Cœurs brûlés

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Cœurs brûlés
Description de l'image Morocco1930.jpg.
Titre original Morocco
Réalisation Josef von Sternberg
Scénario Jules Furthman
d'après Benno Vigny
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film dramatique
Film d'aventure
Durée 92 minutes
Sortie 1930

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Cœurs brûlés (titre original : Morocco) est un film américain réalisé par Josef von Sternberg, sorti en 1930.

Après L'Ange bleu, Morocco est le deuxième film qui réunit le couple Marlene Dietrich — Josef von Sternberg. Ce film fut le premier à être doublé en français.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Gary Cooper et Marlene Dietrich

L'action se passe pendant la dernière période de ce qu'il est convenu d’appeler la Pacification du Maroc opérée par l'Armée française.

La chanteuse de cabaret Amy Jolly arrive au Maroc et se produit dans un cabaret de Mogador où elle remarque le beau légionnaire Tom Brown (qui la remarque aussi), tandis que le richissime La Bessière s'entiche d'elle. Mais l'adjudant de Brown, Cæsar (dont il a séduit la femme), poussé à la fois par le devoir et la rancune, envoie le légionnaire dans le bled[1]. Amy décide alors d'accepter l'offre de mariage de La Bessière.

Lors d'un accrochage, l'adjudant Cæsar est tué et Brown blessé. La nouvelle arrive à Mogador pendant le dîner de fiançailles. Amy quitte alors la table et court rejoindre Brown, en compagnie de La Bessière qui, complaisant, l'emmène avec sa voiture.

Amy Jolly retrouve Brown non à l'hôpital mais au bistrot : le vaillant légionnaire n'a pas été blessé, il a seulement fait semblant de l'être pour ne pas revenir à Mogador. Le lendemain il doit repartir quelque part dans le Sahara. Amy Jolly, qui a vu que des femmes indigènes suivent dans ces marches l'unité où sert leur homme, plaque alors La Bessière, suit les femmes et s'enfonce avec elles dans le désert.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Critiques[modifier | modifier le code]

Lors de la sortie du film[modifier | modifier le code]

Après la preview, le journaliste américain Jimmy Star résume le film dans sa critique qu'il achève par cette phrase : « Si cette femme [Dietrich] ne révolutionne pas l'industrie cinématographique, alors je ne sais pas de quoi je parle. »[2]

« Morocco remporte un important succès commercial et critique. »[3]

On peut lire dans The Outlook à la sortie du film : « A vous de décider si, comme le laisse entendre la Paramount, Marlène Dietrich ressemble ou non à Greta Garbo. Ce qui est sûr c'est qu'elle est une fort jolie femme et une excellente actrice. Rompue à la comédie musicale allemande, elle parle un anglais sans faille. »[4]

Dans Films in Review, on peut lire un peu plus tard : « Morocco est un film grinçant, subtil, pervers ; l'ironie s'y mêle à la grâce avec un soupçon de regret et de désenchantement. »[4]

Critiques ultérieures[modifier | modifier le code]

Jean Tulard : « Marlene gagna avec ce film son statut de star aux États-Unis[5]. »

Homer Dickens : « Le procédé des plans répétés et l'utilisation par Sternberg de la synchronisation font de Morocco un film très en avance sur son époque.[...] Ce film extraordinaire valut à Marlène, à Sternberg et à l'opérateur Lee Garmes un triple Oscar[6],[7]. »

Thierry de Navacelle : « Morocco est un très beau film. Les dialogues sont parfaits et l'utilisation de la bande-son très moderne pour l'époque. Avec La Femme et le Pantin, c'est sans doute le film le plus parfait de Sternberg. »[8]

Tournage[modifier | modifier le code]

Adolphe Menjou et Marlène Dietrich dans une scène du film.
  • Marlene Dietrich, qui parlait peu l'anglais à cette époque, a appris son texte phonétiquement. D'après l'actrice elle-même, sa première scène, avec la phrase : « I won't need any help » a été tournée 48 ou 49 fois, le réalisateur refusant d'user de la post-synchronisation pour rendre audible la fin du mot « help », insupportable aux oreilles de l'ingénieur du son, car prononcé à l'allemande[9].
  • Marlène chante trois chansons dans ce film, dont une en français, Quand l'amour meurt de Georges Millandy.

Lieux de tournage[modifier | modifier le code]

Cœurs brûlés a été tourné en Californie à :

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

  • Oscars 1931 : nominations dans les catégories meilleur réalisateur (Joseph von Sternberg), meilleure actrice (Marlene Dietrich), meilleure photographie (Lee Garmes), et meilleurs décors (Hans Dreier).
  • Inscrit au National Film Registry depuis 1992.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En arabe, bled (بلد - balad) signifie « le pays, le terrain » ; pour les citadins, il signifie « la campagne »
  2. Marlene D. par Marlene Dietrich, éditions Grasset, 1984, p.  107.
  3. Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, éditions Ramsay, 1982, p.  46.
  4. a et b Homer Dickens, Marlene Dietrich, éditions Henri Veyrier, 1974, p.  95.
  5. Jean Tulard, Guide des films, collection Bouquins, éditions Robert Laffont, 2002, tome 1, p. 643.
  6. Homer Dickens, op. cit. p. 94 et 95.
  7. L'auteur - ou le traducteur - se trompe et devrait parler de « triple nomination aux Oscars », Marlene et Sternberg ayant été nommés cette année-là pour ce film, sans obtenir la récompense. Lee Garmes obtiendra l'oscar de la meilleure photographie en 1932, pour Shanghaï Express, autre film du couple Sternberg / Dietrich.
  8. Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, éditions Ramsay, 1982, p. 40.
  9. D'après une lettre de Dietrich à son mari, citée par Maria Riva dans la biographie qu'elle a consacrée à sa mère, Marlene Dietrich par sa fille, éditions Flammarion 1992, p. 97.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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