Émirat islamique d'Afghanistan
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(5 ans, 2 mois et 20 jours)
![]() Drapeau (1997-2001) |
![]() Armoiries (1996-2001) |
Devise | en arabe : لا إله إلا الله، محمد رسول الله, lā ʾilāha ʾillà l-Lāh, Muḥammadun rasūlu l-Lāh (« Il n'est point de divinité si ce n'est Allah, Muhammad est le messager d'Allah »), qui constitue la chahada |
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Statut |
Théocratie islamique unitaire État non reconnu |
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Revendiqué par |
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Capitale |
Kaboul (de jure) Kandahar (de facto) |
Langue |
Pachto (officielle) Arabe (reconnue) Dari (reconnue) |
Religion | Islam sunnite deobandi |
Monnaie | Afghani |
Fuseau horaire | UTC +4:30 |
Domaine internet | .af |
Indicatif téléphonique | +93 |
Population (2001) | 26 813 057 hab. |
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Densité (2001) | 45,6 hab./km2 |
Gentilé | Afghan |
Superficie (2000) | 587 578 km2 |
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27 septembre 1996[1] | Instauration |
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2001 | Dissolution |
1996-2001 | Mohammad Omar |
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1996-2001 | Mohammad Rabbani |
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2001 | Abdul Kabir (en) |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
L'Émirat islamique d'Afghanistan (pachto : د افغانستان اسلامي امارات, Da Afghanistan Islami Amarat)[2] fut fondé en 1996 lorsque les taliban initièrent leur règne sur l'Afghanistan et s'acheva avec leur chute du pouvoir en 2001. Au pic de leur influence, les Taliban ne contrôlèrent jamais entièrement le territoire afghan, puisque environ 10 % du pays, au nord-est, étaient tenus par le Front uni islamique et national pour le salut de l'Afghanistan (Alliance du Nord)[3]
Histoire et instauration[modifier | modifier le code]
Les Taliban initient leur règne en Afghanistan après le retrait soviétique en 1989. Ils démarrèrent en tant que mouvement politico-religieux fondamentaliste islamique composé d'étudiants dans le Helmand et la région de Kandahar en Afghanistan. Issus principalement de l'ethnie Pachtounes, les Taliban mélangent le code tribal du Pachtounwali avec l'enseignement de l'islam Deobandi afin de former une idéologie fondamentaliste islamique hautement restrictive, anti-occidentale et anti-moderne avec laquelle ils dirigèrent le pays[4].
Partant de Kandahar, les Taliban finirent par prendre Kaboul en 1996. À la fin de l'année 2000, les Taliban étaient capables de contrôler 90 % du territoire afghan, le reste étant contrôlé par l'opposition (Alliance du Nord) dont le bastion se situait dans la province de Badakhchan. Les taliban imposent la législation islamique (charia) dans les territoires sous leur contrôle et soutiennent divers groupes de Moudjahid, notamment Al-Qaïda et Oussama ben Laden.
Les Talibans se rendirent par ailleurs coupables de violations des droits de l'homme, particulièrement en ce qui concerne le traitement des femmes, lesquelles étaient interdites de travailler, de fréquenter l'enseignement public et universitaire. Les communistes afghans étaient systématiquement exécutés et les voleurs punis par l'amputation d'une de leurs mains ou de leurs pieds. Toutefois, les Talibans parvinrent à éradiquer presque totalement la production d'opium du pays, bien que celle-ci eût repris après l'invasion américaine du pays en 2001[5].
En raison du traitement réservé à la minorité chiite, les relations entre l'Émirat et l'Iran se détériorèrent, les Iraniens préférant soutenir l'Alliance du Nord. En 1998, les Talibans s'emparent du consulat iranien de Mazari Sharif et exécutent son personnel diplomatique. À la suite de cet incident, l'Iran prévoyait d'envahir le pays, mais le Conseil de sécurité de l'ONU et les États-Unis s'y opposèrent.
Relations internationales[modifier | modifier le code]
Seuls le Pakistan, l'Arabie saoudite du roi Fahd et les Émirats arabes unis du cheikh Zayed reconnurent le gouvernement taliban[6]. L'Émirat ne fut pas reconnu à l'ONU. Le Turkménistan, cependant, entreprit quelques rencontres et signa des accords officiels avec des ministres du gouvernement taliban.
La principale raison du manque de reconnaissance diplomatique de l'Émirat est due à son irrespect du droit international. Le premier acte commis par les Talibans au pouvoir fut en effet d'arrêter, de torturer et d'assassiner l'ancien président afghan, Mohammed Nadjibullah, agissant clairement en violation du droit international, Nadjibullah s'étant réfugié dans un bâtiment de l'ONU lors de la chute de Kaboul en 1992. Sa dépouille sera laissée gisante près d'un lampadaire à l'extérieur du palais présidentiel de Kaboul pendant environ deux jours.
Les Talibans offrirent également un soutien aux islamistes de Tchétchénie (reconnaissant l'autorité de la république tchétchène d'Itchkérie, elle aussi non reconnue internationalement), du Jammu-et-Cachemire et du Xinjiang, conduisant la Russie, l'Inde et la république populaire de Chine à se montrer hostiles à leur égard.
Sanctions de l'ONU[modifier | modifier le code]
En 1999, le Conseil de sécurité des Nations unies établit un régime de sanctions concernant Al-Qaïda, Oussama ben Laden et les talibans. Depuis l'invasion américaine de l'Afghanistan en 2001, les sanctions furent appliquées à des individus et des organisations partout dans le monde, ciblant aussi d'anciens membres du gouvernement taliban.
Le , un comité de sanctions des Nations unies retira cinq anciens officiels talibans de cette liste, dans un geste favorisé par le président afghan Hamid Karzai. La décision signifie que ces cinq personnes ne seront plus sujets à un embargo sur les armes et à un gel des avoirs. Les cinq hommes, tous des membres haut placés du gouvernement taliban, étaient :
- Wakil Ahmad Muttawakil (en), ancien directeur de l'Information et de la Culture; ancien ministre des Affaires étrangères ;
- Fazal Mohammad, ancien vice-ministre du commerce ;
- Shams-us-Safa Aminzai, ancien attaché de presse taliban des affaires étrangères ;
- Mohammad Musa Hottak, ancien vice-ministre de la planification économique ;
- Abdul Hakim, ancien vice-ministres des affaires frontalières.
Ils avaient tous été ajoutés à la liste en janvier ou [7].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Gary Marcin, « The Taliban », King's College, (consulté le 5 mai 2012)
- (en) Directorate of Intelligence, « CIA -- The World Factbook -- Afghanistan », (consulté le 5 mai 2012)
- (en) Situation politique de l'Afghanistan en 1996
- (en) Rashid, Taliban, 2000
- (en) Afghanistan, l'opium et les Talibans
- (en) Terrorism and Global Disorder: Political Violence in the Contemporary World, Adrian Guelke, consulté le 5 mai 2012
- (en) "U.N. Reconciles itself to Five Members of Mulla Omar’s Cabinet", consulté le 5 mai 2012