Tempête Xynthia

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 2 mars 2010 à 13:30 et modifiée en dernier par 86.214.25.63 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Modèle:Infobox Tempête synoptique

La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le , causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

Son passage a causé la mort d'au moins 62 personnes (bilan provisoire au ) et de nombreux dégâts matériels. En France, la conjonction des vents violents et de fortes marées a donné lieu à une onde de tempête qui a occasionné d'importantes inondations dans certaines régions littorales, principalement en Charente-Maritime, en Vendée et dans les Côtes-d'Armor. La tempête Xynthia est considérée comme une des plus violentes et des plus meurtrières depuis les deux tempêtes de décembre 1999.

Contexte météorologique

Dès le 23 février au soir, grâce aux satellites GOES 12, Meteosat 9 et NRL, Météo France parle pour la première fois d'une dépression, situé au plein de coeur de l'atlantique sur le tropique du Cancer et sur le 30ème parallèle, pouvant potentiellement devenir une tempête. Le 25 février, des images prises par le satellite Eumetsat laissent apparaître le creusement rapide de cette dépression au large de l'archipel portugais de Madère, dans l'Atlantique subtropical. Les observations permettent de distinguer très rapidement une anomalie d'altitude avec décrochage de basse tropopause, en lien avec une inflexion du courant-jet[1]. L'intensification du creusement de la dépression conduit les services météorologiques espagnols, portugais et français, à lancer une procédure d'alerte pour les zones menacées devant l'imminence de ce que les météorologistes appellent un cyclone extratropical de type « bombe » ou cyclogénèse frontale explosive. Ce terme ne doit cependant pas être confondu avec celui de « cyclone » (dans le sens de cyclone tropical) qui est un phénomène régi par des mécanismes différents, même si l'intensité des vents peut parfois être d'une intensité comparable. Ainsi, une tempête de type « bombe » tire son énergie de l'atmosphère, tandis que les cyclones tropicaux tirent leur énergie de la température de la mer.

Position de la dépression au large des côtes galiciennes (modèle de prévision GFS établi le 25 février pour le 27 février)

La dépression, baptisée « Xynthia » remonte peu à peu des régions subtropicales, advectant au passage des masses d'air sahariennes. Ce phénomène est ressenti dans les régions traversées par la tempête par une douceur inhabituelle peu avant l'arrivée des premières rafales. Le 26 février, elle approche des Îles Canaries, où elle cause quelques dégâts matériels[2]. La cyclogénèse s'accentue tandis que la tempête, qui continue à se creuser (968 hPa) remonte le long des côtes du Portugal, poursuivant vers la mer Cantabrique et le golfe de Gascogne. Dans un communiqué, l'agence météorologique espagnole (AEMET) parle d'une tempête « rapide, intense et profonde » caractéristique des systèmes appelés « cyclogénèses explosives »[3].

Le centre dépressionnaire atteint le golfe de Gascogne dans la soirée du 27 février, apportant des températures très douces par effet de foehn sur le Pays basque où on observait jusqu'à 25°C, avant de pénétrer dans les terres le 28 février aux alentours de 2 heures du matin, sans toutefois se combler immédiatement. De puissantes rafales de vent et des vagues hautes de plusieurs mètres associées à une marée de fort coefficient provoquent un phénomène de surcote dans plusieurs régions du littoral français (essentiellement Charente-Maritime et Vendée). La rupture de plusieurs digues conduit à de graves inondations dans plusieurs communes[4]. En marge du système, on relève des vents violents dans la vallée du Rhône et sur les contreforts alpins.

La tempête atteint la région parisienne le matin du 28 vers 6 heures. Les vents les plus forts se décalent vers les régions du Centre, la Normandie et le Nord-Pas-de-Calais, atteignant également le Royaume-Uni. Au cours de l'après-midi, la tempête atteint la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Scandinavie[5]. Durant la journée du , elle se termine en engendrant une tempête sur la partie sud de la mer Baltique[6].

Dommages

Portugal

Alerte météorologique dans la péninsule Ibérique, le 27 février 2010.

La tempête se forme au large de l'archipel de Madère, balayé par des vents violents durant plusieurs heures dès le 26 février[7]. Ces mauvaises conditions climatiques surviennent quelques heures après le passage d'une première tempête ayant causé la mort de 43 personnes[8].

Le creusement rapide de la dépression Xynthia et son potentiel « explosif » au sens météorologique du terme conduit l'institut météorologique national à émettre un bulletin d'alerte rouge pour dix districts du nord du pays. La protection civile conseille aux habitants des régions du centre et du littoral de limiter les déplacements en raison de rafales de vent estimées à plus de 160 km/h et de pluies soutenues en liaison avec le système dépressionnaire.

Une première victime est signalée dans la journée du 27 février : un enfant de 10 ans meurt écrasé par un arbre à Paredes, dans le district de Porto. Neuf personnes sont également blessées dans cet accident. Les intempéries endommagent sérieusement plusieurs logements à Matosinhos, Vila Nova de Gaia, Montemor-o-Novo et Leiria[9]. La garde nationale républicaine signale la fermeture de plusieurs axes routiers (autoroutes A14, A16 et A2 notamment) en raison de chutes d'arbres et de poteaux électriques[10]. La circulation sur les ponts du 25 avril et Vasco de Gama est suspendue durant une partie de la journée. Le trafic ferroviaire est également fortement perturbé en plusieurs points du pays, en particulier au niveau d'Alverca, d'Alhandra et de Peso da Régua[11]. En début d'après-midi du 27 février, des rafales de 140 km/h sont déjà relevées à Pampilhosa da Serra, tandis qu'à Lisbonne, les vents atteignent 90 km/h[12].

Des coupures de courant sont signalées dans tout le pays. Au plus fort de la tempête, près de 1 million de foyers se retrouvent sans alimentation électrique, avant que la situation ne revienne à la normale progressivement[13].

Espagne

L'alerte météorologique est effective pour les Îles Canaries à compter du 27 février minuit, alors que la dépression pénètre l'archipel par le sud-ouest. Les premières rafales de vent atteignent rapidement les îles de Ténérife et de La Palma (dans une moindre mesure celles de El Hierro et Gran Canarias), où elles sont accompagnées de quelques précipitations et d'une montée subite des températures. Des bourrasques de près de 160 km/h sont enregistrées à Izaña et San Andrés y Sauces, de 147 km/h à Candelaria et San Juan de la Rambla et de 120 km/h à Puerto de la Cruz[14]. Plusieurs routes sont interdites à la circulation de manière préventive et plusieurs vols au départ ou à destination des Canaries sont différés. Des dégâts mineurs sont relevés sur l'ensemble du territoire (arbres arrachés, toitures endommagées, fils électriques rompus) sans qu'aucune victime ne soit à déplorer. Des coupures de courant sont signalées dans près de 14 000 foyers canariens, la majorité (10 000) sur l'île de Ténérife[15]. Le réseau est remis en état progressivement dans les heures qui suivent, alors que la tempête s'évacue vers la péninsule ibérique. L'alerte est levée sur le territoire le 27 février à 14 heures, tandis qu'au même moment de violentes rafales de vent touchent le Portugal et l'Espagne continentale.

Embarcations prises dans la tempête en Galice

Prévenues depuis plusieurs heures de l'arrivée de la tempête par les services météorologiques espagnols (AEMET), les autorités des communautés autonomes menacées mettent en place un dispositif d'urgence, en lien avec les services météorologiques régionaux (Meteo Galicia et Euskalmet notamment) et les services de la protection civile. En Galice, le gouvernement autonome (Xunta de Galicia) mobilise un dispositif de secours de près de 2000 personnes[16]. Des annonces sont faites par l'intermédiaire des médias (Television de Galicia, Radio de Galicia) afin de conseiller aux habitants de rester autant que possibles à leurs domiciles et de ne pas encombrer inutilement les lignes téléphoniques[17]. Les manifestations sportives et les événements de plein-air sont tous annulés. Les premières rafales de vent atteignent la Galice dans le courant de l'après-midi, atteignant localement les 196 km/h dans certains endroits exposés des provinces d'Orense et de Pontevedra (Serra de Oixe)[18], 147 km/h sur le campus de Vigo et 145 km/h à Vimianzo[18]. Un premier décès est à déplorer en Espagne à Vilar de Barrio (province d'Orense) : une femme âgée de 82 ans est victime de l'effondrement d'un mur[19]. Au plus fort des intempéries, plusieurs axes de circulation sont coupés et 27 000 foyers sont privés d'électricité dans la seule communauté autonome de Galice[19].

La tempête atteint le nord de la Castille-et-Léon et les Asturies en fin d'après-midi. À Arlanzón, des chutes d'arbres sur une route causent un accident de la circulation qui est fatal à deux personnes[20]. La dépression atteint les côtes cantabriques en début de soirée. Des mesures de sécurité sont prises par le gouvernement autonome basque, où les services météorologiques régionaux (Euskalmet) annoncent des vents à près de 150 km/h dans les zones sensibles[21]. À Saint-Sébastien et Vitoria-Gasteiz, les transports urbains sont interrompus et plusieurs centres commerciaux fermés de manière préventive[22]. Des messages d'alertes sont diffusés sur les ondes des principaux médias, incitant les habitants à rester chez eux et donnant des consignes en cas d'urgence. Les parcs et jardins de plusieurs villes de la communauté autonome sont fermés, les événements de plein-air annulés[23] et la RENFE (société de chemins de fer espagnols) diffère plusieurs départs et arrivées de trains. En soirée, des pointes à 228 km/h sont enregistrées à Orduña[24]. À Bilbao, des consignes sont données pour que les navires restent en haute mer, au plus loin de la zone devant être affectée par la tempête[25].

France

Carte de Vigilance de Météo-France, le 27 février 2010 à 19h30

Devant l'imminence d'une tempête potentiellement dévastatrice, les services de Météo-France placent quatre départements en vigilance rouge[26] (alerte maximum) dans la journée du 27 février : la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne ; 69 départements sont placés en vigilance orange. C'est la deuxième fois qu'un avis de vigilance rouge est mis en place pour des vents violents depuis la mise en place du dispositif en 2001[27].

La tempête frappe la France dans la nuit du 27 au 28 février et une partie de la journée du 28. Elle y fait au moins 51 victimes, dont 33 dans le seul département de la Vendée et de nombreux déplacés suite aux innondations[28],[29]. Des rafales de vent à 160 km/h (Île de Ré) et même 161 km/h dans les Deux-Sèvres, voire 200 km/h sur les crêtes des Pyrénées (242 km/h au Pic du Midi) sont enregistrées localement, tandis qu'au pied des Pyrénées dans la vallée de l’Adour, un phénomène de foehn très important fait grimper les températures à plus de 22 °C autour de minuit CET, ou encore 19 °C à Bordeaux (contre une moyenne nationale autour de 10 °C, et °C dans le Finistère atteint par le front froid et d’importantes précipitations).

Le littoral charentais et vendéen apparaît comme le plus durement touché par ces conditions extrêmes (131 km/h aux Sables-d'Olonne, 133 km/h à La Rochelle, 137 km/h à Royan, 140 km/h à Saint-Agnant et 160 km/h à Saint-Clément-des-Baleines), sans que l'intérieur des terres soit pour autant épargné (132 km/h à Chateauroux, 127 km/h à Nangis, 122 km/h à Auxerre, 123 km/h à Poitiers, et 135 km/h à Metz[30]).

La conjonction de la tempête et de marées de fort coefficient (102) conduit à la rupture de plusieurs digues dans plusieurs localités, conduisant à de fortes inondations dans les départements de Vendée (La-Tranche-sur-Mer, L'Aiguillon-sur-Mer, La Faute-sur-Mer)[31], de Charente-Maritime (Aytré, Fouras, Châtelaillon, Boyardville[32], La Rochelle[33]) ou de Gironde (Andernos, Cap-Ferret)[34]. L'Ile de Ré, dont les informations parviennent moins bien du fait de son isolement, apparaît comme particulièrement touchée[35]. Les digues ayant cédé en plusieurs points, les communes de Saint-Clément-des-Baleines et desPortes-en-Ré sont en partie inondées. Les passages reliant l'île principale aux presqu'îles de Loix et d'Ars sont noyés au Martray et dans les marais salants. Dans le sud de l'île, de nombreux dégâts matériels sont à déplorer et la ligne de côte a nettement reculé[36]. Deux chalands d'ostréiculteurs ont été fortement endommagés, l'un à quai et l'autre retourné dans l'eau au port de Saint-Martin-de-Ré. La surcote (qui atteint une valeur exceptionnelle de près de 1,50 m sur les côtes vendéennes et charentaises, essentiellement à cause du creusement dépressionnaire agissant comme un « aspirateur » soulevant l’océan, s'ajoutant à l'effet de la marée haute et à l'effet des vents de surface poussant la masse d'eau en avant de l’œil dépressionnaire et s'élevant rapidement sur le plateau continental) est également ressentie jusque dans certains quartiers de Bordeaux (Bastide[37]) et de sa grande périphérie (Saint-Louis-de-Montferrand[38]). Des phénomènes similaires, mais de moindre intensité, sont relevés dans les Côtes-d'Armor[39] (Guingamp, Jugon-les-Lacs) et dans la Manche (Granville). Surpris par la brusque montée des eaux, plusieurs dizaines d'habitants se hissent sur les toits de leurs maisons et doivent être secourus par des hélicoptères de la protection civile[40].

Le bilan humain apparaît comme particulièrement élevé : nombre de victimes ont péri du fait des inondations liées à la tempête. On dénombre 33 morts dans le seul département de la Vendée (dont 27 sur les communes de L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer), 11 dans le département de la Charente-Maritime[41], 2 en Loire-Atlantique, 1 dans le département des Hautes-Pyrénées et 1 dans l'Yonne. Les dégâts matériels sont également importants dans certaines régions (toitures arrachées, éboulements, chutes d'arbres et dégâts des eaux notamment). Le trafic est fortement perturbé sur plusieurs axes routiers et la frontière franco-espagnole provisoirement fermée, contraignant plus de 1200 routiers à passer la nuit sur des aires d'autoroutes dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes[42]. Les ponts reliant les îles de Ré et d'Oléron, mais aussi le pont d'Aquitaine à Bordeaux sont momentanément fermés à toute circulation au plus fort de la tempête. Le trafic ferroviaire à destination de Bordeaux, de La Rochelle, de Nantes ou de Limoges est également perturbé[43]. À Paris, de nombreux vols Air France sont annulés par mesure de précaution[44].

Aux Sables-d'Olonne (Vendée) le remblai qui était en travaux à ce moment-là subit des dégâts considérables. Des glissements de terrain sont constatés et le trottoir a été détruit sur une longueur importante. Lors de la marée haute du 28 février (4 heures du matin), 30 à 40 cm recouvraient la route du remblai.

Au matin du 28 février, près d'un million de personnes sont privées d'électricité, dont 400 000 dans le grand ouest (100 000 en Vendée et autant en Charente-Maritime), 325 000 dans les régions du centre et 80 000 en Aquitaine[45].

Dans plusieurs régions, comme en Bretagne[46], les dégâts proviennent également de la crue des rivières.

Dans une allocution prononcée à la suite d'un réunion de crise, le chef du gouvernement François Fillon parle de « catastrophe nationale »[47]. La venue du président de la République Nicolas Sarkozy, du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, du ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo et du secrétaire d'état aux transports Dominique Bussereau en Vendée et en Charente-Maritime est effectuée le 1er mars[48].

Relevés des vents enregistrés durant la tempête « Xynthia » en France, par ordre décroissant[30]
Pays Localité Vitesse Commentaires
France Pic du Midi de Bigorre 238 km/h à 2 880 mètres d'altitude
France Puy-de-Dôme 198 km/h à 1 440 mètres d'altitude
France Le_Markstein Alsace 171 km/h à 1 200 mètres d'altitude
France Scillé 161 km/h valeur maximale en plaine pour cette tempête
France Île de Ré 160 km/h
France Paris (Tour Eiffel) 159 km/h
France Aston) 150 km/h
France Luchon, Septsarges 146 km/h
France Celles-sur-Ource | Loudenvielle 144 km/h
France Saint Agnant, Pointe de Chassiron (Ile d'Oléron), Gérardmer 140 km/h
France Mouzay, Les Sauvages 139 km/h
France Loudun 138 km/h
France Aubigny-sur-Nère, Brindas 136 km/h
France Metz, Nancy, Chastreix, Col du Béal 135 km/h
France Bustince, La Rochelle, Bérus, Blois, Vernines, Bressuire, Vagney, Ballon de Servance 133 km/h
France Châteauroux, Blois, Bar-le-Duc, Clamecy 132 km/h record de 1999 battu pour la station de Châteauroux
France Sables-d'Olonne, La Roche-sur-Yon, Moulins, Fontenay-le-Comte, Saint-Mards-en-Othe 131 km/h
France Cap-Ferret, Oloron-Sainte-Marie 130 km/h
France Préveranges 128 km/h
France Nangis, Saint-Chamond, Gruchet-le-Valasse 127 km/h
France Niort, Troyes, Biscarosse, Belmont, Mende, Abainville 126 km/h
France Bourges 125 km/h
France Châlons-sur-Vatry 124 km/h
France Poitiers, Saint-Gervais-d'Auvergne, Seingbouse, Savigny-sur-Clairis 123 km/h
France La Teste-de-Buch, Auxerre, Orléans, Paris (Montsouris), Orléans, Mathaux, Rosnay, Fontaine-lès-Vervins 122 km/h
France Reims, Rodalbe, Blesmes 121 km/h
France Bordeaux, Montluçon, Châteaudun, Savigny-en-Véron, Ourouer-les-Bourdelins 120 km/h
France Châteaudun, Pouzauges 119 km/h
France Melun, Bouy-sur-Orvin, Vatry, Rocroi, Velaine-en-Haye 118 km/h
France Argers, Volmunster, Avord, Orval 117 km/h
France Bernaville, Mourmelon-le-Grand 116 km/h
France Angers, Aurillac, Royan, Roissy-en-France, Sens, Magnanville, Collégien, Douzy, Saint-Maurice-aux-Forges, Frotey-lès-Vesoul 115 km/h
France Tours, Pointe de Socoa, Aubrac, Saulces-Champenoises, Doncourt-lès-Conflans , Saint-Christophe-sur-le-Nais 114 km/h
France Nemours, Biscarosse, Avesnes-sur-Helpe, Frignicourt 113 km/h
France Castres, Saint-Maur-des-Fossés, Abbeville, Nonsard, Villette, Rouesse-Vasse, Felletin 112 km/h
France Chartres, Marcenat, Nordheim, Cramchaban, Esternay, Belin-Béliet, Saint-Martin-du-Mont, Cosne-Cours-sur-Loire 111 km/h
France Le Puy-en-Velay, Tonnerre, Lurcy-Lévis, Dauendorf, Le Bourget, Lignéville, Ban-de-Sapt, Salbris, Saint-André-en-Terre-Plaine, Saint-Martin-de-la-Mer, Mont-Saint-Vincent 110 km/h
France Leucate, Strasbourg 104 km/h
France Lyon, Nantes, Clermont-Ferrand 100 km/h

La dépression quitte la France pour gagner le Benelux[49], le Danemark, l'Allemagne et la Suède où elle donne de la neige en raison des températures basses[50].

Suisse

En Suisse, les vents ont soufflé jusqu'à près de 150 km/h, autant en montagne qu'en plaine. Ils ont provoqué plusieurs chutes d'arbres et quelques coupures de courant. Le trafic routier ou CFF a ponctuellement été perturbé par des arbres ou des branches[51]. Aucun blessé n'est à déplorer dans le pays.

MétéoSuisse avait émis une vigilance jaune pour une bonne partie du nord des Alpes et une vigilance orange pour les régions Ajoie - Delémont - Franches-Montagnes.

Quelques valeurs relevées en Suisse[52] :
Vitesse Lieu Altitude[53]
148,3 km/h Les Diablerets 2 966 m
147,2 km/h Altdorf 449 m
124,9 km/h Evionnaz 480 m
115,6 km/h Quarten 420 m
112,0 km/h Oron-la-Ville 830 m
108,7 km/h Le Bouveret 375 m
105,1 km/h Aigle 381 m

Plusieurs médias parlent également de rafales jusqu'à 160 km/h sur la Riviera et le Chablais vaudois en citant comme source la police cantonale. Mais aucun détail sur le relevé, et notamment le lieu précis, n'est indiqué[54].

Belgique

La tempête a atteint la Belgique vers 9 h 00 et a concerné surtout les parties sud et est du pays. Des dégâts sont annoncés : principalement des ardoises envolées, quelques panneaux publicitaires arrachés et quelques branches tombées près de la côte, où le vent a été pour cette fois moins fort qu'à l'intérieur du pays. À Liège, la structure de tours en démolition s'est effondrée. De nombreux arbres se sont abattus à Bruxelles ainsi que dans le reste du pays[55]. On dénombre 1 mort, un homme écrasé par un arbre à Jodoigne.

Allemagne

Chute d'un arbre à Darmstadt, en Allemagne

On dénombre au moins six morts ainsi que de nombreux blessés dus à des chutes d'arbres et des dizaines des voitures détruites. Les dégâts ont aussi engendré dimanche de fortes perturbations des trafics ferroviaire, aérien et routier. Un garçon de deux ans a péri noyé dans le land de Hesse, après avoir été précipité dans une rivière par une rafale de vent. Deux automobilistes ont été tués par des arbres qui se sont abattus sur leurs voitures, un homme dans la Forêt-Noire et une femme en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Dans le même Land, une femme qui faisait du jogging a également été tuée par la chute d'un arbre. Un homme de 69 ans a été tué par la chute d'un arbre alors qu'il effectuait une randonnée en forêt avec un groupe d'une vingtaine d'autres personnes près de Bad Schwalbach, à l'ouest de Francfort-sur-le-Main. Une sixième personne victime de la tempête est à déplorer en Basse-Saxe, où un automobiliste a trouvé la mort en percutant un arbre mais ce décès n'est pas encore validé par les autorités locales[56].

Bilan humain

Modèle:Début Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Zone Bilan Catastrophe Modèle:Fin Bilan CatastropheModèle:Vider gauche

Bilan matériel

En France

Réseau électrique

Plus de 1 million de foyers sont privés d’électricité[57]. Dans toute la France, un million de foyers étaient privés d'électricité dimanche matin, dont 320.000 dans l'Ouest et 375.000 en Auvergne, Centre et Limousin, selon un communiqué d'ERDF, filiale de distribution d'Électricité de France qui a mobilisé 1 500 agents.

Nombre de foyers sans électricité :
Région 28 février 2010[58]
Poitou-Charentes et Pays de la Loire 320 000
Auvergne Centre Limousin 375 000
Sud-Ouest 57 000
Est 63 000
Île-de-France 37 000
Rhône-Alpes Bourgogne 75 000
Manche Mer du Nord 31 000
Les stations de ski

Christophe Merlin, secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées, annonce que « de 20% à 80% des équipements suivant les stations » ont été détruits par les vents violents de 200 km/h. Certaines stations seront obligées de fermer jusqu'à la fin de la saison[59].

Installation portuaires

La montée des eaux a fait se décrocher les pontons d'amarrage dans plusieurs ports de plaisance (dont celui des Minimes à La Rochelle[60], ou encore aux Sables-d’Olonne), les faisant dériver et s’agglutiner en même temps que les bateaux accrochés sur les pontons plus près des quais, voire même passer par dessus. Dans le port de la Rochelle, on retrouve des bateaux empalés au dessus des poteaux d'amarrage de ces pontons, les passerelles d'accès sont décrochées et tombent directement dans l’eau, certains pontons sont inutilisables. Les plus petites embarcations simplement ancrées s'agglutinent sur les berges, causant des dégâts dans les coques et les quilles.

En Vendée, les chenaux entre bassins ont parfois été endommagés, ainsi que les passerelles bitumées qui les surmontent, soulevées par la pression de l'eau et des vagues.

Digues et quartiers inondés.

Des brèches se sont formées dans les digues protégeant le littoral du marais vendéen, permettant à la haute mer d'envahir des terres situées sous le niveau moyen de la mer. L'effet du courant a accentué ces brèches rapidement, provoquant de graves inondations dans des quartiers habités et occasionnant de nombreuses victimes. Ces dernières n'ont pu trouver secours dans les étages, les maisons de la région vendéenne étant souvent construites de plain-pied, sans aucun étage ni grenier : la seule issue pour ceux qui ont été surpris était de parvenir à s'échapper de leur maison à temps, ou à se réfugier sur le toit.

Au matin du 1er mars, une soixantaine de maisons dans les communes les plus touchées du littoral vendéen se trouvent noyées sous plus de 2,50 mètres d’eau (plus haut qu'un plafond) sans que les plongeurs-sauveteurs soient parvenus à les visiter pour les évacuer dans les 24 heures. Ils craignent de ne plus y trouver aucun survivant, puisqu'aucune bulle de refuge ne peut tenir aussi longtemps. Certains de ces quartiers inondés derrière les digues ne connaitront pas de retrait des eaux avant plusieurs jours (malgré les pompages mis en place par la Sécurité Civile) en raison des coefficients de marée qui atteindront leur pic le plus élevé dans la journée du lundi 1er mars, mais aussi à cause des précipitations qui ont repris dimanche soir et lundi matin.

Voies ferrées

La voie ferrée entre Saintes et La Rochelle, partiellement posée sur une digue en bordure de mer, a été endommagée, causant des annulations de trains avant réparations, puis des retards.[61]

Réactions politiques et officielles : propositions et aides

Le président de la République de France, Nicolas Sarkozy, en visite en Charente-Maritime, propose un plan d'aide de l'ordre de 3 millions d'euros[62]. Parallèlement, « trois ministres, Christine Lagarde (Economie), Brice Hortefeux (Intérieur) et Eric Woerth (Budget) » ont signé l'arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, qui a été publié au Journal Officiel le mardi 2 mars 2010[63],[64].

Philippe de Villiers a déclaré qu'« il faut être raisonnable et construire à des distances plus importantes» de la mer [63]. Dans la même veine, Chantal Jouanno (la secrétaire d'Etat à l'Ecologie), souhaite de « durcir les règles ».

Sources, notes et références

  1. Xynthia : bulletin de suivi Infoclimat, consulté le 1er mars 2010
  2. Tenerife resiste a los vientos huracanados de Xynthia,consulté le 1er mars 2010
  3. El temporal de viento huracanado deja tres muertos en la Península,consulté le 1er mars 2010
  4. Des Vendéens sont morts noyés dans leur maison,consulté le 1er mars 2010
  5. La tempête Xynthia secoue la Belgique,consulté le 1er mars 2010
  6. Nawałnica Xynthia słabnie. Wichury zabiły co najmniej 50 osób, consulté le 1 mars 2010
  7. Tempête de Madère, page visitée le 28 février 2010.
  8. http://actualite.lachainemeteo.com/actualite/meteo/inondations-a-madere---au..._5562_2010-02-19.php
  9. (pt) Mau tempo já fez um morto e nove feridos em Portugal
  10. (es) El temporal de viento huracanado deja tres muertos en la Península, consulté le 28 février 2010
  11. (pt) Xynthia pára auto-estradas e comboios
  12. (pt) Ventos atingem 140 km/h
  13. (pt) Electricidade restabelecida em todo o pais apos mau tempo
  14. (es)Tenerife resiste a los vientos huracanados de Xynthia
  15. (es)El temporal deja sin luz a 10.000 usuarios en la Isla
  16. (es)La Xunta activa un dispositivo especial ante el temporal, consulté le 28 février 2010
  17. (es)De la Vega pide calma ante la gran borrasca, consulté le 28 février 2010
  18. a et b (es)El ciclón Xynthia provocó vientos de 196km/h en Serra do Eixe (Ourense) y afectóa 6 instalaciones eléctricas en La Coruña
  19. a et b (es)Xynthia se cobra su primera víctima mortal en Ourense
  20. L'Espagne, le Portugal, la Belgique et l'Allemagne également touchés par la tempête
  21. Site d'Euskalmet
  22. (es)El temporal golpea el norte con vientos de hasta 228 km/h
  23. (es)Suspendidos por el viento el deporte al aire libre, los mercados y ferias vascas, consulté le 28 février 2010
  24. (es)El temporal de viento deja al menos tres muertos en la Península
  25. El puerto de Bilbao situará en alta mar a los barcos amarrados en sus muelles, consulté le 28 février 2010
  26. Delphine Chayet, La puissance de la tempête a pris de court les communes du littoral, Le Figaro, le 2 mars 2010.
  27. Pyrénées, sud-ouest, Massif central, Rhône : la tempête pénètre la France, consulté le 27 février 2010.
  28. Information mise à jour sur Libération consulté le 28 février 2010.
  29. Dominique Hervouët, Des Vendéens sont morts noyés dans leur maison, [Le Figaro], le 1er mars 2010
  30. a et b Site Infoclimat, bulletin spécial n° 209 avec relevés Météo France
  31. Ouest France : La tempête a fait au moins 45 morts en France
  32. Un cataclysme en Oléron
  33. Châtelaillon-plage, Aytré, Angoulins, rescapés des eaux
  34. Bassin d'Arcachon : Les rives sous les eaux
  35. Sud-Ouest : La tempête débit l'Ile de Ré en trois morceaux
  36. Le Phare de Ré : Tempête 2010 : gros dégâts matériels à l'Ile de Ré
  37. La Bastide avait les pieds dans l'eau
  38. La vague frappe à nouveau
  39. Du vent, mais surtout beaucoup trop d'eau !
  40. La tempête a submergé des maisons en moins d'une heure
  41. La tempête Xynthia à fait 51 morts en France
  42. La tempête est une catastrophe nationale
  43. Tempête : des transports fortement perturbés
  44. Des vols Air France annulés à cause de la tempête, consulté le 28 février 2010.
  45. Tempête : électricité, retour à la normale mercredi pour 80 % des foyers
  46. France 3 : La Bretagne face aux crues, consulté le 2 mars 2010.
  47. La tempête Xynthia fait entre 40 et 50 morts, la Vendée endeuillée
  48. Sarkozy attendu sur le littoral atlantique lundi
  49. L'Europe balayée par une violente tempête consulté le 28 février 2010.
  50. Snöoväder drar in över Sverige, consulté le 28 février 2010
  51. La Suisse et l'Europe balayées par une violente tempête: 53 morts, consulté le 28 février 2010
  52. Carte de MétéoSuisse - Consulté le
  53. Altitude de la station météo
  54. Tempête sur la Suisse romande - 24 Heures - Consulté le
  55. La tempête Xynthia secoue la Belgique, consulté le 28 février 2010
  56. Tempête Xynthia: au moins 5 morts en Allemagne, consulté le 1 mars 2010
  57. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Express28
  58. Communiqué ERDF
  59. Tempête : au moins 45 morts, Sarkozy sur place lundi, consulté le 28 février 2010
  60. http://www.dailymotion.com/video/xcekz2_la-rochelle-temp%C3%AAte-xynthia_news
  61. http://debats.sncf.com/feedbacks/50595-information-erronee-ou-incomplete-concernant-tempete-du-28-02-2010
  62. Tempête : Sarkozy promet de débloquer 3 millions d'euros, Le Figaro, le 2 mars 2010.
  63. a et b Tempête: l'arrêté publié au JO, Le Figaro, le 2 mars 2010.
  64. Voir l'arrêté ici

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :