Beauficel

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Beauficel
Beauficel
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
Maire
Mandat
Martine Herbert
2020-2026
Code postal 50150
Code commune 50040
Démographie
Gentilé Beauficelois
Population
municipale
116 hab. (2021 en diminution de 24,18 % par rapport à 2015)
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 24″ nord, 0° 57′ 37″ ouest
Altitude Min. 113 m
Max. 357 m
Superficie 9,13 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Vire Normandie
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Mortainais
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Beauficel

Beauficel est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 116 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au nord du Mortainais. Son bourg est à 4,5 km au nord-ouest de Sourdeval, à 10 km à l'est de Saint-Pois, à 13 km au nord de Mortain et à 14 km au sud-est de Vire[1].

Le territoire est bordé au nord par la route départementale no 39 reliant Sourdeval au sud-est à Saint-Pois à l'ouest, et au sud par la D 911 (ancienne route nationale 811) joignant Sourdeval à Brécey à l'ouest. Le bourg est relié à ces deux axes par la D 496. La D 596 effectue un trajet parallèle à l'ouest du territoire, desservant notamment les lieux-dits la Brousse et la Graverie et reliant Gathemo au nord à Brouains au sud.

Beauficel est quasi exclusivement dans le bassin de la Sée par quatre de ses affluents s'écoulant du nord vers le sud dont l'Yeurseul et son propre affluent le Ravillon qui délimitent le territoire à l'est. La Sée marque la limite méridionale. Le nord du territoire correspond approximativement, sauf au nord-ouest, à la ligne de partage des eaux avec la Vire.

Le point culminant (357 / 359 m) se situe au nord, près du lieu-dit la Berthelière. Le point le plus bas (113 m) correspond à la sortie de la Sée du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 195 mm, avec 15,5 jours de précipitations en janvier et 9,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët à 20 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 929,5 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Beauficel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vire Normandie, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 20 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (66,6 %), zones agricoles hétérogènes (26,2 %), forêts (7,2 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Belfuissello en 1147, de Bello fusselo en 1203[16] et romane Beaufuissel en 1310[17].

L'ancien français fuissel, « petit bout de bois, bâton », s'est confondu assez tôt avec fusel, « fuseau »[16].

Selon Albert Dauzat, fuissel est un diminutif de fût au sens de « tronc d’arbre », associé à l'adjectif bel > beau[18], d'où le sens global de « beau tronc d'arbre ».

François de Beaurepaire donne au terme fuissel la signification de « bois d'œuvre » et par extension « forêt où il y a du bois d'œuvre, fûtaie »[19]. René Lepelley reprend les termes du précédent[20], sans citer cependant de formes anciennes et en formulant de manière ambiguë l’étymologie ultime des mots fuissel et bel, confondue avec la réalité médiévale de la formation toponymique.

En effet, le gallo-roman fustellu a abouti à l’ancien français fuissel. Fustellu est dérivé à partir du radical fust- (issu du latin fustis « bois coupé, bâton ») à l'aide du suffixe -ellu (latin classique -ellus). Le latin fustis a de son côté donné l’ancien français fust, puis fût (d’un arbre), d'où fustaie (fûtaie)[21]. En revanche, la formation toponymique Beauficel est médiévale et repose sur les termes d'ancien français bel et fuissel qui ont évolué par la suite en beau et *fissel (avec une graphie -ficel inspirée du mot ficelle). L'évolution phonétique fuissel puis *fissel est caractéristique du normand.

Homonymie avec Beauficel-en-Lyons, ancien essart de la forêt de Lyons.

Le gentilé est Beauficelois.

Histoire[modifier | modifier le code]

La famille de La Broïse était celle qui possédait Beauficel. De nombreux manoirs comme celui de la Herpinière lui appartenait[22].

Jean Labrousse ( 1793), né à Beauficel, ecclésiastique, précepteur dans la famille Guyot de Caen, qui avait refuser de prêter serment sera massacré à Granville le [23].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
  1794… Jean Hamon    
…1796 1797 Jacques Esnout    
1797 1798 Jean Hamon    
1798 1843 Jacques Le Jemble    
1843 1860 François Le Jemble    
1860 1876 Théodore Danguy    
1876 1896 Edouard Vaullegard    
1896 1908 Léon Danjou    
1908 1931 Auguste Raulin    
1931 1945 Hippolyte Mariette    
1945 1960 Émile Pelluet    
1960[24] mars 2008 Bernard Bréard SE  
mars 2008[25] En cours Martine Herbert[26] SE Agricultrice
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et Nicolas Garel[23].

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[26].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[28].

En 2021, la commune comptait 116 habitants[Note 4], en diminution de 24,18 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Au premier recensement républicain, en 1793, Beauficel comptait 650 habitants, population jamais atteinte depuis. Elle est la commune la moins peuplée du canton de Sourdeval.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
650519549590579617626622584
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
559559539527533503441427414
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
389368370307314306313347309
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
290293243225175163164164156
2018 2021 - - - - - - -
126116-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Pierre du XVIe siècle. L'église abrite les statues d'un saint avec son épée et un livre, de saint Pierre et d'un christ en croix (XVIIIe)[23].
  • Croix de chemin (XVIIe et XIXe siècles) et croix de cimetière (XVIIIe).
  • Chapelle de la Foucheraie (XXe siècle), et son pèlerinage dédié à Notre-Dame.
  • Chapelle à La Coërie.
  • Manoir de la Herpinière de plan massé du XVIe siècle, qui a conservé la plupart de ses huisseries d'origines dont les portes donnant sur quatre échauguettes[31]. La terre du château de la Herpinière fut successivement la possession des familles Verdun (1484), La Broise et à leurs descendants en ligne féminine (Marseul et Vaufleury) jusqu'en 1802, puis aux familles Le Jemble et Hervieu[23]. C'est probablement Jean Ier de La Broise, qui fit construire le château vers 1594[23].
  • Ancien presbytère avec fronton et linteau sculpté : « F.F PAR.ME Jean Henri Duhamel curé 1733 »[23].
  • Plusieurs maisons du XVIIIe siècle.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 25.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 79.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  6. « Orthodromie entre Beauficel et Saint-Hilaire-du-Harcouët », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Saint-Hilaire-du-H » (commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Saint-Hilaire-du-H » (commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. a et b Jean Adigard des Gautries-Fernand Lechanteur, Les noms des communes de Normandie - V [article] Annales de Normandie Année 1962 - page 4.
  17. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 77.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, 1963 (réédition guénégaud 1979), p. 62a.
  19. François de Beaurepaire, op. cit.
  20. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 101.
  21. Site du CNRTL : étymologie de fût.
  22. « Châteaux et Manoirs du Canton de Sourdeval - PDF Free Download », sur docplayer.fr (consulté le ).
  23. a b c d e et f Gautier 2014, p. 79.
  24. « Bernard Bréard ne se représente pas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. « Martine Herbert nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. a et b Réélection 2014 : « Beauficel (50150) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  31. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 79 (Beauficel).