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Elvis Presley dans le film Jailhouse Rock en 1957.

RESUME INTRODUCTIF

La musique rock 'n' roll rencontre un grand succès à partir des années 1954-1955 auprès de la jeunesse américaine. L'industrie cinématographique s'intéresse au phénomène, et tente, tout comme l'industrie musicale, d'exploiter le filon sur les écrans. Plusieurs films intégrant des chansons de rock 'n' roll sont tournés dès l’émergence de ce style en 1955, comme Graine de violence ou La Blonde et moi. Hollywood compte également capitaliser sur la célébrité de stars du rock comme Elvis Presley[1].

L'utilisation du rock 'n' roll dans des films pour adolescents permet également de faire connaître rapidement à la jeunesse du monde entier ce nouveau style musical.

Années 1950 : les premiers films[modifier | modifier le code]

Au début des années 1950, avant même l'explosion du rock dans les médias, plusieurs films, sans lien direct avec cette musique, participent tout de même à l'émergence d'une « rock and roll attitude »[2]. L'Équipée sauvage (The Wild One) de László Benedek, avec Marlon Brando (1953) ou La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray, avec James Dean et Natalie Wood (1955), traitent le sujet de la rébellion adolescente contre les carcans imposés par la société, notamment les conventions imposées par la famille et l'autorité parentale[3]. Ils véhiculent une imagerie (tee-shirts, blousons, motos) qui alimente le stéréotype du rockeur[4].

L'affiche américaine de Graine de violence (1955).

En 1955, Graine de violence de Richard Brooks, qui parle des rapports conflictuels entre un professeur de lycée et ses élèves, est l'un des premiers à intégrer du rock 'n' roll dans sa bande-son, avec le titre Rock Around the Clock de Bill Haley and The Comets[5]. D'abord passée inaperçue lors de sa sortie, la chanson se classe en tête des hits-parades après la sortie du film[6]. Rock Around the Clock servira elle-même de base au film du même nom de Fred F. Sears en 1956, le premier film destiné exclusivement aux adolescents[7]. Mais Bill Haley a déjà tourné auparavant dans Round Up of Rhythm, un petit film musical de Will Cowan en 1954, où il interprète trois titres[8].

Cette même année sort La Blonde et moi de Frank Tashlin, avec le sex-symbol Jayne Mansfield, qui intègre de nombreuses scènes musicales avec quelques-unes des principales stars du rock telles que Little Richard, The Platters, Gene Vincent, Eddie Cochran, Fats Domino, The Treniers, Nino Tempo, Ray Anthony and his Orchestra[9]... Bien que Tashlin traite ces scènes de façon satitrique, The Girl Can't Help It deviendra un des films emblématiques de cette musique, grâce à la présence de toutes ces stars[1]. 1956 marque aussi l'arrivée de plusieurs autre films musicaux sur le rock 'n' roll, une production qui va s'accélérer dans les années suivantes. Ces réalisations, au scénario souvent faible, qui sont avant tout un prétexte pour montrer de nombreuses scènes de chant et de danse, dans le but d'attirer les jeunes spectateurs dans les salles, sont généralement qualifiés de « jukebox musicals » ou « jukebox movies » par les anglo-saxons[10],[11]. Jean-Emmanuel Deluxe qualifie de « rocksploitation » cette récupération de la nouvelle musique à la mode par les studios d'Hollywood[12].

Le Cavalier du crépuscule (Love Me Tender), également en 1956, est le premier film avec Elvis Presley. Le film intègre quatre chansons du King, dont Love Me Tender, qui lui servira de titre. Presley poursuit une longue carrière au cinéma, tournant 2 à 3 films par an jusqu'en 1969, notamment King Creole en 1958. Mais la plupart de ces films sont souvent sans grand rapport avec le rock 'n' roll. « En effet, parmi les films de Presley, seul Jailhouse Rock en 1957 capture réellement l’esprit du rock »[1].

Bon nombre de ces films américains sont projetés en dehors des États-Unis, notamment en Europe et en Amérique latine, permettant à la jeunesse de ces pays de découvrir ce nouveau son. Les violences qui accompagnent parfois la sortie des ces films sont relatées dans les médias, ce qui contribue un peu plus à populariser le phénomène[7],[13].

En 1957, les premiers films britanniques parlant de rock 'n' roll sont Rock You Sinners et The Tommy Steele Story de Gerard Bryant[12]. Ce dernier raconte l'ascension du chanteur Tommy Steele. Baptisé Rock Around the World aux États-Unis, le film est un échec, Tommy Steele étant inconnu en Amérique. S'en suit toute une série de films, au rythme d'un par an, avec Steele en vedette. La même chose se produit avec le chanteur Cliff Richard, accompagné par le groupe The Shadows[12].

En France, il n'y a pas à proprement parler de films rock 'n' roll. En 1961, Eddy Mitchell apparaît dans De quoi tu te mêles, Daniela ! de Max Pécas, film dans lequel on peut aussi entendre la chanson Daniela! par Les Chaussettes Noires. En 1962, Johnny Hallyday joue dans Dossier 1413 d'Alfred Rode et figure en bonne place sur l'affiche du film avec sa guitare, mais il ne chante que deux chansons. Les Chaussettes noires et Johnny sont aussi dans Les Parisiennes de Marc Allégret. Hallyday est enfin la vedette du western à la française D'où viens-tu Johnny ? de Noël Howard en 1963, avec Sylvie Vartan. Il tient le même genre de rôle que ceux proposés à Elvis Presley aux États-Unis. Les stars des yéyés sont en plus grand nombre encore dans Cherchez l'idole en 1964, où on retrouve, en plus de Johnny, Eddy et Sylvie, Frank Alamo, Nancy Holloway, Les Surfsetc. Johnny Hallyday et surtout Eddy Mitchell poursuivront une carrière cinématographique en parallèle de leur activité de chanteur.

Dans les années 1960, American International Pictures crée le genre « beach party », d'après le titre du premier film de la série sorti en 1963. Ces teen movies mettent en scène des groupes d'adolescents évoluant au bord de la mer. Ces films s'accompagnent généralement de musique rock, pop ou soul, et notamment de surf music, et des vedettes de la chanson y jouent parfois leur propre rôle. On peut citer Bikini Beach, Pajama Party, How to Stuff a Wild Bikinietc. Le filon découvert par AIP sera rapidement exploité par plusieurs autre studios.

La pop culture[modifier | modifier le code]

L'arrivée de nouveaux groupes rock ou pop au Royaume-Uni au début des années 1960, surtout The Beatles et les Rolling Stones, s'accompagne de productions cinématographiques à destination de leurs fans. Les Beatles sortent A Hard Day's Night, Help! et Magical Mystery Tour, collections de scénettes sans grand rapport entre elles, prétexte à faire découvrir les nouvelles chansons du quatuor. Yellow Submarine en 1968 est à peu près la même chose sous forme de dessin animé. Les Stones sont les vedettes de documentaires relatant l'enregistrement d'un album (One + One en 1968) ou le déroulement d'une tournée (Gimme Shelter en 1970). D'autres documentaires célèbres sortent dans les années suivantes, comme Woodstock de Michael Wadleigh en 1970, sur le festival du même nom, Dont Look Back de D. A. Pennebaker en 1972, à propos d'une tournée de Bob Dylan au Royaume-Uni, ou La Dernière Valse de Martin Scorcese en 1978, sur le dernier concert du groupe The Band.

En 1969, Easy Rider de Dennis Hopper, avec Hopper et Peter Fonda, mais aussi le producteur Phil Spector, actualise le thème des motards déjà exploité dans L'Équipée sauvage, en l'agrémentant cette fois de rock psychédélique, dont l'emblématique Born to Be Wild de Steppenwolf.

La façade du UA Cinema à Merced en Californie en 1978 pour une projection à minuit de The Rocky Horror Picture Show.

Les années 1970 voient aussi l'apparition de films « étranges » accompagnés d'une musique rock. Certains sont basés sur des opéras-rock. Phantom of the Paradise de Brian De Palma en 1974, est accompagné d'une musique de Paul Williams, qui est également l'acteur principal du film. En 1975, Tommy est inspiré par l'album des Who du même nom sorti en 1969. Les membres du groupe en sont les principaux acteurs, ainsi que d'autres vedettes de la chanson comme Elton John, Eric Clapton, Tina Turner, Ann-Margret ou Arthur Brown. The Rocky Horror Picture Show, de Jim Sharman, est tiré d'une comédie musicale de 1973. La musique de Richard O'Brien comporte des accents glam rock. En 1982, The Wall d'Alan Parker, calqué sur l'album de Pink Floyd de 1979, alterne des séquences filmés avec des scènes d'animation.

A la fin des années 1970, Rude Boy avec The Clash et The Great Rock 'n' Roll Swindle avec les Sex Pistols témoignent de l'émergence du mouvement punk rock.

Dès les années 1970, le rock 'n' roll commence déjà à faire partie de l'Histoire. Plusieurs films jouent sur la fibre nostalgique en proposant une vision, souvent idéalisée, des années 1950, comprenant généralement des clichés en rapport avec le rock 'n' roll. C'est aussi l'occasion pour les réalisateurs de faire découvrir d'anciens tubes plus ou moins oubliés C'est le cas d'American Graffiti de George Lucas en 1973, de la comédie musicale Grease avec John Travolta et Olivia Newton-John en 1978, ou de Retour vers le futur, de Robert Zemeckis en 1985, dans lequel les personnages remontent le temps jusqu'en 1955, surtout dans la scène du bal où le héros, incarné par Michael J. Fox, monte sur scène pour jouer des airs du futur encore inconnus du public. A la télévision, la série Happy Days en 1974 exploite le même ressort. Des films biographiques sur les stars du rock au destin tragique font également leur apparition, comme The Buddy Holly Story en 1978, The Rose, avec Bette Midler dans le rôle de Janis Joplin en 1979, La Bamba en 1987, sur la vie de Ritchie Valens, Great Balls of Fire! sur celle de Jerry Lee Lewis en 1988, The Doors d'Oliver Stone en 1991, etc.

Poursuivant sur la lancée de Presley, d'autres rockers font une carrière d'acteur dans des films dramatiques, comme Mick Jagger dans Performance (1970), David Bowie dans L'Homme qui venait d'ailleurs (1976) et Sting dans Un lundi trouble (1988), qui réalise une performance impressionnante[1]. Mais en définitive, l'utilisation la plus courante du rock dans le cinéma est l'intégration de chansons dans les bandes sonores de films. Le résultat est parfois superbe. Simon and Garfunkel créent l'ambiance du Lauréat (1967) et Bob Dylan écrit la musique de Pat Garrett et Billy le Kid (1973) dans lequel il joue également un rôle[1].

Liste de films[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Affiche de La Fureur de vivre avec James Dean (1955).
Affiche de Bagarres au King Créole avec Elvis Presley (1958).

Années 1960[modifier | modifier le code]

Photo promotionnelle de Frankie Avalon pour le film Beach Party (1963).

Années 1970[modifier | modifier le code]

Affiche de Dont Look Back de D. A. Pennebaker avec Bob Dylan (1972).
Paul Williams, compositeur et acteur principal du film Phantom of the Paradise de Brian De Palma (1974).

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Années 2000[modifier | modifier le code]

Années 2010 et 2020[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m (en) James J. Mulay, « Rock and film », sur Encyclopædia Britannica, (consulté le )
  2. « Marlon Brando », sur blue.fr (consulté le )
  3. a b c et d « Rock au cinéma », sur Mediamus, (consulté le )
  4. Jousse et Ribac 2003, p. 109.
  5. James 2016, p. 23.
  6. (en) David Buckingham, « Dreamboats, Boybands and the Perils of Showbiz : Pop and Film, 1956-1968 », sur Davidbuckingham.net (consulté le )
  7. a et b (en) Thomas Doherty, Teenagers And Teenpics : Juvenilization Of American Movies in the 1950s, Temple University Press, (ISBN 978-1592137879, lire en ligne)
  8. (en) « Round Up of Rhythm (1954) », sur Internet Movie Database (consulté le )
  9. « La Blonde et moi : les secrets du tournage », sur Allo Ciné (consulté le )
  10. James 2016, p. 43.
  11. (en) « Tinseltown rock #2: 1956, the year Rock hit the silver screen », sur rickouellettereelandrock.com, (consulté le )
  12. a b c d e f g h i j k et l Deluxe 2010, p. e-book.
  13. Philippe Le Guern, « Faire l’histoire du rock », Questions de communication, no 22,‎ , p. 36 (ISSN 2259-8901, lire en ligne)
  14. a b c d et e (en) Alan Warner, « Celluloid Rock : Posters & Trailers from Early Rock Movies », sur The Door to Yesterday, (consulté le )
  15. Jousse et Ribac 2003, p. 111.
  16. Jousse et Ribac 2004, p. 30.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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