Flûte traversière baroque dans l'art

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Le Berger flûteur (1709) d'Antoine Coysevox au Musée du Louvre
Dr Ferdinand Dejean, par Jacobus Buys, huile sur toile, après 1782, ©Baan Dong Bang Museum, Thailand.

La flûte traversière baroque, appelée aussi "traverso", située en organologie comme en iconographie entre la flûte Renaissance et la flûte classique et romantique, est un instrument en usage entre 1680 et 1800, pendant des périodes ou mouvements artistiques dénommés, selon les arts considérés et sans concordance chronologique entre eux, baroque, baroque tardif, rococo, siècle des Lumières, Empfindsamkeit, préclassicisme, Sturm und Drang, néoclassicisme, classicisme, préromantisme

Facile à reconnaître en peinture, la flûte traversière baroque est faite en trois ou quatre parties, avec une clé. Elle se différencie ainsi de la flûte Renaissance, en une seule partie et sans clé, et de la flûte classique et romantique, toujours en quatre parties, mais avec un clétage plus développé.

Instrument de princes et de rois, de prestige pour l'aristocratie européenne, pratiquée par des protecteurs et mécènes d'artistes, instrument magique pour Mozart, symbole de l'amour dans les scènes galantes françaises collectionnées dans toute l'Europe, la flûte traversière a pris pendant le XVIIIe siècle une place rarement égalée par un autre instrument avant ou après elle dans l'histoire des arts.

Peinture[modifier | modifier le code]

Durant plus d'un siècle où les instruments étaient remisés dans des réserves, cachés dans des collections privées ou rangés dans les malles des greniers[a], et la musique tombée dans l'oubli, les gravures et tableaux ont été les seuls témoignages de la splendeur passée de la flûte baroque au XVIIIe siècle.

La classification ancienne hiérarchisée en "grand genre" (histoire, religion, mythologie), portrait et "genres mineurs" (scène de genre, paysage, nature morte, miniature), toujours acceptée au XVIIIe siècle, peut être utilisée pour les représentations picturales incluant une flûte traversière baroque.

Peinture religieuse, mythologique et historique[modifier | modifier le code]

La peinture d'histoire, religieuse ou mythologique, est le genre noble du Grand Siècle, dont le prestige s'estompe au cours du Siècle des Lumières. Alors que Watteau renouvelle la peinture d'histoire avec ses premières fêtes galantes, les rares sujets religieux et mythologiques musicaux perdent leur signification et ne sont plus considérés que comme « concerts » ou « leçons de musique ».

L'art religieux idéalisé du XVIIIe siècle reste éloigné du réalisme pictural : dans les nombreuses figures d'anges musiciens, les flûtistes ne font que serrer des instruments grossièrement stylisés. Une représentation de sainte Cécile, patronne des musiciennes et des musiciens, par Johann Martin Heigl (de) (1764) est l'une des moins défavorisées de ce point de vue[1]. Quelques autres tableaux évoquant la sainte, avec son regard tourné vers le ciel, offrent une représentation plus fidèle de l'instrument contemporain, à savoir la flûte française de Hotteterre, avec ses viroles et cabochon en ivoire caractéristiques ; c'est le cas du Concert de Pierre-Jacques Cazes, en plusieurs versions [2],[3],[4] et de Music Party de Philippe Mercier[5].

Les peintures mythologiques avec flûte baroque ne sont pas fréquentes. Alors que l'on n'imagine pas le dieu Pan avec un autre instrument que la flûte qui porte son nom, Orphée, selon les époques, se voit échanger sa lyre avec un luth, une harpe, un violon, une viola da braccio ou une viole de gambe, mais pas avec une flûte[b]. Un tableau de Jacques François Courtin, du Musée Dobrée de Nantes, connu comme Le Concert par l'estampe correspondante de Jean-Baptiste Haussard (1679/80-1749), représente Marsyas de Phrygie, premier joueur de flûte de l'Histoire, à la cour de la déesse Cybèle : par ses mélodies, il enchante les paysans[c], une jeune fille qui lui apporte des fleurs, et son compagnon coiffé du bonnet phrygien[6]. Le flûtiste phrygien est également présent dans un tableau d'un suiveur de Courtin illustrant la rencontre à Nysa de Marsyas et Bacchus, lui sous les traits d'une toute jeune ménade[7].

Portrait[modifier | modifier le code]

Des flûtistes renommés ont été portraiturés avec leur instrument : Hotteterre sur une gravure de Bernard Picart, La Barre avec une flûte début de siècle, Buffardin, Devienne par Jean-Baptiste-Claude Robin (longtemps attribué à David), Tromlitz par Daniel Caffé, Kleinknecht pastellisé par Alexandre Roslin… Il y a aussi le tableau d'André Bouys, Réunion de musiciens de la Chambre du Roi, où l'on identifie La Barre (debout) et Hotteterre (avec une flûte en ivoire) en compagnie de trois autres personnages, dont un flûtiste et un gambiste, dont les identités restent discutées.

Deux personnages célèbres de Potsdam ont été représentés à plusieurs reprises flûte en main : le grand virtuose et compositeur Johann Joachim Quantz, inventeur de la clé de mi bémol, par Francesco Solimena (c.1725), Johann Friedrich Gerhard (Gerard) (da) (c.1741) et Johann Heinrich Franke[8], et son royal élève Frédéric II de Prusse, celui-ci seulement après sa mort, par Peter Haas (avec flûte et tricorne), Carl Röchling et surtout Adolph Menzel, qui après des gravures sur bois[9], a peint en 1852 le célèbre Concert à Sanssouci, avec le roi Frédéric II à la flûte.

Lorsqu'ils pratiquaient la flûte, des nobles et notables tenaient à figurer avec leur instrument, comme le prince Charles Théodore avec sa flûte de Thomas Lot, par un peintre non identifié (Brandt ?) et par Johann Georg Ziesenis[10], le fermier général De La Pouplinière par Carle van Loo, Isaak Franz Egmont von Chasot (de), émigré français ami de Frédéric II, le colonel et futur parlementaire William Wollaston par Gainsborough… Un tableau signé par Jacobus Buys peint après 1782 et redécouvert en 2015 en Angleterre, riche de signes et symboles, révèle le docteur flûtiste Ferdinand Dejean, ce mystérieux “Hollandais des Indes” de Mozart, mécène et prédécesseur en franc-maçonnerie du compositeur[11],[12].

Instrument joué par des ducs, des princes et des rois[d], la flûte traversière apparaît dans des portraits de familles de l'aristocratie[e]. Jean-Gaspard Weiss[f], professeur de flûte de plusieurs aristocrates anglais, se fait aussi représenter en famille[13].

Bien plus nombreux sont les portraits de flûtistes, pour la plupart amateurs, peu connus ou anonymes[14], qui, en dehors de l'originalité ou des qualités picturales, ont aussi un intérêt organologique et musicologique :

  • Louis-Gabriel Blanchet (1705-1772) : Portrait de James Grant of Lettok (1760)[15] ; Le joueur de flûte[16]
  • Alexis Grimou : Le joueur de flûte (1715)[17]
  • Jan Kupecký : Portrait de Josef Lemberger (c.1710)
  • Pierre Le Sueur (1724-1786) : Portrait de flûtiste vêtu à l'orientale (1747)[18]
  • Louis-Michel van Loo (1707-1771) : Le joueur de flûte traversière
  • Philippe Mercier (attribution) : Joueur de flûte traversière (on remarque la parfaite restitution de la position des doigts et de la belle flûte en ébène à viroles d'ivoire et clé en argent)[19]
  • Henri Millot : Portrait d'un flûtiste (1720)[g]
  • Martin Ferdinand Quadal : Portrait de Henry Clemetshaw (1753-1821), organiste et flûtiste aveugle (1777)[20]
  • George Romney : Portrait de Francis Lind (avec une flûte Simpson en ivoire), c.1775-76[21]
  • Gaspare Traversi : Portrait d'un flûtiste[22] ; Un jeune homme jouant de la flûte[23] ; Portrait d'un jeune musicien jouant de la flûte[24]
  • Antoine Vestier : Flûtiste[25] ; Portrait d'un jeune musicien tenant une flûte[26]
  • Johann Christoph Weigel (de) (1661-1726) : gravure Travers-Flaute, faisant partie du recueil Musikalisches Theatrum, Nuremberg, 1715-1725[27]
  • Joseph Wright of Derby : « Mr. et Mrs. William Chase, dans un intérieur près d'une fenêtre, elle tenant un oiseau » (1760)

Quelques scènes de genre du XIXe siècle, proches du portrait, montrent que l'ancien instrument n'est pas encore tout à fait oublié. Ernest Meissonier, dans une de ses reconstitutions du XVIIIe siècle qu'il affectionne, met dans les mains de son Joueur de flûte un traverso d'époque en buis à une clé[28]. Son goût pour l'époque de Louis XV est partagé par Prudent-Louis Leray, auteur d'une séance mettant en scène traverso, clavecin et violoncelle[29]. La démarche artistique est la même pour Interieur mit Flötenspieler im Rokoko-Kostüm de Georg Reimer (de) (1828-1866), qui y ajoute un peu de l'humour et de la Gemütlichkeit du Biedermeier.

Dans une petite scène enfantine illustrée par le peintre romantique américain Seymour Joseph Guy (en) (1824-1910), c'est un jeune garçon qui joue un traverso d'ébène, un peu grand pour lui. Deux variétés de flûtes baroques plus courtes, dites flûte “tierce“ et flûte “quarte“, utilisées dans certaines œuvres musicales pour leurs tonalités de fa et de sol, l'une visible sur un portrait de Quantz (à moins qu'il ne s'agisse d'un piccolo)[8], ont l'avantage d'être plus adaptées aux enfants : on les voit sur deux tableaux de Giandomenico Tiepolo[h] et John Opie.

Scène de genre[modifier | modifier le code]

Fête galante[modifier | modifier le code]

Reconnu sous le terme officiel de fête galante par l'Académie royale de peinture et de sculpture pour la réception du Pèlerinage à l'île de Cythère en 1717, ce genre pictural spécifiquement français voulait alors se rapprocher de la peinture d'histoire. Son émergence au début du XVIIIe siècle coïncide avec la prééminence de la flûte traversière sur la flûte à bec et avec la renommée internationale des flûtistes de la cour de Versailles, dont Jacques-Martin Hotteterre, auteur de la première méthode pour l'instrument[30], diffusée dans toute l'Europe[i], puis du Concert Spirituel. Aussi n'est-il pas rare de rencontrer des joueurs de flûte traversière dans les nombreuses fêtes galantes et scènes champêtres d'Antoine Watteau, Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater et leurs émules. Comme chez Cazes et Courtin, les flûtes sont d’abord de type Hotteterre, identiques à celle de la gravure de référence de Picart, puis plus tardivement, par exemple chez Jacques Sébastien Le Clerc, des flûtes en quatre parties[31].

Dans La déclaration attendue de Watteau (c.1716), au musée des Beaux-Arts d'Angers, la mélodie du flûtiste placé à l'arrière-plan se substitue à la flèche de Cupidon. Au chapeau près, ce flûtiste est identique à celui du Concert champêtre (c.1716) et à celui d'une étude antérieure[32]. Dans L'Accord parfait (1719), une jeune femme tient une partition à côté d'un homme plus âgé qui joue de la flûte, tandis qu'un autre couple s'éloigne vers les bosquets environnants ; l'instrument est de type Hotteterre en buis, comme ceux que Watteau a croqués avec une grande exactitude dans ses carnets d'études. Ce tableau célèbre a fait l'objet de nombreuses copies et plagiats ; sur la gravure de Bernard Baron réalisée d'après l'original, le détail de la flûte apparaît plus nettement. Un guitariste accompagne le flûtiste dans Le Lorgneur (c.1716)[33].

Comme Watteau, Nicolas Lancret faisait des croquis de flûtistes qui lui servaient ensuite pour ses tableaux[34]. On trouve dans son œuvre plusieurs scènes musicales avec flûtiste, Le concert dans le parc, Par une tendre chansonnette, Mademoiselle Sallé[35]Le Duo (c.1730) existe en plusieurs versions, dont une au musée des Beaux-Arts de Lyon, avec un flûtiste qui déchiffre la partition tenue par une jeune femme[36],[37].

Satire sociale[modifier | modifier le code]

Illustré par des peintres, des graveurs et des caricaturistes, l'aspect mondain de la pratique de la flûte traversière a d'abord été souligné par les chroniqueurs : dans son guide destiné aux voyageurs en visite à Paris, Joachim Christoph Nemeitz leur conseille de s'exercer à la musique car « cela donne l'entrée à un jeune homme dans le grand monde », et insiste sur la place de la flûte traversière[38], instrument qui, pour Hubert Le Blanc, « ouvre le cœur des dames et la porte des salons ».

En écho au Lever du libertin, accompagné de clavecin, le quatrième tableau Le lever de la Comtesse de la série Le mariage à la mode de William Hogarth montre, parmi d'autres personnages ridicules, un chanteur et un flûtiste, réminiscence satirique des musiciens du Cabinet du Roi pour le lever du Roi Soleil.

La leçon de musique de Gaspare Traversi, auteur de plusieurs portraits de flûtistes[22],[23],[24] et de scènes musicales, est réalisé dans sa veine satirique napolitaine[39] : autour d'une musicienne se pressent des personnages d'allure grotesque, dont au premier plan Nicola Porpora (en rouge), auteur de la musique posée sur le clavecin[j]. Seuls la jeune femme, visage de face et regard dans celui du peintre, et le flûtiste, peut-être le bien nommé Traversi lui-même, échappent à la caricature.

Bien que se situant au XIXe siècle, la répétition d'orchestre de Pompeo Massani (en) (1850-1920) présente un flûtiste jouant une flûte baroque.

  • Caricatures

Souvent anonymes, les caricatures de musiciens sont nombreuses, et dans le domaine de l'humour et la musique baroque, celle de Johann Joachim Quantz à la flûte, entouré de Bach, Haendel, Tartini, Gluck et Jommelli, datant d'environ 1750, de la Library of Congress de Washington, est la plus connue[40].

Dans les années 1795-1805, James Gillray produit plusieurs caricatures musicales où figurent des flûtistes, toujours avec le modèle baroque de flûte en quatre parties à une clé : A Little Music, or The Delights of Harmony ; A Country Concert ; Playing in Parts ; The Pic-Nic Orchestra, avec à la flûte Lord George James Cholmondeley, ancien élève de Gaspard Weiss[f].

Femmes flûtistes[modifier | modifier le code]

S'il y a de nombreux portraits d'hommes tenant une flûte traversière, on n'en connaît en revanche aucun représentant une femme. En peinture de genre, les images d'une ou plusieurs flûtistes dans un petit groupe de musiciennes ne sont pas rares jusqu'au XVIIe siècle, avec des flûtes Moyen Âge ou Renaissance, et on en trouve encore dans la première moitié du XVIIIe siècle, où elles figurent alors avec des flûtes baroques, le plus souvent de type Hotteterre, reconnaissables à leurs moulures ornementales.

Érotisme[modifier | modifier le code]

Symbole phallique et instrument de musique, la flûte est associée à double titre à la sexualité ; selon les civilisations et les époques, elle sert à invoquer la fertilité, elle remplace la parole pour faire sa cour, elle exprime le sentiment amoureux, le désir… Elle est aussi l'instrument associé à la grivoiserie. Dans le langage pictural, la flûte est une métaphore du sexe et de la sexualité. Bien qu'elle s'y prête moins que les flûtes droites, la traversière est également concernée, notamment sous la Régence et le règne de Louis XV, où les scènes galantes sont fréquemment traitées dans la peinture française[43].

Le plus souvent laissé à la libre interprétation de l'observateur et à son degré de décryptage des codes picturaux, l'aspect érotique devient parfois évident. Rembrandt en avait donné un exemple dès 1642 avec L'Espiègle, une scène bucolique où un berger dirige son regard et sa flûte vers la robe un peu relevée de sa compagne, une scène reprise quelques décennies plus tard par Watteau avec L'indiscret et son flageolet. Dans les fêtes galantes qui ont fait sa célébrité, Watteau y met cependant plus de poésie, suggérant plus qu'il ne montre et laissant le champ libre à l'imagination du spectateur : « De la vie, il ne reste que l'amour, et de l'amour que le rêve… » a résumé Gabriel Séailles[44]. Par rapport à son Lorgneur, des collègues de Watteau n'hésitent pas à rapprocher le regard des musiciens de décolletés où les appas sont davantage mis en évidence.

D'abord imaginé par Watteau, le couple formé par une jeune femme ouvrant sa partition à un flûtiste devient un cliché repris dans la plupart des scènes musicales érotico-galantes ultérieures ; dans la Fête champêtre avec un joueur de flûte (c.1728) de Pater, le seul musicien parmi la dizaine de personnages est le flûtiste penché vers la jeune fille, aux pieds de laquelle Pater a posé un tambourin.

Avec François Boucher et les suiveurs de Lancret et Pater, le genre créé par Watteau évolue vers la scène pastorale érotico-galante ; la "leçon de flûte" ne se préoccupe plus de réalisme instrumental, et la partition devient superflue. Ces "tableaux de mode" mettent souvent en scène une bergère et un noble, comme chez ce suiveur de François Boucher où l'aristocrate paysan d'un jour porte sa flûte traversière aux lèvres de la bergère, qui lui répond en posant la main sur son genou[45]. Dans La leçon de musique d'un élève de Pater, une version plus enhardie de L'Aventurière de Watteau, la proposition est inversée, et c'est une dame très élégamment vêtue d'une robe de satin et d'un chapeau qui se laisse aborder par un flûtiste rustique d'allure faunesque[46].

Vanité et nature morte[modifier | modifier le code]

Apparue comme genre pictural au début du XVIIe siècle, la vanité, dans son accumulation d'objets hétéroclites, comporte assez souvent des instruments de musique. La flûte y est moins souvent représentée que les instruments à cordes, et il s'agit alors de flûte à bec ou de traversière type Renaissance. La flûte baroque, conçue dans les années 1670, arrive dans une période de déclin du genre vanité où l'injonction memento mori ne s'illustre plus que sous forme très allusive. Il est donc rare de voir coexister crâne et flûte baroque, comme dans Vanité aux instruments d'astronomie et de musique et aux livres d'Antonio Cioci[47] ou Vanité avec flûte, partition, livres, crâne et cartes à jouer de Nicolas Henri Jeaurat de Bertry[48].

Les peintures de Michel Boyer, Pierre Nicolas Huilliot et Jean-Baptiste Oudry sont réalisées dans cette période marquée par les Lumières où le caractère religieux de la vanité disparaît au profit du pur esthétisme de la nature morte. En laissant la première place aux instruments de musique, de rares éléments tels que bougies, objets précieux, globe terrestre, livres, jeu de cartes, etc. rappellent quand même à qui veut les voir le message moral des premières vanités. Les flûtes représentées sont d'abord des instruments de type Hottetere[49], puis différents modèles en quatre parties[50], parfois en ivoire[51], et l'on reconnaît même une flûte de Quantz avec ses deux clés[52]. De façon inexpliquée, Boyer peint une flûte dont la patte est absente[53],[k].

Grand maître de la nature morte, Jean Siméon Chardin, dans une œuvre de relative jeunesse, peint des fruits, des instruments de musique - dont une flûte - et une partition froissée, un assemblage qu'on aurait pu rencontrer dans les vanités du siècle précédent[54] ; au contraire, ses dernières natures mortes, Les Attributs de la musique et Les Attributs de la musique civile, se concentrent sur la représentation des instruments. Il en est de même des tableaux contemporains d'Anne Vallayer-Coster[55] et d'Henri-Horace Roland Delaporte[56],[57]. Dans ces compositions, où la géométrie a succédé au désordre voulu des premières vanités, l'œil est plus attiré par les volumes, les courbes et le lustre des autres instruments que par la simple flûte, parfois à peine visible[58],[59]. Elle garde cependant son rang d'instrument royal[d] lorsque P.N. Huilliot l'élit pour représenter la Musique dans Les Arts démontrés par leurs attributs (1743)[60], et n'est pas oubliée au XIXe siècle : Willem van Leen (en) (1753-1825) la fait figurer en 1803 sur une de ses nombreuses natures mortes[61], et en 1863, François Bonvin, spécialiste de natures mortes à l'imitation des maîtres flamands et hollandais et de Chardin, donne aussi sa version des Attributs de la musique avec une flûte fin XVIIIe siècle[62].

Arts décoratifs[modifier | modifier le code]

Détrônant les trophées d'armes du Grand Siècle dans le goût des commanditaires, les "trophées d'art et d'amour" avec instruments de musique et motifs floraux sont des éléments utilisés au XVIIIe siècle dans la décoration de panneaux muraux, de trumeaux et de meubles. Les recueils de dessins des ornemanistes Jean Charles Delafosse et Pierre Ranson (1736-1786) publiés dans les années 1770 en fournissent plusieurs exemples ; cependant, lorsque la flûte traversière y figure, elle est souvent presque entièrement masquée par un violon, une guitare ou un luth. Réalisés en marqueterie, des trophées d'instruments de musique sont présents sur des commodes, tables, encoignures, chevets et secrétaires. La flûte y est rarement visible en entier et jamais vraiment conforme à un instrument existant. Un exemple est donné sur une commode demi-lune style Louis XVI estampillée J.P. Bertrand[l],[63].

Quelques flûtes à une clé en porcelaine de Saxe émaillée avec décor floral polychrome ont été fabriquées dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Remarquables par la prouesse technique et l'aspect décoratif, ces objets d'art sont aussi des instruments jouables[64],[65],[66]. Beaucoup plus courantes, les flûtes en ivoire sont parfois gravées ou sculptées en bas-relief sur toute leur longueur[67].

Sculpture[modifier | modifier le code]

La flûte est l'instrument de musique le plus facile à réaliser par les sculpteurs : un simple cylindre, tenu des deux mains, avec une extrémité proche de la bouche, et l'observateur le moins averti en organologie peut identifier l'objet en question. En raison des sujets traités, la statuaire baroque privilégie plus les flûtes antiques que sa traversière contemporaine ; mais, que ce soit pour Euterpe, muse de la musique, Bacchus, un faune, des anges musiciens ou des allégories, la stylisation ou l'approximation empêchent de bien identifier les instruments. Tout au plus, la présence de viroles en relief suggère-t-elle qu'il s'agit d'une flûte en plusieurs parties, donc postérieure aux années 1670. Les statues qui comportent ce type de flûte baroque sont peu nombreuses ; on peut en citer quelques exemples :

Automate d'art[modifier | modifier le code]

Le flûteur de Vaucanson
Le flûteur de Vaucanson

De nombreux automates d'art androïdes ont été réalisés au siècle des Lumières. Le Flûteur de Vaucanson est un automate conçu et réalisé par Jacques Vaucanson, qui en avait eu l'idée en regardant la statue du Berger flûteur d'Antoine Coysevox dans le jardin des Tuileries[71]. Recréant fidèlement le jeu et la musique d'un flûtiste, il a fait l'objet d'un mémoire présenté par son inventeur à l'Académie royale des sciences en 1738[72] et d'un article détaillé dans l'Encyclopédie en 1751[73].

Cet automate flûtiste est, avec le Tambourinaire provençal[74], de Vaucanson également, l'un des très rares exemples d'automates dont la musique était produite par un instrument à vent ; comme on le voit sur les gravures d'époque, il s'agit de la flûte traversière en quatre parties en usage après 1725.

La publication du mémoire très détaillé et des illustrations du mécanisme a permis à quelques fabricants de produire des imitations du Flûteur de Vaucanson. En 1746, un duo d'automates flûtistes de Defrance[o], un homme et une femme grandeur nature assis sur un socle, est exposé aux Tuileries, puis à la Foire Saint-Germain[75]. On les retrouve à Londres en 1766 ; sur l'illustration de l’affiche, les deux flûtes traversières sont dessinées de façon très précise[76]. Il s'agit, avec le Flûteur de Vaucanson, des seuls exemples connus d'automates musiciens jouant réellement de la flûte traversière baroque.

Musique, littérature et opéra[modifier | modifier le code]

La flûte traversière baroque apparaît pour la première fois dans l'orchestre lors de la représentation de l'opéra-ballet Le Triomphe de l'Amour de Lully le . Associée à ses débuts aux flûtes à bec et aux hautbois, elle se fait progressivement une place de soliste, supplantant la flûte à bec et rivalisant avec le violon. Jacques-Martin Hotteterre publie la première méthode en 1707[77], rééditée à Paris six fois jusque dans les années 1760, copiée ou adaptée à l'étranger jusqu'en 1781, et beaucoup d'autres méthodes voient le jour, dont le célèbre « Essai » de Quantz, publié en 1752 simultanément en français et en allemand[78]. Cet engouement pour la traversière va susciter des milliers d'œuvres musicales écrites par des centaines de compositeurs : la première publication est Pièces pour la flûte traversière avec la basse continue, œuvre quatrième, de Michel de La Barre en 1703[79], tandis que François Devienne, resté fidèle à la flûte baroque à une clé jusqu'à la fin de sa carrière[80], écrit son dernier concerto cent ans plus tard. Johann Joachim Quantz est à lui seul l'auteur de 300 concertos, 200 sonates avec basse continue, 40 sonates en trio et 6 quatuors[81]. Le musicologue Raymond Meylan estime à 6000 le nombre de concertos joués au XVIIIe siècle[82], chiffre auquel il faut ajouter d'autres milliers de pièces, suites, sonates, solos, quatuors, etc. De cette énorme production émergent quelques chefs-d’œuvre signés Vivaldi, J.S. Bach, Haendel, Telemann, Rameau, C.P.E. Bach et Mozart, ainsi que quelques centaines d'œuvres de qualité jouées régulièrement et enregistrées à la suite des recherches dans les bibliothèques et de l'essor commercial de l'enregistrement sonore depuis le milieu du XXe siècle.

Bien que l'instrument ait été très répandu au XVIIIe siècle et que plusieurs écrivains, dont Beaumarchais, l'aient pratiqué, il semble qu'aucune œuvre littéraire d'importance n'ait eu la flûte pour sujet principal. En revanche, une œuvre universellement connue est le Singspiel La Flûte enchantée (Die Zauberflöte), créé le , sur un livret d'Emanuel Schikaneder. Pour ce spectacle de style “Alt-Wiener Zauberoper“ (opéra magique ou féérique) prisé par le public populaire viennois[83], Mozart et son librettiste ont choisi comme "instrument magique" la flûte[p], non pas la flûte de Pan, attribuée au comique et esprit simple Papageno, ni la flûte à bec, mais l'instrument des rois et des princes[d], la traversière, qui devient dans ce chef-d'œuvre l'intermédiaire du prince Tamino dans l'aboutissement de sa quête initiatique, tout comme la flûte avait été pour le jeune Mozart quelques années auparavant l'objet de sa rencontre féconde à l'origine de ses premiers chefs-d’œuvre pour l'instrument[q]. Il est vraisemblable qu'à la création, les solos de Tamino aient été joués sur scène par l'ami de Mozart chanteur, acteur et excellent flûtiste Benedikt Schack[84],[85] sur une flûte baroque[r] telle qu'elle apparaît sur les gravures d'époque[86].

Cinéma[modifier | modifier le code]

Chronique d'Anna Magdalena Bach est un film réalisé par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet en 1967 sur un projet remontant à 1954. Il retrace la vie de Jean-Sébastien Bach et fait appel pour la musique à l'ensemble d'instruments historiques Concentus Musicus Wien fondé en 1953 par Nikolaus Harnoncourt et au groupe de la Schola Cantorum Basiliensis d'August Wenzinger[s]. Il s'agit de la première apparition au cinéma de flûtes et d'autres instruments baroques. Les musiciens en perruques et costumes d'époque exécutent sous la direction de Gustav Leonhardt des extraits d'œuvres de Bach : concerto brandebourgeois no 5, Magnificat, cantates, Passion selon Saint-Matthieu, Messe en si mineur, etc. On y voit une flûte traversière en buis dans les solos et deux flûtes en ébène dans les duos. Filmé en son direct et en plan fixe sans montage, le jeu du flûtiste est particulièrement bien visible dans un extrait de la Cantate funèbre pour le Prince Leopold BWV 244a.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une flûte Denner c.1715-20 a été retrouvée en 1991 près de Nuremberg dans un grenier où elle dormait depuis plus de deux siècles ; il s'agit d'un instrument exceptionnel (cf. Hünteler : Eine neuentdecke Traversflöte von Jacob Denner, Tibia, 1993, no 2, p. 461-464), acheté par une institution privée de Düsseldorf à un prix non divulgué, mais qui le met officieusement au rang d'instrument à vent le plus cher au monde ; il a longtemps été prêté à Konrad Hünteler (1947-2020).
  2. Dans l'Antiquité, il y avait une rivalité entre la lyre, instrument à cordes né en Grèce, et la flûte, venue d'Asie ; cette rivalité a fait l'objet de la joute musicale entre Marsyas et Apollon, où c'est l'instrument grec qui est déclaré vainqueur.
  3. Cette admiration causera sa perte : la légende raconte que, tellement louangé par ses compatriotes, Marsyas osa défier Apollon en combat musical à Nysa, et que le dieu le châtia en le faisant écorcher vif.
  4. a b et c Frédéric II, la princesse Anne-Amélie de Prusse, le Margrave de Bayreuth, le roi de Pologne et duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, la marquise de Boufflers, le prince de Carignan, Charles Théodore de Bavière, le Duc de Guînes, le marquis de Dampierre
  5. Peut-être était-il même de bon ton d'être représenté avec une flûte alors que l'on n'en jouait pas : sur le tableau de J. Zoffany Mr. et Mrs. James Blew et leurs enfants, le trou d'embouchure de la flûte n'est pas visible, ce qui montre que la tête est mal montée, et la position des doigts de la main droite n'est pas bonne, des détails qu'un peintre peut ignorer, mais qu'un vrai flûtiste ne saurait négliger…
  6. a et b Jean-Gaspard Weiss, ou Gaspard Weiss (1739-1815), virtuose originaire de Mulhouse, ayant acquis une grande réputation à Londres et introduit dans la noblesse britannique ; l'un de ses deux portraits connus pourrait être de Sir Joshua Reynolds : (en) « The portrait of Gaspard Weiss and family », sur becomingprue.blogspot.com.
  7. On identifie parfois ce flûtiste au célèbre virtuose Michel Blavet, mais celui-ci, gaucher et autodidacte, avait spontanément commencé à tenir sa flûte à gauche, et il a gardé cette façon de jouer toute sa vie ; il aurait été impossible pour lui de poser en tenant sa flûte à droite.
  8. G. Tiepolo s'est inspiré d'un tableau de Dirck van Baburen peint 150 ans auparavant et représentant un jeune joueur de flûte : même port de flûte à gauche, même coiffe, etc., la différence notable étant le remplacement de la flûte Renaissance par un traverso baroque : « Le joueur de flûte, Gemäldegalerie de Berlin », sur fr.wahooart.com
  9. Ouvrage édité chez Christophe Ballard à Paris, 1707, réédité cinq fois chez Ballard jusqu'en 1741 ; chez Estienne Roger à Amsterdam, 1710 ; adapté en anglais à Londres, 172? ; en langue flamande à Amsterdam, 1728 ; réédition augmentée chez Bailleux à Paris, 1765, la gravure originale étant alors remplacée par celle d'une flûte en quatre parties : « Méthode pour apprendre à jouer en très peu de temps de la flûte traversière […] Nouvelle édition augmentée […] par M. Bailleux […] À Paris, chez M. Bailleux […] », sur www.sothebys.com (consulté le )
  10. Le clavecin est peint dans un miroir, mais la partition n'est pas inversée et a été identifiée par des musicologues.
  11. À propos des Vanités du XVIIe siècle, Jean-Yves Bosseur écrit : « Les instruments sont souvent incomplets, ébréchés, pour manifester la fragilité, la précarité de l'existence terrestre. »
  12. Jean-Pierre Bertrand (c.1735-1808), ébéniste rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris.
  13. Il s'agit d'une option purement esthétique, tout à fait rarissime, car antiphysiologique pour la pratique de l'instrument. Deux autres exemples sont visibles, l'un sur la façade de la maison Kammerzell à Strasbourg, l'autre dans une version du Physiologus byzantin : (de) Josef Strzygowski, Der Bilderkreis des griechischen Physiologus, Leipzig, Teubner, , planche XI, « Physiologus », sur archive.org (consulté le ).
  14. Pour une raison inconnue, la flûte est installée tête-bêche.
  15. On ne sait presque rien de ce Defrance, simplement cité comme « mécanicien » par Chapuis et par Devaux.
  16. D'autres « instruments magiques » auraient pu être employés par Schikaneder et Mozart à la place de la flûte : le cor (Oberon de Karl Ludwig Giesecke et Paul Wranitzky, 1789, et Oberon de James Robinson Planché et Carl Maria von Weber, 1826), la cithare et le basson (Die Zauberzither, oder Der Fagottist de Joachim Perinet et Wenzel Müller, 1791), la harpe (Die Zauberharfe de Georg von Hofmann et Franz Schubert, 1820), le violon (Die Zaubergeige de Werner Egk, 1935)…
  17. En 1777-78, c'est grâce aux bons offices de son ami flûtiste Jean-Baptiste Wendling et au mécénat du flûtiste Ferdinand Dejean, tous deux franc-maçons, que Mozart a produit ses deux concertos et des quatuors pour la flûte.
  18. Bien que des flûtes à 3 ou 4 clés soient apparues, la flûte à une clé restait la plus usitée ; au Conservatoire de Paris, elle était la seule enseignée jusqu'au début du XIXe siècle : Antoine Hugot et Johann Georg Wunderlich, Méthode de flûte du Conservatoire, Paris, Imprimerie du Conservatoire de musique, .
  19. Les flûtistes de ces ensembles étaient Leopold Stastny (1927-2007) et Hans-Martin Linde (né en 1930), tous deux pionniers du renouveau de la flûte baroque dans les années 1950-60.

Références[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographe[modifier | modifier le code]

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  • Joëlle-Elmyre Doussot, « Les instruments de musique dans la peinture baroque », Dossier de l'Art, Dijon, Faton, no 82,‎ 2001-2002 (ISSN 1161-3122)
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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]