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Deûlémont tire son nom de sa situation au confluent de la Lys et de la Deûle. Le toponyme accole le nom de la rivière canalisée, la Deûle, et le mot mont, forme francisée de mond (bouche en néerlandais). En 1060, on trouve une mention du nom Duplices Montes.
Une île sur la Lys, à laquelle on ne peut accéder que par le quai Verboeckhoven à Comines-Warneton (Belgique), appartient à la commune.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
Moyenne annuelle de température : 10,6 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,7 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,8 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,5 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,6 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Roubaix », sur la commune de Roubaix, mise en service en 1965[7] et qui se trouve à 17 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 833,2 mm pour la période 1981-2010[9].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Lille-Lesquin », sur la commune de Lesquin, mise en service en 1944 et à 20 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,8 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Deûlémont est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (96,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (85,2 %), prairies (10 %), zones urbanisées (4,8 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Héraldique
Armoiries données en 1690, sous l’administration de Madame Marie–Louise–Victoire de Créquy, 28e abbesse de Messines (1679 - 1706)[21] et Dame de Deûlémont. Enregistrées par D’Hozier à l’Armorial général de France.
Les armes de Deûlémont se blasonnent ainsi : «Écartelé au Premier et Quatrième de gueules à une fleur de lys à l’antique d’argent,au deuxième et troisième d’or au lion de sable lampassé de gueules,à une crosse d’or posée sur l’écartelé en pal,à l’écu brochant sur le tout d’or au créquier de gueules».
Toponymie
Deûlémont signifie « embouchure de la Deûle » ; mond signifie « bouche » en néerlandais.
Histoire
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Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].
En 2021, la commune comptait 1 819 habitants[Note 8], en augmentation de 8,73 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 36,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,1 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 889 hommes pour 909 femmes, soit un taux de 50,56 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[26]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,2
90 ou +
0,3
3,0
75-89 ans
3,4
17,1
60-74 ans
16,2
22,7
45-59 ans
24,0
20,6
30-44 ans
19,2
15,7
15-29 ans
17,1
20,8
0-14 ans
19,8
Pyramide des âges du département du Nord en 2020 en pourcentage[27]
L'église Saint Symphorien - Elle a été construite en 1925 en remplacement de la précédente église, détruite durant la première guerre mondiale.
La chapelle Marie Mère de Dieu - Bâtie en 1926, elle est située aux écolatries. Elle contient une statue de la Vierge à L'enfant, une statue de Saint Roch et une statue de Saint Joseph.
La chapelle Notre-Dame - Elle est située rue des Processions. Elle contient une statue de la Vierge à L'enfant
La chapelle Notre-Dame de la Délivrance - dite "Chapelle Rohart". Bâtie en 1867, reconstruite en 1934 et rénovée en 2013. Elle est située rue des trois frères Fretin. Elle contient une statue de la Vierge à L'enfant, une statue de Saint Gérard et une statue de Saint Antoine de Padoue.
La chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs - Elle a été édifiée à l'initiative de la famille Desprez, qui occupait la ferme du Wynhem, en action de grâce pour avoir été préservée des malheurs de la première guerre mondiale. Elle est située à l'angle du chemin du Moulin du Wynhem et du chemin de Deulemont.
La ville de Deûlémont est marquée par la dévotion à Saint Symphorien, On trouve un autel dédié à ce saint dans l'église du même nom. Au XVIIè siècle on paye déjà le clerc de l'église pour donner des chandelles aux pèlerins qui viennent "servir Saint Symphorien"[28]. La dévotion est toujours active au XIXè siècle : en 1861, l'abbé Dinet mentionne Deûlémont dans son étude sur S. Symphorien et son culte[29].
Deûlémont était un lieu de pélérinage populaire parmi les Flamands, qui appelaient la ville "Dulzemonde". L'écrivain populaire flamand Edward Vermeulen l'évoque dans son ouvrage de 1927 "Mietje Mandemakers & Cie" [30] L'éthnologue Belge Walter Giraldo, le mentionne à plusieurs reprises dans ses études sur la dévotion populaire en Flandre Occidentale, notamment dans son ouvrage "Volksdevotie in West-Vlaanderen".
On prie Saint Symphorien en particulier pour la guérison de la Cyanose[31],[32] et pour prévenir la mort subite du nourrisson[33] ou toutes sortes d'autres maladies infantiles. On invoquait aussi parfois Saint Symphorien contre les maladies du bétail[34].
Au début des années 1930, des pèlerins de Courtrai venaient y faire bénir les sous-vêtements déjà neuf fois portés par leurs enfants, après quoi les enfants devaient porter pendant neuf jours ces vêtements[35].
Dans les années 1950, les pèlerins viennent encore d'Aalbeke[31], de Deerlijk[32], de Wytschaete[36] ou de Wevelghem[34]. Des pratiques similaires aux années 1930 sont rapportées : on se rend à Deûlémont avant l'accouchement, de préférence avec son époux et on fait bénir un vêtement qui doit être fait porté à l'enfant à sa naissance pendant neuf jours[34].
Au XIXe siècle la paroisse de Deûlémont diffusait une médaille à l’effigie du Saint. Une procession avait lieu le quatrième dimanche du mois d'août[37]. De nos jours, des pèlerins viennent encore de Flandre pour "servir" le Saint. Une messe avec bénédiction des enfants est toujours organisée à cette date : les enfants reçoivent l'image d'un vitrail représentant Saint Symphorien[38].
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
↑La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
↑Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Deûlémont Informations historiques sur la ville, Deûlémont, Archives Municipales, , 28 p., p 18.
↑Abbé Ch. -L. Dinet, S. Symphorien et son culte Tome Second, Autun, Imprimerie Michel Dejussieu, (lire en ligne), p 551.
↑(nl-BE) Edward Vermeulen, Mietje Mandemakers & Cie, Tielt, Lannoo, (lire en ligne), p 102 / Ge moet in beëvaaart gaan naar Dulzemonde, raade Leonie aan, 't is wel ver in Frankrijk, maar ge zoudt er voorzeker beternis vinden." / Tu dois aller en pélérinage à Deulémont, conseilla Léonie, 'c'est bien loin en France, mais t'y trouverais pour sur de l'amélioration.".
↑ a et b(nl) Walter Giraldo, « Dienen uit liefdadigheid », Biekorf, , p 68 (lire en ligne).
↑ a et b(nl) Walter Giraldo, « Dienen uit liefdadigheid », Biekorf, , p 71 (lire en ligne).
↑(nl-BE) Walter Giraldo, Volksdevotie in West-Vlaanderen, Brugge (bruges), Marc van de Wiele, , 164 p. (ISBN90-6966-057-1), p 29 "tot heden blijkt Dulzemonde de aangewezen bedevaartplaats tegen de wiegendood te zijn" / tr : jusqu'à présent, Deulemont semble le lieu de pélérinage désigné contre la mort subite du nourrisson..
↑ ab et c(nl) Walter Giraldo, « Bedevaart, volksgeneeskunde en toverij », Biekorf, , p 236 (lire en ligne).
↑(nl-BE) Walter Girardo, Volksdevotie in West Vlaanderen, Brugge / Bruges, Marc Vande Wiele, , 164 p. (ISBN90-6966-057-1), p 56.
↑(nl) Walter Giraldo, « Dienen uit liefdadigheid », Biekorf, , p105 (lire en ligne).