Censure

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Madame Anastasie, 1874, par André Gill, (1840–1885).

La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d'expression de chacun. Elle passe par l'examen du détenteur d'un pouvoir (étatique ou religieux par exemple) sur des livres, journaux, bulletins d'informations, pièces de théâtre et films, etc. — et ce — avant d'en permettre la diffusion au public. Par extension, la censure désigne différentes formes d'atteintes à la liberté d'expression, avant et/ou après leur diffusion (censure a priori et a posteriori). La censure politique (limitation par le gouvernement de la liberté d'expression) est différente de la censure indirecte, non officielle, mais sous forme de pression, en particulier une forme de censure économique (due notamment à la concentration des médias, etc.) ; les phénomènes d'autocensure peuvent également être ajoutés.

La censure peut aussi être institutionnelle ou sociale par la privation de l'information disponible à des particuliers ou à un groupe. Cette forme de censure peut se justifier dans certains cas pour des raisons médicales (voir psychiatrie)[réf. nécessaire] mais elle prend majoritairement une forme négative. La censure positive peut prendre aussi la forme de censure liée à l'âge. Un tel type de censure positive comporte par exemple la classification de film selon la thématique (voir pornographie et violence).

La censure est représentée sous la forme d'Anastasie tenant de grands ciseaux[réf. nécessaire].

Histoire

L'origine du terme « censure » remonte au poste de censeur, créé à Rome en -443, dont le but était de maintenir les mœurs. Dans la Chine et l'Irlande antique, la censure était considérée comme un moyen de régulation des mœurs et de la vie politique. En Chine, la première loi sur la censure fut instaurée en l'an 300[1]. Le plus célèbre cas de censure antique est celui de Socrate, condamné à boire la ciguë pour avoir « incité les jeunes à la débauche »[2]. Le combat pour la liberté d'expression remonte aussi loin, Euripide défendant déjà la liberté d'expression au IVe siècle av. J.-C.[réf. souhaitée]. Pour les religions monothéistes, la condamnation du blasphème est un thème central depuis l'un des premiers livres recueillis dans la Bible, le Lévitique : « Si un homme insulte son Dieu, il doit porter le poids de son péché ; ainsi celui qui blasphème le Nom du Seigneur sera mis à mort ».

La naissance de l'Église orthodoxe (date ?), et son besoin de maintenir l'orthodoxie, développa largement la censure[réf. souhaitée] furent appliquées pour éradiquer les menaces hérétiques au dogme chrétien, comme au concile de Nicée. Cependant, elles ne suffirent pas, et le nombre d'ouvrages illicites écrits et copiés explosa, et échappa au contrôle de l'Église, qui instaura des mesures plus draconiennes[réf. souhaitée]. Avec l'arrivée de l'imprimerie, les autorités civiles et religieuses sentent le besoin de créer un cadre plus solide à la censure, et légifèrent sur la censure.

Autorités religieuses

Adam et Ève chassés du paradis de Masaccio avant et après suppression des ajouts de censure.

Les autorités de l'Église catholique romaine nommaient des censores librorum chargés de s'assurer que rien de contraire à la foi ne puisse être publié. Cette première étape de vérification était sanctionnée par le Nihil obstat (pas d'obstacle à la publication). Une deuxième étape permettait à l'évêque de donner son autorisation d'imprimer (Imprimatur, « qu'il soit imprimé ! »). En 1515 lors du Ve concile du Latran, le pape Léon X, ordonne dans sa bulle pontificale Inter sollicitudines qu'à l'avenir personne n'ose imprimer ou faire imprimer un livre dans quelque diocèse que ce soit, sans qu'il n'ait été examiné avec soin par l'évêque ou son représentant, sous peine d'excommunication. En 1559 l'inquisition établit l'Index Librorum Prohibitorum, liste de livres interdits aux personnes non averties. Celui-ci perdurera jusqu'au concile Vatican II.

Dans le domaine des œuvres picturales de nombreuses toiles ont fait l'objet de censure par ajout de feuillage (feuille de vigne) ou d'habits rajoutés sur les œuvres originales pour en voiler les nudités exposées comme Adam et Ève chassés du paradis de Massaccio à la chapelle Brancacci de l'église Santa Maria del Carmine de Florence ou la censure du Jugement dernier de Michel-Ange de la chapelle sixtine qui n'a jamais pu aboutir complètement malgré les demandes réitérées du pape. À noter qu'à l'époque, l'œuvre avait fait scandale, surtout du fait que les quelque quatre cents personnages y figuraient nus, même le Christ. Paul IV songea un moment à supprimer toute la fresque, mais il se contenta finalement de faire voiler pudiquement certains personnages par Daniele da Volterra, qui y gagna le surnom de Braghettone (culottier). Au XVIIe siècle encore, Clément XII fit recouvrir d'autres personnages.

Le respect de ces préceptes et interdits moraux issus de la religion dominante a donné des classifications dans les bibliothèques, et la mise à l'écart des publications concernées pour le grand public : constitution de l'enfer de bibliothèque, tel que celui de la BNF.

Autorités civiles

En 1534, après avoir été excommunié et proclamé chef de l'Église d'Angleterre, le roi Henri VIII instaure l'obligation d’obtenir une approbation de son conseil privé avant qu'un livre ne puisse être imprimé. Sous le règne d'Élisabeth Ire, le Master of the Revels est chargé d'approuver les pièces de théâtre. En 1662, le parlement anglais vote le licensing act. À la suite de l'affaire des Placards (18 octobre 1534), le roi François Ier qui était jusqu'alors favorable aux idées nouvelles, ordonne la chasse aux hérétiques et promulgue un édit contre les imprimeurs insoumis. En 1629, Richelieu laïcise la censure jusqu'alors sous la responsabilité de l'Église catholique. Dans la France d'Ancien Régime, la censure royale s'exerce sur les journaux : par exemple, sous Louis XVI toute publication d'un article dans la presse est soumise à l'autorisation du gouvernement[3] : 160 lecteurs professionnels étaient chargés de relire les textes[3]. Les livres censurés étaient confisqués, les journaux pouvaient être suspendus[3]. Les auteurs pouvaient être internés à la Bastille, comme Voltaire en 1717 ou l'abbé Morellet. Parmi les écrivains du XVIIIe siècle dont les livres furent les plus saisis par les autorités figurent Jean-Jacques Rousseau, l'abbé Raynal et Helvétius[3].

Pendant la Révolution française, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du affirme solennellement : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. » (article 10) et « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi. » (article 11)[4]. En d'autres termes, il est possible de sanctionner une publication, mais en aucun cas empêcher celle-ci. Presque supprimée en fait depuis 1789, à peu près abolie en droit par le décret du 13 janvier 1791, la censure est rétablie par le décret du 2 août 1793 qui ordonne la fermeture des théâtres et l’arrestation des directeurs coupables de jouer des pièces inciviques ; puis le Conseil général de la Commune leur fait la loi. Enfin, le 21 mai 1794, la Convention ressaisit la censure, qu’elle attribue à son comité d’instruction publique. Celui-ci prend fort au sérieux ses pouvoirs, morigène directeurs, auteurs, et contient le zèle des ultra-révolutionnaires.

En 1810, un décret de Napoléon rétablit officiellement la censure[5],[6]. Suit une succession de suppression et de rétablissement de la censure. Les articles ou dessins censurés étaient alors remplacés par des espaces blancs. La censure disparaît officiellement lors de la promulgation de la Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881[7]. Cette loi confie au système judiciaire l'essentiel du contrôle des informations publiées en France. Ce contrôle s'effectue après diffusion ce qui limite les abus de pouvoirs. Toutefois, la censure théâtrale subsiste jusqu'en 1906[réf. souhaitée].

La censure n'a jamais été officiellement rétablie en France comme dans les époques passées, sauf en temps de guerre, notamment lors des deux guerres mondiales, avec le retour des espaces blancs dans les pages. Sous le régime de Vichy, on alla plus loin et la censure devint préventive[réf. souhaitée]. Ainsi les directeurs de journaux recevaient-ils de l'autorité compétente des consignes sur les informations à mettre en évidence en première page, à éliminer, ou à réduire à l'état d'entrefilets dans les pages les moins lues (Le Canard enchaîné à ses débuts dut se débattre contre la censure en adoptant son ton ironique pour la détourner, de nombreux articles, même anodins, étant censurés). Pour la guerre d'Algérie, le pouvoir innova et décida de saisir les journaux (notamment ceux qui évoquaient les actes de torture)[8]. Il existe encore actuellement, une forme de censure en France, elle est cependant du ressort des tribunaux sous la forme d'interdit de publication ou d'ordonnance.

Censure postale

La censure des correspondances a été pratiquée dans toute l'Europe, à partir de l'ouverture des postes royales aux particuliers, malgré la reconnaissance officielle du secret des lettres, et ce par tous les régimes, jusqu'à la fin du règne de Napoléon III (cf. Cabinet noir). La censure postale a cependant été rétablie en temps de guerre par les différents belligérants au nom de leur intérêt national, mais elle l'a alors été de façon ouverte, avec apposition de diverses marques de censure et bandes de fermeture (cf. Histoire postale).

Autocensure

Actuellement, les enjeux se sont déplacés. L'auto-censure est plus fréquente que la censure[réf. nécessaire]. Notamment dans la relation littérature/marques ; industries…

Autres atteintes

Dans un sens plus large la censure regroupe différentes formes d'atteinte à la liberté d'expression. Le fonctionnement des médias implique de nombreuses personnes ayant chacune à son niveau un pouvoir de modification voire de suppression de certaines propositions initialement faites. Nombreux sont ceux qui assimilent une telle action à de la censure dans les faits, ce qui étend assez largement la définition de la censure. Même s'il n'en demeure pas moins que les propriétaires des médias évitent évidemment de publier ce qui peut déplaire à des clients, à l'État, à des syndicats, etc. et que même les professionnels s'abstiennent généralement de simplement proposer un article potentiellement litigieux (auto-censure).

Quelquefois, une information spécifique et unique dont la véritable existence est à peine connue du grand public, est gardée dans une subtile situation de quasi-censure, étant classée comme « subversive » ou « inconvenante ». Le texte de 1978 de Michel Foucault, La loi de la pudeur, par exemple – défend l’abolition de l’âge du consentement, et depuis août 2006, est presque totalement invisible sur Internet, que ce soit en français ou anglais, et n’apparaît même pas sur les sites Web spécialisés sur Foucault. Paradoxalement, les appels à la censure constituent souvent une véritable publicité qui, en éveillant la curiosité du public, provoque l'effet inverse à celui recherché. Les films Amen. et La Dernière Tentation du Christ, le roman Les Versets sataniques ont reçu une publicité qu'ils n'auraient sans doute pas eue sans les menaces dont ces œuvres ou leurs auteurs ont été la cible.

Débats

Depuis Spinoza, la liberté d'expression est devenue l'un des socles de la philosophie politique, qu'elle soit libérale ou républicaine. On définit ainsi la censure comme la limitation arbitraire par le gouvernement de la liberté d’expression : la censure s'exerce d'en haut. Certains philosophes, pourtant, ont légitimé une telle censure dans certaines situations déterminées. Les opposants à toute censure affirment non seulement la liberté d'opinion, mais défendent le droit de chacun de « tout dire », y compris à leurs pires ennemis. C'est à ce titre, par exemple, que Noam Chomsky a pu défendre le droit des négationnistes à rendre public leur discours, bien qu'il soit en complet désaccord avec celui-ci. Ainsi, le débat sur les lois restreignant les discours révisionnistes continuent à agiter le monde contemporain, en opposant notamment les États-Unis et le monde anglo-saxon au continent européen — qui, il est vrai, a fait l'expérience directe de l'Holocauste — qui, dans l'ensemble, réprime de tels propos. Le problème est bien sûr complexe, et les positions en général nuancées, bien que fermes. Ainsi, si Chomsky prend parti pour une liberté d'expression illimitée, l'historien Pierre Vidal-Naquet tolérait de même le droit de chacun à s'exprimer, tout en affirmant qu'on ne discute pas avec des négationnistes, de la même façon qu'un « astronome ne discute pas avec un astrologue ».

Enfin, le droit à la liberté d'expression constitue le fondement des démocraties libérales, tandis que le marxisme a pu justifier la restriction temporaire de certains discours, au nom d'une conception de la « dictature du prolétariat ». La tradition marxiste rappelait ainsi que si les libéraux défendent le droit formel à la liberté d'expression, ils n'en assurent pas nécessairement les moyens matériels de l’exercer : ainsi, celle-ci peut être restreinte par les pouvoirs économiques (censure économique), entre autres par le biais de la concentration des médias (à l'œuvre aussi dans le domaine de l'édition). À ce titre, le philosophe italien Antonio Gramsci écrivait dans l’Avanti!, le 18 avril 1919 :

« À l’« initiative privée » qui se promet — par les complots, par le poignard, par des gestes audacieux — d'anéantir l'élan irrésistible de la lutte de classe, menée par le prolétariat pour son autonomie dans la production industrielle et agricole et dans les obscurs méandres de la politique internationale, l'appareil autoritaire de l'organisation étatique ajoute l'artillerie lourde de ses institutions: la censure, le monopole du télégraphe, du téléphone, de la poste, des chemins de fer, l'agence Stefani. L'artillerie légère de l'initiative privée attaque la classe prolétarienne (…) L'artillerie lourde de l'appareil d'État protège les dévastations de l'artillerie légère (…) Mais l'histoire qui est essentiellement liberté, et vérité, ne se laisse pas enfermer dans une bouteille comme le diable par le magicien (…) Hier les journaux de la bourgeoisie de Milan et de Turin n'ont pas paru : la solidarité de classe des typos a supprimé pour un jour la déloyauté et le mensonge antiprolétarien. La Vérité, mutilée, a triomphé dans cette modeste édition turinoise de l’Avanti! (…) la classe ouvrière et paysanne se révèle, avec une efficacité toujours accrue, comme l'Anti-État, qui peut opposer à l'État capitaliste un colossal appareil de forces (…) Le journal est la grande tranchée de la lutte de classe; mais le journal est fabriqué par les ouvriers, c'est grâce au travail de l'ouvrier que la nouvelle et l'opinion prennent une forme sensible (…) Chaque force adverse doit être combattue avec des forces adéquates: à la censure du mensonge et de la déloyauté, qui veut impunément poursuivre et intensifier le travail accru de la délinquance privée, au mensonge et à la déloyauté, la classe prolétarienne doit opposer, dans ses corporations compétentes, la censure rouge. »

— Antonio Gramsci, « Les ruses de l'histoire », 19 avril 1919, publié sans signature dans l'Avanti! le 19 avril 1919 (in Écrits politiques I, Gallimard, 1974, pp. 217-219)

Antonio Gramsci pensait le problème non pas dans les termes de la liberté formelle d'expression, mais dans une opposition de rapports de force, censure contre censure. En posant la question de l'idéologie, les marxistes soulignent ainsi l'effet d'une censure insidieuse, l'hégémonie, qu'il convient de combattre en lui opposant un discours libre et offensif. Dès lors, il convient de distinguer entre plusieurs types de censure, politique, économique, etc., et, selon Gramsci, de leur opposer non pas une liberté d'expression individuelle, mais une censure rouge, force d'opposition collective.

Dans le monde

Classement par pays

Reporters sans frontières (RSF) établit chaque année le classement mondial des pays pour la liberté de la presse[9].

Les dix premiers / derniers pays pour la liberté de la presse pour 2008 (selon RSF)
Classement Nom Classement Nom
1er Islande Dernier Érythrée
ex-aequo Luxembourg Avant-dernier Corée du Nord
ex-aequo Norvège 171e Turkménistan
4e Estonie 170e Birmanie
ex-aequo Finlande 169e Cuba
ex-aequo Irlande 168e Viêt Nam
7e Belgique 167e Chine
ex-aequo Lettonie 166e Iran
ex-aequo Nouvelle-Zélande 165e Sri Lanka
ex-aequo Slovaquie, Suède, Suisse, 164e Laos
Les trois premiers / derniers pays francophones pour la liberté de la presse pour 2008 (selon RSF)
Rang du classement général Nom Rang du classement général Nom
1er Luxembourg 168e Viêt Nam
7e Belgique, Suisse 164e Laos
13e Canada 148e République démocratique du Congo[10]

La France arrive au 44e rang du classement général en 2010, reculant de neuf places par rapport à 2008. En 2002, elle occupait la 11e place. Dans les autres pays, la censure d'informations générales, politiques ou commerciales s'exerce généralement par voie de décisions de justice et non par le contrôle d'un organe de censure pérenne.

Canada

Côte d'Ivoire

En Côte d'Ivoire, le CNCA est l'organisme qui a, entre autres, pour rôle de censurer. Les documents censurés incluent : clips jugés proches de la pornographie, etc.

France

L'histoire de la censure en France est une suite d'abolitions et de rétablissements successifs: celle de l'ancien régime avait été abolie en 1791 par la Révolution française qui proclame la liberté des spectacles, mais rétablie en 1794 par la contre-révolution de Thermidor et renforcée par Napoléon 1er, supprimée par la IIe République, rétablie en 1850 par Napoléon III, supprimée en 1870 à la suite d'une proposition de Jules Simon, rétablie en 1871 par Mac-Mahon, et abandonnée en 1906 par le parlement qui refuse de voter la rémunération des censeurs.

Actuellement, la censure préventive en France s'exerce essentiellement dans deux domaines : le cinéma, avec la Commission de classification des œuvres cinématographiques ; et les publications pour la jeunesse, avec la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence. Une autre forme de censure a subsisté longtemps : celle du contrôle de la presse étrangère, à travers le décret-loi du 6 mai 1939, qui permettait au ministère de l'Intérieur (France) d'interdire en France certaines publications éditées à l'étranger. Mais dans un arrêt du 7 février 2003 (no 243634), à la demande du GISTI, le Conseil d'État a annulé le refus du Premier ministre d'abroger le décret-loi en question qui modifiait l'article 14 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Le Conseil d'État a estimé que cet article violait l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme et le décret-loi a été abrogé par le décret no 2004-1044 du 4 octobre 2004. Toutefois, des faits de censure directe ou indirecte subsistent dans la période récente. Au milieu des années 1980, un livre de Jean-Bedel Bokassa mettant en cause l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing au sujet de l'affaire des diamants est pilonné. Le livre Le Grand Secret de Claude Gubler, ancien médecin du président François Mitterrand, est interdit par décision de justice peu de jours après sa parution en 1996.

En juin 2000, le groupe de rock français Matmatah est condamné à 15 000 francs d'amende pour « provocation à l’usage de stupéfiants » et « présentation sous un jour favorable de l’usage et du trafic » à cause de sa chanson L'apologie. En novembre 2005, le député UMP François Grosdidier porte plainte contre divers groupes de rap français, certains dissous, pour avoir pratiqué selon lui, une « incitation au racisme et à la haine. » Déposée dans le contexte des émeutes de l'automne, elle est vue, à gauche, comme un « acharnement » et une tentative de censurer la « parole des quartiers ». Les groupes concernés sont : Monsieur R, Smala, les groupes Lunatic (dissous), 113, Ministère A.M.E.R. et les chanteurs Fabe et Salif[11]. En outre, le groupe de rap La Rumeur a été poursuivi par le ministère de l'intérieur pour des propos tenus dans La Rumeur Magazine. La plainte a été déposée en 2002 par le ministère de la Justice mais a fait l'objet d'une décision de non-lieu rendue en première instance le 17 décembre 2004. Le procureur de la République en a fait appel en 2005 (alors que Dominique de Villepin dirigeait l'Intérieur).

La loi Gayssot votée en 1990 crée un délit de contestation de crime contre l'humanité dans son article 9[12]. Elle fait l'objet de vive contestation comme celle de Noam Chomsky[13] ou de l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol. Certaines personnes disent que la constitutionnalité de cette loi n'a été remise en cause que par les auteurs de faits incriminés[réf. nécessaire]. Une question prioritaire de constitutionnalité invoquant la violation de l'article 34 de la Constitution française invoquant la « non détermination du délit prévu par l'article 24 bis[14] » a été soulevée mais la Cour de cassation a jugé cette question non sérieuse et a donc refusé de la transmettre au Conseil constitutionnel[15]. En 2010, Vincent Reynouard a été condamné à un an de prison ferme pour contestation de crimes contre l'humanité[16].

Royaume-Uni

Le Conflit nord-irlandais fut souvent censuré par BBC, ITV & Channel 4 en Irlande du Nord. En 1985, le livre Spycatcher: The Candid Autobiography of a Senior Intelligence Officer d'un agent du MI-5 Peter Wright (1916-1995).

Le Terrorism Act 2006 censure les discours des Jihadistes contre la nation[17]. En 2008, le tableau de Lucas Cranach Venus (1532) en affiche dans le métro de Londres pour l'exposition du Royal Academy of Arts fût retiré car jugé d'outrage à la pudeur[18]. La même, un article de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, a été censurée pendant plusieurs jours à cause de la présence sur sa version anglaise de la pochette de l'album Virgin Killer du groupe de hard rock Scorpions, représentant une fille préadolescente nue, avant que l'Internet Watch Foundation (organisation à l'origine du signalement de la page aux FAI) revienne sur ses positions. Des centaines de foyers ont ainsi été privés d'accès à Wikipédia[19],[20],[21].

Italie

La copie du tableau de Tiepolo, La vérité dévoilée par le Temps, choisi par Berlusconi lui-même pour la salle de presse de sa présidence du conseil, a été censuré en août 2008 par ses conseillers, en cachant le sein dévoilé et visible de la Vérité[22].

Le la chaîne italienne Rai Due a diffusé, une version censurée du film Le Secret de Brokeback Mountain, dans laquelle deux scènes ont été coupées (la scène où est évoquée, la première relation sexuelle entre les deux héros et la scène où ils s'embrassent)[23]. Cette diffusion a suscité une polémique en Italie de la part des téléspectateurs et des associations homosexuelles.

République populaire de Chine

Le Parti communiste chinois, parti unique de la RPC, censure systématiquement tout ce qui concerne : les manifestations de la place Tian'anmen en 1989, l'indépendance des Tibétains, l'indépendance des Ouïghours, et de manière générale, tout ce qui peut remettre en cause sa légitimité.

Il existe un Ministère de la propagande qui garde la main sur les médias. Le Bureau du film contrôle la diffusion des films en Chine : il a par exemple fait retirer des salles le film américain Da Vinci Code au mois de juin 2006[24]. La télévision n'échappe pas à la censure puisque le gouvernement a décrété que les dessins animés (la plupart sont japonais ou américains) seront interdits entre 17h et 20h à partir du 1er septembre 2006[25]. Le Bureau du cinéma peut interdire un film sous divers prétextes : ainsi, le film de Lou Ye, Palais d'été a été censuré au motif qu'il comportait « trop de scènes sexuelles et de sujets sensibles[26]. » Les cinéastes doivent obtenir une autorisation pour tourner leurs œuvres.

Russie

Censure du texte d'un livre édité à la fin du XIXe siècle en Russie.

L'indépendance des médias russes est mise en doute par certains commentateurs, comme Marie Mendras, selon laquelle, en 2006, au moins la moitié des journaux télévisés des deux chaînes gouvernementales est dédiée aux faits et gestes du président Poutine[27]. Depuis 2003-2004, Moscou a resserré son emprise sur les chaînes de télévision privées telles que NTV[réf. nécessaire]. Après la prise d'otages de Beslan en 2004, les Izvestia avaient publié plusieurs photographies de la tragédie et le rédacteur en chef avait été renvoyé immédiatement[réf. nécessaire]. Les radios et la presse indépendantes (Echo de Moscou, Novaïa Gazeta, Kommersant…) sont présentes surtout à Moscou et Saint-Pétersbourg. Internet reste libre, mais ne touche, en 2009, que 27 % des Russes[28].

Suisse

Paul Ranc dans son livre La Franc-Maçonnerie sous l'éclairage biblique[29], a affirmé que le B'nai B'rith (organisation paramaçonnique juive) a financé la révolution russe et qu'elle avait pour but d'instaurer un pouvoir mondial juif[30]. Le B'naï B'rith suisse fera condamner son livre par la justice en juin 1990[31].

États-Unis

Le Fairness & Accuracy In Reporting (FAIR) est une organisation créée en 1986 pour combattre la censure dans les médias aux États-Unis. D'autres sociétés abordent également la censure comme COINTELPRO et Google Earth[32],[33].

Thèmes

Cinéma

La censure au cinéma remonte presque à ses débuts, avec par exemple en 1907 en Italie la première intention de contrôler la production cinématographique par une circulaire du ministère de l'intérieur aux préfets. En Espagne, c'est en 1913 que la censure devient officielle sur décision du gouverneur de Barcelone. En 1915, la Cour suprême des États-Unis avait refusé de définir le cinéma comme un moyen d'expression à part entière, ne permettant pas ainsi la protection du 1er amendement sur la liberté d'expression, situation qui a duré jusqu'en 1952. En France, le cinéma est né sous la IIIe République, à une époque de puritanisme dominée par une bourgeoisie conservatrice. Chez Gaumont, chaque film est contrôlé[34]. En Inde, dont l'industrie cinématographique est la plus prolifique du monde, la censure s'est appliquée dès 1918 sous la domination britannique.

Jeux vidéo

Les jeux vidéo sont souvent pris comme cible par la censure. Les insultes inclus dans les dialogues du jeu Conker's Bad Fur Day ont été censurées sur Nintendo 64 et la version Xbox (Conker: Live and Reloaded)[35]. La version Super NES de Wolfenstein 3D est réputée à cause de ses nombreuses modifications et censures imposées par les normes Nintendo of America, de l'époque ; ainsi, l'ensemble des signes nazi et des représentations d'Hitler ont été retirées de cette version[36]. En Allemagne, les passants du jeu de voiture Carmageddon ont été remplacés par des zombies ou des robots ; le jeu n'a jamais été distribué au Brésil[réf. nécessaire]. Toujours en Allemagne, Team Fortress 2 est censuré ; le sang est remplacé par des petites giclures jaunes, et les morceaux de corps, par des jouets et des objets mécaniques (hamburgers, canards en plastique, dentiers, réveils, etc.), afin d'éviter de rappeler la violence et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale[réf. nécessaire]. En Australie, Left 4 Dead 2 est également censuré : il y a moins de sang, et les zombies disparaissent quand ils meurent[37].

Les jeux Doom, Mortal Kombat, Requiem, Blood, Postal, et Duke Nukem 3D ont été censurés au Brésil[38]. La série des jeux Grand Theft Auto a été également fortement censurée. La controverse autour de ces jeux a été fortement bénéfique à leur popularité. Grand Theft Auto 4 a été censuré en Thaïlande[réf. nécessaire]. La fusillade du lycée Columbine (avril 1999) souleva un débat sur l'impact des jeux vidéo sur les enfants aux États-Unis[39].

Internet

Religion

Cette sous-section aborde la question de la censure pour des motifs religieux ou à caractère religieux à l'époque contemporaine comme il est précisé dans la section de tête

Christianisme

Nathalie Roelens développe une analyse approfondie de la censure de symboles chrétiens dans son article "Deux croix censurées : la connotation religieuse dans l’affiche de cinéma"[40]

Islam

Deux événements majeurs ont marqué l'époque contemporaine : la publication en 1988 du livre Les Versets sataniques et l'affaire des caricatures de Mahomet. Les Versets sataniques fut considéré comme tellement blasphématoire que l'ayatollah Khomeini édicta en 1989 une fatwa de mort contre l'auteur qui fut alors forcé d'entrer dans la clandestinité. En outre, le livre a suscité des manifestations hostiles pacifiques ou violentes dans le monde ainsi que des manifestations de soutien au titre de la liberté d'expression. D'autre part, des tensions diplomatiques sont apparues entre les pays occidentaux et les pays ayant l'islam pour religion d'État. Ces tensions et l'hostilité perdurent encore actuellement. Les caricatures de Mahomet sont une série de dessins parus dans un journal danois, et dont l'un représente le prophète de l'islam Mahomet vêtu d'un turban en forme de bombe. Les dessins illustraient un article consacré à l'autocensure et à la censure considérées comme s'accroissant pour les sujets touchant à la religion musulmane depuis l'assassinat du réalisateur Theo van Gogh. Ces caricatures ont provoqué des manifestations hostiles pacifiques ou violentes dans le monde ainsi que des manifestations de soutien au titre de la liberté d'expression. Il convient de noter que le deuxième événement a fait émerger la notion de « diffamation des religions » soutenue à l'ONU par l'Organisation de la Conférence islamique.

En décembre 2005 en France, Le fanatisme ou Mahomet de Voltaire, une pièce de théâtre, a été empêchée[41],[42],[43]. En février 2006 en Finlande, le rédacteur en chef d'une revue culturelle Kaltio, bande dessinée de 5 pages sur Mahomet (masqué)[44], a été licencié. En septembre la même année en RFA : la représentation du spectacle Idoménée, Roi de Crète de Mozart est annulée[45],[46]. En octobre en Grande-Bretagne, retrait d'une dizaine de dessins érotiques de l'artiste Hans Bellmer d'une exposition qui lui était consacrée[47].

En janvier 2008 aux États-Unis, un épisode de l'émission télévisée Flamethrower (en) est refusé à l'antenne[48]. Cette même année en août en Grande-Bretagne : The Jewel of Medina (en), un roman de S. Jones est annulé à la publication de l'ouvrage par Random House[49]. The Butterfly Hunter (en), de M. Malik est également retiré du concours Muslim Writers Awards.

Avril 2009 en Turquie, Nedim Gürsel, auteur, est convoqué devant un tribunal pour avoir menacé à la paix sociale dans son roman intitulé Les filles d'Allah[50]. En octobre en Belgique, l'exposition Cocktail, ou autoportrait en société qui est une reconstitution d’un espace de prière musulmane représenté à l’infini a été démontée plus tôt que prévu par suite d'agressions répétées. L'auteur, Mehdi-Georges Lahlou, a expliqué le but de son œuvre : « Une trentaine de tapis de prière sont disposés au sol en direction de la Mecque. Devant chaque tapis est placée une paire de chaussures masculines, qui représente l’homme en prière. Au milieu, sur un tapis vert, est disposée une paire de chaussures rouges brillantes à talons. Dans ma pratique, j’utilise très souvent ce seul stigma féminin pour me « travestir » et donc questionner ma sexualité[51]. »

Santé

Depuis la fin du XXe siècle, les politiques de santé publiques de lutte contre le tabagisme ont abouti à des actes relevant de la censure dans le domaine de l'image. Ainsi en France, « La loi Evin [1991] interdit toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac. Hulot, personnage créé par Jacques Tati, fumait la pipe. […] Tati est mort avant la loi Evin. […] Considérant que la photographie de Tati jouant Hulot sur son solex, extraite du film « Mon oncle », serait une infraction à la loi, suivant en cela une « jurisprudence » établie hors des tribunaux par la BNF et Gallimard qui avaient supprimé la cigarette de Sartre sur le catalogue de l’exposition consacrée à ce dernier, et celle de la Poste procédant à la même suppression pour Malraux sur un timbre[52], [la SNCF et la RATP avec la société METROBUS] ont décidé d’affubler le tuyau (de pipe) d'une hélice à vent [jaune]. Voilà donc des œuvres (un film, une photographie) révisées et dénaturées, d’une double manière[53]. »

Notes et références

  1. (en) Mette Newth, « The Long History of Censorship », Norvège, (consulté le ) : « In China, the first censorship law was introduced in 300 AD. »
  2. Jacques Domenech, Censure, autocensure et art d'écrire : de l'Antiquité à nos jours, Editions Complexe, , 375 p.
  3. a b c et d Stacy Schiff et William Olivier Desmond (trad.), La grande improvisation. Benjamin Franklin, la France et la naissance des États-Unis, Paris, Grasset, (ISBN 9782246629610), p. 90
  4. « Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 », sur Legifrance (consulté le )
  5. (en) Robert Wilde, « Napoleon's Hold on France », sur About.com (consulté le )
  6. (en) « Censorship in the Humanities », sur censorshipissues, (consulté le )
  7. Vaea Dematine, « La loi sur la liberté de la presse a 130 ans », sur Paris Tribune, (consulté le )
  8. « Guerre d’Algérie 1954-1962, huit ans de saisies, de censures, de procès », sur L'Humanité (consulté le )
  9. Reporters sans frontières, classement mondial 2010
  10. En République démocratique du Congo, l'organe de censure se nomme Commission Nationale de Censure des chansons et des spectacles(CNCCS). Elle a pour rôle de contrôler toutes les chansons et spectacles généralement quelconques dans les médias, places publiques etc. Elle est gérée par un haut magistrat et supervisée par le Ministère de la Justice et Garde des Sceaux.
  11. « Rap: la réponse aux censeurs », sur L'Humanité, (consulté le ).
  12. « Article 24 bis », sur Legifrance (consulté le ).
  13. Ray Clid, « Chomsky en remet une couche contre la loi Gayssot », sur Bakchich, (consulté le )
  14. [PDF] « Questions prioritaires de constitutionnalité en cours d’examen devant la Cour de cassation en matière pénale » (consulté le ).
  15. Cour de cassation, « Arrêt n° 12008 du 7 mai 2010 (09-80.774) » : « Mme X... et autres c/ Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), et autres ».
  16. Valérie Igounet, Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste, Paris, 2012, 464 p. (ISBN 978-2207259986), p. 382.
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  18. Trop licencieux pour le métro ? - ARTE
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  25. Hélène Lepelletier, « Télévision chinoise : le nouvel ordre moral », dans Le Point, no 1770, p. 45, 17/08/06, [lire en ligne]
  26. Pascal Nivelle, « La Chine en char et en os », dans Libération du 13/04/2007, [lire en ligne]
  27. Entretien avec Marie Mendras, « Une Russie imprégnée de violence », dans Le Monde du 15/10/2006, [lire en ligne] ; Marie Mendras est chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), professeur de politique russe à l'Institut d’études politiques de Paris
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  29. Paul Ranc, La Franc-maçonnerie sous l'éclairage biblique, Éditions Contrastes, Saint-Légier, 1989
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  31. Emmanuel Ratier (présente), Mystères et secrets du B'naï B'rith, éditeur FACTA, p. 165, Texte en ligne
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  41. « Le Courrier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le ).
  42. Inscription nécessaire Marianne2, « Voltaire, réveille-toi, ils sont devenus fous! », .
  43. Hervé Loichemol, « Dernières réalisations », sur Compagnie For
  44. « Le rédacteur en chef d'un magazine finlandais licencié pour avoir publié une bande dessinée représentant Mahomet », sur Le Monde, (consulté le ).
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  48. (en) « Gagged! Network censors eating 'Muhammad' cookie », sur WorlNetDaily, (consulté le ).
  49. Inscription nécessaire « Polémique sur Aïcha, la « Mère des croyants » », sur Le Monde, (consulté le )
  50. Laure Marchand, « Nedim Gürsel dans les mailles de la justice turque », sur Le Figaro, (consulté le ).
  51. « Un lieu de prière fictif suscite la colère des musulmans », sur Le Soir, (consulté le ).
  52. Sénat, Question écrite du 7 novembre 1996
  53. [2]

Annexes

Bibliographie

  • Laurent Garreau : Archives secrètes du cinéma français (1945-1975) : Et Dieu créa la censure, préface de Jacques Rigaud, Presses universitaires de France, Perspectives critiques, 2009, 352 p. (ISBN 978-2-13-057486-6)
  • Albert Montagne : Histoire juridique des interdits cinématographiques en France (1909-2001), préface de Jean Sagnes, L'Harmattan, Coll. Champs Visuels, 2007, 360 p. (ISBN 978-2-296-04192-9)
  • Bernard Joubert, Dictionnaire des livres et journaux interdits : par arrêtés ministériels de 1949 à nos jours, Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, , 1218 p. (ISBN 978-2-7654-0951-9 et 276540951X)
    2e édition revue et actualisée, Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, 16 août 2011, 1280 p. (ISBN 978-2-7654-1005-8)

Filmographie

  • Patrick Le Gall : Sauve qui peut les images documentaire sur la censure dans le cinéma français, 60 min, 1982.

Articles connexes

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