Taïwan

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Modèle:Unicode chinois

République de Chine

(zh) Zhōnghuá Mínguó

(zh) 中華民國

Drapeau
Drapeau de Taïwan
Blason
Armoiries de Taïwan
Hymne 《中華民國國歌》 (San Min Chu-i)
Description de l'image Locator map of the ROC Taiwan.svg.
Administration
Forme de l'État Régime semi-présidentiel
Revendiqué par République populaire de Chine
Reconnu par 18 États (5 Amérique centrale, 6 Océanie, 4 Caraïbes, 1 Afrique, 1 Amérique du Sud, 1 Europe)
Présidente de la République Tsai Ing-wen
Vice-président de la République Chen Chien-jen
Premier ministre Su Tseng-chang
Langues officielles Mandarin de Taïwan, hakkas de Taiwan, taïwanais, amis, paiwan, Kinmen dialect (d), O-ku-uā (d), Matsu dialect (en), langue des signes taïwanaise, saisiyat, pouyouma, atayal, tsou, bunun, rukai, Truku (en), seediq, sakizaya (en), yami, kavalan, kanakanabu et saaroa
Capitale Taipei (de facto)[a]
Géographie
Superficie totale 36 191 km2
Fuseau horaire UTC +8
Histoire
Entité précédente
Démographie
Gentilé Taïwanais
Population totale (2017[1]) 23 508 428 hab.
Densité 650 hab./km2
Économie
PIB nominal (2018) 602,68 Mds $ U.S.
PIB nominal par hab. (2018) 25 534,3 $ [2] (37e)
PIB (PPA) par hab. (2018) 52 300 $ [2] (19e)
Monnaie Nouveau dollar de Taïwan (TWD)
Divers
Domaine Internet .tw
Indicatif téléphonique +886

Taïwan, de manière usuelle[b] (chinois traditionnel : 臺灣 ; chinois simplifié : 台湾 ; pinyin : Táiwān ; zhuyin : ㄊㄞˊ ㄨㄢ), officiellement la république de Chine (chinois traditionnel : 中華民國 ; chinois simplifié : 中华民国 ; pinyin : Zhōnghuá Mínguó), est un État souverain d'Asie de l'Est, dont le territoire s'étend actuellement sur l'île de Taïwan, ainsi que d'autres îles avoisinantes, celles de la province du Fujian et les îles Pescadores.

Taïwan fut officiellement gouverné par la Chine de 1683 à 1895, puis cédé au Japon, par le traité de Shimonoseki (1895), à la suite de la première guerre sino-japonaise. Ce dernier entreprend le développement de Taïwan, la dotant d'infrastructures importantes. En 1945, à la suite de la défaite japonaise à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la république de Chine recouvre Taïwan. En 1949, le gouvernement de la République contrôlé par le Kuomintang s'y installe, après avoir perdu la guerre civile contre les communistes. Cette installation est accompagnée d'un transfert massif de population. En mai 1950, Hainan est à son tour occupée par l’armée populaire de libération ; la république de Chine ne contrôle alors plus que l'île de Taïwan et quelques autres territoires insulaires plus petits.

La république de Chine occupait le siège de la Chine à l'ONU jusqu'en 1971, date à laquelle la république populaire de Chine la remplaça. La république de Chine et la république populaire de Chine revendiquent chacune la pleine et légitime souveraineté sur la totalité du territoire chinois (Chine continentale et île de Taïwan). Dans les faits, Taïwan a une indépendance administrative et politique par rapport au continent, mais son indépendance n'a jamais été proclamée ni par le gouvernement de l'île, ni par celui du continent. Elle est donc considérée par l'ONU comme une province de la république populaire de Chine, et par le gouvernement de Taïwan comme une province de la république de Chine, selon les dispositions de sa Constitution d'avant 1949.

Une réforme agraire réussie puis un développement économique rapide et soutenu pendant la deuxième moitié du XXe siècle ont transformé Taïwan, un des quatre dragons asiatiques, en un pays industrialisé développé jouissant d'un niveau de vie équivalent à celui du Japon ou de l'Union européenne. Cette ascension économique est souvent appelée le miracle taïwanais. Ses industries de haute technicité jouent un rôle essentiel dans l'économie mondiale. Les entreprises taïwanaises fournissent une bonne partie des produits électroniques du monde, mais la grande majorité de ceux-ci sont fabriqués dans leurs usines en république populaire de Chine et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est. Ce développement économique s'est réalisé en parallèle à une démocratisation de la vie politique locale, après plus de quarante années passées sous un régime autoritaire.

Lee Teng-hui est le premier président élu au suffrage universel direct en 1996. Son successeur est Chen Shui-bian (Parti démocrate progressiste) qui remporte les élections présidentielles de 2000 et de 2004. Ma Ying-jeou (Kuomintang) est quant à lui élu président en 2008 et réélu en 2012.

L'indépendantiste Tsai Ing-wen remporte l’élection présidentielle de janvier 2016 avec 56 % des voix contre 31 % pour Eric Chu, le candidat du parti jusqu’ici au pouvoir, le Kuomintang (KMT). Tsai Ing-wen devient ainsi la première femme à la tête de l'État. Le Minjindang (Parti démocrate progressiste) dont elle est issue remporte de son côté 68 des 113 sièges du Parlement, lui offrant ainsi une majorité parlementaire solide.

Forme internationale du nom

Le nom officiel en français est république de Chine, chinois simplifié : 中华民国 ; chinois traditionnel : 中華民國 ; pinyin : Zhōnghuá Mínguó ; Wade : Chung-hua Min-kuo ; EFEO : Tchong-houa Min-kouo ; litt. « État du peuple de Chine », en tongyong pinyin Jhonghuá Mínguó, en taïwanais Tiong-hoâ Bîn-ko.

Les fédérations sportives taïwanaises participent aux Jeux olympiques et aux compétitions sportives internationales sous l'appellation Chinese Taipei ou Taipei chinois (chinois simplifié : 中华台北 ; chinois traditionnel : 中華臺北 ; pinyin : Zhōnghuá Táibĕi), avec un drapeau spécifique, différent du drapeau de la république de Chine, en raison de l'interdit posé par la république populaire de Chine sur l'appellation république de Chine.

En chinois, ce nom est Zhōnghuá Táibĕi (中华台北), « Taipei chinois » ; mais la République populaire utilise Zhōngguó Táibĕi (中国台北), littéralement « Taipei, Chine », plaçant l'île au même niveau que les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao dénommées en anglais, notamment sur les timbres-poste, Hong Kong, China, et Macau, China.

Néanmoins, le nom Taïwan était utilisé en chinois de la préfecture de Taïwan, au XVIIe siècle, jusqu'aux guerres nationalistes du XXe siècle (bien que durant cette période le nom occidental de Taïwan fût Formose, celui des colonisateurs portugais et néerlandais)[3]. Officiellement, le nom Taïwan est utilisé par le Centre d'informations Internet de Chine, créé en 1997[4].

Géographie

Histoire

Sur le plan politique, l'histoire officielle de la république de Chine comprend celle de la première période républicaine, depuis la chute de l'empire Qing en 1911 et la proclamation de la République le de l'année suivante. Elle ne se confond avec l'histoire de Taïwan qu'à partir de 1945, quand l'île, annexée par l'empire du Japon depuis la première guerre sino-japonaise, est rétrocédée par les Japonais à la suite de leur défaite militaire.

Histoire ancienne de l'île de Taïwan

Les traces d'occupation humaine de Taïwan sont anciennes : des restes humains datés au carbone 14 de 30 000 ans ont été retrouvés à Taïwan ; on a donné à ces restes humains le nom d'Homme de Zuozhen. Vers 4000 avant notre ère, les ancêtres des populations austronésiennes actuelles arrivent à Taïwan en provenance du sud-est de la Chine. Les cultures austronésiennes à Taïwan se développeront sans interférence extérieure majeure jusqu’au début du XVIIe siècle et l’arrivée des Européens.

En 1542, une expédition portugaise en route vers le Japon aperçut pour la première fois l'île, à 180 kilomètres des côtes chinoises. Face aux falaises luxuriantes qui transperçaient l'azur, les marins ne purent que s'exclamer : « Isla formosa! », « La belle île ! ». Une légende qui explique l'origine du nom qu'on donna à cette terre à l'époque : Formose[5].

En 1626 le gouverneur général (espagnol) des Philippines envoya une expédition sous la conduite du capitaine Antonio Carreño, avec le père Bartolomé Martínez, qui avait déjà visité auparavant la côte de la Formose. Cette expédition parcourut la côte de l'île, et mouilla l'ancre dans le port de Keelung, où ils fondèrent la ville de San Salvador, en lui donnant le nom de la fête tous les Saints et en créant en 1632 quelques missions chrétiennes très actives.

Les Hollandais qui entreprennent la colonisation de l’île encouragent la migration chinoise à ses débuts, notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s'accélère et entraînera un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l'avenir de l’île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chassera les Hollandais de Taïwan en 1662 et la migration chinoise continuera vers l’île. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée de la gouvernance de la Chine par les Mandchous, puis son fils Zheng Jing considèrent alors surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent à l’époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, contre 50 000 à l’époque des Hollandais, et autant d'aborigènes. Cette migration étant à ses débuts quasi exclusivement masculine, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan est prise aux Zheng par les Mandchous (dynastie Qing) en 1683 et reste sous son contrôle, jusqu'à 1895. Au début du XIXe siècle, Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois.

Ère industrielle, colonisation européenne puis japonaise

Lors de la guerre franco-chinoise, la France bombarde Formose en août 1884, puis, en 1885 assure son blocus avant de débarquer sur les îles Pescadores. En 1885, comprenant l'importance stratégique de l’île, les Qing élèvent Taïwan au rang de Province et Liu Mingchuan en devient le premier gouverneur.

En 1895, à la suite de la défaite face à l'Empire du Japon dans la Guerre sino-japonaise (1894-1895), la Chine signe le traité de Shimonoseki, par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de république de Taïwan mais ne résiste que quelques mois, jusqu'en octobre 1895, à la prise de contrôle de l'île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d'assimilation. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les troupes japonaises se rendent à l'armée américaine, le , et sont alors contraintes de rendre Taïwan et les îles Pescadores à la république de Chine, tout en plaçant ces dernières sous tutelle des États-Unis, ce qui a été confirmé par le traité de San Francisco, signé en 1951 entre les États-Unis et le Japon[6].

Dictature de Chiang Kai-chek à Taïwan et l'évolution vers la démocratie

Feu d'artifice sur la tour Taipei 101. En 2011, de grandes célébrations sont organisées à Taïwan pour fêter le 100e anniversaire de la fondation de la république de Chine.

Les troupes du Parti nationaliste chinois (Kuomintang) de Tchang Kaï-chek arrivent à Taïwan en 1945, dès le retrait des troupes japonaises, et la république de Chine recommence à gouverner l’île. L’île a été globalement épargnée par les destructions. À leur arrivée, les soldats chinois s'en étonnent et décrivent un pays développé et presque intact. Rapidement toutefois, des pénuries alimentaires apparaissent et des épidémies de peste bubonique et de choléra se propagent[7].

Très vite, le malaise s’installe entre les nouveaux venus et la population taïwanaise et le éclatent, sous le nom d'Incident 228, des émeutes et leur violente répression, provoquant la mort d'environ 30 000 Taïwanais, et la loi martiale est proclamée, c'est le début de la « Terreur blanche ». Après sa défaite face au Parti communiste chinois de Mao Zedong, Chiang Kai-chek se replie à Taïwan en décembre 1949[8], avec près de deux millions de continentaux qui fuient le nouveau régime.

Tchang Kaï-chek reprend la présidence à vie de manière officielle en . Taïwan vivra alors pendant plusieurs décennies sous la dictature dirigée par le Kuomintang, avec l'appui des États-Unis, qui visait encore à cette époque la reconquête de la Chine continentale, Taipei n'étant considérée que comme capitale administrative provisoire en attendant le retour à Nankin[9],[10],[11].

En 1971, à la suite du refus de Chiang Kai-chek d'accepter officiellement une deuxième Chine (la république populaire de Chine), l'ONU vote la résolution 2758 par laquelle la république de Chine perd son siège au profit de la république populaire de Chine, qui devient le seul représentant de la Chine à l’ONU.

En 1978, Chiang Ching-kuo, fils de Tchang Kaï-chek mort trois ans plus tôt, devient le président de la république de Chine. Le régime très autoritaire, s'assouplit, et la liberté de parole est autorisée. En 1988, Lee Teng-hui lui succède et continue sa politique.

Dans les années 80/90, la république de Chine évolue vers la démocratie[12].

Le premier parti d'opposition, le Parti démocrate progressiste ou Minjindang est créé en 1986. En 1996, Lee Teng-hui organise la première élection présidentielle au suffrage universel direct, qu'il remporte largement.

En 2000, l'opposition de Chen Shui-bian et la coalition pan-verte gagnent les élections : Chen Shui-bian est le premier président du pays à ne pas appartenir au Kuomintang. Il entreprend la consolidation de l'identité taïwanaise. En 2004, il est réélu de justesse au cours d'une élection controversée et à la suite d'une tentative d'assassinat contre lui-même et la vice-présidente Annette Lu.

Le , le Kuomintang sort large vainqueur des élections régionales. En mars 2008, Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang est élu à la présidence.

En , Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, est élu à la présidence de la République. Il est réélu le pour un second mandat, et le Kuomintang prend 64 des 113 sièges du parlement lors des législatives qui ont eu lieu simultanément[13].

En janvier 2016, le Parti démocrate progressiste remporte à la fois les élections présidentielle et législatives, ce qui ne s'était encore jamais produit. Tsai Ing-wen devient par ailleurs la première femme présidente[14]. Deux ans plus tard, lors des élections provinciales et municipales du , le DPP sort perdant du scrutin, ne conservant que six sièges municipaux sur 22, tandis que 15 sièges reviennent au Kuomintang[15].

Institutions

L'administration de la république de Chine est organisée selon trois niveaux :

  • le niveau central ;
  • le niveau provincial ;
  • le niveau de district et municipal.

Au niveau central la séparation des pouvoirs est assurée par la présidence de la République et les cinq Yuans :

Les prérogatives de l'Assemblée nationale (établie en 1947 par la Constitution de la république de Chine et transplantée à Taïwan en 1949) ont été progressivement transférées au Yuan législatif. L'Assemblée nationale a officiellement été supprimée en 2005.

Subdivisions de la république de Chine

Depuis le , la république de Chine est divisée en 5 municipalités spéciales, 3 villes de niveau provincial et 14 comtés, dont trois ne sont pas situés sur l'île de Taïwan (comtés de Penghu, de Kinmen et de Lienchiang). À part les 5 municipalités spéciales qui sont dirigées directement par l'administration centrale, le reste de ses subdivisions administratives est théoriquement réparti sur deux provinces : celle de Taïwan et celle du Fujian. Or, la Constitution amendée en 1996 a abrogé largement l'autonomie des provinces et leurs fonctions ; les lois concernant l'autonomie des provinces et des comtés ont été abolies. Dès lors, les lois du gouvernement local sont entrées en vigueur et les comtés sont désormais contrôlés par le ministère de l'Intérieur.

Politique

Depuis la fin du XXe siècle, quatre partis politiques majeurs sont présents. Le Kuomintang est au pouvoir de 1950 à 2000. Le Minjindang gagne les élections en 2000 et conserve sa place à la suite du scrutin de 2004.

En 2008, de nouvelles élections ramènent au pouvoir le Kuomintang. Les deux autres partis d'importance sont le Qinmindang (Parti du peuple en premier, allié au Kuomintang dans la coalition pan-bleue) et l'Union pour la solidarité de Taïwan, partenaire du Minjingdang au sein de la coalition pan-verte. Le candidat du Kuomintang est réélu en janvier 2012 et obtient la majorité au parlement.

Le 16 janvier 2016, Tsai Ing-wen, candidate du Parti démocrate progressiste remporte les élections présidentielles avec 56,12 % des voix et devient la première femme à la tête de l’État. Son parti remporte dans le même temps les élections parlementaires en obtenant 68 des 113 sièges du Yuan Législatif. Pour la première fois, le Kuomintang, parti historique, est dans l'opposition.

Les relations avec la Chine sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou travaillent sur le continent) et géographiques.

La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016[16] mené par le Taiwan Indicators Survey Research[17] indique en effet que 52,6 % des habitants seraient favorables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes favorables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la Chine continentale et Taïwan dans les années à venir.

Revendications territoriales

Carte de la république de Chine, montrant les territoires contrôlés (en vert foncé) et les autres territoires revendiqués (en vert clair).
À titre de comparaison, les territoires contrôlés (en vert foncé) et les autres territoires revendiqués (en vert clair) par la république populaire de Chine.

La république de Chine se réclame comme étant le seul gouvernement légitime de la Chine. Réciproquement, la république de Chine revendique tous les territoires actuellement administrés par la république populaire de Chine et la Mongolie. Ceci inclut la Chine continentale, Hong Kong, Macao et la Mongolie extérieure. Dans ces mêmes revendications, la république de Chine revendique également quelques territoires frontaliers qu'elle dit avoir historiquement fait partie du territoire chinois, dont le Tibet du Sud actuellement administré par l'Inde, une partie à l'est du Bhoutan, la partie administrée par la Russie des îles Heixiazi, une partie au nord de la Birmanie, une partie du massif du Pamir, soixante-quatre villages à l'est de la rivière Heilongjiang et le Tannu Uriankhai. Cependant, le gouvernement de la république de Chine ne poursuit plus activement ces revendications à l'heure actuelle.

La république de Chine revendique également des îles dans la mer de Chine méridionale sur la même base que ses revendications sur les territoires chinois historiques. Contrairement à ses revendications sur le territoire asiatique principal, cependant, le gouvernement de la république de Chine poursuit et défend activement ses revendications sur ces îles. Elles incluent l'intégralité des îles Spratleys, des Paracels, le banc de Macclesfield et le récif de Scarborough. Ces îles sont administrées par un certain nombre de gouvernements autour de la mer de Chine méridionale. La république de Chine revendique également les îles Diaoyutai, actuellement administrées par le Japon qui les nomme îles Senkaku.

La république populaire de Chine, à son tour, se déclare elle-même comme le seul gouvernement légitime de la Chine d'avant la guerre civile et revendique tous les territoires administrés par la république de Chine comme faisant partie de son territoire.

En 2003, le gouvernement indépendantiste taïwanais a procédé au démantèlement de la commission ministérielle des Affaires mongoles et tibétaines, dont les fonctions ont été transférées à la Fondation des échanges Taïwan-Tibet nouvellement créée, qui sert de canal de communication semi-officiel entre Taipei et le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde.

Avec cette modification, le gouvernement taïwanais semble mettre un terme à ses revendications sur le Tibet et la Mongolie, attestées par la présence de la commission des Affaires mongoles et tibétaines au sein du Cabinet.

Taipei et Oulan-Bator ont signé en 2002 un protocole d’accord pour l’échange de bureaux de représentation. Quant aux affaires tibétaines, les deux visites à Taipei du dalaï-lama, en 1997 et en 2001, ont été traitées comme des affaires internationales ne relevant pas de la commission ministérielle.

Le retour du Kuomintang au pouvoir en 2008 inverse le processus et reconnait de nouveau le Tibet et la Mongolie extérieure comme partie intégrante de la Chine.

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Armée

Taiwan Relations Act

Le Taiwan Relations Act a été adopté le par le Congrès des États-Unis après l'établissement de relations diplomatiques entre la république populaire de Chine et les États-Unis. Dans ce pacte, il est notamment question de la vente d'armes entre les États-Unis et Taïwan. Ce type de relation commerciale avec les États-Unis est la source de tensions croissantes avec la république populaire de Chine. En effet, celle-ci considère ces échanges comme une volonté d'ingérence de la part des États-Unis dans ses affaires internes. En 2010, la conséquence directe pour les États-Unis a été la suspension des relations militaires à haut niveau et une éventuelle sanction des sociétés américaines impliquées dans cette vente de matériel[18]. Cette réaction des autorités chinoises peut être un signal faible traduisant les tensions internes de Taïwan[source insuffisante][19],[20].

Économie

Gare de Hsinchu, HSR (TGV) taïwanais
La station Central Park du métro de Kaohsiung.

Histoire économique

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le peuplement chinois fonde une économie rurale classique à la chinoise, rizicole et maraîchère, complétée par des pêcheries. L’industrialisation s’effectue vers la fin du XIXe siècle sous l'administration de la dynastie Qing, puis avec l’occupation japonaise d’environ un demi-siècle qui, en 1945, laisse une infrastructure industrielle et des empreintes intellectuelles fortes. L’essor économique de Taïwan se lance grâce à une réforme agraire réussie et une aide généreuse des États-Unis au refuge des « nationalistes » chinois de Tchang Kaï-chek dans les années 1950.

Cette réforme agraire réussie et cette aide économique généreuse permettent à beaucoup de personnes issues de la paysannerie de devenir de petits propriétaires, de s’enrichir et de constituer un marché interne assez volumineux, ce qui lance une industrie légère de transformation pour satisfaire la demande solvable intérieure en biens de consommation et en biens d’équipement et ensuite se tourner vers l’exportation des produits de première nécessité et de machines aratoires motorisées légères d’abord et lourdes ensuite. Cette paysannerie enrichie donne naissance à des petites et moyennes entreprises qui constituent un réseau enchevêtré de sous-contractants en contractants se propageant avec, au début, assez peu de grandes entreprises comme Evergreen ou Formosa Plastics Corp (en). C'est sur la base de ce tissu fin de petites et moyennes entreprises que l'économie taïwanaise prend son envol dès le début des années 1970, stimulée notamment par de grands travaux d'infrastructure (十大建設, hanyu pinyin shídàjiànshė), puis par une politique de développement d'industries à forte teneur technologique.

L'industrialisation rapide de Taïwan entraîne durant la deuxième moitié du XXe siècle une croissance rapide décrite comme le « miracle économique taïwanais » (Taiwan Miracle ou 臺灣奇蹟|臺灣經濟奇蹟). Comme Taïwan s'est développé à peu près en même temps que la Corée du Sud, Hong Kong et Singapour, ces quatre pays/régions sont communément connus comme les « quatre dragons asiatiques ».

Dans les années 1950 et 1960 en particulier, Taïwan est avec la Corée du Sud et Israël l'un des pays à recevoir une aide économique massive des États-Unis[21].

Aujourd'hui

PIB

Aujourd'hui, Taïwan est un pays développé à revenu élevé. Selon les chiffres du FMI, le produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 504,6 milliards de dollars en 2011[réf. nécessaire], c'est-à-dire 886,5 milliards de dollars en PPA. Cela est l'équivalent à un PIB par habitant de 21 592 dollars, ou 37 932 dollars en PPA, surpassant ainsi celui de la Finlande, de la France et du Japon (seulement avec le PIB/habitant en parité de pouvoir d'achat)[22]. Taïwan serait ainsi la 22e puissance économique du monde, en fonction de son PIB[réf. nécessaire].

En 2016, la prévision de croissance du PIB est de 2,6%[23].

Secteurs d'activité

En 2007, les services (secteur tertiaire) représentent 71,1 % du PIB, contre 27,5 % pour l'industrie (secteur secondaire) et seulement 1,4 % pour l'agriculture (secteur primaire). Ces trois secteurs emploient respectivement 57,9 %, 36,8 % et 5,3 % de la population active (2007).

L'industrie taïwanaise est principalement basée sur la haute technologie. Les secteurs importants comprennent : la biotechnologie, la nanotechnologie, les semiconducteur (TSMC), le TFT-LCD (ex : Chimei InnoLux Corporation, AU Optronics (en)), les ordinateurs portables (ex : Acer, Asus, BenQ), les smartphones (ex : HTC), les communications et réseaux (ex : D-Link), les GPS, le photovoltaïque, les énergies renouvelables, la pétrochimie, la machinerie, l'automobile, les transports maritimes (ex : Evergreen), les bicyclettes (ex : Giant, Merida), etc.

Monnaie

Technopole de Neihu, à Taipei

La monnaie en vigueur de la république de Chine est le nouveau dollar de Taïwan (NT$ pour New Taiwan Dollar).

Relations commerciales

Taïwan fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1991, et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2002.

Taïwan est aujourd'hui le premier investisseur en Chine. Selon la revue britannique The Economist (), le total des investissements taïwainais en Chine ont dépassé les 400 milliards de dollars américains. Ses entreprises, comme Acer Incorporated, Asus, Foxconn, Pegatron... sont à l'origine de plus de 12 millions d'emplois en Chine. En 2006, rien que dans la province du Guangdong, 20 000 entreprises de capital taïwanais emploient environ 6 millions de travailleurs chinois[24].

Indicateurs économiques

Des éoliennes sur la côte ouest, près de Taichung

Voici les principaux indicateurs économiques de Taïwan aujourd'hui :

  • Coefficient Gini : 0,339[25] ;
  • Taux de chômage : 5,25 % (est. FMI 2010) ;
  • Population vivant sous le seuil de pauvreté : 1,08 % (CIA factbook 2010) ;
  • Taux d'inflation : 2,3 % (est. FMI 2010) ;
  • Exports : 274,64 milliards $ US (2010)[26], 203 milliards $ US (19e, est. CIA 2009), 255 milliards $ US (2008) ;
  • Principaux clients : Chine 26,64 %, Hong Kong 14,46 %, États-Unis 11,59 %, Japon 7,12 %, Singapour 4,23 % (2009) ;
  • Imports : 251,4 milliard $ US (2010)[26], 173 milliards $ US (21e, est. CIA 2009) ; 236 milliards $ US (2008) ;
  • Principaux fournisseurs : Japon 20,77 %, Chine 14,01 %, États-Unis 10,49 %, Corée du Sud 6,03 %, Arabie saoudite 4,97 % (2009) ;
  • Réserves de change : 353 milliards $ US (5e, est. CIA au ) ;
  • Réserves d'or : 423,6 tonnes (13e au ).

Tourisme

Plus de six millions de touristes se sont rendus sur l'île en 2011, soit 11 % de plus que l'année précédente. Un record pour Taïwan, qui rattrape ainsi en nombre de visiteurs, son grand voisin, la Corée du Sud. Parmi ces touristes, il y a surtout des Chinois. Des décennies de diplomatie à couteaux tirés entre les deux rives du détroit de Taïwan les avaient, jusqu'ici, empêchés d'accéder à l'île, mais récemment, les relations se sont réchauffées. En 2008, pour la première fois, 200 000 Chinois ont pu faire le voyage. Depuis, ils sont chaque année plus nombreux[5].

Commerce international

La république populaire de Chine, y compris Hong-Kong et Macao, est le principal partenaire commercial de Taïwan, suivie par les États-Unis, l'Union européenne et le Japon.

En 2009, les exportations de Taïwan[c] :

Transports

Aérien

Les principaux aéroports dans l'ordre décroissant d'activité sont l'aéroport international Taiwan-Taoyuan, situé à Taoyuan, au Nord-Ouest de l'île et L'aéroport international de Kaohsiung situé au Sud-Ouest et l'Aéroport de Taïchung, situé au centre-Ouest.

Maritime

Différents ferrys permettent de rejoindre les îles à proximité de Taïwan.

Chemin de fer

L'île est couverte par un réseau ferré faisant le tour de l'île. Une ligne de chemin de fer joint la partie centrale de l'île depuis l'ouest.

La ligne à grande vitesse de Taïwan relie également le Nord-Est au Sud-Ouest de l'île.

Enfin, il existe deux réseaux de métros, le métro de Taipei et le métro de Kaohsiung.

Routier

réseau routier provincial

Un réseau d'autobus longue distance couvre l'ensemble de l'île. Le passage de l'Est à l'Ouest demande cependant un contournement par le Nord ou le Sud de l'île.

Les villes les plus importantes, telles que Taipei, Kaohsiung, Taizhong, Tainan et Hualian, comportent également des réseaux d'autobus urbains.

L'ensemble de l'île est couvert par un réseau de 98 routes provinciales[27], dont 12 autoroutes, en grande partie sur viaducs, sur la partie ouest.

Démographie

Au dernier recensement de 2012, le pays comptait 23 305 021 habitants[28] soit 644 habitants/km2. L'espérance de vie est très élevée (76 ans pour les hommes, 83 pour les femmes), mais la population vieillit rapidement. Le taux de fécondité, à peine plus d'1 enfant par femme, est parmi les plus bas au monde. L'IDH avait un indice en 2007 à 0,943, classe le pays à la 25e mondiale[d]. Il est de 0,868 en 2010, le classant en 18e, selon le nouveau système de calcul des Nations unies « Inequality-adjusted HDI ».

La population taïwanaise est constituée de 98 % de Chinois Han et de 2 % d’Austronésiens encore appelés « aborigènes ».

Le peuplement de l’île s’est opéré en trois phases principales :

  1. Les Austronésiens arrivent à Taïwan il y a 6 000 ans par vagues successives depuis les plaines côtières de la Chine du Sud ;
  2. Immigration d’habitants du Fujian puis du Guangdong, à partir du XVIIe siècle et jusqu'au XIXe siècle ;
  3. XXe siècle : arrivée de près de deux millions de Chinois entre 1945 et 1949.

Les nouveaux immigrants et les travailleurs étrangers, originaires principalement de la Chine continentale et de l'Asie du Sud-Est, sont au nombre de près d'un million.

Villes

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Langues

Le statut revendiqué de « république de Chine » a imposé le chinois mandarin comme langue officielle (sous le nom de 國語, guóyǔ, langue nationale), utilisant les sinogrammes traditionnels (contrairement à la Chine continentale qui les a simplifiés) et qui présente cependant un certain nombre de spécificités par rapport à celui pratiqué sur le continent (voir mandarin de Taïwan).
C'est la langue maternelle des descendants des continentaux qui ont fui les communistes en 1949. Avec leurs descendants, ils constituent 14 % de la population.

En 2018, cette prédominance est remise en cause avec la légalisation d'un statut de langue officielle pour le taïwanais qui sera désormais enseigné à l'école et utilisé pour les documents publics. Celle-ci s'est imposée aux 84 % de « Taïwanais de souche », descendants des premiers colons arrivés de la province de Fujian en Chine méridionale à partir du XVIIe siècle, qui ont refoulé l’ancien peuplement aborigène vers les hautes terres au centre de l’île. Les langues « traditionnelles » sont :

  • le holu (ou holo, hoklo), parlé environ par 70 % de la population, dont certains parlent le « taïwanais » variante insulaire du minnan, dialecte de la province du Fujian en Chine continentale ;
  • Hakka (environ 14 % de la population), dont certains parlent le hakka (également une langue de la famille linguistique chinoise) ;
  • les langues austronésiennes des quatorze communautés aborigènes qui représentent près de[29] 500 000 personnes soit environ 2 % de la population (ce chiffre est sous-estimé car il ne comprend pas ceux qui pourraient se réclamer d’une identité pingpu - terme générique désignant les aborigènes des plaines - et dont le nombre s’éleverait à 400 000 individus). Certains de ces groupes sont présents sur l'île depuis au moins 6 000 ans. Ces groupes parlent les fameuses langues formosanes, réparties en trois sous-groupes :

Les langues formosanes sont l'une des deux grandes familles des langues austronésiennes, l'autre étant formée par les langues malayo-polynésiennes parlées de Madagascar à l’île de Pâques.
Taïwan représente donc un inestimable conservatoire linguistique, et sans guère de doute le territoire souche d'où auraient émigré les ancêtres des peuples du Pacifique.
Une seule ethnie, les Da'o (Yami) de l’île des Orchidées, serait arrivée plus tardivement des Philippines il y a 1 000 ans environ et parle donc une langue malayo-polynésienne.

Les nouveaux immigrants, de plus en plus nombreux, apportent avec eux des langues d'Asie du Sud-Est, entre autres.

Parmi les personnes assez âgées pour avoir connu le gouvernorat japonais, nombreuses sont celles qui parlent le japonais couramment. Enfin, l'anglais est très répandu : langue universitaire, il est également couramment utilisé dans le domaine du tourisme. L'anglais est aussi la langue commerciale de l'APEC et de l'ASEAN, et est connue par les plus jeunes instruits et éduqués, ainsi que par une partie de l'élite.

Religion

De nombreuses religions ont été introduites à Taïwan. Le confucianisme influença profondément l’île sur le plan éthique et moral. En plus du confucianisme, les Chinois y apportèrent le taoïsme, le bouddhisme et l'islam (par les hui). Les Néerlandais et les Espagnols introduisirent respectivement le protestantisme en 1622 et le catholicisme en 1624.

Les principales religions de l’île sont le taoïsme et le bouddhisme. Le christianisme (principalement le protestantisme) est pratiqué par environ 4 % de la population.

En août 2017, Taïwan a reconnu administrativement l'Église pastafarienne humaniste comme religion, reconnaissance entrant en vigueur en novembre 2017[30].

Culture

Art à Taïwan

Calendrier

Le système de calendrier officiel taïwanais prend 1912, date de la proclamation de la république de Chine, pour an 1. Pour convertir depuis le calendrier grégorien, il faut soustraire 1911. Ainsi, en 2011, pour Taïwan, c'est l'an 100 de la République.

Littérature

Cinéma

Festivals

Éducation

  • Taux d’alphabétisation (au-dessus de 15 ans) : 98,5 % (2014).
  • Budget de l’Éducation : 19 % des dépenses publiques, soit 4,5 % du PIB (2008).
  • Instituts d’enseignement supérieur : 162 (147 universités et 15 lycées professionnels).
  • Effectifs étudiants : 1,3 million dont 181 000 en programme de master et 33 000 en programme de doctorat.
  • Étudiants taïwanais à l’étranger[e] (2009) : 33 629, dont 6 859 dans l'Union européenne et 15 594 aux États-Unis.

Sports

Drapeau olympique du Taipei chinois (Taïwan)

Le baseball est le sport national à Taïwan[31],[32]. Le sport a été introduit par les Japonais[33], et la Ligue chinoise professionnelle de baseball a été créée en 1989[31].

Taïwan participe aux jeux olympiques sous le nom de Taipei chinois (中華臺北).

Le , aux Jeux olympiques d'été, Taïwan a obtenu ses deux premières médailles d'or en taekwondo[34].

Statut

Drapeau de la république de Chine.

La Constitution de la république de Chine précise qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (Taïwan et Chine continentale). Depuis les années 1990, Taïwan ne réclame plus dans les faits la souveraineté sur le continent[35].

Dans les faits, Taïwan se comporte comme un État indépendant, sans que l’indépendance ait jamais été officiellement proclamée. Sujet politique par excellence, les différents partis (coalition pan-bleue, coalition pan-verte et d'autres partis) de l’île se définissent principalement par rapport à cette question.

Dans le cadre de la politique d’une seule Chine, la république populaire de Chine considère Taïwan comme sa 23e province. De nombreux pays reconnaissent la politique de réunification de Pékin, notamment compte tenu de son poids économique et des pressions incessantes exercées dans l’objectif d’isoler la démocratie taïwanaise, allant par exemple jusqu’à l’exclusion de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui a été particulièrement problématique durant l'épidémie de SRAS en 2003[36]

À la suite des manifestations de 2019 à Hong Kong, Tsai Ing-wen (蔡英文), la présidente de Taïwan, affirme son opposition à la formule « un pays deux systèmes » que la république populaire de Chine veut imposer à Taïwan pour justifier une réunification[37].

Place dans les instances internationales

Taïwan souhaite réintégrer les Nations unies dont elle a été exclue le (ainsi que de toutes les organisations qui en dépendent) au profit de la république populaire de Chine. Toutes ses tentatives de réintégrer l’organisation ont été refusées par l’ONU, du fait de la politique d'une seule Chine imposée par la république populaire de Chine (RPC)[38].

Par ailleurs, un référendum national taïwanais concernant l'adhésion à l'ONU, a été organisé en en même temps que l'élection présidentielle ; environ 95 % des votants étaient favorables à une adhésion à l'ONU, que ce soit sous le nom de Taïwan ou sous tout autre nom qui conviendrait aux instances internationales[39], mais ce référendum fut cependant un échec du fait d'une trop faible participation : seulement 35,8 % de votants alors qu'il aurait fallu un minimum de 50 % de votants pour que le référendum fût considéré comme valide.

Taïwan dispose du statut d’observateur ou de membre associé auprès de vingt autres organisations intergouvernementales et structures affiliées, telles que l'OMC, l'APEC, l'OCDE, la BID ou encore la BERD. Depuis , Taïwan est invité chaque année en tant qu'observateur à l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel de l'OMS qui dépend des Nations unies.

L'Union européenne lui reconnaît parfois une existence distincte de la république populaire de Chine[40].

Relations internationales

Relations diplomatiques en cours

Seuls 16 des 193 États membres de l’Organisation des Nations unies entretiennent des relations diplomatiques avec Taïwan. Cependant, en pratique, la plupart des pays ont des relations diplomatiques officieuses avec Taïwan par le biais de bureaux de représentation faisant office de consulats[41].

Anciennes relations diplomatiques rompues

En , le Malawi a choisi de rompre ses relations avec Taïwan au profit de la république populaire de Chine[42]. Il entretenait des relations diplomatiques avec Taïwan depuis 1966.

Le 14 novembre 2013, la Gambie choisit de rompre aussi ses relations avec Taïwan après 18 ans de relations diplomatiques entre les deux pays[43].

En , Sao Tomé-et-Principe rompt ses relations avec la république de Chine, au profit de la république populaire de Chine[44],[45]. Ces relations avec le gouvernement taïwanais étaient alors établies depuis 1997[46].

En , Panama décide de rompre ses relations avec Taïwan au profit de la république populaire de Chine. Il entretenait des relations diplomatiques avec Taïwan depuis 1954[47].

Le , la République dominicaine rompt ses relations diplomatiques au profit de la république populaire de Chine. Les deux pays entretenaient des relations depuis 1957[48].

Le , le Burkina Faso annonce par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur la rupture de ses relations avec Taïwan, après 24 ans de coopération[49].

Le , Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec le Salvador, anticipant ainsi l'ouverture des relations de ce dernier avec les autorités de Pékin. Les deux pays entretenaient des relations diplomatiques depuis 1961[50].

Le 16 septembre 2019, Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec les îles Salomon suite à l'annonce de cet état du transfert de ses représentations en république populaire de Chine[51].

Codes relatifs à Taïwan

Taïwan (république de Chine) a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Nankin fut la capitale légitimée par la loi de 1936 qui fut ensuite abandonnée en 1947 dès la mise en œuvre de la Constitution. Lors de la reculade à Taïwan en 1949, le président Tchang Kaï-chek déclara Taipei la « capitale guerrière ». Depuis, aucune loi n'entérinant ce changement, on considère Taipei comme capitale de facto
  2. La dénomination Taïwan désigne l'île, mais aussi la république de Chine de manière usuelle
  3. Bureau du commerce extérieur de la république de Chine (Taïwan)
  4. Calcul du ministère taïwainais du Budget, de la Comptabilité nationale et des Statistiques, basée sur les données suivants (2007) : espérance de vie / 78,4 ans ; taux dalphabétisation / 97,6 % ; taux de scolarisation combiné brut / 101,9 % ; PIB par habitant en PPA / 30 352 $ US.
  5. Ministère de l'Éducation de la république de Chine (Taïwan)

Références

  1. (en) « East Asia/Southeast Asia :: Taiwan », sur cia.gov (consulté le ).
  2. a et b Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - [1]
  3. Sketches from Formosa, page 278, William Campbell (1841-1921), Sketches from Formosa, 1915, page 278
  4. (zh)学者:两岸领导人会面将成为两岸关系发展新起点和新高峰, Exemple d'utilisation du nom Taïwan ((zh) 台湾 ) par une agence officielle chinoise
  5. a et b Geo no 400 de juin 2012 p. 41-42.
  6. Grange, « Chen Shui-Bian et le salut américain... », sur Chine (consulté le )
  7. « Taïwan : le massacre du 28 février ou la naissance d'une nation ? », sur asialyst.com, (consulté le ).
  8. « 8 décembre 1949 - Tchang Kai-chek se réfugie », sur www.herodote.net (consulté le ).
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  12. « Polity IV Regime Trends: Taiwan, 1949-2013 », sur www.systemicpeace.org (consulté le ).
  13. « Ma Ying-jeou réélu à la présidence taïwanaise », sur contrepoints.org, .
  14. Arnaud Vaulerin, « Taïwan : Tsai Ing-wen, première femme présidente du monde chinois », Libération, (consulté le ).
  15. AFP, Reuters, « Le parti pro-indépendantiste au pouvoir à Taïwan battu lors des élections locales », sur www.france24.com, France 24, (consulté le ).
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  25. Selon une étude de l'Academia Sinica publié en avril 2010
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  29. Source : Ministère des Affaires aborigènes de la république de Chine « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
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  31. a et b (en) « How can we save Taiwan's national sport ? », sur chinapost.com.tw, The China Post, (consulté le ).
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  41. Links to Embassies and Missions, mofa.gov.tw, consulté le 23 août 2019
  42. Le Malawi rompt ses liens avec Taïwan au profit de Pékin
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  45. « Sao Tomé-et-Principe adhère à l’idée d’une « Chine unique » et rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan », sur jeuneafrique.com, Jeune Afrique, (consulté le ).
  46. (en) Nomaan Merchant, « Taiwan loses diplomatic ally in move welcomed by Beijing », sur washingtonpost.com, The Washington Post, (consulté le ).
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  48. « La République dominicaine se rapproche de Pékin, et rompt avec Taïwan », sur lemonde.fr (consulté le ).
  49. Roch Marc Christian Kaboré, « Le Burkina Faso rompt ses liens diplomatiques avec Taiwan », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  50. « Le Salvador établit des relations avec la Chine, Taïwan perd un allié », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  51. Le Monde avec AFP, « Taïwan rompt ses relations avec les îles Salomon », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes