Tennessee Williams

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 décembre 2014 à 21:19 et modifiée en dernier par M0tty (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Tennessee Williams
Description de cette image, également commentée ci-après
Tennessee Williams (1965).
Naissance
Drapeau des États-Unis Columbus, Mississippi, États-Unis
Décès (à 71 ans)
Drapeau des États-Unis New York, New York, États-Unis
Activité principale
Distinctions
Prix Pulitzer (1948 et 1955)

Thomas Lanier Williams, dit Tennessee Williams, né le à Columbus dans le Mississippi aux États-Unis et mort le à New York, est un écrivain américain dont de nombreuses œuvres furent portées au cinéma.

Biographie

Jeunesse

Thomas Lanier Williams (il a pris le pseudonyme de Tennessee à cause d’un surnom qui lui a été attribué par ses amis à l’université) est né à Columbus (Mississippi), le 26 mars 1911. Il passe son enfance, avec sa mère Edwina et sa sœur Rose, qu’il adorait, chez son grand-père, pasteur et sa grand-mère apaisante Rose[1]. Son père Cornelius Williams, qu’il détestait[2], était un voyageur de commerce alcoolique et joueur de poker, presque toujours absent.

Gravement malade à 5 ans, il occupe alors son temps à écrire des poèmes et saynètes, sous les encouragements de Rose. Il est encouragé dans cette voie en recevant sa première machine à écrire pour son anniversaire de 12 ans. En 1918, son père emmène sa famille à Saint-Louis dans le Missouri où il a décroché un emploi dans une fabrique de chaussures.

En 1928, il réalise un voyage en Europe avec son grand-père maternel, voyage pendant lequel il raconte qu'il vit une triple révélation : révélation de son homosexualité lors d'une allusion d'un officier de bord sur le navire qui le conduit en Europe, révélation intellectuelle lors d'une promenade sur un boulevard parisien, révélation mystique dans la cathédrale de Cologne. En 1937, il rompt avec sa famille lorsque Rose, schizophrène, est enfermée dans un sanatorium après les aveux d'attouchements sexuels et subit une lobotomie en 1943 qui la laisse très diminuée (il la prit en charge lorsque, le succès venu, ses moyens financiers furent suffisants). Il part pour La Nouvelle-Orléans, puis pour New York, où il exerce divers petits métiers, de barman à portier. La nuit, il commence à écrire des pièces en un acte. Lorsque les États-Unis entrent en guerre, il est réformé en raison de son dossier psychiatrique, de son homosexualité, de son alcoolisme, de ses troubles cardiaques et nerveux.

Carrière théâtrale

En 1943, il se rend à Hollywood, engagé grâce à son agent littéraire de renom Audrey Wood, par la Metro Goldwyn Mayer pour faire l’adaptation cinématographique d’un roman à succès. Cette tâche de rewriter l’ennuie et il écrit son propre scénario très largement autobiographique, que la MGM refuse. Il en fait une pièce, la Ménagerie de verre – où il met en scène sa mère et sa sœur – montée à New York en 1945. Avec cette pièce, Tennessee Williams connaît, à trente-quatre ans, une célébrité soudaine (vainqueur du New York Drama Critics’ Circle Award).

Elle se confirme deux ans plus tard avec le succès d’Un tramway nommé Désir, dont Elia Kazan est le metteur en scène, et qui marque les débuts d’un jeune comédien de l’Actors Studio : Marlon Brando. En vingt-quatre ans, dix-neuf pièces de Tennessee Williams furent créées à Broadway.

Les plus connues sont Été et Fumées (1948), La Rose tatouée (1950), Camino Real (1953), La Chatte sur un toit brûlant (1955), La Descente d’Orphée (1957), Soudain l’été dernier (1958), Doux Oiseau de la jeunesse (1959), La Nuit de l’iguane (1961). La plupart ont été jouées en France où le théâtre de Tennessee Williams est apprécié. C’est Jean Cocteau qui adapta Un tramway nommé Désir, et Françoise Sagan Doux oiseau de la jeunesse. Au cinéma, les plus grands réalisateurs de sa génération, de Joseph Mankiewicz à John Huston, signèrent les adaptations.

Tout le théâtre de Tennessee Williams, où l’on voit l’influence de William Faulkner et de D.H. Lawrence, est traversé par des inadaptés, des marginaux, des perdants, des désemparés, auxquels va tout son intérêt, comme il l’explique dans ses Mémoires, parus en France en 1978. À travers tous ces personnages, dans un mélange de réalisme et de rêve, dans le désastre ou la fantaisie, il mène une remarquable analyse de la solitude, qui fut la constante de sa vie.

Poète, romancier (le Printemps romain de Mrs. Stone, 1950), il a décrit dans ses pièces de théâtre des marginaux, proies des frustrations et des excès de la société.

Tennessee Williams a remporté le prix Pulitzer pour Un tramway nommé Désir en 1948 et pour La Chatte sur un toit brûlant en 1955.

L’écrivain fréquenta pendant plusieurs années l’île de Key West en Floride, où il avait une maison. De 1947 à 1963, il y vit une relation paisible avec Frank Merlo qui meurt d'un cancer du poumon. Il a aussi été président du jury du Festival de Cannes 1976.

Disparition

Mort en 1983 dans sa chambre d'hôtel à New York, l'Hotel Elysee (en) officiellement étranglé avec le bouchon d'un flacon de médicaments[3], il repose dans le cimetière Bellefontaine de Saint Louis dans le Missouri.

Il est aujourd’hui, selon la SACD, l’un des écrivains américains les plus joués en France[réf. nécessaire].

Œuvre

Pièces de théâtre

Adaptations cinématographiques de ses œuvres

Romans

Recueils de nouvelles

Poésie

Essai

Autobiographie

Emprunts divers

  1. La chanson Quelque chose de Tennessee, écrite par Michel Berger pour Johnny Hallyday, lui est dédiée en 1985 (album Rock'n'Roll Attitude).
  2. Le groupe The National fait une allusion au dramaturge dans la chanson City Midle parue en 2005 sur l'album Alligator.
  3. Le groupe de musique The Strokes le cite dans la chanson "What Ever Happened" ("Oh Tennessee, what did you write?") sur l'album Room on Fire de 2003.
  4. L'écrivaine française Félicie Dubois lui consacre une biographie parue aux Éditions Balland en 1992.
  5. En 2011, le comédien Benoît Solès joue à Paris la pièce Appelez-moi Tennessee qu'il écrit lui-même à partir d'un entretien inventé, donné en 1962 par Tennessee Williams à l'animateur de télévision # Alvin Baker. C'est l'occasion de retracer sur scène la vie de l’auteur.
  6. Dans la série à succès Les frères Scott, l'un des personnages principaux lui rend hommage dans un épisode en citant l'une de ses citations : « La solitude est un sentiment partagé par tellement de gens que ce serait égoïste de l'éprouver seul ».

Notes et références

  1. Ce prénom de Rose (sa sœur et sa grand-mère) se retrouve dans plusieurs de ses œuvres
  2. Sa sœur Rose révèle à 28 ans que son père a tenté d'abuser d'elle mais la famille la prétend folle. Cet aveu vaut à Tennessee Williams une profonde répulsion pour l'amour physique pendant de nombreuses années et Rose fait le vœu de rester vierge pour le restant de ses jours.
  3. Son frère réfute cette version pour contester l'héritage, Tennessee Williams ayant légué le droit moral de ses œuvres à sa grande amie Maria St. Just qu'il soupçonne d'empoisonnement.
  4. Histoire du théâtre V, Vito Pandolfi, Marabout Université, Vervier, 1969.
  5. Création au Ethel Barrymore Theatre

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

  • Tennessee Williams (Tennessee Williams, Orpheus of the American Stage), film documentaire de Merrill Brockway et Catherine Tatge, États-Unis, 1994, 90'

Article connexe

Lien externe