9e régiment d'infanterie de marine

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9e régiment d'infanterie de marine
Image illustrative de l’article 9e régiment d'infanterie de marine
Insigne régimentaire du 9e RIMa.

Création 1890
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Troupes de marine
Rôle Infanterie
Fait partie de FAG
Garnison Cayenne, Saint-Jean-du-Maroni et Maripasoula
Ancienne dénomination 9e régiment d'infanterie coloniale
9e bataillon d'infanterie de marine
Couleurs Rouge et bleu
Devise "Marsouin toujours !"
Inscriptions
sur l’emblème
Alma 1854
Palikao 1860
Tonkin 1883
Tombouctou 1890
Tien-Tsin 1900
Pékin 1900
Indochine 1945-1946
AFN 1952-1964
Anniversaire Bazeilles
Équipement Vedettes hors-bord ; pirogues (de conception amérindienne adaptées au fleuve Maroni) et barges
- Postes de tir Milan et Eryx
- Mortiers de 81 et de 120 mm
- Mitrailleuses de 12,7 mm Browning M2
- Armement léger d'infanterie
Batailles Cent jours de Pékin
Décorations Croix de guerre 1939-1945
une palme
Commandant Colonel Michel LADAN[réf. nécessaire]

Le 9e régiment d'infanterie de marine (9e RIMa) est un régiment des troupes de marine (armée de terre) de l'Armée française. Il est actuellement stationné en Guyane, à la fois sur Cayenne, au quartier de la Madeleine, près de la Gendarmerie, (état-major et portion principale), sur un détachement fluvial sur le Maroni, à Saint-Jean-du-Maroni (commune de Saint-Laurent-du-Maroni) sur un des sites de l'ancien bagne et à Maripasoula (base opérationnelle avancée).

Le 9e RIMa est l'héritier du régiment de marche du Tonkin, du 9e régiment d'infanterie coloniale et du 9e bataillon d'infanterie de marine (créé en 1976 en Guyane) dont il est directement issu par changement de dénomination en 1992.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Insigne régimentaire du 9e R.I.C.
  • 1883 : création du régiment de marche du Tonkin[1]
  • Le  : changement de nom en régiment de marche no 2 du Tonkin[1].
  • Le  : création du 9e RIMa au Tonkin, par transformation du régiment de marche no 2.
  • Le  : devient le 9e régiment d'infanterie coloniale
  • Le  : dissolution du 9e RIC.
  • Le  : création du bataillon de marche du 9e RIC.
  • Le  : dissolution du bataillon de marche en Indochine.
  • Le  : renaissance du 9e RIC et participation aux opérations d'Algérie (devenues depuis guerre d'Algérie), en Kabylie.
  • Le  : redevient le 9e RIMa et forme le nouveau 3e RIMa à partir du I/9e RIMa.
  • Le dissolution et création du 9e bataillon d'infanterie de marine au
  • Le dissolution. Reconstitution du 24e RIMa à Perpignan, à partir d'éléments provenant en majeure partie du 9e BIMa, dernier bataillon TDM, rapatrié d'Algérie en .
  • Le  : recréation du 9e BIMa (bataillon d'infanterie de marine) en Guyane.
  • Le  : redevient le 9e RIMa.

Engagement[modifier | modifier le code]

Les premières campagnes[modifier | modifier le code]

La création[modifier | modifier le code]

Les nombreuses expéditions coloniales qui eurent lieu à partir de 1880 nécessitèrent une augmentation considérable des troupes de la Marine. Un décret du dédoubla les anciens régiments ; ceux de nouvelle formation prirent les numéros de 5 à 8, mais il ne leur fut attribué ni compagnie hors rang ni fanfare.

Six régiments furent constitués à 3 bataillons de 4 compagnies, avec un dépôt de 2 compagnies ; les 4e et 8e eurent 4 bataillons de 4 compagnies. Les régiments de marche d'Indochine devinrent les 9e, 10e et 11e régiments d'infanterie de marine, les deux premiers a 3 bataillons, le troisième à 2 bataillons de 4 compagnies. Les six compagnies en garnison à la Nouvelle-Calédonie formèrent le 12e régiment à deux bataillon de 3 compagnies, et les compagnies stationnées dans les autres colonies furent groupées en bataillons ou détachements formant corps dont les effectifs varièrent de quatre à une compagnie.

Expédition du Tonkin[modifier | modifier le code]

Les dernières affaires furent celle de Hué (juillet 1885), la prise de Binh-Dinh, du fort de Ben-Mé (juillet 1886), les opérations dans la région de Lào Cai (janvier et février 1887) et celles du bassin de la Rivière-Noire (colonne Pernot, 1887-1888). À cette époque, les unités de marche avaient formé les 9e, 10e et 11e régiment d'infanterie de marine.

Cantonnés à la citadelle de Hanoï, les marsouins vont mener de violents combats durant plusieurs années contre les pavillons noirs qui, expulsés de Chine après l'échec de la révolte des Taiping, sèment la terreur parmi les populations du nord-Tonkin. La pacification du pays se fait avec le général Gallieni qui, de 1892 à 1896, nettoya les zones de guérilla et lutta contre le chef rebelle, le De Tham.

Révolte des Boxers (1900)[modifier | modifier le code]

Le , un détachement envoyé en toute hâte de Saïgon débarqua à Takou arrivant à temps pour sauver la concession française du Peï-Ho. Il se composait, sous les ordres du lieutenant-colonel Itasse, d'un bataillon et d'une batterie d'artillerie de marine (capitaine Joseph).

Le , arrivée à Tien-tsin d'un bataillon du 9e (commandant Brenot).

Le , deux bataillons de marsouins (Feldmann et Bouet) attaquèrent les portes de Tien tsin. Les forts chinois sautèrent sous l'effet des obus français, la ville fut prise. Puis les concessions et légations de Pékin furent délivrées après un siège de 58 jours. Les troupes internationales firent leur entrée dans le palais impérial le . Le corps d'occupation du général Voyron se chargea des opérations de police qui suivirent.

Jusqu'à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

  • De 1901 à 1910, il se trouve au Tonkin et participe au maintien de l’ordre en Annam, contre les partisans du prince Cuon-do alors exilés au Japon.
  • De 1910 à 1940, il participe à la lutte contre la révolte de Thái Nguyên.

Le 9e fait partie du groupe de l’Indochine en 1914, division du Tonkin. Son quartier général est à Hanoï.

Division du Tonkin :

Ces deux dernières unités sont chacune à quatre bataillons au lieu de trois comme les précédentes.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

A la fin de la grande guerre en 1918, deux compagnies du régiment rejoignent le bataillon colonial sibérien. Ce dernier est projeté en Sibérie pour soutenir les armées blanches dans la guerre civile russe. Cette campagne verra le régiment cité à l'ordre de l'armée le 30 avril 1919.

Défilé du drapeau du 9e RIC à Hanoï, le .

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le régiment fait face à l'invasion japonaise de l'Indochine en 1940. La 10e compagnie se distingue les 24 et à Na-Cham sous les ordres du capitaine Carli.

Début 1941, le 9e contribue à freîner l'attaque thaïlandaise au Cambodge en menant plusieurs actions de combat. Le 10 mars 1945, le coup de force des Japonais sur les positions françaises, submergées par le nombre, voit le drapeau du régiment sauvé in extremis par une reddition subie le 27 mars 1945. Jusqu'en août 1945, les marsouins du 9e qui se sont regroupés sur les hauteurs du nord-Tonkin continuent à lutter contre l'armée japonaise. Pour ces actions, le général Leclerc décore le drapeau du régiment de la croix de guerre avec palme en mars 1946, peu avant la première dissolution du régiment.

L'après Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Durant la guerre d'Algérie, le régiment est stationné à Dellys, en Kabylie. Le , dix-sept soldats rappelés du 9e RIC sont tués par l’ALN dans l’embuscade de Palestro, quatre autres sont faits prisonniers[2].

Au cessez-le-feu du en Algérie, le 9e RIMa créé comme 91 autres régiments, les 114 unités de la Force Locale selon les Accords d'Évian du [pas clair]. Le 9e RIMa forme une unité de la Force locale de l'ordre Algérienne, soit la 455 UFL-UFO qui est composé de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.Le 9e RIMa est dissous le avec création du 9e BIMa au composé essentiellement d'appelés du contingent stationné successivement au camp Bonvalot à l'Alma, au camp Labat à Maison Carrée, au camp du Lido à Fort de l'Eau et embarquement au port militaire d'Alger à la mi- en direction de la France où il est dissout au et dont les éléments reformeront le 24e RIMa à Perpignan au .

Installation en Guyane[modifier | modifier le code]

Le 9e RIMa renait de ses cendre en Guyane le 1er septembre 1976. Pour remplir ses missions, spécifiques à l'engagement en jungle et sur le fleuve, le régiment, composé de marsouins d'active, de réserve et appelés du contingent mène des patrouilles profondes de plusieurs jours à plusieurs semaines en autonomie complète sur la majeure partie du département guyanais, navigue sur les criques et rentre en contact avec leurs compatriotes les plus éloignés de la ville capitale, souvent au plus profond de la jungle. Il participe ponctuellement à la lutte contre l'orpaillage illégal par le biais d'opérations ponctuelles, planifiées ou d'opportunités. Des missions difficiles sont régulièrement menées jusqu'aux différentes bornes du sud du département matérialisant la frontière franco-brésilienne.

Plan Maroni[modifier | modifier le code]

En 1986, le bataillon renoue avec les opérations lors de la mise en place du « plan Maroni ». Ce plan d'urgence vise à accueillir, à la suite de la guerre civile du Suriname, près de 10 000 personnes en provenance du Suriname et déplacées vers la Guyane. Plusieurs camps sont mis en œuvre à proximité de Saint-Laurent du Maroni afin de les loger et les nourrir. Le 9e BIMa a pour mission d'assurer leur sécurité mais aussi d'affirmer la souveraineté française sur l'ouest du département, le long du fleuve Maroni, en y déployant ses compagnies.

Le 9e RIMa au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Appartenant à la composante terrestre des forces armées en Guyane, le 9e RIMa est un régiment spécialisé dans le combat en milieu équatorial. Parfaitement intégré à son environnement, il évolue dans un milieu physique exigeant caractérisé par de grandes élongations et un climat équatorial éprouvant qui en font un cadre exceptionnel d'instruction, d'entraînement et de travail. S'appuyant sur un socle permanent, principalement issu des troupes de marine mais comptant des militaires de toutes les armes et services, la composition du régiment est un juste équilibre entre marsouins en mission de courte et de longue durée.

À l'été 2010, la composante infanterie a été renforcée par la création d'une compagnie permanente[3] pour les missions de l'opération Harpie. Le , le régiment perd deux soldats lors d'une opération contre l'orpaillage clandestin en Guyane[4] dans le cadre de cette opération.

Structure[modifier | modifier le code]

Insigne de béret du 9e régiment d'infanterie marine.

Le 9e RIMa compte 850 hommes et femmes, dont 150 réservistes opérationnels, articulés en 6 à 7 compagnies :

  • 3 compagnies de combat
    • 1re compagnie : compagnie d'infanterie permanente (création : été 2010) - Les Pumas ;
    • 2e compagnie : compagnie d'infanterie tournante en Mission de courte durée (MCD) ;
    • 3e compagnie : compagnie génie tournante en MCD ;
  • 1 compagnie de commandement, d'appui et de logistique - Les Toucans - au sein de laquelle se trouvent les appuis spécialisés du régiment :
    • la section de commandos de recherche et d'action en jungle,
    • le détachement de plongeurs de combat du génie,
    • le détachement cynotechnique,
    • la section fluviale, composée des piroguiers du régiment.
  • 1 compagnie de maintenance - Les Forgerons ;
  • Le groupement Maroni, auquel est rattachée la section fluviale, à Saint-Jean-du-Maroni ;
  • 1 compagnie de réserve opérationnelle spécialisée Forêt et Fleuve : la 5e compagnie.

Un renfort exceptionnel de l'opération Harpie est régulièrement ordonné. Dans ce cas, le 9e RIMa recrée sa 4e compagnie de combat.

Missions[modifier | modifier le code]

Régiment résolument tourné vers l'opérationnel, le 9e RIMa, dans le cadre général de l'affirmation de la souveraineté nationale dans ce département français d'Amérique du Sud, assure 4 missions :

  • Connaissance et anticipation : Le 9e RIMa contribue à la connaissance de la zone de responsabilité prioritaire des Forces armées en Guyane. Il entretient l'expertise de l'action et de l'intervention en forêt équatoriale. Il mène régulièrement des entrainements et patrouilles conjointes avec les forces armées du Suriname ;
  • Prévention : Il contribue à affirmer la présence de la France et à assurer la stabilité dans la zone de responsabilité prioritaire des forces armées en Guyane ;
  • Protection : Le 9e RIMa protège les installations militaires et les points d'intérêts vitaux.
    • Il contribue à la protection du territoire national, des citoyens français et des installations stratégiques avec effort sur le centre spatial guyanais - opération Titan
    • Il contribue à la sécurité et à la préservation des intérêts nationaux dans les espaces sous souveraineté française, en soutien de l'action de l'État - opération Harpie
  • Intervention : Le 9e RIMa est en mesure d'intervenir dans toute la zone de responsabilité des forces armées en Guyane pour une opération de secours d'urgence (évènement naturel, technologique ou aide humanitaire). Il peut aussi faire face à une brusque dégradation de la situation dans un des pays de sa zone de responsabilité.

Matériels majeurs[modifier | modifier le code]

Insigne de béret "combat jungle" du 9e régiment d'infanterie marine.
  • Transport terrestre : GBC 180, TRM 2000 et quads.
  • Transport fluvial : 30 embarcations de tout type (vedettes hors-bord, pirogues de conception amérindienne adaptées au fleuve Maroni et barges).
  • Armement lourd : postes de tir Milan (4), postes de tir Eryx, mortiers de 81 mm (4) et de 120 mm, postes de tir Eryx.

Traditions[modifier | modifier le code]

Drapeau[modifier | modifier le code]

Il porte les inscriptions suivantes sur son emblème [5],[6] :

Devise[modifier | modifier le code]

  • Devise du 9e RIMa : "Marsouin toujours !".
  • Date de création : 1890, recréé sous son nom initial en 1992.

Décorations[modifier | modifier le code]

Il porte la Croix de guerre 1939-1945 avec une palme et a bénéficié d'une citation à l'ordre de l'armée (1939-1945).

Son drapeau a été enterré sous une dalle d'un bâtiment dédié aux sous-officiers célibataires dans la « Citadelle » à Hanoï pour ne pas être saisi par les Japonais, le . Ce bâtiment servira par ailleurs de poste de commandement à une unité japonaise.

Chant du régiment du 9e régiment d'infanterie de marine[modifier | modifier le code]

1er couplet :

Du Tonkin à la Guyane
De Hanoï à l’île Cayenne
Sur les jonques du fleuve Rouge
Aux pirogues du Maroni.

Refrain :

L’ancre d’or du chiffre neuf
En terre amazonienne
De trijonction à borne six
L’enfer vert du marsouin.

2e couplet :

Sur la piste de nos anciens
Aujourd’hui nous avançons
Nous sommes fiers de servir
Au neuvième de Marine.

Refrain :

L’ancre d’or du chiffre neuf
En terre amazonienne
De trijonction à borne six
L’enfer vert du marsouin

3e couplet :

La métropole t'est inconnue
Régiment des trois Alphas
En Asie ou pour Harpie
Loin du pays toujours combat

L’ancre d’or du chiffre neuf
En terre amazonienne
De trijonction à borne six
L'enfer vert du marsouin

Troupes de marine[modifier | modifier le code]

La fête des troupes de marine

Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .

"Et au nom de Dieu, vive la coloniale"

Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du Révérend Père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Personnalités ayant servi au régiment[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) René Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Bloomsbury Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2617-6, lire en ligne), p. 9
  2. Raphaëlle Branche, L'embuscade de Palestro : Algérie 1956, Armand Colin, , 256 p. (ISBN 978-2-200-25607-4, présentation en ligne)
  3. Le 9e régiment d'infanterie de marine sur le site de l'armée de terre
  4. « Deux militaires tués et deux gendarmes blessés en Guyane », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  6. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  7. Présentation du 9e R.I.C. et situation en Grande Kabylie en 1956

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]