Îles Kerguelen

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Îles Kerguelen
Archipel Kerguelen (mul)
Image satellite des îles Kerguelen.
Image satellite des îles Kerguelen.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Océan Indien, Plaque antarctique
Coordonnées 49° 20′ 00″ S, 69° 20′ 00″ E
Superficie 7 215 km2
Côtes 2 800 km
Nombre d'îles 300
Île(s) principale(s) Grande Terre
Point culminant Mont Ross (1 850 m sur Grande Terre)
Géologie Îles volcaniques
Administration
Statut District des Terres australes et antarctiques françaises

Territoire d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises
Démographie
Population 120 hab. (2012)
Densité 0,02 hab./km2
Plus grande ville Port-aux-Français
Autres informations
Découverte 12 février 1772 par Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec
Fuseau horaire UTC+05:00
Site officiel taaf.fr
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
(Voir situation sur carte : océan Indien)
Îles Kerguelen
Îles Kerguelen
Archipels en France

Les îles Kerguelen[1],[2] ou archipel Kerguelen[3], à l'origine baptisées France australe[Note 1] et jadis surnommées « îles de la Désolation », forment un archipel français dans le sud de l'océan Indien. Elles constituent l'un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Elles sont éloignées de plus de 3 250 kilomètres de La Réunion, terre habitée la plus proche. L'île principale, la Grande Terre, qui couvre plus de 90 % de la surface, est la troisième plus grande île française (après la Nouvelle-Calédonie et la Corse). C'est également la plus grande de toutes les îles subantarctiques (devant la Malouine orientale).

Ces îles, d'origine volcanique, au relief montagneux, culminent à 1 850 m, au mont Ross. Les côtes, très découpées, sont entaillées de fjords profonds. L'intérieur des terres est parsemé de nombreux lacs et étangs. La région occidentale est surmontée par la calotte glaciaire Cook qui s'étend sur 400 km2.

Il y règne un climat froid mais non glacial (les températures moyennes d'été sont inférieures à 10 °C mais celles d'hiver sont supérieures à °C), extrêmement venteux.

Ces terres furent découvertes le par le navigateur breton Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec. Elles sont restées, malgré quelques tentatives de colonisation, dépourvues d'habitants permanents.

Jusqu'au début du XXe siècle, les chasseurs de phoques et de baleines ont fréquenté l'archipel et en ont massacré la faune (il n'y avait, hors mammifères marins, pas de faune mammalienne indigène dans l'archipel). Les populations animales se sont aujourd'hui reconstituées et les côtes accueillent à nouveau de nombreuses colonies de reproduction d'oiseaux et de mammifères marins mais les écosystèmes doivent néanmoins subir le développement d'espèces introduites volontairement ou involontairement par l'homme. Les îles et les eaux territoriales sont pour l'essentiel classées en réserve naturelle. La zone économique exclusive est l'une des zones de pêche de la légine.

Depuis 1950, la France assure le fonctionnement continu de la station de Port-aux-Français, base logistique, technique et scientifique où se relayent régulièrement 45 à 100 personnes. La 74e mission est actuellement en cours.

Géographie

Situation

L'archipel se situe sur le plateau sous-marin de Kerguelen, dont il constitue un des sommets émergés, avec les îles Heard-et-MacDonald. Il se trouve à une distance d'environ :

Les terres les plus proches sont :

On trouve plus à l'ouest encore les îles Marion et du Prince-Édouard (Afrique du Sud).

Malgré ce que pourrait laisser penser son climat froid, l'archipel est relativement éloigné des régions polaires. En fait, les îles Kerguelen se situent dans une bande de latitude (australe) comparable à la Haute-Normandie dans l'hémisphère nord : ainsi Port-aux-Français est aussi éloigné du pôle Sud que Rouen du pôle Nord.

Topographie

L'archipel, d'une superficie d'environ 7 215 km2, est constitué d'une île principale, la Grande Terre entourée de plus de 300 îles et îlots satellites. La plupart sont très proches de l'île principale (souvent quelques centaines de mètres, parfois moins), si l'on excepte les groupes plus éloignés des îles Nuageuses et des îles Leygues au nord et quelques îlots au sud. Les côtes sont dans leur ensemble extrêmement découpées avec quelques grands golfes (Morbihan, des Baleiniers, Choiseul, baie d'Audierne) et de nombreuses baies secondaires ainsi que de longs fjords (Bossière, Karl Luyken, etc.). Elles se développent sur une longueur d'environ 2 800 km[4]. Le point culminant de l'archipel est le volcan, non actif, du mont Ross qui atteint 1 850 m d'altitude. La zone économique exclusive (ZEE normalement fixée à 200 milles des côtes) a été étendue à 350 milles en 2015 après l'avis favorable de l'Organisation des Nations unies[5].

La Grande Terre, avec ses 6 675 km2 (les 34 de la superficie de la Corse), représente 92 % de la superficie totale de l'archipel et s'étend sur environ 150 km d'ouest en est et sur 120 km du nord au sud.

Elle est couverte, au centre-ouest, par la calotte glaciaire Cook d'une superficie d'environ 400 km2 qui culmine au Dôme à près de 1 050 m d'altitude. Plus d'une vingtaine de glaciers, plus ou moins bien individualisés s'en écoulent dont les principaux sont, dans le sens des aiguilles d'une montre : les glaciers Agassiz, de Chamonix, Dumont d'Urville, Vallot, Naumann, de l'Explorateur, Ampère, Lavoisier, Descartes, Curie, Pasteur-Mariette.

La Grande Terre présente de nombreux diverticules dont les principaux sont :

Parmi les autres îles, la plus grande est l'île Foch (centre-nord) qui couvre plus de 200 km2 et qui est séparée de la Grande Terre par le détroit de Tucker.

D'autres îles peuvent être signalées :

Géologie

Le plateau de Kerguelen : un petit « continent » immergé.
Carte géologique simplifiée de l'archipel Kerguelen.

L'archipel constitue une des parties émergées du plateau sous-marin de Kerguelen-Heard, un plateau océanique situé sur la plaque antarctique[Note 2],[Note 3], qui couvre près de 2,2 millions de km2[6] et qui possède un homologue, Broken Ridge, situé symétriquement par rapport à l'axe de la dorsale est-indienne[7].

La majeure partie des formes géologiques visibles sur l'archipel sont caractéristiques d'un volcanisme effusif de type trappéen dont la mise en place au-dessus du niveau de l'océan a débuté il y a 35 millions d'années. L'accumulation est considérable : les coulées basaltiques épaisses chacune de 3 à 10 mètres se superposent parfois sur plus de 1 200 mètres. Ce type de volcanisme donne un relief monumental en forme d'escaliers ou de pyramides.

Localement d'autres formes volcaniques sont présentes, notamment le volcan strombolien que constitue le mont Ross ou le complexe volcano-plutonique de la péninsule Rallier du Baty. Les injections et extrusions de laves différenciées (trachytes, trachy-phonolites, phonolites) sont également fréquentes un peu partout. Aucune activité éruptive n'a été observée historiquement mais des fumerolles sont toujours actives dans le sud-ouest de la Grande Terre et quelques sources d'eau chaude sont présentes.

Quelques niveaux à lignites se trouvent interstratifiés dans les coulées de basaltes et recèlent des fossiles d'araucariacées datés d'environ 14 millions d'années.

Enfin, les glaciations ont provoqué des phénomènes d'enfoncement et de basculement à l'origine des golfes marins du nord et de l'est de l'archipel. L'érosion fluvio-glaciaire très active a modelé les vallées et les fjords et permis également la formation de complexes détritiques à conglomérats et la constitution de la plaine de la péninsule Courbet.

Climat

L'archipel connaît un climat océanique froid mais non glacial. Il est balayé en permanence par des vents forts[8]. Il est fortement soumis au réchauffement climatique, la calotte glaciaire Cook a ainsi perdu 22 % de sa surface entre 1963 et 2003[9] tandis que la température moyenne augmentait de 1,3 °C[10]. Ce réchauffement se poursuit depuis[11].

La dénomination du climat de l'archipel varie selon les classifications :

Des conditions sensiblement comparables peuvent se rencontrer en Patagonie chilienne ou en Islande, et bien sûr dans d'autres îles subantarctiques (archipel des Crozet, îles Malouines, etc.).

Toutes les données météorologiques concernent la station de Port-aux-Français dont la position d'un point de vue climatique est l'une des plus favorables de l'île, car située sur la côte sous le vent au bord d'un golfe abrité.

La température moyenne annuelle y est de 4,9 °C avec une amplitude faible d'environ °C[13], les mois les plus chauds étant ceux de janvier et février avec une moyenne de 7,8 à 8,2 °C et le mois le plus froid celui d'août avec 2,1 °C. Les maxima absolus relevés dépassent rarement les 20 °C, tandis qu'à l'autre extrême aucune température inférieure à −10 °C au niveau de la mer n'a été constatée.

Le record de chaleur est de 23,1 °C en avril et le record de froid est de −9,5 °C atteint le 11 août 2014[14].

Les précipitations sont fréquentes, et peuvent se produire sous forme de pluie comme de neige, tout au long de l'année. La hauteur annuelle moyenne à Port-aux-Français est cependant modeste et n'atteint que 708 mm, mais sur la côte ouest à l'opposé, on estime qu'il tomberait trois fois plus d'eau.

Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,4 4,7 4,1 3,2 1,5 0,4 −0,3 −0,4 −0,2 0,7 2 3,4 1,9
Température moyenne (°C) 7,8 8,2 7,3 6,1 4,2 2,8 2,2 2,1 2,5 3,9 5,3 6,8 4,9
Température maximale moyenne (°C) 11,1 11,5 10,5 9 6,7 5,2 4,7 4,6 5,3 7 8,6 10,1 7,8
Record de froid (°C) −1,5 −1 −0,9 −2,7 −5,9 −8,3 −8 −9,5 −7,7 −5 −3,7 −1,2 −9,5
Record de chaleur (°C) 22,3 22,3 20,6 23 16,8 14,5 13,4 14,4 15,8 19,1 21,3 21,6 23
Précipitations (mm) 72,2 49,5 57,5 59,6 59,9 75,9 62,9 63,4 62,3 59,3 51,9 55,1 727
Source : MeteoStats[15]


Les montagnes sont donc fréquemment couvertes de neige mais peuvent s'en dégarnir rapidement et fortement avec la pluie. Il existe plusieurs glaciers permanents marqués depuis plusieurs décennies par un net recul et pour les plus petits d'entre eux par une disparition complète[16].

Le vent d'ouest, qu'aucune végétation ne coupe, souffle quasi continuellement à une moyenne de 35 km/h, l'archipel se trouvant dans les « quarantièmes rugissants ». Les vents de 150 km/h sont courants et atteignent parfois 200 km/h.

Des hauteurs de houle de douze à quinze mètres sont courantes, mais l'archipel offre aux bateaux de nombreux abris protégés (dont l'historique Port-Christmas à la pointe nord-ouest).

Hydrologie

Cours d'eau

Les principaux cours d'eau de l'archipel sont :

Lacs

Les principaux lacs de l'archipel sont situés sur l'île principale. Huit ont une superficie supérieure à 5 km2. La plupart de ces lacs se sont formés dans des fossés tectoniques à la fin des glaciations quaternaires.

Sur la péninsule Courbet :

  • le lac Marville est une lagune de 25 km2 séparée de l'océan par un cordon littoral.

Sur le Plateau Central se trouvent :

Dans le Centre-Ouest :

Dans la presqu'île Joffre :

Dans la péninsule Loranchet :

Administration

Ici le drapeau, créé en 2007, des Terres australes et antarctiques françaises.

Depuis 1955, l'archipel des Kerguelen constitue l'un des quatre puis cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il est administré depuis la ville de Saint-Pierre, à La Réunion, mais il ne fait pas pour autant partie de ce département d'outre-mer[18]. Les TAAF sont en effet placés sous l'autorité de l'administrateur supérieur qui exerce les fonctions de chef du territoire et qui jouit du rang de préfet[19].

Un chef de district (« disker ») est le représentant dans l'archipel de l’administrateur des TAAF[20],[21]. Un des rôles des chefs de district dans les TAAF est de diriger les bases qui s'y trouvent. Aux Kerguelen, cette fonction concerne essentiellement la base de Port-aux-Français[21].

De plus, les Kerguelen, comme les autres territoires d’outre-mer, sont associées à l’Union européenne, en tant que PTOM (pays et territoires d’outre-mer)[22].

Enfin le budget du district est lié au budget général des TAAF qui représente actuellement 26 millions d'euros[22].

Histoire

Une découverte tardive, 1772

Yves de Kerguelen vers 1780 (g.) et James Cook (d.) en 1776.

Inhabité, l'archipel est découvert le par le navigateur français Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec qui l'aborde par le nord-ouest et ne peut accoster, en raison du mauvais temps, que quarante lieues plus au sud dans l'anse du Lion-Marin. Il le baptise « France australe »[Note 1] et, le 23 février, l'enseigne de vaisseau Charles de Boisguehenneuc[23] y débarque et en prend possession au nom du roi de France. Rentré en France, il fait miroiter à Louis XV la possibilité qu'il s'agisse d'un nouveau continent austral, afin d'organiser une seconde expédition. De retour dans l'archipel en décembre 1773, il entre dans la baie de l'Oiseau et envoie le 6 janvier 1774 son lieutenant Henri Pascal de Rochegude à terre y laisser un message dans une bouteille placée en évidence sur un rocher au fond de l'anse. La bouteille contient un document attestant la prise de possession au nom de la couronne française et les deux passages de navires français[24] :

« Ludovico XV. galliarum rege, et d.* [omino] de Boynes regi a Secretis ad res maritimas annis 1772 et 1773. »

Quatre ans plus tard, James Cook aborde l'archipel le au nord-ouest également, jetant l'ancre dans la baie de l'Oiseau, et nomme le havre naturel Christmas Harbour avant de découvrir le message dans la bouteille, auquel il ajoute la mention de son propre accostage[24]. De ce fait, James Cook valide l'antériorité de la découverte et de la possession françaises en proposant d'appeler cette île du nom de Kerguelen, alors qu'il avait aussi pensé au terme, approprié à ses yeux, d'« île de la Désolation »[24].

Hope Cottage de John Nunn à Pointe Charlotte.

Le marin britannique John Nunn fit naufrage sur l'archipel en août 1825. Nunn et ses trois équipiers restèrent bloqués sur l'île jusqu'à leur sauvetage en février 1827. L'archipel des Kerguelen est tout au long du XIXe siècle une halte pour de nombreux navires baleiniers et phoquiers, principalement américains et britanniques, lors de leurs campagnes dans les mers du Sud.

Confirmation de la possession française et tentative d'exploitation

 
Port-Christmas le 2 janvier 1893 (haut) et Port-Gazelle le 8 janvier 1893 (bas) lors du renouvellement de la prise de possession de l'archipel par l'équipage de l'Eure.
Port-Christmas le 2 janvier 1893 (haut) et Port-Gazelle le 8 janvier 1893 (bas) lors du renouvellement de la prise de possession de l'archipel par l'équipage de l'Eure.

L'archipel n'est cependant pas habité à cette époque de manière permanente par des Français, ce qui laissait courir le risque d'une éventuelle prise de possession par un autre pays dont l'Allemagne qui commençait à s'intéresser à l'archipel[25]. Le président Sadi Carnot prend alors la décision de renouveler la souveraineté de la France sur ses terres australes et envoie l'aviso Eure en 1893[25], sous le commandement du capitaine de frégate Louis Lieutard[Note 4], réaliser une série de prises de possessions solennelles dans les terres australes françaises. Il mouille en premier à Port-Christmas le , réitère la prise de possession française par vingt et un coups de canon, une levée des couleurs au mât et l'apposition d'une plaque indicative en cuivre portant l'inscription « EURE - 1893 » sur le site, avant de renouveler durant quinze jours ces opérations en différents lieux de l'archipel dont Port-Gazelle[26],[27].

La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile Bossière l'exploitation de l'archipel des Kerguelen pour cinquante ans. Ils tentent d'établir un élevage de moutons, sur le principe suivi aux îles Malouines, et l'exploitation des ressources en huile animale ; ces deux entreprises périclitent à l'orée du premier conflit mondial.

En 1908-1909 (à bord du J.-B.-Charcot) puis en 1913-1914 (avec la Curieuse), le navigateur-écrivain Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l'archipel pour établir la première toponymie officielle de ces terres. Le géologue Edgar Aubert de la Rüe, assisté par son épouse Andrée, entreprend l'étude géologique et géographique de l'archipel lors de quatre campagnes (1928-1929, 1931, 1949-1950, 1952) et poursuit les travaux de dénomination.

En 1924, les îles Crozet, Saint-Paul, Amsterdam et Kerguelen sont rattachées à l'administration du gouvernement général de Madagascar, comme districts des « îles Éparses » dépendant de la province de Tamatave.

Durant la Seconde Guerre mondiale, quelques navires corsaires allemands, dont l'Atlantis, feront relâche dans ses baies[28],[Note 5].

Depuis les années 1950, l'étude scientifique

La station permanente de Port-aux-Français créée en 1950 a permis une étude détaillée de l'environnement géophysique et géologique, de la faune marine et terrestre, et de la flore. Depuis cette date, des missions annuelles assurent une permanence scientifique et technique sur l'archipel avec plus d'une centaine de personnes en été et une quarantaine en hiver, les navires Marion Dufresne puis à partir de 1995 le Marion Dufresne 2 assurant les rotations depuis l'île de la Réunion.

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc retiré du service en 2010.

En 1990, le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc était venu y faire une escale inédite pour la première et dernière fois, en effet, compte-tenu de l'indisponibilité du navire ravitailleur de l'archipel Marion Dufresne, les autorités françaises avaient décidé de confier cette mission au porte-hélicoptères dont la campagne d'application traversait l'océan Indien. Après escale sur l'île de Madagascar, puis sur l'île de la Réunion, mission fut donnée que le trajet ferait cet important détour pour une escale de deux jours, les 4 et 5 février 1990.

La campagne de la Jeanne d'Arc reprit ensuite son cours vers la ville de Perth, sur la côte occidentale de l'Australie. À l’occasion de cette unique escale aux Kerguelen, des oblitérations spéciales du courrier postal furent émises pour marquer l'événement[29].

Zone de passage des courses autour du monde

Deux bateaux du Vendée Globe 2008 au mouillage pour réparation face au Port-aux-Français : Temenos du Dominique Wavre et Cheminées Poujoulat de Bernard Stamm, ce dernier y échouera son bateau.

Les Kerguelen sont situées dans la zone de passage des courses à la voile autour du monde et certains skippers sont obligés d'y faire escale pour réparer. Ainsi en 1994, dans le BOC Challenge, Isabelle Autissier, après avoir dématé, remonte avec l'aide des hivernants un mat laissé à Kerguelen par un bateau de plaisance (mais elle fera naufrage quelques jours plus tard)[30]. Fin 2008, lors du Vendée Globe, Dominique Wavre sur Temenos et Bernard Stamm font escale devant Port-aux-Francais pour réparer, mais ce dernier y échoue son bateau, Cheminées Poujoulat après que son mouillage ait lâché (il sera ramené par le Marion Dufresne)[30].

Idées d'exploitation de l'archipel non abouties : site d'essai nucléaire, bagne...

Au début des années 1960, les Kerguelen furent envisagées, avec d'autres lieux d'outre-mer, comme site d'essais nucléaires[31].

Dès 2016, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, propose d'envoyer en relégation des djihadistes condamnés dans un bagne à construire aux Kerguelen, il réitère régulièrement cette proposition[32],[33].

Toponymie

Le découvreur des îles, Yves de Kerguelen, croyant découvrir un continent, baptise en 1772 cette terre « France australe »[34]. Quatre ans plus tard, le capitaine Cook montre qu'il s'agit d'un ensemble d'îles et leur attribue le nom de leur découvreur. Les îles Kerguelen sont parfois également désignées officiellement par l'appellation « archipel Kerguelen »[35]. Plus couramment, on parle simplement de « Kerguelen » voire, en langage taafien, de « Ker ».

L'archipel, inhabité lors de sa découverte en 1772, resta sans population permanente depuis, exception faite d'une tentative d'installation d'une ferme, quelques occupations ponctuelles pour des activités baleinières, et depuis les années 1950, une présence scientifique française et la création d'une base permanente. La toponymie de l'archipel lui a donc été donnée ex nihilo, par les différents explorateurs, des baleiniers ou phoquiers ayant fréquenté ses eaux et ses mouillages puis au XXe siècle, puis une fois la possession française de l'archipel réaffirmée, par quelques institutions françaises.

Selon l'historienne Gracie Delépine, les toponymes de l'archipel des Kerguelen sont « les témoins, à la fois de la découverte faite progressivement par les Européens, en même temps que de la civilisation intellectuelle de ces mêmes Européens. Les toponymes ont été laissés sur l'archipel, depuis la découverte en 1772 jusqu'à aujourd'hui, par les explorateurs, chasseurs, pêcheurs, savants, marines nationales de tous pays : il y en a plus de mille. De plus, ils donnent un portrait géographique des îles, de même qu'une description zoologique et botanique : ils en font l'histoire naturelle[36]. »

Les noms que l'on trouve sur l'archipel ont principalement été donnés lors[36] :

  • des deux expéditions d'Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec (1772 et 1773) ;
  • du passage de James Cook (1776) ;
  • des séjours de baleiniers et de phoquiers à la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle principalement au travers de la carte de Rhodes (1799) et la carte de Nunn (1850) ;
  • des deux séjours de Raymond Rallier du Baty (1908–1909 puis 1913–1914), première toponymie officielle ;
  • des opérations de la Commission de toponymie (de 1966 à 1971).

Activités

Ferme abandonnée de Port-Couvreux.

Recherche scientifique

L'activité principale de l'archipel est la recherche scientifique :

Pour ce faire, la France a créé, en 1950, la station permanente de Port-aux-Français.

Les Kerguelen n'ont pas d'habitants permanents et n'abritent que le personnel de la base établie à Port-aux-Français (de 45 en saison d'hiver à 120 personnes en campagne d'été). En hiver, la population est composée :

  • d'un chef de district ;
  • d'une douzaine de volontaires civils à l'aide technique chargés de missions scientifiques dont un coordinateur (Géner), deux ornithologues, quatre écologues, trois instrumentistes et trois agents de la Réserve naturelle ;
  • d'une quinzaine de militaires détachés des trois armées ;
  • de l'équipe de cuisine, composée d'un cuisinier, un second de cuisine, un boucher, un boulanger-pâtissier et un serveur ;
  • du personnel contractuel assurant la rénovation et l'entretien technique des bâtiments et des routes ;
  • du personnel assurant le fonctionnement de la station CNES (deux personnes) ;
  • du personnel de Météo-France (une personne).

Un navire, la Curieuse N.O., affrété par l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor est attaché à l'archipel et sert de support logistique aux programmes scientifiques.

Par ailleurs, en 1992, le Centre national d'études spatiales (CNES) a installé une station de poursuite de satellites, sur un plateau situé à 4 km à l'est de la base de Port-aux-Français.

Agriculture et pêche

L'agriculture était limitée à l'élevage extensif de quelque 3 500 moutons sur l'île Longue pour l'alimentation des résidents[37] et à la production de quelques légumes frais sous serre à Port-aux-Français. En 1911, Valérien Culet, berger et « guide à touristes » de Bonneval-sur-Arc, accompagne le baron Pierre Decouz à l'archipel des Kerguelen, pour y mettre en place, à la demande des frères Bossière, personnalités havraises concessionnaires des îles australes françaises, l'élevage de moutons en liberté. En 2012, il n'y avait plus que des béliers sur l'île Longue, la population a donc dû disparaître dans les 3-4 ans suivants.

Dans la zone économique exclusive (ZEE) des 200 milles, la pêche à la légine est opérée par quelques navires d'armateurs français ou étrangers ayant acquitté un droit de pêche. Un patrouilleur, l’Albatros, ainsi que les frégates Nivose et Floréal de la Marine nationale française et un patrouilleur affrété par les Affaires Maritimes, l'Osiris, assurent la surveillance de la zone économique pour l'ensemble des TAAF et ont pour mission de faire respecter les quotas de pêche et éviter les bateaux de pêche pirates[38].

Pavillon des îles Kerguelen

Ce pavillon a été créé par la France en 1986 pour éviter l'immatriculation des navires des compagnies françaises sous pavillon de complaisance.

Faune et flore

Manchots royaux.

Situées à la convergence antarctique où le mélange des eaux froides de l'Antarctique et des eaux plus chaudes de l'océan Indien stimule la production des chaînes alimentaires, les îles Kerguelen constituent un lieu privilégié de rassemblement de nombreux animaux océaniques, en particulier de ceux qui ont besoin de la terre ferme pour se reproduire[39].

Jusqu'au début du XXe siècle les chasseurs de phoques et de baleines ont fréquenté l'archipel principalement pour collecter l'huile d'éléphant de mer, de baleine et les fourrures d'otaries. Les populations animales se sont aujourd'hui reconstituées et les côtes accueillent à nouveau de nombreuses colonies de reproduction d'oiseaux (albatros, manchots, pétrels, etc.) et de mammifères marins (éléphants de mer et otaries). Les eaux côtières sont fréquentées par des baleines à bosse et abritent une population résidente de dauphins de Commerson. Les écosystèmes de l'archipel doivent toutefois s'adapter à la présence d'espèces introduites par l'homme, notamment des rennes, des mouflons, des lapins, des chats, des rats et des souris, des truites et des saumons, divers invertébrés et quelques plantes comme les pissenlits. Si certaines de ces introductions ont été néfastes pour la faune et la flore locale, elles permettent paradoxalement d'améliorer la biodiversité de l'archipel[Note 6]. Les îles, y compris une portion importante des eaux territoriales, sont classées en réserve naturelle. La zone économique exclusive est quant à elle l'une des zones de pêche de la légine[40].

Modèle:Message galerie

Le littoral accueille d'importantes colonies de reproduction d'éléphants de mer, de manchots royaux, de diverses espèces d'albatros ou de gorfous[39].

Les eaux environnantes sont caractérisées par la dominance de poissons de la famille des Nototheniidae, comprenant notamment la très convoitée légine dont « la pêche illicite a longtemps été un fléau pour la durabilité de l’espèce »[40]. Dans le secteur des Kerguelen, cette pêche illégale a pu être éradiquée grâce aux efforts des autorités et des armateurs réunionnais opérant sur zone[40].

Les écosystèmes originaux ont cependant été profondément modifiés d'une part par la surexploitation des ressources (chasse baleinière et phoquière tout au long du XIXe siècle, pêche industrielle à la fin du XXe siècle) et d'autre part par l'introduction volontaire ou involontaire d'animaux exogènes qui se sont acclimatés : lapins, chats, rats, rennes, truites, etc[39].

La végétation terrestre, également très altérée par l'impact des lapins, est assez maigre, formant près du littoral des paysages de toundra, mais se réduisant le plus souvent, dès que la pauvreté du sol s'accentue ou que la rudesse du climat augmente avec l'altitude, à des touffes éparses au milieu d'étendues minérales ou à de discrètes colonies de lichens[39]. On trouve une espèce caractéristique : le chou de Kerguelen (Pringlea antiscorbutica)[39]. Un des lichens les plus communs de l'archipel est Aspiciliopsis macrophthalma[41]. Début 2008, l'UICN alertait sur le fait que 32 plantes « natives » devaient déjà faire face à 70 plantes récemment introduites par l'Homme dans l'archipel[42].

La végétation marine est en revanche très luxuriante, marquée par la présence de vastes forêts sous-marines de Macrocystis ou par une frange côtière de durvilléas[39].

Les Kerguelen dans les arts

Les Kerguelen en littérature

Les Kerguelen dans les chansons

  • Lettre à Hélène, chantée par Dave, 1978
  • Les Moutons, du groupe Matmatah, 1997

Les Kerguelen au cinéma

Dans Le Gendarme et les Gendarmettes (1982), l’adjudant Gerbert (Michel Galabru) peste contre son maréchal des logis chef Cruchot (Louis de Funès), le menaçant d’une mutation « à Maubeuge ou dans les îles Kerguelen ! Vous savez où c'est, vous, les îles Kerguelen ? ».

Notes

  1. a et b [1] - Institut Polaire Français - Archipel de Kerguelen - Le 12 février 1772, dans le sud de l'océan Indien, Yves Joseph de Kerguelen de Tremarec aperçoit une terre où il croit voir le continent austral, et lui donne le nom de « France australe ». Il fait débarquer un marin pour prendre possession du territoire au nom du roi. Il s'agit en fait de l'archipel des Kerguelen qui sera nommé ainsi par James Cook en 1776.
  2. Université de Saint-Étienne - Géochimie - Archipel des Kerguelen : L'archipel des Kerguelen (49° 30′ S, 69° 30′ E 7 250 km2) se situe en contexte intraplaque (plaque antarctique). Il représente une des émergences du plateau de Kerguelen dont la mise en place débute au Crétacé inférieur (-120/-110 Ma) lors de la dislocation du Gondwana (Inde/Australie/Antarctique).
  3. Odyssespace - La Terre : La plaque antarctique : la totalité de l'Antarctique, la quasi-totalité de l'océan Austral dont les îles Kerguelen, Saint-Paul, Crozet, Amsterdam, Bouvet hormis les îles Shetland du Sud, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, le sud-est de l'océan Pacifique et le sud de l'océan Indien.
  4. Louis Édouard Paul Lieutard (1842-1902) mène une tournée de prise de possessions officielles de l'archipel des Kerguelen du 1er au 15 janvier 1893, puis de l'île Saint-Paul et de l'île Amsterdam pour la France à bord de l'aviso Eure. Son nom est donné au XXe siècle à un sommet situé au sud-est de la péninsule Rallier du Baty, un sommet marquant l'ouest de la baie d'Audierne
  5. En décembre 1940, un des marins de l'Atlantis, le quartier-maître Bernahrd Herrmann , fait une chute mortelle alors qu'il repeignait la cheminée du navire, alors au mouillage au fond de la baie du Hillsborough. Il est enterré le 29 décembre à Port-Couvreux où sa tombe est toujours entretenue.
  6. Le Monde - Chronique des Terres australes : « Plus précisément, l’établissement de nouvelles espèces introduites, généralement par le biais de l’homme, augmente paradoxalement la diversité spécifique de l’archipel, contribuant ainsi à accroître la biodiversité globale, et modifie les niveaux et les interactions trophiques (directement ou indirectement). À l’échelle de la macrofaune, les conséquences vont de la création d’interactions prédateur-proie entre espèces introduites et natives, à des changements dramatiques dans le fonctionnement des écosystèmes. ».

Références

  1. Sur le site du Conseil national de l'information géographique.
  2. National Geospatial-Intelligence Agency Site internet: http://geonames.nga.mil/namesgaz/
  3. Commission nationale de toponymie, sur le site du Conseil national de l'information géographique.
  4. - Rapport Technique no 2 de l’ONERC, février 2009 p. 12 - Présentation de Kerguelen - Géographie, géologie et climat
  5. « La France étend son plateau continental de 500.000 km2 », sur Mer et Marine (consulté le )
  6. Roland Schlich
  7. [PDF] M. Recq, P. Charvis, La ride asismique de Kerguelen-Heard—Anomalie du geoide et compensation isostatique, Marine geology, 1987, no 76, p. 301-311. (résumé)
  8. - Le plan de relance dans les Taaf, 2009 - Focus sur… Les éoliennes - Kerguelen, le vent et les éoliennes…
  9. Futura Sciences - Les glaces des Kerguelen fondent de plus en plus rapidement - 25 juillet 2009 - Jean-Luc Goudet : « Les glaciologues estiment que le glacier a perdu 22 % de son volume de glace durant ces quarante ans. »
  10. Kerguelen Voyages - Rochers et glaciers : Depuis les années 1960, les températures moyennes annuelles ont augmenté de 1,3 °C et le nombre de jours de gel a diminué de 20 à 30 jours par an au cours des 20 dernières années.
  11. Réunionnais du Monde - Luc Baudot, Coordonnateur de la réserve naturelle à Kerguelen - août 2016 : « Les données de Météo France (présent depuis des décennies dans les Terres australes) sont claires : la température augmente. Et le réchauffement se voit dans le paysage ; les glaciers reculent d’environ 100 mètres par an. »
  12. Météo-France : Un mois d'août record aux Kerguelen
  13. Météo France : Kerguelen
  14. « Un mois d'août record aux Kerguelen », sur le site Météo-France, (consulté le )
  15. Climat : station Port-aux-Français (depuis 1971).
  16. Edgar Aubert de la Rüe, Remarques sur la disparition des glaciers de la Péninsule Courbet (Archipel de Kerguelen), TAAF Revue trimestrielle, 1967, no 40.
  17. Au milieu des années 1960, il n'occupait que 3,8 km2, le glacier de Chamonix s'octroyant l'autre partie de la cuvette. Il a la particularité de s'être formé en arrière d'une moraine frontale datant du petit âge glaciaire.
  18. District des Kerguelen sur le site des Taaf.
  19. Le préfet administrateur supérieur des TAAF sur le site des Taaf.
  20. http://ileskerguelen.blogspot.ca/
  21. a et b Le chef de district 647 sur le site des Taaf.
  22. a et b Présentation générale des TAAF sur le site des Taaf.
  23. Maurice de Brossard, Kerguelen, le découvreur, et ses îles : îles australes, Paris, France-Empire, (lire en ligne), Pp. 52, 57, 512
  24. a b et c (en) James Cook, The Three Voyages of Captain James Cook Round the World, vol. 5, éd. Longman, Hurst, Rees, Orme, et Brown, Londres, 1821, [lire en ligne], p. 146-151.
  25. a et b Xavier Reppe, Aurore sur l'Antarctique, Paris, Nouvelles éditions latines, (lire en ligne).
  26. Avant l'heure, c'est plus l'Eure par Yann Libessart, représentant de l'État dans l'archipel des Kerguelen, sur son blog Les manchots de la République pour Libération le 7 juillet 2008
  27. Archipel de Kerguelen sur le site de l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor.
  28. Gracie Delépine, Histoires extraordinaires et inconnues dans les mers australes : Kerguelen, Crozet, Amsterdam et Saint-Paul, Éditions Ouest-France, , 230 p., p. 191.
  29. Livre de bord de la Jeanne d'Arc pour sa 25e campagne d'application. Des photos du cachet philatélique de l'événement: [2], [3], [4] et quelques sites Internet traitant du sujet: "Complètement timbre" sur le site du Télégramme, Ravitaillement des districts sur le site des Taaf, "La Jeanne d'Arc" sur le site de la poste navale militaire, "Jeanne d'Arc sur le site ffaa.net, "Campagne de la Jeanne d'Arc" sur le site de Netmarine.
  30. a et b Les marins du Vendée Globe passent au large des Kerguelen sur le site de la1ere.francetvinfo.fr.
  31. Jean-Marc Régnault, « La France à la recherche de sites nucléaires (1957-1963) », Cahier du Centre d'études d'histoire de la défense, no 12 « Science, technologie et Défense. Stratégies autour de l’atome et de l’espace (1945-1998) »,‎ , p. 24-47 (ISBN 2951-5024-0-0, lire en ligne)
  32. « Dupont-Aignan veut envoyer les djihadistes sur les îles Kerguelen », Le Point,‎ (lire en ligne)
  33. « Djihadisme : Dupont-Aignan veut créer un “bagne démocratique” », sur valeursactuelles.com,
  34. [5] - Institut Polaire Français - Archipel de Kerguelen - Le 12 février 1772, dans le sud de l'océan Indien, Yves-Joseph de Kerguelen de Tremarec aperçoit une terre où il croit voir le continent Austral, et lui donne le nom de « France australe ». Il fait débarquer un marin pour prendre possession du territoire au nom du roi.
  35. Conseil National de l'Information Géographique Commission Nationale de Toponymie Site Internet:http://cnig.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/03/CNT-site-collectivit%C3%A9s-fran%C3%A7aises.pdf
  36. a et b Toponymie des Terres australes, Commission territoriale de toponymie avec le concours de Gracie Delépine, août 1973.
  37. Pierre Jullien, « David Grangette, le berger des Kerguelen », Le Monde, (consulté le ).
  38. Jacques Nougier, Pirate de légines, 201 p. L'Harmattan, 2003. (ISBN 2-7475-4459-1)
  39. a b c d e et f "Présentation des Kerguelen" sur le site des TAAF.
  40. a b et c La légine pêchée durablement à Kerguelen, sur le site des Taaf, .
  41. « Iles kerguelen - lac d'armor - lichens - aspiciliopsis macrophthalma - taaf », sur www.kerguelen-voyages.com (consulté le ).
  42. Le Télégramme du .

Annexes

Bibliographie

Films

  • Jacques Nougier, Ker 12 : le syndrome austral, DVD-Vidéo de 67 minutes avec bonus de 22 minutes tourné par Philippe Leclercq et Pierre Simon au cours de l'hivernage 1962. Édité et diffusé par l'Harmattan-Vidéo, décembre 2006. Coul. et N&B. (ISBN 2-296-02240-5) ; [réf. BNF : DLV-20051018-7259].
  • Gilbert Dassonville, Terra incognita - Terre des scientifiques Film en ligne de 27 minutes de présentation des missions scientifiques effectuées dans l'archipel des Kerguelen, 1964, produit par le SFRS-CERIMES (service du film de recherche scientifique)
  • Bruno Calle, Gérard Jumel, La caverne des phoquiers, VHS documentaire de 26', 1995, produit par Jour J. Productions
  • Rob Rombout, 2000, Le piège de Kerguelen, documentaire de 40 minutes

Articles connexes

Liens externes

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