France-Antilles

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France-Antilles
Image illustrative de l’article France-Antilles

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Quotidien
Format Tabloid
Genre Généraliste
Diffusion Martinique :
35 000 ex.
Guadeloupe :
25 000 ex. (2003)
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Fort-de-France
Baie-Mahault

Propriétaire Société Antilles Guyane Medias (4800402245)
Directeur de publication Arnaud de la Coussaye
ISSN 0755-2750
Site web franceantilles.fr

France-Antilles est un quotidien régional français lancé en 1964. Il est diffusé en deux versions distinctes en Martinique et en Guadeloupe. À la suite de sa liquidation judiciaire prononcée le 20 janvier 2020, l’offre de reprise par Xavier Niel est acceptée par le tribunal le 17 mars 2020. Le plan de reprise prévoit de garder 126 des 235 salariés du groupe.

Histoire

Fondation du journal

C’est à l’occasion d’une visite officielle à la Martinique du Président de la République Charles de Gaulle que parait le premier numéro de France-Antilles le [1],[2], afin de relater sur quatre pages les temps forts de la visite du général, ses discours, ainsi que le grandes œuvres de développement réalisées par la France dans l'île. Ce journal, qui n'est encore qu'un mensuel, devient quotidien en septembre 1964, puis est également diffusé en Guadeloupe en 1965. L’État finance le lancement de France-Antilles, en installant une imprimerie à Fort-de-France et en créant le titre.

Rachat par Robert Hersant

France-Antilles est racheté par Robert Hersant en 1973 dans le cadre d’une transaction dont le montant n'est pas connu. La stratégie est autant politique que géopolitique : non seulement les journaux sont largement responsables de l’écrasant succès électoral du Président de Gaulle aux élections présidentielles de décembre 1965 (55 % des voix en métropole, mais 86 % à la Martinique et 90 % à la Guadeloupe) – comme de ceux des candidats de la droite qui suivront –, mais ils mettent aussi en valeur la présence française dans les îles, ce à quoi tient particulièrement le gouvernement dirigé par Michel Debré, très préoccupé par l’Outre-mer. Les titres ont peu à peu recentré leur orientation politique et ouvert leur ligne éditoriale à des centres d’intérêt plus régionaux. Leurs rédacteurs en chef se trouvent responsables d'une « géopolitique éditoriale » qui fait de ces journaux locaux, en dépit de leurs limites et des tensions sociales et raciales dans les sociétés ultramarines, des acteurs de la vie internationale et des témoins d’un modèle de cohabitation interculturelle où s’illustrent des rapports nord-sud qui échappent à la rigueur de la mondialisation.

Les différents quotidiens ultramarins sont regroupés, à partir de 1981, sous la tutelle du Groupe Hersant, puis à partir de 1986 du Groupe Hersant Média.

Crise de la presse des années 2000

Le groupe France-Antilles n'échappe pas au contexte général de la crise de la presse quotidienne française à partir des années 2000. Le quotidien France-Antilles Martinique est placé en redressement judiciaire en septembre 2014, tandis que France-Antilles Guadeloupe subit le même sort le 30 avril 2015[3]. Le groupe France-Antilles qui les détient tous les deux, réunit sept quotidiens aux Antilles (France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane), à La Réunion (Le Journal de l’île de la Réunion), en Polynésie française (La Dépêche de Tahiti et Les Nouvelles de Tahiti) et en Nouvelle-Calédonie (Les Nouvelles calédoniennes), le plus souvent en situation de monopole. Ce groupe fait alors partie du Groupe Hersant Média.

En 2014, la famille Hersant cède France-Antilles à la société nouvelle Antilles Guyane Médias[4], qui est placée en cessation de paiement à son tour en 2017[2],[5].

Reprise par la société AJP

En juin 2017, un autre groupe, AJR Participations, détenu par une nièce de Philippe Hersant et une petite-fille de Robert Hersant, Aude Jacques-Ruettard, fait une offre de reprise au tribunal de commerce et est retenu[6],[7].

Liquidation judiciaire

Après des années de grande difficultés financières, le groupe France-Antilles se dirige vers la faillite. Le , le tribunal de commerce de Fort-de-France prononce la liquidation judiciaire du groupe France-Antilles sans poursuite d'activité[8],[9]. À cette date, le quotidien compte 235 salariés[10]. Cette liquidation judiciaire provoque ainsi la disparition immédiate des trois journaux publiés en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe[11]. Les 235 salariés du groupe sont par conséquent réduits immédiatement au chômage[12]. Les lourdes pertes financières des derniers mois ont porté le coup de grâce. Le , une édition spéciale est publiée pour la dernière parution officielle du titre[13].

Cependant, le le tribunal de commerce, saisi exceptionnellement par le procureur de la République de la Martinique, autorise la reprise de l'activité administrative du groupe (sans parution) pour permetttre d'étudier l'offre que doit formuler Xavier Niel, fondateur de Free et propriétaire ou actionnaire de différents titres de presse au sein du groupe Iliad, avant le 2 mars et de prendre une décision de justice lors d'une audience fixée au [14],[15]. L'intérêt de Xavier Niel pour France-Antilles surprend mais répond aussi à de nombreux échos issus des réseaux sociaux s'émouvant de la disparition du seul quotidien de ces territoires. De plus, les responsables de France-Antilles soulignent le danger que représenterait l'absence de presse dans les régions ultramarines où les tendances extrémismes et indépendantistes peuvent répandre de nombreuses rumeurs[16].

Le projet de reprise, dévoilé par Les Échos, indique que Xavier Niel, via sa société personnelle NJJ Holding, investiverait 8 à 10 millions d'euros dans le groupe pour une parution quotidienne du journal dans les trois territoires (mais seulement en numérique en Guyane) avec le maintien de 114 à 135 postes de salariés (dont au moins 48 en Martinique, 60 en Guadeloupe et six en Guyane ; l'imprimerie étant relocalisée en Guadeloupe), engagement soutenu par l'État dans le cadre de la procédure Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) à hauteur de 3,5 millions d'euros[17],[18],[19].

Le premier projet présenté par NJJ Holding est jugé insuffisant sur le plan social par le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France. Le groupe de Xavier Niel propose alors d'augmenter son offre en conservant désormais 126 employés (dont 68 salariés du pôle Guadeloupe sur 96 ; 34 salariés du pôle Martinique sur 83, et six salariés de France-Guyane sur 23 ainsi que seize des 31 salariés de Guyane Management services pour la partie administrative et web)[20],[21],[22]. Le 10 mars, le tribunal se dit favorable à cette offre de reprise selon l’administrateur présent à l'audience[19],[20].

L’offre de reprise par la société NJJ, holding personnelle de Xavier Niel est finalement validée le 17 mars[23].

Le quotidien France-Antilles

Éditions locales

Le quotidien France-Antilles se décline en deux versions distinctes avec des informations locales spécifiques à chaque île, seules les informations générales étant communes :

  • France-Antilles Martinique : version pour la Martinique :
    • Éditeur : FA Média Martinique SAS ;
    • Capital : 10 000  ;
    • Siège social : Place François-Mitterrand, 97200 Fort-de-France ;
    • Rédacteur en chef : Ruddy Rabathaly ;
    • Tirage (en 2003) : 35 000 exemplaires en semaine et 70 000 le week-end.
  • France-Antilles Guadeloupe : version pour la Guadeloupe :
    • Éditeur : FA Média Guadeloupe SAS ;
    • Capital : 10 000 
    • Siège social : Zac de Moudong-Sud, 97122 Baie-Mahault ;
    • Rédactrice en chef : Caroline Bablin ;
    • Tirage (en 2003) : 25 000 exemplaires en semaine et 50 000 le week-end.

France-Antilles diffusait aussi une édition pour la Guyane française sous le titre France-Guyane.

Contenu éditorial

France-Antilles étant un quotidien régional, l'actualité locale y était logiquement très présente dans ses pages, avec une place également réservée à l'actualité métropolitaine, internationale et sportive.

Adhésion

France-Antilles était membre du Syndicat de la presse quotidienne départementale.

Censure

La direction de France-Antilles a censuré la une de l'édition guadeloupéenne du 28 et intitulée : « France-Antilles : à J-30 de la fin ? ». La rédaction guadeloupéenne de France-Antilles avait pourtant choisi ce titre à l'unanimité en réaction au communiqué de Frédéric Verbrugghe, Directeur général de France-Antilles, intitulé « L'avenir de France-Antilles se jouera dans les 30 prochains jours »[24]. Cette censure a été dénoncée par le Syndicat national des journalistes dans un communiqué publié le [25].

Notes et références

  1. Première page du premier numéro de France-Antilles du , atlas-caraibe.certic.unicaen.fr (consulté le ).
  2. a et b Alexandra Giraud, « Guadeloupe. Medias : France Antilles, un quotidien difficile, un avenir incertain et compliqué », CaribCreole News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. S. G. et AFP, « Le quotidien France-Antilles Guadeloupe placé en redressement judiciaire », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Antilles-Guyane Médias (Fort-de-France) Chiffre d'affaires, résultat, bilans - 480040245 », sur Societe.com (consulté le ).
  5. AFP, « Le journal France-Antilles placé en liquidation judiciaire », Le Point,‎ (lire en ligne).
  6. Chloé Woitier, « France-Antilles repart sur de nouvelles bases », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Renaud Revel, « La petite-fille de Robert Hersant prend le contrôle du groupe France-Antilles », JDD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « 1965 - 2020 : France Antilles liquidé sans poursuite d'activités - Économie en Guadeloupe », sur France-Antilles Guadeloupe (consulté le ).
  9. Chloé Woitier, « Liquidation judiciaire pour le journal France Antilles », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  10. Le Monde avec AFP, « France-Antilles, seul quotidien des Antilles et de Guyane, en liquidation judiciaire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. « France-Antilles liquidé », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  12. BFM TV, « « C’est inimaginable », pour une rédactrice en chef de France-Antilles après la mort du journal », BFM TV (consulté le ).
  13. « France Antilles : le dernier numéro », sur rci.fm (consulté le ).
  14. « France-Antilles : le tribunal de commerce autorise le quotidien à reprendre son activité », Guadeloupe La 1re, 18 février 2020.
  15. « N'espérez pas (encore) France-Antilles dans vos kiosques ! », France-Antilles, 19 février 2020.
  16. « L’arrivée de Xavier Niel chez France-Antilles suscite espoir et interrogations », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. Nicolas Richaud, « Xavier Niel va déposer son offre de reprise du quotidien France-Antilles ce lundi », Les Échos, 28 février 2020.
  18. Brigitte Brault, « Offre de reprise de Xavier Niel : 114 salariés de France-Antilles seraient repris sur les trois sites », La Première, 2 mars 2020.
  19. a et b Brigitte Brault, « Reprise de France-Antilles : décision du tribunal de commerce le 17 mars 2020 », Martinique La 1re, 10 mars 2020.
  20. a et b « Reprise de « France-Antilles » par Xavier Niel : décision le 17 mars, avis favorable », AFP-Le Monde, 11 mars 2020.
  21. « France-Antilles: Xavier Niel améliore son offre et propose de reprendre 126 salariés », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  22. « Niel propose finalement de reprendre 126 salariés de « France-Antilles » », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  23. « France-Antilles » : L'offre de reprise de Xavier Niel validée 20 minutes, le 17 mars 2020
  24. Frédéric Verbrugghe,« L'avenir de France-Antilles se jouera dans les 30 prochains jours », France-Antilles Martinique, .
  25. La rédaction de France-Antilles Guadeloupe s'insurge après une censure, communiqué de presse du Syndicat national des journalistes, .

Annexes

Articles connexes

Lien externe