Aucey-la-Plaine
Aucey-la-Plaine | |
![]() L'église paroissiale Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
Alain Bodin 2020-2026 |
Code postal | 50170 |
Code commune | 50019 |
Démographie | |
Gentilé | Aucéens |
Population municipale |
423 hab. (2018 ![]() |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 31′ 38″ nord, 1° 28′ 41″ ouest |
Altitude | Min. 5 m Max. 61 m |
Superficie | 9,39 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Pontorson |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Aucey-la-Plaine (prononcer /ose:laplɛn/) est une commune française située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 423 habitants[Note 1] (les Aucéens).
Géographie[modifier | modifier le code]
Aucey-la-Plaine est une commune limitrophe de la Bretagne à l'extrême sud-ouest de la Manche et de l'Avranchin, dans le canton de Pontorson. Son bourg est distant de 3,5 km au sud du chef-lieu de canton, de 8 km au nord d'Antrain, de 14 km à l'est de Saint-James et de 24 km au sud-ouest d'Avranches, chef-lieu d'arrondissement[1].
Aucey-la-Plaine est bordée de trois cours d'eau : le Couesnon, marquant la frontière historique avec la Bretagne, qui se jette dans la baie du mont Saint-Michel, et deux de ses affluents : au nord, le ruisseau des Landes-Besnel, en limite de la commune de Boucey (associée à Pontorson), et au sud le Loison, séparant Aucey des communes de Vessey et Sacey.
La superficie de la commune est de 939 hectares. Son altitude varie entre 5 et 61 mètres. La partie la plus basse, le long du Couesnon est marécageuse et fréquemment inondée en hiver. La majeure partie des sols de la commune est schisteuse, à l'exception des alluvions qu'on trouve sur les terrains bordant le Couesnon.
Le paysage est assez plat et principalement agraire. La commune a été remembrée en 1985 mais on trouve encore un peu de talus et de haies, et quelques surfaces boisées. Dans la partie marécageuse ont été plantées un grand nombre de peupliers. L'économie est dominée par l'agriculture : la surface agricole utilisée représente 90 % de la superficie totale. Les champs cultivés occupent le tiers des surfaces avec une dominance de prairies temporaires, de maïs fourrage et de céréales.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Attestations anciennes[modifier | modifier le code]
- Hance [lire Hancé] 1142[3].
- Aucie XIIe siècle[3].
- Gelduinus de Auce 1172[3].
- Galfridus de Auceio 1198[4].
- Galfridus de Aucie 1198[5].
- Jordoinus de Auceio 1234 [6].
- Johannes de Auce 1268[7].
- rector de Auceyo 1369/1370, 1371/1372[8].
- ecclesia de Auceio 1412[9].
- ecclesia de Auxeio ~1480[10].
- Auxey 1612/1636[11].
- Auxé 1677[12], 1713[13].
- Aucey 1753/1785[14], 1854[15], 1903[16].
Étymologie[modifier | modifier le code]
Toponyme gallo-roman °ALCIACU, formé avec le suffixe -ACU ajouté à un nom de personne. Le premier élément est l'anthroponyme (nom de personne) gallo-romain Alcius[17], d'où le sens global de « domaine rural d'Alcius[18] ». Ce type toponymique se rencontre plusieurs fois en France sous les formes Auchy, Auxy, Auxi, etc.
Autrefois simplement Aucey, la commune a ajouté le déterminant -la-Plaine à son nom en 1927 pour éviter les confusions avec la commune d'Auxais, près de Saint-Lô. La région de plaine où se situe Aucey, sur la rive droite (normande) du Couesnon, contraste en effet avec le relief accidenté de la rive bretonne opposée.
Histoire[modifier | modifier le code]
Aucey-la-Plaine est cité par quelques historiens locaux du XIXe siècle :
- Abbé Desroches, Histoire du Mont-Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches[19]:
« Une ancienne tradition veut que quelques familles errantes aient exhaussé le lieu où est actuellement l'église d'Aucey, et que cette paroisse tire son nom de cet exhaussement. S'étant fixés en ces lieux marécageux, ils se virent bientôt en proie à des fièvres dévorantes. Ils élevèrent aussi une petite chapelle, sous l'invocation de la Sainte Vierge, et l'appelèrent la chapelle de la fiévreuse. Aucey possède le château et le fief de la Crenne, un des plus anciens du pays ; en faisant réparer la chaussée de l'étang, on a trouvé des pièces carlovingiennes.»
- Jacques-François Boudent-Godelinière, Essai historique et statistique sur l'Avranchin[20]:
« On voit, dans la commune d'Aucey, un château construit depuis environ un demi-siècle, nommé le Gué-Péroux, à très peu de distance du Couësnon. Cette dénomination annonce qu'il y avait jadis un gué dans cet endroit de la rivière, ce qui est en effet très exact. C'est par ce gué que le prince de Condé, qui s'était mis à la tête des protestants, passa, en 1585, de Normandie en Bretagne, pour de là se rendre en Angleterre.»
- Édouard le Héricher, Avranchin monumental et historique[21]:
« Cette commune affecte la configuration que les botanistes appellent réniforme. La grande route d'Antrain forme la nervure médiane ; le Couesnon tronque le lobe occidental, le réseau des chemins imite les fibrilles du tissu ; une ligne à peu près idéale contourne le lobe oriental. Deux petits affluents du Couesnon côtoient le bord du sud en l'échancrant au milieu et celui du nord. Les marais du Couesnon se resserrent à Aucey par le rapprochement des rebords du bassin. En cette commune est un passage assez fréquenté : c'est le Gué-Perroux par lequel passa le Prince de Condé déguisé qui se réfugiait en Angleterre. En fait de noms significatifs, on remarque le Haut-Gringeal, la Rue, la Lande-Chauve, la Herpoterie, la Croisade, la Porte, et l'ancien fief de la Crenne qui appartient à une branche des Verdun, et près duquel on a trouvé des monnaies carlovingiennes, et la chapelle dite des Fiévroux, dédiée à la Vierge.
Il ne reste plus rien de l'église que R. de Beaufou donna au commencement du XIIe siècle ; celle d'aujourd'hui, vaste, propre, confortable, a une origine toute moderne : la tour est de 1762, la nef de 1775, et le reste est à peu près de ce temps. Il n'y a rien aux murs, rien à la voûte, rien aux autels qui ait un caractère d'art ou qui parle du passé. Le pavé seul a conservé quelques pierres plus vieilles que l'église. On remarque une dalle à grande croix, ornée de trois écussons losangés, la pierre tombale de Marie A. d'Aucey de Lambert 1776, inscription reproduite sur une dalle récente de marbre noir, placée dans le pavé du chœur, celle de Michel Lenglois 1622, une de 1572, celle d'Olyvier Guyon, prêtre et chanoine, de la Crenne 1639. Les murs du cimetière sont revêtus d'anciennes pierres taillées en prismes, venues sans doute de l'ancienne église.
En 1648, cette église rendait 300 livres ; en 1698 elle en valait 500 : 143 taillables payaient 1,172 livre. Notre épigraphe nous apprend que, dans l'origine, cette église était aux évêques d'Avranches, et qu'elle fut transférée à l'abbaye de Marmoutier.
Dans une ancienne charte du Livre Vert, on trouve un Gaufridus de Anceio et Auceio, et ailleurs on lit : « Unam plateam cum orto apud Auceium » Aucey est cité dans l'Echiquier, pour l'année 1198, dans la Préfecture de Pontorson : « Galf. de Auceio deb. xl. so. quos habuit de Ric. Burnof de Taill. Fales. ». Nous avons une charte de Montmorel relative à cette paroisse, intitulée : « Carta confirmationis Rolandi de Auce pro elemosinis datis à Joh. de Ciz. Polie. 1234.... teneor garantizare abbatie M. Morelli elemosinam quam J. de Ciz. fecit de feodo presbiteri in parrochia de Poilleio... ad majorem firmitatem D. Jordoinus de Auceio miles hujus conventionis plegius sigillum suum apposuit. »
Aucey est latinisé en Alceium ou en son équivalent Auceium : ces mots signifient habitation d'Auci ou d'Alci. Il y a trois Tenants en Chef de ce nom dans le Domesday.
Dans le château de la Crenne est né le chef d'escadre, Verdun de La Crenne, illustré spécialement par le voyage scientifique qu'il fit avec Borda et Pingré, sur la Flore ; il alla en Russie aider Catherine II dans l'organisation de sa marine, prit part à l'expédition franco-espagnole contre Gibraltar en 1782 ; après cette campagne, il alla prendre le commandement de la station des Antilles, et, en 1788, devenu chef d'escadre et chef de division, il entra dans le conseil supérieur de la marine. La Révolution arriva : il se retira en Espagne, rentra en France vers 1800, et vint mourir, en 1805, au lieu de son berceau. »
L'affaire criminelle Louis Lédenté s'est déroulée à Aucey-la-Plaine en novembre 1959[22].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[27].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[29].
En 2018, la commune comptait 423 habitants[Note 2], en diminution de 6 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Aucey-la-Plaine a compté jusqu'à 818 habitants en 1846.
Économie[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- L'église paroissiale Notre-Dame, édifiée au XVIIIe siècle avec les pierres du château de Boucey. Elle abrite une Vierge à l'Enfant du XVIe siècle, classée à titre d'objet aux Monuments historiques[32].
- La chapelle et la fontaine Notre-Dame de Fiévroux. Lieu de pèlerinage très ancien. Selon la tradition, un oratoire fut érigé à l'emplacement d'une source aux vertus curatives, à une époque où la fièvre des marais décimait la population. La chapelle date du XVIe siècle. En ruines à la Révolution, elle fut relevée vers 1820.
- Le château de la Crenne, construit entre 1851 et 1858 par l'architecte rennais Jacques Mellet. Sa décoration intérieure fut réalisée par Jobbé-Duval, et le parc fut dessiné par Paul de Choulot.
- Le château du Guépéroux (fin XVIIIe). Site du « Gué Perroux », ancien passage à gué traversant le Couesnon. Il existait un poste de garde au Moyen Âge.
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jean-René de Verdun de la Crenne (1741 à Aucey - 1805), officier de marine et scientifique.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
- François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 70.
- Amédée Léchaudé D’Anisy et Antoine Charma, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, pars secunda, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI, 2e série, 6e volume, Paris, 1852, p. 2a.
- Amédée Léchaudé D’Anisy et Antoine Charma, op. cit., p. 26a.
- Chartrier de Saint-Lô, cité dans Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, éd. E. Tostain (et H. Tribouillard), Avranches, vol. II, 1847, p. 162.
- Léopold Delisle, Recueil de jugements de l’Échiquier de Normandie au XIIIe siècle, Paris, 1864, p. 195, § 832.
- Comptes du Diocèse d’Avranches, dressés en 1369/1370 et 1371/1372, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 141C et 148E.
- Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 153B.
- Pouillé du Diocèse d’Avranches, ~1480, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 169A.
- Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [Paris BnF (Mss.), Français 4620]
- Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [Paris BnF (Mss.), Cinq cents de Colbert 261, f° 229-275].
- Dénombrement des généralités de 1713 [Paris BnF (Mss.), Français 11385, f° 1-132].
- Carte de Cassini.
- V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 17a.
- Ce nom gallo-romain est un dérivé en -ius à valeur patronymique d' Alce, cognomen latin d'origine grecque. Ce dernier repose sur le grec ἀλχή (alkhê) « chêne rouvre, arbre dur », d'où l'idée générale de « force » commune à la plupart des noms de cette famille.
- Jean Jacques Desroches, Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, t. 1, Caen, Mancel, (lire en ligne), p. 123
- Jacques-François Boudent-Godelinière, Essai historique et statistique sur l'Avranchin, t. 1, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 213
- Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 160-162
- Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, Éditions de Borée, Paris, 2012.
- « Jacqueline Poisson est élue maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 9 juillet 2014)
- « Aucey-la- Plaine : Jacqueline Jore-Poisson candidate mais pas tête de liste », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 15 juin 2020)
- « Alain Bodin reprend le fauteuil de maire », sur lamanchelibre.fr, La Manche Libre (consulté le 15 juin 2020)
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche [détail des éditions]
- « Aucey-la-Plaine (50170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 26 mai 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50000025, base Palissy, ministère français de la Culture
Sources[modifier | modifier le code]
Bulletin municipal d'information d'Aucey-la-Plaine.