parc, il ramène entre autres le Huron Savignon et rentre en France par Honfleur le .
Mariage de Champlain ()
Au cours de son séjour à Paris, le , il signe un contrat de mariage avec une jeune fille de 12 ans, nommée Hélène Boullé. Le contrat accorde une dot de 6 000 livres[17], dont 4 500 livres que Champlain touche la veille du mariage qui fut célébré le .
Il organise un nouveau voyage vers le Canada pour l'été.
5e voyage au Canada. Île du Mont Royal, Place Royale ()
Le , il part pour la Nouvelle-France.
Retour à Québec et montée à Montréal
Sous le commandement de François Dupont-Gravé, la traversée dure 74 jours, à cause des glaces ou banquises. « C'était, écrit-il, des bancs de glace de 30 à 40 brasses de haut; dans la nuit, dans la brume si obscure que l'on voyait à peine la longueur du vaisseau. » Le , il croise le vaisseau du sieur de Biencourt dans les parages du Cap-Breton. Le , « nous fûmes à Tadoussac, où l'on tire du canon pour avertir les Sauvages. » Vers le 19 ou , Champlain arrive au poste de Québec pour y trouver la garnison en parfait état[12].
L’un des mandats que Samuel de Champlain s'est fixé est celui de trouver, sur l'île du Mont Royal, soit du côté de la rivière des Prairies soit près du Sault Saint-Louis, le site le plus propice à l'établissement d’une future colonie. Il descend à un endroit qu'il nomme Place Royale (aujourd'hui Pointe-à-Callières), sur le ruisseau Saint-Pierre[12].
En l'honneur de sa jeune épouse, il nomme « île Sainte-Hélène » une grande île qui se trouve au pied du « Grand Sault Saint-Louis », qui est encore le nom de cette île sur lequel s'appuie depuis le XXe siècle le pont Jacques-Cartier.
Grand Sault St.-Louis
Durant l'été, il se rend à Montréal, au pied du Grand Sault (dans le secteur de l'actuelle Place-Royale), où il fait défricher un peu la terre et construire un muret pour voir s'il résistera aux hivers et aux crues printanières.
« Ce même jour je partis de Québec, et arrivai au dit grand saut le vingt-huitième de mai, où je ne trouvai aucun des sauvages … après avoir visité d'un côté et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la situation d'une habitation, et y préparer une place pour bâtir, je fis quelque huit lieues par terre côtoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusqu'à un lac où notre sauvage me mena; où je considérai fort particulièrement le pays[18] »
« Mais en tout ce que je vis, ne ne trouvai point de lieu plus propice qu’un petit endroit, qui est jusqu'où les barques et chaloupes peuvent monter aisément, […] avons nommé la Place royale, à une lieue du Mont Royal[19],[note 9] »
« Puis, il ensemence deux jardins. « où tout pousse à souhait ». Mais les Algonquins n'ont point paru encore. Savignon part en éclaireur jusqu'au lac de Soissons (des Deux-Montagnes) - le , tandis que Champlain va reconnaître deux rivières tributaires du fleuve - rivières Saint-Lambert et de Montréal - « par où on atteint la Rivière-des-Iroquois ». Le , Louis, « jeune homme qui était au sieur de Monts, fort amateur de la chasse, prie Savignon, de retour, de le conduire au Saut, où l'île a quantité de hérons; un sauvage Montagnais, Outetoucos, les accompagne. Ils prirent quantité de héronneaux et se rembarquèrent. Le canot était trop chargé. Ils se laissèrent dériver dans le courant. Mais la vitesse de l'eau les maîtrisait, et le canot chavira. Louis ne savait point nager; il lâcha le canot, et ils ne le revirent plus. Le Montagnais fatigué se noya aussi. Je vis ce cours d'eau, le lendemain, et les cheveux me dressèrent à la tête». En mémoire du serviteur Louis, on nomma le Saut Saint-Louis et du même nom le lac qui est au-dessus. [En provenance des Pays-d'en-Haut], le , 200 Hurons se présentent; le , 300 Algonquins, avec Marsolet « en costume sauvage, ayant bien appris leur langue ». Champlain se voit gratifier de 200 peaux de castor, de divers colliers et autres présents, gages du rendez-vous au printemps suivant[12]. »
— Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.
Afin d'augmenter son prestige auprès des Indiens, il accepte de descendre avec eux en canot d'écorce le Sault Saint-Louis : un exploit réalisé avant lui par un seul autre Européen, Étienne Brûlé. « La troque finie, le 18 juillet, les Hurons -Algonquins emmènent Étienne Brûlé et Nicolas Du Vigneau comme élèves interprètes[12]. » Il visite divers lieux du côté nord de l'île, le long de la rivière des Prairies, puis décide de traverser l’île, large de quelque 8 lieues (26 kilomètres), pour aboutir à l'embouchure d'une petite rivière[note 10], se déversant au pied du Sault Saint-Louis.
Retour par Québec
Le , il est de retour à Québec. « Il répare l’habitation, plante des rosiers et repart pour la France peu après[coll 1]. » Il laisse derrière lui une quinzaine de colons à Québec, qui hiverneront en 1611-1612[coll 1].
En France (-)
Il retourne en France pour assurer l'avenir de son projet et le , il arrive à La Rochelle. Les associés de Pierre Dugua de Mons ne parviennent pas à obtenir un monopole: ils se retirent de l’entreprise de Québec (ville)[coll 1].
Ayant perdu le soutien des marchands, il écrit des rapports et dessine une carte et demande au nouveau roi, Louis XIII, d'intervenir. Le , on accorde pour 12 ans au cousin du roi, Charles de Bourbon, comte de Soissons (futur Prince de Condé) le monopole de la traite des fourrures dans le Saint-Laurent[coll 1]. Le , Louis XIII nomme Charles de Bourbon-Soissons son lieutenant-général en Nouvelle-France.
Le , Champlain reçoit le titre de lieutenant, avec le pouvoir d'exercer le commandement au nom du lieutenant-général, pour nommer capitaines et lieutenants, de mandater des officiers pour l'administration de la justice et la maintenance de l'autorité policière, des règlements et ordonnances, de faire des traités, d'effectuer des guerres avec les indigènes et de retenir les marchands qui ne font pas partie de la société. Ses fonctions incluent la tâche de trouver la voie la plus courte vers la Chine et les Indes, et les moyens de découvrir et d'exploiter des mines de métaux précieux[coll 1].
Peu de temps après, le , le comte de Soissons, lieutenant-général au pays de la Nouvelle-France et protecteur de Champlain, meurt.
Le , le prince de Condé devient vice-roi de la Nouvelle-France, et il confirme Champlain dans ses fonctions.
Le , Champlain publie un compte-rendu des événements survenus entre 1604 et 1612, intitulé « Voyages du sieur de[20] Champlain Xaintongeois, de 1604 à 1612, avec privilège du roi[21] »[coll 1]. L’ouvrage contient également une carte géographique de la Nouvelle France.
6e voyage
Parti du port de Honfleur le , sur le navire de Gravé Du Pont, il arrive de nouveau en Nouvelle-France à Tadoussac le et fait proclamer son nouveau mandat[coll 1].
Plusieurs indigènes furent dégoûtés par les tactiques des marchands non accrédités. La traite des fourrures, une fois de plus, rapporte peu de bénéfices.
Champlain part le à partir du sault Saint-Louis pour continuer son exploration de la contrée des Hurons et espère atteindre la « mer du nord » (la baie d'Hudson). Avec un guide indien et quatre Français, dont Nicolas de Vignau, Champlain navigue sur la rivière des Outaouais, qu'il décrit en primeur; par cettecrivière et d’autres voies d’eau et portages, ils se rendent au lac aux Allumettes. C'est en juin qu'il retrouve Tessouat, le chef des Algonquins de L'Isle-aux-Allumettes, qu'il avait connu à Tadoussac en 1603; il offre de leur construire un fort s'ils acceptent de quitter leur sol pauvre et migrer au Saut Saint-Louis.
Champlain plante une croix aux armes de la France sur l'île aux Allumettes; ce qui fait dire à l'historien Marcel Trudel, que dorénavant, « la route française de l'Ouest de l'Amérique est inaugurée »[22]. Ensuite,ils redescendent au sault Saint-Louis, avec le fils de Tessouat, et y arrivent le [coll 1].
Première exploration à la Baie d'Hudson « mer du Nord »
En son premier voyage dans « les Pays-d'en-Haut », en , Champlain entreprend l'exploration de la rivière des Outaouais. L'interprète (ou « truchement ») Nicolas de Vignau, assure qu'il connaît le chemin conduisant à la « mer du Nord » (la baie d'Hudson) :
« Le 13, je partis de Québec pour aller au Sault Saint Louys où j’arrivay le 21. Or n’ayant que deux canaux, je ne pouvois menier avec moy que 4. hommes entre lesquels estoit un nommé Nicolas de Vigneau, le plus impudent menteur qui se soit veu de long temps, comme la suite de ce discours le fera voir,… il me rapporta à son retour de Paris en l’année 1612. qu’il avoit veu la mer du nort… Ainsi nos canots chargez de quelques vivres, de nos armes & marchandises pour faire présents aux Sauvages, je partis le lundi 27. Mai de l'isle Saincte-Heleine, avec quatre François et un Sauvage[23]. »
À l'instigation de Nicolas de Vignau, Champlain remonte alors la rivière des Outaouais vers le pays des Hurons. Il s'arrête à un campement d’une tribu algonquine, les Kichesipirinis, sur l'île aux Allumettes. Pour conserver le rôle des Kichesipirinis comme intermédiaires entre les Français et les autres tribus amérindiennes, le chef Tessouat contredit Vignau à propos de la route vers la baie d'Hudson. Il se montre également très réticent devant l'intention de Champlain de poursuivre son voyage vers le lac Nipissing. Après quelques cadeaux et échanges diplomatiques, l'explorateur rebrousse chemin et rentre à Québec.
En cours de route, Champlain perd son astrolabe[note 11].
Retour et constitution de la Compagnie des marchands
Le , à Tadoussac, le malouin sieur de Maisonneuve, offre à Champlain de traverser à bord de son navire. Du au , Champlain voyage de Tadoussac à Saint-Malo, à bord d'un navire commandé par Maisonneuve[coll 1]. Il entre à ce port le .
L'explorateur y vit les marchands, « auxquels il remontra qu'il était facile de faire une bonne Association pour l'avenir à quoi ils se sont résolus, comme ont fait ceux de Rouen ». Le , le prince de Condé, vice-roi, obtint le monopole de la traite au-dessous de Québec jusqu'à Matane, pour une durée de onze années en liant les associés dans la Compagnie des Marchands de Rouen et de Saint-Malo. Elle porte aussi le nom de Compagnie de Champlain, soulignant le rôle important du lieutenant du vice-roi[24].
« En novembre, à Paris, l'acte de constitution de la Compagnie des marchands est signée. Elle est composée de trois marchands de Saint-Malo et de trois marchands de Rouen. Champlain signe l'acte en tant que fondé de pouvoir du prince de Condé. La compagnie achète de Pierre Du Gua de Monts le poste de Québec pour la somme de trois mille neuf cents livres tournois. Du Gua de Monts entre dans la compagnie pour une somme de trois mille livres et Champlain, pour mille huit cents livres[22]. »
La « compagnie de Canada » est aussi connue sous le nom de « Compagnie de Condé »[coll 1].
Vers la fin de l'année, Champlain relate ses dernières explorations sous le titre « Quatriesme Voyage ». Ce récit, ainsi qu’une nouvelle carte, sont ajoutés à l’édition des Voyages (1604-1612)[25]. Il y écrit un compte-rendu du voyage en amont de la rivière des Outaouais.
En 1614 les affaires retiennent Champlain en France. À Fontainebleau, il présente au roi l’état de la Nouvelle-France: le commerce de la traite y est excellent. Le prince de Condé, vice-roi, et Louis Houël[26], secrétaire du roi, appuient Champlain qui obtient des religieux que la Compagnie devra entretenir[coll 1].
7e voyage au Canada (-)
Il retourne en Nouvelle-France au printemps 1615, cette fois-ci avec quatre Récollets afin de promouvoir la vie religieuse dans la nouvelle colonie.
Du au , Champlain traverse au Canada, accompagné des missionnaires récollets Denis Jamet, Jean Dolbeau, Joseph Le Caron et Pacifique Du Plessis. Champlain s’embarque à Honfleur sur le Saint-Étienne; avec le Don de Dieu et le Loyal, ils navignent ensemble vers Tadoussac et Québec[coll 1].
Première messe sur l'île de Montréal
La première messe célébrée sur l'île de Montréal eut lieu le à la rivière des Prairies, par le père Denis Jamet assisté du père Joseph Le Caron, récollets. Au sujet de cette première messe dite sur l'île du Mont Royal, Samuel de Champlain déclare :
« et le jour suivant, je party de là pour retourner à la rivière des Prairies, où estant avec deux canaux de Sauvages, je fis rencontre du père Joseph [Le Caron], qui retournoit à notre habitation, avec quelques ornements d'Église pour celebrer le saintc Sacrifice de la messe, qui fut chantee sur le bord de ladite riviere avec toute devotion, par le Reverend Pere Denis [Jamet], et Pere Joseph [Le Caron], devant tous ces peuples qui estoient en admiration, de voir les ceremonies dont on fait et des ornements qui leur sembloient si beaux, comme chose qu'ils n'avoient jamais veuë: car c'estoient les premiers qui ont celebré la Saincte Messe[27]. »
Première exploration aux Grands Lacs
Second voyage de Samuel de Champlain dans les Pays d'en Haut et expédition guerrière.
Parti de Québec le , Champlain atteint la baie Georgienne en compagnie de deux Français, dont l'un est probablement Étienne Brûlé. Utilisant la grande route de la traite (rivière des Outaouais, rivière Mattawa, lac des Népissingues, rivière des Français et baie Georgienne), Champlain accède alors au cœur du pays des Hurons. Il atteint le grand lac Attigouautan (lac des Hurons) qu’il appelle mer Douce. Explorant le pays, il maintient son allégeance aux autochtones Algonquins et Hurons-Ouendat. Il voyage de village en village jusqu'à Cahiagué[28], situé sur les rives du lac Simcoe et lieu de rendez-vous militaire. Là, un groupe de guerriers autochtones auquel appartient Étienne Brûlé, part en direction du sud pour susciter la participation des Andastes au combat contre les Iroquois. Il décide alors de poursuivre la guerre contre les Iroquois.
Attaque de 1615 contre les Onontagués
Le 1er septembre, débute l'expédition militaire de Cahiagué. Avec un important contingent de guerriers hurons, Champlain accompagné des quelques Français se dirige vers l'est puis traverse l'extrémité orientale de l'actuel lac Ontario. Ils cachent les canots et poursuivent leur route à pied longeant la rivière Onneiout (Oneida). Parvenus à un fort iroquois situé entre les lacs Oneida et Onondaga, ils livrent bataille car les Hurons font pression pour attaquer prématurément : l'assaut échoue.
Il tente de capturer le fort avec un cavalier, un engin de siège européen constitué d'une terrasse ou plateforme surélevée pour tirer des coups d'armes à feu. Simultanément, ses alliés tentent de brûler la palissade. Champlain est blessé deux fois aux jambes par des flèches, dont une dans le genou. L'attaque dure environ trois heures, jusqu'à ce que les attaquants soient forcés de fuir.
Champlain estime que l'attaque fut un échec, mais les Indiens des deux côtés trouvent ce raid de vengeance très réussi. Cette attaque mena à une longue période pacifique[29]. Champlain est blessé d'une flèche au genou. Des Hurons le ramènent dans leur bourgade en le portant à tour de rôle sur leur dos[note 12].
Un hivernement forcé en Huronie
Champlain désire alors revenir au Sault Saint-Louis, mais les Hurons insistent pour qu'il passe l'hiver avec eux: ils refusent de l'y mener avant le printemps suivant. Champlain doit donc hiverner en Huronie.
Il profite de son long séjour dans la région pour explorer le sud-ouest, les Pétuns et les Cheveux-Relevés (sud de la Huronie et de la péninsule Bruce).
Lors d'une grande chasse au cerf en compagnie de Hurons, Champlain se perd en forêt pour avoir suivi un bel oiseau. Il erre pendant trois jours dans les bois, dormant sous les arbres, jusqu'à ce qu'il fasse par chance une rencontre avec un Amérindien.
Il passe le reste de l'hiver apprenant « leur pays, leurs façons, leurs coutumes, leur mode de vie ». Il prend le temps de rédiger une description détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des Autochtones. Il s'émerveille devant la beauté du paysage et la fertilité des lieux. Il ne tire cependant que des renseignements limités sur l'Ouest mystérieux, car en raison des guerres qui sévissent entre les diverses nations, les Autochtones ont peu voyagé dans cette direction.
Tous le croient mort, tant en Huronie qu'à Québec.
Le , il quitte la contrée des Hurons; à la fin de , il est de retour au Sault Saint-Louis et le il est de retour à Québec.
Il passe quelque temps à agrandir le fort et repart pour la France le .
8e voyage au Canada en 1617
En France, Champlain apprend que le Prince de Condé a été arrêté. Le maréchal de Thémines est promu au titre de vice-roi.
« De fait, le maréchal de Thémines se fit donner la charge de vice-roi : Champlain demeura quand même lieutenant et les associés allèrent jusqu’à montrer un zèle soudain à l’égard de la colonie, mais le tout « s’en alla en fumée » et, quand Champlain voulut, en 1617, s’embarquer à Honfleur, l’associé Daniel Boyer lui signifia qu’il n’était plus le lieutenant du vice-roi. Champlain partit quand même pour la Nouvelle-France où il ne fit qu’un bref séjour (ce voyage de 1617 a été mis en doute, mais il demeure possible, même si nous retrouvons Champlain à Paris le 22 juillet). »
Champlain arrive à Tadoussac le et met les voiles vers Québec, pour un très bref séjour au Canada. Le , il est de retour en France[29].
En France, projets pour la Nouvelle-France et Québec, Ludovica (1617 à 1618)
En , Champlain tente d'impressionner en adressant deux mémoires, l’un à Louis XIII et l’autre à la Chambre du Commerce, qui énoncent tout un programme, afin d'augmenter le soutien de ses efforts en Nouvelle-France.
Il traite d'importantes considérations, dont le danger de laisser sans forts les rives du Saint-Laurent en raison de la présence des Flamands. Il fait des projets:
« par la Nouvelle-France, on pourrait « parvenir facilement au Royaume de la Chine et Indes orientales, d’où l’on tireroit de grandes richesses » ; la douane que l’on percevrait à Québec sur toutes les marchandises en provenance ou à destination de l’Asie « surpasseroit en prix dix fois au moins toutes celles qui se lèvent en France » ; on s’assurerait un pays de « près de dix-huict cens lieues de long, arrousé des plus beaux fleuves du monde » et l’on établirait la foi chrétienne parmi une infinité d’âmes. Pour asseoir solidement la Nouvelle-France, Champlain propose qu’on établisse à Québec, dans la vallée de la rivière Saint-Charles, « une ville de la grandeur presque de celle de Sainct-Denis, lacquelle ville s’appellera, s’il plaict à Dieu et au roy, Ludovica » ; un fort dominerait cette ville ; un autre serait construit sur la rive sud du fleuve, un troisième à Tadoussac. On mènerait au pays 15 Récollets, 300 familles de quatre personnes et 300 soldats ; le roi enverrait quelqu’un de son conseil pour « establir et ordonner des loix fondamentales de l’estat » et une justice gratuite. »
Concernant le commerce, Champlain estime que la colonie peut produire un revenu annuel d'approximativement 5 400 000 livres, principalement de la pêche, des mines, des fourrures et des profits comme résultat à la « plus courte route vers la Chine ». La Chambre de Commerce en est convaincue immédiatement et Champlain regagne son monopole sur la traite de la fourrure. Le Roi charge ses associés de « poursuivre tout le travail qu'il sera jugé nécessaire pour établir les colonies qui voudront se retrouver dans le-dit pays ».
9e voyage au Canada. Honfleur à Trois-Rivières ()
Champlain s'embarque à Honfleur le . Il arrive à Percé le . Il quitte Tadoussac le pour accoster en France à Honfleur le .
Les Britanniques sont parvenus à obtenir la liberté des échanges. Aussi ses associés refusent-ils d'assurer la population de la colonie, craignant de ne pouvoir obtenir des fourrures que des colons. Champlain en est dérangé, écrivant « Ils pensaient… ils installaient une sorte de république là selon leurs propres notions. » Il fait valoir son droit de commander Québec, faisant signer à ses associés un contrat assurant qu'ils maintiendraient 80 personnes dans la ville de Québec.[pas clair]
En France (1618-1620)
Son projet de retour prochain en la Nouvelle-France, est annulé quand les associés refusent à nouveau de reconnaître ses droits, et il est forcé de rester en France. Durant son séjour, il écrit un compte-rendu de ses voyages entre 1615 à 1618. En octobre 1619, le Prince de Condé est libéré et vend ses droits comme vice-roi au duc de Montmorency, amiral de France.[réf. nécessaire][30]
10e voyage au Canada (-)
Le duc de Montmorency confirme Champlain dans sa fonction et, le , Louis XIII lui demande de maintenir le pays de Nouvelle-France « en obéissance à moi, faisant vivre le peuple qui est là-bas en aussi proche conformité avec les lois de mon royaume que vous le pouvez. » Champlain retourne immédiatement en Nouvelle-France à bord du Saint Étienne, et se concentre désormais sur l'administration du pays plutôt que sur l'exploration.
Il s'embarque à Honfleur le et il amène pour la première fois son épouse Hélène Boullé qui a maintenant 22 ans.
Champlain passe l'hiver à construire le Fort Saint-Louis au haut du Cap Diamant. À la mi-mai, il apprend que la traite de fourrure est prise en main par une autre compagnie, dirigée par les frères de Caën. Après quelques négociations tendues, il se décide à fusionner les deux compagnies sous la direction des de Caën. Champlain continue son travail sur les relations avec les Amérindiens et parvient à leur imposer un chef de son choix à lui. Il parvient également à signer un traité de paix avec les tribus iroquoises.
Champlain introduit en 1621 le système de documents notariés en Nouvelle-France. Le roi maintiendra ce système quand la Nouvelle-France devient colonie royale en 1663[31].
Champlain continue à travailler sur l'amélioration de son Habitation, posant la première pierre le . Le , il revient à Québec et continue à travailler à l'expansion de la colonie.
Sa jeune femme se mettant à dépérir, le , il retourne une fois de plus en France où il est encouragé à continuer son travail aussi bien qu'à continuer la recherche d'un passage vers la Chine.
11e voyage au Canada (-)
Le Champlain est à Dieppe. La Sainte-Catherine appareille et il parvient à Québec le .
La Compagnie des Cent-Associés et nomination en tant que Commandant de la Nouvelle-France
En 1627, le cardinal de Richelieu marque son intérêt pour les affaires de Québec en créant la Compagnie des Cent-Associés. Champlain, tout comme Richelieu, en devient membre et actionnaire. Ce nouveau régime conduit Champlain à devenir, le le « commandant en la Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu[coll 1].
Chute de Québec
Les choses n'allaient pas se maintenir pour Champlain et son petit village. Les approvisionnements étaient au plus bas durant l'été de 1628 et les marchands anglais avaient pillé la ferme de Cap Tourmente au début de juillet. Le 10 juillet, Champlain reçoit une sommation de marchands anglais, Gervase Kirke et ses fils Lewis, Thomas et David Kirke. Ce sont des Huguenots français à la solde de l'Angleterre[32].Il refuse de faire affaire avec eux, mais en réponse les Anglais font le blocus de la ville avec leurs trois navires. Au printemps de 1629, les vivres atteignent un niveau extrêmement bas, la petite colonie est épuisée et Champlain est forcé d'envoyer des gens à Gaspé pour conserver les rations. Le , les frères Kirke arrivent et Champlain est forcé de négocier les termes de la capitulation de la ville, le .
Champlain, les missionnaires, et presque tous les colons quittèrent la colonie[32].
De retour en Europe (-)
Au , Champlain se retrouvait à Londres.
Durant les années suivantes, Champlain écrit Voyages de la Nouvelle France […], dédié à Richelieu, ainsi que son Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier. Il est absent du Québec jusqu'au traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632.
12e et dernier voyage au Canada. Fondation de Trois-Rivières (-)
Lorsqu'il revient d'Angleterre en France, le , Champlain réclame à Richelieu son poste de gouverneur (officieux) de la Nouvelle-France. Il obtient le titre de « commandant » à Québec, « en l'absence du ministre » (c'est-à-dire « lieutenant », comme auparavant). Champlain part de Dieppe (ou de Rouen, selon les sources) le pour Québec, qu'il atteint le 22 mai (directement pour la première fois[note 6], sans transbordement à Tadoussac), après une absence de quatre ans. Plus de 200 personnes l'accompagnaient, à bord de trois navires : le Saint Pierre, le Saint Jean et le Don de Dieu (la devise de la ville de Québec est « Don de Dieu ferai valoir »).
En 1633, le chef algonquin Capitanal lui demande d'établir un poste permanent à Trois-Rivières. Convaincu de l'importance stratégique de l'emplacement pour la traite des fourrures, il y fera construire un fort qui servira à la fois au commerce et à l'occupation du territoire.
Le , il envoie un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi les fortifications, construit une autre habitation à quinze lieux en amont, aussi bien qu'une autre à Trois-Rivières. Il a aussi commencé une offensive contre les Iroquois annonçant qu'il voulait les éliminer ou les « ramener à la raison ».
Au mois d', Champlain est frappé par une crise d'apoplexie. Paralysé, il meurt le à Québec où il est enterré[33]. Les Historiens n'ont pas réussi, à ce jour, à retrouver l'emplacement exact de sa sépulture[33].
Généalogie
Naissance
Samuel de[note 13] Champlain serait né à Brouage, dans l'ancienne province de Saintonge en France[note 14], entre 1567 et 1580[note 1] ; il est mort à Québec (Canada, une des colonies du territoire français de la vice-royauté de Nouvelle-France) le .
Il n'existe pas de consensus sur sa date de naissance. Les publications la situent généralement en 1567[34], mais les preuves formelles manquent car les registres de Brouage en ligne sont incomplets et ne commencent qu'en 1615[35],[36]. L'estimation « 1567 » semble provenir de l'abbé Pierre Damien Rainguet dans son ouvrage[37] publié en 1851.
L'abbé Laverdière, dans l'introduction de son édition des Œuvres de Champlain, en 1870, dit accepter ce dire de Rainguet, et il tente de démontrer que la date est plausible[Laverdière 7]. Certaines sources présentent des variations importantes de cette estimation de l'année de naissance : ainsi, le professeur Marcel Trudel la situe d'abord en 1567, puis vers 1570[Trudel 2], ajoutant ensuite « ou plus tard, vers 1580 »[Trudel 1].
En 2012, un acte de baptême a été identifié par un généalogiste poitevin Jean-Marie Germe. Cet acte des registres pastoraux, conservés aux Archives départementales de la Charente-Maritime et mis en ligne sur le site du Conseil général, du temple Saint-Yon[38] de La Rochelle, capitale des Réformés, indique que le futur explorateur fut baptisé le , au temple Saint-Yon. L'acte concerne un Samuel, fils d'Anthoynne Chapeleau[note 15] et de Marguerite Le Roy[39]. Cette attribution qui fait plutôt consensus est contestée par un historien canadien[40]. Pour autant, rien n'indique que Champlain soit né dans cette ville. « On considère pour l'instant que la naissance a probablement eu lieu à Brouage et le baptême à La Rochelle », précise Jean-Marie Germe. En outre, dans un acte du , devant le notaire Jean Villain, Antoine « Chappelain » (cependant rien n'indique sur cet acte une parenté avec Samuel Champlain), qui y vend 50 % d'une barque, est dit « pilote de navire à Brouage »[41]. Les parents du futur explorateur, de confession protestante alors, se seraient rendus à La Rochelle[note 16], où ils font baptiser leur fils car Brouage ne comptait pas de temple protestant[42]. Cet acte de baptême n'indique ni la date de naissance du fils ni son âge ni son lieu de naissance[43].
Brouage, anciennement Jacopolis, est fondée en 1555 et fortifiée en 1578 par le roi catholique de France (donc, ville catholique au milieu d'une région protestante), à la suite de l'annexion de la ville au domaine Royal en 1577, après sept années de contrôle par les protestants. Fondée par un protestant, la ville sera prise et reprise. De 1555 à 1569 elle est protestante, 1569 à 1570 elle est catholique, de 1570 à 1577 elle est protestante et puis définitivement catholique à partir de 1578[44]. Champlain a pu naître à Brouage durant un de ces contrôles calvinistes, ce qui expliquerait son prénom biblique (Samuel), à connotation protestante[45],[46].
Samuel de Champlain est, selon son contrat de mariage (fin 1610)[Laverdière 8], le fils de défunt « Anthoine de Champlain[note 13], capitaine de la Marine, et de Marguerite Le Roy »[Trudel 1].
Mariage à Hélène Boullé
Durant son séjour en France en 1610, Champlain épouse Hélène Boullé, une jeune fille de douze ans, dont le père est huissier à la cour et « secrétaire de la chambre du roi ». À cause du bas âge de « l'épousée », le contrat de mariage stipule que la cohabitation des époux est remise à deux ans plus tard, mais Champlain touche dès la signature 4 500 des 6 000 livres de dot, une somme qui lui assure une sécurité financière[note 17] sans ruiner sa belle-famille[47]. Les fiançailles ont lieu le 29 décembre 1610 à Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris. Née calviniste, Hélène Boullé se fait catholique deux ans plus tard[note 18].
En 1620, Hélène Boullé accompagne Champlain à Québec. Elle s'y ennuie, malgré la présence de son frère Eustache Boullé, qui vit à Québec depuis 1618, au service de Champlain. En 1624, elle retourne en France pour y demeurer définitivement.
En 1633, Champlain quitte à nouveau la France, sans elle, pour Québec, où il meurt à la Noël 1635, sans postérité. Elle n'hérite pas de lui, sans cesser pour autant de vivre à l'aise à Paris[48].
Dix ans plus tard, Hélène Boullé entre au couvent des Ursulines de Paris, prenant le voile sous le nom d'Hélène de Saint-Augustin. Elle donne tous ses biens à la communauté, pour bâtir un nouveau couvent à Meaux, où elle s'installe avec quatre religieuses. Elle y demeure pendant six ans, avant d'y mourir le 20 décembre 1654, à l'âge de cinquante-six ans[note 19],[note 20].
Décès
Son dernier testament, signé à Québec le , et déposé chez un notaire parisien le , est contesté avec succès par sa cousine Marie Camaret (épouse de Jacques Hersant, fille de Georges Camaret, capitaine, et de Françoise Le Roy, une sœur de la mère de Champlain)[49],[50],[48],[51]. Un inventaire[52] de ses biens a été dressé à la même période ()[53].
Il est enterré temporairement dans une tombe sans nom, tandis que la construction était finie sur la chapelle de Monsieur le Gouverneur. En tant que tel, et malgré de nombreuses fouilles, l'emplacement exact du tombeau de Champlain reste à vérifier, mais le dossier est désormais fort bien documenté[54].
Descendance
Champlain meurt sans descendance.
Portrait et pensée
Portrait en image
Il n'existe pas de portrait authentique de Champlain. Toutes les représentations que l'on en donne sont des faux[note 21] ou des interprétations. La seule image originale est une gravure d'une bataille au lac Champlain en 1609, mais les caractéristiques faciales sont trop vagues pour en avoir une bonne idée. Il s'agit du croquis « Deffaite des Yroquois au Lac de Champlain », dessiné par Champlain lui-même[29].
Il est aujourd'hui admis par les historiens que le portrait que l'on a cru longtemps (depuis environ 1850) être celui de Samuel de Champlain serait en fait celui d'un contrôleur des finances (1648) nommé Michel Particelli d'Émery. Il est toutefois souvent coutume, faute de mieux, de représenter Champlain sous ces traits.
Selon une théorie de l'historien Marcel Trudel, sur des cartes géographiques de l'Amérique du Nord dessinées par Samuel de Champlain en 1612 et 1632, figurent au centre d'une rose des vents, l'autoportrait de Champlain. — Un tel autoportrait d'un géographe était chose courante au XVIIe siècle. Si cette théorie est exacte, nous avons là les représentations authentiques (mais rudimentaires) du visage de Samuel de Champlain.
Relations avec les Amérindiens
« Champlain est probablement l'auteur qui nomme le plus de chefs indiens. Il les nomme par leur nom, s'informe de leur tradition. Et c'est très important, parce que c'est ce qui fait toute la différence, les liens que Champlain va établir avec les Indiens. S'il n'y avait pas eu ces alliances-là, le reste n'aurait pas pu marcher. Ce sont des alliances franco-indiennes qui permettent le développement de la Nouvelle-France »
— Denis Vaugeois[55].
L'historien William Henry Atherton porte un jugement sur les relations du grand explorateur avec les Iroquois:
« En arrivant au Canada [...] Il était sur le point de commencer la grande œuvre de la colonisation de la Nouvelle-France, qui sera une réussite, mais sa première étape d'importance fut une grave erreur, pour laquelle la Nouvelle-France souffrira pendant de nombreuses années. Toute l'histoire des attaques iroquoises, qui terrorisaient les établissements français et Montréal pendant tant d'années, est liée à la politique que vient de lancer le constructeur colonial du Canada. On se souvient que selon les commissions accordées aux émissaires au Canada, ils doivent prendre tous les moyens pour attirer les indigènes au christianisme, avec le privilège de contracter des alliances indigènes et si ceux-ci ne respectent pas les traités, de les y forcer par une guerre ouverte, et à faire la paix ou la guerre; tout cela, bien entendu, conformément à la dignité d'une grande puissance et suivant les méthodes établies de la diplomatie.
Arrivé au Canada au printemps de 1605 en tant que représentant du roi de France, la faute de Champlain est d'avoir risqué de mettre en péril l'avenir en prenant parti pour les Algonquins et les Hurons, qui étaient alors en guerre ouverte avec les Iroquois, ceci afin de sécuriser ses établissements de traite. Au lieu d'envisager que la future paix de la colonie dépend de sa neutralité, il est allé contre les Iroquois avec quelques colons et des armes modernes qui causent des ravages mortels et sèment la confusion.
Ces Iroquois sont désormais les ennemis irréconciliables des Français. Ils n'ont jamais oublié cette intrusion inutile des Français dans leurs querelles; ils furent implacables dans leurs attaques contre leurs alliés algonquins, et étaient prêts plus tard à s'allier avec les Anglais dans leur campagne contre la colonie. Cette situation a rendu très difficile le travail de christianisation et de civilisation des peuples. Dans la mesure du possible, la bourde de Champlain à la bataille du lac Champlain, le 29 Juillet, 1609, a été évitée dans les plans ultérieurs de colonisation des autres pays[56]. »
— William Henry Atherton
Cartographe et navigateur
Champlain partage par écrit pour ses pairs ses connaissances de navigation. Voir l'illustration du dessin de Champlain: Loch anglais, ligne à loch graduée, sablier de demi-minute, et bobine à loch.
Champlain explique le principe de fonctionnement du loch, un instrument de navigation maritime qui permet d'estimer la vitesse de déplacement d'un navire sur l'eau, soit sa vitesse relative en surface par rapport à la masse d'eau où il évolue.
« Le dispositif à gauche est une ligne nouée à des intervalles de sept brasses (quarante-deux pieds). À la fin de la ligne, on trouve un flotteur (triangle de bois appelé bateau), lesté pour s'enfoncer perpendiculairement au sens d'avancement du navire. Le dispositif comprend une petite « horloge de sable », mesurant le temps de demi-minute et une « planchette de 5. pieds de hauteur sur 15 pouces de largeur, qui soit divisée en 15. parties en sa longueur, & en cinq en sa largeur... » La colonne de gauche de la planchette est divisée en intervalles de deux heures cumulant en tout vingt-quatre heures. Les trois dernières colonnes montrent des écritures typiques de loch (journal): par exemple, la première ligne indique que pour les premières trente secondes à deux heures du matin, le navire a navigué sur trois nœuds et deux brasses sur une route au nord-est (un point, ou 11° 15′du nord-est). La vitesse du navire au cours de ces trente secondes était donc de 3,13 milles par heure. Ce loch (journal) est en fait un échantillon de seulement six minutes à voile sur plus de vingt-quatre heures. Dans cet exemple, le navire aurait parcouru 93,4 milles en vingt-quatre heures[57]. »
Homme de la Renaissance, incarnant l'esprit de tolérance de son époque
En , le sénateur Serge Joyal prononça un discours lors de l'inauguration du buste-monument de Samuel Champlain, à Paris, où il décrit sa pensée:
« Plus que tout autre, Samuel Champlain incarne l’esprit de son époque, et en fait, l’idéal véhiculé par la Renaissance. Champlain est vraiment un homme de la Renaissance, animé du désir de repousser les frontières du monde connu.
Mû par l’esprit et l’exemple des grands découvreurs, Colomb - Magellan - Cabot - Cartier, Champlain participe de ce groupe de promoteurs - marchands de Saintonge et Larochelle, principalement protestants, vivement intéressés par les possibilités et le potentiel des découvertes.
C’est pourquoi, dans la petite équipe qui traverse l’Atlantique, menée par Pierre Dugua de Mons, il y a, à la fois, un pasteur et un prêtre. La tolérance, la cohabitation religieuse, en fait, la liberté de culte est ce qui est le plus remarquable. La société de l’époque sortait à peine des guerres de religions qui avaient fait des milliers de victimes. Le bruit des cloches de la St-Barthelemy n’était pas si lointain.
Cette ouverture, on le devait à l’émergence de la liberté de pensée. Montaigne, le philosophe, le rappelait : « Le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite ». Cet appétit pour l’exploration, les découvertes, l’attrait des nouvelles expériences, Champlain l’incarne de manière bien personnelle. Ses écrits, publiés dès 1603, s’attardent à décrire ses observations, ses découvertes, la faune, la flore, la géographie, les ressources de la nature. Son approche, à l’égard des autochtones est celle d’une saine curiosité, du respect de leurs mœurs et de l’alliance à conclure. Nous ne sommes plus dans l’esprit des croisades, de l’élimination des infidèles, ou de l’emprise brutale génocidaire pratiquée par les puissances coloniales ibériques en Amérique du Sud.
Champlain veut implanter, dans cette Nouvelle-France, les germes d’une nouvelle société, non la reproduction dans le nouveau Canada, des luttes et des carcans qui ont, par le passé, déchiré le royaume. Il veut d’abord connaître intimement le pays qu’il explore, mettre à profit tout le potentiel d’un type nouveau de liberté, faire émerger « l’esprit du pays » qui, dès les premières années, forge un nouveau type d’hommes, de femmes.
Champlain en vient progressivement à se former une vision de cette Nouvelle-France, qui tout en puisant aux sources de l’ancienne, dégage peu à peu le contour d’une nouvelle mentalité, ou manière d’être, une nouvelle forme de liberté, toute canadienne. »
— Serge Joyal, Discours de l'Honorable SERGE JOYAL, c.p., o.c., sénateur, Division sénatoriale de Kennebec (Québec), Installation du Buste-Monument de Samuel Champlain - Place du Canada à Paris, (lire en ligne)
Œuvres
Champlain est surtout lu pour ses chroniques de la Nouvelle-France (« Voyages » : œuvres publiées en 1603, 1613, 1619, 1632).
- Brief Discours
Un seul ouvrage (écrit peu avant 1603), le Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconnues aux Indes Occidentales[Laverdière 1],[coll 3], qu'il ne publie pas et qui lui est imputé[coll 4], éclaire la période de sa vie comprise entre 1595 et 1601.
- Œuvres originales
- Samuel de Champlain, « Les voyages dv sievr de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine, divisez en devx livres. » : « IOVRNAL TRES-FIDELE DES OBSERVAtions faites es deʃcouuertures de la Nouuelle France : tant en la deʃcriptiõ des terres, costes, riuieres, ports, haures, leurs hauteurs,& pluʃieurs declinaiʃons de la guide-aymant; qu'en la creãce des peuples, leur ʃuperʃtition, façon de viure & de guerroyer; enrichi de quantité de figures. », Paris, France, Iean Berjon, , 434 (pdf) (lire en ligne)
Son Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier (1632) est publié en complément de ses relations de voyage.
- Samuel de Champlain, « Traitté de la marine et du devoir d'un bon marinier », dans Samuel de Champlain, « Les voyages de la Nouuelle France occidentale, dicte Canada, faits par le sr de Champlain Xainctongeois, capitaine pour le roy en la marine du Ponant, & toutes les descouuertes qu'il a faites en ce païs depuis l'an 1603. iusques en l'an 1629. ... auec vn traitté des qualitez & conditions requises à vn bon & parfaict nauigateur pour cognoistre la diuersité des estimes qui se font en la nauigation ... ensemble vne carte generalle de la description dudit pays faicte en son meridien selon la declinaison de la guide aymant, & vn catechisme ou instruction traduicte du françois au langage des peuples sauuages de quelque contrée, auec ce qui s'est passé en ladite Nouuelle France en l'année 1631 », A Paris, France, Chez Claude Collet au Palais, en la Gallerie des Prisonniers, à l'estoille d'or, (lire en ligne), p. 664 à 717
- Œuvres éditées
- Les cinq tomes des Œuvres de Samuel de Champlain telles qu'éditées par Charles-Honoré Laverdière en 1870
- numérisés et accessibles sur le site du Projet Gutenberg[58] et sur celui de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)[59]
- Samuel de Champlain, Aux origines du Québec. Expéditions en Nouvelle-France. 1604-1611, texte en français moderne établi et présenté par Eric Thierry, Paris, Cosmopole, 2010, 279 p. (ISBN 978-2-8463-0045-2)
- Samuel de Champlain, Les Fondations de l'Acadie et de Québec. 1604-1611, texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2008, 294 p. (ISBN 978-2-8944-8566-8 et 978-2-8966-4520-6)
- Samuel de Champlain, A la rencontre des Algonquins et des Hurons. 1612-1619, texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2009, 240 p. (ISBN 978-2-8944-8604-7 et 978-2-8966-4559-6)
- Samuel de Champlain, Au secours de l'Amérique française. 1632, texte en français moderne établi, annoté et présenté par Eric Thierry, Québec, Septentrion, 2011, 696 p. (ISBN 978-2-8944-8676-4 et 978-2-8966-4669-2)
Hommages
Quelques Citations
Pour l'historien torontois Joe C. W. Armstrong, ce est la date la plus importante dans l'histoire de la colonisation française en Amérique: non seulement fondation de la ville de Québec, mais aussi les débuts d'une nation: le Canada.
« Son fondateur n'est pas encore conscient de l'importance historique du geste qu'il pose, mais il vient de créer la plus ancienne colonie à avoir survécu en Amérique du Nord[22]. »
— Joe C. W. Armstrong
« D’un point de vue humain, la Nouvelle-France a été un bien plus grand succès que la Nouvelle-Espagne ou que la Nouvelle-Angleterre ou que n’importe quelle colonie européenne en Amérique du Nord ou du Sud. En Acadie, dans la vallée du Saint-Laurent, dans les Grands Lacs, partout où a agi Champlain, les relations entre Français et Indiens ont été fusionnelles, intimes, créatrices. La Nouvelle-France n’a pas été un échec. Bien au contraire, c’est une formidable réussite, une leçon de vie et de savoir-vivre dont on n’a pas d’autre exemple dans toute l’histoire des Amériques. [...]Champlain est le père des Québécois, des Acadiens, des Métis. Mais aussi de cette idée toujours vivace que nous sommes tous frères. Je crois profondément que nous avons tous beaucoup à apprendre de lui si nous voulons mieux vivre ensemble. »
— David Hackett Fischer[60]
« Mais, bien que Gosnold et Weymouth l’eussent précédé en quelques points de ce littoral, le géographe Champlain nous laissa une cartographie si précise qu’il mérite le titre de premier cartographe de la Nouvelle-Angleterre. »
« Lors de mon assermentation, je tenais un livre sur Samuel de Champlain. J’avais toujours imaginé Champlain en conquistador débarqué avec ses soldats et marins pour planter le drapeau de la France et imposer la foi catholique. Mais grâce à ce livre, je me suis rendu compte que je n’avais rien compris de ce personnage historique incontournable, qui a appris plusieurs langues autochtones et qui s’est lié d’amitié avec presque toutes les tribus. Champlain a imposé l’État de droit et il a fait siennes la diversité et l’inclusion. Il croyait, finalement, aux valeurs du XXIe siècle! »
— David Johnston, Gouverneur Général du Canada[61]
« Si Antoine Natel n'eût pas été poussé à aller faire des aveux au capitaine Testu, sur la plage du Cul-de-Sac, une après-midi de juillet 1608, il n'y aurait probablement pas eu de Québec, pas de Nouvelle-France, pas de nation canadienne, et la statue colossale de Champlain, le grand fondateur, ne se dresserait pas aujourd'hui sur son admirable piédestal, au sommet du roc historique où il a jeté les fondations d'un pays catholique et français[62]. »
Lieux commémoratifs
En commémoration de la première messe de 1615, la ville de Montréal fit ériger en 1915 au milieu du parc Nicolas Viel une stèle en granit surmontée d'une croix. L'une des faces de cette stèle rappelle cette première messe célébrée à Montréal le , sur la rive de la rivière des Prairies, par le Père Denis Jamet. L'autre face rappelle le souvenir du père Viel et de son protégé, Ahuntsic. Cette stèle du sculpteur J.-C. Picher fut l'œuvre de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. De plus, le visiteur pourra prendre connaissance de la magnifique toile du peintre Georges Delfosse à la cathédrale Marie-Reine du Monde dont l'illustration est tirée.
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Vitrail de Samuel de Champlain dans l'église de Brouage, par Nicolas Sollogoub (1925-2014), 2007.
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Vitrail de Samuel de Champlain dans l'église de Brouage
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Monument à la mémoire de Champlain devant l'église de Brouage
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Statue de Champlain à Isle La Motte, Vermont, endroit supposé de son premier débarquement au Vermont.
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Plaque commémorative des départs de Champlain dans le port de Honfleur.
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Monument à Samuel de Champlain, Orilla, Ontario, Canada
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À Saint-Jean-sur-Richelieu, une murale sur l'édifice Deland rappelle l'expédition de Champlain sur la Rivière des Iroquois en 1609
Bibliographie et autres médias
Bibliographie francophone
- Denis Vaugeois, « Champlain et Dupont Gravé en contexte », Texte de la communication présentée par Denis Vaugeois lors du 133e congrès du comtié des travaux historiques et scientifiques (CTHS) à Québec le 2 juin 2008., sur Septentrion.qc.ca, Septentrion, .
- [PDF] Jean Liebel, « On a vieilli Champlain », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 32, no 2, , p. 229-237 (lire en ligne)
- André Vachon, « CHAMPLAIN SAMUEL DE - (1567-1635) » [en ligne], Encyclopædia Universalis (consulté le ).
- Louis-Guy Lemieux, « Toutes les capsules historiques que notre journaliste Louis-Guy Lemieux a rédigées au cours de la dernière année au sujet des 400 ans de la ville de Québec. », Le Soleil, (lire en ligne, consulté le )
- David H. Fischer, Le rêve de Champlain, Montréal, Boréal, 2011, 999 pages (ISBN 978-2-7646-2229-2)
- Mathieu d'Avignon, Champlain et les fondateurs oubliés, les figures du père et le mythe de la fondation., Québec, Les Presses de l'Université Laval (PUL), , 558 p. (ISBN 978-2-7637-8644-5, présentation en ligne)L'auteur remet en cause l'image populaire du fondateur unique. Pour un commentaire sur le livre voir : Louis Cornellier, « Le complot de Champlain », Le Devoir, (lire en ligne)
- Narcisse-Eutrope Dionne, Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-France : histoire de sa vie et de ses voyages, t. Volume 1, A. Coté et cie., (lire en ligne)
- Divers auteurs, Sur les traces de Champlain, Sudbury : Les Éditions Prise de parole, 2015[63],[64].
- Mlle Marie-Claire Daveluy, LL.D. de l'Académie canadienne-française, « Cartier – Champlain – Les relations des Jésuites », dans Société historique de Montréal, Centenaire de l'Histoire du Canada de François-Xavier Garneau : deuxième semaine d'histoire à l'Université de Montréal, 23-27 avril 1945, Montréal, Jean-Jacques Lefebvre, , pages 201-240
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins »,
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
- Christian Morissonneau, Le rêve américain de Champlain, Montréal, Hurtubise, 2009, 252 pages.
- Mathieu d'Avignon, Champlain et les fondateurs oubliés. Les figures du père et le mythe de la fondation, 2008, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 558 pages, (ISBN 978-2-7637-8644-5).
- Eric Thierry, La France de Henri IV en Amérique du Nord. De la création de l'Acadie à la fondation de Québec, Paris, Edit. Honoré Champion, 2008, 502 p.
- Raymonde Litalien et Denis Vaugeois (dir.) Champlain : la naissance de l'Amérique française Sillery (Québec) : Septentrion ; Paris : Nouveau monde éd. ; La Rochelle : Conseil général de la Charente-Maritime, 2004. 397 p., 34 cm. (ISBN 2-89448-388-0) puis (ISBN 2-84736-079-4).
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- Émile Cappella, Champlain, le fondateur de Québec. Paris : Magellan & Cie, coll. « Traces & fragments », 2004. 125 p., 24 cm. (ISBN 2-914330-49-9).
- Caroline Montel-Glénisson, Champlain : la découverte du Canada, Paris : Nouveau Monde éditions, 2004, 188 pages.
- Comité du Mémorial de la Nouvelle-France, Samuel Champlain, enfant de Brouage - (collectif : Emile Ducharlet, Monique Duval, Dom Guy-Marie Oury, Jimmy Vigé), La Lucarne Ovale, 2007, 96 pages.
- La Grosse Aventure des marins saintongeais dans les terres neuves et Le Grand Livre des voyages de Champlain - Bernard Mounier, Patrick Henniquau, Ed. Bonne Anse, co-éd. avec la CDA, 2005
- Yves Cazaux, Le rêve américain, de Champlain à Cavelier de La Salle, Albin Michel, 1988, 544 pages.
- Louis-Marie Le Jeune, o.m.i., Champlain (Samuel de) , Deuxième voyage : Honfleur à Montréal, 1603, vol. 1, Montreal & Boston, Université d'Ottawa, coll. « Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada », , 862 p. (lire en ligne)
- Rosario Bilodeau, Champlain, Montréal : Éditions HMH limitée, 1961, 198 pages
- Marcel Trudel, Champlain : texte, Montréal : Fides, 1956, 94 pages
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- Pierre-Georges Roy, « Québec au temps du scorbut - Une conspiration contre Champlain en 1608 », Le Devoir, (lire en ligne)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : En quête d’un empire colonial, Richelieu, t. 4, Paris, Plon, , 782 p. (lire en ligne)
- Paul Bouchart d'Orval, Le mystère du tombeau de Champlain, Montréal, Société nationale Samuel de Champlain, 3e édition 1951, 125 pages
- Maurice Besson, Champlain, Paris : Éditions de l'Encyclopédie de l'empire français, 1946, 156 pages
- Constantin-Weyer, Champlain, Paris : Plon, 1931, 241 pages
- Étienne Micard, L'Effort persévérant de Champlain, Paris : Éditions Pierre Roger, 1929, 281 pages
- Léon Le Clerc, Champlain célébré par les Normands et les Canadiens : mémorial des fêtes données à Honfleur les 13, 14 & 15 août 1905, Honfleur : Imprimerie R. Sescau, 1908, 128 pages
- Abbé Silvio Corbeil, Chomedey de Maisonneuve : drame chrétien en trois actes ; Samuel de Champlain : pages oratoires ; trois auréoles!, Montréal : Cadieux & Derome, 1899, 115 pages
- Henri-Raymond Casgrain, Champlain : sa vie et son caractère, Québec : Imprimerie de L.-J. Demers & frère, 1898, 60 pages
- Casgrain, Découverte du tombeau de Champlain, 1866
- Champlain et son œuvre : une page d'histoire, Québec : A.E. Talbot, éditeur, 1898, 107 pages
- Hubert Deschamps, Les voyages de Samuel Champlain, Paris, PUF, 1951
- Narcisse-Eutrope Dionne, Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-France. Histoire de sa vie et de ses voyages, s.é., Québec, 2 tomes de 430 et 559 pages
- Groupe Média TFO, Le rêve de Champlain, série docu-fiction de 6 épisodes disponibles sur le site web dédié
- Publication Baptême Samuel Champlain Temple St Yon La Rochelle - Jean-Marie Germe Bulletin des Amitiés Généalogiques Canadiennes-Françaises (AGCF No 34, mars 2012) (référence / http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=7349&type=pge#.VjIb9bcveM8
- Gabriel Gravier, Vie de Samuel Champlain : fondateur de la nouvelle-France (1567-1635), Paris : J. Maisonneuve, 1900. (lire en ligne)
Bibliographie anglophone
- (en) Conrad E. Heidenreich, « The Mapping of Samuel de Champlain, 1603–1635 », dans The History of Cartography, Volume 3, Cartography in the European Renaissance, David Woodward, (ISBN 9780226907321, lire en ligne)
- (en) David H. Fischer, Champlain's Dream : the European Founding of North America, New York, Simon & Schuster, , 848 p. (ISBN 9781416593324, 978-0-307-39766-9 et 0-307-39766-1)
- Conrad Edmund Heidenreich, Champlain and the Champlain Society : an early expedition into documentary publishing, Toronto : The Champlain Society, 2006, 130 pages
- Raymonde Litalien et Denis Vaugeois, Champlain : the birth of French America, Montreal : McGill-Queen's University Press ; Sillery : Septentrion, 2004, 397 pages (traduit du français par Käthe Roth)
- Joe C.W. Armstrong. Champlain, Toronto : Macmillan of Canada, 1987, 318 pages
- Conrad Edmund Heidenreich, Explorations and mapping of Samuel de Champlain, 1603-1632, Toronto : B. V. Gutsell : Department of Geography, York University, 1976, 140 pages
- Samuel Eliot Morison, Samuel de Champlain: Father of New France (Little Brown, 1972) (ISBN 0-316-58399-5)
- George MacBeath (ed.), Champlain and the St. John, 1604-1954, Saint John, N.B. : New Brunswick Historical Society, 1954, 80 pages
- Morris Bishop, Champlain : the life of fortitude, New York : Alfred A. Knopf, 1948, 364 pages
- Louise Hall Tharp, Champlain Northwest voyager, Boston : Little Brown & Co., 1944, 250 pages
- Henry Wayland Hill, The Champlain tercentenary : final report of the New York Lake Champlain Tercentenary Commission', Albany : Lyon Co., 1913, 325 pages
- Narcisse-Eutrope Dionne, N.-E. Champlain, Toronto : Morang, 1905, 299 p. (dans la série The Makers of Canada ; v. 1)
- John Murdoch Harper, Champlain : a drama in three acts ; with an introduction entitled Twenty years and after, Toronto ; Quebec : the Trade Publishing Company : T.J. Moore & Company, 1908, 296 p.
- Edwin Asa Dix, Champlain, the founder of New France, New York : D. Appleton, 1903, 246 pages
- Francis Parkman, Champlain and his associates : an account of early French adventure in North America, New York : Charles E. Merrill, 1890, 64 pages
Filmographie
- 1963 — Champlain, par Denys Arcand, ONF
- 1988 — En quête d'un pays, par Robert Doucet, ONF
- 2008 — Enquête Champlain, par Marie Nadeau, Les Productions Hyperzoom
- 2008 — Champlain retracé, une œuvre en 3 dimensions, par Jean-François Pouliot, ONF
Liens externes
- Jean Glénisson, « Célébrations nationales 2003 - Samuel Champlain et François Gravé, sieur du Pont, remontent le Saint-Laurent », sur culture.gouv.fr, Ministère français de la Culture, (consulté le )
- Samuel de Champlain Article de l'Encyclopédie canadienne par Marcel Trudel et Mathieu D'Avignon, 2013: Samuel de Champlain, cartographe, explorateur, gouverneur officieux de la Nouvelle-France (né vers 1567 à Brouage, France; décédé le 25 décembre 1635 à Québec)
- Une carte des explorations: Carte complète des voyages de Samuel de Champlain en Nouvelle-France
- The Champlain Society/La Société Champlain. Collection numérisée (41 000 pages imprimées)
- Champlain : Voyages dans la francophonie canadienne
- Hommage au fondateur de Québec
Voir aussi
- Lac Champlain
- Pierre Dugua de Mons
- Guerre franco-anglaise (1627-1629)
- Histoire de la marine française
Notes et références
Champlain, Œuvres de Champlain
- Charles-Honoré Laverdière, éditeur annotateur
(texte intégral en ligne : gutenberg.org)
- Tome I — Brief discours des choses plus remarquables que Samuel Champlain de Brouage a reconnues aux Indes Occidentales [...] (1602, illustré, non publié).
- op. cit., p. 670
- ibid., p. 103
- ibid., p. 104
- Tome II (1603).
- Tome III (1613): « Nous advisames que ce serait assez de faire mourir le dit du Val, comme le motif de l'entreprinse, & aussi pour servir d'exemple à ceux qui restoient, de se comporter sagement à l'advenir en leur devoir, & afin que les Espagnols & Basques qui estoient en quantité au pays n'en fissent trophée: & les trois autres condamnez d'estre pendus, & cependant les remmener en France entre les mains du sieur de Mons, pour leur estre fait plus ample justice, selon qu'il adviseroit, avec toutes les informations, & la sentence, tant dudict Jean du Val qui fut pendu & estranglé audit Quebecq, & sa teste mise au bout d'une pique pour estre plantée au lieu le plus eminent de nostre fort & les autres trois renvoyez en France. »
- Laverdière, Notice biographique de Champlain, tome I, pp. ix-lxxvj.
- Tome V, pièce justificative XXXI, pages 33-35/1445-1447 : contrat de mariage de Samuel de Champlain avec Hélène Boullé, devant les notaires Nicolas Chocquillot et Loys [Louis] Arragon, le 27 décembre 1610, registre des Insinuations, greffe du Châtelet, Paris.
- Trudel 2003, « Il serait né vers 1570, peut-être en 1567, ou plus tard, vers 1580. »
- Marcel Trudel, « Champlain, Samuel de », sur thecanadianencyclopedia.com, L'Encyclopédie canadienne (consulté le ) : « Il serait né vers 1570. »
Denis Vaugeois et alii
- (Litalien et Vaugeois 2004)
- Gagnon, ibid. p. 86
- Gagnon, ibid. : Le Brief discours [...] est une des copies d'un manuscrit original non retrouvé. Trois exemplaires manuscrits, anonymes et différents, du Brief Discours existent : l'un, provenant de Dieppe, à la John Carter Brown Library (at Brown University) de Providence (Rhode Island), un autre à l'Université de Bologne, un troisième aux Archives d'État de Turin. Aucun des trois ne semble être le manuscrit original, mais les trois s'avèrent des copies plus ou moins fidèles à l'original non encore retrouvé. Le manuscrit de Dieppe-Providence est le plus complet, y compris pour ce qui est des illustrations, dont il est d'ailleurs le seul à les présenter en couleur : c'est le manuscrit que Laverdière a retenu et publié en 1870. — Les recherches se poursuivent encore, jusque dans les archives espagnoles, au sujet de ce voyage de Champlain aux Indes occidentales.
- Gagnon, François-Marc, Le Brief Discours est-il de Champlain ?, pp. 83-92, dans Raymonde Litalien (dir.) et Denis Vaugeois (dir.), Champlain : La naissance de l'Amérique française, Septentrion (Québec) et Nouveau monde éditions (Paris), , 400 p. (ISBN 2-89448-388-0, présentation en ligne)
Notes
- Voir les arguments qui rendent davantage plausible sa naissance vers 1574 et la fin de son premier apprentissage de la navigation en 1594 : (Liebel 1978). — Le lieu de l'accouchement (naissance) peut différer du lieu de résidence des parents, comme le souligne ici Jean Liebel.
- En 1634, Robert Giffard est le premier grand recruteur et premier seigneur colonisateur de la Nouvelle-France — six ans après sa première tentative, mise à mal par des forbans. Avant 1634, la plupart des résidents de Québec sont logés dans l'un des deux forts (le premier, sur la rive du fleuve, et le second, depuis une décennie, sur le cap), quelques autres habitent chez les Récollets (arrivés en 1615) ou chez les Jésuites (arrivés en 1625). Seules deux familles ont bâti maison : celle de Louis Hébert, arrivée en 1617, et celle de son gendre Guillaume Couillard, arrivé en 1613. Outre les interprètes réfugiés chez leurs amis autochtones, les membres de ces deux familles sont les seuls Français à demeurer en Nouvelle-France, à Québec, durant les quatre années de l'occupation des Kirke, de l'été 1629 à l'été 1633.
- Maréchaux successifs, commandants à Blavet :
- 1595 : Jean d'Aumont, né en 1522 et créé « maréchal » en 1579 par le roi Henri; mort des suites d'une mousquetade le .
- 1596-1597 : François d'Espinay de Saint-Luc, né en 1554, baron de Crèvecœur, d'Arvert et de Gaillefontaine, gouverneur de Brouage, beau-frère du maréchal d'Aumont, à qui il succède en Bretagne, nommé en 1596 « grand-maître de l'artillerie de France »; mort d'un boulet de canon le .
- 1597-1598 : Charles de Cossé-Brissac (1562-1621), second du nom, « maréchal de France », auquel Louis XIII donne le titre de « duc de Brissac » (premier de ce titre) en 1612 et qu'il déclare pair de France en 1620.
- Dans le contexte, son titre de maréchal des logis désigne alors probablement un hallebardier responsable des écuries : un « maréchal des logis de cavalerie », qui commande aux fourriers. Au siècle suivant, la première parution (1694) du Dictionnaire de l'Académie française indique que : « Mareschal des Logis, Est celuy qui fait le departement [=la distribution, l'assignation, la répartition] des logis de ceux qui suivent la Cour ou des troupes de l'armée. Grand Mareschal des logis chez le Roy. Mareschal des logis par quartier. premier Mareschal des logis chez la Reine, chez les fils de France. Mareschal des logis General d'une armée. Mareschal des logis de cavalerie. Mareschal des logis d'une Compagnie de cavalerie. »
- À l'époque, les mers sont infestées de pirates et le roi de France n'a pas encore de marine de guerre. La connaissance pratique du maniement des armes est donc essentielle à tout bon navigateur français : il doit armer ses vaisseaux et assurer sa propre défense sur mer. Et, celui qui sert quelques années dans l'armée du roi, peut ensuite espérer du roi le privilège de recevoir une rente viagère, si infime soit-elle.
- Avant 1633, les navires français de plus de 100 à 300 tonneaux restent ancrés au large dans la baie du Moulin-Baude, à une lieue à l'est (environ 5 kilomètres en aval) de Tadoussac. Des barques ou autres petits bateaux servent à naviguer sur le fleuve, en amont jusqu'à Québec ou jusqu'au Sault Saint-Louis. En 1633, pour terminer son ultime traversée, Champlain, sûr de lui, se rend jusqu'à Québec avec ses navires, pour la première fois et sans encombre.
- Un « sault » désigne un rapide, une cascade, une chute d'eau : une « rupture de pente d'un cours d'eau »
- Les Européens ont sur les autochtones, et pour longtemps, la supériorité des armes, étant les seuls à être équipés d'armes à feu : canons, couleuvrines, arquebuses, mousquets, pistolets… contre arcs et flèches ou javelots.
- C'est à cet endroit, dans ce qui est aujourd’hui la Pointe-à-Callière, dans le Vieux-Montréal, que s'établit, trente ans plus tard (en 1642) la colonie de Ville-Marie.
- C'est la rivière Saint-Pierre, formant un petit lac près de son embouchure, aujourd'hui devenue l'embouchure du Canal de Lachine.
- À la fin de l'été 1867, près de Cobden en Ontario, un adolescent trouve ce qui lui semble un petit disque en laiton, à l'occasion de travaux de défrichage menés par son père. Il comporte un anneau de suspension, un pointeur mobile, des graduations. Ce petit astrolabe est gravé d'un « 1603 ». Quiconque l'apprend conclut à « l'astrolabe de Champlain ». Mais... avec ce vieil astrolabe miniature, on trouve une chaîne rouillée, de petits récipients en cuivre, ainsi que deux gobelets en argent gravé. En 2004, le chercheur Douglas Hunter propose une autre conclusion qui tient compte de l'ensemble des données, et que le journaliste Jean-François Nadeau rapporte, sous le titre Est-ce bien l'astrolabe de Samuel de Champlain? (Le Devoir du 30 décembre 2004. Voir l'article. — D'autres auteurs ignorent encore cette interrogation, même le Musée de l'Amérique française (à Québec), comme le Musée canadien des civilisations (à Ottawa), l'actuel gardien de cet objet qu'il nomme, toutefois, prudemment « l'astrolabe dit de Champlain ».
- Ces Hurons sont probablement plus costaux que Champlain.[style à revoir]
- Avant la fin de décembre 1610, personne ni même Samuel Champlain n'accole à cette lignée patronymique la particule « de » — voir dans le titre de ses œuvres. C'est dans son contrat de mariage que cette particule apparaît pour la première fois. Lui et sa famille ne possèdent pas de fief et ne tirent des revenus de fiefs. Mais « cette particule est tolérée pour les notables », surtout « s'ils sont admis à la cour » du roi, ce qui est le cas de Champlain.
- Dans le titre de son premier ouvrage paru (1603), il se dit Sammuel Champlain (sans la particule « de ») et de Brouage ; ensuite (2e ouvrage, 1613), il se dit Sieur de Champlain et Saintongeois.
- Remarque : « Chapeleau » comporte dans l'ordre les mêmes consonnes (Ch, p, l) que dans « Champlain », il ne manque que les nasales (am, in). — Le père de Samuel est souvent nommé « Chappelin » ou « Chappelain », dans les archives, mais ne signe pas.
- Aujourd'hui, La Rochelle et Brouage sont distantes de quelque 55 kilomètres par la route. En ligne droite, en barque, la distance est moindre.
- La Compagnie des marchands, dont Champlain est un des actionnaires, lui paie un salaire, pour lui et pour son personnel : cuisinier, serviteurs, soldats et ouvriers. Il reçoit aussi du roi une rente viagère. Des chefs amérindiens lui offrent parfois des fourrures en présent, qu'il peut revendre. Il hérite, de sa parenté à Brouage, de trois maisons qu'il liquide. Ces 4 500 livres équivalent à près de 45 années de salaire pour un ouvrier non spécialisé, nourri, logé. Sa belle-famille est cependant restée riche.
- Actes existants concernant Hélène Boullé : contrat de mariage (27 décembre 1610 devant les notaires Nicolas Chocquillot et Loys [Louis] Arragon, registre des Insinuations, greffe du Châtelet, Paris), exhérédation d'Hélène Boullé, femme de Champlain, par ses parents Nicolas Boullé et Marguerite Alix (10 janvier 1614) et révocation de cet acte (23 mai 1636), testament de Marguerite Alix, femme de Nicolas Boullé, déshéritant sa fille Hélène (14 février 1614) et révocation de cet acte (23 mai 1636), contrat d'engagement de sa suivante (domestique) Ysabel Terrier (22 juillet 1617, à Paris), dernier testament de Champlain (1635, à Québec), réception d'Hélène Boullé au couvent des Ursulines de la rue Saint-Jacques (20 mars 1646, A.N. Min. Centr. LXII, 82), privilège accordé par l'évêque à Hélène Boullé, fondatrice d'une maison des Ursulines à Meaux (10 mars 1648, acceptation des religieuses Ursulines d'un contrat pour l'achat d'une maison à Meaux (19 mai et 22 juin 1650, Arch. Dept. Seine & Marne, Série H624), procuration du (17 octobre 1650) et constitution de rente par les Ursulines de Meaux aux Ursulines de Paris (26 octobre 1650, A.N. Min. Centr. LXIV, liasse 90, De Rivière) rachat de cette rente (17 novembre 1654, id.), etc. — voir aussi : Fonds René-Baudry, Université de Moncton
- Voir : Cyprien Tanguay, Dictionnaire généalogique des familles canadiennes [du régime français (1608-1760)] (Montréal, Eusèbe Sénécal, 1871-1890, 7 vol.) et René Jetté, Dictionnaire généalogique des familles du Québec, des origines à 1730 (Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2002 (1re édit. 1983), 1206 p. (ISBN 978-2-89105-815-5) Gaétan Morin Éditeur, distributeur de l'ouvrage).
- Voir aussi : Nicole Fyfe-Martel, Hélène de Champlain (roman historique, trilogie), (Montréal, HMH [1], 2003, 2005, 2007, 3 tomes avec bibliographie, réimpr. mars 2008). ; Note : Un peu de fiction pétillante sur trame historique rigoureuse, l'auteure est tante de l'historien Mathieu D'Avignon (elle le révèle dans la section remerciements).
- Le portrait de Champlain utilisé dans l'article est un portrait factice par Eugène Ronjat. Source : François Guizot, A Popular History of France from the Earliest Times, vol. 6, chap. 53, Boston, Dana Estes & Charles E. Lauriat (Imp.), 19th C., p. 190.
Autres références
- Vaugeois 2008
- d'Avignon 2008
- (Daveluy 1945, p.214)
- (Dionne 1891)
- Daveluy 1945, p.215
- Samuel de Champlain 1632
- Heidenreich 2007
- Glénisson 2003
- Moulin-Baude, dans l'historique de Tadoussac
- Trudel 1962« faire voir & recognoistre tout ce qui se pourroit en ces lieux »
- Pointe-aux-Alouettes (à Baie-Sainte-Catherine)
- (Le Jeune, o.m.i. 1931)
- « Au départ... », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
- Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec : Des origines à 1791, Septentrion, , 488 p. (ISBN 9782894480502, présentation en ligne), p. 43-44
- Navires venus en Nouvelle-France en 1609 et 1610
- (Dionne 1891), Chapitre treizième: Voyage de 1610.
- Le contrat, daté du 27 décembre 1610, est conservé par le Minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales (site de Paris) Il y est consultable sous la forme d'un microfilm coté MC/MI/RS/281 lire en ligne. Cote originelle du document : MC/ET/LXXXV/108
- « Ce mesme jour je partis de Quebecq, et arrivay audit grand saut le vingthuitiesme de May, où je ne trouvay aucun des sauvages ….après avoir visité d'un costé et d'autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la scituation d'une habitation, et y preparer une place pour bastir, je fis quelque huit lieues par terre cottoyant le grand saut par des bois qui sont assez clairs, et fus jusques à un lac où nostre sauvage me mena; où je consideray fort particulierement le pays »Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, p. 838
- « Mais en tout ce que je veis, ne ne trouvay point de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément,…. avons nommé la Place royale, à une lieuë du Mont Royal »Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, p. 838-839
- Noter la particule (« de » Champlain).
- Champlain 1613
- Lemieux 2008
- Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, p. 857
- Trudel 2003
- Champlain 1613, p. 318-320
- Louis Houël, sieur du Petit-Pré, est contrôleur des salines de Brouage et membre de la Compagnie des Cent-Associés
- Abbé C.-H. Laverdière, M. A., Œuvre de Champlain, 1870, p. 504
- voir Is The Warminster Site Champlain's Cahiagué?, par William R. Fitzgerald
- (Fischer 2008)
- Joseph Desjardins, Guide parlementaire historique de la Province de Québec. : 1792 à 1902, Québec, (lire en ligne), p. 3
- Le Devoir, 9 octobre 2016, 1,7 million d'actes notariés du Québec chez ancestry.ca
- (Daveluy 1945, p.219)
- Vergé-Franceschi 2002, p. 326
- Universalis
- Liste des actes de Brouage sur le site d'archives des registres paroissiaux, pastoraux et d'état civil de la Charente-Maritime.
- « Samuel de Champlain : père de la Nouvelle-France », sur francorigines.ca, Francorigines : « Vivez l’expérience de l’Ontario français » (consulté le )
- Pierre Damien Rainguet, Biographie saintongeaise ou Dictionnaire historique de tous les personnages qui se sont illustrés dans les anciennes provinces de Saintonge et d'Aunis jusqu'à nos jours, Saintes, (réimpr. 1971) (lire en ligne), 140-141
- Dans La Rochelle, le Temple Saint-Yon est l'ancien réfectoire du couvent des Augustins
- Olivier Parent, « Champlain serait né à La Rochelle », Le Soleil, (lire en ligne)
- Éric Thierry L'acte de baptême de Samuel de Champlain n'a pas été retrouvé, sur Mémoires vives, décembre 2012.
- Greffes du notaire Villain pour les années 1573 et 1574, dans l'étude de maître Ranson à Marennes. Cet acte de vente est transcrit dans Nouveaux Documents sur Champlain et son époque (volume 1, 1560-1622), Publication des Archives publiques du Canada, no 15. Ottawa, 1967. 492 pages — documents recueillis et publiés par Robert Le Blant, conseiller à la Cour d'appel de Douai et René Baudry, c.s.c., alors chargé de recherches et représentant en France des Archives publiques du Canada.
- Annie Mathieu, « Samuel de Champlain serait né protestant », Le Soleil, (lire en ligne)
- Le texte de l'acte peut se lire comme suit :
« Le vandredy treziesme Jour daougst / mil cinq centz SoySente et quatorze / a este baptize Samuel filz de / Anthoynne chapeleau et de m (mot rayé) / margerite Le Roy p[a]rain Estienne / Paris, mayrenne Marye Rousseau. / Signatures : Denors, N Girault (paraphe). »
— Source : Fiche « Champlain (De), Samuel », du Fichier Origine. - « BROUAGE par Jean Detertre. » (consulté le )
- « On entre dans le "pays" de Champlain. », sur Brouage.org (consulté le )
- « 1570 - Agrippa d’Aubigné - 3 - Guerre en Saintonge jusqu’à la paix de Saint-Germain », sur Histoire Passion (consulté le )
- Robert Le Blant, La famille Boullé 1586-1639, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 17, no 1, 1963, p. 55-69 en ligne.
- Robert Le Blant, Le triste veuvage d’Hélène Boullé, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 18, no 3, 1964, p. 425-437 [PDF] Lire en ligne.
- Photocopies du Dernier testament de Champlain (6 pages) (par Archives Canada-France).
- (en) Conrad E. Heidenreich: Who was Champlain? His Family and Early Life. (Métis sur mer; 8 août 2008). — As said into a note to this text, "this lecture is based on parts of a book by Conrad E. Heidenreich and K. Janet Ritch soon to by published by The Champlain Society, provisionally entitled: The Works of Samuel de Champlain: Des Sauvages and other Documents Related to the Period before 1604".
- Il est conservé aujourd'hui au Minutier central des notaires, département des Archives nationales et peut être consulté sous la forme d'un microfilm coté MC/MI/RS/282
- https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?udId=c1p7129ou20r—152zm3aqca7z4&consIr=&irId=FRAN_IR_042434&frontIr=&auSeinIR=false. Cotes originelles des documents : MC/ET/LXII/138 et MC/ET/LXII/167
- l'acte a été microfilmé (cote MC/MI/RS/283)
- Pierre Dubeau, « La chapelle Champlain : en deçà du mystère », Comité Champlain, 2008.
- Samuel Auger, Le mystère de Samuel de Champlain enfin percé (lire en ligne)
- (en) WILLIAM HENRY ATHERTON, Ph.D., Montreal 1535-1914 : Under the French Regime 1535-1760, Montreal Vancouver Chicago, The S. J. Clarke Publishing Company, , 660 p.
- (Heidenreich 2007)
- Œuvres de Samuel de Champlain - Projet Gutenberg (divers formats disponibles)
- Œuvres de Champlain / publiées sous le patronage de l'Université Laval par C.-H. Laverdière - En 5 vol. numérisés au format PDF par la BAnQ
- Georges-Hébert Germain, « Champlain révèle sa vraie nature ! », L'Actualité, (lire en ligne, consulté le )
- Julie Barlow, « Lettres du gouverneur général aux Canadiens », L'Actualité, (lire en ligne, consulté le )
- Roy 2008
- Interview par Nathalie Geddry, sur www.radiocanada.ca
- Mission accomplie pour les 24 heures du roman, sur www.radiocanada.ca
- Personnalité de l'Ancien Régime
- Militaire français du XVIe siècle
- Explorateur français
- Explorateur de l'Amérique du Nord
- Personnalité liée à la ville de Québec
- Personnage historique lié à Trois-Rivières
- Personnalité de la Nouvelle-France
- Gouverneur de la Nouvelle-France
- Personnalité acadienne
- Personnage historique national du Canada
- Histoire de la Nouvelle-Écosse
- Histoire de l'Acadie
- Littérature acadienne
- Histoire de Québec
- Décès en décembre 1635
- Décès en Nouvelle-France
- Personnage historique désigné du Québec
- Naissance en Charente-Maritime