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* L'astéroïde [[(1010) Marlene]] a été nommé en son honneur en 1923}
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* Le 8 février 1960, est inauguré son étoile sur le [[Walk of Fame (Hollywood)|Walk of Fame]] face au 6400 [[Hollywood Boulevard|Hollywood Blvd.]]
* Le 8 février 1960, est inauguré son étoile sur le [[Walk of Fame (Hollywood)|Walk of Fame]] face au 6400 [[Hollywood Boulevard|Hollywood Blvd.]]
* Son portrait apparaît sur la pochette de l'album des [[The Beatles|Beatles]] ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' (1967).
* Son portrait apparaît sur la pochette de l'album des [[The Beatles|Beatles]] ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' (1967).

Version du 29 janvier 2016 à 19:30

Marlene Dietrich
Description de cette image, également commentée ci-après
Marlene Dietrich en 1951.
Nom de naissance Marie Magdalene Dietrich
Surnom L'Ange bleu[n 1]
Naissance
Berlin (Allemagne)
Nationalité Américaine (par naturalisation)
Décès (à 90 ans)
8e arrondissement de Paris (France)
Profession Actrice
Chanteuse
Films notables

L'Ange bleu (1930)
Shanghaï Express (1932)
L'Impératrice rouge (1934)
L'Ange des maudits (1952)

La Soif du mal (1958)
Site internet www.marlenedietrich.org

Marlene Dietrich est une actrice et chanteuse allemande naturalisée américaine, née le à Berlin et morte le à Paris 8e.

Après s'être destinée à une carrière musicale dans un premier temps, elle se tourne vers le théâtre et le cinéma au début des années 1920. Lancée par le film L'Ange bleu de Josef von Sternberg, produit par la UFA en 1930, elle est repérée par le studio américain Paramount et poursuit sa carrière à Hollywood. Sa collaboration artistique avec von Sternberg produit sept films dont Morocco (1930), Shanghaï Express (1932) où L'Impératrice rouge (1934), faisant de l'actrice l'incarnation parfaite de la femme fatale.

Par la suite, elle tourne avec les plus grands réalisateurs, dans divers genres de films. La comédie avec Ernst Lubitch (Angel, 1937), René Clair (La Belle Ensorceleuse, 1941) ou Billy Wilder (La Scandaleuse de Berlin, 1948), le western avec George Marshall (Femme ou Démon, 1939) ou Fritz Lang (l'Ange des maudits, 1952), le film policier avec Alfred Hitchcock (Le Grand Alibi, 1950), Billy Wilder (Témoin à charge, 1957) ou Orson Welles (La Soif du mal, 1959).

Elle s'engage contre le nazisme et son pays d'origine dès les années 1930, et participe activement à la Seconde Guerre mondiale entre 1944 et 1945, rendant célèbre la chanson Lili Marleen, et obtenant en 1947 la Medal of Freedom, plus haute distinction militaire américaine que peut recevoir un civil. Alors que ses rôles au cinéma se font moins nombreux, elle se tourne vers la radio puis vers le music-hall, faisant le tour du monde avec son tour de chant entre 1953 et 1975.

Pour protéger son image, elle vit recluse les quinze dernières années de sa vie, dans son appartement du 12, avenue Montaigne à Paris, refusant de se faire photographier, tout en restant présente médiatiquement[1].

Marlene Dietrich marque aussi son époque par son style et son élégance au cours de ses apparitions publiques, s'habillant chez les grands couturiers, français notamment, comme Hermès, Dior, Chanel ou Balenciaga[2]. Elle a été nommée neuvième meilleure actrice de légende du cinéma par l’American Film Institute[3].

Biographie

Enfance

Marie Magdalene Dietrich naît le à Berlin, au numéro 65 de la Sedanstraße (aujourd'hui Leberstraße), dans le quartier de la Rote Insel[n 2] à Schöneberg, de Louis Erich Otto Dietrich (1868-1908), lieutenant de la police impériale prussienne, et de Wilhelmina Elisabeth Joséphine Felsing (1876-1945), riche héritière d'une famille d'horlogers[4]. Le couple qui s'est marié en décembre 1898 a déjà une première fille, Elisabeth, née en 1900.

Ils donnent à leurs deux jeunes filles une éducation très stricte, entièrement basée sur la discipline. Celles-ci prennent notamment des cours de maintien, des leçons de français et d'anglais[5]. Alors que sa sœur aînée est une enfant obéissante, Marie Magdalene est plus dissipée et s'envisage espionne ou artiste. C'est dans cette perspective qu'elle contracte ses deux premiers prénoms en Marlene[6]. Elle perd son père le 5 août 1908. Les biographies divergeant sur les circonstances de sa mort[7] : il est probablement emporté par la syphilis après être entré dans un sanatorium.

Sa mère se remarie en 1916 avec le meilleur ami de celui-ci, Eduard von Losch, capitaine de cavalerie, qui meurt sur le front de l'Est en juillet 1917 lors de la Première Guerre mondiale, sans avoir eu le temps d'adopter officiellement ses deux belles-filles[8].

Formation et études

Maria Magdalena à l'école, en 1918 (la deuxième au premier rang, en partant de la droite).

Marlene fréquente l’école des filles Auguste-Viktoria de 1907 à 1917 puis est diplômée de l’école Victoria-Luise (actuel Lycée Goethe de Berlin-Wilmersdorf (de)). Elle cultive parallèlement ses dons pour la musique et le chant. En 1918, elle s'inscrit à l'École supérieure de musique Franz Liszt Weimar (de) et prend des cours privés de violon avec le professeur suisse Robert Reitz, qui devient son premier amant[9]. Elle envisage une carrière de violoniste de concert, mais doit abandonner l'usage intensif de cet instrument à la suite d'une blessure au poignet (ganglion douloureux ou inflammation du ligament de l'annulaire gauche selon les biographies)[10]. Elle jouera plus tard de la scie musicale quand elle attendait son tour pour jouer une scène. Son premier emploi est celui de violoniste dans un orchestre qui accompagne la projection de films muets dans un cinéma de Berlin[11].

Débuts

Marlene Dietrich prend ses premiers cours de théâtre auprès de Max Reinhardt en 1921. En 1922, elle joue ses premiers petits rôles au théâtre, notamment au Großes Schauspielhaus, et joue dans des revues, comme celle du théâtre Komoedie dans le Kurfürstendamm de Berlin, aux côtés de la vedette française Margo Lion. Elle obtient aussi des rôles mineurs au cinéma. Son premier rôle crédité est Lucy dans Tragédie de l'amour (de) de Joe May. Elle se marie le avec le régisseur Rudolf Sieber et donne naissance à sa fille Maria Elisabeth, le . Elle n'aura pas d'autres enfants, vivra peu avec son mari, et ne se remariera jamais (bien qu'un mariage avec Jean Gabin semble avoir été, plus tard, sérieusement envisagé)[12].

Marlene Dietrich enregistre à la fin des années 1920 ses premières chansons, et les chante dans la revue Es liegt in der Luft (« C'est dans l'air », 1928) où elle se fait remarquer par le metteur en scène Josef von Sternberg[13].

Von Sternberg et L'Ange bleu

Photo de promotion pour L'Ange bleu

En 1929, Dietrich tourne son premier rôle important dans L'Énigme sous la direction de Curtis Bernhardt. Mais c'est L'Ange bleu tourné par von Sternberg l'année suivante, et notamment la chanson « Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt » (« Je suis faite pour l'amour de la tête aux pieds »), qui lui apportent la gloire.

Tourné dans les studios de l’UFA à Babelsberg, ce film, qui réunit Emil Jannings (immense vedette à l'époque) dans le rôle du professeur Immanuel Rath, et Dietrich dans celui de Lola Lola, est le premier film parlant du cinéma allemand. Von Sternberg, qui entrevoit le potentiel de la jeune actrice, la recommande, avant même la sortie, au studio américain Paramount Pictures pour lequel il vient de tourner et dont le bureau berlinois cherche une actrice pour concurrencer Greta Garbo lancée par la Metro-Goldwyn-Mayer. La Paramount lui offre un cachet de 1 250 dollars par semaine[14].

Le soir de la première, le au Gloria Palast, en long manteau de fourrure blanche, une gerbe de roses dans les bras, Marlene arbore sur sa robe un bouquet de violettes épinglé là où les femmes n'en mettent jamais[pas clair]. À 23 heures, elle prend le train à la gare de Lehrter vers le port de Bremerhaven, d'où elle embarque pour New York. D'une actrice encore inconnue hors d'Allemagne, Sternberg va façonner un mythe.

Naissance d'un mythe

Marlene Dietrich en 1933.

Dès son arrivée, Marlene interprète à nouveau une chanteuse de cabaret dans Morocco aux côtés de Gary Cooper. Premier des six long métrages que tourneront ensemble Sternberg et Dietrich aux États-Unis, le film vaut à Marlene une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice en 1931 et lui confère une notoriété internationale. L'écrivain allemand Franz Hessel publie la même année la première biographie de l'actrice, Marlene: Ein Porträt, dans lequel il tente de dresser le portrait de la femme derrière la vedette. L'usage dans le titre de l'ouvrage du seul prénom de l'actrice donne une idée de sa célébrité déjà à ce moment-là ; la fascination pour Dietrich ne fait que commencer.

Von Sternberg et sa muse vont en effet asseoir définitivement au cours de leur collaboration le personnage de femme fatale[n 3] sur lequel Dietrich a construit sa renommée à partir de L'Ange bleu et qu'elle va s'atteler à entretenir tout au long de sa vie, tout en jouant sur une certaine ambiguïté sexuelle (elle apparaît régulièrement en habits masculins et exerce son charme autant sur les hommes que sur les femmes[n 4]).

« Après Lola-Lola, Marlene restera l'image parfaite de la femme fatale : mystérieuse et indomptable, sculptée par la lumière, dans le nuage irréel de la fumée de sa cigarette. On la suivrait au bout du monde... Dans son sillage, les personnes les plus sérieuses et les plus dignes deviennent des petits enfants. »

— Vincent Pinel[15]

Le couple enchaîne ainsi avec Agent X 27 (1931), Shanghaï Express (1932), véritable succès du box-office jusqu'au Japon qui récompense l'actrice d'un kimono de cérémonie ; puis viennent Blonde Vénus en 1932 et L'Impératrice rouge en 1934, délire baroque qui sert davantage la gloire de Marlene que celle de Catherine de Russie qu'elle interprète, et qui, malgré un échec financier deviendra avec le temps un chef-d'œuvre reconnu[16].

Marlene Dietrich dans Shanghaï Express (1932).

Même en dehors de l'écran, Marlene Dietrich subjugue les foules. « Avec son profond regard mélancolique, ses cils longs de trois centimètres, le nimbe doux de ses cheveux, ses traits classiques, son air mystique et son corps de panthère, elle n'aurait pas pu entrer dans une église sans aussitôt troubler le sermon. »

La fille de l'actrice, Maria Riva, raconte une soirée avec sa mère à l'Opéra Garnier en 1933, et notamment l'entracte : « Tout le monde buvait du champagne et essayait de se rapprocher de ma mère, qui se comportait à son habitude, comme si elle était seule sur une île déserte, et fumait tranquillement sa cigarette pendant que les dames et les messieurs la dévoraient des yeux, comme si de rien n'était. »[17]

Cette fructueuse - mais houleuse[réf. nécessaire] - collaboration s'achève en 1935 par La Femme et le Pantin d'après le roman homonyme de Pierre Louys, film préféré de l'actrice[réf. nécessaire].

« La Femme et le Pantin est une superbe adaptation de Pierre Louÿs et l'apogée du mythe de la femme fatale symbolisée par Marlene. »

— Jean Tulard[18]

Après sa séparation artistique d'avec Sternberg, Marlene ne continuera pas moins à incarner les femmes fatales, notamment dans La Maison des sept péchés (1940), La Belle Ensorceleuse et L'Entraîneuse fatale (1941), La Scandaleuse de Berlin en 1948, Le Grand Alibi (1950) ou encore Témoin à charge (1957)[19].

« Il est exact que cette actrice a fait de la vamp la reine des écrans, il est exact qu'elle incarne la féminité, il est exact que le sex-appeal n'a jamais de représentante plus brillante, plus attirante, plus persuasive qu'elle. »

— Sydney W. Carroll, The Times (1933)[20]

Engagement contre le nazisme

Marlene Dietrich et Rita Hayworth à la Hollywood Canteen en 1942.

Résolument opposée au régime nazi (d'autant que son Pygmalion, Von Sternberg, est juif), Marlene Dietrich rompt peu à peu les liens qui l'attachent à l'Allemagne et devient citoyenne des États-Unis en [21],[22]. En 1938, elle prend pour amant l'écrivain pacifiste Erich Maria Remarque. La même année, séjournant avec lui au Cap d'Antibes, elle entretient une liaison discrète avec Joseph Kennedy, ambassadeur des États-Unis à Londres, et favorable à une politique d'apaisement envers l'Allemagne nazie. Elle accorde également ses faveurs[23] au jeune John Fitzgerald Kennedy[n 5].

Comme de nombreuses vedettes de l'époque, elle met sa célébrité au service de la Hollywood Canteen après l'entrée en guerre des États-Unis dans le second conflit mondial. De 1941 à 1943, elle héberge en Californie Jean Gabin qui, refusant de tourner pour les Allemands, a quitté la France occupée[n 6]. Les deux acteurs ne tardent pas à entamer une liaison passionnée alors que Gabin est encore marié à Jeanne Mauchain, demeurée en France (le divorce sera prononcé le aux torts « entiers et reconnus » de l'acteur, bien qu'en son absence)[24].

Marlene Dietrich sur le front de Lorraine avec la 3e armée en 1944.

Dietrich pousse plus loin son engagement en intégrant l'United Service Organizations (USO), chantant pendant trois ans pour les troupes américaines et britanniques stationnées au Royaume-Uni, avant d'accompagner la 3e armée américaine du général Patton en Italie, en France puis en Allemagne et en Tchécoslovaquie pendant la campagne de libération[25], durant laquelle elle donne plus de 60 concerts en quinze mois. Son interprétation de Lili Marleen, chanson popularisée par le régime nazi, devient l’emblème de la résistance à celui-ci[26].

L'âge avançant, trouvant moins de rôles à Hollywood, elle retrouve, à la libération de Paris, Jean Gabin qui a rejoint la 2e division blindée[n 7]. Un mariage entre eux semble avoir été alors envisagé[réf. nécessaire]. Elle refuse le scénario des Portes de la nuit de Marcel Carné, ne souhaitant pas interpréter la fille d'un collaborateur, pour tourner avec Gabin Martin Roumagnac (1946). S'il reçoit un succès en salles, le film n'est pas apprécié par la critique française[27].

Après sa rupture avec Gabin, elle revient à Hollywood et tourne dans La Scandaleuse de Berlin (1948) de Billy Wilder, Le Grand Alibi (1950) d'Alfred Hitchcock et L'Ange des maudits (1952) de Fritz Lang.

Amie d'Édith Piaf, elle est un des témoins de son mariage avec Jacques Pills en juillet 1952. En , elle fait une apparition remarquée dans un gala au profit des enfants handicapés, vêtue de l'uniforme de Monsieur Loyal. Cette prestation lui sert de tremplin pour monter son propre spectacle de cabaret à Las Vegas. Pour 30 000 dollars par semaine, elle monte pour la première fois le 15 décembre 1953 sur la scène du night club du Sahara Hotel[28], vêtue d'un fourreau semé d'étoiles de strass[29].

Une deuxième carrière

Marlene Dietrich lors de l'une de ses performances au Sahara Hotel de Las Vegas dans les années 1950.
Marlene Dietrich et Burt Bacharach à Jérusalem, lors de son tour de chant en Israël (1960).

Accompagnée par son dernier amant en date [30], l'arrangeur Burt Bacharach, Dietrich transporte son tour de chant sur les scènes du monde entier à partir de 1960 : en Europe, en Israël[n 8], sur le continent américain et en URSS en 1964.

Plusieurs disques sont les témoins de cette tournée : Dietrich in Rio (1959), Wiedersehen mit Marlene (1960) et Marlene Dietrich in London (1964). Dans Sag mir, wo die Blumen sind (de) (Dis-moi où sont les fleurs), composée par Pete Seeger et traduite en allemand par Max Colpet, elle dénonce la guerre froide.

Seul son pays natal lui réserve un accueil mitigé en 1960. Agressée à Wiesbaden par une jeune fille qui lui crache au visage, elle affirme alors par voie de presse que désormais « elle et les Allemands ne parlent plus la même langue » (elle ne retournera de fait jamais plus en Allemagne). Convaincue que le national-socialisme n'était pas encore mort et que le peuple allemand était responsable de sa prolifération[31], elle accepter de joue dans Jugement à Nuremberg, film de Stanley Kramer inspiré d'un des procès de Nuremberg.

Lorsque Burt Bacharach la quitte en 1965, elle songe dans un premier temps à abandonner les récitals. Elle continue pourtant et triomphe à Broadway en 1967, obtenant un special Tony Award pour sa prestation l'année suivante. L'abus d'alcool va cependant assombrir les dernières années de sa carrière[32] : en 1973, elle tombe dans la fosse d'orchestre lors d'un concert à New York puis fait une seconde chute juste avant d'entrer en scène à l'opéra de Sydney, le 29 septembre 1975, se fracturant le col du fémur[33],[34] et mettant ainsi un terme définitif à sa carrière de music-hall.

Fin de vie

Après une dernière apparition au cinéma en 1978, après dix-sept ans d'absence, dans C'est mon gigolo de David Hemmings[35], elle se cloître dans son appartement parisien du 12 avenue Montaigne, fréquentant peu de gens en dehors de sa fille et de quelques amis fidèles, dont l'animateur de radio Louis Bozon et le comédien Sacha Briquet. A partir de 1980, elle ne quitte plus son lit. Néanmoins, elle reste présente médiatiquement :

Marlene Dietrich meurt à Paris le . Ses obsèques ont lieu à l'église de la Madeleine. Bien qu'elle ait toujours eu des rapports conflictuels avec son pays d'origine, Dietrich se sentait berlinoise et avait décidé de s'y faire inhumer. Elle est ainsi enterrée non loin de sa mère dans le petit cimetière de Friedenau, dans l'arrondissement de Schöneberg.

À l'occasion du centenaire de sa naissance, le président de la République fédérale d'Allemagne Johannes Rau lui rend hommage le 28 décembre 2001 à Berlin. Cette cérémonie s'accompagne de révélations sur les causes de sa mort. Selon sa confidente et secrétaire Norma Bosquet, l'actrice se serait vraisemblablement suicidée après lui avoir demandé de lui fournir des somnifères[39].

Son petit-fils, Peter Riva (en), gère aujourd'hui l'héritage de sa « fabuleuse grand-mère »[réf. nécessaire].

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Filmographie

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Distinctions

Décorations

Récompenses

Nominations

Hommages

Timbre-poste allemand à l’effigie de Marlene Dietrich.
Timbre d'usage courant de Marlene Dietrich, de la série Femmes de l'histoire allemande émis par la Deutsche Post.

[41].

En France, de nombreuses chansons évoquent l'actrice dans un premier temps, puis lui sont totalement consacrées. En 1968, Claude Nougaro parle de l'actrice dans sa chanson La pluie fait des claquettes : « aussi douce que Marlene, aussi vache que Dietrich. » En 1973, dans sa chanson Au pays des merveilles de Juliet, où il rend hommage à Juliet Berto, Yves Simon parle des « superstars et des petite-filles de Marlène. » En 1986, la chanteuse Jeanne Mas crée la chanson Mourir d'ennui en hommage à Marlene Dietrich. Cette chanson fait l'ouverture de ses spectacles en 1987. (Extrait des paroles : « L'alcool la séduit, Marlène amoureuse, La pleine lune aussi, Meurent d'ennui. »). Le groupe de rock Noir Désir a composé une chanson, Marlène[n 10], en son honneur, qui traite de son engagement antinazi, mais aussi de sa beauté qui fait « saigner et s'accrocher les cœurs des soldats. » Jean-Jacques Debout a écrit et composé une chanson intitulée Marlène, Marlène dans son album Bourlingueur des étoiles.

Citations

« Je suis Mademoiselle Dietrich. Mademoiselle Dietrich, c'est moi. »

— Josef von Sternberg[réf. nécessaire]

« Le nom de Marlene Dietrich, plus que tout autre, se confondait avec l'essence du cinéma. Un certain nombre d'actrices deviennent des stars, peu d'entre elles deviennent des mythes. »

— Jacques Chirac

« Marlene Dietrich... Votre nom débute par une caresse et s'achève par un coup de cravache. Vous portez des plumes et des fourrures qui semblent appartenir à votre corps comme les fourrures des fauves et les plumes des oiseaux. Votre voix, votre regard, sont ceux de la Lorelei, mais la Lorelei était dangereuse ; vous ne l'êtes pas parce que votre secret de beauté consiste à prendre soin de votre ligne de cœur. »

— Jean Cocteau[44]

« On ne fait pas de robe pour Dietrich, on les crée pour elle. »

— Edith Head[45]

« Sa voix seule vous briserait le cœur. Mais elle possède ce corps superbe et ce tendre visage sur lequel le temps n'a pas de prise. Qu'elle vous brise le cœur n'a pas d'importance du moment où elle est là pour le réparer. »

— Ernest Hemingway[réf. nécessaire]

« Bien que née en Allemagne, Dietrich a passé tant d'années au milieu des Juifs de Hollywood que ses fréquentations avec ces gens l'ont totalement dépouillée de son caractère allemand. »

— Der Stürmer (journal nazi)[46]

« Ce n'est pas une bonne actrice... mais elle joue constamment un rôle. Elle ne sait même pas qui elle est. »

— Fritz Lang[46]

« Certaines stars s'échinaient à provoquer la publicité qui alimentait et entretenait leur gloire. Dietrich ne prit jamais cette peine. Elle n'avait nul besoin de faire des efforts pour être une star. Elle en était une ; c'était son état naturel. »

— Maria Riva[47]

« Rares sont ceux qui ont compris la capacité de ma mère à se considérer à la troisième personne, comme une Chose, un Produit de qualité supérieure à examiner minutieusement pour y déceler la moindre imperfection. »

— Maria Riva[46]

« Derrière sa beauté, il y a de la chaleur et du cœur, et elle possède le genre de sex-appeal qui vous fonce dessus comme un semi-remorque. »

— James Stewart[46]

« Tout cela ne m'excite guère. Je crois bien que la vérité c'est ce que disait Fritz Lang : c'est une bonniche allemande. »

— Bertrand Tavernier[48]

« Ce qui est merveilleux chez elle, c'est ce mélange de ferveur et d'ironie, cet humour grâce auquel son mythe ne se démode pas. Elle pense ce qu'elle veut de ses personnages, elle le fait bien sentir et, en même temps, on voit bien qu'elle y croit quand même. C'est un effet de distanciation par le charme et non par la crispation. »

— Paul Vecchiali [48]

« La femme la plus intrigante que je n'ai jamais connue. »

— John Wayne[réf. nécessaire]

Marlene Dietrich dans la fiction

Notes et références

Notes

  1. D'après le titre du film qui l'a rendue célèbre et dans lequel elle interprète le personnage de Lola Lola.
  2. Litt. « l'Île rouge ».
  3. Archétype incarné dès les débuts du cinéma par des vedettes comme Theda Bara.
  4. Dans Morocco, son personnage embrasse ainsi sur la bouche une spectatrice à la fin du numéro qu'elle interprète en smoking et haut-de-forme.
  5. C'est avec l'appui de Kennedy qu'elle s'installe[pas clair] aux États-Unis[réf. nécessaire].
  6. En avril 1943, après avoir tourné deux films à Hollywood, Gabin s'engage dans les Forces navales françaises libres. Cf. Philippe de Comes et Michel Marmin, Le Cinéma français : 1930-1960, éditions Atlas, 1984, p. 63.
  7. Il participe à la campagne en tant que chef de char au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers marins.
  8. Où, bien que cela y soit très mal vu, elle chante en allemand, arguant que ses convictions antinazies sont bien connues, ce qui lui vaudra un succès[réf. nécessaire].
  9. Pour la controverse au sujet de la présence de l'actrice dans ce film, voir l'article détaillé.
  10. Orthographié avec un accent par Noir Désir.
  11. Thierry de Navacelle indique, à la page 152 de son ouvrage, qu'un « mince entrefilet » dans la presse signale que l'actrice intenta à l'époque un procès au réalisateur, n'appréciant pas d'être moquée en maîtresse d'Hitler.

Références

  1. a et b « Marlène Dietrich à propos de la chute du mur de Berlin », France Inter, 14 novembre 1989, sur le site de l'INA.
  2. Musée Galliera, Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, p. 132.
  3. a et b AFI's 50 Greatest American Screen Legends
  4. (en) Alexander Walker, Marlene Dietrich, Applause Books, , p. 3
  5. (en) Maria Riva, Marlene Dietrich, Random House Large Print, , p. 16
  6. (en) Steven Bach, Marlene Dietrich : Life and Legend, Doubleday, , p. 38
  7. (en) John Kobal, Marlene Dietrich, Studio Vista, , p. 7
  8. (en) Charlotte Chandler, Marlene Dietrich: A Personal Biography, Simon and Schuster, , p. 28
  9. Christian Soleil, Le Smoking du diable : La vie dangereuse et secrète de Marlene Dietrich, Editions Publibook, , p. 13
  10. Steven Bach, op. cit., p. 39
  11. Steven Bach, op. cit., p. 42
  12. (en) Donald Spoto, Blue Angel : The Life of Marlene Dietrich, Cooper Square Press, , p. 45
  13. Christian Soleil, op. cit., p. 16
  14. (en) W. K. Martin, Marlene Dietrich, Chelsea House, , p. 52
  15. Vincent Pinel, le siècle du cinéma, éditions Bordas, 1994, p. 138.
  16. Vincent Pinel, Le Siècle du cinéma, éditions Bordas, 1994, p. 132 et 154.
  17. Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Flammarion, 1993, p. 250.
  18. Jean Tulard, Guide des films, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2002, tome 2, p. 1147.
  19. On peut constater que le titre même de certains de ces films est sans équivoque.
  20. Cité dans Homer Dickens, Marlene Dietrich, éd. Henri Veyrier, 1974, p. 111.
  21. Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, éditions Flammarion, 1992, p. 526.
  22. Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, éditions Ramsay, 1982, p. 91.
  23. (en) M. J. Akbar, Byline, Chronicle Books, , p. 326
  24. Philippe Barbier, Jacques Moreau, Jean Gabin, gentleman du cinéma, Éditions Dualpha, , p. 63
  25. (en) « Dietrich's War » sur marlenedietrich.org
  26. Martin Pénet, « Lili Marleen », La Marche de l'Histoire, France Inter, 8 mai 2013.
  27. Patrick Glâtre et Olivier Millot, Jean Gabin : La Traversée d'un siècle, Creaphis éditions, , p. 24
  28. Photo de la première, le 15 décembre 1953 sur marlene-dietrichcollection.blogspot.fr.
  29. (en) Steven Bach, Marlene Dietrich : Life and Legend, Da Capo Press, , p. 368
  30. (en) Donald Spoto, op. cit., p. 287
  31. Marie-Theres Arnbom, Marlene Dietrich, traduit de l'allemand par Adrien Rogge, édition Place des Victoires, 2010, p. 166.
  32. À propos de la prestation de Dietrich à l'espace Cardin en septembre 1973, Jean-Claude Brialy écrit : « Je me rappellerai toute ma vie ce moment : elle se présenta à ses adorateurs, tentant par des déhanchés savants de trouver l'équilibre que l'alcool lui avait un peu ôté... et les gens dans la salle de répéter : “Quelle sensualité !” ». Jean-Claude Brialy, J'ai oublié de vous dire, coll. Pocket, éditions XO, 2004, p. 117.
  33. (en) Nicole Bröhan, Marlene Dietrich, Jaron, , p. 150
  34. « Bourrée de Darvon, de Dexamyl (en) et de scotch, Dietrich fit sa première à Sydney le 24 septembre 1975. Mike Gibson fit un compte rendu fidèle de son spectacle dans le Daily Telegraph. Malheureusement, c'est une critique qu'elle méritait. » Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, éditions Flammarion 1992, p. 801.
  35. (en) David Bret, Marlene Dietrich, My Friend : An Intimate Biography, Robson Books, , p. 214
  36. Discours de Dietrich à la cérémonie de remise des Prix du cinéma européen
  37. « Marlene Dietrich, la muse rebelle », France Culture, 27 juillet 2011.
  38. Interview de Frédéric Mitterrand à l'occasion de la mort de Dietrich sur Antenne 2 le 6 mai 1992.
  39. David Custodio, « Révélation sur la mort de Dietrich », AFP, 26 décembre 2001.
  40. Musée Galliera, Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, p. 234.
  41. (en) Lutz D. Schmadel, Dictionary of Minor Planet Names – (1010) Marlene, Springer Berlin Heidelberg, (ISBN 978-3-540-29925-7, lire en ligne), p. 87
  42. Maximilian Schell sur data.bnf.fr
  43. Marlene Dietrich Stylo Mont Blanc
  44. Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, éditions Ramsay, 1982, p. 11. D'après Maria Riva, ce compliment fut écrit par Cocteau à l'occasion du passage de la star à Monte-Carlo en 1954, en guise de présentation à son spectacle, et fut lu par Jean Marais (p. 697-698 de la biographie qu'elle consacre à sa mère). L'ensemble du texte, lu par Marais au cours d'une émission de radio en présence de Dietrich le 26 août 1954, est disponible sur ina.fr.
  45. Citée dans Homer Dickens, Marlene Dietrich, traduit de l'anglais par Henri Daussy, éditions Henri Veyrier, 1974, p. 183.
  46. a b c et d Movie Icons Marlene Dietrich, éditions Taschen, 2007.
  47. Maria Riva, Marlen Dietrich par sa fille, édition Flammarion, 1993, p. 440.
  48. a et b Livret du CD Marlene Dietrich, la Blonde Vénus 1928-1948, éditions Frémaux et Associés, 2000 cité par Eric Rémy dans Télérama.
  49. « Kaas fait des essais pour Donen », Le Parisien, 29 mai 2002.
  50. Judith Silberfeld, « Paltrow dans la peau de Marlene Dietrich », yagg.com, 3 janvier 2011.
  51. en « Europacorp TV produira Marlene, une mini-série avec Gwyneth Paltrow », Télé 2 Semaines, 23 décembre 2010.
  52. « Une série sur Marlene Dietrich et Greta Garbo en développement », premiere.fr, 17 avril 2014.

Annexes

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Bibliographie

par ordre chornologique
  • Franz Hessel : Marlene: Ein Porträt, 1931. Publié en français aux éditions du Félin, coll. À la croisée, 1997, 86 p.[1]
  • Manfred Georg, Marlene Dietrich, Berlin, 1931[1]
  • Jean Laserre, La Vie brûlante de Marlène Dietrich, Paris, 1931[1]
  • Homer Dickens, Marlene Dietrich, traduit de l'anglais par Henri Daussy, éditions Henri Veyrier, 1974, 226 p. (ISBN 2-85199-109-4)
  • Thierry de Navacelle, Sublime Marlène, éditions Ramsay, 1982, 160 p. (ISBN 2-85956-595-7)
  • Marlene Dietrich, Marlène D., autobiographie traduite de l'américain par Boris Mattews et Françoise Ducourt, éditions Grasset, Paris, 1984, 246 p. (ISBN 978-2246288916)
  • Alexander Walker, Dietrich, coll. « Cinéma », éditions Flammarion, 1992
  • Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, traduit de l'anglais par Anna Gibson, Anouk Neuhoff et Yveline Paume, éditions Flammarion, 1993, 868 p. (ISBN 978-2080668196)
  • Charles Higham, Marlene, la vie d'une star, éditions Calmann-Lévy, 1994, 240 p.
  • Gilles Plazy, La Véritable Marlene Dietrich, éditions Pygmalion, 2001, 269 p.
  • Josef von Sternberg, De Vienne à Shanghaï, les tribulations d'un cinéaste, Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2001, 383 p.
    Le chapitre 9 notamment est consacré à sa rencontre et aux films qu'il tourna avec Dietrich.
  • Alain Bosquet, Marlene Dietrich, un amour par téléphone, éditions La Différence, 2002, 111 p.
  • Jean-Marc Loubier, Jean Gabin-Marlene Dietrich : Un rêve brisé, Acropole, 2002, 166 p.
  • Marlene Dietrich et Erich Maria Remarque, Dis moi que tu m'aimes, éditions Stock, 2002, 268 p. - correspondance entre les deux personnalités
  • Musée Galliera, Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, 241 p. (ISBN 2-87900-730-5) - catalogue de l'exposition consacrée à l'actrice au musée Galliera en 2003
  • Donald Spoto, L'Ange bleu : Mythe et Réalité, éditions Belfond, 2003, 388 p.
  • Norma Bosquet, Marlene Dietrich : Les Derniers Secrets, Nouveau Monde éditions, 2007, 125 p.
  • Jean Pavans, Marlene Dietrich, coll. « Biographie », Folio, 2007, 272 p.
  • Marie-Theres Arnbom, Marlene Dietrich, traduit de l'allemand par Adrien Rogge, édition Place des Victoires, 2010, 304 p. (ISBN 978-2-8099-0184-9)
  • Louis Bozon, Marlene Dietrich : « Allo mon ange, c'est Marlene ! », éditions Michel Lafon, 2012, 266 p.
  • Christian Soleil, Le Smoking du diable : La Vie généreuse et secrète de Marlene Dietrich (essai biographique), Publibook, 2013, 94 p. (ISBN 978-2342002164)
Références
  1. a b et c (de) « Bibliographie », sur marlenedietrich-filme.de, (archivé sur Internet Archive)

Vidéographie

Documentaires
  • Chris Hunt, No Angel: A Life of Marlene Dietrich, 1996
  • Daniel E. Schwartz, Mysteries and Scandals: Marlene Dietrich, 1999
  • David Riva, Marlene Dietrich: Her One Song (La Passion d'une vie), 2001
  • Dominique Leeb, Marlene Dietrich : Le Crépuscule d'un ange, 2012
  • Christian Buckard, Daniel Guthmann, Un amour impossible : Marlene Dietrich et Jean Gabin, Allemagne, 2012
  • Marlene Dietrich-Greta Garbo : L'Ange et la Divine, collection « Duels », France 5, 2015

Liens externes