Dada
Le mouvement dada, aussi appelé dadaïsme ou simplement dada, est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique du début du XXe siècle, qui se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.
Né en 1916 à Zurich, alors refuge d'une jeunesse qui refuse la guerre, Dada connaît une rapide diffusion internationale, en particulier à Berlin, Hanovre, Cologne, New York, Barcelone et Paris.
Il met en avant un esprit mutin et caustique, un jeu avec les convenances et les conventions, son rejet de la raison et de la logique, et marque, avec son extravagance notoire, sa dérision pour les traditions et son art très engagé. Proche de l'idéologie socialiste, voire anarchiste pour Tristan Tzara et Raoul Hausmann, Dada se démarque à l'époque par sa proximité avec le militantisme radical. Les artistes de Dada se veulent irrespectueux, extravagants et affichent un mépris total envers les « vieilleries » du passé. Ils cherchent à atteindre la plus grande liberté d'expression en utilisant tout matériau et support possible. Ils ont pour but de provoquer et d'amener le spectateur à réfléchir sur les fondements de la société.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Le nom Dada apparait pour la première fois dans l'éditorial de l'unique numéro de la revue Cabaret Voltaire dirigée par Hugo Ball[1]. Ce texte en allemand, mais dont l'ultime phrase est en français, est daté du et s'achève par les mots: « L'intention des artistes assemblés ici est de publier une revue internationale. La revue paraîtra à Zurich et portera le nom DADA, Dada Dada Dada Dada. »[α],[2].
Des versions contradictoires s'opposent quand il s'agit d'expliquer comment le mot a été trouvé et quel sens on doit lui donner. La légende veut que le mot « dada » ait été trouvé au hasard dans un dictionnaire. « Pour tout le monde, désormais, explique Henri Béhar, dada est né à Zurich le , son nom ayant été trouvé à l'aide d'un coupe-papier glissé au hasard entre les pages d'un dictionnaire Larousse. » L'historien authentifie l'anecdote avec une formule ambiguë : « Gardons-nous de ne pas croire aux légendes ! »[3].
L'histoire a été répétée plusieurs fois par les promoteurs du mouvement. Dans une lettre de adressée à des artistes new-yorkais, Tristan Tzara explique les circonstances de l'invention du nom dont il se garde de revendiquer la paternité : « J'étais avec des amis, je cherchais dans un dictionnaire un mot approprié aux sonorités de toutes les langues, il faisait presque nuit lorsqu'une main verte déposa sa laideur sur la page du Larousse — en indiquant d'une manière précise dada — mon choix fut fait. »[n 1] Au cours d'un entretien accordé à Arts magazine (New York, décembre 1982), le peintre Marcel Janco reconnaît qu'il n'était pas présent à ce moment-là : « Un après-midi, dans un café où nous nous retrouvions, j’ai appris que Tzara avait trouvé un nom pour le groupe, que tout le monde avait accepté. Ils cherchaient un nom parce que le mouvement était devenu très important. Tzara avait trouvé le mot dans le Larousse. »[4]
En 1921, l'apparente précision du témoignage de Hans Arp paraît disqualifiée par la description ironique des circonstances : « Tzara a trouvé le mot dada le à 6 heures du soir ; j’étais présent avec mes 12 enfants lorsque Tzara a prononcé pour la première fois ce nom qui a déchaîné en nous un enthousiasme légitime. Cela se passait au Café de la Terrasse à Zurich et je portais une brioche dans la narine gauche. »[n 2]
La controverse sur la naissance du nom « dada » vient de Richard Huelsenbeck qui en a toujours revendiqué la paternité : « Le mot dada a été découvert par hasard dans un dictionnaire allemand-français par Hugo Ball et moi, alors que nous cherchions un nom de théâtre pour Mme Le Roy, la chanteuse du cabaret. »[6] Même si une lettre de Hugo Ball à Richard Huelsenbeck du semble soutenir sa version : « Et finalement j’y ai également décrit dada : le Cabaret et la Galerie. Tu auras donc eu le dernier mot de dada comme tu as eu le premier », la récurrente revendication[7] de Huelsenbeck ne résiste pas au fait que, appelé par Hugo Ball, il ne soit pas arrivé à Zurich avant le [8].
Historique
[modifier | modifier le code]Dada à Zurich
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Le déclenchement de la Première Guerre mondiale fait de Zurich le refuge d'une foule de jeunes gens, issus de tous les pays d'Europe, réunis par leur refus de la guerre[9],[10]. Lénine, Radek et Zinoviev ont transformé la ville en quartier général pour préparer la prise de pouvoir en Russie[11].
Début 1916, Hugo Ball, écrivain, traducteur de littérature française (Henri Barbusse, Léon Bloy, Arthur Rimbaud) et dramaturge allemand, exilé depuis 1915, et sa compagne, Emmy Hennings, poète et danseuse, fondent le Cabaret Voltaire et en annoncent l'ouverture, dans la presse zurichoise, pour le 2 février. Ils invitent les « jeunes artistes et écrivains dans le but de créer un centre de divertissement artistique, […] à [les] rejoindre avec des suggestions et des propositions »[12]. Il persuade Ephraïm Jan de lui louer une pièce dans l'Auberge de la Meierei, au 1 de la Spiegelstrasse, située dans le quartier mal famé de Zurich.
Hugo Ball a l'idée de mêler la tradition des cabarets parisiens de la fin du XIXe siècle avec l'esprit du cabaret berlinois d'avant-guerre, sous la figure emblématique de Voltaire dont il admire l'opposition au clergé[13]. Il veut offrir un lieu de rencontre et d'exposition aux artistes et aux intellectuels.
Quelques jours auparavant, Marcel Janco, à la recherche d'un travail, passe devant l'auberge. Il entend de la musique sortir d'une boîte de nuit et « découvre un personnage « gothique » jouant du piano » : Hugo Ball. Quand ce dernier apprend que Janco est peintre, il lui offre les murs du cabaret pour exposer. Janco revient au cabaret accompagné de ses amis, Hans Arp, Sophie Taeuber et Tristan Tzara[14].
L'inauguration a lieu le 5 février, la salle est comble. Hugo Ball joue du piano, Emmy Hennings chante en français et en danois, Tristan Tzara récite ses poèmes en roumain. Le décor est signé Marcel Janco et Hans Arp. Bientôt, les représentations intègrent des lectures simultanées accompagnées de bruitisme. Une revue est créée Cabaret Voltaire avec textes et dessins.
Le nom « dada » est choisi trois jours plus tard[3].

Composition verticale-horizontale, 1916
Au bout de six mois, en juillet 1916, les protagonistes du Cabaret Voltaire veulent créer une revue et une galerie. Mais Hugo Ball s'oppose à l'idée de faire de dada un mouvement artistique. Dans son manifeste, écrit à ce moment-là, il donne la primauté au mot et hésite à parler d'art : « Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre. » Les dadaïstes créent tout de même une maison d'édition et une galerie. Le mouvement dérive des spectacles spontanés des cabarets à la programmation d'événements. Il converge vers la danse, probablement grâce à Sophie Taeuber. La galerie dada, ouverte en janvier 1917, se révèle un succès, mais elle ne dure que quelques semaines. Hugo Ball, finalement, voyait dans cette galerie un effort pédagogique pour réviser les traditions littéraires et artistiques. Durant cette expérience, Richard Huelsenbeck quitte le mouvement zurichois, l'assimilant à un petit commerce artistique, pour aller relancer dada à Berlin[15].
Diaspora Dada
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Courant 1917 et 1918, le mouvement s'internationalise. La revue DADA paraît en juillet 1917 et dure trois ans, portée par Tristan Tzara qui explore les possibilités typographiques non conventionnelles. À Zurich, l'improvisation des débuts est remplacée par une programmation plus institutionnalisée. De nouvelles personnalités, comme Walter Serner, émergent et une visite au Cabaret Voltaire reste un passage obligé pour tous ceux qui veulent participer à dada. Ainsi, Francis Picabia s'y présente, publie un numéro spécial de sa revue 391 (dont le nom est inspiré de la revue 291 d'Alfred Stieglitz) sur Zurich, tout en réalisant, à New York, avec Marcel Duchamp et d'autres, des événements dada, comme le salon des artistes indépendants, où est présentée (mais refusée) la Fontaine. C'est dans le numéro de mars 1920 de 391 qu'est publié le ready-made, L.H.O.O.Q. : un portrait de La Joconde avec moustache et barbe, se moquant ainsi du côté trop précieux de l'art. Avec Arthur Cravan, dada investit aussi le domaine du sport avec, à Madrid, le combat, en avril 1916, pour le titre de champion du monde de boxe[16].
New York
[modifier | modifier le code]Dans l'après-guerre, les premières galeries dada, avec les premiers journaux et manifestes de ce mouvement apparaissent en France, en Allemagne et aux États-Unis. Contemporain du cercle de Zürich, un groupe d'amis s'est formé à New York, autour de Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray. Ce groupe partage l'ambition de libérer la peinture à venir de la tyrannie de la signature de l'artiste et de « lui opposer une conception de l'Art d’où, comme avec les « objets tout fait » de Duchamp, la griffe de l'artiste est évacuée. »[17] À Cologne, Hans Arp et Max Ernst organisent les premiers rassemblements dadaïstes.
Berlin
[modifier | modifier le code]À Berlin, Richard Huelsenbeck qui, en 1917, avait colporté le terme « dada » de Zürich à Berlin[18], et Raoul Hausmann fondent en janvier 1918 le Club Dada, groupuscule informel dépourvu de règlement, de lieu de réunion, de statuts ou même de programme. Ses membres sont les artistes George Grosz, Hannah Höch, John Heartfield et Johannes Baader, rejoints par Franz Jung, Walter Mehring ou Erwin Piscator.
Après quelques tournées dada à Dresde, Leipzig, Prague, Karlsbad, Hambourg et Teplitz-Schönau au printemps 1920, George Grosz, Raoul Hausmann (alias « Dadasophe ») et John Heartfield (alias « Monteurdada ») organisent la Première foire internationale Dada[19], première expression publique du dada berlinois[20] ; mais cette manifestation se termine par un procès qui disperse les participants[21],[22].
Paris
[modifier | modifier le code]Après quatre années passées à Zurich, Tristan Tzara décide de rejoindre Paris où il débarque le 17 juillet 1920[23] pour donner à dada un nouvel élan. Dès 1918, il avait commencé à collaborer à une des revues dadas parisiennes, Littérature, ce qui l'avait rapproché des principaux artistes parisiens[24]. Des ramifications du mouvement se retrouvent en Allemagne, à Cologne avec Hans Arp, Johannes Theodor Baargeld et Max Ernst, à Berlin où était revenu Richard Huelsenbeck, et à Hanovre avec Kurt Schwitters qui crée des collages à partir de déchets trouvés dans la rue.
Au moins deux œuvres, qualifiées a posteriori de prédadaïstes, avaient déjà sensibilisé publics et artistes parisiens à la manière dada : Ubu roi et le ballet Parade, de Jean Cocteau. Ces œuvres donnèrent des héros aux artistes : Alfred Jarry, l'auteur du premier, et Erik Satie, compositeur du second. Elles suscitèrent auprès du public une sorte d'attente de la provocation, si porteuse pour le mouvement dada[25].
À Paris, bien que les premiers contacts avec les artistes locaux suscitent un enthousiasme mutuel, de nombreuses incompréhensions apparaissent. Certains défendent une tradition qu'ils disent zurichoise et refusent toute notion d'art ayant un caractère positif, voire toute notion d'art tout court, mais d'autres pensent que dada porte en lui les germes d'une nouveauté. Les discussions, souvent violentes, entraînent une scission dans le mouvement dada, le séparant d'un côté en artistes de tradition zurichoise et de l'autre côté des artistes qui se rassemblent autour d'André Breton[26].
Le mouvement vit au rythme des soirées et spectacles que les artistes organisent, spectacles qui cristallisent les différences de position, mais font souvent l'événement à Paris, dont notamment le festival dada, à la salle Gaveau, le 26 mai 1920. On y donne des pièces de théâtre jamais répétées, des concerts impossibles à jouer, destinés à provoquer dans le public chahut et scandale. Tous les dadaïstes portent un chapeau en forme d’entonnoir, Paul Eluard un tutu de ballerine[27].
Le 14 avril 1921, à l'initiative d'André Breton, les dadas parisiens organise la visite de l'église St-Julien-le-Pauvre dans le cadre d'une série d'excursions et visites à travers Paris de lieux volontairement dérisoires auxquelles est convié le public[28] : « Les Dadas de passage à Paris voulant remédier à l'incompétence de guides et de cicerones suspects, ont décidé d'entreprendre une série de visites à des endroits choisis, en particulier à ceux qui ont vraiment pas de raison d'exister, - C'est à tort qu'on insiste sur le pittoresque (Lycée Janson de Sailly), l'intérêt historique (Mont Blanc) et la valeur sentimentale (La Morgue). - La partie n'est pas perdue mais il faut agir vite. - Prendre part à cette première visite c'est se rendre compte du progrès humain, des destructions possibles et de la nécessité de poursuivre notre action que vous tiendrez à encourager par tous les moyens. »[29]. A cause du mauvais temps et de l'absence de public, les dadaïstes abandonnent l'idée des excursions et s'engagent dans le modèle de procès[30].
Selon l'historien Marc Dachy[réf. souhaitée], le procès contre Maurice Barrès, en mai 1921, marque la décomposition véritable des dadaïstes. « La mise en accusation et jugement de Maurice Barrès pour crime contre la sûreté de l'esprit » n'est pas sans déplaire à Tristan Tzara, Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes ou Clément Pansaers, cependant ils s'opposent à l'idée d'un tribunal. Tzara n'intervient que comme témoin, laissant à Breton le soin de diriger le procès :
- Tzara : « Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par dada. Vous conviendrez avec moi, monsieur le Président, que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que par conséquent les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance. »
- Breton : « Le témoin tient-il à passer pour un parfait imbécile ou cherche-t-il à se faire interner ? »
- Tzara : « Oui, je tiens à me faire passer pour un parfait imbécile et je ne cherche pas à m'échapper de l'asile dans lequel je passe ma vie. »[réf. nécessaire]
Tzara quitte la salle, suivi par Picabia et ses amis.
Les artistes dada, après le procès, ne sont plus capables d'organiser des événements ensemble, tant les disputes entre eux sont vives et déplaisantes. Ils évoluent en différents clans mouvants : ceux qui soutiennent Tristan Tzara, et ceux qui soutiennent André Breton[31].
Au mois de juin suivant, en 1922, le Salon Dada organisé par Tzara, à Paris, est dédaigné par Breton. Marcel Duchamp, invité à exposer, refuse par le télégramme : « Pode Balle »[32].
La soirée dada, dite du Cœur à barbe, du 6 juillet 1923 organisée par Tristan Tzara au théâtre Michel[33] marque la rupture définitive entre dadaïstes et les futurs surréalistes (André Breton, Robert Desnos, Paul Éluard et Benjamin Péret). Face aux violentes interruptions de ces derniers : Breton, d'un coup de sa canne, casse le bras de Pierre de Massot, Tzara appelle la police. La soirée prévue le lendemain est annulée[34],[35].
En 1924, André Breton publie le Manifeste du surréalisme. À partir de là, les surréalistes réinterprètent, a posteriori, nombre d'événements dada comme étant d'ordre surréaliste. Les notions d'automatisme, de simultanéité, de hasard étant au cœur de dada comme du surréalisme naissant, ils n'ont aucune difficulté à se les approprier[36].
Artistes dadas
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Écrivains, peintres, plasticiens, cinéastes, danseurs, photographes et même quelques musiciens, dada a traversé toutes les expressions artistiques de son temps[37].
- Symétrie pathétique, broderie d'après un dessin de Jean Arp.
- Fleur-marteau.
- Deutschlands Grösse und Untergang (Grandeur et déchéance de l'Allemagne), 1920
- La ville qui rêve[38].

- Roue de bicyclette (1913), premier ready-made : il s'agit d'une roue de bicyclette fixée sur un tabouret.
- Fontaine (1917), l'urinoir refusé à l'exposition des Indépendants de New York, en avril 1917.
- L.H.O.O.Q. (Elle a chaud au cul) (1919), désacralisant la Joconde, l'affublant d'une moustache et d'une barbiche.
- Tu m’ (1920).
- Marcel Duchamp as Belle Haleine (1921), photographie en collaboration avec Man Ray.
- Disques avec spirales (1923), art pré-psychédélique.
- La Mariée mise à nu par ses célibataires, même (1923).
- Flacon de parfum Belle Haleine avec Rrose Sélavy (Éros c'est la vie) sur l'étiquette.
- La Chute d'eau.
- Le Gaz d'éclairage.
- Ariette. D'oubli de la chapelle étourdie (1920).
- Ready-made malheureux de Marcel (1919), traité de géométrie à suspendre à son balcon.
- La bicyclette graminée garnie de grelots, les grisons grivelés et les échinodermes courbant l'échine pour quêter des caresses (1920-1921).
- L'Esprit de notre temps - Tête mécanique (Der Geist Unserer Zeit – Mechanischer Kopf) (1919).
- Paire de mariés bourgeois (1927), huile sur toile représentant un mannequin en bois habillé de voile blanc aux côtés d'un marié en frac.
- Da-Dandy, collage.
- Almanach dada, traduit de l'allemand par Sabine Wolf, notes de Sabine Wolf et Michel Giroud, édition bilingue, Paris, Champ libre, 1980.
- Bar Nicanor, et autres textes dadas, établis et présentés par Marc Dachy, illustrations, Paris, éditions Gérard Lebovici, 1986.
- Five o'clock tea (1917)
- The tendency of aesthetic idealism (1918)
- Fucina, studio di rumori (1918)
- Paesagio interiore, apertura del diaframma (1921)
- Astrazione (1921)
- Danse de Saint-Guy (Tabac-Rat) (1919), un cadre sans toile, composé de ficelles et de carton.
- Jeune fille (1920), une encre sur papier.
- Portrait dada de Germaine Everling (1920).
- L’Œil cacodylate (1921), une huile sur toile, composée de signatures avec des collage de photographies, cartes postales, papiers divers découpés.
- Chapeau de paille ? (1921), huile, ficelle et carton d'invitation collés sur toile.
- Volucelle II (1922).
- Dresseur de chien (1923) qui annonce le Dresseur d'animaux (1937).
- Lettres à Christine (1945-1951), suivi de Ennazus, édition établie par Jean Sireuil, présentation de Marc Dachy, Paris, éditions Gérard Lebovici, 1988.

- Lautgedicht (1924).
- Dada, manifestes, poèmes, nouvelles, articles, projets, théâtre, cinéma, chroniques (1915-1929), nouvelle édition revue et présentée par Jean-Pierre Begot, Paris, éditions Champ libre, 1978.
- Merz Picture 46 A (The Skittle Picture) (1921), un cadre et des petits objets fixés.
- Tapisserie Dada, Composition à triangles, rectangles et parties d'anneaux (1916), une tapisserie.
- Gardes (1918), une sculpture articulée évoquant l'univers des marionnettes.
- Triptyque abstrait (1918), une huile sur toile avec application de feuilles d'or.
- Masque de Janco (1918), masque.
- Série des Tête dada (1918-1920), des sculptures en bois tourné et peint.
- Composition abstraite (1919), un collage.
- Composition dada (Tête au plat) (1920), une huile sur toile collée sur carton encadrée sous verre.
- Un peu d'eau dans du savon (1917), collage loufoque avec un dessin de femme nue dont le sexe est caché sous un vrai savon[39].
- Pragerstrasse (1920).
- Les Joueurs de skat (1920)
- Tzara, Janco et Huelsenbeck
- L'amiral cherche une maison à louer (1916), poème simultané en français, anglais et allemand caractéristique et très fidèle à la philosophie dada.
Principaux foyers dadas
[modifier | modifier le code]- Zurich (1915-1919), avec notamment Tristan Tzara, Jean Arp, les poètes allemands Hugo Ball et Richard Huelsenbeck, le peintre roumain Marcel Janco, le peintre et cinéaste allemand Hans Richter, Sophie Taeuber-Arp ;
- New York (1915-1921), avec Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray ;
- Berlin (1917-1923), avec Richard Huelsenbeck, George Grosz, Raoul Hausmann(l'un des créateurs du photomontage, suivi par John Heartfield), Johannes Baader, Hannah Höch ;
- Cologne (1919-1921), avec Jean Arp, Max Ernst (aux collages inventifs), Johannes Theodor Baargeld ;
- Hanovre avec Kurt Schwitters et son mouvement Merz ;
- Paris, de 1920 à 1923. La première manifestation dada a lieu en janvier 1920, quelques jours après l'arrivée de Tristan Tzara. Dada connaît son apogée en tant que mouvement, avec Tristan Tzara, Francis Picabia, Man Ray, André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Philippe Soupault et sa fin avec la naissance du surréalisme. Ce mouvement est porté par Emile Malespine à Lyon[40].
- La Hulpe, Clément Pansaers[41]
Théâtre
[modifier | modifier le code]Le théâtre a sa place au sein du mouvement, que ce soit sous la forme d'un authentique répertoire de pièces de théâtre, ou celle des multiples expressions scéniques, de manifestations relevant du happening, rendant ainsi la frontière floue entre littérature et performance d'art contemporain. Les poètes dadaïstes comme Tristan Tzara, Georges Ribemont-Dessaignes se sont également illustrés comme dramaturges, et ont écrit et fait mettre en scène plusieurs pièces. L'expression scénique est en outre un élément essentiel du mouvement puisque celui-ci naît au Cabaret Voltaire à Zurich, et se développe par un certain nombre de performances. Les membres de dada reprennent les techniques de cabaret, revue, music-hall, cirque ou variétés, faisant sketchs, marionnettes, parades, défilés, chansons, masques, bruitages. Emmy Hennings fabrique des poupées, Marcel Janco des masques. Leurs ballets évoquent des danses chamaniques dans des improvisations démentes. En cela ils utilisent les mêmes procédés que le futurisme, mais en structurant leurs œuvres par le collage de matériaux de récupération assemblés par le hasard. Pour eux, ce théâtre doit se jouer partout, et transgresser le statut d'auteur, auteurs et autrices devenant des manifestes[42].
Arts plastiques
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Les arts plastiques sont un des moyens d'expression du mouvement. Les œuvres d'art dada sont marquées par l'abstraction et l'abandon à la spontanéité, au hasard[43],[44]. Les œuvres plastiques dadaïstes peuvent être des ready-made, des photomontages, des collages ou des assemblages d’objets et de matériaux. Elles sont souvent iconoclastes, provocatrices, voire profanatrices[45]
Musique
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Malgré le préjugé selon lequel Dada serait avant tout bruyant et amusical, la musique se trouve au cœur de la théorie et des expérimentations dadaïstes[46]. Cette présence de la musique dans le mouvement prend plusieurs formes : tout d'abord, souvent jouée au piano, la musique a joué un rôle central dans les manifestations Dada, depuis les premières à Zurich, jusqu'aux dernières à Paris et au Pays-Bas. Ensuite, elle trouve sa place au sein des expérimentations poétiques dadaïstes, sous la forme de poèmes sonores, faisant par exemple usage de l'onomatopée. Enfin, il existe un véritable répertoires de compositions dadaïstes. Même si ces compositions, telles celles de Hans Heusser, ou tel Relâche — ballet issu de la collaboration de Francis Picabia, René Clair et Erik Satie — sont rares, elles sont accompagnées par celles de musiciens proches de l'esprit dada tels que Darius Milhaud, Georges Auric, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre et surtout Erik Satie[47].
Cinéma
[modifier | modifier le code]Le cinéma dada se développe pendant la période 1921-1923, mais a nourri une veine expérimentale qui se déploie ultérieurement et qu'on retrouve dans le cinéma néo-dada américain de la fin des années 1950 au début des années 1960, par exemple dans les happenings d'Allan Kaprow. Hans Richter a proposé a posteriori un corpus de films dada qui comprend parmi les plus connus Symphonie diagonale, de Viking Eggeling, Rythme 21 de Hans Richter, Entr’acte de René Clair et Francis Picabia, Retour à la raison et Emak Bakia, de Man Ray, et Ballet mécanique, de Fernand Léger[48].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Citations originales
[modifier | modifier le code]- ↑ « Das nächtste Ziel der hier vereinigten Künstler ist die Herausgabe einer Revue Internationale. La revue paraîtra à Zurich et portera le nom DADA, Dada Dada Dada Dada »
Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Manuscrit français cité dans Dachy 2011, p. 98, voir note 28 p. 704.
- ↑ Dachy 2011, p. 96 et 568, note 25 p. 703 et Sanouillet 2005, Chapitre XVII. Brouilles et bisbilles. Déclaration parue dans Dada au grand air [lire en ligne], considéré comme le no 8 de la revue DADA, sorte de « post-scriptum bilingue[5]. »
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Dachy 2005b, p. 15-18. « Quand le nom apparut-il ? Dans l'éditorial de l'unique numéro de la revue Cabaret Voltaire. »
- ↑ Dachy 2005b, p. 25.
- Henri Béhar et Michel Carassou, Dada, histoire d’une subversion, Fayard, Paris 1990-2005, p. 8.
- ↑ Marc Dachy, Archives dada. Chroniques, éditions Hazan, Paris, 2005, p. 29.
- ↑ Hugnet 2013, p. 125.
- ↑ En avant dada. Die Geschichte des Dadaismus, Hanovre/Leipzig, Paul Steegermann, 1920, cité dans Dada et les dadaïsmes, op. cit., p. 97.
- ↑ Almanach Berlin, 1920 : « un mot fut né, on ne sait pas comment » cité dans Dada et les dadaïsmes, op. cit., p. 98.
- ↑ Marc Dachy, Dada et les dadaïsmes, p. 97.
- ↑ Sanouillet 2005, p. 6.
- ↑ Buot 2002, p. 34.
- ↑ Buot 2002, p. 48.
- ↑ Marc Dachy, Archives dada. Chroniques, Paris, éditions Hazan, , p. 10 et Laurent Le Bon, Dada, Paris, Éditions du Centre Pompidou, , p. 202.
- ↑ Le Bon, p. 990.
- ↑ Dachy, p. 20.
- ↑ Roselee Goldberg (trad. de l'anglais), La Performance : Du futurisme à nos jours, Londres/Paris, Thames & Hudson / L'univers de l'art, , 256 p. (ISBN 978-2-87811-380-8), chap. 3 (« Dada : la revue et la galerie »).
- ↑ Goldberg 2012, 3. Dada : dada à New York et à Barcelone.
- ↑ D'après coll., Keysers Grosses Stil-Lexikon Europa. 780 bis 1980, Munich, Keysersche Verlagsbuchhandlung (ISBN 978-3-87405-150-7 et 3-87405-150-1), p. 479.
- ↑ Hannah Höch. 1889 bis 1978, In: Künstler der Galerie Remmert und Barth, Düsseldorf.
- ↑ Hermann Korte, Die Dadaisten, p. 66.
- ↑ (de) Helen Adkins et Bernd Klüser, Katharina Hegewisch (dir.), Die Kunst der Ausstellung : Eine Dokumentation dreißig exemplarischer Kunstausstellungen dieses Jahrhunderts, Francfort-sur-le-Main/ Leipzig, Insel Verlag, , « Erste Internationale Dada-Messe, Berlin 1920 », p. 70.
- ↑ Goldberg 2012, 3. Dada : Huelsenbeck à Berlin.
- ↑ Hanne Bergius, Tendenzen der Zwanziger Jahre. 15. Europäische Kunstausstellung Berlin 1977, Berlin, Dietrich Reimer Verlag Berlin, , catalogue, « Dada Berlin », p. 3-72.
- ↑ Sanouillet 2005, p. 119.
- ↑ Goldberg 2012, 3. Dada : La fin de dada à Zurich.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme : Les représentations pré-dada à Paris.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme / De dada au surréalisme.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme / Salle Gaveau, mai 1920.
- ↑ André Breton, Œuvres complètes, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1988 (ISBN 2-07-011138-5), p. XLII.
- ↑ Le Bon, p. 857. Une photographie reproduite dans Surréalisme de René Passeron, éd. Terrail, 2005, p. 32 indique la date de 1920 (sic!) et montre le groupe composé de Louis Aragon, André Breton, Jean-Joseph Crotti, Paul Eluard, Théodore Fraenkel, Benjamin Péret, Georges Ribemont-Dessaignes, Jacques Rigaud, Philippe Soupault et Tristan Tzara. Mais aucune mention de l'auteur du cliché. Cette photographie appartient à la bibliothèque Jacques Doucet. L'avis de la visite est reproduit dans Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-037280-5), p. 112.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme / L'excursion et le procès de Barrès.
- ↑ Goldberg 2012, Le surréalisme / Relache.
- ↑ Dachy 2005, p. 513.
- ↑ L'affiche de la manifestation est conçue par Ilia Zdanevitch. Au programme : projection du film de Charles Scheeler, Fumées de New York, représentation du Cœur à barbe de Tzara, dont les costumes sont de Sonia Delaunay.
- ↑ André Breton, Œuvres complètes, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988 (ISBN 2-07-011138-5), p. XLVI, Le Bon, p. 269, Michel Sanouillet, Dada à Paris, éd. CNRS, 1965-2005, p. 333.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme / Nouvelles orientations.
- ↑ Goldberg 2012, 4. Le surréalisme / Le Bureau de recherches surréalistes.
- ↑ L'exposition 2005 du Centre Georges-Pompidou a présenté plus de deux mille pièces.
- ↑ La ville qui rêve sur centrepompidou.fr.
- ↑ Visible sur L'art DADA, Estelle Book
- ↑ Marc TRILLET, « Dada à Lyon : le docteur Emile Malespine », Mémoires de l'académie de Lyon, 4e série, t.4, année 2004, , p. 227-234.
- ↑ Marc Danval, Robert Goffin, avocat, poète et homme de Jazz, Le Carré Gomand Editions, (2014)
- ↑ Denis Marleau, « Dada : un théâtre international de variétés subversives », Études littéraires, vol. 19, no 2, 1986, p. 13–22 lire en ligne
- ↑ Pierre Daix, « La guerre comme faillite de la civilisation bourgeoise », dans Dada et le regain de l’expressionnisme. Pour une histoire culturelle de l’art moderne : Le XXe siècle, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 171-189.
- ↑ Sanouillet 2005, p. 9.
- ↑ Margherita Leoni-Figini, Exposition DADA, du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006 : dossier pédagogique - parcours exposition, Centre Pompidou, Direction de l’action éducative et des publics, (lire en ligne
)
- ↑ (en) Peter Dayan, « The Inaudible Music of Dada », dans Werner Wolf et Walter Bernhart, Silence and Absence in Literature and Music, Brill, coll. « Word and Music Studies » (no 15), (ISBN 978-90-04-31485-6, DOI https://doi.org/10.1163/9789004314863)
- ↑ Cécile Reynaud, « Des mots et des sons », TDC, no 901 « Dada », (ISSN 0395-6601)
- ↑ Aliénor Ballangé, « Philippe-Alain Michaud, « Le cinéma dada a surtout nourri le cinéma expérimental... » », Séquences Inc., no 277, , p. 10 (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Monographies
[modifier | modifier le code]- [Dachy 2005a] Marc Dachy, Archives Dada: chronique, Hazan, (ISBN 2-7541-0009-1)
- [Dachy 2005b] Marc Dachy, Dada: la révolte de l'art, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », (ISBN 2-07-031488-X)
- [Le Bon 2005] Laurent Le Bon (dir.), Dada (exposition, Centre Pompidou, Galerie 1, du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006), Centre Pompidou, (ISBN 2-84426-277-5) — Dossier pédagogique (archive)
- [Dachy 2011] Marc Dachy, Dada & les dadaïsmes : rapport sur l'anéantissement de l'ancienne beauté, Gallimard, (1re éd. 1994) (ISBN 978-2-07-043933-1, lire en ligne)
- [Dickerman 2005] Leah Dickerman, Dada : Zurich, Berlin, Hannover, Cologne, New York, Paris, National Gallery of Art, (ISBN 978-1-933045-20-7, lire en ligne) — Certains des textes sont repris et traduits dans Le Bon 2005.
- Serge Lemoine, Dada, Paris, Hazan, coll. « L'Essentiel », (ISBN 978-2-75410022-9).
- Aurélie Verdier, L'ABCdaire de dada, Flammarion, (ISBN 978-2-08-011453-2).
- [Adamowicz et Robertson 2011] (en + fr) Elza Adamowicz (dir.) et Eric Robertson (dir.), Dada and beyond, vol. 1 : Dada discourses, Rodopi, (ISBN 978-90-420-3355-9, DOI 10.1163/9789401200547, lire en ligne)
- [Adamowicz et Robertson 2012] (en + fr) Elza Adamowicz (dir.) et Eric Robertson (dir.), Dada and beyond, vol. 2 : Dada and its legacies, Rodopi, (ISBN 978-90-420-3589-8, DOI 10.1163/9789401208642, lire en ligne)
- [Sawelson-Gorse 2001] Naomi Sawelson-Gorse (dir.), Women in Dada : essays on sex, gender, and identity, MIT Press, (ISBN 978-0-262-69260-1, lire en ligne)
- [Durozoi 2005] Gérard Durozoi, Dada et les arts rebelles, Hazan, coll. « Guide des arts », (ISBN 2-7541-0044-X)
- [Hemus 2009] Ruth Hemus, Dada's women, Yale University Press, (lire en ligne)
- [Hugnet 2013] Georges Hugnet (postface Myrtille Hugnet, édition revue, augmentée et présentée par Alexandre Mare), Dictionnaire du dadaïsme : 1916-1922, Bartillat, (ISBN 978-2-84100-517-8)
- [Kuenzli 2007] Rudolf Ernst Kuenzli (trad. Lucie Périneau), Dada, Phaidon, (ISBN 978-0-7148-9703-5) — (en) disponible sur Internet Archive
- Giovanni Lista, Dada libertin et libertaire, Paris, L'insolite, 2005, 271 p. (ISBN 978-2876603776).
Études régionales
[modifier | modifier le code]- [Béhar 1975] Henri Béhar, « La révolte dadaïste », dans Pierre Abraham et Roland Desné, Histoire littéraire de la France, vol. 11 : 1913-1939, Paris, Éditions sociales, , p. 203-209
- Marc Dachy, Dada au Japon, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », (ISBN 978-2130519782).
- Dada Africa (exposition, Paris, Musée de l'Orangerie, 18 octobre 2017-19 février 2018), Hazan/Musées d'Orsay et de l'Orangerie, (ISBN 978-2-7541-1038-9)
- [Sanouillet 2005] Michel Sanouillet, Dada à Paris, Paris, CNRS Éditions, (1re éd. 1965) (ISBN 2-271-06337-X, DOI 10.4000/books.editionscnrs.8798, lire en ligne)
Livres d'art
[modifier | modifier le code]- Marc Dachy, Journal du mouvement dada 1915-1923, Genève, Skira, — grand Prix du Livre d'art, 1990.
Articles
[modifier | modifier le code]- Jean-Claude Marcadé, « Dada 2005 », Critique d’art, no 27, (lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Chronologie de Dada et du surréalisme
- Artistes Dadas et personnalités liées au mouvement
- Avant-garde (art)
- Théâtre dada
- Littérature dada
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 2016 : « Le Principe Dada »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (documentaire), auteure-réalisatrice : Marina Rumjanzewa (de), SRF (Rédaction Sternstunden), 52 minutes.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « The International Dada Archive », sur site de l'université de l'Iowa
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :