Trouble cognitif léger
Spécialité | Psychiatrie, neurologie et neuropsychologie |
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CIM-10 | F06.7 |
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CIM-9 | 331.83 |
Patient UK | Mild-cognitive-impairment |
Le déficit cognitif léger représente un trouble cognitif particulier, intermédiaire entre les changements cognitifs liés à l'âge (comme l'oubli bénin lié à l'âge), et les pathologies dégénératives responsables de troubles cognitifs évolutifs, en particulier la maladie d'Alzheimer.
Cette entité fut mise en avant par R.C. Petersen dans les années 2000[1].
Il se définit par une plainte cognitive (très souvent la mémoire), confirmée par des tests psychométriques (bilan neuropsychologique) qui confirment que la mémoire est moins bonne que celle d'une personne normale du même âge, mais sans conséquence sur la vie quotidienne (sans besoin d'aide).
Cet état peut être un début de maladie neurodégénérative comme la maladie d'Alzheimer (en particulier si la plainte concerne la mémoire) mais aussi rester stable ou même disparaître (dans 16 % des cas au bout d'un an selon une étude récente) [2]. Le risque d'évoluer vers une démence est estimé à 10 % par années à venir[3].
Des examens médicaux (bilan neuropsychologique, scanner cérébrale, IRM cérébrale, scintigraphie cérébrale, ponction lombaire) peuvent permettre de préciser la présence ou non d'une maladie d'Alzheimer mais avec toujours une part d'imprévu. Les tests électroneurophysiologiques, notamment l'analyse de la latence de l'onde P300, semblent particulièrement utiles dans le diagnostic des trouble cognitif léger[4]. Le risque d'évoluer vers une démence augmente avec l'âge.
Même si une maladie d'Alzheimer est détectée à ce stade, il n'y a malheureusement pas de traitement reconnu efficace pour l'empêcher d'évoluer.
S'il ne s'agit pas d'une maladie d'Alzheimer, les principales causes sont :
- Soit le début d'une autre maladie qui peut évoluer vers la démence (démence vasculaire, démence fronto-temporale, maladie à corps de Lewy ...)
- Soit les séquelles d'un traumatisme crânien .
- Soit une anxiété (parfois favorisée elle-même par la crainte d'une maladie d'Alzheimer) ou une dépression.
- Soit de causes toxiques comme une consommation d'alcool régulière à plus de 2 unités par jour[5] ou des médicaments psychotropes (morphine, anxiolytiques, neuroleptiques, antidépresseurs...) et l'accumulation de médicaments anti-cholinergiques[6]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Petersen RC, Doody R, Kurz A et al. Current concepts in mild cognitive impairment. Arch Neurol 2001; 58: 1985–92
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8075565/pdf/adr-5-adr200229.pdf
- (en) Ronald C Petersen, « Mild cognitive impairment: ten years later », Review Arch Neurol, 2009 dec;66(12), p. 1447-55. (lire en ligne)
- Wojciech Derkowski et Piotr Derkowski, « Signification clinique de l’onde P300 pour le diagnostic et l’évaluation du traitement de la maladie d’Alzheimer et de trouble cognitif léger », Revue Neurologique, vol. 174, , S12–S13 (DOI 10.1016/j.neurol.2018.01.027, lire en ligne, consulté le )
- (en) Wiegmann C. & Col., « Alcohol and Dementia – What is the Link? A Systematic Review », Neuropsychiatric Disease and Treatment, 2020:16, p. 87-99 (lire en ligne)
- (en) Krüger C. & col., « Anticholinergic drug burden according to the anticholinergic drug scale and the German anticholinergic burden and their impact on cognitive function in multimorbid elderly German people: a multicentre observationalstudy », BMJ Open, 2020:11 (lire en ligne)