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Trouble des conduites alimentaires

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Troubles du comportement alimentaire
Description de cette image, également commentée ci-après
Une représentation de l'anorexie mentale.

Traitement
Traitement Psychothérapie et psychomotricitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Médicament
utilisés, mais aucun ayant fait preuve d'efficacité
Spécialité Psychiatrie et psychologie cliniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 P86Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 F50
CIM-9 307.5
MeSH D001068

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Les troubles des conduites alimentaires (ou troubles du comportement alimentaire ou TCA)[1] sont des trouble en rapport à l'alimentation tels que l'anorexie mentale, la boulimie et d'hyperphagie[2], mais aussi liés à l'estime de soi, l'anxiété, la dépression et à des traumatismes passés. Ils peuvent parfois prendre une forme atypiques (ex : orthorexie ou pica). Ils peuvent apparaître à tout âge, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes et affectent la relation du sujet avec la nourriture, son poids et son image corporelle. Ils peuvent être reliés, plus rarement, à l'autisme ou à des troubles psychiques plus sévères comme les dépressions, les psychoses (délire d'empoisonnement) ou traduire un fonctionnement borderline et/ou addictif. Le terme « conduites » inclut le comportement mais aussi les pensées qui les déclenchent, les accompagnent ou en découlent. L'assurance maladie, en France, définit les troubles des conduites alimentaires (TCA) comme des maladies psychiatriques caractérisées par des comportements alimentaires différents de ceux habituellement adoptés par les personnes vivant dans le même environnement. Ces troubles entraînent des répercussions sociales, psychologiques et physiques[3].

Certaines formes organiques de l'anorexie (c'est-à-dire de pertes d'appétit lié un trouble somatique) peuvent être confondus avec des TCA. Ce trouble est transitoires ou durables (pouvant alors devenir invalidants, voire engendrer un risque vital, pour l'anorexie mentale notamment). Les traitements sont souvent des thérapies cognitivo-comportementales, proposées en collaboration entre par exemple médecin traitant, psychiatre, pédiatre, diététicien, psychologue, associant généralement des aspects psychothérapeutiques, éducatifs (comportementaux), diététiques et médicaux, et mobilisant souvent l'entourage (famille, conjoint, etc.). il existe une journée mondiale des TCA[4].

Épidémiologie

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Les TCA touchent généralement les femmes adolescentes ou jeunes adultes des pays occidentaux. En France, 600 000 personnes seraient touchées par des TCA[5]. Sa prévalence a augmenté avec la pandémie en 2020 chez les jeunes[6].

Anorexie mentale

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Dans environ 85 % des cas, elle commence entre 15 et 25 ans. Elle touche 0,6 % de la population adulte, avec une nette prédominance de femmes. Sa mortalité annuelle est estimée à 1 %[2].

La moitié des personnes atteintes atteignent la rémission complète et 30 % la rémission partielle. Il existe parfois des rémissions spontanées, notamment dans les formes à début précoce[2].

Caractérisée par des épisodes de surconsommation alimentaire suivis de comportements compensatoires (vomissements, jeûne, exercice excessif), elle touche davantage les 10-19 ans, en zone urbaine. Sa prévalence est estimée à 1,5 % chez les femmes et 0,5 % chez les hommes[2].

Hyperphagie boulimique

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Les crises sont similaires aux crises boulimiques, mais ne sont pas suivies de comportements compensatoires ; sa prévalence serait comprise entre 3 et 5 %, avec une prédominance féminine moins importante que pour les deux autres troubles. Selon certaines sources, environ 40 % des personnes souffrant d'obésité seraient atteintes de ce trouble[2].

Classification

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Les troubles des conduites alimentaires sont classifiés en tant que trouble d'Axe I[7] dans le manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux (DSM-V) publié par l'Association américaine de psychiatrie (AAP).

En plus de l'anorexie mentale, de la boulimie et de l'hyperphagie boulimique, la classification retient aussi dans les TCA d'autres troubles moins connus : pica, mérycisme, trouble de restriction ou évitement de l’ingestion des aliments et d'autres troubles spécifiés ou non spécifiés. Ces derniers représenteraient environ 40 % des TCA[2].

Etiopathogénie

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Les TCA seraient causés par une interaction entre des facteurs biologiques (facteurs génétiques et neurobiologiques), psychologiques (personnalité, émotions, etc.) et sociaux (influences socioculturelle et familiale)[8],[9]. Plusieurs autres facteurs, comme l'historique familial (dépression, obésité, etc.) et les expériences personnelles (abus sexuels, diètes familiales, etc.) pourraient également influencer le développement de la problématique[8]. Ils se manifestent par exemple par une préoccupation tyrannique du poids, ou au contraire une négligence totale du corps. Ils comportent parfois une dimension suicidaire à laquelle le spécialiste consultant doit particulièrement veiller. Les enjeux psychiques de ces symptômes doivent être appréciés et évalués en fonction de la personne qui en souffre et de son histoire, celle de son environnement y compris l'environnement de la petite enfance et d'évènements déclencheurs de la symptomatologie. La seule présence - ou absence - d'un symptôme ou d'un autre ne suffit pas pour établir un diagnostic différentiel.

La mode de minceur, les mauvaises habitudes alimentaires, les phénomènes d'imitation entre adolescents, l'influence des médias — et autres facteurs socioculturels — jouent un rôle certain mais qu'il est difficile d'apprécier et qui de toute façon est assez peu pertinent dans les prises en charge. Origine sociale : anorexie plus fréquente dans les classes sociales moyennes et supérieures[10].

Comorbidités

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Elles sont essentiellement psychiatriques : épisodes dépressifs caractérisés, trouble bipolaire, troubles obsessionnels et compulsifs, phobie sociale, trouble anxieux généralisé, personnalité borderline, troubles addictifs[2].

Chez certaines personnes autistes, des troubles du comportement alimentaire (boulimie et anorexie notamment) peuvent apparaître en lien avec des difficultés de régulation émotionnelle, des routines alimentaires rigides, ou une hypersensibilité sensorielle. Diverses études[11],[12],[13],[14],[15],[16], dont une revue systématique de huit études quantitatives, ont révélé que les personnes autistes sont surexposées au risque de troubles alimentaires (comparées à des groupes témoins non-autistes). Selon Huke et al. (2013), ceci suggère que des atypies cognitives partagées entre TSA et troubles alimentaires pourraient expliquer certaines résistances aux traitements classiques, ce qui ouvre la voie à des interventions psychologiques mieux adaptées. Chez la personne autiste (femme notamment) ces symptômes peuvent être atypiques ou masqués par des comportements compensatoires (vomissements provoqués et sport intense par exemple). Une approche thérapeutique adaptée — combinant psychoéducation, thérapies cognitivo-comportementales et accompagnement sensoriel — est recommandée, en veillant à répondre aux spécificités du profil autistique[17].

Prévention

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Deux niveaux de prévention peuvent se distinguer :

  • la prévention primaire, qui consiste à prévenir un problème avant qu'il n'apparaisse, en développant des habitudes nutritionnelles plus équilibrées (réglementation en matière de publicité ou de restauration scolaire, par exemple) et en luttant contre l'apologie de l'extrême minceur (exemple : charte signée avec les professionnels du secteur de l'image) ;
  • la prévention secondaire qui consiste à freiner le développement d'une maladie, en intervenant le plus tôt possible auprès d'une population à risque. Cela se fait avec le patient et sa famille ainsi que le médecin référent et l'ensemble des éducateurs[18],[19],[20].

Il existe de nombreux outils de dépistage et de diagnostic des troubles des conduites alimentaires. Il y a un grand intérêt à dépister les formes subsyndromiques des troubles des conduites alimentaires, pour proposer une prise en charge adaptée avant l'aggravation et/ou la chronicisation des troubles. Par exemple, la thérapie centrée sur les émotions peut être une méthode de prise en charge des troubles des conduites alimentaires[21]. Les formes installées et/ou chroniques sont plus difficiles à prendre en charge sur le plan thérapeutique[22].

Conséquences

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Différentes conséquences physiques, psychologiques et comportementales sont associées aux TCA. Plus spécifiquement, il est possible d'observer des perturbations au niveau de l'humeur, de la participation sociale, du sommeil, des pensées obsessionnelles, des capacités intellectuelles, de l'activité cardiaque et hormonale, de la santé buccale, de la coloration de la peau, de la perte de cheveux, et plusieurs autres[9].

Symptômes et complications

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Les symptômes et les complications varient selon la nature et la gravité du trouble de l'alimentation. Certains symptômes physiques de troubles de l'alimentation sont la faiblesse, la fatigue, la sensibilité au froid, barbe réduite chez les hommes, la réduction des érections, baisse de la libido, perte de poids et insuffisance de la croissance. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le plus fréquent désordre endocrinien susceptible d'affecter les femmes. Bien que souvent associé à l'obésité celui-ci peut survenir chez les personnes de poids normal. SOPK a été associé avec crises de boulimie et les comportements boulimiques[réf. nécessaire].

De nombreuses approches se sont avérées efficaces auprès des personnes atteintes de TCA. Entre autres, la thérapie cognitivo-comportementale qui peut aussi bien être utilisée avec les personnes atteintes d'anorexie mentale, de boulimie ou de troubles de l'alimentation non-spécifiés[23]. Plusieurs autres modalités thérapeutiques, comme l'utilisation de la thérapie familiale de groupe[24], la pharmacothérapie, la thérapie nutritionnelle, l'approche psychodynamique ou la psychoéducation sont également indiquées[8],[25],[26],[27].

Notes et références

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  1. Association américaine de psychiatrie (trad. de l'anglais), DSM-IV-TR: manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Paris, Masson, (ISBN 2-294-00663-1).
  2. a b c d e f et g Collège national des universitaires en psychiatrie, Association pour l'enseignement de la sémiologie psychiatrique, Collège universitaire national des enseignants en addictologie, Référentiel de psychiatrie et addictologie, 2ème édition (ISBN 978-2-86906-419-5).
  3. « Anorexie mentale : définition et causes », sur www.ameli.fr (consulté le ).
  4. « Les Troubles des Conduites Alimentaires, parlons-en! - Journée mondiale des TCA », sur www.journeemondialetca.fr (consulté le ).
  5. Pascale Santi, Anorexie, une loi contre la maigreur, dans Le Monde du 3 juin 2015, suppl. science et médecine, p. 4.
  6. « Anorexie, boulimie, aphagie… chez les jeunes, ces troubles du comportement alimentaire explosent avec la pandémie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) D Westen et J. Harnden-Fischer, Personality profiles in eating disorders: rethinking the distinction between axis I and axis II, vol. 158, , 547–62 p. (PMID 11282688, DOI 10.1176/appi.ajp.158.4.547).
  8. a b et c (en) Fairburn CG, Harrison PJ. « Eating disorders » The Lancet 2003;361(9355):407-16.
  9. a et b Institut Universitaire en Santé Mentale Douglas, Troubles de l'alimentation : causes et symptômes, Montréal 2011 [cited 2012 04-04].
  10. Henri Chabrol, L'anorexie et la boulimie de l'adolescente, Paris, Que sais je?, , p. 82.
  11. (en) Henrik Anckarsäter et al., « The sociocommunicative deficit subgroup in anorexia nervosa: autism spectrum disorders and neurocognition in a community-based, longitudinal study », Psychological medicine, vol. 42, no 9, 2012, p. 1957-1967 [lire en ligne].
  12. (en) Christopher Gillberg, « Autism and anorexia nervosa: Related conditions? », Nordisk Psykiatrisk Tidsskrift, vol. 39, no 4,‎ , p. 307–312 (ISSN 0029-1455, DOI 10.3109/08039488509101911, lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Anna Oldershaw, Janet Treasure, David Hambrook et Kate Tchanturia, « Is anorexia nervosa a version of autism spectrum disorders? », European Eating Disorders Review, vol. 19, no 6,‎ , p. 462–474 (ISSN 1072-4133 et 1099-0968, DOI 10.1002/erv.1069, lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) Jyoti Pooni, Aafke Ninteman, Rachel Bryant‐Waugh et Dasha Nicholls, « Investigating autism spectrum disorder and autistic traits in early onset eating disorder », International Journal of Eating Disorders, vol. 45, no 4,‎ , p. 583–591 (ISSN 0276-3478 et 1098-108X, DOI 10.1002/eat.20980, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Maria Rastam, « Eating disturbances in autism spectrum disorders with focus on adolescent and adult years », Clinical Neuropsychiatry, vol. 5, no 1, 2008, p. 31-42 [lire en ligne].
  16. (en) Kimberly A. Schreck, Keith Williams et Angela F. Smith, « A Comparison of Eating Behaviors Between Children with and Without Autism », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 34, no 4,‎ , p. 433–438 (ISSN 0162-3257 et 1573-3432, DOI 10.1023/B:JADD.0000037419.78531.86, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) Vanessa Huke, Jeremy Turk, Saeideh Saeidi et Andy Kent, « Autism Spectrum Disorders in Eating Disorder Populations: A Systematic Review », European Eating Disorders Review, vol. 21, no 5,‎ , p. 345–351 (ISSN 1072-4133 et 1099-0968, DOI 10.1002/erv.2244, lire en ligne, consulté le ).
  18. « Habitudes alimentaires », sur infosantejeunes.usj.edu.lb.
  19. « Présentation du plan « Santé des jeunes » », sur sante-jeunesse-sports.gouv.fr, (consulté le ).
  20. « Troubles des conduites alimentaires : Comment prévenir sans nuire auteur=Sarah-Jeanne Salvy », sur aqps.qc.ca.
  21. Dolhanty, J., & Greenberg, L. S. (2007). Emotion-focused therapy in the treatment of eating disorders. European Psychotherapy, 7(1), 97-116.
  22. Samir Chelali, Les outils d'évaluation des troubles du comportement alimentaire:Les échelles et questionnaires d'évaluation des troubles du comportement alimentaire, Presses Académiques Francophones (20 juillet 2012)
  23. (en) Fairburn C, Cooper Z, Shafran R. « Cognitive behaviour therapy for eating disorders: a "transdiagnostic" theory and treatment » Behaviour research and therapy 2003;41(5):509-28.
  24. (en) Tantillo M. « A relational approach to eating disorders multifamily therapy group: Moving from difference and disconnection to mutual connection » Families, Systems, & Health 2006;24(1):82-102.
  25. (en) Grilo CM, Mitchel JE, editors. The treatment of eating disorders: a clinical handbook, New York: The Guilford Press; 2010.
  26. Institut Universitaire en Santé Mentale Douglas, Troubles de l'alimentation : traitements, Montréal 2011 [cited 2012 04-04].
  27. Piazza C, Carroll-Hernandez T. Évaluation et traitement des troubles de l'alimentation pédiatriques. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants, Montréal, Québec: Centre d'excellence pour le développement des jeunes enfants, 2004, p. 1-8.

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Bibliographie

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  • Goëb JL, Azcona B, Troussier F, Malka J, Giniès JL, Duverger P. « Évitement alimentaire et trouble affectif chez l'enfant » Archives de Pédiatrie 2005;12(9):1419-23.
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  • René Roussillon et coll., Manuel de psychologie et psychopathologie clinique générale, 2007 (ISBN 9782294049569).
  • David Le Breton, L'adieu au corps, éd. Métailié, Paris, 1999, (ISBN 2864243261).
  • Anne Calife, Meurs la faim, éd Gallimard 1999, éd Menthol 2009.
  • Pauline Vandersanden, Les Petits Déchets, Les Éditions du Net, 2013.

Articles connexes

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Liens externes

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