Christianisme

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La croix, principal symbole du christianisme

Le christianisme est une religion abrahamique fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus de Nazareth, tels qu'interprétés à partir du Nouveau Testament. Il s'agit d'une religion du salut considérant Jésus-Christ comme le Messie annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament ; la foi en la résurrection de Jésus est au cœur du christianisme car elle signifie le début d'une humanité nouvelle libérée du mal.

Les premières communautés chrétiennes naissent au Ier siècle en Judée et dans les grandes villes de la diaspora juive telles que Rome, Éphèse, Antioche et Alexandrie. Le christianisme se développe dès le IIe siècle dans l'Empire romain, dont il devient la religion officielle à la fin du IVe siècle, mais aussi en Perse, en Inde et en Éthiopie. Au Moyen Âge, le christianisme devient majoritaire en Europe, tandis qu'il s'amenuise face à l'islam dans les régions où il est né. Il est devenu la religion la plus importante de la planète par son expansion en Amérique à partir du XVIe siècle et en Afrique depuis le XXe siècle. Il est actuellement présent dans tous les pays du monde.

Les Églises chrétiennes sont regroupées en différentes branches, dont les principales sont : le catholicisme, le christianisme orthodoxe et le protestantisme représentant respectivement 50 %, 12 % et 37 % du total des chrétiens en 2010. À la mi-2015, le nombre total de chrétiens dans le monde est évalué à 2,419 milliards, ce qui en fait la religion comptant le plus grand nombre de fidèles au monde devant l'islam qui en dénombre environ 1,6 milliard.

Étymologie

Le nom « christianisme » vient du mot grec Christos (Χριστός), qui traduit l'hébreu Messie, מָשִׁיחַ - mashia'h, (« celui qui a reçu l'onction »). Ce mot, originellement appliqué à différents personnages de la Bible (prophètes et rois), désigne, dans le judaïsme tardif, un personnage qui viendra à la fin des temps restaurer la royauté de Dieu en Israël. Le nom de Jésus-Christ a été donné par les chrétiens à Jésus, qu'ils considèrent comme étant le Messie prophétisé dans l'Ancien Testament.

Le mot « chrétien » n'est pas utilisé par le Nouveau Testament pour désigner les disciples de Jésus; ceux-ci sont habituellement appelés les « Galiléens » ou les « Nazôréens »[1]. Les Actes des Apôtres indiquent que le nom de « chrétien », dérivé de « Christ », signifiant « partisan du Christ », fut attribué aux disciples de Jésus de Nazareth à Antioche[B 1], en Syrie antique (actuelle Turquie), qui était à l'époque une ville de langue grecque.

La référence la plus ancienne connue pour le terme « christianisme » se trouve dans la lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens à la fin du Ier siècle[2].

Foi et doctrine

La foi en la Résurrection de Jésus

Jésus-Christ est la figure centrale du christianisme. Selon l'historien des religions Mircea Eliade, le fondement historique de la religion chrétienne est la foi en sa résurrection[3]. La résurrection est pour les premiers chrétiens le "signe indubitable" de la divinité du Christ[4] ; selon le théologien Jacques Guillet Jésus ressuscité « vient leur rendre le goût du passé et la lumière de l'avenir. [Ses disciples] sont toujours ses amis, ils vont annoncer sa victoire. Eux aussi ont passé par une mort, Jésus les ramène à la vie »[5]. La crucifixion et la résurrection montrent "la triomphante victoire sur les pouvoirs du mal."[6] La résurrection du Christ symbolise l'idée que l'homme peut faire confiance au Bien, s'engager pour le Bien : "Le Seigneur est venu dans le monde (...) afin de détruire la tyrannie du [mal] et de libérer les hommes. (...) Par la mort, Il a détruit la mort, et réduit à rien celui qui avait le pouvoir de tuer."[7] La Résurrection signifie aussi que Jésus continue de vivre avec ses disciples qui, par la foi, atteignent sa présence.

L'Icône de la Trinité par Andreï Roublev

Le plus ancien témoignage écrit du kérygme, le noyau de la foi chrétienne, se trouve exprimé dans la lettre aux Corinthiens : "Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, il est apparu à Céphas puis aux douze."[8]

Deux professions de foi sont venues préciser la foi chrétienne, le Symbole des apôtres et le Symbole de Nicée-Constantinople (ou credo). Cependant, tous les chrétiens n'accordent pas une valeur à ces deux derniers. Ces professions de foi sont divisées en quatre parties. La première confirme la doctrine monothéiste du christianisme en stipulant qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui est aussi le Créateur. La seconde partie énonce que Jésus-Christ est le fils unique de Dieu et qu'il a souffert, est mort, a été enseveli et est ressuscité avant de monter au ciel afin de juger les vivants et les morts. L'expression de fils relève de la continuité de la tradition biblique, mais les chrétiens proclament que c'est Dieu qui se révèle de façon unique en son fils Jésus-Christ. Les catholiques insistent davantage sur la filiation biologique dans la doctrine de la virginité perpétuelle. La troisième partie des professions de foi dit que l'Esprit saint intercède pour les hommes et, finalement, la quatrième partie énonce que Jésus-Christ a institué une Église sur Terre.

Une nouvelle lecture de l'Ancien Testament

La doctrine du péché originel fut théorisée par Augustin d'Hippone

À la Torah, qui correspond à ce que les chrétiens nomment l'Ancien Testament, les premiers siècles du christianisme ont adjoint le Nouveau Testament ; réunis, ils constituent la Bible chrétienne. Le canon du Nouveau Testament présente quelques variantes selon les confessions. Pour l'Église latine, il est composé de 27 écrits : les quatre évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres de plusieurs apôtres aux premières communautés chrétiennes et l'Apocalypse[9].; il exclut de nombreux textes chrétiens apocryphes, parmi lesquels une douzaine d’évangiles. Il rejette , en particulier, celui de Thomas, qualifié de gnostique, mais qui est reconnu par l'Église syriaque de l'Orient. L'Église éthiopienne orthodoxe a un canon biblique plus large, qui inclut notamment l'Ascension d'Isaïe, le Livre des Jubilés et le Livre d'Hénoch.

Dès le Ier siècle, le « concile de Jérusalem » dut se prononcer sur la continuité de la nouvelle foi avec la Torah[10]. Les chrétiens précisent que le Nouveau Testament ne vient pas remplacer l'« Ancien » mais l'accomplir.

Marcion, vers 140, rejeta la présence de l'Ancien Testament dans le canon chrétien[9]. Le marcionisme distingue le Dieu créateur de l'Ancien Testament du Dieu d'amour des écrits pauliniens. Ces idées furent condamnées par le christianisme en 144[11].

Irénée de Lyon affirme à la même époque que la Loi a été abrégée et non abrogée. Il bâtit une théologie de l'Histoire qui donne un sens à celle-ci, déterminé par le plan de Dieu, de la Création à l'Incarnation et dans l'attente du retour du Christ[12].

L'inculturation du christianisme dans la culture gréco-romaine est l'œuvre des Pères de l'Église vers la fin du IVe siècle[13]. Nés pour la plupart dans des familles chrétiennes de l'élite locale, ils effectuent un travail de réappropriation de la Bible hébraïque, dont les citations abondent dans leurs ouvrages, associée à la philosophie grecque[13].

Révélation de Dieu comme amour

""Dieu est l'Amour" et rien d'autre". Pour le théologien jésuite Hans Urs von Balthasar, cet énoncé constitue le cœur du discours chrétien sur Dieu : "Dieu interprété comme amour : en cela consiste l'idée chrétienne."[14] "En envoyant (...) son Fils unique et l'Esprit d'amour, Dieu révèle son secret le plus intime : il est Lui-même éternellement échange d'amour."[C 1] ""Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui"(1Jn4,16). Ces Paroles de la Première lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l'image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle."[C 2]

Pour certains théologiens, le christianisme reste centré sur l'amour. L'exclamation du dominicain T. Radcliffe est représentative : "Tout ce que j'ai écrit est, en un sens, un commentaire de ce que signifie aimer."[15]

Le christianisme produisit ainsi de grands mystiques, tels Jean de la Croix ou Catherine de Sienne.

Morale chrétienne

Deux textes du Nouveau Testament sont fondamentaux pour la morale chrétienne : le sermon sur la montagne dans l'évangile de Matthieu et l'épître de Paul aux Romains[16] ; ils furent longuement commentés par nombre de théologiens tels qu'Augustin d'Hippone ou Thomas d'Aquin. Le sermon assigne au croyant des objectifs de perfection difficilement réalisables[16]. Le péché, honni mais inévitable, est ainsi une notion centrale dans le christianisme[17].

Doctrine sociale

Né dans la société romaine reposant sur l'esclavage, le christianisme proclame que les hommes sont frères dans le Christ mais ne remet pas en cause l'ordre établi et prône l'obéissance des esclaves à leur maître [18].

Le christianisme privilégie la charité envers les pauvres et les malades ; dès le IVe siècle l'organisation de la diaconie établit des listes de pauvres et consacre à leur entretien une part des revenus des églises[19]. Le prêt à intérêt est donc interdit aux chrétiens par l'Église catholique comme contraire à cette notion[20].

Au XVIe siècle, Calvin remet en cause cet interdit, ce qui le fait parfois qualifier de père du capitalisme, mais s'il légitime le prêt d'investissement, il ne remet pas en cause l'obligation de gratuit du prêt d'assistance au prochain dans le besoin[20]. À la même époque, des institutions catholiques fondent les premiers monts-de-piété.

Au XIXe siècle, les révoltes des ouvriers face à leur misère croissante amenèrent Frédéric Ozanam à fonder la société de Saint-Vincent-de-Paul pour l'aide aux pauvres[21],[22], début de l'action du catholicisme social. En 1891 l'encyclique Rerum novarum de Léon XIII établit les grands principes de la doctrine sociale de l'Église catholique.

Depuis les années 1960, la théologie de la libération remet en question cette aide traditionnelle aux pauvres ou charité, pour une « option préférentielle pour les pauvres » qui participe à leurs démarches d'émancipation[23].

Culte

Sacrements

Au sein du christianisme, les sacrements sont des rites cultuels. Deux sacrements sont pratiqués par presque toutes les confessions chrétiennes : le baptême et l'eucharistie fondamentalement parce que ce sont les deux seuls gestes sacramentels institués par Jésus selon les textes bibliques. Cependant certaines dénominations protestantes, notamment la Société religieuse des Amis ne pratiquent aucun sacrement et les catholiques ainsi que les orthodoxes en pratiquent sept.

La définition usuelle du sacrement pour les chrétiens est un signe visible et efficace de l'amour de Dieu à travers le Christ qui a établi ces sacrements. Les catholiques croient que les sacrements communiquent la grâce de Dieu, De plus, certaines Églises telles que les baptistes ne croient pas que les sacrements communiquent la grâce de Dieu et nomment plutôt le baptême et l'eucharistie « ordonnances » au lieu de sacrements.

Baptême

Le baptême est un rite présent dans la quasi-totalité des Églises chrétiennes, à quelques exceptions près, comme les quakers. Baptême d'eau issu des rites de purification juifs il prend pour modèle celui de Jésus par Jean le Baptiste ; il peut être pratiqué par immersion, par effusion ou par aspersion[24]. Il symbolise l'entrée du croyant dans la communauté chrétienne ; dans certaines confessions il est pratiqué sur les jeunes enfants (pédobaptisme) tandis que les anabaptistes prônent un baptême volontaire et conscient, et le réservent donc aux adultes[24]. Ce sacrement n'est en principe pas réitéré, mais les conditions de reconnaissance mutuelles du baptême entre confessions sont complexes : les Églises trinitaires ne reconnaissent que les baptêmes « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »[25] tandis que les anabaptistes ne considèrent pas le baptême des enfants comme valide[24].

Eucharistie

Illustration de l'eucharistie par Pietro Antonio Novelli.

L'eucharistie est le repas sacrificiel qui commémore la Cène[25], dernière Pâque de Jésus. Sa célébration est l'acte central du culte dans les différentes Églises[25].

Autres sacrements

Les catholiques et les orthodoxes pratiquent sept sacrements comprenant, en plus du baptème et de l'eucharistie, la confirmation (ou la chrismation), l'ordination, la pénitence (ou la réconciliation), l'onction des malades et le mariage[26]. C'est également le cas des orthodoxes orientaux, de plusieurs anglicans et de quelques luthériens.

Calendrier liturgique

Pâques est la première fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens ; elle est attestée dès le IIe siècle. Elle commémore la dernière Cène, la Passion et la Résurrection du Christ[27], événements dont les quatre évangiles situent le déroulement lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, le 14 Nissan du calendrier juif. Sa date fut fixée en 325 par le concile de Nicée au « dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. »

Le calendrier liturgique se constitua progressivement à partir du IVe siècle autour de la date de célébration de Pâques. C'est tout d'abord le triduum pascal, dont les deux jours qui précèdent le dimanche de Pâques deviennent un temps de jeûne, puis la célébration s'étendit à la semaine sainte dès 389[28]. À partir de la fin du IVe siècle, elle fut précédée des 40 jours de jeûne du carême[28]. Le temps pascal fut également étendu jusqu'à la Pentecôte, sept semaines après Pâques.

Le cycle des fêtes à dates fixes lié à Noël ne fut instauré qu'au Ve siècle, après que cette fête eut été fixée au 25 décembre pour remplacer la fête impériale de Sol Invictus[28],[29].

La réforme du calendrier grégorien au XVIe siècle, adoptée pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage, amena un décalage dans le calcul de la date de Pâques entre le calendrier liturgique catholique et le calendrier liturgique orthodoxe, qui perdure de nos jours.

Histoire

Les origines juives du christianisme

Le christianisme s'est développé à partir du Ier siècle dans le contexte des communautés juives du Moyen-Orient et en particulier des communautés juives hellénisées.

Jésus est la figure fondatrice du christianisme, certains s'interrogent sur son rôle historique de fondateur. D'après les Évangiles, Jésus « n'est pas venu abolir la Loi, mais accomplir ». Sa perspective est donc celle d'un accomplissement de la foi juive, dans une interprétation particulière à Jésus lui-même, et non la création d'une nouvelle religion. Si le salut est apporté à tous, c'est d'abord aux siens, « aux brebis perdues d'Israël »[B 2], qu'il réserve le privilège de son enseignement[30]. Jésus et tout le groupe primitif des apôtres et des femmes, qui le suivaient, étaient juifs ainsi que la plupart de ses interlocuteurs, à quelques exceptions près et désignées comme telles, comme le centurion romain de Capharnaüm ou la femme samaritaine[31]. Il apporte aussi une nouveauté radicale au judaïsme : lui-même, se substituant à la Torah[32].

Carte du voyage missionnaire que Paul de Tarse effectue vers 54-58

À l'exemple de la diversité régnant dans le judaïsme (sadducéens, pharisiens, esséniens, baptistes, ...), le paléochristianisme couvre différentes communautés, dont la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem autour de Jacques, frère de Jésus, appartenant au judaïsme mais reconnaissant le messianisme de Jésus et vivant dans l'attente du Royaume de Dieu [33], et les communautés fondées par Paul ou Pierre dans le sillage des hellénistes, en Asie, en Grèce et à Rome[33], qui permirent l'ouverture aux gentils (notamment après la rupture entre Paul et l'église de Jérusalem en 48/49), et un début de divergence théologique (centralité et prééminence de la Croix sur la Loi, et de la Foi sur les Œuvres).

Selon une tradition, rapportée par la littérature patristique[34], à la suite d'un oracle, l'Église de Jérusalem quitta la Ville Sainte, au moment de la Grande révolte juive de 66, pour s'installer dans la cité païenne de Pella (Tabaqat Fahil en Jordanie) (cf. Fuite des Chrétiens de Jérusalem à Pella).

Dans le même temps, le judaïsme évolue vers un judaïsme rabbinique qui prolonge le pharisianisme après la chute du Temple (70)[33].

La divergence, avec le judaïsme, s’accéléra au tournant du Ier siècle ; il n'y a pas d'événement marquant clairement cette séparation. Pour d'aucuns, le christianisme naît avec la reformulation de la Birkat haMinim (la 12e bénédiction de l'Amida) ; pour d'autres, il commence dès le tournant du IIe – IIIe siècle avec l'établissement d'un canon pour le Nouveau Testament, pères apologètes, début d'une théologie chrétienne (rencontre entre le mythe chrétien et la philosophie grecque)[35]. Au début du IIe siècle, les épîtres d"Ignace d'Antioche sont précurseurs en Asie Mineure de l'organisation d'un épiscopat monarchique caractérisé par une hiérarchie à trois niveaux (évêque, prêtre, diacre)[36].

Dans l'Empire romain, les autorités ne font pas, au début, une différence très nette entre juifs et chrétiens, ces derniers n'étant qu'une secte juive parmi d'autres[37], jusqu'à ce qu'ils commencent à être accusés de troubles à l'ordre public[10].

La religion de l'Empire romain

  • Expansion du christianisme en 325.
  • Expansion du christianisme en 600
  • .

    Le christianisme est né dans la partie orientale de l'Empire romain, c'est là que l'on trouve le plus grand nombre de chrétiens dans les premiers siècles. Cependant le christianisme se développe hors de l'Empire romain dans l'Empire parthe (Mésopotamie, Perse) mais aussi en Éthiopie et en Inde où la diaspora juive est présente. En dehors de l'Empire romain, les chrétiens s'organisèrent en Églises indépendantes. Ce fut notamment le cas du Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie et de l'Église arménienne[n 1]. Aucune centralité susceptible de régulation n'existait alors[38], et le débat christologique était la règle, y compris entre les quatre évangiles et Paul de Tarse[39].

    Avec la conversion de l'empereur romain Constantin et l'édit de Milan en 313, les persécutions contre les chrétiens s'arrêtèrent. Vers la fin du IVe siècle, le christianisme devint la religion officielle de l'Empire romain, remplaçant ainsi le culte romain antique et retournant la persécution. Cette date marque symboliquement le début de la chrétienté : période de l'histoire de l'Europe où le christianisme imprègne toute la société, y compris les lois et les comportements sociaux.

    En 330, l'empereur Constantin Ier transféra la capitale de l'empire de Rome à Constantinople (rebaptisée Nea Roma, « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. On aboutit alors à ce qui est connu sous le nom de Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    L'empereur Constantin (au centre), avec les évêques du concile de Nicée (325), tenant anachroniquement le texte du « Symbole de Nicée-Constantinople » dans la forme adoptée au premier concile de Constantinople (381)[40] mais avec πιστεύω (je crois) comme premier mot au lieu de πιστεύομεν (nous croyons)

    Avec la Paix de l'Église commence l'âge d'or des Pères de l'Église[41] qui s'accompagna d'une réinterprétation de la philosophie, notamment celle de Platon, dans le sens de la nouvelle religion, et de l'utilisation de nombreux motifs mythiques du monde ancien pour l'inculturation du christianisme dans le respect de la tradition apostolique. L'époque est propice aux débats théologiques qui suscitent des controverses passionnées sur la nature du Christ[42]. Au fil des siècles et des conciles, le monde chrétien va ensuite connaître plusieurs controverses christologiques, ainsi que des crises et bouleversements idéologiques et politiques.

    Avec l'accès du culte chrétien parmi les cultes reconnus de l'Empire, le pouvoir politique prit l'initiative de réunir des assemblées d'évêques (conciles) pour régler les différends. Le premier fut le Concile de Nicée qui condamna l'arianisme en 325. Le concile d'Éphèse proclame en 431 que le Christ n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine ; les thèses nestoriennes qui affirment que deux personnes différentes coexistent en Jésus-Christ : l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible (Eli, Eli, lama sabachtani : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ») sont considérées comme hérétiques. En 451, le concile de Chalcédoine proclame l'unique personne du Christ, de nature à la fois divine et humaine et définit sa doctrine sur la Trinité chrétienne formalisée par le credo, dès 325 à Nicée.

    Ces dogmes furent acceptés par une partie des Églises tant en Occident qu'en Orient (de la Grèce au Caucase), que l'on appelle « chalcédoniennes » ou « melkites » (c'est-à-dire « partisanes de l'empereur »)[43].

    Les premiers conciles établissent également un ordre de préséance et de primauté entre ces Églises patriarcales. À Rome, première capitale impériale, l'évêque de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'apôtre Pierre) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « pontife » et de « premier parmi ses pairs » (en latin Primum inter pares). Le premier concile de Constantinople en 381 place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.

    Mais les christologies déclarées hérétiques dans l'Empire ne disparurent pas pour autant. Certains empereurs après Constantin revinrent à l'arianisme, auquel se convertirent Goths et Vandales lors de leur rattachement à l'Empire romain.

    Certaines églises d'Orient s'en tinrent au concile d'Éphèse, considérant que le Christ n'a qu'une seule nature, divine. Appelées à l'époque «monophysites», ce sont celles dites aujourd'hui des « trois conciles » et comptent, entre-autres, des coptes en Égypte, des Éthiopiens et un certain nombre d'Arméniens.

    Dans l'Empire perse sassanide, où la religion officielle était le mazdéisme, les chrétiens étaient soupçonnés de soutenir l'Empire romain. En 410, le catholicosat de Séleucie-Ctésiphon se détache du patriarcat d'Antioche[44] et en 484 adopte le nestorianisme comme doctrine officielle.

    Christianisme oriental et occidental au Moyen Âge

    Les églises de l'Orient au Moyen Âge[Quand ?]

    Au début du VIIe siècle, le christianisme au Proche-Orient et en Afrique du Nord restait donc profondément divisé entre chalcédoniens, monophysites et nestoriens[43] quand ces régions furent conquises par l'empire Perse à partir de 611 (l'Égypte en 618)[45]. Les Églises monophysites sont alors privilégiées par rapport aux chalcédoniens, vus comme alliés de l'Empire Byzantin. Après la reconquête byzantine (de 622 à 630), les divergences s'étant exacerbées, le monoénergisme est proposé comme tentative de conciliation des doctrines ; et bientôt imposé aux monophysites par de nouvelles persécutions[46].

    C'est alors qu’apparaît une nouvelle religion monothéiste, l'islam, dans les tribus arabes du Hidjaz[47], qui bientôt entament une guerre de conquête en direction de la Syrie, la Palestine et l'Égypte[48]. Entre 631 et 643, trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des musulmans[48]. Les Byzantins pratiquent une politique de la terre brûlée et laissent derrière eux une très mauvaise image[49]. La vie chrétienne continue dans les régions conquises, avec le statut de dhimmis (« protégés »), mais seules Constantinople et Rome gardent leur liberté politique.

    Islam et christianisme au XIe siècle.

    En Occident, le déclin de l'Empire romain a amené la prépondérance des Wisigoths, Lombards, Burgondes convertis pour partie au christianisme arien, qui s'installèrent dans la Gaule romaine et dans la péninsule ibérique[50]. La donne changea avec l'avènement du roi franc Clovis, qui opta pour le christianisme nicéen. La dynastie carolingienne renforça sa légimité en se faisant sacrer par le pape dès 754 ; la création des États pontificaux, conquis sur les Lombards, scella cette alliance avec la papauté[51].

    Au IXe siècle, en sacrant Charlemagne comme empereur romain, les évêques de Rome rompent politiquement avec les empereurs de Constantinople et recherchent la protection des empereurs ou des rois Francs. Charlemagne poursuivit la conquête et la christianisation de l'Europe ; les saxons furent convertis de force et l'empereur, par de nombreux cartulaires, règlait la discipline religieuse.

    Au IXe siècle l'évangélisation des peuples slaves se fit par la conversion de leurs souverains : le khan Boris de Bulgarie pour les slaves occidentaux opta pour un rattachement à Rome, Vladimir de Kiev pour les slaves orientaux (serbes, bulgares et Rus' de Kiev) à Constantinople[52]. En 1054, après la querelle du Filioque, Rome et Constantinople se traitent réciproquement de « schismatiques et anathèmes ». La première croisade aboutit à l'installation de patriarcats latins à Jérusalem et Antioche. Sur le plan politique, la rupture a été définitivement consommée en 1204 lorsque les Croisés latins ravagèrent Constantinople et déposèrent le patriarche. L'affaiblissement de l'Empire romain d'orient par les Croisés a permis, deux siècles plus tard, la prise de Constantinople par les Turcs ottomans.

    Expansion coloniale et Réforme

    En 1455, le pape Nicolas V concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique et encourage Henri le Navigateur à soumettre en esclavage les « sarrasins et autres infidèles », comptant sur les progrès des conquêtes pour obtenir des conversions[53]. Après la découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, le pape Alexandre VI est amené à arbitrer le partage du nouveau monde entre les puissances espagnoles et portugaises[n 2], et leur attribue l'activité de mission qui a souvent été considérée par les puissances coloniales comme un instrument permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire de légitimer des interventions politiques ou militaires. Le catholicisme s'implante en Amérique du Sud, au Mexique avec la conquête de Cortés et au Pérou à la suite de celle de Pizarre[52]. Les missions vers l'Asie remportent peu de succès sauf aux Philippines et à Goa[54].

    Les bulles pontificales Sublimus Dei (29 mai 1537) et Veritas ipsa du pape Paul III (2 juin 1537) condamnent l'esclavage des Amérindiens[55] ainsi que « toute mise en doute de la pleine humanité de ceux-ci », mais n'évoque pas les Noirs. Après la Controverse de Valladolid en 1550 la traite négrière se généralise.

    À la même époque, le protestantisme tire son origine dans la Réforme instaurée par Luther et Calvin au début du XVIe siècle et proposant une réinterprétation de la foi chrétienne fondée sur un retour à la Bible. Les protestants refusent l'idée d'une hiérarchie ecclésiale instituée par Dieu : pour eux le clergé est une émanation du peuple chrétien. Ils refusent donc toute autorité au pape. Dans un premier temps, l'anglicanisme ne refuse que la juridiction pontificale. Puis très vite, sous l'influence de la Réforme, il refuse aussi la primauté en matière de foi et de mœurs.

    La Contre-Réforme catholique précise ses dogmes lors du concile de Trente et impose en 1582 le passage du calendrier julien au calendrier grégorien. Elle s'engage dans la lutte contre les hérésies, d'une part par l'éducation - l'ordre des Jésuites est créé à cet effet - , d'autre part par la répression de l'Inquisition.

    À l'issue des guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants en Europe, les royaumes méditerranéens restèrent catholiques. La paix d'Augsbourg, qui promulguait le principe « un prince, une religion », permit de facto une certaine tolérance dans le Saint-Empire romain germanique[56]. Les Pays-Bas connurent une division politique et religieuse : au sud, les Pays-Bas espagnols catholiques, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par des protestants [56].

    Dès le XVIIe siècle, les colonies anglaises d'Amérique offrirent un asile à ceux qui fuyaient l'intolérance religieuse en Europe. Alors que le Nord-Est restait puritain et les États du Sud anglicans, dans les États du centre l'arrivée des immigrants anabaptistes et piétistes allemands, des frères moraves tchèques, des presbytériens écossais et nord-irlandais, des huguenots français, des méthodistes et baptistes anglais notamment provoquèrent le foisonnement religieux du grand réveil. Des prédicateurs itinérants parcoururent alors le territoire.

    Déclin en Europe, foisonnement aux États-Unis

    Bora-Bora, Polynésie française

    En Europe, à partir du XIXe siècle, l'Église catholique romaine perdit son statut privilégié dans plusieurs États. La Révolution française de 1789 avait supprimé la dîme et confisqué les biens du clergé, qui subit des persécutions jusqu'à la signature du Concordat en 1801[57]. Après les guerres napoléoniennes, l'Europe était profondément changée, et, malgré ses efforts, l’Église catholique ne retrouva jamais la position qu’elle occupait pendant l’Ancien Régime.

    À la fin du XIXe siècle, l'Église catholique confrontée au rationalisme réagit par la publication du syllabus de Pie IX pour dénoncer les erreurs « modernes » [58]; le concile Vatican I proclama l'infaillibilité papale avant d'être interrompu par la guerre de 1870[59]. Les États pontificaux, dernier vestige du pouvoir temporel de la papauté, furent absorbés par l'unification des États italiens en 1870[59].

    À la même époque, le christianisme connaît un nouveau foisonnement sur le continent américain, avec le Second grand éveil qui conduit à l'apparition de nouveaux groupes comme les mormons, les adventistes du septième jour, les témoins de Jéhovah, les pentecôtistes ainsi que le mouvement du Social Gospel et l'Armée du Salut[60];[61].

    En 1917, l'Église orthodoxe de Russie put se réorganiser lors de la révolution russe[62], mais connut des persécutions dès la Révolution d'Octobre[63], qui l'amenèrent à plusieurs schismes.

    L'essor dans les pays du Sud

    Démographie

    Fichier:Christian distribution update.png
    Répartition du christianisme dans le monde, toutes tendances confondues

    Population mondiale

    Le christianisme reste la première religion du monde en nombre de fidèles devant l'islam qui compte 1,703 milliards de fidèles. Selon une estimation pour mi-2015, le christianisme compterait 2,419 milliards de fidèles[64].

    Les chrétiens se répartissent dans de multiples confessions, dans des Églises autocéphales dès l'origine, ou issues des nombreux schismes qui ont agité l'histoire du christianisme.

    On classe les Églises chrétiennes en trois grands groupes : la catholique, les orthodoxes et les protestantes :

    • Catholiques: 1,272 milliard[65]
    • Protestants: 863,9 millions[65]
    • Orthodoxes : 283,1 millions

    Le christianisme a une croissance légèrement supérieure à celle de la population mondiale, ce qui fait que le christianisme est la religion d'une part toujours plus importante de la population mondiale avec, à la mi-2015, 33,2% de chrétiens.

    Ce que les médias ont appelé l'indifférence religieuse, étudiée par différentes personnalités de l'Église catholique[66] concerne surtout les confessions historiques majoritaires, tandis que les religions nouvelles et minoritaires semblent progresser.

    Répartition géographique

    En Amérique

    Sur les cinq pays comptant le plus grand nombre de chrétiens au monde, trois sont situés dans les Amériques : les États-Unis, le Brésil et le Mexique (les deux autres étant la Russie et la Chine[67].)

    Le 13 mars 2013, a lieu à Rome l'élection du pape François : il s'agit du premier pape issu du continent américain et du premier pape non-européen depuis le VIIIe siècle. Le dernier pape non européen remontait a l'an 741 ; il s'agissait du Syrien Grégoire III[68].

    En Asie

    Messe pour les Philippines

    En Asie, le christianisme était jusque-là peu présent, excepté au Moyen-Orient et en Inde. Aujourd'hui, Timor oriental et les Philippines représentent les seuls pays d'Asie à majorité chrétienne, avec respectivement 99,1 % et 81,4 % de fidèles (en troisième place le Liban avec plus de 45% de chrétiens). Toutefois, bien que minoritaires sur le continent, les chrétiens sont de plus en plus nombreux en Asie[69], ou, comme le souligne Régis Anouil, « le christianisme est associé aux valeurs de modernité, de démocratie et de liberté, alors que le bouddhisme, l'hindouisme et le confucianisme apparaissent moins en prise avec la réalité[70] ».

    La proportion de chrétiens en Asie est passée de 4,5% en 1910 à 13,1% en 2010[71]. La Corée du Sud abrite près de 20% de fidèles du Christianisme, tandis que la Chine et l'Inde sont tous deux parmi les 10 pays comptant le plus de chrétiens. Le cas de la Chine est particulièrement représentatif de la croissance du christianisme en Asie : non seulement il s'agit déjà du troisième pays avec le plus grand nombre de chrétiens (67 millions) mais en plus, la Chine pourrait devenir le pays le plus chrétien de la planète[72], comme en témoigne une étude de Fenggang Yang, un chercheur américain. En effet, en 2050 la population chrétienne en Chine devrait dépasser les 247 millions, soit plus que n'importe quel autre pays du monde[73].

    En outre, un nombre croissant d'écrivains dissidents, d'intellectuels critiques, de journalistes et d'avocats chinois revendiquent le christianisme, dans lequel ils voient un symbole dans leur lutte pour la démocratie[74].

    En Afrique

    Au cours du dernier siècle, l'Afrique a été le continent à avoir connu la plus forte expansion de chrétiens[75]. Le nombre de chrétiens dans cette région a été multiplié par plus de 60, passant de 8 millions en 1910 à 516 millions en 2010. De même, alors que la population chrétienne en Afrique subsaharienne ne s'élevait qu'à 9% en 1910, elle est aujourd'hui majoritaire avec 63%[76].

    En Afrique, les chrétiens font désormais jeu égal avec les musulmans[77]. Le nombre de musulmans et de chrétiens est presque parfaitement égal ; environ 400 à 500 millions de fidèles pour les deux confessions (sur une population d'environ 1 milliard d'habitants[78]. ) D'après les chiffres livrés lors d’une conférence organisée à l’université d’El Jadida au Maroc, les chrétiens seraient même récemment devenus plus nombreux que les musulmans : 46,53 % des Africains se rattachent au christianisme contre 40,64% à l’islam[79].

    En 1900, les Africains ne formaient que 2% (10 millions) de la population chrétienne mondiale. Ils sont aujourd'hui 20% (500 millions).

    Principales dénominations

    Les Églises autocéphales orthodoxes

    Église apostolique arménienne

    Les Églises orthodoxes sont organisées en Églises autocéphales réparties de façon territoriale, indépendantes sur le plan juridique et administratif. Elles n’entrent pas dans une structure hiérarchique ; son patriarche, son pape (Église copte orthodoxe) ou son Catholicos (Église apostolique arménienne), est la seule autorité qui s’exerce. Parmi elles, les Églises des sept conciles sont unies les unes aux autres par la confession d'une foi commune et une reconnaissance réciproque ; elles adoptent un classement selon un rang honorifique traditionnel.

    Au début du XXIe siècle on dénombre 283,1 millions d'orthodoxes, ils représentent environ 12% des chrétiens[80]. Numériquement les pays qui comptent le plus d'orthodoxes sont la Russie et l'Éthiopie[n 3], mais dans des pays plus petits comme la Roumanie, la Grèce ou la Géorgie, ils représentent plus de 87% de la population[81].

    L’Église catholique

    L'Église catholique revendique depuis le premier concile de Constantinople une primauté pontificale qui ne soit pas seulement d'honneur mais aussi de juridiction. Après la querelle du Filioque, lourde de conséquences historiques, et le schisme de 1054, l'Église de Rome, appelée « Église catholique », eut encore 14 conciles qui fixèrent des dogmes comme le purgatoire, l'infaillibilité papale ou la discipline du célibat des prêtres.

    Ces conciles accentuèrent la rupture avec les Églises des sept conciles et provoquèrent de nouveaux schismes. Ainsi, l'Église vieille-catholique est née du rejet du dogme de l'infaillibilité papale[82]. L'écart entre « catholiques » et « orthodoxes » tend cependant à se réduire depuis le concile Vatican II.

    Certains catholiques traditionalistes refusent les réformes de Vatican II (en particulier la Fraternité Saint-Pie-X).

    Plus de la moitié des chrétiens sont catholiques, soit 1,272 milliard[65]. Parmi eux, 48% sont américains (Brésil, Mexique et États-Unis) et 24% européens[83].

    Les Églises issues de la Réforme

    Église luthérienne d'Islande

    La Réforme protestante instaurée par Luther et Calvin au début du XVIe siècle a donné naissance à de nombreuses Églises protestantes luthériennes ou réformées ainsi qu'à de nombreuses églises évangéliques (baptistes, méthodistes, pentecôtistes...) ou libérales.

    L'ensemble de ces Églises regroupent environ 37% des chrétiens, soit 895 millions de protestants.

    Les restaurationnistes et autres mouvements chrétiens

    Les chrétiens n'appartenant pas à ces trois grandes branches du christianisme sont essentiellement regroupés dans des mouvements nés aux États-Unis au XIXe siècle, tels que l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, les Témoins de Jéhovah et la Science chrétienne. Ils sont environ 28,5 millions, soit plus de 1 % des chrétiens[84].


    Controverses théologiques

    Dieu unique et Trinité

    Le plus grand nombre des chrétiens définissent leur foi par le Credo, socle de foi commun affirmant l'unicité de Dieu, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, « la résurrection de la chair et la vie du monde à venir » (par opposition à l'au-delà des Égyptiens ou des Grecs). L'interprétation du Credo par Rome a inauguré la controverse du filioque : si le Saint-Esprit découle aussi du Christ, et pas seulement de Dieu, une âme ne peut être sauvée que si la personne est chrétienne, ce qui change le rapport aux autres croyances et aux incroyants[85]. Cette controverse a contribué au schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes. Quelques siècles plus tard, d'autres controverses ont conduit, dans le monde orthodoxe, au bogomilisme, et dans le monde catholique au catharisme et au protestantisme.

    La Trinité découle directement de ces professions de foi. La Trinité est le fait que le Dieu unique se révèle en trois « personnes », le Père, le Fils et l'Esprit saint. Le terme de personne a donné lieu à de nombreuses interprétations et saint Augustin précise que ce terme, humain, ne définit qu'imparfaitement la Trinité. La triple invocation du baptême, « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »[B 3] fut conceptualisée sous forme du dogme de la Trinité lors des grands Conciles du IVe siècle. Les interprétations de la Trinité sont différentes selon les chrétiens qui se réclament des Églises des deux conciles, des Églises des trois conciles ou des Églises des sept conciles. De plus, certains chrétiens tels que les unitaristes, certains groupes adventistes, les Témoins de Jéhovah et l'Église de Dieu (Septième Jour) n'admettent pas le dogme de la Trinité. Ces derniers sont appelés antitrinitaires.

    Libre arbitre et exclusivité du salut

    La doctrine chrétienne du péché originel est en grande partie issue de la pensée de saint Augustin. S’il affirme, dans le traité De libero arbitrio, l’existence du libre arbitre contre les manichéens qui attribuaient au divin la responsabilité du mal, il tend, contre les pélagiens, à en minimiser le rôle dans l'œuvre du salut, arguant que l’homme a, par le péché originel, perdu l’usage de cette faculté[86]. Seule la grâce, gratuitement octroyée par Dieu, peut alors accomplir l'œuvre du salut.

    Augustin aborde également la doctrine de la prédestination, selon laquelle Dieu aurait déterminé de toute éternité qui serait sauvé.

    Pour l'Église catholique romaine la théologie du salut était centrée sur le principe « Hors de l'Église point de salut », c'est-à-dire que ce sont ses sacrements qui permettent aux fidèles de participer à la vie de Dieu et par là d'accéder au salut.

    Le débat autour de cette question, au centre des préoccupations de Luther fut relancé lors les débats théologiques de la Réforme[86]. Luther estime que « seule la foi » apporte le salut, et donc que les bonnes œuvres ne peuvent pas y contribuer.

    Les cinq points du calvinisme posent le principe de l'élection inconditionnelle selon laquelle avant que Dieu ait créé le monde, il a choisi de sauver certains pour ses propres raisons et en dehors de toute condition liée à ces personnes.

    En 1965, par la déclaration Dignitatis Humanae du concile Vatican II, l'Église catholique déclare que « Dieu a Lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en Le servant, les hommes peuvent obtenir le salut dans le Christ et parvenir à la béatitude. Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Église catholique et apostolique ».

    Un rapprochement entre l'Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur ces questions a amené en 1999 à une déclaration commune sur la justification par la foi qui professe « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu. ».

    Dialogue œcuménique

    C'est généralement à la Conférence Internationale des Missions qui s'est tenue à Édimbourg en 1910, présidée par le laïc américain John Mott, que l'on fait remonter le départ de l'œcuménisme moderne[87]. La version unioniste de l'œcuménisme est la volonté de bâtir une Église unique. Ce fut un temps la pensée de l'archevêque luthérien d'Uppsala Nathan Söderblom[88], prix Nobel de la Paix en 1929. Mais ce fut d'abord la nécessité d'une meilleure coopération entre les sociétés bibliques protestantes qui amena, à la fin du XIXe siècle, les premières tentatives de dialogue inter-confessionnel. En 1948, ces dialogues ont donné naissance au Conseil œcuménique des Églises (COE).

    Dès 1927[89], plusieurs Églises orthodoxes ont participé au travail œcuménique de la conférence mondiale Foi et Constitution. Elles ont rejoint en 1961 le COE.

    En 1928, le pape Pie XI avait dénoncé avec véhémence dans l’Encyclique Mortalium Animos les « panchrétiens qui cherchent à fédérer les Églises ». Pour lui, l’unité des chrétiens ne pouvait être assurée que par le « retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ ». Dans la même ligne, l’Instruction sur le mouvement œcuménique, promulguée par le Saint-Office le 20 décembre 1949, avait affirmé que « l’Église catholique possède la plénitude du Christ » et n’a pas à se perfectionner par des apports venant d'autres confessions[90]. Par conséquent, l’Église catholique avait refusé de participer aux premières assemblées du Conseil œcuménique des Églises à Amsterdam (1948) et Evanston (1954) et n’entretenait aucune relation officielle avec les autres Églises chrétiennes[91].

    Avec le concile de Vatican II, en 1962, l'Église catholique a infléchi sa position sur le dialogue œcuménique. La réconciliation et la levée des anathèmes entre catholiques et orthodoxes intervinrent en 1965 au dernier jour du concile avec les déclarations du pape Paul VI et du patriarche Athenagoras Ier[92]. Toutefois, après une quinzaine d'années de « détente », les relations entre les deux Églises se sont à nouveau progressivement tendues, surtout après l'an 2000, avec le recadrage de l'Église catholique par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et avec l'interdiction de tout prosélytisme catholique dans leur juridictions par des patriarcats comme ceux d'Athènes, Belgrade ou Moscou.

    L'Église catholique romaine n'est pas membre du COE pour des raisons doctrinales[n 4] et de volonté de primauté[n 5]; elle sanctionne ou inquiète systématiquement ses théologiens dès qu'ils élaborent dans une théologie pluraliste[n 6].

    Culture

    Symboles chrétiens

    Le principal symbole chrétien est la croix. Celle-ci représente la Crucifixion et est utilisée depuis Constantin comme symbole des chrétiens.

    Un autre symbole souvent utilisé est le Ichthus. Celui-ci est plus ancien que le précédent et était un des premiers symboles utilisés par les chrétiens. C'est souvent ce symbole qui est indiqué sur les voitures, par des personnes voulant y indiquer leur foi.

    Architecture

    Peinture et sculpture

    La Création d'Adam (détail) du plafond de la chapelle Sixtine

    Musique

    Notes et références

    Références

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    31. Lenoir, Frédéric, Socrate, Jésus, Bouddha. Trois maîtres de vie, éd. Le Livre de poche, 2011
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    34. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 3, 5, 3; Épiphane, Panarion 29, 7, 7; 30, 2, 7; De Mensuris et Ponderibus 15.
    35. Voir Le Judéo-christianisme dans tous ses états Actes du colloque de Jérusalem, 6-10 juillet 1998, ouvrage collectif publié au CERF; voir Adam H. Becker, Annette Yoshiko Reed (éds.) The Ways That Never Parted: Jews and Christians in Late Antiquity and the Early Middle Ages, Tübingen,J. C. B. Mohr 2003 (Colloque Oxford Princeton). De même Dan Jaffé dans Le judaïsme et l'avènement du christianisme, orthodoxie et hétérodoxie dans la littérature talmudique Ier et IIe siècles , CERF, montre que l'introduction de la Birkhat Ha Minim n'est pas déterminant
    36. Jean-Marie Mayeur et al., Le nouveau peuple (des origines à 250): Histoire du Christianisme, Desclée, (lire en ligne).
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    38. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Paris, Albin Michel, 2007,
    39. Marie-Émile Boismard, À l'aube du christianisme, avant la naissance des dogmes, éd. Cerf, 1998
    40. Différences entre les textes de 325 et 381
    41. Michel Rouche, Les origines du christianisme: 30-451, Hachette, , p. 158
    42. Michel Rouche, Les origines du christianisme: 30-451, Hachette, , p. 125
    43. a et b Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « La situation religieuse au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 21
    44. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « La situation religieuse au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 20
    45. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « La situation religieuse au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 22
    46. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « La situation religieuse au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 23-24
    47. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « La situation religieuse au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 25
    48. a et b Walter Kaegi, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « Les défaites de Byzance en Orient », p. 26-27
    49. Walter Kaegi, Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, , « Les défaites de Byzance en Orient », p. 31-32
    50. Michel Rouche, Les origines du christianisme: 30-451, p. 141
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    Références bibliques

    Catéchisme et encycliques

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    2. Benoit XVI, Dieu est Amour. Lettre encyclique Deus caritas est, Pierre Tequi, Paris, 2006, p. 3.

    Notes

    1. Dès 301 (ou 314) l'Arménie s'était convertie au christianisme. Ainsi, ce pays devint le premier état officiellement chrétien, avant même l'Empire romain
    2. Le traité de Tordesillas, signé le 7 juin 1494 institue une ligne de partage qui passe à cent lieues à l'ouest des Açores
    3. 101 milliions en Russie et 36 en Éthiopie
    4. Par exemple, depuis la déclaration Dominus Jesus l'Église catholique romaine ne parle plus d'« Églises » pour les protestants mais parle de « communautés ecclésiales »)
    5. quoiqu'elle prétende que c'est aussi une question de taille : elle représenterait à elle seule plus de fidèles que tous les autres membres du COE, alors qu'elle n'aurait comme les autres églises, qu'une seule voix.
    6. Hans Küng, Yves Congar o.p., Jacques Dupuis s.j., Claude Geffré o.p.

    Annexes

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    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Mircea Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses, t. 2 : De Gautama Bouddha au triomphe du christianisme, Payot, coll. « Bibliothèque historique », , 525 p. (ISBN 978-2228881593), « La naissance du christianisme » Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Jonathan Bourgel, D'une identité à l'autre ? : la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem : 66 - 135, préface de Dan Jaffé, Le Cerf, coll. « Judaïsme ancien et Christianisme primitif », 2015
    • C. S. Lewis, Les Fondements du christianisme, La Ligue 2006 (ISBN 2-85031-311-4)
    • Hervé Pasqua, Qu'est-ce que le christianisme?, Éditions du Cerf, Paris, 2004.
    • Jaroslav Pelikan À qui appartient la Bible ? Le livre des livres à travers les âges, La Table Ronde, coll. Religions, 2005
    • Servais Pinckaers, Les sources de la morale chrétienne : sa méthode, son contenu, son histoire, Cerf, (ISBN 978-2-204-08369-0) Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Collectif (dir.), Chrétiens face à l'Islam: premiers temps, premières controverses, Bayard, (ISBN 978-2-227-47832-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Michel Rouche, Les origines du christianisme: 30-451, Hachette, (ISBN 978-2-01-145755-4) Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Maurice Sachot, L'Invention du Christ. Genèse d'une religion, Éditions Odile Jacob, « Le champ médiologique », 1998
    • Maurice Sachot, Quand le christianisme a changé le monde : La subversion chrétienne du monde antique, Éditions Odile Jacob, 2007
    • Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Albin Michel, Paris, 2007. Bibliothèque des idées.

    Articles connexes

    Liens externes