Famille de La Baume de Montrevel

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Maison de La Baume de Montrevel
Image illustrative de l’article Famille de La Baume de Montrevel

Blasonnement D'or, à la bande vivrée d'azur.
Devise « L'honneur guide mes pas »
Période XIIe siècle - XVIIIe siècle
Pays ou province d’origine Bresse, Bourgogne, Franche-Comté
Demeures Château de Montribloud
Château de Lugny
Charges Vice-roi de Naples, Régent de Savoie, Bailli
Fonctions militaires Deux maréchaux de France
Amiral et maréchal de Savoie
Deux Grands maîtres des arbalétriers de France
2
Fonctions ecclésiastiques Deux Cardinaux-archevêques de Besançon, abbés d'Ambronnay

La maison de La Baume — La Baume de Montrevel ou La Baume-Montrevel (parfois La Beaume)  — est une illustre famille bourguignonne d'extraction chevaleresque originaire de la Bresse. Citée dès le XIIe, avec une filiation suivie à partir du XIVe siècle, elle s'est éteinte en 1794 avec la décapitation du maréchal des camps et armées du roi, Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, dernier comte de Montrevel, marquis de Saint-Martin, etc.

La maison de La Baume a donné deux cardinaux-archevêques de Besançon, deux grands maîtres des arbalétriers de France, deux maréchaux de France, un vice-roi de Naples, un maréchal et amiral de Savoie, un régent de Savoie et un tuteur du comte Aimé IV, dix-sept gouverneurs et lieutenants de province, deux chevaliers de l'ordre de Saint-Michel sous Louis XII et François Ier, trois de l'ordre du Saint-Esprit, trois de l'ordre de la Toison d'or et quatre de l'ordre de l'Annonciade.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La famille de La Baume est originaire de la Bresse et elle est considérée comme l'une des plus anciennes de la province. Cependant son origine ultime n'est pas claire. Le généalogiste Samuel Guichenon, dans son Histoire de la Bresse et du Bugey (1650), rappelle dans les premières lignes dédiées à la famille les différentes hypothèses, plus ou moins légendaires, avancées par ses prédécesseurs, sans apporter de conclusion[1], se limitant à introduire son étude par cette observation « d'où que soit venue la maison des comtes de Montrevel, elle a eu des prérogatives d'honneur peu communes et des marques de grandeur qui se trouvent rarement ailleurs de grandeur que je ne vois point ailleurs »[1]. On retrouve cette formulation chez le Père Anselme et reprise notamment par François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois (1757)[2].

Certains auteurs ont voulu attacher à cette famille les La Baume-Suze (Dauphiné), mais Samuel Guichenon, dans son Histoire de la Bresse et du Bugey (1650), prouve qu'il n'en est rien[3]. Et le même Samuel Guichenon distingue cette famille des La Baulme, seigneurs de Fromentes, de la Balme sus Cerdon et de Perés, comtes de Saint-Amour[4],[5]. Information que l'on retrouve chez l'érudit Edmond Révérend du Mesnil (1872), citant aussi Jean-Aimar Piganiol de La Force qui affirmait que la famille de La Balme, ou La Baume de la Balme (Bugey)[6], dont est issue une branche dite de La Baulme-Saint Amour, et qui porte d'or à la bande d'azur, était distincte de celle-ci (même si ce blason apparaît très proche des armes des La Baume de Montrevel ; mais ces dernières ont pu être confectionnées pour créer un lien avec les La Balme en Bugey, famille plus vieille d'un siècle au moins, et donc plus prestigieuse à l'origine)[7],[8],[9]. La Chenaye-Desbois les distingue également dans son dictionnaire[2]. Enfin, Adolphe Rochas, dans sa Biographie du Dauphiné (1860), rappelle que « Quelques généalogistes ont avancé que la maison de La Baume était une branche cadette de celle de La Baume-Montrevel, mais nous ne pensons pas que cette assertion soit suffisamment justifiée »[10].

Premiers membres[modifier | modifier le code]

Le premier membre connu serait Sigebald(e) ou Sigebaud de La Baume (Sigibaldus de Balma), chevalier qui vivait entre 1140 et 1160 (Guichenon[11], repris par Révérend du Mesnil). Il aurait, toujours selon Guichenon, fait une ou plusieurs donations à l'abbaye d'Ambronay (Bugey)[11],[7]. Il aurait eu trois fils, dont Bernard, l'aîné qui hérite à son père[11]. Ce dernier, chevalier, en accord avec ses frères, aurait fait des dons à la chartreuse de Seillon[11]. Bernard de La Baume aurait eu deux fils dont Ismio, chevalier, qui serait un bienfaiteur de la chartreuse de Meyriat (Moyria)[11]. Ismio de La Baume aurait eu six enfants, dont Étienne (I), chevalier qui serait le père de Pierre, par lequel Henri Jougla de Morenas, dans son Grand armorial de France (1939), fait débuter la filiation prouvée de cette famille (XIVe siècle)[12].

Noble Pierre de La Baume, seigneur de Valusin, bailli de Bresse, de Bugey et de Novalaise (cf. l'article Avant-Pays savoyard), épouse Marguerite de Vassalieu, en 1338, avec qui il a Étienne[13],[12], dit « Galois de la Baume »[14]. Guichenon donne cinq enfants[13]. Étienne II de La Baume est au service du comte de Savoie, nommé châtelain d'Évian-Féternes (1320-1324) et bailli du Chablais (1320-1328)[15],[16]. Il entre au service du roi de France et devient grand maître des arbalétriers[13],[14] (1338-v.1346). Ce dernier épouse Alix de Châtillon, dame de Montrevel, avec qui il aurait eu, selon Guichenon, Guillaume (voir ci-après)[17], qui hérite de son père[12], une fille, Lucie, qui s'unit avec Amédée de Viry, et peut être un troisième enfant[18]. Étienne de La Baume a également deux bâtards[18], dont Étienne, qui devient maréchal de Savoie[14].

Alors qu'Étienne II de La Baume est au service du roi de France, son fils, Guillaume de La Baume, sert le roi de France Philippe VI de Valois et le comte de Savoie Amédée VI. Son demi-frère, le bâtard de La Baume, est quant à lui maréchal de Savoie[14].

La maison a été admise aux honneurs de la Cour en 1754[19].

Implantations[modifier | modifier le code]

Carte des seigneuries de la famille de la Baume sur l'actuel territoire suisse au XVe siècle : Arconciel-Illens, Planfayon et Attalens.

Disparition[modifier | modifier le code]

Le (19 messidor de l'an II), le comte Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, issu de la branche aînée, est condamné à mort, puis guillotiné à Paris[19]. Malgré deux mariages, il n'a pas de descendance[19].

Gustave Chaix d'Est-Ange, dans la notice familiale, indique l'existence, à partir du XIXe siècle, d'une famille de la Baume-Montrevel en Languedoc, mais sans aucun lien avec l'illustre famille bressane[19].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Famille de La Baume

La Baume-Montrevel : D’or, à la bande vivrée d’azur[1],[7],[12]

Branches et généalogie[modifier | modifier le code]

La famille s'est scindée en deux branches (Révérend du Mesnil[7] ; La Chesnay des Bois[20] ; Père Anselme[21])

Le chevalier - Sigebald(e) ou Sigebaud de La Baume, fl. au XIIe siècle entre 1140 et 1160, bienfaiteur d'Ambronay, est généralement donné comme la souche des La Baume. Père de - Bernard de La Baume, chevalier (fl. 1190), père lui-même - d'Ismio de La Baume (fl. 1215), chevalier, qui enfanta entre autres enfants - Etienne Ier de La Baume († ap. 1272), marié à Martine de La Ba(u)lme, dont : - Pierre de La Baume († ap. 1308) [frère entre autres de Guichard, chanoine-comte de Lyon en 1275, chanoine de St-Just et de St-Paul, † v. 1309], sgr. de Valusin, bailli de Bresse, Bugey et Novalaise (cf. l'article Avant-Pays savoyard), lié au comte Amédée V, marié à Marguerite de Vassalieu († 1348 ; fille d'Etienne de Vassalieu et veuve de Josselin de Grolée), d'où :

Titres et seigneuries[modifier | modifier le code]

Edmond Révérend du Mesnil rappelle quelques-unes des principales possessions de cette famille[7] :

  • seigneurs de Valusin (1308), Curtafray (1363), Saint-Denis-le-Chausson (1383, Broces (1347), Chastenay, Attalens et Sermoyé (1403), Bonrepos et Pesmes (1404)
  • seigneurs puis barons de l'Abergement (1345, voire achat en 1338[26])
  • seigneurs puis comtes (1418) puis marquis de Montrevel ;
  • sires et barons de Pesmes (alliance de 1467), puis marquis de La Baume-Montrevel (à Pesmes) en 1754 ;
  • marquis de Saint-Martin (1584), au profit de Françoise de La Baume, dame de Carnavalet.
  • seigneurs du Mont-Saint-Sorlin, d'Aiguebelle, d'Apremont, d'Avressieux, de Chaffardon, de Château-Gaillard, de Corgenon, d'Entremonts, de Gemillieux, de Longefoy, de La Molière, de Monthoux, de Montpascal, de Montribloud, de Puisgros, de Roasson, de Roche, de Saint-Denis.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Laïcs[modifier | modifier le code]

Personnalités religieuses[modifier | modifier le code]

La famille et ses branches compteraient huit chanoines-comtes, au sein du Chapitre de Saint-Jean de Lyon, entre les XIIIe et XVIe siècles[35]. Les notices d'Adolphe Vachet comportent cependant des erreurs.

Possessions[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustives des possessions tenues en nom propres ou en fief de la famille de La Baume :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Guichenon 1650, p. 12-14. (lire en ligne)
  2. a et b François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, Volume 1, 1757, p. 184-186 (lire en ligne).
  3. Guichenon 1650, p. 12-14.
  4. Guichenon 1650, p. 12-59, notamment p. 13-16.
  5. Guichenon 1650, p. 22. (lire en ligne)
  6. Edmond Révérend du Mesnil, Armorial historique de Bresse, Bugey, Dombes, Pays de Gex, Valromey et Franc-Lyonnais, d'après les travaux de Guichenon, d'Hozier, Lyon, impr. Aimé Vingtrinier, , sur books.google.fr (lire en ligne), p. 59, « La Balme ».
  7. a b c d e et f Révérend du Mesnil 1872, p. 68-69, « La Baume »
  8. Gustave de Rivoire de La Bâtie, L'armorial de Dauphiné : contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles & notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant jusqu'à nos jours les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, impr. de L. Perrin, (lire en ligne), p. 54, « Baulme & Balme (&) ».
  9. Amédée de Foras, continué par François-Clément de Mareschal de Luciane, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie (vol.1), Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 103.
  10. Adolphe Rochas, Biographie du Dauphiné : contenant l'histoire de tous les hommes remarquables de cette province dans les lettres, les sciences, les arts, etc. (tome 2), vol. 2, Paris, Charavay, , 504 p. (lire en ligne), p. 256.
  11. a b c d et e Guichenon 1650, p. 15. (lire en ligne)
  12. a b c d e f et g Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France (vol. 2), Société du Grand armorial de France, (lire en ligne [PDF]), p. 16, « De La Baume de Montrevel ».
  13. a b et c Guichenon 1650, p. 16.
  14. a b c d e et f Guido Castelnuovo, « Les maréchaux de Savoie au bas Moyen Âge », dans XXXVIe Congrès des Sociétés Savantes de Savoie, La société savoyarde et la guerre. Huit siècles d'histoire, XIIIeXXe siècles, Mémoires et Documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, (lire en ligne), chap. 100, p. 91-99
  15. Edmon Rollin, Mémoires et documents, t. 19, Annecy, Académie salésienne, (lire en ligne), p. 246-249.
  16. Donald Lindsay Galbreath, « Les baillis du Chablais de 1351 à 1536, leurs sceaux et armoiries », dans collectif, Mélanges d'histoire et de littérature offerts à Monsieur Charles Gilliard ... à l'occasion de son soixante-cinquième anniversaire, Lausanne, Publications de la Faculté des lettres, Université de Lausanne, , 718 p., p. 234-250.
  17. a et b Guichenon 1650, p. 21.
  18. a et b Guichenon 1650, p. 20.
  19. a b c et d Chaix d'Est-Ange, 1904, p. 95-96 (lire en ligne).
  20. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, et Jacques Badier, Maison de La Baume-Montrevel, in Dictionnaire de la Noblesse, généalogique, héraldique, chronologique et historique (t.II), Paris, Schlesinger frères, (lire en ligne), p. 528-544
  21. « Maison de La Baume-Montrevel, p. 42-55 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. VII, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Honoré Caille du Fourny, à la Compagnie des Libraires associés, à Paris, 1733
  22. « Catalogue des abbés de Pignerol (p. 103-107), p. 105 », sur L'abbaye de Ste-Marie de Pignerol au bourg de Saint-Veran, par l'abbé Joseph Croset-Mouchet, chanoine de Pignerol, chez Joseph Lobetti-Bodoni, à Pignerol, 1845
  23. Les scellés furent apposés au château, « dans toutes les chambres et spécialement dans celle du trésor où sont les papiers et effets plus précieux de la dite maison », le , lendemain de sa mort. D'après Frédéric Lafarge, « Un château en Mâconnais : Lugny », Images de Saône-et-Loire, no 212,‎ , pp. 2-7.
  24. Société d'Emulation du Doubs, série 5, vol. IX, 1884, p. 163 (lire en ligne).
  25. « Esprit-Melchior-Emmanuel de La Baume (1733-1754), successeur aux fiefs familiaux en 1736, p. 403-405 », sur Recherches sur Pesmes, par Etienne Perchet, chez Gilbert Roux, à Gray, 1896
  26. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 1.
  27. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, , p. 102. (lire en ligne).
  28. Guichenon 1650, p. 24.
  29. a et b Jean-Marie Cauchies, Fêtes et cérémonies aux XIVeXVIe siècles : rencontres de Lausanne, 23 au 26 septembre 1993, vol. 34, Centre Européen d'Études Bourguignonnes, coll. « Publication du Centre Européen d'Études Bourguignonnes », , 239 p., p. 171.
  30. a et b Raphaël De Smedt, Les Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'or au XVe siècle : notices bio-bibliographiques, vol. 3, t. Kieler Werkstücke, Peter Lang, , 224 p. (ISBN 978-3-631-46567-7), p. 178.
  31. C. Lemaire, « Guillaume de La Baume, seigneur d'Irlain, chevalier de la Toison d'or et bibliophile », in Bulletin du Centre européen d'études bourguignonnes, 29, juin 1998, pp. 6-8.
  32. a et b Paul Delsalle, La Franche-Comté au temps de Charles Quint, Presses universitaires de Franche-Comté, , 344 p. (ISBN 978-2-84867-077-5, lire en ligne), p. 225.
  33. a b et c André Chastel, Anne-Marie Lecoq, « Le retable de Pierre de La Baume à Saint-Claude », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, no 61,‎ , p. 165-204 (lire en ligne).
  34. Guichenon 1650, p. 25.
  35. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 58-60.
  36. Henri-Paul Eydoux, Châteaux fantastiques, Paris, Flammarion, , 272 p., p. 117-126

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adrien Arcelin, Indicateur héraldique et généalogique du Mâconnais, Paris et Mâcon,
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle — III. Bas-Ber., Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 93-97.
  • François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, Paris, Schlesinger Frères,
  • Samuel Guichenon, Histoire de la Bresse et du Bugey. Troisième partie. Contenant les généalogies des familles nobles de Bresses et de Bugey, Lyon, Jean Antoine Huguetan & Marc Ant. Ravaud, (lire en ligne), p. 12-21, « La Baume. Comtes de Montrevel, Marquis de Saint-Martin »
  • François Perraud, Le Mâconnais historique, Mâcon, Protat Frères,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]