Bourgogne franque

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Bourgogne franque

814898

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Les pagi de la Bourgogne franque et du Comté de Bourgogne au IXe siècle
Informations générales
Statut

Commandement militaire

Capitale Chalon-sur-Saône
Religion Catholicisme
Histoire et événements
vers 814 Création
843 Traité de Verdun, fin du royaume de Bourgogne, division en deux du territoire
898 Création du Marquisat de Bourgogne
918 Création du duché de Bourgogne

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Bourgogne Franque appelé aussi Bourgogne royale[1] est l'une des quatre divisions territoriales du premier royaume de Bourgogne, crées vers 814, caractéristiques de l'administration carolingienne. Il survit à la mort du royaume comme entité administrative dans la Francie occidentale. La Bourgogne franque survit jusqu'en 898 avec la création du marquisat de Bourgogne pour Richard de Bourgogne. Cette entité donnera ensuite naissance à la fin du IXe siècle au duché de Bourgogne. Sa capitale était Chalon sur Saône[2].

Limites géographiques[modifier | modifier le code]

La Bourgogne franque incluait[3]:

Aux Origines: le royaume des Burgondes[modifier | modifier le code]

Le royaume des Burgondes (Regnum Burgundionum), doit son nom au peuple burgonde, venu s’installer en 443 sur les bords du lac Léman en Sapaudie. Gondebaud (mort en 516) et son fils Sigismond (roi en 516-523) sont les souverains les plus marquants de ce royaume. À son apogée, ce royaume occupa un espace considérable : il trouvait ses limites, au nord à Langres, au midi Marseille voire même Perpignan en 508. À l’ouest il s'étendait jusqu’à Gien, et au nord-est jusque sur les bords du lac de Constance. Son existence fut éphémère : de 444 à 534. Les visées franques de Clovis Ier, en 500 ou 501, furent poursuivies par ses fils, Clodomir, roi d'Orléans, lors de plusieurs campagnes militaires qui se sont déroulées entre 532 et 534, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, qui finissent par mettre un terme au Royaume burgonde.

La futur Bourgogne franque est conquise par les Burgondes vers 476. Mais sous les Burgondes, il n'y a pas encore la partie champenoise ni le Sénonais qui seront adjointe plus tard sous le premier royaume de Bourgogne. En 501 L'Auxerois est conquis par les Francs et détaché du reste de la futur Bourgogne. Elle n'y retournera qu'en 534.

Le royaume de Bourgogne[modifier | modifier le code]

Les Mérovingiens intègrent le Royaume burgonde aux différents royaumes mérovingiens mais lui conservent son individualité. Ses frontières sont néanmoins élargies[4]. Lui sont adjoint:les futurs provinces de l'Orléanais, du Berry, le Senonais, la moitié ouest du Bourbonnais, l'actuel département de l'Aube avec Troyes, le sud et l'est de l'actuelle Ile de France[5]. La Provence est également ajoutée mais sans le secteur d'Aix en Provence, dévolue à Sigebert[6],[7].

La Burgondie apparaît toujours comme une entité géopolitique, au même titre que la Neustrie et l'Austrasie, les Mérovingiens y installent un roi dont les plus connus furent Gontran, et Dagobert. Si la capitale du royaume demeure à Orléans jusqu'au début du VIIIe siècle, c’est à Chalon-sur-Saône, mieux situé, que Gontran et les souverains suivants résideront le plus souvent[8]

Les 4 commandements de Bourgogne

Le royaume de Bourgogne cesse d'apparaître en tant qu’entité géopolitique avec les Carolingiens et va se rétrécir. Elle perd quasiment tout les adjonctions des mérovingiens, plus la Suisse alémanique. Des ajouts du VIe siècle, seul les secteurs de Troyes et de Sens restent encore bourguignon.

Le vaste territoire de l’ancien regnum Burgundiæ est réparti par Charles Martel en quatre commandements, ayant chacun son gouverneur :

Les partages successifs du royaume entre les héritiers détruisent l'unité de la monarchie que Charlemagne et ses aïeux avaient construite. Le traité de Verdun met fin à l'unité de l'empire de Charlemagne et achève l'existence ce premier royaume de Bourgogne. La mutilation que le traité fait subir à la Bourgogne donne naissance, à l’ouest de la Saône, à la Bourgogne franque[10] qui va aboutir au duché de Bourgogne, et à l’est et au sud de cette rivière, à une Bourgogne impériale, lot de l’empereur Lothaire, dont le territoire formera le royaume d'Arles.

Le système carolingien[modifier | modifier le code]

En l’an 800, Charlemagne instaure un ordre nouveau où dignitaires laïcs et évêques doivent être soumis au pouvoir central[11]. Le fonctionnaire impérial ou comte palatin est doté d’amples pouvoirs administratifs sur un pagus, terme qui désigne une subdivision d'anciens territoires héritée de l'occupation romaine.

Si l'Église maintient l'unicité de ses diocèses, les anciennes civitas se retrouvent alors partagées entre plusieurs comtes régnant parfois sur plusieurs pagi qui peuvent eux-mêmes être redivisés en plus petites entités : centaine, vicairie et ban. Le pays de Bourgogne se retrouve aussi divisé en pagi gouvernés par des comtes ou évêques.

Les pagi de la Bourgogne franque[modifier | modifier le code]

Les partages de la Francie à la fin du IXe siècle[modifier | modifier le code]

Après le décès de Lothaire le à Prüm[46] et le premier partage de son royaume la Bourgogne se trouve redivisée trois fois en quatre décennies.

Les partages de la Bourgogne[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appellé dictionnaire Trévoux, Giffart, (lire en ligne)
  2. Bob Putigny, L'épopée de Bourgogne: Une marche vers l'Europe, FeniXX, (ISBN 978-2-221-22282-9, lire en ligne)
  3. Jan Dhondt, Etudes sur la naissance des Principautés territoriales en France: (IXe-Xe siècles), Editions des Régionalismes, (ISBN 978-2-8240-5284-7, lire en ligne)
  4. Statistique générale de la France, (lire en ligne)
  5. Gabriel Daniel, Histoire de France: depuis l'etablissement de la monarchie françoise dan les Gaules, dediée au Roy, Chez Joseph Derbaix, (lire en ligne)
  6. François Le Maire, Histoire et antiquités de la ville et duché d'Orléans... par M. François Le Maire, (lire en ligne)
  7. Jean Eugène Bimbenet, Histoire de la ville d'Orléans, H. Herluison, (lire en ligne)
  8. Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, Bulletin des sciences, physiques, médicales et d'agriculture d'Orléans, (lire en ligne)
  9. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne, Albin Michel, coll. « Club des librairies de France », , 396 p., p. 15
    En raison de sa date de publication, cet ouvrage ne dispose pas d'isbn
    son demi-frère Childebrand devient gouverneur de la Bourgogne franque.
    .
  10. Régine Le Jan, LA ROYAUTÉ ET LES ÉLITES DANS L’EUROPE CAROLINGIENNE (DU DÉBUT DU IXE AUX ENVIRONS DE 920), Lille, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, , 530 p., p. 383
  11. « La Bourgogne », sur Lumiere-du-moyen-age (consulté le )
  12. Ferdinand Lot, La Gaule, fondements ethniques, sociaux et politiques de la nation française, Fayard, Paris, 1947.
  13. E. Thévenot, Les voies romaines de la cité des Éduens, 1969, Bruxelles, coll. Latomus, p. 98
  14. « L'Auxerrois » (consulté le )
  15. Geste des évêques d'Auxerre. Cité dans La Puisaye et le Gâtinais, Ambroise Challe, Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1872.
  16. « Guérin, comte de Bourgogne » (consulté le )
  17. « Le Barrois » (consulté le )
  18. Carte du Pagus Belnensis dans CBMA
  19. « Le Beaunois » (consulté le )
  20. Dana Celest Asmoui Ismail, History of the Counts of Brienne (950 – 1210), 2013.
  21. « Le Chalonnais » (consulté le )
  22. Didier F. ISEL, Prosopographie des personnages mentionnés dans les textes pour l'époque de Pépin le Bref et de son frère Carloman (741 – 768), 2009, Lire en ligne
  23. Carte du Pagus Divionensis dans CBMA.
  24. Gérard Coulon, Les Gallo-Romains : vivre, travailler, croire, se distraire - 54 av. J.-C.-486 ap. J.-C., Paris, Errance, 2006. Collection Hespérides, (ISBN 2-87772-331-3), p. 21.
  25. Carte du Pagus Duismensis dans CBMA.
  26. Auguste Eckel Charles Le Simple Slatkine
  27. Les évêques de Langres comtes, puis ducs et pairs, dans Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres, 1901, p. 22-30 (lire en ligne)
  28. Armes des évêques-ducs de Langres
  29. Bruno Chaume 2011, p. 725-731
  30. « Description générale et particulière du duché de Bourgogne » (consulté le )
  31. Gustave Lapérouse 2012, p. 77/113
  32. « Histoire du département de Saône-et-Loire » (consulté le )
  33. « Le journal de nos aïeux », sur cgsl.fr (consulté le )
  34. « Le Nivernais », sur c (consulté le )
  35. Marilier, Histoire de l'Église en Bourgogne, Les Éditions du Bien Public, p. 125
  36. Maurice Chaume 1925, p. 20-26.
  37. Carte du Pagus Oscariensis dans CBMA
  38. Assises de Dagobert Ier en 629)
  39. Larcher 1976 (1845), p. 46.
  40. « Le pagus du Senonais », sur c (consulté le )
  41. Site de l'office de tourisme de Tonnerre.
  42. « Le département de l'Aube » (consulté le )
  43. Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Villeneuve-d'Ascq, Presses Univ, , 466 p. (ISBN 2-85939-753-1, lire en ligne).
  44. Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Presses Univ. Septentrion, , 446 p. (ISBN 2-85939-753-1, lire en ligne), p. 282.
  45. Crété-Protin 2002, p. 330
  46. Généalogie de Lothaire Ier sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri d'Arbois de Jubainville, Note sur les deux Barrois, sur le pays de Laçois et sur l'ancien Bassigny, Paris, Bibliothèque de l'École des chartes, .
  • Bruno Chaume, Le complexe aristocratique de Vix. Nouvelles recherches sur l’habitat, le système de fortification et l’environnement du mont Lassois, avec Claude Mordant, Dijon, Presses universitaires de Dijon, , 867 p. (ISBN 978-2-915611-47-2, BNF 42464799).
  • Maurice Chaume, Les Origines du duché de Bourgogne, Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres,
  • Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Villeneuve-d'Ascq, Presses Univ, , 466 p. (ISBN 2-85939-753-1, lire en ligne).
  • Gustave Lapérouse, L’histoire de Châtillon, Nabu Press, (ISBN 978-1-274-15809-3 et 1-274-15809-5) Lire en ligne : V.O. 1837.
  • Charles Larcher de Lavernade, Histoire de la ville de Sens, Culture et civilisation, (1re éd. 1845)
  • Jean Marilier, Histoire de l'Église en Bourgogne, Dijon, Les Éditions du Bien Public, , 205 p. (ISBN 2-905441-36-4)
  • Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne avec des documents inédits et des pièces justificatives, t. II, Paris, Lechevalier, , « Généalogie des premiers comtes de Tonnerre, documents inédits du Xe siècle pour servir à l'histoire...et des comtes inconnus jusqu'ici de Bar-sur-Seine », p. 419-442, lire en ligne sur Gallica